Emmanuel Macron |
A l’occasion du lancement à Strasbourg, de la Conférence sur l’avenir sur l’Europe, le 9 mai, Journée de l’Europe, Emmanuel Macron a prononcé un discours volontariste (voir ci-dessous) où il a plaidé pour une démocratie européenne qui soit maîtresse de son destin.
Selon lui, l’Union européenne doit inventer son avenir pour les dix à quinze ans grâce à cette grande consultation où tous les Européens peuvent participer notamment par le biais d’un site web dédié, futureu.europa.eu, ainsi que lors d’événements qui seront organisés au cours de cette année, le tout faisant l’objet d’un rapport où seront reprises les principales propositions pour qu’elles soient mises en œuvre.
Comme le slogan de ce site, le président de la république a affirmé que l’avenir est entre les mains des Européens eux-mêmes.
Il veut que cet réflexion sur ce futur commun permette à l’UE de devenir un vrai acteur de la mondialisation en étant une puissance autonome qui puisse faire face aux ambitions des Etats-Unis et de la Chine ainsi qu’aux menaces qui pèsent sur son modèle démocratique.
► Discours d’Emmanuel Macron à l’occasion du lancement de la Conférence sur l’avenir de l’Europe
(…) Être ensemble ici à Strasbourg aujourd'hui, en ce 9 mai
[Journée de l’Europe] dit beaucoup de ce que nous sommes et ce que nous avons
au fond travaillé à être depuis 71 ans, et nous avons revu à travers ces
archives les moments fondateurs.
Strasbourg, en effet, c'est la ville de la réconciliation, c'est le symbole
vivant de cette Europe qui a refusé la guerre pour construire la paix, qui a
remplacé l'occupation par la coopération, qui a ôté l'inquiétude du regard vers
la frontière pour lui insuffler la confiance et l'amitié. C'est cela l'histoire
de Strasbourg, du Parlement ici même. Oui, Strasbourg, capitale de l'Europe,
est un symbole et nous ne construisons pas d'imaginaire européen, de sentiment
d'appartenance commune, sans symboles. Strasbourg est le foyer de ce que
l'Europe a pensé et voulu pour elle-même, dans son rayonnement démocratique et
ses valeurs. Et ici, on ne commémore pas simplement le passé. On s'en inspire
chaque jour pour bâtir l'avenir. C'est ici que bat le cœur de la démocratie
européenne, du Conseil de l'Europe au Parlement européen, c'est-à-dire les
valeurs qui nous réunissent et qui ne sont pas une faiblesse même si certains
veulent les attaquer, qui sont notre force et notre identité.(…) Alors, cet
élan fondateur, cette chronique des temps que nous venons de parcourir
rapidement ensemble, doivent nous conduire, au fond, à ne pas nous habituer à
la situation présente et aux faiblesses qui apparaissent, mais au contraire à
rester d'ardents optimistes et d'ardents ambitieux. Je pense que c'est notre
devoir. Notre Union a besoin d'une nouvelle respiration démocratique et c'est
tout le sens de la Conférence sur l'avenir de l'Europe que nous lançons
aujourd'hui, ensemble. Nous la lançons dans un contexte inédit : celui de cette
pandémie qui nous frappe depuis plus d'un an, partout dans le monde, mais tout
particulièrement en Europe. Lorsque ces grandes crises arrivent - et notre
passé est jalonné par de tels rendez-vous - il y a toujours des doutes
profonds, existentiels, civilisationnels qui s'installent. Nous les voyons
d'ailleurs aujourd'hui sous nos yeux, qui viennent en quelque sorte remettre en
cause ce que nous sommes, voudraient faire passer par pertes et profits tout ce
que nous avons bâti. C'est ça le risque aujourd'hui, celui de l'impatience, de
la lassitude, d'une forme de dépression qui se serait installée, de confusion
des esprits où d'un seul coup, tout se dissout.
J'entends déjà ce procès de l'Europe fait chaque matin, cette espèce de
défaitisme ambiant qui consiste à dire : « L'Europe, regardez, n'est pas au
rendez-vous. Nous n'y sommes pas ».
