Voici une sélection, ce 17 janvier 2021, des derniers propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France.
► Gouvernement
[Nota: dans ce gouvernement, certains membres ne sont pas centristes; nous
retranscrivons cependant leurs propos en rapport avec leur fonction parce
qu’ils font partie selon nos critères d’une équipe qui suit une politique
globalement centriste]
Jean Castex (Premier ministre)
- Partout, je rechercherai le rassemblement et l'unité. Avec France relance, nous travaillons avec tous et pour tous.
- La fibre donne accès au très haut débit mais elle apporte aussi avec elle de la croissance et de l’emploi.
- On ne peut accepter que des territoires n’aient pas accès à la télémédecine (ou simplement au télétravail) faute d’accès au haut débit ! C’est une question d’égalité entre les citoyens. Lutter contre la fracture numérique, c’est lutter contre la fracture territoriale.
- Avec deux-tiers de son territoire couvert en très haut débit, la France est devenu le premier pays d’Europe sur le déploiement de la fibre. Avec France relance nous accélérons le mouvement : 908 millions seront investis pour l’accès au numérique.
- De la prise de rendez-vous à la première injection, c'est toute une chaîne humaine qui est mobilisée pour immuniser les Français contre la covid19. Avec eux, nous mettons et mettrons toutes nos forces dans la réussite de ce programme exceptionnel et inédit de vaccination.
Jean-Yves Le Drian (ministre de l'Europe et des Affaires étrangères)
- [Emeute de Washington] Je suis comme beaucoup de Français, encore marqué par l'effroi provoqué par ces scènes hallucinantes. Personne ne pouvait imaginer assister à cette journée insurrectionnelle à Washington. C'est un paradoxe car la démocratie venait de faire preuve de sa vitalité avec une participation record aux urnes. Et pourtant, ce vote historique a été remis en cause par la diffusion répétée depuis quatre ans de fausses informations qui érodent la démocratie en enfermant une partie de la population dans une réalité parallèle et artificielle, le tout attisé par un chef de l'Etat qui combattait les résultats validés de cette élection. Ceux qui s'étaient enfermés dans une vérité alternative l'ont cru.
- [La démocratie américaine a tenu] et elle s'est même réaffirmée. Parce qu'elle a des anticorps qui se sont manifesté de façon spectaculaire, le droit, la justice et le parlement. Intimement, j'étais persuadé que cette insurrection n'irait pas à son terme. C'est une victoire à la fin de la démocratie, de la raison et de la vérité, car oui, ces mots ont encore un sens. Mais cela nous enseigne qu'il faut rester vigilants. En démocratie, rien n'est jamais acquis. Il faut dans un état de droit mesurer en permanence l'importance des contrepouvoirs.
- [Donald Trump simple parenthèse] Ce serait une erreur d'appréciation, au niveau international et de la relation transatlantique, de se dire qu'on va revenir comme avant. Ce n'est pas le cas. Car les grands défis mondiaux se sont aggravés depuis quatre ans et les nouvelles autorités américaines vont le mesurer. Mais aussi parce que ces dernières années, l'Europe a changé. Elle s'est davantage assumée, elle est devenue davantage majeure en prenant conscience de sa propre puissance. Le moment est donc venu de décliner son agenda de souveraineté et de redéfinir avec les Etats-Unis un partenariat transatlantique plus équilibré. Car il est de l'intérêt des Américains d'avoir avec eux une Europe forte dans une relation saine et confiante où chacun se respecte.
- [Equipe diplomatique de Joe Biden] Cette nouvelle équipe qui se met en place sait à quel point la relation transatlantique, et notre relation, a été, au long de ces quatre dernières années, aléatoire, incertaine, parfois conflictuelle, désordonnée. Elle sait que nous pouvons retrouver une nouvelle sérénité. Nous partageons la même histoire et les mêmes valeurs et nous croyons au multilatéralisme. Mais si nous sommes des amis et des alliés bienveillants, nous sommes aussi exigeants.
- [Relations Etats-Unis-Europe] Le dossier qui empoisonne tout le monde, c'est celui de la surenchère tarifaire et des taxes sur l'acier, le numérique, Airbus et plus singulièrement notre secteur viticole si l'on veut prendre un exemple très important. Si on pouvait rapidement trouver une méthode qui permette de régler ce contentieux avec l'Europe et la France, ce serait un pas en avant. Cela peut prendre du temps mais, en attendant, on peut toujours décréter des moratoires.
- Je crois que la priorité de l'administration Biden sera de vouloir réconcilier le pays avec lui-même mais j'attire l'attention sur les échéances à très court terme qui doivent nous mobiliser, que ce soit sur l'Iran, le climat, la course aux armements ou la crise sanitaire, bien sûr.
- [Iran] Nous avons tenu dans l'Accord de Vienne contre vents et marées. En sortant de cet accord, l'administration Trump a choisi la stratégie qu'il a appelée de la pression maximale contre l'Iran. Le résultat, c'est que cette stratégie n'a fait que renforcer le risque et la menace. Il faut donc enrayer cette mécanique car l'Iran -je le dis clairement- est en train de se doter de la capacité nucléaire. Il y a également une élection présidentielle en Iran à la mi-juin. Il est donc urgent de dire aux Iraniens que cela suffit et de prendre les dispositions pour que l'Iran et les Etats-Unis reviennent dans l'Accord de Vienne. Cela ne suffira pas. Il faudra des discussions difficiles sur la prolifération balistique et les déstabilisations par l'Iran de ses voisins dans la région. Je suis tenu par le secret sur le calendrier de ce genre de dossier, mais il y a urgence.
- Si on ne bouge pas dans les semaines qui viennent, il n'y aura plus aucun outil de régulation des armes nucléaires entre Moscou et Washington. L'accord New Start va devenir caduc et c'est l'équilibre stratégique des deux plus grandes puissances nucléaires au monde qui risque de s'effondrer. On n'a jamais vu cela depuis les années 60. L'Europe est concernée au premier chef. Des initiatives sont à prendre avec les Européens pour que ces enjeux ne se décident pas par-dessus nos têtes.
- [Urgence climatique] La COP 26 de Glasgow est directement liée aux Accords de Paris. Chacun devra afficher ses nouvelles ambitions. L'union européenne a dit qu'elle avait pour nouvel objectif de faire baisser ses émissions de Co2 de 55% d'ici 2030. Mais on attend de la Chine et des Etats-Unis que ces deux plus grands pollueurs se décident d'ici la fin de l'année et suivent l'exemple de l'Europe.
- [Retour des Etats-Unis dans l'OMS] C'est essentiel. Pour renforcer le seul outil mondial qui gère les questions de prévention sanitaire et pour peser de tout de son poids face à la Chine qui veut utiliser l'OMS pour affirmer sa puissance. Mais surtout pour que l'OMS éradique cette pandémie. Tant qu'il y aura la moindre trace de coronavirus dans le monde, personne ne sera à l'abri. Il faudra vacciner tout le monde sinon le monde restera cloisonné.
