Voici une sélection, ce 28 mai 2021, des derniers propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France.
► Emmanuel Macron (Président de la République)
[Discours au Mémorial du génocide perpétré contre les Tutsis
au Rwanda]
«Seul celui qui a traversé la nuit
peut la raconter ». Ce sont ces paroles, empruntes de gravité et
dignité, qui résonnent en ce lieu, ici au mémorial de Gisozi, à Kigali. Raconter
la nuit.
Ces paroles convoquent un insondable silence. Le silence de plus d’un million
d’hommes, de femmes, d’enfants, qui ne sont plus là pour raconter cette
interminable éclipse de l’Humanité, ces heures où tout s’est tu. Elles
nous racontent la course éperdue des victimes, la fuite dans la forêt ou dans
les marais. Une course sans arrivée et sans espoir, une traque implacable
qui reprenait chaque matin, chaque après-midi, dans une terrible et
banale répétition du mal.
Elles nous font entendre la voix de ceux qui, après avoir trébuché, ont
affronté la mort ou la torture de leurs bourreaux sans un cri, parfois
pour laisser s’enfuir un proche, un parent, un enfant, un ami qu’ils
avaient protégé jusqu’à leur dernier souffle.Ces voix qui se taisaient quand
montait, à l’aube, l’insoutenable euphorie des chants de rassemblement de
ceux qui tuaient « ensemble » et de ceux qui partaient, dans leur
vocabulaire dévoyé, au « travail ».
Ce lieu leur restitue tout ce dont on avait tenté de les priver : un visage,
une histoire, des souvenirs. Des envies, des rêves. Et surtout une
identité, un nom – tous les noms, gravés, un à un, inlassablement sur la
pierre éternelle de ce mémorial.
Ibuka, souviens-toi.
Ces paroles nous font entendre aussi la voix de ceux qui portent la plaie de
cette nuit, ceux qui portent la blessure béante d’avoir été là et d’être
encore là. Ceux dont nous n’avons écouté la souffrance ni avant, ni
pendant, ni même après, et c’est peut-être là le pire. Survivants,
rescapés, orphelins, c’est grâce à leur témoignage, leur courage, leur
dignité que nous mesurons combien il ne s’agit pas de chiffres ou de
mots, mais de l’irremplaçable épaisseur de leurs vies.
Ces paroles disent une tragédie qui porte un nom : génocide. Elles ne s’y
réduisent pas pour autant. Car il s’agit bien d’une vie, avec tous ses
rêves, un million de fois fauchés.
Un génocide ne se compare pas. Il a une généalogie. Il a une histoire. Il est
unique. Un génocide a une cible. Les tueurs n’ont eu qu’une seule obsession
criminelle : l’éradication des Tutsis, de tous les Tutsis. Des hommes,
des femmes, leurs parents, leurs enfants. Cette obsession a emporté tous
ceux qui ont voulu y faire obstacle mais, elle, n’a jamais perdu sa
cible.
Un génocide vient de loin. Il se prépare. Il prend possession des esprits,
méthodiquement, pour abolir l’humanité de l’autre. Il prend sa source
dans des récits fantasmés, dans des stratégies de domination érigées en
évidence scientifique. Il s’installe à travers des humiliations du quotidien,
des séparations, des déportations. Puis se dévoile la haine absolue, la
mécanique de l’extermination.
Un génocide ne s’efface pas. Il est indélébile. Il n’a jamais de fin. On ne vit
pas après le génocide, on vit avec, comme on le peut.
Au Rwanda, on dit que les oiseaux ne chantent pas le 7 avril. Parce qu’ils
savent. C’est aux hommes qu’il appartient de briser le silence.
Et c’est au nom de la vie que nous devons dire, nommer, reconnaître.
Les tueurs qui hantaient les marais, les collines, les églises n’avaient pas le
visage de la France. Elle n’a pas été complice. Le sang qui a coulé n’a
pas déshonoré ses armes ni les mains de ses soldats qui ont eux aussi vu
de leurs yeux l’innommable, pansé des blessures, et étouffé leurs larmes.
Mais la France a un rôle, une histoire et une responsabilité politique au
Rwanda. Elle a un devoir : celui de regarder l’histoire en face et de
reconnaître la part de souffrance qu’elle a infligée au peuple rwandais
en faisant trop longtemps prévaloir le silence sur l’examen de la vérité.
En s’engageant dès 1990 dans un conflit dans lequel elle n’avait aucune
antériorité, la France n’a pas su entendre la voix de ceux qui l’avaient
mise en garde, ou bien a-t-elle surestimé sa force en pensant pouvoir
arrêter ce qui était déjà à l’œuvre.
La France n’a pas compris que, en voulant faire obstacle à un conflit régional
ou une guerre civile, elle restait de fait aux côtés d’un régime
génocidaire. En ignorant les alertes des plus lucides observateurs, la
France endossait alors une responsabilité accablante dans un engrenage
qui a abouti au pire, alors même qu’elle cherchait précisément à
l’éviter.
A Arusha, en août 1993, la France pensait, aux côtés des Africains, avoir
arraché la paix. Ses responsables, ses diplomates, y avaient œuvré,
persuadés que le compromis et le partage du pouvoir pouvait prévaloir.
Ses efforts étaient louables et courageux. Mais ils ont été balayés par
une mécanique génocidaire qui ne voulait aucune entrave à sa monstrueuse
planification.
Lorsqu’en avril 1994, les bourreaux commencèrent ce qu’ils appelaient
odieusement leur « travail », la communauté internationale mit près de
trois mois, trois interminables mois, avant de réagir. Nous avons, tous,
abandonné des centaines de milliers de victimes à cet infernal huis
clos.
Au lendemain, alors que des responsables français avaient eu la lucidité et le
courage de qualifier de génocide, la France n’a pas su en tirer les
conséquences appropriées.
Depuis, vingt-sept années de distance amère se sont écoulées. Vingt-sept années
d’incompréhension, de tentatives de rapprochement sincères mais inabouties.
Vingt-sept années de souffrance pour ceux dont l’histoire intime demeure
malmenée par l’antagonisme des mémoires. En me tenant, avec
humilité et respect, à vos côtés, ce jour, je viens reconnaître l’ampleur de
nos responsabilités. C’est ainsi poursuivre l’œuvre de connaissance et de
vérité que seule permet la rigueur du travail de la recherche et des
historiens. Et nous le poursuivrons encore en soutenant une nouvelle
génération de chercheurs et de chercheuses, qui ont courageusement ouvert
un nouvel espace de savoir. En souhaitant, qu’aux côtés de la France, toutes
les parties prenantes à cette période de l’histoire rwandaise ouvrent à
leur tour toutes leurs archives.
Reconnaître ce passé, c’est aussi et surtout poursuivre l’œuvre de justice. En
nous engageant à ce qu’aucune personne soupçonnée de crimes de génocide
ne puisse échapper à la justice. Reconnaître ce passé, notre
responsabilité, est un geste sans contrepartie. Exigence envers nous même et
pour nous-même. Dette envers les victimes après tant de silences passés. Don
envers les vivants dont nous pouvons, s’ils l’acceptent, encore apaiser
la douleur. Ce parcours de reconnaissance, à travers nos dettes, nos
dons, nous offre l’espoir de sortir de cette nuit et de cheminer à
nouveau ensemble. Sur ce chemin, seuls ceux qui ont traversé la nuit peuvent
peut être pardonner, nous faire le don alors de nous pardonner.
Ndibuka. Ndibuka.
Je veux ici, en ce jour, assurer la jeunesse rwandaise qu’une autre rencontre
est possible. N’effaçant rien de nos passés, il existe l’opportunité
d’une alliance respectueuse, lucide, solidaire, mutuellement exigeante,
entre la jeunesse du Rwanda et la jeunesse de France.
C’est l’appel que je veux lancer ici. Baptisons ensemble de nouveaux
lendemains. Préparons ici, pour nos enfants, de prochains souvenirs
heureux. C’est le sens de l’hommage que je veux rendre à ceux dont nous
garderons la mémoire, qui ont été privés d’avenir et à qui nous devons
d’en inventer un.
► Gouvernement
[Nota: dans ce gouvernement, certains membres ne sont pas centristes; nous
retranscrivons cependant leurs propos en rapport avec leur fonction parce
qu’ils font partie selon nos critères d’une équipe qui suit une politique
globalement centriste]
- Intervention lors du colloque «Sauver le bien commun»]
Nous n’avons pas attendu la pandémie pour prendre connaissance des failles
grandissantes de notre système économique. Certes il a sorti des centaines de
millions de personnes de la pauvreté, mais il s’avère impuissant, ou au pire
nocif, face aux défis de notre temps : la menace climatique, la montée des
inégalités au sein de nos sociétés, les évolutions démographiques, les défis
technologiques…
Nous avons laissé le capitalisme se déployer sans garde-fou, nous l’avons
laissé se dévoyer - trop dérégulé, trop court-termiste, au point parfois de
devenir fou. Ce schéma de pensée n’est plus adapté au monde actuel, car il ne
prend pas assez en compte les biens communs, comme la préservation de la
planète ou la justice sociale, ce qui sous-tend pour l’humanité la possibilité
de poursuivre son chemin.
La pandémie que nous connaissons a rendu la crise de nos systèmes économiques
encore plus flagrante. Aux Etats-Unis, elle a montré les dégâts d’une
protection sociale lacunaire qui s’accommode d’inégalités sociales
grandissantes. Pour l’Union européenne, elle a montré les dégâts d’une politique
de recherche et d’innovation trop peu ambitieuse, pas assez entreprenante. Nous
devons donc bâtir un nouveau consensus fondé sur l’économie sociale de marché
et qui fasse de la poursuite des biens communs la boussole de nos décisions. Il
nous faut une croissance qui permette l’innovation, la justice sociale et le
règlement du sujet climatique. (…)
C’est pour cela [aussi] que je promeus depuis 2017 un accord le plus ambitieux
possible pour une fiscalité juste et robuste des entreprises multinationales.
D’abord pour corriger des biais – en quelque sorte le dumping fiscal de ces
acteurs – et pour financer des modèles sociaux plus ambitieux.
En Europe et en France notre système est loin d’être parfait. Ne cédons pas à
l’illusion de croire que la redistribution ex
post suffit. La France en est d’ailleurs un parfait exemple. Nous
sommes un des pays de l’OCDE qui répare le plus les inégalités par sa fiscalité
et l’ensemble de ses aides et ses dispositifs de soutien. Mais la clé pour
re-cimenter nos sociétés, c’est de prévenir ces inégalités, c’est de
déconstruire ce qui les forge dans le destin d’une vie, et donc de déployer une
action de fond pour l’égalité d’accès aux opportunités, les chemins de la
réussite dans toutes ses dimensions, la mobilité sociale en somme. Valoriser la
mobilité sociale passe également par une culture du travail. C’est un programme
de lutte contre l’assignation à résidence, et de lutte contre les rentes et les
positions établies. Beaucoup a été fait, beaucoup reste à faire.