Je leur réponds qu'au contraire, dans cette crise, c'est un modèle européen qui
s'est affirmé, mais également des pistes de progression, des défis qui nous ont
été justement opposés. Ce modèle, notre identité profonde, c'est ce qui nous a
fait tenir durant cette crise et je veux, en commençant, au fond, en ouvrant
cette conférence, alors que nous allons parler des décennies à venir le
rappeler. Si nous avons résisté ensemble à cette pandémie, c'est parce que
depuis 71 ans, nous avons ensemble construit ce qui n'était absolument pas une
évidence. Nous avons d'abord résisté par notre modèle de protection sociale,
par une Europe de la solidarité, et elle est le fruit d'un modèle à la fois
productif et social, d'une Europe de la compétitivité, de la production, de la
force économique, mais qui a toujours pensé ces solidarités dès le début :
solidarité régionale, territoriale, solidarité dans nos sociétés par des
politiques ambitieuses.
Regardez bien cette pandémie : nulle part ailleurs dans le monde, nous n'avons
autant privilégié les vies et nous devons nous en féliciter. Mais tant de
continents ont sacrifié des vies pour simplement préserver l'économie parce
qu'ils n'avaient pas de choix possible, pas d'autre choix à faire. Nous avons
fait ce choix en Europe de la solidarité et de l'humanisme. Mais surtout en le
faisant, nous avons accompagné tous nos acteurs, nous avons renforcé nos
systèmes de santé et nous l'avons financé. Nous avons ensemble accompagné nos
commerçants, nos artisans, nos travailleurs indépendants, nos industriels et
tous les secteurs qui étaient les plus touchés. Nous devons être fiers de cela.
Est-ce que ces choix étaient évidents ? Je vous le disais, les pays pauvres,
touchés très fortement ou même des continents aux revenus intermédiaires ont
été obligés de sacrifier beaucoup de vies simplement pour préserver l'activité
économique et sociale, sans quoi les crises auraient fait encore sans doute
plus de victimes. D'autres pays ont sacrifié beaucoup de leur activité
économique parce qu'ils n'ont pas le même modèle de solidarité. Je pense à nos
amis, nos alliés d'Amérique. Nous avons ce modèle-là, c'est une force. Elle
fait que nous avons ensemble résisté. Nous avons aussi ensemble eu une réponse
rapide, instruits par la crise d'il y a 10 ans : réponse monétaire immédiate,
une réponse budgétaire rapide avec le plan de relance européen de juillet
dernier et nous avons ensemble bâti une campagne de vaccination et je veux
remercier le travail de la Commission européenne et sa présidente en la
matière. Nous n'avions pas cette compétence communautaire au début de la crise.
Nous nous sommes organisés, nous l'avons fait. Nous avons produit, nous sommes
en train de vacciner à marche forcée et nous y arriverons. Alors oui, la
coopération européenne a sauvé et sauve des vies et c'est une force. Oui, ce
modèle de solidarité est celui qui nous a fait dès le début de la crise, porter
cette foi de la solidarité en proposant l'initiative ACT-A à nos partenaires
africains, en ayant une solidarité vaccinale avec nos voisins des Balkans et en
continuant à bâtir cette solidarité et nous sommes heureux et je me félicite
que là aussi, nos alliés des États-Unis d'Amérique nous rejoignent sur cette
voie pour nous accompagner dans cet effort, celui de l'ouverture, de
l'exportation des doses, du don de doses, du transfert de technologie pour
produire davantage de vaccins et surtout pour en envoyer à toutes celles et
ceux qui ont besoin. Cette coopération, cet esprit de solidarité, est plus
grand que nous. C'est celui aussi qui doit nous conduire, avec notre voisinage,
et en particulier l'Afrique, à bâtir la décennie qui vient.