- [Terrorisme] J'ai le sentiment que l'investissement américain va s'y poursuivre, probablement avec moins d'à-coups et plus de régularité et de lisibilité. En Irak, Daech reste présent avec des risques majeurs et il faut stabiliser la situation sur place avec des moyens militaires mais aussi politiques et économiques. Au Sahel, la coalition que la France anime avec ses partenaires européens et les forces du G5 Sahel continue d'avoir besoin du soutien technique et logistique des Etats-Unis.
- [OTAN] Le sommet des chefs d'Etats en 2021 sera celui de la clarification. En 2020, l'organisation a réfléchi à son avenir en termes de cohésion et de valeurs – et la Turquie fait partie de ce sujet – mais aussi aux nouvelles menaces, ce qui inclue la lutte contre le terrorisme.
- [Chine] Nous sommes disposés à y participer en fonction du contenu. Développer des partenariats pour défendre nos valeurs démocratiques me convient. Mais, sur la Chine, nous ne souhaitons pas établir de logique de bloc contre bloc, même si nous ne mettons pas sur le même plan la Chine, que l'Europe considère à la fois comme un partenaire, un concurrent et un rival systémique, et les Etats-Unis qui sont nos alliés. En tant que démocratie, nous sommes favorables à ce que l'on puisse monter, sujet par sujet, par exemple sur la désinformation ou la régulation du numérique, des coalitions. C'est ainsi que nous avons bâti, avec mon homologue allemand, l'Alliance pour le multilatéralisme. Si les Etats-Unis sont engagés dans une démarche similaire, nous l'accueillons très positivement.
Gérald Darmanin (ministre de l'Intérieur)
- Nos policiers et nos gendarmes ont été une nouvelle fois au rendez-vous pour encadrer les manifestations et interpeller systématiquement ceux qui étaient venus pour casser. 75 personnes interpellées dont 24 à Paris. Total soutien aux 12 policiers et gendarmes blessés.
- Je salue le travail entamé par le culte musulman français qui condamne clairement l’islam politique. C’est une avancée très significative, voulue par Emmanuel Macron, pour tous les musulmans français et donc pour la France.
- Conformément aux instructions du Président de la République et du Premier ministre, nous menons une action déterminée contre le séparatisme islamiste. Parmi les 18 lieux de culte qui étaient particulièrement surveillés à ma demande, 9 ont pu être fermés.
Elisabeth Borne (ministre du Travail, de l'Emploi et de l'Insertion)
On aura une garantie jeune universelle et c'est mieux. Le RSA partait d'une belle idée mais la partie insertion a disparu au fil du temps et ce n'est pas ça qu'on veut.
Jacqueline Gourault (ministre des Territoires et des Relations avec les collectivités territoriales)
570M€ supplémentaire pour le déploiement de la fibre dans nos territoires. Le Gouvernement et les collectivités sont engagés pour que chaque Français puisse disposer d’une bonne connexion internet.
Eric Dupond-Moretti (Garde des Sceaux, ministre de la Justice)
« Tu casses, tu répares. » À Senlis aussi la justice de proximité est une réalité. 5 personnes y ont été embauchées pour permettre un traitement plus rapide des petites infractions qui nuisent à la tranquillité des Français: rodéos urbains, tags, dégradations, dépôts sauvages...
Roselyne Bachelot (ministre de la Culture)
- A l’heure où nous sommes tous très fortement mobilisés pour faire face aux terribles effets de la crise sanitaire sur le monde culturel, il est indispensable de continuer à œuvrer avec détermination et efficacité pour faire avancer les autres combats essentiels que nous avons à mener sur le long terme. L’égalité entre les femmes et les hommes, la lutte contre les discriminations, les violences et le harcèlement sexuel et sexiste constituent bien entendu des priorités de premier plan. Grande cause du quinquennat, l’égalité entre les femmes et les hommes figure au cœur des préoccupations du ministère de la Culture, qui a été le premier à se doter d’un comité consacré à cette question. Vous le savez, puisque j’ai déjà pu l’exprimer par ailleurs, je suis particulièrement attentive au respect de cette exigence fondamentale. Et nous savons, malgré l’ampleur des progrès qui ont été réalisés ces dernières années, que je tiens à saluer, que le monde de la culture est encore beaucoup trop souvent le cadre de situations inacceptables. Les inégalités et les violences auxquelles les femmes doivent faire face sont à présent largement connues, observées, analysées. Je veux d’ailleurs saluer le courage de toutes celles qui osent prendre la parole pour dénoncer publiquement les abus dont elles ont été ou sont les victimes.
- Le rapport que m’a remis la députée Céline Calvez, en septembre dernier, sur la place des femmes dans les médias en période de crise a dressé un diagnostic approfondi de la situation dans la presse comme dans les médias audiovisuels, dont les enseignements vont bien au-delà des seules périodes de crise. Les recommandations formulées dans ce rapport parlementaire alimentent nos discussions avec les représentants du secteur, qui partagent la volonté de faire progresser la parité à la fois parmi les professionnels du secteur et dans les contenus d’information qu’ils produisent et diffusent. Sur les 26 préconisations du rapport, 24 seront mises en œuvre avec l’appui de la ministre chargée de l’Egalité entre les femmes et les hommes, Elisabeth Moreno, en lien avec le CSA et bien évidemment grâce à l’implication des médias eux-mêmes. Ces préconisations contribueront à améliorer, structurellement, la place des femmes dans les médias.
Frédérique Vidal (ministre de l'Enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation)
L'épidémie nous contraint à prendre des mesures de restriction sur l’ensemble de la population. Nous travaillons à faire revenir les étudiants dans les universités. En plus des mesures annoncées par le Premier ministre hier, l'accueil des étudiants par groupe de 10 sera maintenu. Il s'applique pour tous les cycles d'études, y compris le master. Je voudrais vraiment rendre hommage à l’ensemble à des enseignants-chercheurs et enseignants qui font tout leur possible pour que les diplômes ne soient pas dévalorisés, et qui y arrivent dans l’immense majorité des cas.
Elisabeth Moreno (ministre chargée de l'égalité entre les femmes et les hommes, de la diversité et de l'égalité des chances)
- "Tout ce qui est excessif est insignifiant". Non Christian Jacob, les propos d'Olivia Grégoire ne sont pas "imbéciles". Le gouvernement est au travail et résolument déterminé dans un contexte de crise inédit dans notre Histoire. La critique est aisée mais l'art est difficile.
- [Tribune: France plurielle, République unie]
Passion française, l’égalité enflammait le cœur de la France déjà bien avant
que la Révolution ne la porte aux nues.
Inscrite sur les frontons de nos édifices publics, placée au centre de notre
devise nationale, l’égalité n’est ni un talisman ni un slogan. Elle est à la
fois un idéal, toujours inachevé et où chacun est respecté dans ses
différences, ainsi qu’un objectif, avec une double obligation d’action et de
résultats.