Au cœur de ce défi pour établir ce consensus [autour des biens communs] c’est
le climat. Un des plus grands biens que nous avons en partage, en héritage,
c’est notre terre, notre planète. Il faut guider nos actions par des signaux
clairs. Cela vaut pour les entreprises – en Europe elles sont soumises à un
système de taxation du carbone qu’il va nous falloir renforcer par un mécanisme
d’ajustement aux frontières afin de permettre qu’il n’y ait pas de concurrence
déloyale et que les produits importés soient sur un pied d’égalité face à notre
politique climatique. (…) Cela vaut aussi pour les ménages qui doivent être
informés dans leur choix de consommation, car nous courrons à l’échec si nous
cherchons à décourager une action polluante par un signal prix trop vigoureux,
si aucune alternative crédible n’est offerte. La France a fait l’expérience
d’une politique incomplète en la matière : il faut offrir un
accompagnement social massif pour permettre aux classes moyennes, aux classes
populaires, de pouvoir franchir ce pas.
Troisième pilier, la santé. Dès le début de la pandémie j’ai appelé à ce que le
vaccin contre la Covid soit considéré comme un bien public mondial. Nous avons
promis des dons de doses. Nous devons promettre la production de doses dans les
pays les plus vulnérables ; et la levée circonscrite, organisée, de la
propriété intellectuelle quand elle bride ce transfert de technologie.
Quatrième pilier, le numérique. Si nous ne voulons pas subir le monde qui se
construit, mais le bâtir nous-même, notre nouveau consensus doit explicitement
intégrer les enjeux de financement de l’innovation et de souveraineté. Non pas
une souveraineté agressive, mais une autonomie stratégique. Le développement
des technologies numériques doit nous pousser à élaborer de nouvelles régulations
car la démocratisation numérique permise en apparence par les grands services
repose sur les fondations d’origine d’Internet, ces communs numériques mondiaux
– le web, Linux, Mozilla, Wikipedia…- que certains acteurs privés tentent de
s’approprier. Ces acteurs privés, qui sont dans des situations de monopoles de
fait, tentent insidieusement d’en fixer les règles du jeu et d’y faire régner
la loi du plus fort par des acquisitions prédatrices. Pour assurer notre
autonomie et protéger le bien commun – un Internet libre et ouvert – la France
doit forger une alliance avec ce monde des communs numériques. Il nous faut
créer pour l’ensemble de la planète un ordre public de ce nouvel espace.
Dernier pilier, la finance. Il faut que ses règles intègrent explicitement ces
objectifs des biens communs. Or les exigences de rendement du capital restent
très élevées alors que les taux sont très bas, et relèguent beaucoup trop la
prise en compte des rendements sociaux. Il nous faut corriger cela.
Quant aux finances publiques, il faut raisonner à l’inverse de ce que nous
faisons aujourd’hui : fixons-nous nos objectifs de croissance et donnons-nous
les moyens de les atteindre. Cela ne veut pas dire endosser quelque laxisme
budgétaire que ce soit, mais plutôt de réinventer un cadre rigoureux
d’évaluation de la qualité de la dépense publique. (…) Il n’y a pas de
fatalité. Visons plus de croissance, car c’est le seul chemin qui nous permet
de viser plus de protection sociale, plus d’innovation, plus d’investissement
dans la transition écologique, plus d’égalité et de justice dans nos sociétés
mais aussi entre les continents. Nous attendons des scientifiques, les
économistes qu’ils éclairent les lanternes du débat..
Jean Castex (Premier ministre)
- La France est le grand pays de la zone euro qui a le moins perdu d'activité depuis le début de la crise.
- Soutenir les secteurs les plus affectés par la crise, conforter les activités existantes mais aussi accompagner la diversification et la transition vers un modèle plus résilient et plus durable : voilà l'objectif d'Avenir Montagnes avec 1,8 milliard € investis au total. Pour que la montagne soit non seulement belle, mais aussi constamment vivante, nous allons également dynamiser l’immobilier de loisir et enrayer la formation des «lits froids». Les résidences de tourisme pourront céder leur droit de préemption à des foncières. Avec Avenir Montagnes, l'État est au rendez-vous du devenir des territoires des montagnes. Il leur apporte des réponses concrètes et rapides et il s'appuiera sur les acteurs de terrain pour les mettre en œuvre. C'est ma méthode et c'est ce qu'attendent nos concitoyens.
Jean-Yves Le Drian (ministre de l'Europe et des Affaires étrangères)
- [Biélorussie] C'est un nouveau test de crédibilité pour l'Europe, dans un monde où les régimes autoritaires n'ont plus aucune limite dans leurs comportements déstabilisateurs et répressifs. Le détournement du vol de Ryanair à la seule fin d'arrêter un opposant politique biélorusse s'apparente à un quasi-acte de piraterie aérienne étatique. Le régime de Loukachenko ne connaît plus de limites à la répression aveugle qu'il met en oeuvre depuis presque un an. C'est un comportement inadmissible. A cause de cette nouvelle étape dans la répression systématique et violente contre le peuple biélorusse, mais aussi à cause d'un comportement inouï ! Rendez-vous compte, il a mis en jeu la sécurité des Européens en ciblant illégalement un vol commercial opéré par une compagnie européenne, entre deux capitales européennes, et transportant principalement des passagers européens, dont des Français. Face à un régime qui ne comprend et ne connaît que la force, les Européens n'ont pas d'autre choix qu'une réponse très ferme et unie. Les sanctions continueront donc d'être renforcées tant que Loukachenko n'acceptera pas de s'engager dans un dialogue national qui est le seul à même de garantir la stabilité et la prospérité de son pays. J'ai moi-même renouvelé notre solidarité avec Mme Tikhanovskaïa, ancienne candidate à l'élection présidentielle d'août 2020. Nous serons fermes face à Loukachenko : nous ne reconnaîtrons ni son élection irrégulière ni sa politique aveugle de répression et nous continuerons à soutenir le peuple biélorusse dans ses aspirations démocratiques.
- [Conflit israélo-palestinien] Depuis plusieurs années, ce conflit historique était passé sous les radars de l'actualité et certains imaginaient sans doute qu'il allait se résoudre tout seul. Mais la brutalité de la résurgence des affrontements montre que le statu quo n'est pas une option et qu'il n'y a pas de raison pour que cela ne se reproduise pas. C'est bien ce que nous avions compris en lançant dès 2019, avec Allemands, Jordaniens et Egyptiens, le groupe d'Amman, qui s'est encore réuni à Paris le 11 mars dernier. C'est précisément parce qu'il n'y avait pas de perspectives politiques que l'irruption du conflit a été aussi rapide : c'est la principale leçon que je tire de cette crise. Sur le fond, le Hamas est condamnable, il a instrumentalisé cyniquement une accumulation de tensions en procédant à des tirs de roquettes à l'aveugle sur des villes israéliennes, ce qui est inacceptable et contraire au droit humanitaire international. Israël a voulu se défendre : la légitime défense existe, mais elle doit être proportionnée. Nous avons fait pression pour aboutir à une trêve : aujourd'hui, le cessez-le-feu est là, tant mieux, c'est une satisfaction à l'égard de l'ensemble des civils des Territoires palestiniens et d'Israël. Mais je le redis : le statu quo n'est plus une option.
- [Conflit israélo-palestinien] Nous sommes déjà très
engagés : nous parlons à la partie israélienne comme à la partie palestinienne,
et nous sommes reconnus par elles. Mais nous avons aussi des partenaires qui
ont été bien utiles pour mettre fin aux affrontements : je pense au roi de
Jordanie et au président égyptien, Al-Sissi. L'Egypte, dont la diplomatie s'est
montrée très active et opérante, joue maintenant le rôle d'intermédiaire et de
pacificateur.
De leur côté, les Etats-Unis ont fait ce qu'il fallait qu'ils fassent à un
moment donné, c'est-à-dire mettre tout leur poids pour obtenir un
cessez-le-feu. Nous y avons contribué par nos contacts et nos initiatives,
notamment au Conseil de sécurité. A présent, nous devons chercher comment
régler cette crise : je ne crois pas qu'il y aura un grand soir diplomatique
sur cette question, mais il nous faut en revanche traiter trois urgences :
pérenniser le cessez-le-feu, veiller à la mise en place du processus
humanitaire annoncé et poursuivre cette approche des petits pas avec les uns et
les autres, ce qui passe par une revitalisation de la gouvernance des
territoires et de l'autorité palestinienne. Il faudra sans doute du temps, mais
le fait que les Américains soient revenus dans le jeu est une étape positive. A
nous de trouver les bons chemins pour aboutir à la seule solution possible dans
le conflit israélo palestinien : celle de deux Etats, dans des frontières
reconnues.
- Songez un instant que l'Iran ait la bombe atomique. Quelle serait sa réaction dans tous les conflits du moment ? Cela montre bien la nécessité de revenir aux accords de Vienne sur le nucléaire iranien qui avaient été conclus en 2015, avant que Donald Trump ne s'en retire, en 2018. Ces accords sont une vraie garantie contre la prolifération nucléaire et contre l'accession à l'arme nucléaire de l'Iran. Ils devront être la base d'une discussion plus large. Les négociations progressent, mais il faut accélérer si l'on ne veut pas qu'elles soient perturbées par l'élection présidentielle iranienne du 18 juin. On doit arriver à un accord, car c'est un élément majeur de la stabilisation de la région.
- [Bilan Donald Trump] Ce qui a caractérisé sa présidence, c'est l'imprévisibilité, doublée d'une brutalité dans la parole et les actes avec, dans certains cas, une absence totale de maîtrise de la situation. Le cas de l'Iran est édifiant. Pour faire pression sur ce pays, Trump - encouragé par Israël et certains pays du Golfe - a soudain décidé unilatéralement de quitter l'accord multilatéral sur le nucléaire iranien. Le résultat, c'est que, depuis le retrait américain, Téhéran redouble d'efforts pour acquérir l'arme nucléaire. Ce qui est l'exact contraire du résultat recherché.
