En cette année 2021 où la crise sanitaire doublée de crises économique et sociale, il a assumé dans un message de quinze minutes son «quoi qu’il en coûte» pour lutter contre la covid19 et protéger les Français tout en les aidant à traverser ces moments difficiles.
Il est revenu sur le Brexit en rappelant que l’avenir de la France et de sa souveraineté passe par l’Union européenne et une coopération forte avec les vingt-six autres membres.
Il a rappelé ce que le gouvernement avait fait pour aider tous ceux qui étaient touchés par la crise.
Pour 2021, il a estimé que la France serait faire face et que le pays avait montré sa résilience en 2020 pour affronter une crise qui devrait durer au moins jusqu’au printemps.
«L’espoir est là» a-t-il affirmé tout en déclarant que les Français devaient être fiers d’être un peuple qui a su affronter les difficultés de l’année qui s’achève et leur a demandé de regarder leur avenir.
«C’est pour notre jeunesse que nous devons continuer à avancer» et «pour bâtir la France de 2030» pour un «nouveau matin français» et une «renaissance européenne» qui se fera «ensemble, dans la concorde», «quoi qu’il arrive».
«Restons ce peuple uni, solidaire, a-t-il poursuivi dans une tirade volontariste, fier de son histoire, de ses valeurs, de sa culture, confiant dans l’avenir et le progrès, sûr de son talent et de son énergie et ambitieux pour lui-même».
Et il a terminé son allocution par cette demande: «Soyons fiers d’être nous, les Français, la France».
►Voici le texte des vœux d’Emmanuel
Macron pour 2021
Françaises, Français,
Mes chers compatriotes de l’hexagone, d’outre-mer et de l’étranger,
Ce soir, nous ne vivons pas un 31 décembre comme les autres.
Là où, dans nos villes et nos villages, l’heure est d’habitude aux grands
rassemblements, ils sont cette année interdits par l’épidémie : les places de
nos communes sont éteintes, nos foyers moins joyeux qu’à l’accoutumée.
L’année 2020 s’achève donc comme elle s’est déroulée : par des efforts et des
restrictions. Et j’ai pleinement conscience, par les décisions que j’ai eues à
prendre, des sacrifices que je vous ai demandés.
Je suis sincèrement convaincu que nous avons fait les bons choix aux bons
moments et je veux vous remercier de votre civisme. De cet esprit de
responsabilité collective par lequel nous avons sauvé tant de vies et qui nous
permet aujourd’hui de tenir mieux que beaucoup face à l’épidémie.
En votre nom, j’ai ce soir une pensée pour les 64 000 victimes de ce virus,
leurs familles et leurs proches. Des parents, des amis, des pans entiers de
l’imaginaire français nous ont quitté ces derniers mois.
Oui, cette année 2020 a été difficile. Elle nous a rappelé nos vulnérabilités.
Elle a été encore plus injuste pour les plus fragiles. Mais ensemble nous en
sortons encore plus unis, et en ayant beaucoup appris.
J’ai aussi une pensée pour tous nos compatriotes vivant dans la précarité,
parfois la pauvreté, pour qui la crise que nous traversons rend le quotidien
plus difficile encore.
Je veux dire notre reconnaissance à ceux qui se sont mobilisés pour soigner,
nourrir, éduquer, protéger, à tous ceux qui par leur travail, leur engagement
nous ont permis de tenir debout et ensemble durant ces mois difficiles. Et qui
ce soir encore, le font pour la Nation.
A nos concitoyens œuvrant dans les secteurs de la culture, du sport, de la
restauration, de l’hôtellerie, du tourisme, ou de l’évènementiel, aux étudiants
qui ont souffert et souffrent encore davantage que les autres, je veux leur
redire que nous serons là.
Evidemment pour réussir à sortir au plus vite de cette situation.
Et pour leur permettre de tenir dans cette période si dure et injuste pour eux
où nous leur demandons de travailler autrement, et parfois même de renoncer à
leur activité.
Cette épreuve historique a aussi révélé la solidité de notre Nation.
Malgré la pandémie, nous n’avons jamais renoncé à poursuivre notre ambition de
progrès pour chacun en baissant les impôts, en ouvrant de nouveaux droits comme
le congé pour les aidants, l’allongement du congé paternité, en soutenant, par
des primes, la conversion de notre parc automobile, en ouvrant sur tout le
territoire des maisons France services, en investissant dans notre souveraineté
et notre recherche de manière historique, en agissant pour produire davantage
en France, en Europe.
