► Nicolas Sarkozy est-il un délinquant?
En tout cas, la justice répond oui.
Le voilà condamné une deuxième fois – son avocat a affirmé qu’il ne l’avait jamais été, ce qui est juste, juridiquement parlant, puisqu’ayant fait appel de sa première condamnation, comme de celle-ci, d’ailleurs, il est toujours présumé innocent jusqu’à ce que la Cour d’Appel et éventuellement la Cour de cassation statuent l’une sur le fond, l’autre sur la forme sur ces deux affaires.
Et pas à une peine symbolique: un an de prison ferme dans l’affaire dite «Bygmalion» sur le trucage de ses comptes de campagne lors de la présidentielle de 2012..
Dans l’affaire précédente, celle où des écoutes téléphoniques ont montré sa volonté de corrompre un magistrat, il a pris trois ans de prison dont un an ferme également.
Et les rendez-vous judiciaires de l’ancien président de la république ne sont pas terminés puisqu’il est poursuivi pour dans d’autres affaires comme celui du financement de sa campagne 2007 par le dictateur libyen Kadhafi.
Sur le cas Sarkozy, il est indéniable que celui-ci a été aveuglé par son ambition démesurée et son refus de la défaite ainsi que son amour du pouvoir qui l’ont amené à franchir la ligne rouge et à se croire, non seulement, tout permis, mais au-dessus des lois.
N’oublions pas, néanmoins, qu’il avait devant lui les – mauvais – exemples de personnalités politiques qui ont jonglé avec la loi sans jamais se faire prendre, au premier rang desquels on trouve son mentor en politique, Jacques Chirac.
Et il en était de même avec François Mitterrand.
Sarkozy n’a pas vu que l’époque avait changé ou l’ensemble du monde politique n’a pas réalisé qu’un changement s’était opéré en silence et en secret avec une justice qui ne voulait plus regarder ailleurs quand il s’agit d’infractions commises par le monde politique.
Enfin, l’ancien président paye sans doute aussi ses rapports exécrables avec les juges du fait de son comportement et ses propos à leurs égards.
Plus généralement, la condamnation d’un ancien chef de l’Etat montre malgré tout que la démocratie fonctionne dans notre pays et cela est une bonne chose.
Encore faut-il que les juges ne développent pas un hubris et se rappellent toujours qu’en matière politique stricto sensu, ce sont les citoyens, tous les citoyens, notamment lors des élections, qui ont le dernier mot.
Les récentes mises en examen de ministres pour leur action politique sont ainsi toutes différentes dans le fond par rapport aux ennuis judiciaires de Nicolas Sarkozy et, là, la ligne rouge a été franchie par ces mêmes juges.
Pour terminer, les deux condamnations de Sarkozy ne le conduiront pas – encore – en prison puisqu’il a fait appel comme nous le disions plus haut.
Cependant, il n’est pas impossible que ces sanctions soient confirmées en appel et que d’autres s’y ajoutent.
A ce moment-là, oui, il pourrait être incarcéré mais nous n’en sommes pas encore à ce stade.
► Il paraitrait que François Bayrou n’aime pas trop Edouard Philippe.
Il le considèrerait même comme un concurrent pour l’Elysée en 2027.
Rappelons que le président du MoDem n’a pas abandonné son ambition présidentielle et qu’il compte bien succéder à Emmanuel Macron si celui-ci est réélu l’année prochaine et, de toute façon, se présenter dans six ans.
Edouard Philippe nourrit sans doute la même ambition et part avec des atouts que n’a pas Bayrou.
D’abord, il est l’héritier de Macron alors que le centriste est celui qui n’a pas réussi à gagner et a du passer le flambeau, forcé et contraint, à l’actuel président de la république.
Ensuite, Philippe est jeune alors que Bayrou aura 77 ans en 2027, l’âge de Biden quand il a été élu à la Maison blanche, aime-t-il à rappeler pour dire qu’il n’est pas «has been».
Enfin, Edouard Philippe est également l’héritier de tout le courant de la droite libérale et progressiste, celle que voulait incarner en 2017 son mentor en politique, Alain Juppé, celui que Bayrou soutenait lors des primaires de la Droite…
Il est donc légitime, et du côté du Centre, et du côté de la Droite, surtout du côté de l’axe central d’être le candidat de l’actuelle majorité présidentielle en 2027.
François Bayrou le sait et, pour lui, la solution est de créer cette structure hybride réunissant les partis soutenant l’action de Macron et d’en prendre la tête à un moment ou un autre.
Pour l’instant rien n’est écrit mais le favori sur une ligne de départ encore virtuelle est bien Edouard Philippe.
[Retrouvez quotidiennement ce billet rédigé par l’équipe du CREC concernant l'actualité du jour]
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