- [Joe Biden] L'état d'esprit est radicalement différent. Alors que, sous Trump, le dialogue avec le secrétaire d'Etat Mike Pompeo était très limité, il est devenu permanent avec son successeur Tony Blinken - et pas seulement parce que je connais ce dernier depuis dix ans. Nous nous parlons au téléphone très régulièrement, en confiance. Nos discussions se déroulent dans un climat de respect mutuel. Nous parlons de tout, franchement, sans arrière-pensées ni chausse-trappes. Surtout, comme mes collègues européens, je me réjouis du retour américain au multilatéralisme, qu'il s'agisse des accords sur le nucléaire iranien, de l'accord de Paris sur le climat ou de l'Organisation mondiale de la santé, que Washington a réintégrés. Mais je tiens à rappeler que, durant quatre ans, c'est nous, les Européens, qui avons tenu les murs, "gardé la maison" et défendu les valeurs démocratiques, en réaffirmant encore et toujours que la sécurité de la planète dépend d'abord du respect du droit et des accords internationaux. Sous Trump, l'Europe a joué un rôle de stabilisateur. Et l'administration américaine nous en est reconnaissante. A l'heure où les Etats-Unis ont tendance à se replier sur eux-mêmes, notamment pour "réparer" leur démocratie un temps mise à mal, l'Europe est bien armée pour relancer, avec notre partenaire américain, le lien transatlantique. C'est avec cet esprit positif que le président Emmanuel Macron, abordera le sommet de l'Otan, les 13 et 14 juin prochain, à Bruxelles.
- [Turquie] C'est à lui de le dire ! Aujourd'hui, nous sommes dans une phase d'apaisement dans le discours et de volonté de reprendre le dialogue. Dans quelques jours, je vais d'ailleurs recevoir mon homologue turc, Mevlut Cavusoglu. Mais qu'est-ce que tout cela signifie ? Une volonté réelle de renouer une relation sur la durée ? Il faudrait alors qu'elle soit suivie d'actes. Les sujets de discorde ont été nombreux ces derniers temps : la Syrie, le Haut-Karabagh, la Méditerranée orientale, les postures publiques contre la France, l'Etat de droit ou la convention d'Istanbul [sur les violences envers les femmes]. Moi, j'attends des actes. Il y en a un qui serait simple à faire, c'est la Libye, où nous attendons le retrait des forces étrangères. Il y a enfin des bonnes nouvelles dans ce pays, même s'il faut rester très prudent. Le pays compte désormais un gouvernement, des élections sont prévues en décembre... Bref, nous sommes engagés dans un processus politique, parrainé par les Nations unies, qui intègre très concrètement le fait que les milices doivent se retirer. Voilà, pour la Turquie, membre de l'Alliance, un bon signe à donner ! Sinon, son attitude actuelle devrait sans doute être interprétée comme une "pause tactique". Il ne suffit pas de parler, il faut donner des signes tangibles.
- [{Russie de Poutine] Trois phénomènes se conjuguent. D'abord, une dérive autoritaire, dont l'affaire Navalny est la manifestation la plus spectaculaire. Ensuite, une dérive d'intimidation régionale, avec ces manoeuvres - une centaine de milliers d'hommes tout de même - en Crimée et à la frontière ukrainienne. Enfin, une dérive intrusive à l'encontre de notre démocratie par la multiplication des tentatives d'ingérence et de manipulations de l'information. Tout cela, nous le condamnons, mais en même temps, la Russie est notre voisin. Intempestif et souvent désagréable, mais c'est notre voisin, et il n'a pas l'intention de déménager! Il faut donc préserver un minimum de liens pour se parler. La France n'est pas seule sur cette ligne, même si nous avons peut-être été les plus audacieux. Il faut éviter de pousser ce voisin dans les bras de l'autre grand voisin. Arrimer la Russie à l'Europe reste notre politique sur la longue durée.
- [Chine] Jusqu'à présent, l'Europe était, vis-à-vis de la Chine, dans la naïveté ou dans le business - ou les deux en même temps. Nous sommes sortis de cette naïveté. L'Europe s'est dotée d'une nouvelle doctrine : la Chine est à la fois un partenaire, un concurrent et un rival systémique. Un partenaire, car nous avons besoin de travailler ensemble sur les grands défis mondiaux, à commencer par le climat ou la biodiversité. Mais depuis un an et demi, la dimension de rival a pris une importance particulière. Car nous assistons à un vrai durcissement de l'appareil politique chinois, qui est revenu aux fondamentaux du communisme. Conséquence, le sujet de la rivalité des modèles s'est aggravé. Pour la première fois depuis Tiananmen, en 1989, nous avons été amenés à prendre des sanctions, liées au raidissement de la politique chinoise à l'égard de Hongkong puis des Ouïgours. En même temps, nous constatons un durcissement militaire en mer de Chine, ce qui nous amène régulièrement à assurer notre présence dans la région et, surtout, à renforcer l'axe indo-pacifique [NDLR : Etats-Unis, Japon, Australie, Inde]. Notre stratégie, ouverte et inclusive, a été annoncée par le président Macron à Sydney en 2019. Elle se traduit par exemple en renforçant notre relation avec l'Inde et l'Australie. Nous avons déjà eu deux réunions avec ces pays sur les questions de sécurité, maritimes et environnementales, la lutte contre les plastiques en mer et la coordination de nos efforts pour les énergies renouvelables. C'est une logique complètement nouvelle.
- Le récent sommet international sur le financement des économies africaines, le 18 mai, à Paris, a montré que notre pays conserve une place importante sur le continent, notamment aux yeux de ceux, nombreux, qui ne cautionnent plus la façon d'agir de la Chine et - dans une moindre mesure - de la Russie. Suivant une proposition du président Macron, l'aide de 33 milliards de dollars prévue sous la forme de "droits de tirages spéciaux" du Fonds monétaire international [FMI] doit être portée à 100 milliards. C'est l'objectif ! Il a également été décidé de consacrer 1 milliard au développement du secteur privé africain. Ce plan de relance est une sorte de New Deal post-Covid. J'ai vu de mes yeux l'enthousiasme qu'il a suscité parmi les dirigeants africains. De son côté, la loi pour le développement que je porte en ce moment devant le Parlement et qui sera, je l'espère, prochainement adoptée, est une loi qui augmentera notre participation au développement de 0,37% sous le précédent quinquennat à 0,55% du budget. Avec une priorité géographique : l'Afrique ! Au-delà de ces chiffres, la France modernise sa coopération en ciblant mieux les pays et les projets. Et cela afin que l'argent mobilisé arrive au bon endroit, au plus près des populations. D'autre part, la France est attendue sur le terrain de la sécurité. Lorsque les shebab affiliés à l'organisation Etat islamique [EI] ont attaqué la province du Cabo Delgado au nord du Mozambique le mois dernier, le président mozambicain, Felipe Nyusi, nous a immédiatement appelés. Nous sommes prêts à le soutenir face à ce défi, en lien avec nos partenaires européens, notamment portugais, et africains.
- [Mission de la France au Mali] Nous sécurisons la
frontière sud de l'Europe ! Ce qui se passe au Sahel nous concerne directement.
Vous savez bien que tous les trafics transitent par les pays de la région :
Mali, Niger, Tchad, Libye, etc. C'est le chemin de la drogue, des otages, des
armes, des trafics d'êtres humains. Voilà pourquoi les Européens commencent à
nous rejoindre sur le terrain. Avant, nous étions seuls. Maintenant, la force
Takouba, composée de près de 600 soldats des forces spéciales, inclut neuf pays
européens. Les choses progressent dans le bon sens, car nous nous appuyons sur
une vraie stratégie, qui compte quatre volets.
Le premier est celui de la lutte antiterroriste, avec d'importants succès
militaires ces derniers mois grâce au renforcement des forces Barkhane et
Takouba. Le deuxième passe par la consolidation de la coopération et la
sécurité régionales dans le cadre du G5 Sahel [Tchad, Niger, Mauritanie, Mali,
Burkina Faso]. Le troisième, et c'est essentiel, concerne le redéploiement de
l'Etat (école, hôpitaux...) dans les territoires reconquis. Enfin, le quatrième
est celui du développement économique, dont j'ai déjà parlé. Tout cela
représente un chantier énorme. Mais si nous ne le menons pas maintenant, nous
serons touchés plus tard par la déstabilisation d'une région clé pour l'Europe.
- [Brexit] Nous avons eu un Brexit politique, mis en oeuvre
le 31 janvier 2020, nous sommes maintenant dans le Brexit économique. Les
accords ont été signés, mais l'on voit bien les énormes difficultés techniques
qui se présentent pour les appliquer. Pour les surmonter, il faut de la
confiance. Or elle n'est pas là, comme le montrent les deux signes majeurs
donnés par les Britanniques. Sur la question de la pêche - sujet très sensible
de l'accord économique final -, les modalités d'application contredisent
l'esprit, et parfois même la lettre, du texte. Concernant le point majeur du
protocole nord-irlandais, qui permet de préserver à la fois l'intégrité du
marché intérieur et les accords du Vendredi saint [accord de paix pour
l'Irlande du Nord, signé en 1998], des contrôles sont prévus entre l'Irlande du
Nord et la Grande-Bretagne. Ils sont remis en cause, et ce n'est pas
acceptable. Il y a de l'inquiétude chez les Irlandais, comme chez les
Européens.
Grand pays et première démocratie, le Royaume-Uni tiendra-t-il sa parole ? Je
n'imagine pas le contraire, en raison de son histoire et de son attachement aux
valeurs. Nous attendons donc que la Grande-Bretagne respecte ses engagements.
Sans quoi, nous n'hésiterons pas à prendre des mesures de rétorsion et nous
entrerions alors dans une spirale extrêmement préoccupante.
- [Union européenne] L'Europe de la santé s'est forgée pendant la crise. Auparavant, elle n'existait pas. Elle s'est créée au forceps, non sans difficulté. Après les périodes de tergiversations lors des premiers confinements sur la question des frontières, nous avons défini une position commune sur le déconfinement progressif et la politique des frontières extérieures de l'Europe, avec l'identification de pays rouges ou verts et des contrôles sanitaires associés. Dans le domaine de la protection de nos citoyens, nous avons commencé par nous livrer une concurrence entre nous sur les masques : aujourd'hui nous avons pu acheter ensemble des vaccins, via une sorte de centrale d'achat : on voit le chemin parcouru ! A la fin de l'année, nous serons le premier producteur mondial de vaccins. Sans compter que nous apportons la certification, la traçabilité, la garantie, le sérieux de l'identification des vaccins par l'Agence européenne du médicament. Et ce n'est pas tout : nous avons aussi été les premiers à l'initiative de la production et de la distribution des vaccins à l'échelle mondiale avec les programmes Act-A et Covax. En termes d'ouverture, l'Europe n'a donc pas de leçon à recevoir : elle a exporté autant de vaccins qu'elle en a consommés pour elle-même jusqu'à aujourd'hui, ce que n'ont pas fait les Etats-Unis. Joe Biden nous a rejoints sur ces grands principes, c'est une bonne nouvelle. Mais il faut que les Etats-Unis exportent les vaccins, les principes actifs et les composants maintenant ! Nous sommes actuellement mobilisés pour favoriser la production des vaccins de haut niveau dans les pays les plus en difficulté, et singulièrement sur le continent africain : ce sera l'une des préoccupations du président Macron lors de son prochain voyage en Afrique du Sud.