L’égalité a pris vie dans la République. Elle en est la sève. Pour de multiples
raisons, qui tiennent autant à notre Histoire qu’aux politiques publiques
menées depuis plusieurs décennies, l’égalité reste un principe et non une
réalité pour bon nombre de nos concitoyens. Chemin faisant, la promesse
d’égalité s’est peu à peu fissurée sous le poids de la progression des
inégalités.
En 2018, en réponse à une enquête du Défenseur des droits, 16% des Français
déclaraient avoir été discriminés dans l’année. Plus de 80% des personnes
déclarant avoir subi des discriminations lors de la recherche d’un logement
invoquent leur origine ou leur couleur de peau comme motif. Et l’origine ou la
couleur de peau constituent le 1er critère des discriminations dans l’emploi.
Ces discriminations ne sont pas uniquement des statistiques. Elles affectent la
vie de millions de nos concitoyens et, par effet domino, minent notre cohésion
sociale. Parce qu’elles assignent, parce qu’elles enferment et surtout parce
qu’elles blessent, ces discriminations créent du ressentiment. Et ce
ressentiment crée de la discorde à un moment où notre pays a plus que jamais
besoin de concorde.
C’est pourquoi nous devons agir. Agir vite et fort. C’est dans ce contexte que
le Président de la République a annoncé le lancement d’une grande consultation
citoyenne dans les prochaines semaines sur les discriminations qui sera portée
par mon ministère. L’objectif est de donner la parole aux Français et d’obtenir
des remontées d’informations sur toutes les situations de discriminations
subies par nos concitoyens. Nous voulons également recueillir les bonnes
pratiques pour lutter contre les discriminations.
En parallèle, nous allons créer une plateforme pour traiter les situations de
discriminations au sens large du terme, c’est-à-dire aussi bien celles qui
interviennent dans l’emploi que dans le logement, l’éducation, la santé, la
culture ou l’accès au financement bancaire. Un moyen simple et efficace de
mettre la lumière sur des discriminations trop longtemps restées dans l’ombre
et d’y apporter une réponse.
Aussi, parce que les entreprises veulent avoir des politiques de recrutement
plus inclusives et que la diversité de notre « France plurielle » doit pouvoir
se déployer pleinement dans tous les domaines et à tous les échelons de notre
société, je propose de créer un Index de la diversité. Un outil de mesure qui
permettra d’établir une photographie de la diversité d’une organisation,
publique ou privée afin d’y apporter des solutions.
En définitive, lutter contre les discriminations et promouvoir une société plus
égalitaire revient à réconcilier l’idéal républicain avec la pluralité de notre
société contemporaine. Mais l’idéal républicain n’est pas le modèle
multiculturaliste anglo-saxon. La communauté nationale n’est pas une
juxtaposition de communautés, étanches les unes aux autres. La République se
veut aveugle face aux origines, à la couleur de peau, au genre, à l’orientation
sexuelle, à l’identité de genre ou aux croyances. Elle ne reconnaît que des
citoyennes et des citoyens. Point.
Ce modèle universaliste est singulier. Il est parfois mis à mal ou remis en
question. Mais nous devons absolument le préserver. Dans son discours de
réception du Prix Nobel de littérature à Stockholm le 10 décembre 1957, Albert
Camus exhorta sa génération « à empêcher que le monde ne se
défasse ».
En cette période de mers agitées que traverse notre pays, où les tensions sont
légion, où les replis communautaires s’affermissent et où les débats sont
inflammables comme jamais auparavant, la tâche de notre génération est immense.
Si les réponses à apporter sont multiples, j’ai toutefois l’intime conviction
qu’en luttant contre les discriminations, nous permettrons d’empêcher que la
République ne se défasse et, parallèlement, que les liens humains qui nous
enlacent se raffermissent.
- L’égalité entre les femmes et les hommes constitue la Grande cause du quinquennat du président de la République et le cœur de ma mission. Pour que cette égalité soit enfin concrète et effective, il est nécessaire que l’État, les parlementaires et les élus locaux travaillent main dans la main. Cet enjeu est un combat culturel. Et ce combat culturel dépasse les clivages partisans. L’égalité entre les femmes et les hommes n’est ni un combat de gauche, ni un combat de droite, mais un défi de civilisation. Toutefois, ce défi, nous ne pouvons le mener sans l’appui essentiel des collectivités territoriales. Depuis la création du premier secrétariat d’État à la condition féminine en 1974 par Valéry Giscard d’Estaing, beaucoup de progrès ont été accomplis. Nous partions de très loin et comme le signifiait Gisèle Halimi en entrant à l’Assemblée nationale en 1981, nos assemblées n’étaient peuplées « que de costumes gris ».
- Aujourd’hui, les chiffres sont éloquents. Le Gouvernement de Jean Castex est plus que paritaire. L’Assemblée nationale compte 38,82% de députées aujourd’hui contre 26,9% en 2012 et 18,4% en 2007, tandis que le Sénat se hisse à seulement 29,4% certes, mais enregistre une progression de 4 points depuis 2014. Au niveau local, grâce à la loi de 2013 sur la parité, nos assemblées territoriales se sont considérablement féminisées. Suite au scrutin de 2020, la proportion de femmes dans les conseils municipaux est passée à 42,4%, soit 3 points de plus par rapport au mandat précédent. Et pour les communes de plus de 1 000 habitants, un maire sur cinq est « une » maire. Néanmoins, je déplore que le nombre de femmes occupant des fonctions exécutives restent encore très en deçà de celui de leurs collègues masculins. Nous devons collectivement accentuer nos efforts. Les prochaines échéances électorales permettront certainement de féminiser encore plus nos collectivités territoriales. Et bien entendu, l’État doit lui aussi être exemplaire en la matière. Avec Amélie de Montchalin, il s’agit de l’un de nos chevaux de bataille. Parce que les décisions prises aux niveaux local et national concernent tous les citoyens, il est nécessaire que les acteurs publics reflètent notre société dans toute sa pluralité. Au-delà de ces statistiques, comme les ont prévu les lois de 2014 et de 2019 notamment, les collectivités ont engagé des plans d’action relatif à l’égalité professionnelle. En dehors du cadre juridique, elles ont conduit de nombreuses initiatives locales que je tiens à saluer.
