Voici une sélection, ce 14 juillet 2021, des derniers propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France.
► Emmanuel Macron
(Président de la République)
- [Allocution du 12 juillet]
(…) Où en sommes-nous de notre combat contre la covid19 Grâce à
l’engagement exceptionnel de nos soignants, grâce à votre civisme, nous avons
réussi à maîtriser l’épidémie et à revivre à nouveau. Nos efforts proportionnés,
la réouverture progressive et réussie des mois de mai et juin et le déploiement
d’un plan de vaccination inédit, nous ont permis d’obtenir des résultats
incontestables.
Nous étions parvenus au cours de ces dernières semaines à passer sous les
2 000 contaminations par jour contre plus de 35 000 au plus haut de la
crise. Les hospitalisations comme les décès sont au plus bas depuis près d’un
an. En vous disant cela, je pense évidemment aux victimes et à leurs proches.
La vie, malgré tout, a pu continuer. Parce que nous nous sommes organisés,
collectivement.
Si nous avons demandé beaucoup aux enseignants, aux parents d’élèves qui ont dû
s’adapter dans l’urgence quand soudain une classe fermait, si nous avons
demandé aussi à nos élèves et à nos étudiants, la France a largement préservé
l’instruction durant cette crise : 12 semaines de fermeture pour nos
écoles depuis mars 2020. Alors qu’aux Etats-Unis les écoles ont fermé durant 56
semaines ou en Allemagne durant 34 semaines. Certains cours ont pu reprendre
physiquement à l’université ces derniers mois.
Nous pouvons être fiers de ce choix collectif, d’avoir fait le maximum pour
l’avenir de nos enfants et de notre jeunesse. Cet été comme à la rentrée, nous
accentuerons encore nos efforts pour apporter un soutien renforcé aux élèves et
aux étudiants qui rencontrent des difficultés.
Sur le plan économique, le « quoiqu’il en coûte auquel je m’étais
engagé dès mars 2020, non seulement nous a permis de protéger nos entreprises
et nos emplois, mais a préservé le pouvoir d’achat de nombre de Français et est
à l’origine d’un vigoureux rebond. Notre croissance devrait s’établir à 6% en
2021, en tête des grandes économies européennes. La France, pour la deuxième
année consécutive, a été désignée comme le pays le plus attractif
d’Europe.
Contrairement aux prévisions, l’emploi a résisté et les acquis obtenus depuis
2017 en termes de baisse du chômage sont préservés. En 2020, le covid19 a
détruit près de 300 000 emplois. Depuis le début de l’année, nous en avons déjà
recréé 187 000 emplois. Sur ce seul mois de mai, nous avons atteint un
nombre de CDI créés inédit, égalant notre record de 2006. Dans tous les
secteurs qui, comme la culture, l’hôtellerie, la restauration, le sport et le
tourisme, ont le plus souffert, chacun reconnaît que les plans de soutien
spécifiques que nous avons mis en œuvre ont permis d’empêcher les drames
humains, les faillites et d’envisager une reprise sereine.
Nous restons pleinement mobilisés pour aider ceux qui ont subi la crise plus
fortement que d’autres : les salariés travaillant dans les entreprises qui
n’ont pas résisté, ou les jeunes comme les indépendants qui durant cette
période sont malheureusement tombés dans la pauvreté.
Je veux vous dire ce soir que nous avons eu raison collectivement de rechercher
sans cesse l’équilibre entre la protection et la liberté ; raison, au
début de cette année, de protéger la vie sans pour autant refermer le pays.
Cette situation maîtrisée c’est le fruit de nos choix, de nos efforts. Ces
choix et nos résultats nous permettent d’aborder les difficultés qui sont
encore devant nous avec détermination.Car oui à l’heure où je vous parle, notre
pays est confronté à une reprise forte de l’épidémie, qui touche tous les
territoires, métropole comme outre-mer. Aussi longtemps que le virus circulera,
nous serons confrontés à ce type de situation.
L’apparition du variant dit Delta se traduit en effet par une augmentation des
contaminations partout dans le monde. Parce que ce variant est trois fois plus
contagieux que la première souche, il s’engouffre dans tous les espaces non
couverts par la vaccination. Pour y faire face de nouvelles mesures de
restrictions ont été décidées aux Pays-Bas, au Portugal ou en Espagne. En Asie
et dans le Pacifique, certains pays ont dû se résoudre à un reconfinement. Le
Japon, imaginez, qui s’apprête à organiser les Jeux Olympiques, le fera sans
aucun spectateur ! Et, si chez nous, en France, la situation est pour le
moment maîtrisée, si nous n’agissons pas dès aujourd’hui, le nombre de cas va
continuer de monter fortement, et entrainera inévitablement des
hospitalisations en hausse dès le mois d’août.
Nous avons pour faire face à cette nouvelle donne un atout-maître, qui change
tout par rapport aux vagues précédentes : le vaccin. Tous les vaccins
disponibles en France nous protègent solidement contre ce variant Delta :
ils divisent par 12 son pouvoir de contamination et évitent 95% des formes
graves. L’équation est simple : plus nous vaccinerons, moins nous
laisserons d’espace au virus pour se diffuser, plus nous éviterons les
hospitalisations. Et plus nous éviterons d’autres mutations du virus peut-être
plus dangereuses encore. C’est donc une nouvelle course de vitesse qui est
engagée.
Un été de mobilisation pour la vaccination : voilà ce que nous devons
viser. Vacciner un maximum de personnes, partout, à tout moment. Nous sommes
une grande Nation. Une Nation de Science, celle des Lumières, de Louis Pasteur.
Alors quand la science nous offre les moyens de nous protéger, nous devons les
utiliser avec confiance dans la raison et dans le progrès. Pour nous protéger
et pour notre unité, nous devons aller vers la vaccination de tous les Français
car c’est le seul chemin vers le retour à la vie normale.
Dans un premier temps, pour les personnels soignants et non-soignants des
hôpitaux, des cliniques, des maisons de retraite, des établissements pour
personnes en situation de handicap, pour tous les professionnels ou bénévoles
qui travaillent au contact des personnes âgées ou fragiles, y compris à domicile,
la vaccination sera rendue obligatoire sans attendre. J’ai conscience de ce que
je vous demande. Je sais que vous êtes prêts à cet engagement, cela participe
en quelque sorte de votre sens du devoir. Pour tous nos compatriotes concernés,
ils auront jusqu’au 15 septembre pour se faire vacciner. Il faut
commencer dès maintenant. A partir du 15 septembre, des contrôles seront
opérés, et des sanctions seront prises.
Il y a ensuite tous les autres Françaises et Français, les millions d’entre
vous qui n’ont pour le moment reçu aucune injection. En fonction de l’évolution
de la situation nous devrons sans doute nous poser la question de la
vaccination obligatoire pour tous les Français. ,Mais je fais le choix de la
confiance. Et j’appelle solennellement tous nos concitoyens non-vaccinés à
aller se faire vacciner dès aujourd’hui au plus vite. 9 millions de doses vous
attendent dès aujourd’hui, qui n’ont pas encore été injectées et nos commandes
continuent d’arriver. Que ce soit, donc, près de chez vous, sur votre lieu de
vacances, avec ou sans rendez-vous, faites-vous vacciner ! C’est la seule
façon de vous protéger et de protéger les autres.
C’est une question de responsabilité individuelle, de sens de l’esprit
collectif. C’est aussi ce dont dépend notre liberté, à toutes et tous. Je pense
en particulier à tous nos concitoyens de plus de 60 ans et aux personnes
vulnérables - dont celles qui sont en surpoids grave - qui ne sont pas encore
vaccinées aujourd’hui : vous êtes celles et ceux qui courez aujourd’hui le
plus grand danger. J’en appelle donc à votre mobilisation. Nous déploierons
durant tout l’été la vaccination au plus près du terrain en travaillant
étroitement avec nos médecins, nos pharmaciens mais aussi nos associations dont
je veux saluer l’engagement, et nous irons vacciner celles et ceux qui sont
aussi le plus loin des soins. Pour les collégiens, les lycéens, les
étudiants : des campagnes de vaccination spécifiques seront déployées dans
les établissements scolaires dès la rentrée.
Je veux m’adresser enfin à ceux qui, vaccinés les premiers c’est-à-dire en
janvier-février, verront prochainement leur taux d’anticorps baisser, leur
immunité diminuer. Je veux ici les rassurer. Dès la rentrée, une campagne de
rappels sera mise en place pour vous permettre de bénéficier d’une nouvelle
injection selon le même système et dans les mêmes conditions que la ou les
premières. Les rendez-vous pourront être pris dès les premiers jours du mois de
septembre. Il n’y a donc pas d’inquiétude à avoir, mais malgré le vaccin, je
vous demande à toutes et tous de continuer à être prudents et de continuer à
respecter ces gestes-barrière contre le virus que vous connaissez bien
désormais.