- [France occupera la présidence de l'Union européenne en janvier 2022] Nous voulons profiter de cette présidence pour affirmer la souveraineté de l'Europe et son autonomie stratégique sur beaucoup de sujets. Voilà des termes que l'on n'osait pas utiliser il y a encore quelques années.
Barbara Pompili (ministre de la Transition écologique)
- Les anciens logements (qui tournent au gaz) seront encore là dans 10 - 15 - 20 ans, nous travaillons au remplacement du gaz naturel par du biogaz.
- Le virage écologique de Total est plutôt important. (…) Je pense que ça ne va pas assez vite parce que la hausse des 1,5°c va plus vite que prévu.
Jean-Michel Blanquer (ministre de l'Education nationale, de la Jeunesse et des Sports)
- [Hausse des salaires des enseignants] Nous sommes en train de passer à quelque chose de plus souple, plus flexible, plus humain, plus personnalisé (...) Nous continuerons en 2022.
- [Langues régionales] Dans les écoles publiques, il est évident que l'on doit garantir une présence du français. Pour une école publique, le français doit être présent tous les jours. C'est ce qu'a dit le Conseil constitutionnel. Je n'imagine pas des écoles publiques où on ne parle pas le français et qui se multiplieraient, ça n'aurait pas de sens.
Bruno Le Maire (ministre de l'Economie, des Finances et de la Relance)
- Oui, l’économie française redémarre vite et fort. Les indicateurs sont très bien orientés : les investissements des entreprises redémarrent, la confiance des entrepreneurs est là, France relance se déploie partout sur le territoire.
- L'économie française n'a pas vocation à être placée en permanence sous perfusion. Nous sommes arrivés à ce moment de sortir progressivement du "quoi qu'il en coûte".
- Nous présenterons le 2 juin prochain le budget rectificatif pour 2021. Il doit engager la sortie progressive du "quoi qu'il en coûte" qui nous a permis de faire face à la crise et nous permet maintenant de rebondir vite et fort.
- Nous avons enregistré en 2020 un choc qui n’a pas d’équivalent dans notre histoire récente. Mais ce qui n’a pas d’équivalent non plus dans notre histoire récente, c’est la force de la protection économique que nous avons apportée.
Gérald Darmanin (ministre de l'Intérieur)
- Ne pas respecter les policiers et les gendarmes, c’est accepter l’idée que c’est la loi du plus fort qui l’emporte. Et dans le même temps, une justice qui n’est pas indépendante, c’est un État autoritaire.
- Comme l’avait souhaité le Président de la République, l’Assemblée nationale a voté la création d'un statut spécifique pour les agents du service public « morts pour le service de la République ». En cas de décès, leurs enfants pourront devenir Pupille de la République.
Elisabeth Borne (ministre du Travail, de l'Emploi et de l'Insertion)
- L'apprentissage est un véritable tremplin vers l'emploi qui doit bénéficier à tous, notamment aux personnes en situation de handicap.
- Salarié, étudiant, retraité... vous pouvez mentorer un jeune pour l’aider à construire son projet professionnel en le conseillant et en lui faisant bénéficier de votre expérience.
- Grâce à l’évolution de la situation sanitaire, les règles sur le télétravail évolueront à partir du 9 juin : chaque entreprise devra définir un nombre de jours minimal de télétravail, dans le cadre de discussions entre la direction et les représentants des salariés.
Roselyne Bachelot (ministre de la Culture)
La redevance copie privée est cruciale et permet de rémunérer les créateurs, mais aussi de soutenir fortement les activités culturelles dans nos territoires. Encourager l’achat de produits reconditionnés ne peut se faire au détriment de la culture !
Olivier Véran (ministre des Solidarités et de la Santé)
- Nous avons fait le choix de vacciner en priorité les plus fragiles. 8 français âgés de plus 70 ans sur 10, 7 personnes diabétiques ou malades du cancer sur 10 ont déjà reçu au moins une injection. Lundi, c'est à vous [tous les Français]. Vaccinons-nous pour nous protéger.
- Vous avez 18 ans et plus? Vous pouvez depuis ce matin prendre rendez-vous pour vous faire vacciner à partir du 31 mai. Les réservations seront progressives, de nouveaux créneaux mis en ligne chaque jour sur les différentes plateformes. Protégeons-nous contre le virus.
- Non, les règles ce n’est pas honteux. Non, ce n’est pas qu’un « problème de femme ». Oui, c’est une question de société de santé et de solidarité. Avec Elisabeth Moreno nous agissons aux côtés des associations pour l’accès de toutes aux protections hygiéniques.
Julien Denormandie (ministre de l'Agriculture et de l'alimentation)
- La stratégie protéines végétales grandit avec France relance! 26 nouveaux projets de structuration de filières viennent d’être sélectionnés pour accélérer la production française et relever le défi de notre souveraineté protéique.
- Mieux réguler l’accès au foncier agricole est essentiel pour permettre la relève générationnelle dans le monde agricole. C’est un signal fort envoyé par cette proposition de loi adoptée à l’Assemblée nationale.
Amélie de Montchalin (ministre de la Transformation et de la fonction publique)
- La droite mettait la police avant la justice, et la gauche la justice avant la police. Pour nous, c'est un duo, pas un duel. Ministre de la fonction publique, je suis autant celle des forces de l'ordre que celle des agents de nos tribunaux.
- Cela n'a jamais été fait : chaque haut fonctionnaire commencera sa carrière par un poste de terrain. Cela renforcera beaucoup plus l'Etat que les coups de rabot budgétaire et les suppressions de postes indifférenciées, comme l'a fait la droite. C'est ça qui a affaibli la France.
- Je récuse toute politisation à l'américaine des hauts fonctionnaires. Ceux qui mettent en œuvre les politiques d'un gouvernement démocratiquement élu doivent en partager les objectifs. Loyauté et neutralité sont au cœur du statut de la fonction publique.
- Le 2 juin, nous poserons avec Jean Castex la 1ère pierre de la réforme de la haute fonction publique voulue par Emmanuel Macron. Je lance une consultation des cadres supérieurs de l'Etat pour construire avec eux leurs carrières au service des Français.
- Non, la vaccination des agents publics n'est pas obligatoire. Elle est proposée, facilitée, encouragée. Et ça marche : depuis janvier, le taux de vaccination ne cesse d'augmenter.
- [Réforme annoncée de la haute fonction publique] Les échéances de 2022 amènent à beaucoup de contre-vérités et à une politisation des réactions. Cette réforme est profondément gaullienne et républicaine. Le sujet, ce ne sont pas les hommes et les femmes qui constituent la haute fonction publique, mais bien le système dans lequel on les place. Un système qui contraint à l’excès les potentiels de mobilité et d’évolutions de carrière. Il fallait donc qu’on le regarde frontalement. Beaucoup ont promis de le faire et y ont réfléchi au cours des trente dernières années sans y aboutir, faute de courage politique. Le chef de l’État en avait fait la promesse dès 2017 et nous le faisons aujourd’hui.
- Premièrement, que cette réforme n’est pas une réforme de suppression des métiers, mais de consolidation. Nous aurons toujours des préfets et des ambassadeurs. Ce sont des fonctions essentielles de la France et elles le resteront. Deuxièmement, que ce n’est pas une réforme de politisation. Nous restons dans le cadre posé par la Constitution et par la Déclaration des droits de l’Homme et du citoyen, en particulier le principe selon lequel tout citoyen peut accéder à des emplois publics uniquement selon ses mérites et ses talents. Depuis François Ier pour les ambassadeurs et depuis Napoléon pour les préfets, il appartient au pouvoir politique de nommer à ces fonctions. Le débat sur la politisation pourrait se comprendre si l’on touchait au périmètre des emplois à la discrétion du gouvernement ou aux critères de nomination. Nous le ne faisons pas, au contraire. Il y a, aujourd’hui, une confusion profonde entre l’appartenance à un corps et l’identité professionnelle. Or c’est le métier qui fait cette identité et non pas le corps dont vous êtes issu. L’accès aux emplois devra se faire sur la base des compétences dans le cadre de filières. Or les logiques de corps l’emportent actuellement, ce qui restreint parfois les capacités de nommer des talents ou des potentiels, mais aussi de répondre à des aspirations individuelles.
- Il faut revenir au cœur du statut de la fonction publique, auquel je crois, et à la séparation du grade et de l’emploi. Avec cette réforme, nous créons un corps socle de l’encadrement supérieur, celui des administrateurs de l’État, où les métiers et les compétences seront préservés. Ce n’est pas parce que les hauts fonctionnaires appartiendront à un même corps que tous les emplois et postes seront interchangeables, ni les expertises, car nous croyons à une logique métier. D’ailleurs, personne ne le souhaite, et surtout pas les organisations qui cherchent à travailler sur leurs compétences et leurs besoins.
- Mise en place d’un spoils system à la française] Il y a une incompréhension sur ce sujet. Je récuse ce concept anglo-saxon de “spoils system” pour notre pays. Le président de la République a toujours assumé de dire que celles et ceux qui sont chargés de mettre en œuvre les politiques publiques d’un gouvernement démocratiquement élu doivent en partager l’ambition, l’esprit et les objectifs. C’est, en réalité, une question de loyauté et de neutralité, valeurs qui sont au cœur du statut de la fonction publique, et de respect de la part de ceux qui sont nommés pour mettre en œuvre les feuilles de route qui leur sont données. Ce n’est pas l’appartenance à tel ou tel parti. Le débat semble se focaliser sur les 200 plus hauts postes à la discrétion du gouvernement alors que le périmètre de notre réforme concerne un champ beaucoup plus large, plus de 10 000 agents occupant des fonctions d’encadrement dans l’État.
- L’indépendance des inspections ne figure aujourd’hui dans aucun texte. Par usage, cette indépendance était protégée par l’appartenance à un corps. Il nous a donc semblé utile de l’encadrer pour la première fois dans la loi. Les chefs de service des inspections seront ainsi nommés avec une procédure permettant de s’assurer de leur indépendance dans l’exercice de leurs missions au service des ministres et au gouvernement, sans écrire sous la dictée de qui que ce soit. Par ailleurs, nous réfléchissons à un statut d’emplois pour ces mêmes services, de manière à ce que les agents en poste aient toutes les garanties de liberté de plume et d’impartialité, et à en préserver l’attractivité et l’excellence. Il faut aussi s’assurer que les agents, lors de leur sortie des inspections, retrouvent un emploi et que leur passage dans les fonctions d’inspection soit valorisé. Nous avons fondamentalement besoin de ce regard extérieur et indépendant des inspections. C’est aujourd’hui une fonction essentielle, elle doit le rester.