- Il est absolument nécessaire que sur ces enjeux d’égalité, les services déconcentrés de l’État, les élus locaux mais aussi les associations sur le terrain et les entreprises travaillent en synergie. Dans les territoires urbains, on observe que les inégalités femmes-hommes recouvrent plusieurs réalités, qui peuvent être exacerbées par rapport au reste de nos territoires. Ces inégalités se traduisent notamment dans l’emploi, où les femmes sont plus fréquemment à temps partiel et en emploi précaire, sans parler des inégalités salariales persistantes. Les modes de garde d’enfants constituent également un enjeu pour l’insertion sur le marché du travail et, ce faisant, pour leur émancipation. Compte tenu des compétences des EPCI, renforcées par les lois MAPTAM et NOTRe, les élus locaux des territoires urbains disposent de nombreux leviers pour faire progresser l’égalité femmes-hommes. Je considère par exemple que l’émancipation économique des femmes est la voie la plus sûre vers leur liberté et une meilleure égalité. Le 27 janvier prochain, nous fêterons d’ailleurs les dix ans de la loi Copé-Zimmermann grâce à laquelle la France est devenue championne d’Europe en termes de féminisation des conseils d’administration de ses grands groupes. Nous devons néanmoins aller encore plus loin, à tous les niveaux et dans tous les domaines. Nous devons agir au niveau national mais aussi à l’échelle locale, pour renforcer le taux d’activité des femmes, en leur permettant de mieux concilier leur vie professionnelle et leur vie personnelle. Le rôle des collectivités locales est ici essentiel. Et l’État sera à leurs côtés pour renforcer encore plus ces actions. Depuis 2017, le Gouvernement a engagé des politiques publiques de grande ampleur en faveur de l’égalité entre les femmes et les hommes. Il y a tout d’abord eu le Grenelle des violences conjugales et les 46 mesures qui en ont découlé, mais également le vote de trois lois. La France a ainsi été le premier pays au monde à verbaliser le harcèlement de rue en créant une nouvelle infraction pour « outrage sexiste » à travers la loi du 3 août 2018. Il s’agit d’une avancée significative qui redonne le droit aux femmes d’être en sécurité dans l’espace public. Dans ce sillon, la généralisation de l’arrêt à la demande dans les transports en commun a été tout récemment mise en place. Il s’agit d’une mesure extrêmement concrète pour les femmes qui se sentent en danger. Sous l’impulsion de Johanna Rolland, la ville de Nantes a été la première à l’expérimenter en 2015 et treize métropoles lui ont, ensuite, emboîté le pas ainsi qu’une soixantaine de lignes en Île-de-France. La loi du 6 août 2019 est également venue renforcer la lutte contre les écarts de rémunération dans les collectivités locales notamment. Si la fonction publique territoriale est celle parmi nos trois fonctions publiques où ces inégalités sont les moins importantes, elles se hissent néanmoins encore à 9,2% entre femmes et hommes. Nous devons absolument y remédier. Enfin, je tiens à rappeler que le Gouvernement a lancé le 14 octobre dernier un plan national d’actions pour l’égalité des droits, contre la haine et les discriminations anti-LGBT+. Ce plan, qui vise notamment à lutter contre les LGBTphobies, associera étroitement les collectivités territoriales afin que l’ensemble de ses mesures ait un impact concret et rapide dans le quotidien des personnes lesbiennes, gays, bi ou trans.
- Comme les élus locaux peuvent le constater au quotidien
sur le terrain, notre pays est actuellement traversé de multiples tensions,
exacerbées de surcroît par la double crise sanitaire et économique ainsi que
par les réseaux sociaux qui en sont malheureusement la caisse de
résonnance.J’ai conscience que les maires et l’ensemble des élus locaux sont en
première ligne sur le terrain face à ces enjeux. Et je tiens à saluer leur
dévouement au service de nos concitoyens. Un dévouement parfois au prix de
menaces ou d’agressions. Je pense par exemple à Stéphanie Daumin, Mohamed
Gnabaly ou Laurent Simon qui en ont été les victimes.
- Dans ce contexte, peut-être plus que jamais, l’égalité des chances et la
promotion de la diversité doivent érigées en priorité. Ces défis sont au cœur
des missions de mon ministère. Comme il l’a exprimé à plusieurs reprises, il
s’agit pour le Président de la République d’une priorité dont nous devons tous
nous saisir collectivement. À titre d’exemple, le Gouvernement a lancé
récemment un recueil réunissant 300 à 500 fiches consacrées à des personnalités
qui ont contribué à notre Histoire mais n’ont pas encore tous trouvé leur place
dans notre mémoire collective. Ce recueil s’inscrit dans le sillon tracé par le
livret « Aux combattants d’Afrique, la France reconnaissante », une initiative
lancée par Geneviève Darrieussecq. L’objectif étant de mener une véritable
« politique de reconnaissance », en baptisant des noms de rue de
femmes et d’hommes nées hors de l’Hexagone qui se sont engagés pour notre pays
mais qui demeurent trop peu connus et reconnus. Il s’agit d’une action concrète
de promotion de la diversité avec en ligne de mire l’objectif de faire de notre
« France plurielle » une République unie. Une République unie autour
d’un récit commun, où tout le monde se reconnait et se sent partie prenante. Je
considère que plutôt que d’effacer, nous devons au contraire enrichir nos
musées, enrichir nos manuels scolaires, enrichir nos rues. Et, ainsi, enrichir
nos mémoires. Ce n’est que de cette manière que nous réconcilierons les
Français entre eux. Pour cela, nous avons absolument besoin de l’engagement des
municipalités et de l’ensemble des collectivités qui ont, elles aussi, un rôle
majeur à jouer dans la construction de ce récit commun.
Agnès Pannier-Runacher (ministre chargée de l'Industrie)
PfizerBioNTech precise que la réduction du nombre de doses de vaccin livrées à l’Union européenne sera limitée à la semaine prochaine. Les livraisons doivent reprendre le rythme prévu à partir du 25 janvier.
Marlène Schiappa (ministre chargée de la Citoyenneté)
- Le fait de vouloir entrer par la force dans un lieu de la démocratie, ça s'est produit en France très récemment [et] cela peut se produire dans toutes les démocraties du monde.
- Les frontières ne sont pas des passoires. Face à la covid19, la France a agi et l'Europe va d'ailleurs bientôt se réunir et prendre encore de nouvelles décisions.
- On a 1 femme sur 5 qui a été victime de violences sexuelles dans son enfance ou dans son adolescence en France (...) C'est mon combat.
- Je soutiens et soutiendrai la propositions de loi pour durcir la loi sur les questions d'inceste.
- [Inceste] La responsabilité du ministère de l'Intérieur est de faire en sorte qu'on puisse porter plainte dès le début. Donc nous devons tout faire pour écouter la parole de ces enfants.
- Je trouve insupportable de voir une petite fille de 5 ans avec un voile.
Clément Beaune (secrétaire d’Etat chargé des Affaires européennes)
Encore faux, encore des mensonges et
de coupables omissions [de Marine Le Pen]
1. C’est la France qui a été à l’initiative de la fermeture des frontières
extérieures de l’Europe dès le 17 mars ; elles restent fermées depuis, avec de
très rares dérogations pour nos ressortissants
2. Au sein de l’Europe, nous faisons des contrôles ciblés depuis le printemps.
Et il ne s’agit pas de 42 pays « ouverts » mais de 31 pays européens
de l’espace Schengen.
3. Les voyages sont très fortement réduits en Europe et concernent
principalement des déplacements essentiels. Marine Le Pen veut-elle empêcher les 350 000 frontaliers français de
simplement travailler ?
4. Cohérence ? Marine Le Pen a ironisé quand nous
avons évoqué des contrôles à la frontière avec la Suisse cet hiver. Mieux vaut
passer la frontière pour aller skier à l’étranger ou faire son travail
quotidien ?
