Voici une sélection, ce 28 décembre 2020, des derniers propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France.
► Emmanuel Macron
(Président de la République)
[Vaccin contre la covid19] Nous avons une nouvelle arme
contre le virus : le vaccin. Tenir ensemble, encore. Première étape de la
campagne de vaccination : les personnes âgées qui vivent en collectivité ainsi
que les professionnels de santé vulnérables. Passons le message à nos aïeuls,
protégeons-les en priorité. Le vaccin est intégralement pris en charge. Pas de
frais à avancer. Soyons fiers de notre système de santé. Je l’ai dit, je le
répète : le vaccin ne sera pas obligatoire. Ayons confiance en nos chercheurs
et médecins. Nous sommes le pays des Lumières et de Pasteur, la raison et la
science doivent nous guider.
Gérald Darmanin
(ministre de l'Intérieur)
- [Hommage au meurtre de trois gendarmes dans le Puy-de-Dôme]
Ce sera un message de reconnaissance et de respect pour les forces de l’ordre
et plus particulièrement les gendarmes, fortement marqués par cet acte d’une
violence inouïe. Je serai là aussi pour dire aux forces de sécurité intérieure,
policiers, gendarmes que nous leur devons chaque jour protection. Ils sont des
héros du quotidien. Les gendarmes réalisent 300 interventions quotidiennes
liées à des violences conjugales. Aucune n’est banale. Cela peut être, pour
eux, à tout moment, le drame. (…) Ce qui est certain, c’est que nous devons
apprendre de ce qui s’est passé pour protéger le mieux possible les femmes
victimes de violence conjugales, et, en même temps, voir comment on peut mieux
suivre des individus manifestement violents comme ce meurtrier, qui possédaient
des armes légalement comme tireur sportif. (…) On peut sans doute toujours
s’améliorer et se poser la question de savoir si des personnes manifestement
violentes ont le droit de garder des armes lourdes alors qu’elles ne sont pas
condamnées.
- [Violences conjugales] Grâce à l’action considérable de
Marlène Schiappa, comme secrétaire d’Etat au droit des femmes tout d’abord,
puis au ministère de l’intérieur, les services publics – et plus spécifiquement
la police et la gendarmerie-, ont réalisé beaucoup d’efforts pour mieux prendre
en compte les signalements et les plaintes des femmes victimes. Mais aussi de
le faire de manière plus anonyme parce que, dans le cas de ces violences, les
femmes sont souvent sous une telle emprise de leur conjoint ou époux qu’elles
ont peur de déposer plainte. Afin d’améliorer encore les choses, des
expérimentations sont menées actuellement dans plusieurs départements où des
policiers et gendarmes appellent les femmes ayant déposé plainte – parfois en
se faisant passer pour un autre service de l’Etat - afin de savoir si
elles vont bien et pouvoir le cas échéant intervenir. Nous veillons aussi à
apporter un soutien psychologique à chaque femme qui rentre dans un commissariat
ou une gendarmerie afin de les aider à porter plainte, à surmonter la menace
qui pèse dans leur vie quotidienne avec bien souvent des enfants au milieu de
tout cela. Des intervenants sociaux sont recrutés dans chaque département à
cette fin. Mais il faut les protéger encore davantage afin de prendre toute la
mesure d’un phénomène qui ne s’est malheureusement pas amélioré avec le
confinement. La plateforme arretonslesviolences.gouv.fr, lancée par Marlène Schiappa
en 2018 pour permettre à chacune et à chacun de signaler une violence
conjugale, à toute heure du jour et de la nuit auprès de policiers ou gendarmes
spécialement formés, a enregistré 60% de signalements supplémentaires durant le
confinement.
- Ce sont les policiers et les gendarmes dans leur mission
de protection de la population qui sont les premières victimes des gens
violents. Savez-vous que chaque jour, trente policiers et gendarmes sont
blessés en mission. Et depuis le 1erjanvier, ce sont 11 policiers et
gendarmes qui sont décédés en intervention. 11 morts dans des interventions qui
n’ont rien à voir avec du terrorisme, comme ces trois gendarmes qui ont été
tués en portant secours à une femme. Ces policiers et gendarmes ont été blessés
ou tués par des gens qui ne s’arrêtent pas quand on dit : halte Police. Il
y a un refus d’obtempérer en véhicule toutes les demi-heures dans notre pays et
les chiffres s’aggravent d’année en année. C’est une violence quotidienne qui
tue des policiers et gendarmes, pères et mères de famille qui ne rentreront
plus jamais chez eux parce que leur mission était de nous protéger. Il ne faut
donc jamais inverser les rôles. Je suis souvent révolté dans mon for intérieur
quand je vois qu’ils sont attaqués alors que ce sont, eux, qui subissent au
quotidien la violence.