- Le plus grand besoin aujourd’hui, c’est d’identifier des compétences, de valoriser des expériences, d’aller chercher des talents et de répondre à des aspirations. Cette réforme est faite pour des personnes qui ont déjà une expérience, qui ont déjà développé des compétences mais qui ne sont pas toujours repérées par le système. C’est la conséquence du déterminisme du classement de sortie [de l’ENA, ndlr] tel qu’il est aujourd’hui. Cette réforme est donc une bonne nouvelle pour tous les cadres supérieurs et, très vite, elle aura des conséquences pour des personnes en milieu de carrière à qui on va rouvrir un spectre plus large de possibilités de carrière. S’agissant des juridictions administratives et financières, par exemple, la réforme va amener des profils plus divers à travailler au Conseil d’État ou à la Cour des comptes. C’est par ailleurs une réforme de liberté pour les femmes. Nous sortirons des schémas tout tracés et des passages considérés comme obligés. Ce n’est pas normal que l’on vous dise que vous n’êtes pas dans les voies d’ascension rapide si vous n’êtes pas à tel ou tel poste à 37 ans, 43 ans… De ce fait, beaucoup de femmes se retrouvent mises de côté. Ce n’est pas acceptable.
- Nous allons au bout de la logique gaullienne d’interministérialité, qui est une force et une chance pour l’État. Cela nécessite une plate-forme de cohérence et les lignes directrices de gestion interministérielles ont, en ce sens, vocation à poser, à un niveau stratégique, des principes que chaque ministère et chaque filière devront mettre en œuvre en fonction de leurs métiers et de leurs contraintes. Il n’y aura donc pas de perte d’autonomie des ministères.
Elisabeth Moreno (ministre chargée de l'égalité entre les femmes et les hommes, de la diversité et de l'égalité des chances)
- [Discours à l’occasion des Dialogues de l’Inclusion et de la RSE]
(…) J’aimerais vous parler d’engagement et d’espoir. Non,
l’engagement n’est pas un mot usé, flétri par l’immédiateté de la société de
consommation dans laquelle nous vivons. L’engagement, c’est à la fois adhérer à
un projet, à un collectif et c’est vouloir transformer ses idéaux en actions
concrètes. L’engagement, c’est donc passer des rêves aux actes. L’engagement,
c’est aussi – peut-être paradoxalement – conquérir sa liberté. Et comme
l’écrivit Jean-Paul Sartre : « être libre, ce n’est pas pouvoir faire ce que
l’on veut, mais c’est vouloir ce que l’on peut ». Chèrement conquise, durement
arrachée, notre démocratie suppose l’engagement des citoyens pour la faire
vivre. L’engagement en est donc le creuset.
Mais il n’y a pas d’engagement sans espoir. L’espoir nourrit les rêves et, avec
l’engagement comme vecteur, l’espoir permet de transformer le monde. Dans la
période de mers agitées que nous traversons depuis 2020, nous avons plus que
jamais besoin d’espoir et d’engagement.
Pour prendre le contre-pied d’un célèbre Prix Nobel de littérature, notre tâche
aujourd’hui n’est plus d’empêcher que le monde ne se défasse, mais plutôt d’en
édifier un nouveau. Refonder un monde dont la triple crise sanitaire,
économique et sociale a constitué un révélateur, un miroir grossissant des
scories et des vulnérabilités.
Je sais que vous tous, ici présents ce matin, partagez ma
conviction. Je sais que l’espoir et l’engagement sont pour vous aussi des
leitmotive. Notre rôle, en tant que responsables politiques, acteurs publics,
chercheurs ou entreprises, à la place privilégiée qui est la nôtre, est de nous
battre pour ceux qui au quotidien subissent la crise qui s’est abattue sur
nous. Ceux-là mêmes qui, en étant aux premières loges, sont aussi en
première ligne. Nous nous devons d’être au rendez-vous.
Et oui, nous avons – je le crois – une dette envers les générations futures ;
ces générations qui hériteront du monde que nous avons bien voulu construire ou
se résigner à construire. Refaire ce monde implique dès lors de placer au cœur
de toutes nos actions les valeurs que vous portez et qui alimenteront vos
discussions aujourd’hui : l’éthique, l’inclusion, la solidarité, la transition
écologique ett l’économie responsable En d’autres termes, il s’agit de mener
une véritable « révolution pacifique ».
Une « révolution pacifique » au service de la liberté, de l’égalité et de la
fraternité. Une « révolution pacifique » au service de celles et ceux qui ont
le moins. Une « révolution pacifique » pour arracher au cœur de chacun les
sentiments de la désespérance, de la résignation et de l’injustice.
Conscients par avance de nos défaillances sur ce si long et ambitieux chemin,
nous devons tracer ce sillon avec détermination. Nous n’avons ni le droit de
reculer, ni de fléchir. Car il y a urgence. Les nouvelles générations nous le
demandent ; elles poussent des cris d’alarme légitimes face auxquels nous ne
pouvons demeurer ni sourds ni inertes. Et pour reprendre les mots d’Esther
Duflo : « il y a toujours quelque chose à faire pour changer le monde ».
Pour livrer cette bataille – car il s’agit bien d’une bataille –, les
entreprises constituent un formidable levier pour faire vivre l’espoir et
l’engagement. Parce qu’elles sont un reflet brut de notre société, parce
qu’elles sont au cœur de toutes les évolutions du monde, c’est pour elles à la
fois une lourde responsabilité et une immense chance de pouvoir contribuer à
l’édification d’une société plus juste, plus inclusive et plus égalitaire.
Dans l’édification de ce monde post-Covid qui s’offre à nous, les entreprises
ne sont donc pas un problème mais l’une des solutions. Avant d’occuper les
fonctions ministérielles qui sont les miennes, j’ai passé trente ans en
entreprise. Et j’en ai forgé une conviction profonde : ce sont les entreprises
citoyennes, les entreprises responsables qui – demain – seront les plus
performantes et les plus attractives. Ce sont elles qui demain auront une
longueur d’avance sur les autres. Et « demain » se construit « aujourd’hui ». Cette
transformation a d’ores et déjà commencé.
Permettez-moi de m’arrêter un instant sur ce que je considère comme une «
avancée historique » que nous sommes sur le point de réaliser.
Cette avancée historique, c’est le vote de la proposition de
loi portée par Marie-Pierre Rixain et Christophe Castaner, et qu’avec Bruno Le
Maire, Élisabeth Borne et Agnès Pannier-Runacher, nous soutenons résolument. Cette
proposition de loi constitue une étape majeure dans le combat que nous menons
pour l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes.
De la place des femmes dans les instances dirigeantes des entreprises à l’aide
aux familles monoparentales en passant par l’entrepreneuriat féminin, elle
s’adresse à toutes les femmes.
Car oui, les inégalités restent légion. Dans le monde : les
hommes détiennent 50% de richesses de plus que les femmes ; selon ONU
Femmes, 51% des femmes actives occupent un emploi précaire à l’échelle
internationale contre 48% pour les hommes ; et les femmes assurent plus
des trois quarts du travail domestique ni rémunéré ni reconnu.
En France : à poste et compétences égales, l’écart salarial entre les femmes et
les hommes s’élève à 9%, 78% des emplois à temps partiel – majoritairement
subis – sont occupés par des femmes ett les femmes touchent des retraites
inférieures de 42% aux hommes
Je vous le dis avec détermination : ces inégalités ne sont plus acceptables. Elles
ne sont d’autant moins acceptables que les femmes ont été et sont encore en
première ligne face à la crise. Rétablir l’égalité n’est donc pas leur accorder
une faveur. Rétablir l’égalité n’est pas leur faire la charité. Rétablir
l’égalité, c’est réparer une injustice. Comme l’écrivit Louise Michel dans ses Mémoires,
« la place des femmes dans l’humanité ne doit pas être mendiée, mais prise ».
Alors oui, dans le sillon tracé par Simone de Beauvoir, Gisèle Halimi ou Simone
Veil, je vous l’affirme haut et fort ce matin : cette place, nous la prenons. Et
je fais confiance aux parlementaires pour adopter cette proposition de loi qui,
en toile de fond, revêt de multiples enjeux entremêlés. Des enjeux de justice
sociale, d’égalité mais de compétitivité et d’attractivité. Grande cause du
quinquennat du Président de la République, l’égalité entre les femmes et les
hommes est une priorité du Gouvernement et de la majorité qui se traduit en
actes. Cette Grande cause est un combat de longue haleine. Un combat encore
inachevé. Et l’un des piliers de ce défi culturel ; c’est l’égalité
professionnelle.
Nous devons donc faire de l’égalité la règle et non plus l’exception. Pour
atteindre cet objectif, l’Index de l’égalité professionnelle a été créé par le
Gouvernement via la loi du 5 septembre 2018. Il concerne désormais toutes les
entreprises d’au moins cinquante salariés. Son obligation de transparence est
aujourd’hui bien intégrée et a déjà porté ses fruits. Mais la dernière vague
2021 nous a cependant révélé l’ampleur du travail qu’il nous reste à accomplir
:seulement 2% des entreprises ont obtenu la note de 100 / 100, qui devrait être
la norme et 43% des entreprises ne disposent d’aucune ou de seulement une seule
femme parmi leurs 10 plus hautes rémunérations Face à cette situation, avec
Élisabeth Borne, nous considérons qu’il est nécessaire de redoubler d’efforts
en termes de mesure des progrès réalisés. Les entreprises doivent se doter
d’objectifs ; des objectifs mesurables puis mesurés. Car ce que l’on ne compte
pas, ne progresse pas et ne se transforme pas.
Les combats pour la parité et pour l’inclusion ne sont pas des combats
idéologiques. Ils ne sont ni de gauche, ni de droite. Ils n’opposent pas non
plus les femmes aux hommes ; ni une génération à une autre. Et il ne s’agit pas
de cocher une case dans un rapport RSE à la fin de l’année ni d’ajouter une
note de bas de page à un programme politique. Ces combats vont bien au-delà. Si,
d’une certaine manière, ils nous dépassent, nous devons néanmoins les saisir. Je
lance donc un appel. Un appel à toutes les entreprises afin qu’elles se
joignent à nous pour construire ce monde plus inclusif et plus juste. Un
appel pour qu’elles nous accompagnent dans cette transformation et qu’elles
nous aident à faire de l’égalité une égalité réelle pour tous.
- [Tribune coécrite avec Tara Heuzé-Sarmini, directrice de
l’association Règles Elémentaires: Précarité menstruelle: «Aucune femme ne
devrait avoir à s’inquiéter pour sa prochaine protection hygiénique»]
Elles sont collégiennes, lycéennes, étudiantes, travailleuses précaires, mères
célibataires, migrantes, sans-abri ou incarcérées. Ce sont peut-être nos sœurs,
nos filles, nos amies, nos collègues ou nos voisines. Ces femmes sont victimes
de ce que l’on nomme pudiquement la précarité
menstruelle. Derrière ce terme se cache une réalité face à laquelle
notre société a trop longtemps détourné le regard.