En complément de la vaccination, nous allons devoir mettre
en place de nouvelles mesures pour freiner le virus. Parce que le niveau de
vaccination y est encore très insuffisant et que les hôpitaux sont déjà sous
forte pression, l’état d’urgence sanitaire sera déclaré dès demain en Conseil
des ministres pour la Martinique et la Réunion et un couvre-feu sera instauré. Pour
autant, dans l’Hexagone - sauf dans les départements qui dépasseraient un taux
d’incidence de 200 et verraient leurs hospitalisations augmenter, où des
mesures de freinage pourront être prises par nos préfets - notre approche sera
plus simple. Partout, nous aurons la même démarche : reconnaître le
civisme et faire porter les restrictions sur les non-vaccinés plutôt que sur
tous.
Dès cette semaine, les contrôles aux frontières seront encore renforcés pour
les ressortissants en provenance des pays à risque, avec un isolement contraint
pour les voyageurs non-vaccinés.
Dès le 21 juillet, le pass sanitaire sera étendu aux lieux de loisirs et de
culture. Concrètement, pour tous nos compatriotes de plus de 12 ans, il faudra,
pour accéder à un spectacle, un parc d’attraction, un concert ou un festival
avoir été vacciné ou présenter un test négatif récent. Ce pass est disponible
sur l’application #Tousanticovid. Mais chacun peut utiliser la version papier
remise au moment de la vaccination. A partir du début du mois d’août – et cela
parce qu’il nous faut faire d’abord voter un texte de loi et le promulguer – à
partir du début du mois d’août donc, le pass sanitaire s’appliquera dans les
cafés, les restaurants, les centres commerciaux, ainsi que dans les hôpitaux,
les maisons de retraites, les établissements médico-sociaux mais aussi dans les
avions, trains et cars pour les longs trajets. Là encore, seuls les vaccinés et
les personnes testées négatives pourront accéder à ces lieux, qu’ils soient d’ailleurs
clients, usagers ou salariés. En fonction de l’évaluation de la situation,
nous nous poserons la question de l’extension du pass sanitaire à d’autres
activités encore. Cet automne, les fameux tests PCR seront rendus payants, sauf
prescription médicale, et ceci afin d’encourager la vaccination plutôt que la
multiplication des tests.
Pour pouvoir faire tout cela, je convoquerai le Parlement en
session extraordinaire à partir du 21 juillet pour l’examen d’un projet de loi
qui déclinera ces décisions. Vous l’avez compris, la vaccination n’est pas tout
de suite obligatoire pour tout le monde, mais nous allons étendre au maximum le
pass sanitaire pour pousser le maximum d’entre vous à aller vous faire
vacciner. Enfin, nous continuerons d’agir pour éviter l’apparition de variants
qui pourraient être plus dangereux encore que le variant Delta.
Cela passe par un projet immense mais indispensable et désormais à notre portée
: vacciner le monde. La France, depuis mars 2020, est à l’initiative avec le
programme ACT-A, qui vise à la fois à produire davantage de vaccins et à donner
aux pays les plus pauvres davantage de vaccins. Nous avons déjà donné plus de
2.5 millions de doses. Et d’ici la fin de l’année, nous donnerons plusieurs
dizaines de millions de doses de vaccins. Nous continuerons à nous mobiliser et
à mobiliser tous nos partenaires pour produire plus et donner encore davantage
aux pays les plus pauvres, en particulier dans les Balkans, en Afrique, au
Proche et au Moyen-Orient. Plusieurs pays sont aujourd’hui fortement touchés,
où nous allons accroître notre aide, et je pense particulièrement à la Tunisie.
Pour en finir durablement avec la pandémie, nous devons vacciner partout.
Je vous l’avais dit l’année dernière : nous allions devoir « vivre avec le virus
». Ce sera le cas tout au long de cette année 2021 et sans doute pour plusieurs
mois de l’année 2022, même si le vaccin change beaucoup de choses. Les semaines
à venir seront donc celles de la mobilisation pour bloquer le virus et pour
continuer de relancer notre économie. L’été de mobilisation pour la vaccination
sera aussi un été de relance. Je l’ai constaté au cours de mes récents échanges
avec vous, partout en France, notre plan de relance se déploie à un rythme
soutenu : sur les 100 milliards d’euros votés à l’automne dernier et permis
grâce à l’accord européen historique d’il y a un an, 40 milliards ont ainsi été
ainsi mobilisés sur le terrain.
Nous devons faire plus encore. Car plus vite nous concrétiserons le plan de
relance, plus fort sera notre rebond. Plus vite nous concrétiserons le plan de
relance, plus efficace sera notre lutte contre le dérèglement climatique : un
tiers des crédits sont en effet ciblés sur la rénovation thermique des
bâtiments, sur les énergies décarbonées, sur l’automobile zéro émission, tous
les secteurs qui concilient écologie et économie, écologie et progrès. Le
Gouvernement et les préfets s’assureront durant l’été de la bonne mise en œuvre
des investissements sur le terrain.
Nous allons aussi faire le maximum pour lever les contraintes qui pèsent sur
les secteurs qui sont justement les plus en tension, et sur vous tous. D’abord,
le manque de matières premières, qu’il s’agisse de bois, d’acier, de fer ou de
semi-conducteurs, ce qui a retardé de nombreux chantiers et fait monter les
coûts. Ensuite les pénuries de main d’œuvre : selon la Banque de France,
près d’une entreprise sur deux ne trouve pas de réponse à ses offres
d’emploi. Il faut ainsi tout faire ensemble sur le terrain pour y
répondre et responsabiliser chacun. Notre priorité de l’été et de l’automne est
bien de retrouver, non seulement le niveau d’emploi d’avant l’épidémie, mais de
nous inscrire dans une trajectoire de plein emploi.
Si nous nous mobilisons pour nous vacciner et pour relancer l’économie, alors nous
serons en mesure en septembre de préparer collectivement notre avenir. Il nous
faudra en débattre de manière apaisée et démocratique. Il nous faudra aussi
prendre des décisions. Mais je veux d’ores et déjà partager avec vous quelques
convictions fortes.
La première, c’est la nécessité de moins dépendre de l’étranger pour certains
produits essentiels, certains services, certaines technologies. C’est la
nécessité de retrouver le chemin d’une indépendance française et européenne.
Parce que nous avons vécu durant cette crise les conséquences de la dépendance.
Grâce à l’action menée depuis 2017, nous sommes en train de réussir, de nous
améliorer. Des productions majeures pour la vie du pays comme celle de
paracétamol, par exemple, ont été relocalisées en France. Une usine géante de
batteries pour nos véhicules électriques va prochainement ouvrir sur nos terres
industrielles du Nord et préfigurer des investissements massifs dans la
transformation de l’industrie automobile.
J’ai lancé le mois dernier un plan d’investissement de 7 milliards d’euros pour
l’innovation en matière de santé : des usines, de la recherche, chez nous en
France. Nous sommes depuis deux ans la première nation européenne du numérique
et de la technologie. Nous devons donc continuer d’investir et encourager ces
initiatives qui ont créé plus de 160 000 emplois. Ce défi désormais qui est le
nôtre est de changer d’échelle. De généraliser partout cette dynamique. De
redevenir une grande nation de recherche, d’innovation, d’agriculture et
d’industrie. Réindustrialiser, réconcilier la croissance et l’écologie de
production.
Au niveau national, la baisse des impôts de production ainsi que celle de
l’impôt sur les sociétés que nous avons décidées vont permettre d’accélérer le
mouvement. Au niveau européen, la Présidence Française de l’Union Européenne
qui commencera le 1er janvier 2022 nous permettra de bâtir un agenda commun
d’indépendance industrielle et technologique.
A la rentrée, après le travail et les consultations en cours, nous déciderons
d’un plan d’investissement qui visera un objectif : bâtir la France de 2030 et
faire émerger dans notre pays et en Europe les champions de demain qui, dans
les domaines du numérique, de l’industrie verte, des biotechnologies, ou encore
de l’agriculture, dessineront notre avenir.
Ma deuxième conviction, c’est que nous avons vu la force durant cette crise de
notre modèle social, qui a protégé nos entreprises, nos emplois, notre culture,
de nombreux secteurs exposés et a protégé notre pouvoir d’achat durant la crise,
c’est un joyau qu’il nous faut préserver. Ce modèle social français repose sur
un fondement : le travail. Sans travail, pas de production. Sans travail
et sans production, pas de financement de notre santé, pas de financement du
chômage partiel, pas de financement de nos retraites.
La priorité de la sortie de crise sera donc la même que depuis le début du
quinquennat : le travail et le mérite. C’est pour cela que nous allons
continuer d’investir dans la formation tout au long de la vie dès cette rentrée
: nous formons durablement plus de demandeurs d’emploi qu’il y a quatre ans
mais ce n’est pas encore assez. Et j’ai demandé au Gouvernement dès cette
rentrée de lancer un plan massif de formation et de requalification des
chômeurs de longue durée. C’est pour cela que la réforme de l’assurance chômage
sera pleinement mise en œuvre dès le 1er octobre. Autour d’une volonté simple :
en France, on doit toujours bien mieux gagner sa vie en travaillant qu’en
restant chez soi, ce qui n’est actuellement pas toujours le cas.