5. Pas d’idéologie, mais pas de
mensonge : les frontières internes à l’Europe ne sont pas le rempart
miracle contre une épidémie qui est sur
notre sol. Nous n’avons jamais hésité à restreindre les déplacements, dès que
cela est utile, y compris au sein du territoire national...
6. Donc pragmatisme et efficacité :
aujourd’hui face aux variants, nous renforçons nos contrôles, avec les mêmes
mesures que nos voisins européens.
Et nous continuons cette semaine à prendre des décisions de protection
Nathalie Elimas (secrétaire d’Etat chargée de l’Education prioritaire)
- Les zones rurales ne sont pas les oubliées de notre politique d’Education prioritaire. C’est là l’un des objectifs des contrats locaux d’accompagnement, dont l’expérimentation commencera en septembre 2021.
- [La politique d’Éducation prioritaire] Je dirais que c’est probablement le moins mauvais système parmi ceux que l’on aurait pu mettre en place. Évidemment, il y a des endroits où cela fonctionne moins bien, mais aussi d’autres où cela a produit des effets. Des améliorations ont déjà été apportées. Je pense notamment au dédoublement des classes en CP/CE1, mis en place à la rentrée 2018 et qui a un véritable impact en matière de lutte contre les inégalités. Impact que nous espérons voir confirmé sur la durée de la scolarité. Les tests de fluence en lecture de 6e ont encore montré pour certains élèves de grandes difficultés avec un niveau proche du CE2. L’Éducation prioritaire est un formidable laboratoire pour expérimenter et élargir des mesures si les résultats sont là.
- La carte des réseaux d’éducation prioritaire, REP et REP +, majoritairement adossée aux Quartiers prioritaires de la politique de la Ville, date de 2015 et touche environ 20 % des écoliers et collégiens du public. 1.093 collèges et écoles sont concernés, ce qui couvre 1,7 million d’élèves. Mais, entre ces réseaux prioritaires et ceux pour qui ça va bien, existe une zone grise faite de territoires correspondant aux critères nationaux, notamment sociaux, de l’Éducation prioritaire mais qui, pour autant, n’en perçoivent pas les moyens. Je pense notamment aux écoles orphelines. Actuellement, pour bénéficier du label REP, une école, bien que réunissant les critères, doit être adossée à un collège lui-même REP ou alors elle se retrouve exclue. Dans l’expérimentation que nous allons déployer à la rentrée 2021 dans trois académies (Lille, Aix-Marseille et Nantes), nous souhaitons remédier à ce manque en leur attribuant des moyens. Même chose pour les lycées professionnels en difficulté ou les établissements situés en zone rurale, où nous avons au final très peu de REP. L’objectif est de faire entrer de nouveaux publics et de nouveaux territoires. Les zones rurales ne doivent pas être oubliées. Nous souhaitons ainsi changer d’approche. Aujourd’hui, vous êtes en REP ou REP + : vous avez un package de moyens, parfois même des primes à la mobilité alors que l’établissement n’a pas de problème d’attractivité, tout simplement parce que cela fait partie du package. Sur cette expérimentation des contrats locaux d’accompagnement, nous allons regarder à l’échelle de l’établissement et attribuer des moyens en fonction des besoins pour plus d’équité et de justice. L’objectif est de conduire l’ensemble des élèves vers la réussite, tout en prenant en compte la particularité des territoires. Mais cette politique reste bien nationale, avec des critères nationaux. (…) Cette expérimentation est une voie parallèle avec un financement propre qui sera prochainement annoncé. Nous ne touchons pas à la carte existante et aux moyens de l’Éducation prioritaire. D’ailleurs, les moyens alloués à l’Éducation prioritaire sont passés à 2,1 milliards d’euros en 2019, contre 1,6 milliard en 2017.
- [Décrochage scolaire] Les évaluations nationales montrent un écart qui s’est un peu creusé entre les zones REP et hors REP, notamment en CE1, surtout en français, sur la lecture et l’écriture. En 6e, nous avons plutôt eu de bonnes surprises, hormis la fluence. On a raccroché des élèves via les « vacances apprenantes » et les stages de réussite de fin août avec 250.000 élèves inscrits en 2020 (majoritairement des élèves du CM1 à la 6e) contre 70.000 élèves en 2019. Mais, essentiellement, si nous avons moins de décrocheurs qu’attendu, nous le devons aux professeurs qui sont allés au contact des familles afin de garder le lien pendant le premier confinement. Je les en remercie vivement.
- [Ecoles et covid19] Tant que nous le pouvons, nous préférons les maintenir ouvertes, d’abord pour des raisons éducatives, sociales ensuite – je pense au repas –, et économiques pour permettre aux familles de travailler. Pour autant, notre responsabilité est d’assurer la sécurité de nos élèves et de nos personnels, d’où la campagne de tests annoncée.
Sarah El Hairy (secrétaire d’Etat chargée de la Jeunesse et de l’Engagement)
La garantie jeune c’est un accompagnement sur mesure et une aide financière pour aider chaque jeune qui en a besoin. Cette veille recette usée du parti socialiste [RSA pour les 18-25 ans] n’aidera pas la jeunesse, priorité à la Garantie jeune universelle
Cédric O (secrétaire d’Etat chargé de la Transition numérique et des Communications électroniques)
- Nous avons annoncé 570M€ supplémentaires pour déployer la fibre sur l’ensemble du territoire. Au total, 908M€ sont mobilisés dans France relance en faveur du Numérique du quotidien.
- Le gouvernement a déposé un amendement au Projet de loi sur les principes républicains introduisant des obligations de modérations aux réseaux sociaux, par anticipation du DSA [directive européenne sur le digital]. Continuons le combat contre la haine en ligne
- Si la fibre et le mobile connaissent un rythme de déploiement inégalé, l'accès au téléphone fixe reste essentiel pour beaucoup de Français. Les problèmes répétés d’accès et de qualité signalés dans certains territoires ne sont plus acceptables.
Adrien Taquet (secrétaire d’Etat chargé de l’Enfance et des Familles)
L'inceste est un crime sans cadavre". Je salue les victimes pour leur courage. Cette libération de la parole est indispensable, et doit s’accompagner de mesures fortes pour mieux protéger les victimes, mieux les accompagner, mieux réprimer les agresseurs. Création d'une Commission sur l'inceste et les violences sexuelles subies pendant l'enfance, pour accompagner la libération de la parole et les victimes. Ce combat contre les violences sexuelles faites aux enfants nous concerne tous, individuellement et en tant que Nation. Nous le menons depuis 2018. C'est tous ensemble que nous réussirons à la gagner.
► Assemblée nationale
Richard Ferrand (président)
[Tribune cosignée avec Wolfgang Schäuble, Président du
Bundestag allemand: Amitié franco-allemande : des mémoires divisées, mais
un avenir commun!]
«La France et l’Allemagne sont essentiellement l’Europe , écrivait Victor
Hugo dans Le Rhin,
dès 1842. L’histoire tourmentée de nos deux nations a marqué le continent.