Nos soignants ont non seulement tenu mais nous avons engagé une transformation
en profondeur et des investissements historiques pour notre santé, dont les
prochaines années révéleront la pertinence.
Notre pays est l’un de ceux qui est le plus intervenu pour protéger et
accompagner les jeunes, les travailleurs, les entrepreneurs. Ce « quoi qu’il en
coûte », je l’assume car il a permis de préserver des vies et de protéger des
emplois. Il nous faudra bâtir ensemble les réponses qui permettront de ne pas
en faire un fardeau pour les générations futures.
Ce soir pour la première fois un pays, le Royaume-Uni, quittera l’Union
Européenne. Nous avons scellé il y a quelques jours un accord pour organiser
nos relations futures avec lui en défendant nos intérêts, nos industriels, nos
pêcheurs et notre unité européenne. Le Royaume Uni demeure notre voisin mais
aussi notre ami et notre allié. Ce choix de quitter l’Europe, ce Brexit, a été
l’enfant du malaise européen et de beaucoup de mensonges et de fausses
promesses. Mais je veux moi vous dire très clairement : notre destin est d’abord
en Europe.
Notre souveraineté est nationale et je ferai tout pour que nous retrouvions la
maîtrise de notre destinée et de nos vies. Mais cette souveraineté passe aussi
par une Europe plus forte, plus autonome, plus unie. C’est ce que nous avons
bâti en 2020.
Parce que nous avons su conduire les transformations nécessaires et renforcer
notre crédibilité, nous avons su convaincre l’Allemagne puis les autres membres
de l’Union Européenne de concevoir un plan de relance unique et massif et de
décider d’un endettement commun et solidaire pour mieux préparer notre avenir
en nous engageant dans la transition écologique et numérique et en créant
autant d’emplois que nous le pouvons pour notre jeunesse.
t chauffeur-éboueur en Guyane. Avec ses collègues Anthony et Maxime, ils n’ont
jamais cessé de travailler depuis le début de la pandémie. Au plus fort du
confinement, ils constituaient cette « deuxième ligne » qui a permis au pays de
continuer à vivre, et à la vie de continuer.
Gérald est entrepreneur près d’Angers. Pour faire face à la demande de masques,
il a, avec ses salariés, réussi la prouesse d’ouvrir ses usines 7 jours sur 7,
24 heures sur 24 et, plus récemment, d’en installer une autre en un temps
record.
Lucas a 11 ans et habite Béthune. Lorsqu’il a découvert la situation
d’isolement des personnes âgées atteintes de la COVID-19 dans l’hôpital de sa
ville, il n’a pas hésité une seconde et a fait don de sa tablette pour leur
permettre de communiquer avec leurs proches et de retrouver le sourire. Il a
été suivi par de nombreux autres.
Rosalie est libraire à Bagnolet en Seine-Saint Denis. Comme tous ses confrères,
elle a beaucoup souffert de la fermeture des commerces, malgré les aides, elle
a su innover. Mettre en place un site internet pour permettre la vente à
emporter lors des semaines les plus dures. Et les clients, à Noël, ont répondu
présents.
Romain est gendarme à Tende, dans les Alpes-Maritimes. La nuit du 2 au 3
octobre, des inondations menacent d’emporter une maison de retraite. Au péril
de sa vie, il parvient à évacuer plus de 70 résidents, leur sauvant la vie.
Avec les policiers de Nice, qui ont mis fin à l’attentat de la Basilique
Notre-Dame de l’Assomption, avec Arno, Cyrille et Rémi, gendarmes tués alors
qu’ils portaient secours à une femme battue dans le Puy de Dôme, avec Tanerii,
Dorian et Quentin, militaires morts lundi dernier en opération au Mali, ils sont
des héros de la Nation.
Medhi est professeur de sciences économiques et sociales dans les quartiers
Nord de Marseille. Comme des milliers d’enseignants, il a eu, quelques jours
après l’assassinat de Samuel PATY, à organiser un cours sur la laïcité. Pour cela,
il a pris le temps de se former auprès d’autres professeurs et d’inspecteurs
d’académie. Avec courage, il est alors revenu auprès de ses élèves sur nos
valeurs, leur histoire. Assumant cette haute mission de notre école, de nos
enseignants : faire des républicains.