C’est pour cela aussi que nous devrons engager, dès que les conditions
sanitaires seront réunies, la réforme des retraites. J’ai toujours tenu un
langage de vérité. Oui, notre système est injuste : avec 42 régimes différents
entretiennent des inégalités majeures, et il faudra aller vers plus de
simplicité pour plus de justice. Et donc, les régimes spéciaux devront être
supprimés pour les nouveaux employés dans ces secteurs. Oui, parce que nous
vivons plus longtemps, il nous faudra travailler plus longtemps et partir à la
retraite plus tard. Pas demain, pas brutalement, pas de manière uniforme car
nous prendrons en compte la difficulté des métiers. Mais progressivement, sur
plusieurs années, et par un système qui fait la différence selon le travail
réellement exercé. Et donc, l’âge de départ doit être plus tardif. Oui, une vie
de travail doit offrir une pension digne. Et donc, toute retraite pour une
carrière complète devra être supérieure à 1000 euros par mois. Voilà ce que je
veux en des termes clairs et simple. Pour protéger les retraites actuelles et
celles de nos enfants sans augmenter les impôts, il est juste et efficace de
changer notre système de retraites. J’ai entendu les débats sur le
moment : faut-il faire cette réforme dès ce mois de juillet, à la rentrée,
ou bien plus tard ? Alors si je demande au Gouvernement de Jean Castex de
travailler avec les partenaires sociaux sur ce sujet dès la rentrée, je ne
lancerai pas cette réforme tant que l’épidémie ne sera pas sous contrôle et la reprise
bien assurée.
Ma troisième conviction enfin, c’est que la Nation doit une réponse à ceux qui
ont été le plus touchés par la crise. A notre jeunesse, qui a tant
sacrifié alors qu’elle risquait peu pour elle-même. A nos aînés, qui plus que
les autres ont craint pour leur vie. Pour notre jeunesse, nous devrons
continuer d’investir. Investir dans la petite enfance et dans l’éducation. Cela
demeure plus que jamais notre priorité en sortie de crise. Pour nos jeunes
adultes, nos étudiants comme nos jeunes actifs, ou nos jeunes qui sont peu
formés, nous avons créé la plateforme « 1 jeune 1solution ». Nous
poursuivrons ce programme, qui a permis à 2 millions de jeunes de trouver une
formation, de décrocher parfois un emploi, de signer souvent un contrat d’apprentissage,
imaginez - 526 000 en 2020, ce qui est un record. Pour amplifier cette
dynamique, je présenterai à la rentrée le Revenu d’Engagement pour les jeunes,
qui concernera les jeunes sans emploi ou formation et sera fondé sur une
logique de devoirs et de droits. Quant à nos aînés et nos concitoyens en
situation de handicap, trop souvent confrontés à une solitude sans solution,
nous leur devons une grande ambition humaniste pour l’autonomie, un
accompagnement renforcé pour le maintien à domicile, des maisons de retraites
modernisées. Accompagnement de notre jeunesse, meilleure prise en charge
des aînés : c’est un nouveau pacte français entre les générations qu’il
nous faut bâtir pour notre Nation.
Cette ambition devra être financée et ce ne sera pas par une hausse d’impôt. Là
aussi, je demeure constant. Avec la suppression de la taxe d’habitation, la
baisse des cotisations sociales, la diminution de l’impôt sur le revenu, ce qui
représente 170 euros en plus par mois pour un salarié au SMIC, nous avons
assumé d’améliorer le pouvoir d’achat et de baisser les impôts, une priorité
pour les classes moyennes et nous ne reviendrons pas en arrière. Nos réformes
ne seront pas davantage financées en laissant filer la dette. La nouvelle
génération doit déjà assumer la dette écologique. Je n’ajouterai pas à ce
fardeau la dette financière. La seule solution, le seul moyen d’assurer ce
nouveau pacte est de travailler davantage, d’investir. D’innover, d’inventer,
d’améliorer notre croissance et de continuer à réformer. Réformer l’Etat aussi
comme nous avons commencé à le faire avec la réforme de la haute fonction
publique et la suppression de l’ENA. De simplifier le millefeuille territorial.
De simplifier partout où c’est possible l’action publique. La seule solution
est de continuer à bousculer le système et les positions établies, les rentes,
les statuts.
C’est ainsi que nous reprendrons le contrôle de notre destin comme Nation.
C’est ainsi que nous reprendrons chacun le contrôle de nos vies comme citoyens.
La volonté que la France doit porter est bien celle-là : reprendre le
contrôle de notre destin, garantir à chacune et à chacun des nôtres qu’il
pourra retrouver le contrôle de son destin personnel, professionnel, familial
et civique. Bien des questions devront trouver réponse dans les mois qui
viennent que je n’ai pas abordées dans le cadre de ce message ce soir. J’ai
bien entendu votre inquiétude que fait naître la montée d’une violence
endémique dont sont victimes les plus fragiles, les femmes souvent, y compris
dans le couple, de jeunes adolescents dans la rue, et le manque de respect à
l’égard des forces de l’ordre ou de sécurité ; j’ai entendu le message
porté à l’endroit de nos institutions par l’abstention impressionnante aux
élections régionales et départementales ; et j’ai en tête les questions
qui portent sur les équilibres de notre démocratie. Devant toutes ces
questions, j’ai une certitude : nous devons non seulement prolonger notre
effort, mais le renouveler en inventant chaque jour le nouveau modèle que notre
pays et le monde attendent.
Mais des choses dans le monde sont en train de bouger aussi, grâce à des
initiatives que propose et soutient la France ! Il faudra se souvenir que
c’est en ces premiers jours de l’été 2021 que la communauté internationale,
dans un effort sans précédent, a décidé d’une imposition mondiale des
multinationales, à 15 % minimum, mettant ainsi fin aux évasions fiscales et aux
paradis fiscaux. La France a été en première ligne, et a contribué à faire
bouger l’Europe et le monde.
Mes chers compatriotes. Cet été de retrouvailles et de retour aux sources, cet
été qui sera fait de moments amicaux et familiaux, devra donc être néanmoins un
été de vigilance, de lutte contre le virus, de vaccination. J’ai confiance en
vous, confiance en nous pour rester unis, sereins, déterminés. Alors, à la
rentrée nous aurons rendez-vous avec notre avenir. Pour bâtir une France
indépendante, qui ne vit pas dans la nostalgie mais sait prendre les décisions
nécessaires à sa destinée. Une France conquérante, qui a foi en la force de sa
jeunesse, et n’a pas peur du futur mais l’invente. Une France unie qui sait
être solidaire, civique, responsable dans l’épreuve comme dans la
conquête.
- [Discours du président en l’honneur des défilants du 14
juillet]
A la veille de notre Fête nationale, (…) placé sous l'égide d'une belle devise
«Gagner l'avenir» (…) je voudrais nous fixer pour cap trois idées, trois mots
simples, trois boussoles : la confiance, la relance et la puissance.
La confiance, d'abord et toujours. La confiance, c'est avant toute chose la
force du lien entre la Nation et ses armées. Cette force ne se dément pas. Vous
en êtes la trace vivante et les présences quotidiennes. Ce fameux lien
Armées-Nation, c'est en effet un lien de confiance, un lien solide qui repose
d'abord et avant tout sur notre histoire - qu’il s'agit d'ailleurs de ne jamais
confondre avec la mémoire, mais de toujours regarder en face. Gagner l'avenir
n'est possible que lorsque nous connaissons notre passé, ses périodes
glorieuses comme ses faces d'ombre, et que lorsqu'on sait véritablement le
connaître et le célébrer. Il nous faut être fiers de nos heures de gloire,
lucides aussi sur nos échecs. Mais c'est pour cette raison que je suis heureux,
par exemple, que l'anniversaire du serment de Koufra soit célébré demain sur
les Champs Elysées, moment ô combien important. Commémorer, mais aussi saluer,
reconnaître, soutenir nos anciens, est important pour qui veut une armée
robuste et vouloir embrasser l'avenir. (…) C'est au cœur de nos armées, de leurs
vies, au cœur de notre histoire, et j'y tiens. Nous avons ensemble d'ailleurs
pu faire avancer plusieurs sujets importants à cet égard et rendre justice à
l'action de nos armées. J'ai demandé et fait établir un meilleur équilibre
entre la nécessaire protection du secret de la Défense nationale et
l'indispensable liberté d'accès aux archives publiques, et je sais là tout le
travail accompli dans ce but au SGDSN, au Service historique de la défense,
dans les cabinets, et je vous en remercie. Qu'il s'agisse des conflits récents
comme celui du Rwanda, qu'il s'agisse de la guerre d'Algérie, qu'il s'agisse
aussi de nos activités dans le Pacifique : nous avançons sur un chemin de
vérité important, pacifié, essentiel.