Aujourd’hui, plus que jamais, nous avons besoin d’un étroit partenariat, car
c’est ensemble que nous réussirons dans un monde globalisé. Nos parlements
portent à cet égard une responsabilité particulière. À travers l’Assemblée
commune qui se réunira cette semaine, nous assumons cette responsabilité.
L’amitié franco-allemande a grandi par-dessus les champs de bataille du passé,
dont ceux de la guerre qui, il y a 150 ans, déboucha sur la naissance de
l’État-nation allemand. À la date d’aujourd’hui, Guillaume Ier était proclamé
Empereur allemand à Versailles. En ce 18 janvier 1871, le
contraste n’aurait pu être plus saisissant : tandis que les souverains
allemands étaient rassemblés sous les ors de la galerie des Glaces, la capitale
de la France essuyait les tirs nourris de leur artillerie. Épuisée par quatre
mois de siège, la population parisienne endurait toutes les souffrances de la
faim, de la maladie et du froid.
Événement central de l’histoire allemande, le 18 janvier aura de lourdes
conséquences, en empoisonnant la relation entre nos deux nations des décennies
durant. La France, envahie et humiliée à Sedan, fit le choix de la Revanche sur
le Reich bismarckien. La concurrence entre les puissances mena à la Première
Guerre mondiale. Puis, en 1919, ce fut de nouveau à Versailles que l’Allemagne
vaincue dut signer un traité sévère assorti de réparations, qui contribua à
l’essor du national-socialisme, lequel précipita nos deux pays, et bien
d’autres, dans la Seconde Guerre mondiale.
Nationalisme, pangermanisme, et autres exclusivismes, des deux côtés du Rhin,
n’ont produit que des drames. Ni Reich, ni Revanche : nous avons fait le
choix de l’amitié, pour garantir la paix et la prospérité de l’Europe entière.
Exorciser le passé pour mieux préparer l’avenir, telle est la première ambition
de l’APFA (Assemblée parlementaire franco-allemande).
Quelques esprits éclairés, comme Victor Hugo, ou après lui Ludwig Quidde, prix
Nobel de la Paix, recherchèrent avant nous la voie de la concorde européenne.
Peu de nos ancêtres, toutefois, auraient imaginé qu’un jour, une chambre
allemande et une chambre française formeraient une assemblée commune pour
légiférer ensemble. Pour débattre de stratégies communes au sein d’une Union
pour l’innovation européenne. Pour discuter, même, des voies menant à une
politique étrangère et de sécurité commune, qui ne se fourvoie pas – comme elle
l’a fait dans l’histoire – dans la négociation d’un fragile équilibre entre
puissances. Mais qui cherche au contraire à définir des intérêts, objectifs et
stratégies partagés, malgré des traditions constitutionnelles, législations
nationales différentes, malgré des priorités stratégiques distinctes en matière
de politique de défense, afin de permettre une coopération approfondie, y
compris militaire, entre les deux États.
L’Assemblée parlementaire franco-allemande, créée en 2019, offre précisément
cet espace pour mieux comprendre le point de vue de l’autre, pour préparer
notre action commune au niveau parlementaire.
Instance binationale d’un genre unique à l’échelle mondiale, cette Assemblée se
réunira de nouveau vendredi prochain, en visioconférence, compte tenu de la
situation sanitaire. Au cours de l’année écoulée, elle a montré à plusieurs
reprises qu’elle pouvait apporter, sous ce format également, une contribution
importante à l’approfondissement de la coopération. On l’a vu précisément au
début de la pandémie, lorsque des fermetures de frontières non concertées ont
affecté en particulier le territoire des deux rives du Rhin. Ces régions
frontalières, pour lesquelles Allemands et Français ont combattu si
farouchement au cours de l’histoire, sont en effet devenues des artères vitales
pour les échanges et l’économie d’une Europe unie. Pour les Allemands et les
Français qui y vivent, le quotidien est transfrontalier.
En tant qu’Assemblée parlementaire commune, nous nous sommes investis avec
succès pour que ce qui s’est produit en mars 2020 ne se répète pas.
Ensemble, les membres de l’Assemblée ont élaboré des propositions concrètes en
vue d’améliorer la coopération franco-allemande et européenne dans la lutte
contre la pandémie ; ces propositions doivent être adoptées vendredi.
Malgré toutes les critiques, compréhensibles, au sujet du démarrage hésitant de
la vaccination, nous sommes convaincus que la décision des gouvernements de
s’engager sur une voie européenne et non simplement nationale était la bonne.
Le virus nous frappe tous, par conséquent tous les États doivent être traités
sur un pied d’égalité. Dans cette crise, l’Europe montre qu’elle est une
communauté solidaire. C’est cela que nous devons mettre en avant, sans ergoter.
Pour la France comme pour l’Allemagne, l’Europe représente le transfert
volontaire de droits de souveraineté nationaux mais aussi le maintien de la
souveraineté dans la concurrence mondiale. Les Européens voient leur liberté de
mouvement restreinte par la pandémie. Mais le futur sera marqué, dans l’Union
européenne aussi, par le retour à la libre circulation et à la mobilité. C’est
pourquoi des projets communs à nos deux pays, en matière de transports, seront
au cœur de la prochaine réunion de l’Assemblée parlementaire franco-allemande.
Un réseau ferroviaire à l’échelle de l’Europe est une condition fondamentale
pour assurer la prospérité économique et sociale au sein du marché intérieur
commun, pour répondre au désir de mobilité des citoyens. C’est pourquoi la
grande majorité des cent parlementaires de nos deux pays se prononce en faveur
d’une liaison à grande vitesse entre Berlin et Paris – une liaison que les deux
capitales n’ont que trop longtemps attendue et qui, respectueuse du climat,
offrirait une alternative à l’avion. La liaison par train de nuit, annoncée
pour 2023, ne peut à cet égard constituer qu’une amorce.
Deux années après sa constitution, notre Assemblée commune a montré ce dont
elle est capable. Le moment est venu de réfléchir aussi à la manière
d’accroître sa visibilité politique et d’intensifier davantage l’échange
direct, dans le cadre d’un débat ouvert. Telle est la tâche à laquelle nous
allons nous atteler, conscients des défis qu’il nous appartient de relever
ensemble – et sachant combien Français et Allemands ont su dépasser ce qui les
a séparés au cours de l’histoire. Là se trouve la force dont nous avons besoin
pour façonner, unis, l’avenir de l’Europe.
► Partis politiques
● LaREM
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes
et se considèrent de droite ou de gauche ne sont pas retranscrits]
Aurore Bergé (présidente déléguée du groupe à l’Assemblée nationale)
- Projet de loi confortant les principes républicains : la République doit protéger tous ses enfants. Dépôt d’amendements pour protéger les petites filles de l'obligation de port du voile.
- Le projet de loi confortant les principes républicains est un texte de protection et de réaffirmation de notre liberté de conscience, garantie par la loi de 1905.
- [Inceste] Je suis bouleversée par le courage de celles et ceux qui témoignent. On vous voit. On vous croit. On vous soutient. Le consentement d'un enfant n'existe pas. Et aucune excuse n'est à chercher du côté des bourreaux.
