mardi 13 juillet 2021

L’Editorial d’Alexandre Vatimbella. Les profiteurs de la démocratie

Pour certains, la démocratie est un grand self-service où l’on prend ce que l’on désire et on laisse ce qui ne vous plait pas.

Ceux-là crient constamment à la soi-disant atteinte de leurs droits tout en brandissant la bannière de la liberté pour refuser d’accomplir leurs devoirs.

Ce sont les profiteurs de la démocratie.

On le constate, ils sont de plus en plus nombreux dans ce XXI° siècle et sont à l’origine d’un délitement du vivre ensemble, du lien social ainsi que du respect à autrui mais évidemment pas celui qui leur est dû…

Ils font souvent partie de mouvements de revendications populiste et/ou libertario-hédoniste où toute obligation est vue comme un complot à leur personne ce qui leur permet, en retour, toutes les thèses élucubrationistes (complotistes).

Ils sont évidemment un danger pour la démocratie et la république, pour la liberté, l’égalité et la fraternité qu’ils ne cessent d’instrumentaliser à leur profit dans une posture victimaire aussi outrageante que détestable.

Malheureusement, ils parviennent à entraîner avec eux des personnes fragiles et/ou connaissant des difficultés à un moment de leur existence et qui croient sincèrement à la pertinence de leur «révolte» qui n’est qu’une sédition vis-à-vis des valeurs de la démocratie et de la république.

Avec eux, comme compagnon de route de la subversion, les prédateurs de la démocratie, ces représentants des extrêmes, qui se font fort de récupérer ces mouvements qui se proposent d’abatte l’ordre établi pour en ériger un fait d’autoritarisme et de répression.

Comme tout «rebelles» autoproclamés, ces profiteurs sont trop souvent parés par les médias des oripeaux romantiques où leur soi-disant combat contre le grand Léviathan ou grand méchant loup, comme on voudra, est sublimé dans une flamboyance aussi indécente que pathétique.

Ces profiteurs de la démocratie sont évidemment à la fête dans une période trouble comme la crise sanitaire mondiale que nous vivons actuellement et font cause commune avec ceux que j’avais appelé dans un précédent éditorial les «profiteurs politiques de la crise» (lire ici).

Dès qu’une mesure est prise pour tenter de juguler la pandémie de la covid19, on les voit monter au créneau pour dénoncer les atteintes à leur liberté avec des arguments souvent si ridicules qu’on en a presque honte pour eux.

Reste que leur déstabilisation de l’ordre démocratique, celui fait de droits et de devoirs pour pouvoir bénéficier au mieux des bienfaits de la liberté, de l’égalité, de la fraternité et du respect, mine petit à petit les bases de notre société.

Une des conséquences les plus désolantes de leurs comportements narcissiques est qu’il donne des munitions à tous ceux qui crient haro sur une trop grande liberté et sur l’individualisme alors qu’il ne s’agit pas de liberté mais de licence, pas d’individualisme mais d’autonomisme dont les caractéristiques sont l’égoïsme, l’égocentrisme, l’irresponsabilité fait de conduites consuméristes vis-à-vis de la démocratie.

 

 

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