Le lien Armées-Nation est aussi ourdi par vos qualités propres qu’étoffent
formations, entraînements, opérations, une culture de l'engagement et de la
disponibilité, des compétences uniques qui inspirent nos concitoyens. J'en veux
pour preuve le succès sans éclipse du service militaire adapté, qui sera lui
aussi mis en lumière demain pour ses 60 ans. Je sais que, au ministère des
Outre-mer hier, une cérémonie était organisée. Plusieurs ici sont des acteurs
fervents et depuis de nombreuses années du SMA, et nous avons pu, le Premier
ministre et les ministres ici présents, moi-même et les officiers généraux,
mesurer à chaque fois l'importance de cette matrice qu'est le SMA pour notre
jeunesse. Savoir, savoir-faire, savoir-être : c'est tout cela que vous
enseignez sur l'ensemble du territoire national aux 26 000 Français qui
rejoignent vos rangs chaque année et que vous offrez en exemple à tous les
jeunes du service militaire volontaire. Des compétences uniques qui sont aussi
reconnues par les employeurs de ceux qui font le choix du retour à la vie civile,
comme en atteste le rapport du Haut Comité d'évaluation de la condition
militaire qui m'a été remis il y a quelques instants, nous propose des
perspectives d'amélioration, mais surtout, reconnaît la force, l'importance de
cette formation dans nos armées, la reconnaissance aussi du modèle d'engagement
qui est le nôtre.
Un autre fil qui tisse ce lien de confiance, c'est votre statut militaire qui
organise vos contraintes et leurs compensations, et que je veille à ne pas
affadir ou banaliser. Je veux ici saluer l'engagement du CEMA, des chefs
d'Etat-major à ses côtés, de la ministre, car, je dois vous dire, nous avons,
durant ces dernières années, mené d'ardents combats. Je remercie aussi nos
parlementaires et parlementaires européens qui nous ont aidés et ont relayé ces
combats parce que cela n'était pas gagné et que l'air du temps, parfois, peut
conduire certains à penser que la banalisation est une bonne chose et que quand
d'autres suivent cette voie, il faudrait mécaniquement la suivre. Je suis un
ardent Européen et je crois à la voie européenne quand je la comprends et que
je pense qu'elle est bonne pour le destin national. Lorsqu'elle nous conduit à
renier ce qui nous défend, ce qui nous protège, une militarité à laquelle nous
tenons au-dessus de tout, nous n’y cédons pas. Donc oui, nous avons défendu
notre statut, nous avons mené des batailles et des victoires importantes et
nous irons au bout. Un statut vivant dont les principes fondamentaux doivent
être rappelés, valorisés, défendus au niveau national comme en Europe. Nous
tiendrons bon jusqu'au bout.
Les militaires font pleinement partie de la société aussi. Et ce statut
militaire n'empêche pas que militaires soient traversés par les mêmes
préoccupations, les mêmes aspirations que toutes les citoyennes et tous les
citoyens. Mais la grandeur de leur condition est de se distinguer des autres
citoyens en entrant dans le débat public que sous conditions. Comprenons-nous
bien : la liberté d'opinion est intégrale. En revanche, dans notre démocratie,
il n'est pas possible que des militaires s'exprimant comme tels laissent penser
que l'institution qu'ils servent et qu'ils incarnent peut entrer, elle, dans le
débat idéologique, dans l'enrôlement partisan, dans l'affrontement politique.
Défendre avec clarté, comme le chef d'Etat-Major des armées, à côté de lui,
l'ensemble des chefs d'Etat-major et la ministre des Armées l'ont fait, ce que
sont nos principes, nos valeurs, ces règles fondamentales, c'est défendre avant
toute chose nos armées elles-mêmes et ce lien de confiance entre nos armées et
la Nation.
Les conditions de votre statut évoluent et la façon d’exercer votre engagement
militaire est l’objet de toute notre attention. Après le plan famille qui se
poursuivra pour toujours mieux répondre à vos besoins, j’ai tenu l’engagement
que j’avais pris, notamment vis-à-vis du CSFM, que j'ai eu le plaisir
d'accueillir à l'Elysée en décembre dernier, d'améliorer l'expression de la
gratitude nationale envers ceux qui meurent en service. Nous avions eu une
séance de travail, des questions, et ce sujet était largement revenu. Ainsi, en
complément de la mention “Mort pour la France” accordée à ceux qui meurent au
combat, de la mention “Mort pour le service de la Nation” pour ceux qui
décèdent du fait d'une volonté extérieure sur le territoire national, j'ai
décidé la création de la mention “Mort pour le service de la République” pour
ceux qui perdent la vie lors de circonstances exceptionnelles dans
l'accomplissement de leur devoir. L'Etat leur exprimera ainsi sa reconnaissance
de manière officielle et cela permettra à leurs enfants d'être soutenus et
accompagnés en tant que pupilles de la République.
Comme tout bon cordage, si le lien est solide, c'est parce qu'il est aussi
tissé autour de ce qu'on appelle une âme. Le sens du service manifesté à chaque
instant par les militaires et les civils du ministère des Armées, et en
particulier en pleine pandémie, en porte assurément la marque. Je veux vous
exprimer aujourd'hui ma gratitude très sincère pour tout le travail qui a été
conduit au-delà des missions les plus naturelles durant toute cette période.
Cette gratitude va aussi à nos services de soutien, à nos réservistes, dont la
fidélité et l'engagement ne se sont pas démentis. Maintenant que
progressivement, nous sortons des épaisseurs de la crise, même si je demeure,
comme vous le savez, toujours prudent sur les surprises que nous réserve la
pandémie, je sais que cette âme sera un catalyseur du nouvel élan que nous
allons tous ensemble donner à notre pays.
Ensuite, la relance. Le propre des armées étant de poursuivre leur mission
quand tout est suspendu, l'idée de relance prend évidemment une tonalité un peu
différente parmi vous. La relance n'a pas le même tour quand tout a toujours
continué, quand l'intensité des missions s'est poursuivie sur tous les théâtres
d'opérations et quand je vous ai à plusieurs reprises sollicités pour déployer
des hôpitaux militaires, qui dans le Grand Est, qui dans nombre de nos
territoires ultramarins.
La relance, c'est la relance de notre volonté, de nos capacités, de notre
industrie. Il y a 3 ans, je développais devant vous mes orientations dans le
domaine capacitaire et mes intentions pour les financer. Cette promesse
contenue dans la loi de programmation militaire a été tenue. Je salue à cet
égard l'action inlassable de la ministre des Armées. L'analyse stratégique
était la bonne et nous avons su la faire vivre. C'est tout le sens des
ajustements apportés à la loi de programmation militaire qui ont été débattus
au Parlement. Aujourd'hui, la LPM produit ses effets. Les systèmes d'hommes
sont renforcés, les systèmes d'armes renouvelés. Nous voyons arriver des
matériels modernes répondant aux besoins du terrain, aux exigences
opérationnelles des missions que je vous confie, et nous développons toujours
plus de coopération, notamment avec nos partenaires européens, pour être mieux
équipés, mieux armés. Donc oui, ces derniers mois ont permis d'apporter des
réponses pour adapter notre LPM à l'évolution de la menace, pour confirmer à
chaque instant notre engagement budgétaire et je remercie nos parlementaires et
les commissions compétentes ici représentées, et leurs présidents ici présents,
parce que votre vigilance et votre engagement nous ont aussi permis d'avancer.
Je veux vous dire que la parole a été tenue, de bout en bout. Les dernières
semaines ont aussi été marquées par des avancées importantes chez nos grands
partenaires européens. Nous n'avons pas ménagé notre peine pour que les grands
programmes industriels lancés dès juillet 2017 avec nos partenaires allemands,
associant ensuite les Espagnols, plusieurs autres, puissent dûment avancer et
faire l’objet, pour ce qui est du SCAF, d’un vote au Bundestag il y a quelques
semaines à peine. Je remercie les industriels ici présents de leur engagement sur
chacune de ces lignes, aux côtés de notre délégué général. Mais vous avez
ardemment travaillé et nous avons des résultats inédits. Personne il y a 4 ans
ne nous aurait dit d’abord que les choses seraient tenues. Je vous rappelle,
quand la LPM a été présentée, tout le monde nous disait «Dès l’année prochaine
vous réviserez les choses, les augmentations prévues ne seront pas respectées»...
Tout a été respecté, au centime. Mais surtout, quand on a signé pour la
première fois, on me disait «Ce SCAF est une formidable idée de diplomate,
peut-être de Président, ça ne marchera jamais». Nous sommes en train d’en faire
collectivement une réalité.
Je veux saisir cette occasion pour mettre en lumière le rôle de la Délégation
générale pour l’armement qui célèbre ses 60 ans. Notre pays peut s'enorgueillir
de disposer d'une telle organisation à la croisée des mondes militaire,
industriel et administratif. Elle suscite, à l'instar de nos armées,
l'admiration et l'envie de nombreux pays, y compris parmi les plus avancés
technologiquement. J'exprime aussi ma grande satisfaction aux équipes qui y
préparent l'avenir et qui stimulent l'innovation, avec une pensée particulière
pour la «Red Team», mise en place par l'Agence de l'innovation de défense, dont
les méthodes et les propositions permettent d'envisager des réponses
novatrices. Je me suis moi-même laissé aller à quelques-uns des scénarios
proposés par vos équipes et parce qu'il se trouve que la période récente nous a
conduits à envisager, avec peut-être plus de précision, ce qui paraissait
impensable. Cet exercice quasi-stoïcien me paraît tout à fait salutaire.
