La Tunisie et son système politique vont mal, ce qui est malheureusement un constat que l’on peut faire à chaque fois que l’on parle de ce pays qui est le seul à avoir tenu, en partie, les promesses démocratiques du Printemps arabe qu’il initia en 2011, soit il y a dix ans maintenant.
Le problème, c’est une impossibilité de mettre en place des institutions fortes face à un clientélisme ainsi que par la présence d’un parti islamique fort, Ennahdha, dont l’attachement au système démocratique est un faux-semblant.
Le tout sur fond d’une crise économique et sociale qui n’a pas cessé avec la «révolution» de 2011 et le départ de l’autocrate corrompu Ben Ali.
Sans oublier cette myriade de partis qui se créent, disparaissent, s’allient puis s’opposent, fusionnent plus se morcellent dans un total chaos qui fait que l’on ne sait plus quelles sont les idées qu’ils soutiennent quand ils en ont et ne sont pas seulement des soutiens à l’ambition dévorante de telle ou telle personnalité.
C’est le cas dans la mouvance centriste, la vraie, celle qui veut gouverner dans la médéité en s’appuyant sur les valeurs humanistes.
Parce que dans les pays musulmans, existe un autre «centre» revendiqué par les partis islamistes – dont Ennahda – d’être à mi-chemin entre le confessionnalisme et la laïcité…
Toujours est-il que ce vrai espace centriste est en perpétuel (re)composition.
Dernière initiative en date pour le structurer, celle de Mohsen Marzouk, le président du parti Machrouu Tounes qu’il a fondé en 2016 – et ancien secrétaire général de Nidaa Tounes.
Il a présenté un «projet national» qui consiste en la réunification de la famille centriste autour de trois grands principes:
«Premièrement, nous devons nous définir par rapport à un
projet de progrès, pas pour contrer Ennahdha. Si nous sommes contre Ennahdha,
c’est parce qu’il représente un projet international essayant d’arrêter ce
progrès.
Deuxièmement, nous devons nous engager, d’une façon claire et solennelle, de ne
plus gouverner avec Ennahdha. C’est une rupture totale avec Ennahdha, mais
aussi avec les partis de la corruption politique. Tous ceux qui sont impliqués
dans des affaires politiques de corruption ne doivent pas faire partie de ce
projet. Il faut rompre définitivement avec l’extrémisme religieux.
Troisièmement, gérer les ego. L’ego positif est nécessaire pour une vie
politique. Mais pour le gérer nous avons des instruments politiques et
démocratiques, ce sont les primaires. Ce sont les militants de ce projet qui
doivent élire celui qui va représenter ce projet politique »
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