Bien évidemment, le combat politique est contingent de la situation du moment.
Se positionner face à l’Allemagne (et non aux Allemands) au temps d’Hitler n’est pas la même chose que le faire du temps de Merkel.
La lutte contre l’extrême droite quand celle-ci fait 1% des voix n’a pas la même prégnance que quand elle est à 30%.
Adopter de fortes mesures sociales en cas de crise économique et restreindre certaines libertés en cas de guerre ne veut pas dire que l’on a renoncé à promouvoir la liberté d’entreprendre et celle d’opinion quand aucune urgence ne menace la communauté.
De même pour une crise sanitaire qui peut imposer des mesures ponctuelles pour protéger les populations contre un risque extrême.
Evoluer sur certaines questions parce que la société a évolué (par exemple de pouvoir donner plus de responsabilités à des populations qui sont devenues capables de remplir et gérer certaines tâches) n’est pas en contradiction avec le refus de le faire quand les circonstances ne s’y prêtaient pas.
Oui, le principe de réalité impose l’adaptation continuelle par rapport aux circonstances que celles-ci soient positives ou négatives.
De même, il faut prendre en compte tout ce qui concoure à des évolutions sociétales, soit pour les réguler, soit pour les combattre.
Quant aux mutations longues et profondes, il faut les accompagner pour qu’elles produisent du progrès et non une régression.
En revanche, ce que je réfute c’est l’adaptation des valeurs que l’on porte et que l’on défend à la situation du moment.
Car c’est bien parce que l’on porte des valeurs – humanistes dans mon cas –, qu’on les défend et qu’on ne les galvaude pas ou qu’on les renie au moindre changement, que l’on peut s’adapter à toutes les situations en ne perdant pas de vue les objectifs que l’on poursuit.
Etre pragmatique, porter un idéal pragmatique n’est pas renoncement, bien au contraire mais adaptation de son comportement aux nécessités et réalités du moment tout en gardant sa philosophie de vie et d’action.
Le Centrisme est ce courant de pensée qui, dans une responsabilité sans faille, a toujours décidé de se confronter au réel et pas de le masquer par des constructions idéologiques fumeuses.
Et face à cette réalité incontournable, il a toujours estimé que le pragmatisme devait être une manière de se comporter.
Mais il n’a jamais estimé que celui-ci devait mettre en retrait les valeurs humanistes qu’il porte parce que celles-ci ne peuvent être relatives à une situation donnée.
Elles sont universelles et éternelles.
Ainsi le respect de la dignité humaine ne souffre aucune «pause» ou «restriction».
En outre, rien n’empêche jamais la démocratie républicaine de fonctionner comme l’ont prouvé les Etats-Unis lors de la Guerre de sécession.
En revanche, le Centrisme sait que la marche de l’Humanité n’est pas linéaire et rectiligne, tout comme le progrès, et qu’il faut savoir agir et réagir pour protéger les acquis et ne pas grever les avancées futures.
Valeurs humanistes immuables et principe de réalité ne sont pas opposables, bien au contraire mais les marier constamment nécessite une gouvernance responsable loin des artifices idéologiques et des clientélismes de la Droite et de la Gauche.
Seul le Centrisme, celui du juste équilibre et du respect peut ainsi relever les défis d’une démocratie républicaine quelles que soient les circonstances.
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