L'importance du monde militaire dans notre économie, demain comme aujourd'hui,
ne peut évidemment pas être passée sous silence, et je voudrais saluer les
succès de notre industrie de défense. Les capitaines d'industrie du secteur
sont ici présents, toujours fidèles, et je dirais constamment aux côtés de nos
armées. Mais de l'export du Rafale à la récente greffe de sous-marin à
Cherbourg, en passant par l'intégration des capacités aéroterrestres dans le
système d'information de combat de Scorpion, en passant par les innovations
multiples, nos programmes français, comme nos exports, nous sommes capables
d'exploits incroyables et cette année l’a encore montré. Alors nous n'avons
qu’un devoir, c'est de continuer, de continuer à innover, de continuer à
conquérir des marchés parce que c'est ce que nous devons sur le terrain à nos
armées : être les mieux équipés, avec ce modèle qui est le nôtre, où nous
marions la rusticité d'équipements adaptés au terrain de combat avec la très
grande innovation, mais aussi accompagner nos partenaires. C'est une nécessité
stratégique, opérationnelle, industrielle. Ce succès repose sur notre réseau
dense de plus de 21 000 petites et moyennes entreprises ancrées dans toutes nos
régions, dans toutes nos collectivités, y compris ultramarines. Ces industries
sont indispensables, non seulement à notre défense, à notre sécurité, à notre
souveraineté, mais aussi à nos emplois, à l'équilibre de nos territoires, à
notre balance commerciale et à notre image internationale.
A cela s'ajoute un volet stratégique de la relance. En effet, quand je parle de
relance, je parle évidemment des caps que nous allons donner à nos armées dans
plusieurs théâtres d'opérations et sur plusieurs grandes questions
stratégiques. Au Sahel par exemple, notre dispositif est amené à se transformer
pour mieux aider les États de la région à bâtir leur avenir dans un cadre
démocratique, respectueux des droits fondamentaux. Cette transformation, cette
évolution profonde de notre présence au Sahel, qui dure depuis je vous le
rappelle 8 ans maintenant, nous l’initions en étroite relation avec nos
partenaires du G5, avec la Coalition pour le Sahel, et en son sein en
particulier nos partenaires européens. La ministre, le chef d'État-Major ont
mené un travail important de concertation avec tous nos partenaires sur le
terrain, d'abord qui a consisté à expliquer que nous ne nous désengageons pas,
que nous évoluons dans notre présence pour pouvoir justement nous adapter à
l'évolution de la menace elle-même qui est en train de se diffuser vers le sud,
qui utilise de plus en plus de proxies qui se transforment elle-même,
valorisant nos succès. C’est l’armée française et l’opération Barkhane qui a
empêché ces dernières années la constitution d’un califat territorial au Sahel,
et je le dis ici avec force : sans nos armées, tout ou partie de cette région
serait tombée dans la main du djihadisme, du terrorisme, avec un État
terroriste dûment organisé, nos armées l'ont empêché. Mais le terrorisme évolue
sous d'autres formes, se diffuse vers le sud, fragilise les États sans
maintenant poursuivre cette volonté d'un califat territorial. Donc il nous faut
faire évoluer l'opération Barkhane pour progressivement en sortir et bâtir
notre présence au Sahel au travers de deux piliers : la coopération avec les
armées du Sahel, un travail d'appui et de sécurisation aussi profond de notre
socle avec deux implantations essentielles : Niamey où le commandement de l'ensemble
des opérations sera tenu et également l'intégration avec nos partenaires
sahéliens, et N'Djaména où nous sommes déjà présents et où nous maintiendrons
la présence. Et de l'autre côté, la constitution d'une action de lutte contre
le terrorisme dûment structuré avec le maintien de Sabres et avec la
structuration ouverte en coopération de Takuba, qui va permettre à nos
militaires, avec évidemment les soutiens qu'il convient, que nous apporterons
nous mêmes avec là aussi des partenaires, de structurer des interventions à
haute valeur ajoutée, un commandement basé depuis Niamey et un travail avec
neuf partenaires européens qui se sont déjà engagés, plusieurs partenaires
internationaux et des partenaires aussi africains qui sont en train de
finaliser leur engagement à nos côtés.
Vous l'avez compris, cette transformation profonde répond au besoin, à notre
évaluation à la fois de la menace, mais des équilibres politiques de la région,
et c'est au premier trimestre 2022 que nous mettrons un terme à l'opération
Barkhane en bon ordre, mais en continuant à agir avec clarté et engagement
contre le terrorisme et en soutien des Etats d'Afrique de l'Ouest. Je veux à
cette occasion saluer avec reconnaissance et amitié les représentants des
Nations alliées européennes, américaines qui sont engagées au Sahel, et tout
particulièrement celles qui nous ont rejoints dans la taskforce Takuba que
j'évoquais à l'instant. Cette force porte déjà ce renouveau et je suis heureux
de les voir demain ouvrir notre défilé. Cet hommage n'est que justice et je
veux vraiment ici redire la fierté que nos armées doivent avoir de cet
engagement au Sahel. C'est une fierté parce que c'est la sécurité de ces Etats
qui se joue, parce que vous avez empêché le pire, mais parce que c'est aussi notre
sécurité, à nous ici, qui se joue.
L'initiative européenne d'intervention, la mission de formation EUTM Mali, la
force Takuba ou bien encore l'opération Irini en Méditerranée, l'opération
AGENOR dans le golfe arabo-persique, montrent bien que l'horizon d'une
souveraineté européenne s'est singulièrement rapproché et que nos partenaires
européens s'engagent de plus en plus dans les opérations. Quand je parle de
relance, c'est aussi cela que je veux partager comme conviction. Nous avons,
durant ces 4 dernières années, construit un socle de coopération européenne
inédit. Mesurons-le tous ensemble. L'Europe de la défense n'avait jamais autant
avancé depuis les années 50. Sur le plan capacitaire, sur le plan des grands
projets industriels, sur le plan des opérations conjointes, à la fois sur nos
sols en développant une culture commune d'intervention avec l’IEI, mais
également sur notre voisinage, que ce soit par des missions dans le cadre de
l'OTAN, comme de missions que nous avons développées dans le cadre européen.
Nous avons aussi continué de déployer des investissements financiers communs,
de grands chantiers d'innovation technologique dans les secteurs prioritaires
pour demain, des coopérations renforcées, un fonds européen de défense, des
projets partagés, des projets franco-allemands que j'évoquais élargis à nos
partenaires. Ces succès, c'est la preuve même de notre confiance, confiance
dans l'avenir, confiance aussi dans le partenariat parce que nous sommes
précisément solides sur nos appuis et nos fondamentaux. Ce que nous sommes en
train - sur chacune de ces opérations - de faire, c'est de construire un rôle
aussi inédit pour nos armées, celui de Nation cadre. Au Sahel, nous sommes en
train de construire le cadre d’une intervention où la France conduit ce que
très peu d’armées au monde savent faire, pour être honnête, ce que seuls les
États-Unis d’Amérique savaient faire jusqu’alors : être une Nation cadre qui
constitue pilote, structure une coalition. C’est notre modèle complet, la force
de nos armées qui nous permet d’envisager cela aujourd’hui. Ces partenariats
financiers, industriels, stratégiques, capacitaires sont la preuve de notre
capacité à relancer précisément cette ambition.
La puissance, enfin. Vous le savez, la conflictualité évolue et nous nous y
adaptons. Comme je l'ai voulu dès les premiers travaux de la loi de
programmation militaire, notre stratégie a la flexibilité pour mettre mot, pour
faire face à nos responsabilités fondamentales comme aux nouveaux défis qui s'y
ajoutent. Être une puissance implique de porter un regard lucide sur nous-mêmes
et sur le monde. C'est, je crois, ce que nous avons constamment fait. Discerner
les moyens de sauvegarder cette puissance, c'est-à-dire être une puissance
militaire, complète, mais aussi être une puissance d'équilibre, selon
l'expression désormais consacrée au sein de l'ensemble européen, au sein de
l'OTAN. Une puissance dont la voix porte qui met en mouvement alliés et
partenaires, une véritable puissance de paix. Et de la dissuasion jusqu'à l'ensemble
des missions qui sont les nôtres, nous avons consolidé justement cette capacité
à demeurer une puissance et à être pleinement une puissance du 21ème
siècle.
Il y a 25 ans, on a pu croire à la disparition des conflits armés entre les
Nations. L'éloignement des menaces nucléaires les plus mortelles semblait
annoncer un nouvel horizon stratégique de gestion de conflits internes, de
guerres asymétriques. Et tandis que la guerre froide finissait et que le monde
se libérait de la logique des blocs, on assistait aussi au dégel de la
violence. On a vu chaque jour s'accélérer une compétition qui, sous ses formes
numériques, n'en est pas moins agressive, et se dessiner des rapports de force
de plus en plus désinhibés. Et soyons clairs : le cadre géopolitique capacitaire
de la violence n'a jamais été aussi inquiétant et incertain que celui qui est
aujourd'hui le nôtre. Nous sommes confrontés à une situation où la pluralité
des conflits possibles est extrême, mais surtout leur degré d'intensité. Je le
sais, à juste titre, nos armées se préparent à des scénarios de combat de très
haute intensité durable. Ce sont des scénarios possibles parce que nous avons
vu des grandes puissances perdre la culture de la maîtrise des armements et du
désarmement. C'est un de nos défis diplomatiques que de le recréer en tant
qu’Européens au sein de l'OTAN. C'est tout le discours que je porte dans notre
capacité à discuter et à réengager, en particulier avec la Russie, à réengager
sur ce sujet avec la Chine. Mais ce risque existe.