Notre deuxième grande force qui s'est encore révélée durant cette crise - mais
je crois qu'on ne le rappelle jamais assez - c'est la démocratie. Elle
appartient à notre identité et elle est malgré tout, insidieusement, de plus en
plus contestée, contestée au nom d'une prétendue efficacité. J'entends comme
vous, les voix de toutes celles et ceux qui nous expliquent qu’au fond des
régimes autoritaires seraient plus efficaces face aux crises, que ça irait plus
vite. Ce serait sans doute, au fond, ce que nos concitoyens attendent. C'est
sûr : si nous oublions les véritables conséquences des régimes autoritaires,
les privations de liberté, les séquestrations d'opposants politiques,
l'enfermement des journalistes ou des universitaires, on peut penser que c'est
agréable quand ça n'est que théorique. Ils ont oublié la morsure du temps et de
l'Histoire, ceux-là qui défendent cette voie. Mais nous devons nous féliciter
d'avoir continué à débattre, à mener dans toutes nos démocraties, partout en
Europe, le débat démocratique, la critique, la contestation, les querelles, le
contrôle parlementaire et judiciaire, c'est ce qui nous définit et c'est ce qui
aussi nous rend plus efficaces, car c'est ce qui permet la critique
démocratique et sereine.
Ce modèle productif, solidaire, démocratique, c'est notre identité européenne.
Ce modèle, c'est l'attachement à la préservation de l'environnement et du
climat et nous avons poursuivi cette ambition durant la crise avec le Green
Deal. C'est la juste régulation des plateformes numériques et la protection de
la vie privée. C'est le respect du droit et des libertés. Strasbourg en est là
aussi, ô combien le symbole. Ces combats, nous les avons poursuivis durant la
pandémie. C'est un modèle basé sur un système économique et social qui a montré
sa solidité là aussi durant la crise, et nous l'avons encore renforcé hier et
avant-hier à Porto, pour l'adapter aux transitions vertes et numériques, et là
aussi, apporter de nouvelles protections à nos travailleurs et permettre une
croissance, une création d'emplois, qui soient synonymes de lutte contre
l'exclusion et la pauvreté, de promotion de l'égalité entre les femmes et les
hommes, du respect des droits fondamentaux de tous les travailleurs dans
l'ensemble des chaînes de valeur. C'est ça notre modèle et je veux ici le
rappeler avant qu'on réfléchisse aux 10 ans qui viennent, parce que on ne doit
jamais le laisser être fragilisé. C'est un trésor de conquête à travers les
temps, parce qu'il n'avait rien de spontané.
Alors oui, cette crise, elle a aussi révélé des faiblesses et je pense que
cette Conférence sur l'avenir de l'Europe doit nous aider à y répondre et je
pense que les attentes que nous sommes légitimement en droit de nourrir, elles
doivent s'inspirer des leçons de la crise. D'abord, nous avons compris que la
solidarité allait de pair avec la souveraineté. On ne peut pas avoir un modèle
solidaire, on ne peut pas être juste, on ne peut pas être au secours des plus
fragiles de nos sociétés si on ne produit pas et si on ne décide pas de
défendre la souveraineté de notre espace. Nous nous sommes divisés au début de
cette crise un temps pour acheter des masques, parfois pour fermer nos
frontières, même pour la relance. On s'est divisé à chaque fois que nous étions
dépendants. A chaque fois que nous étions confrontés à un risque dont la
réponse n'était pas dans nos mains. Nous avons réalisé que la souveraineté,
c'est aussi la capacité à produire aujourd'hui et demain. Donc je ne crois pas
que nous aurons une Europe qui puisse être à la hauteur de son histoire et de
ses valeurs si elle ne prend pas plus conscience que dans les années 80, 90 et
2000, du fait que nous ne sommes pas simplement un grand marché de consommateurs
ouvert à tous les vents. Nous le sommes aussi, mais nous devons redevenir des
producteurs. Nous devons redevenir une communauté de grands chercheurs, de
grands créateurs, de grands artistes, de grands industriels. Parce que
produire, créer sur notre sol, c’est garantir notre souveraineté, la protection
de notre modèle, de nos valeurs. Cette souveraineté culturelle, académique,
industrielle, de recherche, est absolument essentielle. La bâtir, c'est parfois
aller reconquérir des choses que nous avions laissées partir, c'est identifier
nos dépendances stratégiques et y répondre par des alliances industrielles
européennes, comme nous avons commencé à le faire, là aussi, sur les batteries
et l'hydrogène, les semi-conducteurs, le cloud. C'est réussir ce que nous avons
en quelques mois su relever, devenir les premiers producteurs de vaccins au
monde, mais nous devons aller bien au-delà parce qu'à chaque fois qu'il y a de
la dépendance extérieure, il y a de la division européenne.
