Haro une nouvelle fois sur les sondages qui se sont gourés lors du premier tour des régionales en majorant le vote RN et en minorant l’abstention.
Et les adversaires de la fasciste Marine Le Pen mais aussi du centriste Emmanuel Macron d’affirmer que les jeux ne sont pas faits pour 2022 et que tout reste ouvert au vu de ces erreurs des instituts de sondage qui en se trompant, tromperaient, plus grave, les électeurs.
Et c’est vrai qu’aux Etats-Unis, Donald Trump a bien été élu face à Hillary Clinton en 2016 alors que les sondages la donnaient gagnante et qu’il a fait un bien meilleur score face à Joe Biden en 2020 que ce que prédisaient ces mêmes sondages.
D’abord, première réponse, évidemment que les jeux ne sont pas faits pour une élection qui aura lieu dans dix mois!
Mais ce n’est pas parce que les sondages actuels s’égarent, simplement parce que les électeurs peuvent changer d’avis…
Ensuite, oui, les sondages en matière politique peuvent se tromper ou…. tromper les citoyens!
Exemple de cette deuxième catégorie de sondages que nous ne relayons plus sur le site, les «baromètres de popularité» des personnalités politiques.
Chaque mois, certains disent le contraire de ce que disent d’autres, tout simplement parce que la question posée n’est pas la même (et que souvent la question est tendancieuse).
Et l’on s’amuse à voir, le même jour, des gros titres dirent qu’une même personnalité politique est en hausse et en baisse!
Quant aux sondages électoraux qui se trompent, il s’agit généralement de ceux qui concernent les scrutins locaux.
Pourquoi?
Parce que les échantillons sont, d’une part, plus difficiles à constituer et que les corrections des données sont plus difficiles à réaliser parce que les marges d’écart sont souvent plus réduites et concernent un territoire plus petit.
Des sondages nationaux peuvent parfois se tromper mais ils ne concernent pas une élection.
En France, ce peut être le cas d’un référendum parce qu’il est plus difficile de prédire un changement de vote et, plus souvent, la participation comme lors du rejet de la Constitution européenne en mai 2005.
En revanche, les sondages électoraux nationaux ne se plantent jamais quant au nom du candidat qui sera élu président.
En France, ils avaient donné vainqueur De Gaulle en 1965, Pompidou en 1969, Giscard d’Estaing en 1974, Mitterrand en 1981 et 1988, Chirac en 1995 et 2002, Sarkozy en 2007, Hollande en 2012 et Macron en 2017.
Ils ne se sont donc jamais fourvoyés au final même si dans les mois précédents d’autres résultats avaient pu être publiés mais simplement parce que les électeurs ont évolué dans leurs choix.
Bien entendu, il y a le cas de 2002.
Au premier tour, si tous les sondages plaçaient en tête Jacques Chirac, ils n’avaient pas prévu l’effondrement de Lionel Jospin et la montée de Jean-Marie Le Pen qui provoqua un séisme avec la présence de ce dernier au second tour.
Pour autant, les derniers sondages avant la premier tour concernant le deuxième tour, donnaient Chirac vainqueur ou, au pire, à égalité avec Jospin mais jamais ce dernier gagnant de la présidentielle.
Néanmoins, rappelons que c’est la seule erreur commise par les sondeurs quant au duel du second tour depuis que la présidentielle existe.
Même chose aux Etats-Unis où les sondages ont donné correctement les vainqueurs en voix comme ce fut le cas en 1980 et 1984 avec Reagan, en 1988 avec George Bush père, en 1992 et 1996 avec Bill Clinton, en 2000 avec Al Gore, en 2004 avec George Bush fils, en 2008 et 2012 avec Barack Obama, en 2016 avec Hillary Clinton et en 2020 avec Joe Biden.
Ce qu’ils n’ont pas été capables de faire, c’est de prévoir les victoires de George W bush en 2000 et celle de Donald Trump en 2016 parce qu’au niveau local – là où on désigne les grands électeurs – certains Etats ont donné une courte majorité de voix à ces derniers qui ont profité, à la fois, d’un scrutin indirect injuste et du fait que dans pratiquement tous les Etats, le vainqueur même par une voix d’écart, remporte tous les délégués.
Il se peut qu’un jour, pour des élections nationales et surtout présidentielles, des sondages se mettent le doigt dans l’œil en France.
Cependant cela n’a jamais été le cas jusqu’à présent au cours de la V° République.
On comprend bien que la Droite et la Gauche ainsi que leurs médias affiliés, en prenant les résultats des régionales en référence, affirment que la victoire pour 2022 est possible par une propagande qui passe sous silence la réalité relatée ci-dessus.
Oui, rien n’est fait mais pas parce que les sondages disent n’importe quoi, simplement parce que, par définition, ils n’ont pas encore posé la question aux électeurs en 2022!
Centristement votre.
Le Centriste
Je suis d'accord avec cette analyse. En 2002, si les sondages se sont trompés sur le duel du deuxième tour c'est surtout parce qu'à ce moment là les électeurs ne disaient pas qu'ils allaient voter FN aux sondeurs car à l'époque cela faisait mauvais genre! Le vote FN était un vote caché! Ce qui n'est plus le cas aujourd'hui.
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