Wendie est footballeuse. Comme tous les sportifs amateurs et professionnels,
elle a vécu une saison difficile avec des entraînements impossibles, des
compétitions décalées, des matchs sans public. Pourtant, elle a puisé en elle
la force d’âme d’aller remporter avec son club de toujours une 7ème Ligue des
champions, un record, et de nous faire rêver dans cette période grise.
Mauricette a 78 ans. Elle réside dans une maison de retraite de Sevran et il y
a quelques jours, vous l’avez tous vu, comme moi, elle a été la première
française à se vacciner contre la COVID 19, envoyant, contre l’obscurantisme et
le complotisme, un magnifique message d’espoir pour l’année qui s’ouvre.
Tous ces prénoms, ces visages sont ceux de votre sœur, de votre voisin, de vos
amis, de ces milliers d’anonymes qui, engagés et solidaires, ont tenu notre
pays dans l’épreuve.
Tous ces prénoms, ces visages sont ceux de l’espérance. Ceux de France.
Mes chers compatriotes,
la vie de notre pays.
En 2021, quoi qu’il arrive, parce que nous nous y sommes préparés, nous saurons
aussi relever les défis à venir :
- la transition écologique et la protection de la biodiversité, avec la mise en
œuvre des propositions de la convention citoyenne, et d’autres réformes.
- la lutte pour la République et pour nos valeurs, la laïcité, la fraternité,
pour plus de sécurité. - la poursuite de notre engagement pour le mérite, le
travail, l’égalité des chances et la lutte contre toutes les inégalités et les
discriminations.
Les épreuves que nous avons affrontées auraient pu émousser notre enthousiasme,
désaltérer l’espoir. Il n’en n’est rien.
L’espoir est là dans ce vaccin que le génie humain a fait advenir en un an
seulement. C’était impensable il y a encore quelques mois. Et je vous le dis
avec beaucoup de détermination ce soir : je ne laisserai personne jouer avec la
sûreté et les bonnes conditions, encadrées par nos scientifiques et nos
médecins, dans lesquelles la vaccination doit se faire. Je ne laisserai pas davantage,
pour de mauvaises raisons, une lenteur injustifiée s’installer : chaque
Français qui le souhaite doit pouvoir se faire vacciner. De manière sûre et
dans le bon ordre, en commençant par ceux qui présentent le plus de
risques.
L’espoir est là, et l’espoir grandit chaque jour dans cette relance qui déjà
frémit en France plus qu’ailleurs et qui va nous permettre, dès le printemps,
d’inventer une économie plus forte, tout à la fois créatrice d’emplois, plus
innovante, plus respectueuse du climat et de la biodiversité et plus solidaire.
Et je sais le Premier ministre et le gouvernement pleinement mobilisés.
L’espoir vit dans la liberté que nous retrouverons, dans la force de notre
culture, de notre art de vivre à la française, dans les leçons aussi que nous
saurons tirer de cette crise pour plus de simplicité, d’efficacité, et parfois
tout simplement, de bon sens.
L’espoir vit dans notre jeunesse. Nous lui avons tant demandé : des sacrifices,
de renoncer aux rencontres qui sont à cet âge plus qu’à d’autres le sel de la
vie. Nous lui avons tant demandé pour sauver des vies en particulier celles des
plus fragiles de nos aînés. Nous sommes donc ses débiteurs pour nos choix à
venir et je m’y engage : c’est pour notre jeunesse que nous devons continuer à
agir, à transformer, à avancer. Nous n’ajouterons pas au coût de la crise,
celui de l’inaction.
En luttant contre le virus, en nous battant contre ses conséquences économiques
et sociales, en refondant une société plus forte, fraternelle et durable, c’est
la France de 2030 que nous bâtirons. Tel est notre cap.
Alors ensemble, dans la concorde, regardons devant nous, regardons notre
avenir, préparons dès aujourd’hui ce printemps 2021 qui sera le début d’un
nouveau matin français, d’une renaissance européenne.
Restons ce peuple uni, solidaire, fier de son histoire, de ses valeurs, de sa
culture, confiant dans l’avenir et le progrès, sûr de son talent et de son
énergie et ambitieux pour lui-même. Quoi qu’il arrive.
Soyons fiers. Fiers d’être « nous », les Français, la France.
Voilà mes chers compatriotes. Bonne année à tous. Que 2021 soit une année
heureuse pour chacune et chacun et une année utile pour notre pays. Vive la
République. Vive la France.