Nous avons aussi appris durant cette crise, deuxième leçon, que notre Europe
était incomplète. Quand l'Europe a la capacité d'agir, elle agit, dès lors que
la volonté politique l'anime. Dès mars 2020, je le disais, une Banque centrale
européenne à la hauteur, ensuite, une suspension pragmatique de nos règles
budgétaires et de concurrence qui a permis de quoi qu'il en coûte, notre
volonté de relance. Mais dans nombre de domaines, l'Union européenne n'a pas
les mêmes compétences ou les mêmes moyens. Il y a un an, elle était si démunie
en matière de santé. Je pense qu'elle l'est encore trop aujourd'hui. Cette
faiblesse, elle a expliqué nos difficultés à nous coordonner. Il nous faut là
aussi en tirer toutes les leçons. Face à des grands chocs comme les pandémies,
nous devons renforcer nos capacités communes, car c'est au niveau européen que
la réponse est pertinente.
Enfin, nous avons constaté parfois que l'Europe n'allait pas assez vite et
peut-être n'avait pas assez d'ambition. Il y a trois ans, dans ce même
hémicycle, je vous disais ma conviction que face à l'autoritarisme, la seule
réponse qui vaille était l'autorité de la démocratie. Cette autorité, elle ne
se gagne que par l'efficacité et la vitesse. Notre démocratie européenne est
une démocratie de compromis, d'équilibre, ce qui est une vertu que nous devons
protéger comme un trésor, parce qu'elle évite toute hégémonie. Mais c'est aussi
une faiblesse quand elle s'étouffe dans ses propres procédures. Il n'y a aucune
fatalité en la matière. Simplement, nous devons là aussi retrouver de l'efficacité
et de l'ambition. Pouvoir face à des crises, des adversités, décider plus vite
et surtout décider plus fort. Je regarde les chiffres de nombre de nos
programmes encore de recherche, d'investissement sur des sujets industriels
d'avenir. Quand je les compare aux Chinois ou aux Américains, nous ne sommes
pas encore au rendez-vous de cette ambition, et nous prenons parfois trop de
longs mois à arriver au bout de décisions d'investissements qui sont 5 ou 10
fois moins importantes que ne le sont nos amis américains. En d'autres termes :
je me félicite que les États-Unis d'Amérique s'inspirent de l'Europe pour
devenir plus solidaires dans leur société ou à l'étranger. Je souhaite
ardemment que nous, Européens, nous inspirions des Américains pour retrouver le
goût de l'avenir et de la vitesse. Investir massivement et aller vite dans ces
investissements. Donc nous devons en la matière, réussir à aller plus vite et
savoir sur les sujets essentiels, retrouver de la force et de la vitesse.
Cette crise, enfin, a touché au plus intime de nos vies. Elle a rétréci nos
horizons, bridé nos aspirations, imposé des frontières à nos déplacements, à
nos rêves. Je vois beaucoup de visages de jeunes Européennes et de jeunes
Européens défiler devant mes yeux. Je vois nos artistes qui ont beaucoup
souffert de cette crise parce qu'ils ont été privés de leurs salles, privés du
contact avec le public. Il n'y a pas de fatalité et je pense que le moment
auquel nous lançons cette Conférence est essentiel parce que c'est celui où nous
devons retrouver, réemprunter le chemin de l'avenir.
