Après la cinglant échec lors des élections municipales de Madrid qui se sont déroulées le 4 mai, où il est passé de 19,5% des voix à 3,6% et de 26 sièges à aucun, le parti centriste Ciudadanos a tweeté un lapidaire: «nous allons relancer le centre politique».
Et d’annoncer par la voix de sa présidente, Inès Arrimladas, qu’il entreprenait «un processus participatif qui sera reflété dans une convention politique en juillet».
Selon elle, «l'Espagne est un meilleur pays avec des centristes et nous avons le devoir de recentrer la politique sur des idées et des propositions» en ajoutant que «la campagne de Madrid s'est davantage concentrée sur les insultes et notre responsabilité est de lutter contre la polarisation».
Pour tenter une relance du «centre libéral espagnol», celle-ci a nommé «deux personnes d'une énorme stature professionnelle et humaine», Edmundo Bal – le candidat malheureux à la mairie de la capitale – et Daniel Perez, en qualité de secrétaires généraux adjoints, «deux piliers fondamentaux» pour l’aider dans sa tâche.
Il faut dire que les défaites électorales se succèdent pour Ciudadanos depuis les législatives de 2019 où la formation avait perdu 47 de ses 57 députés et vu son fondateur, Albert Rivera, se retirer de la vie politique alors même que peu de temps auparavant elle était donnée gagnante dans les sondages…
Cette chute impressionnante est en partie due à la mauvaise gestion du message politique de Ciudadanos qui apparaissait plus comme un frein à la sortie de la crise politique espagnole qui bloquait le pays et imposait des législatives à répétition, qu’une alternative.
En outre, la radicalisation du paysage politique où l’extrême-gauche et l’extrême-droite réalisent désormais des scores importants n’a pas profité aux centristes, les conservateurs du PP (Parti populaire) et les socialistes du PSOE (Parti socialiste ouvrier espagnol) préférant se tourner vers ces extrêmes plutôt que vers le Centre pour gouverner.
Ce qui a d’ailleurs amené Ciudadanos à rompre des alliances comme celle qui existait à Madrid avec le PP, ce dernier ayant entamé un virage droitier et populiste avec sa nouvelle égérie, Isabel Diaz Ayuso, qui a remporté l’élection avec 44,7% et que le parti fasciste Vox a décidé de soutenir à la mairie.
La question est de savoir s’il existe encore un espace pour un parti centriste, sachant qu’avant l’émergence de Ciudadanos, de petits partis centristes végétaient depuis près de trente ans à l’ombre de la Droite et de la Gauche.
Pour autant, les centristes de Ciudadanos n’ont pas l’intention de se saborder et ils continueront à travailler pour le «projet centriste d'harmonie», comme l’a expliqué Edmundo Bal qui a assuré que le parti serait présent lors des élections de 2023 dans la région madrilène pour «revenir au gouvernement (…) avec des propositions, toujours avec harmonie et un message d'unité», ajoutant que «nous ne tomberons pas dans la confrontation et la polarisation là où d'autres veulent nous emmener».
Reste que le challenge sera tout sauf simple.
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