Par Thomas Pape
Dans cette rubrique, nous publions les points de vue
de personnalités centristes qui ne reflètent pas nécessairement ceux du CREC.
Ces points de vue ont pour but d’ouvrir le débat et de faire progresser la
pensée centriste.
Thomas Pape est un centriste de longue date autrefois adhérent de l’UDF. Ses
propos sont les siens et non ceux du CREC.
On savait que Jean-Christophe Lagarde détestait Emmanuel Macron dont une des raisons est que ce dernier n’a jamais répondu à ses avances et ses offres de service.
Il faut dire que c’était un peu difficile parce que celles-ci se faisaient en alternance avec des attaques et des dénigrements parfois d’une vulgarité absolue.
Et puis, c’est quoi l’UDI, 1% voire moins de l’électorat, un «machin» sans idée, sans ligne directrice et plutôt un simple conglomérat d’élus?
Or donc, le président d’un parti en déshérence – crédité lui même entre 0% et 1% des intentions de vote pour la présidentielle de 2022 – s’est exprimé dans une interview au quotidien l’Opinion avec, comme à son habitude, des attaques personnelles, des incohérences et des reniements ainsi qu’un sens politique des plus discutables.
Selon lui «un second mandat de Macron serait nuisible à la France».
Et de poursuivre:
«S’il l’emportait face à Marine Le Pen, il serait un président de renoncement. Il n’aurait pas les moyens de gouverner. Emmanuel Macron n’a plus de vision, depuis les Gilets jaunes, il est perdu dans sa vision du pays. Il a découvert qu’il ne pouvait pas être que le président des élites».
Amusant cette dernière allusion pour un président d’un parti de notables…
Et cela devient même hilarant lorsqu’il affirme que «les trois quarts des Français veulent un autre président», en référence aux sondages du premier tour qui donne au président de la république une moyenne de 25% d’intentions de vote, lorsque l’on sait que 99% de ceux-ci, voire plus, ne veulent pas de Lagarde comme président, toujours selon la moyenne des intentions de vote en sa faveur!
Sans oublier que Lagarde était un des soutiens de François Fillon en 2017 qui a obtenu 20% des voix…
Puis Lagarde entonne son hymne favori en expliquant que si l’«on ne veut pas d’un deuxième mandat de Macron, donc la Droite et le Centre doivent se trouver un candidat».
Problème, c’est qui le Centre?
Lui et ses troupes clairsemées dont la majorité d’entre elles ne sont plus au centre depuis belle lurette?
Ou plutôt LaREM, le MoDem et l’Alliance centriste?
On comprend bien que Lagarde est aujourd’hui plus à droite qu’une partie de la Droite comme Agir ou nombre d’élus de droite qui sont proches de la majorité actuelle ou d’Emmanuel Macron.
Et l’on se gausse des propos de ses sbires, comme le pathétique Hervé Marseille, qui soutient que seule l’UDI représente le Centre!
On savait par François Bayrou que les centristes étaient une brouette de grenouilles mais on découvre avec Lagarde et Marseille qu’elles se voient comme des bœufs au risque d’exploser de leur fatuité.
Comme Hervé Morin avant lui, Lagarde est en train de perdre toute légitimité pour parler au nom du Centre.
Certains s’en réjouiront tant des zones d’ombre pèsent sur sa carrière politique.
Mais il est dommage que la formation créée par Jean-Louis Borloo pour réunir centristes et droitistes libéraux et progressistes soit devenu un «machin» indéfinissable où Lagarde tente désespérément d’exister en jouant contre son camp qui, on l’a bien compris, n’est plus tellement son camp et qui d’ailleurs ne veut plus vraiment de lui.
Thomas Pape
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