Dans le même temps, nous avons vu de nouveaux espaces de conflictualité
apparaître. Le maritime est très clairement un espace de conflictualité
réinventé où l'agressivité de puissances régionales est extrême. Nous voyons
dans le spatial émerger des formes de conflictualité nouvelle et dans le
numérique et le cyber également. Nous voyons aussi, enfin, des stratégies
hybrides émerger par lesquelles nos adversaires, qu'il s'agisse de grandes
puissances, des plus grandes puissances de ce monde, comme de puissances régionales,
où nos adversaires, agissent sous le seuil du conflit armé, dans les espaces
médiatiques, numériques, mais aussi physiques, par le biais d'intermédiaires,
de supplétifs, avec des risques d'escalade brutale, mais surtout avec des
stratégies de déstabilisation de nos démocraties, avec des risques de
déstabilisation de la confiance dans nos armées par de la désinformation, avec
un risque de déstabilisation de nos démocraties par de la manipulation en
particulier en temps électoral.
Tout ça nous conduit constamment à nous adapter à cette menace, mais à bâtir ce
qu'est une stratégie de puissance du 21ème siècle, c'est-à-dire répondre à
chacune de ces menaces. C'est pourquoi je considère que notre LPM doit
continuer d'apporter les éléments de capacités, de formation, d'acquisition des
compétences pour répondre à ces défis. Mais c’est pour ça qu’il nous faudra
aussi immanquablement revoir dans les temps prochains notre stratégie et
regarder à nouveau avec beaucoup de lucidité les ambitions nouvelles dont il
faut nous doter, parce que la menace continue. C’est aussi pourquoi il nous
faut avoir ce continuum de réponses pour être cette véritable puissance du
XXIème siècle que j’évoque.
Nous nous préparons donc activement à relever tous ces défis sur tous les
plans, tous les axes, des plus classiques aux plus innovants, qu'il s'agisse
donc du maintien d'une dissuasion au plus haut niveau de crédibilité, avec tout
ce que cela emporte d'engagements, d'investissements, de la sauvegarde résolue
de notre souveraineté numérique, de la prise en compte renforcée de l'espace
informationnel avec la création du service à compétence nationale Viginum, qui
en est une illustration très claire - je remercie le Premier ministre, le SGDSN
et l'ensemble des équipes qui y ont beaucoup travaillé - comme justement de la
consolidation de notre modèle d'armée complet. Nous ne pouvons renoncer à
aucune composante compte tenu de la réalité que je suis en train de vous
décrire.
C'est aussi pour cela que nous avons assumé, sur le plan géographique d'abord,
de constamment défendre notre indépendance. Ensuite, de bâtir sur le socle de
cette indépendance des partenariats, parce qu’avoir des partenaires quand on
est indépendant, ce n'est pas la même chose que dessiner des coopérations qui masquent
vos dépendances. Nous sommes indépendants et nous y tenons. L'investissement
qui est le nôtre va dans ce sens. Ensuite, partenariat européen, otanien, avec
la volonté très claire qui est de bâtir nos résistances face à toutes ces
formes de conflictualité nouvelles, mais aussi de nous réengager dans notre
sécurité et nos politiques de voisinage. La sécurité des Balkans, la sécurité
du voisinage européen, qu'il soit à l'Est ou au Sud est l'affaire des
Européens. La sécurité au Sahel et en Afrique est aussi notre affaire, en
partenariat avec nos amis africains avec lesquels nous avons su dessiner un
cadre rénové d'alliances, de partenariats équilibrés. Mais c'est notre
engagement, c'est notre sécurité. Et en dessinant aussi des formes nouvelles de
travail, de coopération dans le spatial, avec l’Otan dans des régions plus
lointaines, et tout particulièrement en dessinant une stratégie Indo-Pacifique
qui est un axe extrêmement important à la fois de notre souveraineté, là encore
compte tenu de notre présence militaire, mais aussi de nos nombreux
compatriotes qui vivent dans cette région de la Polynésie française où je serai
bientôt, et la Nouvelle-Calédonie jusqu’à Mayotte et La Réunion, nous devons
avoir une stratégie de défense, une présence, des partenariats et bâtir une
vision qui nous est propre : celle de la liberté et de la souveraineté, qui
n'est ni l'alignement sur les Etats-Unis d'Amérique, ni la complaisance ou la
soumission à la Chine. Avec des partenaires forts, nous les connaissons :
l'Australie, l'Inde, mais également le travail que nous conduisons avec le
Japon, Singapour et plusieurs autres. L'avenir de notre puissance est tracé et
nous poursuivrons notre cap avec détermination.
► Gouvernement
[Nota: dans ce gouvernement, certains membres ne sont pas centristes; nous
retranscrivons cependant leurs propos en rapport avec leur fonction parce
qu’ils font partie selon nos critères d’une équipe qui suit une politique
globalement centriste]
Jean Castex (Premier
ministre)
[Hommage aux victimes de l'attentat de Nice de 2016]
La France entière est une nouvelle fois endeuillée", déclare le Premier
ministre Jean Castex. "Ce sont des centaines de familles condamnées à
l'absence, à la douleur et à la souffrance.
Qu'il soit affirmé haut et fort que la République est plus déterminée que
jamais, qu'elle ne cédera rien, que l'Etat républicain se battra sans relâche
pour défendre ses citoyens et ses valeurs.
L'an prochain aura lieu le procès de ceux qui sont accusés d'avoir pris part à
l'ignoble attentat de juillet 2016. Il ne ramènera pas les morts. C'est
l'honneur de la France que d'opposer la loi à la barbarie.
Jean-Yves Le Drian
(ministre de l'Europe et des Affaires étrangères)
Je me réjouis de l’adoption du projet de loi Développement solidaire par l’Assemblée nationale. Merci à tous
les députés dont le vote à l’unanimité a permis de nous rassembler sur une
ambition partagée : lutter contre les inégalités et préserver les biens publics
mondiaux.
Barbara Pompili
(ministre de la Transition écologique)
- L’explosion des ventes de voitures électriques est
une bonne nouvelle pour le climat. C’est une opportunité et un défi majeurs
pour la filière automobile. Nous soutenons une transition ambitieuse, créatrice
d’activité en France.
- L'éolien en mer, c'est une source de production d’électricité décarbonée, compétitive, créatrice d’emplois en France. Dès aujourd’hui et jusqu'au 31 octobre, participez au débat public sur l'installation des futures éoliennes flottantes en Méditerranée.
Bruno Le Maire
(ministre de l'Economie, des Finances et de la Relance)
- Aujourd’hui la priorité, c’est la vaccination pour
tous pour retrouver le plus rapidement possible une vie normale. Nous ne
voulons plus revivre ce qu’a été le confinement ou les fermetures
administratives de commerces et de restaurants.
- Notre politique avec le président de la République est simple : protéger la santé des Français.
- La reprise est plus forte que prévu. Nous n'atteindrons ces 6% de croissance que si chacun fait preuve de responsabilité en matière de vaccination.
- Le vrai problème aujourd'hui, c'est un problème de recrutement qui est massif dans certains secteurs d'activité et l'approvisionnement en matières premières.
- [Réforme des retraites) Il faut que collectivement, nous travaillons davantage et que l'on repousse l'âge de départ à la retraite. Le jour où nous sommes débarrassés de cette pandémie, ça permet d'avoir un débat serein.
- Nous n'augmenterons pas les impôts des Français. Si tous, globalement, nous travaillons davantage, ça permettra d'alléger rapidement le fardeau de la dette.
- Emmanuel Macron est le meilleur candidat, et je souhaite sa réélection.
Elisabeth Borne
(ministre du Travail, de l'Emploi et de l'Insertion)
- [Réforme de l'assurance chômage au 1er octobre] C'est
maintenant qu'il nous faut faire évoluer les comportements sur le marché du
travail.
- Le Président l'a dit, après avoir protégé massivement les Français pendant la crise, nous allons poursuivre notre mobilisation en créant, notamment, un revenu d'engagement pour les jeunes.
- [Covid19] Il faut tout faire pour empêcher que le virus n’entre dans les établissements qui reçoivent des personnes vulnérables. Celles et ceux qui y travaillent doivent être vaccinés. La loi prévoira une suspension du contrat du travail et donc du salaire en cas de refus.
- [Covid19] Début août, après promulgation de la loi sur l’état d’urgence sanitaire, les salariés des restaurants, cinémas ou encore des musées devront eux aussi être munis du pass sanitaire. L’objectif est clair : ne pas avoir à refermer ces établissements.
Eric Dupond-Moretti
(Garde des Sceaux, ministre de la Justice)
Chaque année, plusieurs milliards d'euros échappent
au budget européen. Pour y remédier, 22 pays de l'Union européenne ont
créé un Parquet européen. Depuis le 1er juin, c’est une réalité !