Dans le monde, près de 500 millions de femmes n’auraient pas les moyens de
se procurer régulièrement des protections hygiéniques. En France, elles
seraient près de 2 millions. Selon un sondage réalisé par OpinionWay pour
l’association Règles Elémentaires, 57 % des Français interrogés estiment
que les règles sont un sujet tabou, et 20 % des femmes déclarent avoir été
confrontées une fois dans leur vie à la précarité menstruelle, faute de moyens.
L’omerta qui a longtemps entouré les règles – sans même évoquer les
clichés qu’elles véhiculent encore aujourd’hui ou les ostracismes qu’elles
peuvent continuer à générer – a dès lors longtemps masqué le coût qu’elles
engendrent et, par ricochet, les inégalités qui en découlent.
Il s’agit pourtant de produits de première nécessité, qui ne devraient
constituer ni un luxe ni un dilemme. Des produits dont les 4,7 millions de
femmes de notre pays vivant sous le seuil de pauvreté sont susceptibles de se
priver chaque mois. Pour y remédier, nombreuses sont celles optant in fine pour
des moyens de substitution, lesquels s’avèrent être, en réalité, des protections
de fortune : chaussettes, éponges, papier hygiénique, coton, mouchoirs,
etc. Autant de solutions bricolées et inadaptées qui peuvent leur faire courir
des risques graves quant à leur santé. Les protections hygiéniques ne devraient
pourtant pas être un choix ni un fardeau.
Cette réalité est inacceptable en France en 2021. Aucune femme ne devrait
avoir à s’inquiéter pour sa prochaine protection hygiénique. En plus des
risques sanitaires auxquels elle expose les femmes, la précarité menstruelle
entraîne d’importantes répercussions psychologiques, sociales et
professionnelles. Des répercussions plus insidieuses et généralement tues car
enveloppées de honte, et qui mènent parfois à la dépression ainsi qu’à
l’exclusion sociale.
Cette question, qui touche aux tréfonds de l’intimité, rejaillit dès lors dans
la vie quotidienne. Enjeu de santé et de dignité, l’accès aux protections
périodiques constitue tout autant un enjeu de solidarité et d’égalité des
chances. Car cette précarité rime avec inégalités. Elle a un effet direct sur
la réussite de la scolarité des collégiennes, lycéennes et étudiantes qui en
sont les victimes – un impact susceptible de conduire à l’absentéisme
voire à la déscolarisation.
Autrement dit, acheter des protections hygiéniques constitue une source
d’inégalités que nous ne pouvons plus occulter. Le tabou des règles a aussi
longtemps mis le voile sur le tabou de leur coût. Le combat contre la précarité
menstruelle revêt, ce faisant, plusieurs enjeux entremêlés : enjeu de
santé publique tout d’abord, de justice sociale et d’égalité des chances
ensuite, mais aussi d’égalité entre les femmes et les hommes. Cette Journée
mondiale de l’hygiène menstruelle est donc l’occasion de rompre le silence et
de dessiller le regard de notre société pour affronter la réalité de la
précarité menstruelle.
Ce n’est que récemment que cet enjeu a émergé dans le débat public, et ce grâce
à des associations et des parlementaires qui l’ont mis sur le devant de la
scène. Après des expérimentations conduites en 2020 et à la suite de
l’annonce du président de la République du 4 décembre, le gouvernement
s’est engagé contre ce fléau en apportant 5 millions d’euros en 2021
afin de développer les dispositifs mis en place pour venir en aide aux femmes les
plus démunies. Aussi, dès la rentrée prochaine, les protections hygiéniques
seront gratuites pour toutes les étudiantes.
Il s’agit d’un engagement sans précédent ainsi que d’un véritable changement
d’échelle pour un enjeu de santé publique, de solidarité et d’égalité. En toile
de fond, au-delà d’un meilleur accès à ces produits de première nécessité, il
s’agit de contribuer à enrayer la stigmatisation qui entoure les menstruations
et, par effet domino, à réduire les inégalités entre les femmes et les hommes. « Mal
nommer un objet, écrivait Albert Camus, c’est ajouter au malheur de ce
monde. » Les conséquences biologiques d’être femme ne devraient pas être
synonymes d’indignité ni d’infamie.
Agnès Pannier-Runacher (ministre chargée de l'Industrie)
La prise en compte des enjeux climatiques et environnementaux dans les politiques publiques n'est plus une option. L'écologie nécessite une approche renouvelée de l'action de l'Etat et le souci de l'efficacité nous a amenés à préférer une écologie des solutions fondée sur la confiance plutôt qu'un modèle directif et répressif. C'est cette approche que nous mettons en œuvre depuis maintenant quatre ans, sous l'impulsion du président de la République. Plutôt qu'une écologie des interdits, nous défendons une écologie des solutions. Pour certains, l'écologie requiert le contrôle et la sanction. Nous portons une autre vision, celle d'une écologie qui croit au progrès et à l'incitation, une écologie qui compte sur l'innovation et la science pour changer notre modèle de production et trouver de nouvelles solutions. L'Etat est là pour fixer un cadre dans lequel chacun peut proposer ses offres et services pour répondre au défi environnemental. Il ne s'agit pas de faire les choix à la place des consommateurs ou des entreprises, mais de fixer l'objectif et de permettre au collectif de l'atteindre.
Clément Beaune (secrétaire d’Etat chargé des Affaires européennes)
Le plan de relance européen a été ratifié par les 27 Etats membres. Une avancée majeure : une relance solidaire, une dette commune pour investir et construire l’Europe de demain !
Olivia Grégoire (secrétaire d’Etat chargée de l’Economie sociale, solidaire et responsable)
La transition écologique & sociale de l'économie est aujourd'hui une exigence des citoyens avant même d'être celle du régulateur : pour rester compétitives, les entreprises doivent être durables. Impact, c'est la transparence sur les preuves de cette durabilité.
Adrien Taquet (secrétaire d’Etat chargé de l’Enfance et des Familles)
- En visite au Service d'accompagnement à la parentalité des personnes en situation de handicap. Un service que nous généraliserons à toutes les régions d'ici 2022 avec la création de 6 unités dès 2021, pour que chacun puisse vivre une parentalité aussi ordinaire que possible
- Le sujet de la santé mentale des mères et des jeunes parents est encore trop tabou Ils doivent être mieux écoutés et accompagnés. Dans le cadre de la politique des 1000 premiers jours nous mettons en place de nouveaux dispositifs de repérage et de prise en charge.
► Assemblée nationale
Richard Ferrand (président)
L'adoption à l'unanimité de la proposition de loi pompiers montre l'unité de la représentation nationale pour une meilleure protection des sapeurs-pompiers. Valorisation et reconnaissance de leur dévouement, grâce au travail de longue haleine du député Fabien Matras.
► Haut-commissariat au Plan
François Bayrou (Commissaire, président du Mouvement démocrate)
- [Plainte de Gérald Darmanin contre Audrey Pulvar in fine non-déposée] J'ai un principe qui est de ne pas trop dire du mal des gens et encore moins des gens qui sont dans la majorité ou dans le courant majoritaire. Je pense que tout le monde a compris que ce n'est pas de cette manière-là que l'on doit exprimer des idées politiques, et encore moins des jugements politiques. Il y a toute l'arène politique pour défendre des positions et des principes.
- [Régionales] Ve sont des élections locales. J'aurais souhaité qu'elles fussent encore plus locales qu'elles ne le sont. La France a une faiblesse qui est de nationaliser tous les scrutins. Vous qui êtes Suisse, vous savez exactement que l'on peut avoir des débats locaux et même des majorités locales qui ne se décalquent pas sur une majorité nationale et, chez vous, en plus la situation institutionnelle de la Suisse fait qu'il n'y a pas de majorité comme cela. (…) J'aimerais un jour arriver à vivre dans un pays qui ait une vie démocratique suffisamment riche pour que l'on ne soit pas obligé de nationaliser toutes les élections locales ! Vous avez des débats, des enjeux qui sont régionaux, des enjeux municipaux et vous n'allez pas en faire le décalque. J'ai toujours refusé de faire une majorité locale qui soit le décalque de la majorité nationale ou de l'opposition nationale.
- [Mouvement d’humeur du MoDem sur le pass sanitaire] L'incident sur le texte d'état d'urgence sanitaire a duré deux heures. Il faut être objectif. (…) Mauvaise humeur pour des raisons fondées.
- Pour la proportionnelle, je sais bien que tout le monde considère ; affirme urbi et orbi que c'est une affaire pliée. Moi, je ne suis pas de cet avis. Je pense que c'est un combat absolument essentiel. Il faut comprendre. De quels outils disposons-nous si l’on considère qu'il faut trouver un nouvel équilibre, un meilleur équilibre entre la fonction présidentielle et la représentation du pays. Quels outils ? Aucun. Si l’on veut continuer comme cela, on est sûr que les mêmes causes reproduiront les mêmes effets et ma conviction, à moi, c'est qu'il y a une chose très simple à faire, c'est décider que, dans une Assemblée Nationale qui représente le pays, tous les grands courants du pays seront représentés. Ainsi, il y aura un équilibre.
- Ce que je reproche à l’État aujourd'hui, ce n'est pas tant d'être centralisé que d'être inefficace : haute administration, vie gouvernementale, et vous avez l'impression qu'aucun des problèmes que le pays a découvert, diagnostiqué depuis des années, ne se trouve réglé.
- La France va présider l'Union Européenne à partir du 1er janvier, responsabilité très importante. Elle va être concomitante avec l'élection présidentielle. Je ne sais pas si vous mesurez l'ampleur des sujets qu'il faut saisir.
- [Baisse de la natalité] C'est un signe très inquiétant pour la France car la France était le pays d'Europe qui avait la natalité la plus dynamique. Ceci est un problème très important, car il y a un élément auquel on n'attache pas d'importance et qui est vital : c'est qu'en France tous nos systèmes de solidarité, tous nos systèmes sociaux et tous nos systèmes de services publics sont fondés sur les actifs. (…) Ceux qui payent des impôts et ceux qui cotisent pour les assurances sociales et donc, si vous avez une population qui se restreint, forcément, les services publics et les assurances sociales, la solidarité, vont se restreindre aussi. Or, la France, ce n'est pas possible car la France est un pays qui est fondé sur ce contrat social-là.
- À la question que vous posez : est-ce que l'immigration peut être la réponse à cette baisse et peut-être à cet effondrement, la réponse est non. Pour deux sortes de raison. La première est arithmétique. Il y a à peu près entre 8 et 10 millions de femmes qui sont en âge d'avoir des enfants en France. Si on voulait y adjoindre un nombre suffisant de personnes d'origine étrangère, est-ce que vous vous rendez compte de la dimension du nombre de personnes qu'il faudrait introduire ? Cela n'a pas de sens arithmétiquement et c'est dangereux culturellement, car si vous organisez un choc entre communautés diverses… Vous savez, les Allemands l'ont fait en une fois, ils ont introduit un million de personnes.