- A 14 ans, un enfant n'est pas consentant. Encore moins face à une personne qui a autorité sur lui. Il est insupportable de chercher de mettre en accusation les victimes. Nous devons regarder en face la question de l'inceste.
- Ce moment de crise doit nous permettre de repenser nos politiques culturelles. La culture est un objet social qui doit pouvoir exister dès le plus jeune âge au travers de l'éducation artistique et culturelle. Pour que ce soit pour tous et non le fruit du hasard.
Laetitia Avia (porte parole)
- Régulation des réseaux sociaux et lutte contre la haine en ligne: nous n'avons pas renoncé, au contraire ! Pour la protection de toutes et tous, de nouvelles dispositions seront examinées cette semaine dans le Projet de loi sur les principes républicains.
- Suppression du compte twitter de Donald Trump: C’est un tournant, les plateformes ne pourront plus se cacher derrière leur petit doigt. On voit que quand elles veulent modérer, elles le font. A nous d’encadrer! Il faut maintenant de la puissance publique, de l’encadrement: en amont en donnant des règles précises aux plateformes sur comment réguler les contenus, et en aval avec la possibilité d’aller devant le juge pour défendre sa liberté d’expression. Ce que nous portons aujourd'hui, c’est la supervision des plateformes. Le CSA vérifiera comment elles modèrent les contenus haineux. L’Europe va construire un cadre protecteur pour tous.
- Je salue la suppression du compte Twitter de Donald Trump mais je dénonce aussi l’hypocrisie des plateformes. Agir contre un président déchu est aisé. Mais pourquoi cela n’a pas été fait avant? Pourquoi ne pas agir contre les millions de comptes haineux sur les réseaux sociaux? Encadrer les réseaux sociaux est aussi une question de souveraineté. Les plateformes se considèrent au dessus des Etats. Il faut qu’on leur rappelle que nos lois s’appliquent à elles, en tout temps. Facebook supprime plus de 80% des contenus par des algorithmes. Nous allons exiger le renforcement des efforts humains avec plus de modération humaine sur les plateformes et des procédures de recours.
- [Point de vue. Compte Twitter de Trump : l’hypocrisie
des plateformes]
Banni de Twitter ! La suppression du compte de Donald Trump a suscité une
vive émotion entre d’une part, ceux qui se félicitent allègrement de
l’initiative de Twitter, suivie de près par Facebook, et d’autre part ceux qui
s’insurgent de la censure du Président (encore en exercice !) de la
première puissance mondiale. Que les choses soient claires : loin de moi
l’idée de défendre Donald Trump et son usage excessif des réseaux sociaux pour
répandre des fausses informations et entretenir un climat
insurrectionnel ! Des avertissements ont eu lieu : la possibilité de
relayer les publications du Président américain a été maintes fois suspendue
pour éviter de donner davantage de viralité à ce compte aux 88 millions de
« followers ». Quand des mesures proportionnées ne produisent pas
d’effets, il est normal que des mesures plus graves soient prises. Et ce, pour
Donald Trump comme pour tout internaute. Mais c’est là que le bât blesse et que
l’hypocrisie des plateformes apparait au grand jour.
À l’occasion des débats autour de la loi contre la haine en ligne, beaucoup se
sont interrogés sur l’opportunité de déléguer un pouvoir de
censure aux plateformes. L’actualité rappelle que les plateformes peuvent
d’ores et déjà maitriser, organiser voire restreindre notre capacité
d’expression selon leurs propres règles : les conditions générales
d’utilisation (CGU). C’est parce qu’il a enfreint les CGU que Donald Trump a
perdu l’accès à Twitter. Mais si cela nous interpelle concernant l’un des
puissants de ce monde, n’oublions pas que d’autres internautes voient
régulièrement leurs contenus ou comptes censurés en raison de règles fixées par
les géants américains ; et qu’à l’inverse des milliers de comptes de haineux
cachés derrière des pseudonymes continuent quotidiennement de répandre des
propos illégaux sur ces mêmes plateformes ! Lorsque Mila, April Benayoum
ou Christelle Yambayisa sont la cible de cyberharcèlement et d’injures
antisémites et racistes, les plateformes ont-elles pris les mesures
nécessaires ?
C’est contre ce caractère aléatoire que nous devons agir. Il ne s’agit pas
seulement d’aller dans le sens du vent ou de suivre les tendances
médiatiques : l’action des plateformes doit garantir une protection
constante. C’est pourquoi elles ne peuvent pas être seules décisionnaires des
modalités et conditions de leur intervention. Elles doivent être soumises à nos
lois et être encadrées par des règles claires, applicables de la même manière à
toutes et tous. C’est ce que la Commission Européenne a engagé, le
15 décembre dernier, avec le Digital Services Act (DSA), un projet de
règlement donnant aux plateformes des obligations de diligence et de
transparence dans la modération des contenus. Forts de cette impulsion
européenne, nous reprendrons en France la dynamique initiée par la loi contre
la haine en ligne en portant ces nouvelles mesures dans le projet de loi
confortant nos principes républicains. Cette loi sera l’occasion de répondre à
l’urgence, et d’encadrer les réseaux sociaux en leur imposant d’engager des
efforts humains, technologiques, et donc financiers, dans la modération.
Après la suppression du compte de Donald Trump, les plateformes ne pourront
plus se cacher derrière leur petit doigt : nous savons qu’elles peuvent
agir – il nous faut maintenant nous assurer qu’elles le fassent dans un cadre
normé, sous le contrôle des autorités administratives et judiciaires. C’est un
enjeu de souveraineté face à des géants du numérique qui ont trop longtemps été
considérés comme étant au-dessus des États et de nos lois.
● UDI
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes
et se considèrent de droite ne sont pas retranscrits]
Jean-Christophe Lagarde (président)
- Il est extravagant de voir la majorité se plaindre des critiques légitimes. Pour les éviter; gouvernez mieux, soyez meilleurs!
- [Passeport vaccinal] Lol. Et oui, une fois de plus les députés UDI ont montré la voie de la raison et toute la presse nous flinguait! Une leçon que le Gouvernement devrait retenir. Au lieu de vouloir suivre l’opinion il vaut mieux essayer de l’éclairer pour la guider!
- [Tribune: "Il faut rouvrir les universités"]
La semaine dernière, un étudiant lyonnais s'est défenestré depuis le quatrième
étage de sa résidence universitaire. Il reste aujourd'hui entre la vie et la mort.
Mardi dernier, une autre étudiante lyonnaise a tenté de passer à l'acte. Depuis
le début de la pandémie, ils sont presque une dizaine à avoir mis fin à leurs
jours. Ces tragédies ne sont malheureusement que le dramatique reflet de
l'actuelle situation de détresse scolaire, sociale et psychologique que
traversent nos étudiants. Les indicateurs de la santé mentale des étudiants
français sont au rouge. Selon les psychiatres, leur détresse globale a augmenté
de 30%, les envies suicidaires ont doublé et les états dépressifs ont été
multipliés par deux et demi.