Olivier Véran
(ministre des Solidarités et de la Santé)
- [Covid19] La vaccination sauve des vies et sera le
moyen d'en finir avec le covid19. En France, dans 30 gros hôpitaux, 100 % des patients
récemment admis en réanimation ne sont pas vaccinés et 93% de ceux admis en
médecine ne sont pas vaccinés. J’appelle ces publics à se faire vacciner avant
le début du mois d’août pour pouvoir recevoir leurs deux doses dans les délais
et être protégés. Pour ceux qui ont déjà eu la covid19, une seule dose sera nécessaire.
- [Covid19] La vaccination a commencé assez tardivement pour les adolescents. Nous avons identifié une solution pour les 12-17 ans : pour eux, le pass sanitaire s’appliquera à partir du 30 août.
- [Covid19] Désormais, seuls 7 jours suffiront pour être considéré comme totalement protégé en France et accéder au pass sanitaire. Les règles européennes des 14 jours restent inchangées pour le moment.
-[Covid19] En pratique, les salariés des établissements recevant du public devront avoir reçu leur première dose de vaccin au plus tard le 1er août, sans quoi, à compter du 30 août, ce sera un test tous les deux jours s'ils veulent continuer à travailler.
Julien Denormandie
(ministre de l'Agriculture et de l'alimentation)
A tous les acteurs de la chaîne alimentaire : merci.
Vous êtes ce ciment de la Nation que nous honorons aussi aujourd’hui.
Amélie de Montchalin
(ministre de la Transformation et de la fonction publique)
- En ce 14 Juillet où la Nation se réunit, ne cédons pas à ceux qui veulent
diviser la France en 2 camps : les vaccinés et les non-vaccinés. Il n'y a
qu'une France, et elle ne reprendra le contrôle de son destin que par le
vaccin.
- Demain Jean Castex réunit les ministres chargés de défendre les valeurs de la République partout où elles peuvent être attaquées. Avec Marlène Schiappa je présenterai un plan pour former tous les agents publics à la laïcité et qu'ils soient soutenus dans leur mission.
- Gagner l'avenir avec une Nation engagée, unie et solidaire. Le gagner grâce à nos services publics qui en sont le ciment et nos agents publics, les héros du quotidien. Je m’engage avec tout le gouvernement à les soutenir dans leur dévouement aux Français.
- Unanimité historique des syndicats de la fonction publique et des employeurs publics pour l'accord inédit sur le télétravail que je porte depuis plusieurs mois. C'est ma méthode : par le dialogue social, faire progresser les droits des agents et moderniser l'action publique.
Marc Fesneau
(ministre chargé des relations avec le Parlement et de la participation
citoyenne)
[Adoption définitive de la loi Climat et résilience] Un travail et un accord exigeants, fruit du bicamérisme,
reprenant les ambitions les plus fortes en termes de lutte contre le
dérèglement climatique. Le parlement et le gouvernement ont été à la hauteur du
moment et du travail de la convention sur le climat.
Elisabeth Moreno
(ministre chargée de l'égalité entre les femmes et les hommes, de la diversité
et de l'égalité des chances)
- Un 14 juillet sous le signe de l’égalité des
chances avec les stagiaires du service militaire volontaire encadrés par le
Général Brulon. Notre jeunesse incarne à merveille les valeurs des armées: fierté
d’appartenance et sens du collectif, cohésion et engagement.
- A l’heure où le racisme prend des proportions inacceptables dans le football, quel plaisir de rencontrer Samuel Eto’o! Grand footballeur et personnalité engagée dans la lutte contre les discriminations. Nous œuvrons pour un sport vecteur d’inclusion et égalité.
Jean-Baptiste
Djebbari (ministre chargé des Transports)
- [Covid19] L'ambition, c'est de concilier la liberté de déplacement pour
les Français, pour ceux qui voyagent en France et l'incitation à la
vaccination, sachant que depuis mai dernier, nous avons des protocoles
sanitaires dans les transports qui permettent de voyager en toute sécurité.
Donc, très concrètement, ce qui ne va pas changer, c'est le niveau d'offre. On
aura le même nombre de trains, d'avions, de cars longue distance que ce qui
était prévu. De même les modalités d'achat, de remboursement ou d'annulation ne
vont pas changer. Ce qui va en revanche vraiment changer à compter de début
août, c'est qu'on devra présenter soit un test, soit la preuve d'un vaccin pour
accéder aux trains longue distance, par exemple, qui sont essentiellement les
TGV, les Intercités et les trains de nuit. Cela ne concerne pas les trains du
quotidien, notamment les TER, les Franciliens, le réseau RATP en Île-de-France.
En ce qui concerne les cars longs trajets, ce sont les cars qui font des
déplacements interrégionaux. Nous aurons là aussi des discussions avec le
secteur dans les jours qui viennent, de manière à bien caler tout cela à la
fois sur le périmètre et les modalités qui s'appliqueront pour le contrôle. (…)
Nous avons le sujet des trains qui viennent par exemple d'Espagne avec une
circulation active du virus, des trains qui viennent des Pays-Bas, de la
Belgique. Nous avons déjà un cadre très étanche en quelque sorte avec
l'Eurostar et le Shuttle. Nous avons effectivement des discussions avec nos
voisins de manière à poser un cadre pour l'été qui soit le plus facile, le plus
lisible et plus optimal possible sur le plan de la sécurité sanitaire.
- [Covid19] Il ne faut pas paralyser la vie économique. Il faut permettre aux Français qui se déplacent pour travailler de le faire de la façon la plus fluide possible. D'ores et déjà, les trains à longue distance, c'est 500 000 personnes par jour, c'est beaucoup de personnes. L'idée, c'est aussi que les dispositifs qui seront mis en œuvre soient contrôlables, soit à bord des trains, soit en amont sur les quais avec l'aide des personnels de gare et des forces de l'ordre, le cas échéant. L'idée c'est d'avoir un dispositif qui soit opérationnel.
- [Covid19] Il faudra effectivement décider si quelqu'un contrôlé dans un train alors qui n'est pas titulaire, comme il le devrait, du pass sanitaire, sera passible de sanctions, comme c'est le cas aujourd'hui pour le non-respect du port du masque, qui est passible d'une amende de 135 euros. Tous ces sujets seront mis sur la table et vont être débattus dans le cadre du débat parlementaire qui va s'ouvrir à compter du 21 juillet prochain.
Olivier Dussopt
(ministre chargé des Comptes publics)
La question de l’approvisionnement en matières
premières et de leurs coûts est au cœur de nos priorités. Sujet majeur pour la
relance alors que notre croissance est revue à la hausse en 2021 : à 6%!
Agnès Pannier-Runacher
(ministre chargée de l'Industrie)
[Covid19] Le combat que l'on doit mener maintenant,
c'est celui de la vaccination et de l'arrêt de la circulation du virus. Et
c'est aussi un combat économique : avec le pass sanitaire aujourd'hui, nous
souhaitons éviter un reconfinement demain, avec l'arrêt net de l'activité.
- [Covid19] Si tout va bien, d'ici la fin de l'année nous auront des vaccins produits de A à Z en France disponibles pour les Français et les Européens.
- Nous souhaitons un choc de réindustrialisation pour le pays. C'est pourquoi le plan de la rentrée est un plan d'investissement pur et dur dans les nouvelles technologies et dans tout ce qui va permettre à notre industrie de passer dans un état d'accélération et de transformation.
Marlène Schiappa
(ministre chargée de la Citoyenneté)
[Sécurité civile] Au total, en 2021, c'est un effort
budgétaire de 40 millions d'euros, une augmentation de 8% par rapport à 2020.
Clément Beaune
(secrétaire d’Etat chargé des Affaires européennes)
- La Présidence française de l’Union européenne qui
commencera le 1er janvier 2022 nous permettra de bâtir un agenda commun
d’indépendance industrielle et technologique.
- Il y a 5 ans, le premier meeting d’En Marche ! On parlait de réformes, d’Europe, de rassemblement, avec bienveillance. Cet ADN reste le nôtre, soyons fiers du chemin parcouru.
Adrien Taquet
(secrétaire d’Etat chargé de l’Enfance et des Familles)
Le rapport de Mme Champrenault dresse pour la
première fois en France un état des lieux précis sur la prostitution des mineurs et formule des
propositions fortes pour lutter contre ce phénomène Nous annoncerons à
l’automne un plan interministériel pour lutter contre ce fléau.
Gabriel Attal
(porte-parole du gouvernement)
- Nous avons les moyens de nous protéger, de faire
plier le variant : ce moyen, c'est la vaccination. Une personne non-vaccinée a
12 fois plus de risque de contaminer une autre personne qu'une personne
vaccinée.
- Sur les campings, le pass sanitaire n'est pas exigé. Mais si vous avez un restaurant qui accueille du public dans ces lieux, le pass sanitaire y est exigé.
► Assemblée nationale
Richard Ferrand (président)
[Covid19] Face au risque de regain de la pandémie,
le Président a fixé un cap clair:
- Protéger les Français, les plus fragiles, avec la vaccination obligatoire des
aidants & personnels de santé.
- Protéger les emplois, en sanctuarisant la relance du pays avec le pass
sanitaire.