- L’Union européenne se métisse, du moins se
pluralise ; il y a des mélanges d'origines et de populations depuis des
siècles. Il n'y a pas que des inconvénients à tout cela. Le fait que l'on
puisse avoir des rencontres de cultures, de communautés différentes, des
manières différentes de voir la vie, pour moi il peut y avoir des aspects
positifs.
C'est une réalité avec laquelle nous allons devoir vivre. Le nombre de
familles, parmi les personnes que je connais, dans le monde pyrénéen rural, le
nombre de familles qui étaient très à cran sur ces questions de rencontres, de
couples, de mariages quand ils ont vu leur fille épouser quelqu'un d'une
origine complètement différente, parfois d'une religion différente, ou leur
fils avoir un couple qui soit un couple biculturel, ils découvrent tout d'un
coup qu'il y a des richesses aussi, là-dedans.
- [Théorie élucubrationiste du « grand remplacement »] C'est faux car, numériquement, ce n'est pas vrai. En France, le nombre d'immigrés qui entrent tous les ans est un des plus faibles des pays qui nous entourent, mais ce n'est pas la question. Si vous voulez réfléchir une seconde, si vous donnez à une population qui a son histoire, son identité, sa culture, le sentiment que demain ces enfants ne vivront plus dans le même pays, n'auront pas les mêmes repères culturels, alors vous déstabilisez profondément ce pays.
- Je pense que la clef, le secret est dans l'optimisme du pays. Si l’on continue à avoir en effet à avoir un pays démoralisé, alors les pays démoralisés ne feront plus d'enfants ou en feront moins, car ils ne peuvent pas se projeter dans l'avenir. Aussi, cette question de dynamisme national, est aussi la question du dynamisme démographique, mais il est possible d’y aider ! Il se trouve que si vous regardiez la courbe de la natalité française, le jour où l’on a coupé les allocations à un certain nombre de Français, sous le quinquennat de François Hollande, cela s'est effondré. Il existe donc aussi des responsabilités : avoir des crèches ou des assistantes maternelles et garantir aux femmes qui ont des enfants que cela n'aura pas une conséquence négative sur leur carrière : très souvent ce n'est pas le cas. Faire aussi en sorte que les pères de famille puissent prendre des responsabilités ; au fond faire en sorte qu'il y ait une attitude compréhensive de soutien de la Société. Cela, c'est une vraie clef ! - J'essaie de ne jamais mélanger les problèmes civiques et les problèmes de convictions spirituelle et personnelle, ce n'est pas un secret que je suis croyant et que je suis même, comme on dit pratiquant, mais je ne mélange pas ces sujets. Le sujet du dynamisme démographique de la France est un sujet civique, c’est un sujet démocratique. Encore une fois ce qui est en jeu, c'est de savoir si nous allons garder le contrat social le plus généreux au monde que nous avons ou est-ce qu’il va s'effondrer ? Est-ce que l’on accepte qu'il s'effondre ? Est-ce que l’on accepte autrement dit, de baisser sans cesse dans la reconnaissance des nations ? Mon avis, c'est qu'il est une responsabilité générale de pouvoir aller dans le sens de ce dynamisme et il y a une preuve, une chose que l'on doit prendre en compte pour retrouver l'optimisme dont je parle. Lorsque l’on fait des enquêtes d'opinion, pour demander aux femmes ou aux couples combien d'enfants ils voudraient, la réponse est généralement trois, alors qu’ils en ont moins de deux. Vous voyez bien ce que je veux dire, il y a une attente. Est-il possible de soutenir cette attente ou rassurer face à cette attente ? Je trouve que c'est le devoir d'un pays.
- La décision d'avoir des enfants est une décision située précisément au carrefour du plus intime de l'intime et de l'enjeu de Société : je ne mélange pas l'un et l'autre. Ce que je constate, c'est que les femmes ou les couples voudraient avoir en moyenne un enfant de plus que ceux qu'ils ont. Aidons-les à les avoir.
- Les grands dirigeants de la planète, quels âges ont-ils aujourd'hui ? Ils ont l'âge de l'expérience : vous prenez Vladimir Poutine, Xi Jinping, vous prenez évidemment Joe Biden et vous voyez que les peuples ont assez souvent besoin d'expérience. En France, nous avons la chance d'avoir un Président jeune et autour de lui, des personnes qui ont en effet une capacité, une expérience ; je trouve que c'est plutôt bien. Quant à moi [à 70 ans], je me sens d'une juvénilité que j'ai rarement rencontrée dans ma vie.
► Partis politiques
● LaREM
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes
et se considèrent de droite ou de gauche ne sont pas retranscrits]
Stanislas Guerini (délégué général)
- [Rwanda] Le Président a regardé l’Histoire en face. Ne jamais réécrire l’Histoire au gré des débats publics mais ne jamais l’ignorer non plus. (…) Parce que la mémoire ne peut exister sans la vérité, la France fait le geste de la responsabilité. Merci Monsieur le Président d’ouvrir cette nouvelle page de notre histoire commune.
- Notre majorité s’est élargie depuis le début du quinquennat.
- [Régionales] La victoire du RN serait une catastrophe pour les territoires concernés.
- [Régionales] Je suis prêt à ouvrir des listes, à continuer ce travail de rassemblement, pour l’intérêt des régions.
- [Régionales] Ce sont les électeurs qui, par leur vote du premier tour, vont former les équations du second tour. Nous ne devons jamais enjamber le premier tour.
- Il faut rapprocher la région des territoires, donner plus de compétences aux collectivités infra régionales.
Christophe Castaner (président du groupe à l’Assemblée nationale)
- Nécessaire et digne, un discours [d’Emmanuel Macron] pour l'Histoire. Un discours pour construire une relation nouvelle avec le Rwanda.
- Depuis le début de la crise, nous sommes aux côtés des territoires de montagne. Après les 5 milliards d’euros déjà mobilisés pour les aides d’urgence, nous lançons Avenir montagnes, un plan ambitieux pour construire dans nos vallées et stations un modèle économique plus durable.
- Ils nous sauvent chaque jour, leur courage fait notre fierté : il était essentiel d'accompagner et de mieux reconnaître le travail des 253 000 femmes et hommes sapeurs-pompiers. C'est chose faite avec ce texte de loi adopté à l'unanimité !
● MoDem
Maud Petit (députée)
- Indéniablement, notre pays souffre d’une violence, qui
n’est plus seulement latente et qui s’exprime dans toutes ses strates et de
plusieurs façons. En plus de la violence physique, que j’appellerai « classique »,
qui se commet dans la rue ou dans le cercle intrafamilial par exemple, une
violence plus insidieuse prend forme et s’installe sur les réseaux sociaux.
Cette dernière, qui s’apparente à du harcèlement, est plus fugace, plus
aléatoire, plus impulsive, se nourrit de l’effet de groupe et est, en ce sens,
plus difficilement contrôlable. Nous constatons aussi une progression des actes
de violence dans une population plus jeune, si ce n’est mineure. C’est une
véritable série noire que nous vivons en Île-de-France depuis le début de
l’année, avec des rixes entre bandes rivales, des actes de harcèlement et
d’insultes sur les RS, des meurtres par balles, armes blanches ou noyade… Et
tous impliquent des mineurs ! Il y a toujours eu des rixes, de la délinquance,
mais il semble que la violence soit montée d’un cran et qu’elle se
banalise : Nous sommes entrés dans un cycle de « Violences
Ordinaires » et c’est ce qu’il faut réussir à comprendre pour les
endiguer.
Les causes sont indéniablement multiples, contextuelles et systémiques à la
fois. Le confinement a certainement participé à l’exacerbation d’une violence
latente. L’enfermement, nécessaire pour limiter la pandémie a, et aura dans
l’avenir, des conséquences importantes sur les plans psychologiques et
psychiatriques. Ce sont des constatations que les professionnels de santé font
déjà, nous relatant en audition une détresse des Jeunes et une augmentation des
hospitalisations dans leur population. Le confinement a également eu un
impact sur l’augmentation mécanique des violences intrafamiliales, les chiffres
nous le montrent. Ce climat de tensions permanentes, sans possibilité d’espaces
de refuge, de neutralité, est néfaste pour l’équilibre psychique de toutes
et tous. Les Jeunes, en pleine construction, sont encore plus sensibles à ces
problématiques.
Cet isolement a accentué l’utilisation du numérique et des écrans, déjà
omniprésents dans notre quotidien. Or, beaucoup trop de contenus inadaptés sont
accessibles sur le net, sans filtre. Sans accompagnement, sans cadre, les
Jeunes sont confrontés à une violence numérique qui peut avoir des conséquences
dramatiques : pornographie, consommation excessive de jeux vidéo… mais aussi,
harcèlement numérique, qui conduit de plus en plus à ces tragédies dans la
vraie vie. La ligne entre le virtuel et le réel s’efface progressivement, et la
conscience de la gravité de certains actes semble lointaine. La violence virtuelle
se prolonge alors dans le réel.
Dans le prolongement des réseaux sociaux, il existe une perte de repères :
certains parents sont dépassés par le contexte et occultent totalement la vie
numérique de leurs enfants, perdant parfois contact et communication, pourtant
essentiels à leur construction.
L’Education joue un rôle fondamental dans l’apprentissage du vivre en Société.
Comment se préparer à la vie sans guide, sans repère, sans l’accompagnement de
ses parents ?
Certains modèles de la Jeunesse actuelle (stars des réseaux sociaux, films,
artistes) véhiculent malheureusement des propos de haine, poussant à la
détestation de l’Autre, au lieu d’inciter à l’acceptation de chacune et chacun,
dans le respect des différences. Les Jeunes ne disposent pas toujours d’assez
de recul ou d’expérience pour se distancier de ces messages et faire la part
des choses.
- L’Education, encore et toujours. Les mots, pour apaiser
les maux, le mal-être. Pour apporter des réponses et offrir une voie.
Je me suis engagée, pendant ce mandat, pour interdire les Violences Educatives
Ordinaires, car la violence n’est jamais éducative. Elle n’apporte jamais de
solution. Je suis convaincue que cette loi aura un impact sur le long terme et
permettra de vivre une société plus apaisée, à l’image de la Suède près de 40
ans après leur adoption de cette loi. La prévention de la violence passe
nécessairement par un soutien aux parents dans leur devoir d’éducation. Nous ne
naissons pas parents, nous le devenons. La parentalité est une aventure
extraordinaire, mais elle est aussi une réalité parfois difficile. Aussi, je
salue le travail de nombreuses associations en ce sens, telles que StopVEO.
J’œuvre pour un engagement encore plus prégnant de l’Etat sur cette question,
comme il en était question dans la loi que j’ai portée, et adoptée en juillet
2019.
