Jean-Christophe Lagarde |
Alors qu’il est crédité entre 0 et 2% des intentions de vote dans les sondages, Jean-Christophe Lagarde estime toujours qu’il peut être candidat à l’élection présidentielle.
Le président de l’UDI affirme ainsi au Figaro que puisque «nous avons porté notre projet européen en 2019. Il n’y a aucune raison que nous ne portions pas notre projet national en 2022».
Et lors du congrès de son parti qui s'est tenu aujourd'hui et où il a été réélu à sa tête, il a déclaré, «comme nous l'avons fait en 2019, je souhaite que nous fassions le même choix pour l'année 2022».
Ce qu’il oublie de mentionner, c’est qu’à l’occasion des européennes, son parti – qui se présentait pour le première fois sous ses propres couleurs depuis sa fondation en 2012 – a pris une claque en n’obtenant que 2,5% des voix ainsi qu’aucun député et n’a pas été remboursé de ses frais de campagne, ce qui a plombé ses comptes.
Bien entendu, la volonté que la formation centriste ait un candidat à la présidentielle est non seulement légitime mais indispensable sous le régime de la V° République où cette élection vampirise le débat politique et permet de pouvoir avoir une exposition médiatique importante pour se faire connaitre des Français et leur présenter un programme de gouvernement.
Mais, en 2012, le fondateur de l’UDI, Jean-Louis Borloo avait refusé de se présenter (et avait fondé l’UDI qui était alors une confédération pour les législatives) et en 2017, Jean-Christophe Lagarde, de peur de se prendre un bouillon puis de ne pas pouvoir faire des alliances électorales pour les législatives avec LR qui lui aurait reproché une candidature de diversion qui aurait pris des voix à François Fillon, fit de même alors qu’il avait promis à ses militants que son parti serait présent à la présidentielle (c’était même une promesse de sa campagne de réélection à la tête de l’UDI).
Dès lors, doit-on prendre au sérieux ses propos ou les analyser comme une volonté de monnayer son soutien (son score, si petit qu’il soit, pourrait aider un candidat à se qualifier pour le second tour)?
Il est trop tôt pour le dire.
On sait l’ambition politique de Jean-Christophe Lagarde et son souhait d’être une des figures importantes du paysage français en la matière.
Mais on sait aussi qu’il n’a jamais eu les moyens de cette ambition et que les sondages lui disent qu’il ne les aura pas encore cette fois-ci.
Et puis, il n’a certainement pas oublié qu’en 2012, il avait raillé Hervé Morin, son pire ennemi alors dans la sphère centriste, qui avait décidé de se présenter et qui ne recueillait alors… qu’1% des intentions de vote dans les sondages.
Voilà une raison qui sans doute le fera hésiter à y aller si les sondages le concernant restent ce qu’ils sont pour ne pas être l’arroseur arrosé.
Loin de moi l'idée de dire, en effet, que ce serait une candidature illégitime dans l'absolu. Reste qu'il s'agit de la présidentielle et qu'il faudrait peut-être qu'un candidat UDI s'assure de pouvoir faire au moins 5% pour se lancer... Cependant, dans le contexte politique actuel, chaque nouvelle candidature peut éventuellement avoir pour effet collatéral d'empêcher à un candidat mobilisant un nombre plus important d'électeurs, de se qualifier. Alors que le score d'intentions de Le Pen reste hélas toujours aussi haut, cela peut représenter un risque important.
RépondreSupprimerÉtant bayrouiste je trouverais bien ironique que les mêmes qui par le passé ont contribué à entraver les chances de candidatures centristes et indépendantes, veuillent candidater désormais, surtout dans ce contexte...
Je partage votre analyse. Je suis d'accord sur votre dernière phrase. C'est un peu l'Hopital qui se fout de la charité...
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