► Partis politiques
● LaREM
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes
et se considèrent de droite ou de gauche ne sont pas retranscrits]
Christophe Castaner
(président du groupe à l’Assemblée nationale)
- [Covid19] Contre le bon sens, contre la
santé des Français, Marine Le Pen sera toujours
contre, par intérêt politique. La vaccination obligatoire des soignants est
nécessaire pour protéger les plus fragiles, comme l'était le Ségur de la santé pour mieux
revaloriser leur travail !
- [Covid19] Nous avions besoin d'un électrochoc sur la vaccination : les effets sont déjà là ! Depuis l'intervention d'Emmanuel Macron, 1 million de Français ont pris un rendez-vous : ce sont autant de personnes qui seront protégées et protègeront les autres dès le mois d'août.
- [Covid19] Le Pass sanitaire, c'est le choix de la confiance et de la liberté pour les Français. Parce que oui, il nous faut un électrochoc sur la vaccination : les députés LaREM seront mobilisés pour transcrire ces annonces.
- Continuons de bâtir l’avenir ensemble, avec un nouveau pacte entre générations. Soutenons les jeunes, très touchés par cette crise. Préservons notre modèle social. Accompagnons mieux nos aînés.
● MoDem
Jean-Noël Barrot (secrétaire général)
[Covid19] Le Président de la République a pris les
décisions qui s'imposaient (...) parce qu'elles permettent de préserver nos
libertés, tout en faisant échec à la progression du variant Delta.
Patrick Mignola
(président du groupe à l’Assemblée nationale)
- [Covid19] [Extension du pass sanitaire] Le but,
c'est de se vacciner, car on a tous besoin les uns des autres.
- [Réforme des retraites] Le président "a aussi dit la vérité. Il y a beaucoup de frustration. On voulait prendre le risque de remettre ce pays en mouvement, et on n'a pas pu le faire."
- [Réforme des retraites] Puisqu'on vit tous 15 ans de plus, travaillons tous 15 mois de plus.
● Mouvement radical
[Communiqué] Le Mouvement Radical salue les annonces courageuses du
Président de la République face à la reprise de la crise sanitaire. Alors que
l’épidémie progresse vite, l’extension du Pass sanitaire défendu depuis des
mois par le Mouvement Radical est essentielle. Pour Laurent Hénart, Président
du Mouvement Radical : « Il faut également rendre la vaccination obligatoire
pour les agents recevant du public et accélérer la fin de prise en charge des
tests ».
Par ailleurs, les Radicaux soutiennent la décision du Président de la
République de ne pas engager la réforme des retraites avant la fin de la crise
sanitaire et une reprise économique durable. Pour la jeunesse qui a tant
souffert cette année, la proposition d’un revenu d’engagement est une mesure
forte, soutenue par les Radicaux, mais dont les contours devront être précisés.
Enfin, les Radicaux ne peuvent qu’approuver la grande ambition humaniste pour l’autonomie évoquée par le Président de la République. C’est une priorité pour notre pays de trouver des solutions adaptées à toutes celles et ceux en situation de dépendance. Les radicaux seront vigilants quant à la mise en place de mesures dignes de cette ambition.
Laurent Hénart (président)
Les Radicaux ont été les premiers à proposer un pass sanitaire dès octobre dernier, pour inciter les Français à se faire vacciner et reprendre une vie plus normale. Le pass sanitaire doit être déployé au maximum.
► Autres
● Organisations
centristes
♦ Renaissance
(Députés français du groupe centriste Renew Europe au Parlement européen)
Nathalie Loiseau
- Au défilé du 14
juillet les forces spéciales européennes de l’opération
Takuba qui combattent le jihadisme au Sahel. Autour de la France, 9 nations
européennes engagées.
- De plus en plus, les Européens investissent, réfléchissent, s’entraînent et interviennent ensemble pour la sécurité de tous. Il reste du chemin à parcourir pour une défense européenne. La présidence française de l’UE sera l’occasion d’avancer encore
- A Cuba les manifestants réclament la liberté. Bilan : un mort. Évitons de galvauder la dénonciation d’une prétendue « dictature » chez nous quand elle règne, de manière bien réelle, dans tant de pays à travers le monde. Un peu de décence.
Bernard Guetta
Interdire aux médias de faire leur travail est la marque
de tout mauvais pouvoir, de tout pouvoir autoritaire - peu de choses relient
plus étroitement M. Xî, M. Poutine, M. Orbán, M. Loukachenko et M. Kaczyński.
Valérie Hayer
[Tribune: «Viktor Orban a fait de la Hongrie une véritable kleptocratie aux
frais de l’Europe»]
Le régime de Viktor Orban mérite-t-il de recevoir un chèque de 7 milliards
d’euros ? C’est la question à laquelle la Commission européenne aurait dû
répondre, lundi 12 juillet, en se prononçant sur le plan de relance du
gouvernement hongrois. Mais à la suite des appels du groupe centriste du
Parlement européen, elle a réservé son jugement − signe, s’il en fallait, des
insuffisances du plan Orban. Mais pour nous, la condition reste identique :
si corruption, pas de validation !
Comme tous les Etats membres de l’Union européenne (UE), la Hongrie a été
frappée par la pandémie de Covid-19. Comme tous les Etats membres, la Hongrie a
le droit de bénéficier de la solidarité européenne et du plan de relance
européen massif de 750 milliards d’euros. Mais, à l’inverse des autres
Etats membres, il est aujourd’hui impossible de s’assurer que l’argent de la
relance allant en Hongrie ne sera pas tout simplement détourné.
Reniant l’histoire et les valeurs de la Hongrie, Viktor Orban en a fait une «démocrature».
Il a affaibli les contre-pouvoirs, muselé la presse, rogné l’indépendance de la
justice. Il a aussi fait de son pays un laboratoire de
« l’illibéralisme » où les droits des minorités sont bafoués, comme
l’illustre tristement sa dernière loi homophobe interdisant la représentation
de l’homosexualité. Mais il a aussi fait de la Hongrie une véritable
kleptocratie aux frais de l’Europe.
Le système Orban sert avant tout les siens. L’Office européen de lutte
antifraude (OLAF) a démontré que son gendre avait été le bénéficiaire
frauduleux de marchés publics politisés. Le village d’enfance de Viktor Orban
possède désormais un stade de football de 4 000 places pouvant accueillir
deux fois sa population. Comme le dit son ami d’enfance, un chauffagiste devenu
l’homme le plus riche de Hongrie : « Dieu, la chance et Viktor Orban
y sont pour beaucoup dans ma réussite. »
Ces faits ne sont pas nouveaux. L’OLAF a pointé les nombreuses irrégularités et
conflits d’intérêts dont le clan Orban s’est rendu coupable, mais la justice
hongroise n’y a jamais donné suite. La Commission qualifie la corruption en
Hongrie de « systémique » et reconnaît que les enquêtes sur la fraude
y sont moins efficaces que partout ailleurs en Europe. Combien de temps
accepterons-nous encore cela ?
Jusqu’à aujourd’hui, l’Europe est restée impuissante. Les rapports s’entassent,
les déclarations se succèdent ; sans effet. La Commission européenne
traîne des pieds pour appliquer les sanctions financières contre le régime,
alors que celles-ci sont désormais possibles depuis le 1er janvier 2021
grâce au travail des députés européens.
Mais c’est lundi 12 juillet qu’a eu lieu le premier test. Ursula von der
Leyen, la présidente de la Commission, bien qu’ayant sur son bureau le projet
de plan de relance hongrois, a fait le choix de repousser sa validation. C’est
la demande que notre groupe parlementaire Renew Europe lui avait formulée en
juin. Les 7 milliards de la relance européenne doivent bénéficier aux
Hongrois méritants et non pas aux affidés d’Orban. Nos revendications restent
inchangées.
La Hongrie devra apporter trois garanties. Premièrement, que les autorités
magyares fournissent automatiquement à l’OLAF et à l’Union européenne toutes
les données sur les bénéficiaires du plan de relance hongrois. Nous devons
savoir où va l’argent. Deuxièmement, que la Hongrie s’engage à adopter des lois
empêchant les personnes impliquées dans des affaires de fraudes et de conflits
d’intérêts d’avoir accès à de nouveaux fonds. Troisièmement, que le
gouvernement hongrois s’engage à abroger toutes les lois entravant l’accès de
la société civile et des journalistes d’investigation aux informations
publiques.
Notre objectif n’est pas de « punir » la Hongrie et les Hongrois,
mais de les protéger face aux abus d’Orban et de ses complices. Les Hongrois
eux-mêmes ne s’y trompent pas : 87 % d’entre eux pensent que le
régime est corrompu. Le ras-le-bol monte à Budapest, et l’Union européenne, qui
s’est longtemps heurtée au problème, détient aujourd’hui la solution.
Non, Orban n’est pas une fatalité. Oui, l’opposition démocratique hongroise
existe. Elle est en train de se réunir en vue des élections de 2022. Ses
chances de victoire sont réelles. Pour qu’elle puisse changer l’avenir de la
Hongrie, elle a besoin de notre aide. Pas que l’on finance l’autocrate qu’elle
combat.
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