L’emballement médiatique autour de l’éventuelle candidature d’Eric Zemmour pour la prochaine présidentielle est à la fois indécent et honteux.
Indécent par le temps d’antenne offert à un personnage d’extrême-droite qui mêle dans ses propos nauséabonds racisme, populisme, démagogie et mensonges.
Honteux parce qu’on a l’impression que les médias et les journalistes n’ont rien retenu de la leçon étasunienne sur la tribune offerte 24 heures sur 24 en 2016 à Donald Trump ce qui a permis grandement de le faire élire.
On a l’impression que le monde de l’information est tellement shooté au buzz qu’il lui est impossible de se réguler et de s’autogérer quand il s’agit de faire du taux d’audience et du chiffre de vente.
Alors, toutes les règles déontologiques, toutes les décences, toutes les examens de conscience ne valent plus rien face à cette fascination de faire l’événement et non plus de le couvrir qui, rappelons-le, est pourtant l’unique mission de la presse.
Sans oublier qu’il faut impérativement selon les responsables des médias, se battre contre la concurrence des réseaux sociaux, donc, en réalité, de surenchérir sur leurs outrances, leurs mystifications et leurs contre-vérités, en tout cas de les relayer et de les enrichir pour capter le public.
Mais, justement, leur rôle n’est-il pas d’être des pare-feux à celles-ci?...
CNN avec d’autres s’est brûlé les ailes et a fortement et durablement entamé sa crédibilité en relayant systématiquement toutes les insultes et tous les mensonges de Trump.
Va-t-on voir la même chose avec BFMTV, LCI, franceinfo et, bien sûr Cnews (qui l’accueille tous les soirs) avec Zemmour?
On voudrait espérer que non mais ce qui vient de se passer ces derniers jours ne plaide pas en faveur d’une quelconque retenue.
Et c’est gravissime parce qu’ici ce n’est pas de gagner la bataille de l’audience qui est en jeu, voire l’existence de médias responsables, mais bien l’existence même de la démocratie républicaine comme l’a montré l’expérience américaine où tout s’est terminé par une tentative de coup d’Etat le 6 janvier dernier par Trump et ses partisans.
Alors, pour nous rassurer, on nous dit que Zemmour n’est qu’entre 5% et 8% des intentions de vote et qu’il na pas grande chance d’être au second tour d’autant qu’il na pas d’organisation structurée avec lui.
Mais c’était bien la situation de Trump lorsqu’il a déclaré sa candidature aux primaires républicaines et on connait la suite!
On souhaite que les médias français se reprennent avant qu’il ne soit trop tard, ce qui avait été impossible pour leurs homologues américains.
Serait-ce trop leur demander?
Centristement votre.
Le Centriste
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