La logique initiale était compréhensible et acceptable : rester à la maison
pour protéger leurs aînés, quitte à transformer radicalement leur quotidien.
Mais, alors que leurs parents peuvent retourner au travail et leurs frères et
sœurs à l'école, l'effort qu'on demande aux étudiants de maintenir depuis près
d'un an est devenu destructeur. Cette détresse, leur isolement et leur
décrochage sont désormais plus dangereux que le Covid-19 pour cette génération.
Ces jeunes en grande détresse sont les forces vives qui devront relever le
pays. Si nous les sacrifions aujourd'hui, la France se retrouvera démunie pour
se reconstruire demain.
Les études supérieures seraient-elles non essentielles? Le décrochage universitaire
massif qui se produit aujourd'hui serait-il moins dangereux que le décrochage
lycéen?
La gravité de la situation est claire et il faut faire en sorte que tous les
étudiants, sans exception, puissent retourner au plus vite sur les bancs des
universités. Les annonces faites jeudi 14 janvier par le gouvernement sont
dérisoires. Deux millions et demi d'étudiants restent à ce jour à l'abandon,
les "première année" ne représentant que 285.000 élèves.
Que 50% des étudiants, par faculté, retournent alternativement en cours une
semaine sur deux, le tout dans des amphis dédoublés par visioconférence pour la
moitié des élèves qui suivront le cours à distance
Je formule deux propositions.
Premièrement, que 50% des étudiants, par faculté, retournent alternativement en
cours une semaine sur deux, le tout dans des amphis dédoublés par
visioconférence pour la moitié des élèves qui suivront le cours à distance.
Ainsi, le dialogue des étudiants avec leurs enseignants qui manque à nos jeunes
pourra être restauré.
Deuxièmement, la mise en place d'une aide supplémentaire sous forme de bons
d'achats alimentaires pour tous les étudiants, boursiers et non boursiers.
Cette aide est d'autant plus nécessaire qu'un grand nombre d'étudiants qui
vivaient d'emplois dans la restauration pour payer leurs études se retrouvent
aujourd'hui sans ressources, dans une grande précarité.
Cette détresse psychologique touche l'ensemble des étudiants. Si le savoir est
une arme, si le savoir est un droit, le décrochage est un danger! Protégeons
nos jeunes et redonnons un sens à leurs études et à leur quotidien :
ramenons-les à l'université!"
● Mouvement radical
Bertrand Pancher (député)
[Tribune collective: D’abord la décision, après la
participation: l’illusion du collectif de citoyens pour la vaccination]
Le collectif de citoyens sur la vaccination, initié par Emmanuel Macron,
devrait commencer ses travaux ce samedi 16 janvier. Ce “panel”, composé de
trente citoyens (et cinq suppléants) tirés au sort, aura pour rôle
d’accompagner la stratégie vaccinale du gouvernement. Pourtant, cette démarche
a essuyé de nombreuses critiques, de la part des politiques (élu.e.s de tous
bords) mais aussi des citoyens.
La logique de ce dispositif n’est pas sans intérêt car elle s’inscrit dans la
“vague délibérative innovante” comme la nomment de nombreux acteurs du monde de
la participation. Les dispositifs de délibération de citoyens tirés au sort ont
fait preuve de la capacité de leurs membres à élaborer et proposer des
solutions à des problèmes complexes... À condition d’avoir le temps de
s’informer, d’apprendre et de délibérer. Plus important encore, ces conventions
sont intervenues en amont d’une prise de décision formelle par les pouvoirs
publics.
Selon le Conseil économique, social et environnemental, en charge de
l’organisation de ce collectif, les 35 citoyens tirés au sort pour suivre la
campagne de vaccination sont investis de plusieurs missions. Ils pourront poser
des questions relatives à la vaccination, exposer les craintes et réticences de
la population et s’exprimer sur les choix de politique vaccinale et de
déploiement de celle-ci. Le dispositif est accompagné d’une plateforme de
consultation ouverte à toutes et tous, pour permettre l’expression du plus
grand nombre. ,
Jean-François Delfraissy, Président du Conseil scientifique Covid19, a
recommandé la constitution d’un comité citoyen dès le début de la crise
sanitaire, afin de mieux impliquer la population dans la gestion de cette
situation exceptionnelle. La mise en place du Collectif de citoyens aurait pu
être une des réponses possibles à cette proposition. Mais elle intervient trop
tard et accorde trop peu de pouvoir à ses membres. Les décisions quant à la
stratégie vaccinale ont été prises et actées bien avant que ces citoyens
puissent s’exprimer. De plus, ce dispositif accorde peu de possibilités aux
citoyens de débattre –nos concitoyens sont en effet privés de leur droit de
débat public et d’être partie prenante des décisions qui les affectent. Ce
dispositif prend alors plutôt l’apparence d’un nouvel effet de communication de
la part du gouvernement, comme l’avait été le Grand débat national.
Répéterons-nous les erreurs commises à l’occasion de ce Grand débat, qui n’a
que très partiellement donné suite aux propositions citoyennes? Un débat qui a
laissé les citoyens sans retour sur l’impact de leur participation? Nous,
acteurs de la participation citoyenne, alertons depuis des années sur la
nécessité de respecter les bonnes pratiques de démarches participatives. Donner
la parole aux citoyens, les mobiliser, les consulter sans leur donner la
possibilité d’avoir une quelconque influence sur les politiques publiques ne
fait que renforcer défiance et apathie. Cette illusion de participation, ces
consultations sans suite, ces faux-semblants risquent de fragiliser encore
davantage notre démocratie, d’accentuer le fossé séparant les décideurs des
citoyens et d’alimenter démagogues et populistes de tout poil.
Une culture de la décision partagée doit être diffusée sur l’ensemble du
territoire, en impliquant notamment le Parlement, les collectivités
territoriales, les acteurs locaux et les citoyens, qui ont fait preuve de leur
agilité en termes de gestion de crise et qui sont souvent déjà des lieux
d’innovation et d’implication citoyenne. Une véritable concertation aurait pu
être lancée dès le début de la crise en amont de la saisine des assemblées
parlementaires et de leurs débats (même menés en urgence), en impliquant tout
le territoire, les élus locaux et les citoyens. Cette concertation aurait dû
s’appuyer sur la diffusion publique des données, sur la gestion de la pandémie
et des décisions, la transparence étant essentielle pour un processus
véritablement démocratique.
► Autres
● Organisations
centristes
♦ Renaissance
(Députés français du groupe centriste Renew Europe au Parlement européen)
Nathalie Loiseau
Lisons les témoignages courageux et bouleversants de #MeTooInceste. Ne fermons jamais les yeux quand un enfant est en danger, même si, surtout si c’est au sein de sa famille. Un enfant n’est jamais consentant.
Pascal Canfin
nous aurons en 2021 la première loi européenne pour stopper la déforestation importée par le soja d’Amazonie ou par l’huile de palme d’Asie du Sud où d’Afrique centrale.
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