C'est de cela qu'il s'agit, avec la Conférence sur l'avenir de l'Europe : de
retrouver une respiration démocratique collective. Elle doit s'inspirer de ces
quelques leçons qui ne sont pas exhaustives que j'ai voulu tirer, mais aussi
d'une méthode, de la capacité à retrouver des perspectives de long terme et de
forger cette vision commune.
(…) Il y aura donc un an de débats, un an de débats ouverts à tous, aux
institutions, au Parlement, aux partenaires sociaux - je sais combien
ardemment, ils souhaitent être parties prenantes de ces débats - aux groupes de
réflexion, à tous les citoyens du niveau européen, à l'échelon local de la
plateforme en ligne disponible dans chaque langue, au panel de citoyens. Ce
sera un exercice inédit : prendre le pouls du continent et envisager notre
avenir. En France, nous organiserons dès le début de l'automne des débats
citoyens dans chaque région et j'ai demandé à tous les membres du Gouvernement
de s'y impliquer.
Nous devons prendre un engagement collectif aujourd'hui. Dès mars 2022, quand
la synthèse des contributions et des débats sera établie, nous, responsables
politiques des différents États membres, du Parlement européen, de la
Commission, devrons en tenir compte pour réformer l'Europe. J'en prends
l'engagement au nom de la présidence française du Conseil de l'Union européenne
au premier semestre 2022, que les travaux de la Conférence, largement
justement, nourriront, et nous aurons pour cela besoin de l'engagement de
tous.
Cette Conférence, nous la devons à notre jeunesse, c'est à elle qu'on a demandé
les efforts les plus cruels, les plus difficiles durant cette crise, et c'est
pour elle que nous bâtissons ce nouveau temps de l'Europe. Parce que si j'ai pu
parler de toutes ces valeurs et de tous nos succès, c'est parce que nous avons
le privilège d'avoir des aînés qui ont mené des luttes parfois dangereuses et
terribles durant de longues années.
Alors, pour notre jeunesse, là aussi, nous devons avoir une Conférence qui lui
donne toute sa place. En France, nous lançons aujourd'hui une large
consultation en ligne qui permettra à au moins 50 000 jeunes de faire valoir
leurs priorités, leurs critiques, leurs idées, leurs rêves pour l'Europe. Je
souhaite ainsi que dès cet automne, nous prenions des initiatives nouvelles
pour les jeunes, là aussi concrètes et entre nous. Soutenir les étudiants qui
reprennent leur cursus, ou entrent sur le marché du travail. Aider tous ceux
qui veulent se lancer dans une aventure entrepreneuriale. Permettre à chacun de
vivre une expérience dans un autre pays européen grâce à la Commission
européenne, à la Banque européenne d'investissement, par des moyens nationaux
supplémentaires de relance. Voilà pour la méthode et pour le fond, ce sera à
vous de l'écrire. Je souhaite que cette Conférence, en tout cas, sonne l'heure
du retour des grands projets, des grandes ambitions, des grands rêves.
Quelle Europe voulons-nous dans 10 ans ? Dans 15 ans ? Quelles frontières pour
celle-ci ? Quelles nouvelles institutions ? Quels grands projets culturels
lancer en commun ? Comment faire de notre Europe le leader de la réduction des
émissions et, je l'espère, d'une neutralité carbone obtenue encore plus vite ?
Comment bâtir cette Europe de l'éducation, de la recherche encore plus forte ?
Des nouvelles frontières dans l'espace comme dans nos océans ? Comment réussir,
au fond, à écrire nos nouvelles légendes?
Un poète français qui a été un peu oublié ces dernières années, Patrice de La
Tour du Pin avait cette phrase : « Tous les pays qui n'ont plus de légendes
seront condamnés à mourir de froid. » Il en est de même pour notre Europe. Si
nous n'avons plus de légendes, nous mourrons de froid. Nous avons une légende.
Nous venons de la parcourir rapidement. Il nous faut en écrire de nouvelles.
C'est à nous de le faire (…).
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