Le paysage centriste belge francophone est un peu compliqué puisque trois partis s’y retrouvent avec des histoires différentes.
Il y a le cdH qui est un parti venu de la démocratie-chrétienne, en pleine introspection depuis plusieurs mois sous la houlette de son président, Maxime Prévot, pour se renouveler ainsi que pour toucher un électorat plus jeune.
A ses côtés, deux partis libéraux sociaux, Défi et le Mouvement réformateur.
Le MR, le plus important et ayant dirigé ces dernières années plusieurs gouvernements, est considéré comme regroupant des centristes et des droitistes mais il fait partie de Renew Europe au Parlement européen, coalition où se retrouvent les partis centristes alors que le cdH considéré comme essentiellement centriste dans sa composition fait partie du PPE (Parti populaire européen) où se retrouvent certaines formations qui se réclament de la démocratie chrétienne mais surtout des partis de droite…
Dans leurs références laïque et libérale, Défi et le MR sont plus proches (ils étaient même alliés autrefois et ont essayé sans succès de le redevenir) mais c’est avec le cdH que Défi s’est rapproché ces derniers temps avec la possibilité, si ce n’est de fusionner, en tout cas de former une alliance.
Celle-ci qui permettrait aux deux formations de retrouver une certaine dynamique, voire même, selon certains observateurs, d’éviter au cdH, de plus en plus affaibli lors de ces vingt dernières années, de disparaître à terme puisque son électorat, localisé essentiellement dans les campagnes, est chrétien et vieillissant.
Une alliance qui aurait du sens électoralement parlant puisque Défi est d’abord implanté dans les zones urbaines (notamment à Bruxelles) tandis que le cdH est présent avant tout dans les zones rurales.
Déjà, Défi et le cdH ont multiplié les initiatives communes au Parlement fédéral et au Parlement de Wallonie-Bruxelles (représentant la communauté française) où ils siègent dans l’opposition.
Maxime Prévot estime d’ailleurs qu’«Il y a de la connivence humaine entre plusieurs de nos mandataires et nos partis ne sont pas très éloignés idéologiquement».
Et d’ajouter que les «éléments de convergence sur les questions socio-économiques sont forts et nombreux»,
Néanmoins, si les deux formations devraient continuer à approfondir leurs relations, une fusion n’est pas à l’ordre du jour.
Elle n’est pas souhaitée par la direction de Défi, certains y étant même hostiles rappelant que le cdH est avant tout un parti confessionnel et en perte de vitesse qui n’apporterait donc pas grand-chose à leur formation, pire qui dénaturerait ses valeurs laïques.
Reste que nécessité faisant loi souvent dans la politique, les deux partis devraient continuer un dialogue pour un parcours commun d’une façon ou d’une autre.
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