Il faut aussi, impérativement, former les personnels : Petite enfance,
Education nationale, forces de l’ordre, Justice… Chacun à un rôle à jouer dans
cette équation de lutte contre la Violence, dès la racine.
Au-delà des actions à mettre en place autour de la Jeunesse, je suis convaincue
qu’il y a nécessité à les impliquer dans les processus les concernant. Faisons
leur confiance, écoutons leurs inquiétudes, leurs colères, leurs espoirs.
Responsabilisons-les, accompagnons-les véritablement à chaque étape de leur
vie. Je crois fortement par exemple, au dispositif 1 Jeune – 1 Solution et au
SNU pour recréer le lien social et, ainsi, retrouver une Société apaisée.
Les solutions existent déjà. Il faut simplement se donner les moyens de les
[faire] appliquer, dès à présent. Car les résultats ne porteront leurs fruits
que dans quelques années…
- Je crois profondément au triptyque suivant : prévention- peines alternatives-réinsertion. Toutes les mesures pour prévenir la Violence l’empêchent, par essence, de se développer. C’est réellement un axe sur lequel les politiques publiques doivent se concentrer et pour lequel je m’engage depuis le début de mon mandat. Lorsqu’une violence est présente, il doit y avoir une sanction, adaptée à l’infraction. D’autres peines que l’enfermement existent, telles que le bracelet électronique, ou le Travail d’Intérêt Général, auxquels je crois beaucoup. Il faut permettre à l’individu qui a enfreint les règles de la Société de comprendre le sens de ses actes, afin qu’il puisse, lorsque cela est possible, réapprendre à faire Société. La prison est nécessaire, je le crois, mais doit être l’ultime recours, notamment pour les crimes de sang et les atteintes à la personne ; ou encore lorsqu’une personne représente une menace constante et flagrante pour la Société. Enfermer une personne n’est pas un acte anodin : c’est un acte fort, qui a des conséquences sur l’individu que l’on incarcère, et c’est un symbole important pour la Sécurité de nos concitoyens. Il est alors indispensable de mettre en place les moyens humains et financiers pour que cette sanction extrême s’applique dans la dignité. La peine de prison, pour qu’elle soit utile, doit permettre la réinsertion effective après la peine (logement, emploi…). Cela évitera d’autant la récidive.
- Face à la montée de la violence et au besoin de Sécurité de nos concitoyens, face à la nécessité de contraindre et d’écarter des individus dangereux, face à une délinquance urbaine galopante, face encore à la nécessité de détenir dans des conditions dignes, nous n’avons pas le choix que d’accueillir des établissements pénitentiaires supplémentaires. C’est d‘ailleurs un leitmotiv dans certains programmes politiques.
Frédéric Petit (député)
- François Bayrou disait « si on pense pareil c’est qu’on a fini de penser ». Donc, il y a un dissensus dans la démocratie et nous, nous sommes dans une réflexion où le dissensus se gère sans se taper dessus, d’une part. Et, se gère sans qu’il y ait un qui décide pour tous les autres.
- [Rapport annuel de l’Union européenne sur l’état de droit] Que vérifie ce texte ? Première chose que vérifie la commission dans chaque pays : la séparation des pouvoirs. C’est fondamental. Quand, en face de notre ministre, monsieur Beaune, qui s’adressait à la représentante de la révolte des femmes en Pologne, elle a dit « vous savez, si vous nous aider, donnez-nous la séparation des pouvoirs, l’état de droit. Après, nous, les femmes, on s’en occupe. Et les femmes polonaises, faites-nous confiance, on est capables de s’occuper de nous-mêmes. (…) L’histoire et ses mentalités peuvent rester différents. Je conçois tout à fait que vivre en Pologne, le rapport à la nation, à l’histoire, le rapport à la religion, à l’histoire européenne en Hongrie, par exemple peuvent être différents selon les générations. De la même manière qu’il y ait des différences entre un breton et un corse. Ça, ce n'est pas un problème. Ce que nous devons avoir en commun et qui poserait un problème si ce n’était pas respecté, c’est un socle de manière de gérer nos dissensus qui doit être le même en terme de territoire, en terme d’organisation des pouvoirs. Ça, ça doit être le même.
- [Biélorussie] En 1992 est élu quelqu’un contre la mafia, Alexandre Loukachenko, qui se présente, est élu démocratiquement. Il est toujours là et petit à petit, a mal tourné et est devenu un pouvoir extrêmement autoritaire. Avant les élections de l’an dernier, il y a des opposants qui s’étaient modernisés et s’étaient mis à le menacer grandement car il était de plus en plus difficile de cacher le fait qu’il n’avait plus le soutien de son peuple. Il y a ce problème aujourd’hui, avec des prisons violentes, des prisons où il y a manifestement des gens qui disparaissent. Des gens ont disparu, on le sait. Ce qu’il se passe au Bélarus aujourd’hui, ça nous concerne. Pas comme ce qu’il se passe à Bucarest mais, ça nous concerne en tant que voisins. Il faut que dans notre voisinage proche, nous ayons des rapports apaisés, des rapports de confiance qu’aujourd’hui nous ne pouvons pas avoir. Et ça, c’est notre problème. Ce qu’il se passe en ce moment là-bas, nous ne pouvons pas l’admettre. Pas uniquement pour des raisons humanitaires, comme nulle part ailleurs dans le monde, mais également pour des raisons d’intérêt et de protection. Si la maison de votre voisin brûle, ce n’est pas pareil que si elle brûle de l’autre côté de la ville.
Nicolas Turquois (député)
- Ce que l’on constate c’est que la multiplicité des régimes
de retraites porte à confusion. Ils sont pointés du doigt, l’année dernière au
moment du grand débat sur les retraites, car ces régimes, ce système de
retraite est conçu de tel sorte qu’il impacte les personnes les plus faibles.
Quelles sont ces personnes ? Ce sont des gens qui ont eu des périodes
dites hachées, c’est-à-dire qui ont pu changer de travail plusieurs fois,
connaître des périodes de chômage, des congés de maternité, un salaire faible
qui entraîne une faible cotisation ou encore certains dispositifs mis en place
qui font que l’on peut payer moins ? Ces personnes se prennent les
imperfections du système des retraites en pleine face et c’est quelque chose
qu’il faut absolument corriger. Pour ce faire, nous avons proposé
d’effectuer un travail de sensibilisation envers les futurs retraités, qui sont
donc les actifs actuels, pour que dès 45 ans ils puissent obtenir un
« entretien retraite ». Qu’est-ce que c’est ? C’est un entretien
pour faire le bilan de leur vie professionnelle et de leur profil pour leur
indiquer vers quel type de retraite cela va les mener. Le travail d’information
est primordial.
Ensuite, si on veut rehausser les petites retraites des futurs retraités, à au
moins 85% du smic, pour les futurs retraités, cela coûterait entre 10 et 20
millions d’euros dès la mise en œuvre pour se chiffrer à environ 2 milliards
d’ici à 2040. Par contre, si on veut augmenter les petites retraites actuelles
à 85% du smic, là, il faudrait chiffrer l’investissement direct à 2 milliards
environ. En somme, si on a une approche de flux envers les futurs retraités, la
dépense augmenterait dans 20 ans. Si on est dans une approche de stock envers
les retraités actuels, il faudrait dépenser les 2 milliards dès mise en
œuvre.
- [Retraite] Les pensionnés les plus modestes sont des victimes collatérales d’un système complexe. Il ne permet pas à tout le monde de s’en sortir décemment. Sans compter que beaucoup d’actifs ne comprennent tout simplement pas le fonctionnement de la machine. Il y a énormément de règles et de choses à savoir, ce n’est pas évident pour tout le monde. On peut s’y perdre. Je suis donc favorable à une réforme du système des retraites qui, justement, permettra aux retraites modestes de percevoir plus.
● UDI
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes
et se considèrent de droite ne sont pas retranscrits]
Jean-Christophe Lagarde (président)
- Nous commémorons la création du Conseil National de la Résistance, large rassemblement autour du Général de Gaulle de leaders de tous horizons avec un objectif commun : résister et reconstruire un pays meilleur. L'esprit du CNR doit nous inspirer encore et toujours.
- Il faut protéger les maires, les forces de l’ordre et les fonctionnaires municipaux contre toutes les violences à l’autorité publique. Si un citoyen veut contester les règles, il a y un moyen : le vote démocratique. La violence impunie, jamais !
► Autres
● Organisations
centristes
♦ Renaissance
(Députés français du groupe centriste Renew Europe au Parlement européen)
Nathalie Loiseau
- Certains disaient du plan de relance européen dont la France
a été à l’initiative:
- jamais l’Allemagne n’en voudra
- jamais les pays frugaux n’accepteront
- jamais les Parlements hongrois ou polonais ne le ratifieront.
Oui il a fallu du temps et de l’énergie mais c’est fait. L’Union européenne
avance dans les crises.
- Au moment où le Président Emmanuel Macron se rend à Kigali, j’appelle tous les responsables politiques français à la décence : l’heure n’est pas à la polémique. Nous sommes dans le temps du recueillement à la mémoire des 800 000 victimes du génocide des Tutsi au Rwanda.
- Des emplois hautement qualifiés qui quittent Londres pour l’Union européenne, un commerce extérieur qui plonge, le Royaume-Uni affronte les conséquences inévitables d’une catastrophe qui aurait pu être évitée, le Brexit.
- Il y en a qui ne perdent pas le Nord, ou plutôt leur alignement sur Moscou. Thierry Mariani, en campagne en PACA, trouve encore le temps de promouvoir le vaccin Sputnik V, dont 2/3 des Russes ne veulent pas et dont le labo n’a toujours pas communiqué toutes les données. Le tout en compagnie d’une antivax pas si hostile aux vaccins lorsqu’ils viennent de Russie. Étonnant, non ?
- La libération du Président et du Premier ministre maliens était nécessaire mais elle n’est pas suffisante. C’est un retour plein et entier à la transition politique qui est attendu, sans délai.
- [Biélorussie] Alexandre Loukachenko n’est pas un président, c’est un dictateur et un hors-la-loi. L’UE demande la libération de Roman Protassevitch et de Sofia Sapega.
- [Syrie] Un simulacre d’élection dans un pays martyrisé. Qui Bachar Al-Assad espère-t-il tromper?
Marie-Pierre Vedrenne
Ma visite à Kigali en novembre 2019 m'avait profondément marquée. J'y avais saisi la profondeur des liens entre nos deux pays, l'importance des les renforcer et la place de la mémoire du génocide de 1994 Merci à Emmanuel Macron pour son discours au Rwanda.
● Personnalités
centristes
Jean-Pierre Raffarin (ancien premier ministre)
La tension justice- police est un sujet grave mais pas un sujet neuf. Qu’on se souvienne des amabilités que s’adressaient Simone Veil et Charles Pasqua, par voie postale! La mémoire c’est utile en politique.
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