L’homo democraticus, l’humain démocrate, n’est pas celui qui vit en démocratie ou la démocratie comme le définissent certains mais plutôt celui qui vivrait selon les valeurs, les règles et les principes de la démocratie qu’il respecterait et qui aurait les capacités de vivre sa vie sous leur égide.
Cet homo democraticus est l’espoir de tous ceux qui ont promu, défendu et se sont battu pour la démocratie jusqu’à aujourd’hui.
Espoir parce que l’humain n’est pas programmé «naturellement» pour être un «être démocratique» même si sa liberté et son égalité vis-à-vis de l’autre sont constitutifs de ce qu’il est, ,il lui faut un apprentissage pour savoir s’en servir pour son profit et celui de la communauté dans laquelle il vit.
Si l’humain est empathique et compassionnel, sans enseignement, sans formation, il n’est pas capable d’être une personne respectueuse de la dignité de l’autre, respect qui est au cœur des qualités nécessaires pour vivre selon les valeurs, les règles et les principes démocratiques.
La vertu démocratique n’est pas innée même si la recherche de la liberté et la défense de sa propre individualité l’est.
Et répondons tout de suite aux ennemis de la démocratie: oui, les démocrates savent cela depuis toujours, ils ont toujours su que celle-ci pouvait ne pas fonctionner correctement si les citoyens ne savaient pas s’en servir et pouvait même être dévoyée par le comportement de certains d’entre eux.
Les pourfendeurs de la liberté se plaisent ainsi à instrumentaliser sans cesse les propos d’Alexis de Tocqueville pour appuyer leurs thèses de l’impossible démocratie mais ils pourraient en citer de nombreux autres tel, par exemple, ceux de James Madison – un des Pères fondateur des Etats-Unis – qui faisait également des défenseurs de cette même démocratie.
Tout le combat de ces derniers a toujours été de faire émerger cet individu, libre, autonome, responsable, formé et informé capable de profiter du meilleur système politique qui ait jamais existé et, non seulement, de le faire fonctionner mais de l’améliorer.
Reste que la question sur l’existence de l’homo democraticus, débarrassée du parasitisme des propagandistes des régimes autocratiques et totalitaires, demeure entière.
Il semble que la tentative de le «produire» en masse ait jusqu’à présent échoué.
Mais, même ceux qui sont les plus grands adeptes de la démocratie et qui connaissent les valeurs, les principes et les règles ont parfois du mal à fondre leurs passions et leurs intérêts dans le moule démocratique et à agir dans certaines circonstances comme un homo democraticus.
Bien sûr, le système juridique est un pare-feu efficace pour éviter la transgression, lui qui apporte également le cadre de la garantie de notre liberté et de notre individualité et qui tente, sans toujours y parvenir, de protéger notre dignité.
De même, la démocratie est et sera toujours un processus en cours qui n’aura jamais une fin – la démocratie parfaite n’existera jamais –, tout comme elle est un éternel recommencement puisqu’il faut toujours et constamment formé les nouvelles générations à son fonctionnement et à leur insuffler cet essentiel «sentiment démocratique» dont le respect de la dignité de l’autre est le fondement.
Dès lors, on peut tendre sans doute vers la massification de l’homo democraticus – ou plutôt d’un humain conscient que son intérêt est de vivre en démocratie – mais nous ne parviendrons sans doute jamais à avoir 100% de réussite dans cette entreprise.
On pourrait prétendre, à l’instar de nombre de théologiens à propos des commandements de Jésus pour être un bon chrétien, que les qualités et capacités de l’homo democraticus sont des modèles, non pas à atteindre, mais à prendre comme exemples en tentant de s’y rapprocher le plus possible.
Ainsi, l’humain étant imparfait et bourré de défauts ne pourrait jamais être un parfait homo democraticus mais un être néanmoins capable de prendre modèle de celui-ci pour mener son existence.
Du coup, ce modèle doit et devra toujours être accompagné d’une règle du jeu à laquelle personne ne pourra déroger, celle qui assure à tous ses droits d’humain (droits de l’homme) qu’aucune décision, soit-elle majoritaire voire même unanime, ne pourra remettre en cause.
Homo democraticus n’a jamais existé, n’existe pas et n’existera jamais mais il doit être notre guide si nous voulons être des citoyens vivant sous le plus beau régime politique qui existe, celui de la liberté et du respect la dignité de chacun.
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