► En 2016, le comportement hautement hypocrite de la chaine américaine d’information en continu, CNN, a beaucoup fait pour permettre à Donald Trump de phagocyter les médias et remporter la présidentielle face à Hillary Clinton.
Le directeur de la rédaction du New York Times –le quotidien numéro un pas aussi innocent que cela, ,lui non plus – avait parler de honte à ce propos.
Et il avait raison.
La «technique CNN» était de se retrancher derrière la nécessité d’informer pour offrir une antenne ouverte 24 heures sur 24 au moindre pet, au moindre propos injurieux, au moindre mensonge du populiste démagogue.
Le summum avait été atteint lorsque la chaine avait interrompu un discours d’Hillary Clinton où elle présentait son programme pour un meeting de Donald Trump sans intérêt mais où elle espérait qu’il y aurait moyen de faire le buzz, donc d’attirer des téléspectateurs, donc d’avoir un taux d’audience en hausse, donc d’avoir des rentrées publicitaires en plus.
Et ceci se répéta jusqu’en novembre 2016 et le jour de l’élection de triste mémoire pour la démocratie républicaine.
Les médias français dont bien sûr principalement les audiovisuels mais pas seulement, semblent s’inspirer fortement des pratiques de CNN en relatant les moindres faits et gestes d’Eric Zemmour qui lui-même s’inspire fortement de la campagne de Trump…
Or, l’alibi de l’information ne tient pas quand on permet à un individu d’être omniprésent sur ses plateaux, ses studios et dans leurs colonnes en relatant en long et en large tous ses propos même les moins intéressants parce qu’il y a de l’audience à faire.
Bien sûr qu’il faut parler de cet extrémiste de droite, raciste et xénophobe, qui tente de se faire élire sur les haines et les peurs mais il n’est nullement nécessaire de lui donner antenne ouverte ou de le mettre à la Une constamment.
C’est d’ailleurs le cas pour tous les autres candidats déclarés ou potentiels de la présidentielle de l’année prochaine.
Il est probable que la «technique CNN» s’imposera encore plus si Zemmour est candidat, ce qui lui permettra, malgré les règles sur les temps de parole – il est facile de mettre en avant quelqu’un sans pour autant lui donner un temps plus long d’exposition – d’avoir un avantage sur les autres postulants à l’Elysée.
Et on n’oublie pas les remerciements cyniques de Trump aux médias américains qui lui permirent en 2016 de faire une campagne aussi large que possible mais aussi peu onéreuse…
► Nous l’avons dit ici, les sondages sont une photographie instantanée de l’opinion et dans ce rôle ils ne se trompent guère.
Lorsqu’une suite de sondages donne les mêmes résultats on peut estimer que la photographie est panoramique, englobant une plus longue durée et qu’elle dit plus de choses mais n’engage évidemment pas le futur de manière automatique.
Or c’est bien là où le bas blesse.
Parce que certains veulent en tirer des conclusions qui ne sont pas du ressort et des capacités des enquêtes d’opinion.
Ainsi, quand on s’interroge sur l’assise forte ou non d’une position d’un candidat en prenant les sondages en référence, on est dans l’erreur d’analyse voire dans la faute politique.
Extrapoler une photographie de ce qui est de l’ordre du passé si récent soit-il – quand ils sont publiés les sondages analysent l’état de l’opinion avant leur parution et jamais après par définition – est assez périlleux voire de l’ordre des charlatans qui lisent dans les boules de cristal…
Bien entendu, on peut les étudier et faire apparaitre une situation à un instant T qui permet des observations sur l’état de l’opinion actuelle par rapport à l’état actuel du monde et en déduire des hypothèses et des prévisions qui acquièrent dans la durée une certaine crédibilité – qui peut néanmoins toujours être remise en question – si elles se confirment dans les études futures, mais pas plus.
Aller au-delà est une escroquerie intellectuelle.
[Retrouvez quotidiennement ce billet rédigé par l’équipe du CREC concernant l'actualité du jour]
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