- Qu’il y ait ici ou là des gendarmes et des policiers qui
ne respectent pas la déontologie et les règles de la République, bien sûr. Cela
peut arriver. Comme il y en a chez les journalistes, les hommes politiques, les
dentistes, les receveurs des postes, etc. Sur 250.000 fonctionnaires dans les
forces de l’ordre, il peut y avoir des comportements inacceptables. Et dans ces
cas-là, il faut en tirer des conclusions très rapides : ils ne sont pas
dignes de porter l’uniforme de la République. Mais je me refuse de considérer
que cette petite partie est le tout. Lors des manifestations des Gilets jaunes,
je le dis d’autant plus facilement que je n’étais pas encore à l’Intérieur, il
y a eu 2.000 policiers et gendarmes blessés. C’est énorme.
- Pendant de longues années, l’État français a concentré le
travail des services de renseignement sur la lutte contre l’islamisme radical.
Il fallait le faire, évidemment. Or, dans le même temps, nous voyons se
multiplier dans les manifestations en France, des professionnels du désordre,
qui viennent pour casser, piller, frapper, tuer même. Et la liberté de
manifester qu’il faut préserver ne permet pas la liberté de casser. Le travail
de la police est justement de permettre aux citoyens de manifester librement
quelles que soient leurs opinions. En même temps, il faut pouvoir distinguer
ces manifestants des casseurs et des voyous. Et pour cela, nous devons faire
trois choses. Tout d’abord, améliorer le renseignement pour mieux connaître ces
individus qui viennent dans les manifestations pour casser et s’en prendre aux
forces de l’ordre. A la demande du Président de la République, j’ai renforcé
considérablement les moyens pour pouvoir les repérer. Deuxièmement, il faut
pouvoir mener des interventions très rapides. La dernière manifestation s’est
bien passée car nous sommes intervenus très vite avec plus de 150
interpellations qui montrent la fermeté de l’État. Et puis, troisièmement, il y
a la réponse pénale. Le travail de la police est de documenter les dossiers
pour permettre aux juges de condamner le plus lourdement possible ces casseurs.
- [Loi sur la sécurité globale] Ce qui compte, c’est bien
sûr de rassurer les policiers et les gendarmes dans l’exercice de leurs
fonctions car nous ne pouvons pas accepter qu’ils aient la peur au ventre
lorsqu’ils interviennent dans des conditions de plus en plus difficiles.
Regardez cette image affreuse de ce policier frappé à terre par une dizaine
d’individus, lors de la manifestation du 5 décembre dernier. Il reste stoïque,
il ne sort pas son arme. Il se laisse mourir comme il me l’a dit lui-même. Il
faut donc protéger les policiers et les gendarmes. Mais en même temps, il faut
évidemment pouvoir garantir totalement la liberté d’informer, et donner aux
journalistes les moyens de faire leur métier en toute quiétude, en toute
protection. La liberté de la presse n’est pas discutable. Je ne doute pas que
le texte, qui est désormais entre les mains des parlementaires et qui va être
discuté au Sénat en février, permettra de trouver ce bon équilibre entre
l’absolue liberté d’informer et l’absolue protection des policiers et des
gendarmes.
- À Belfort, un jeune homme agressé parce qu’il aurait fêté
Noël et ne serait pas un «bon arabe». Circonstance «aggravante» : être fils de
policiers. La justice a ouvert une enquête. Pas de place pour le séparatisme
dans notre pays, pas de place pour le racisme d’où qu’il vienne.
Eric Dupond-Moretti
(Garde des Sceaux, ministre de la Justice)
- Nous sommes partis du même constat avec le Premier
ministre : la justice de proximité doit répondre au sentiment d’insécurité des
Français et au sentiment d’impunité chez les auteurs. Par le passé, pour des
raisons budgétaires, la lutte contre la grande délinquance qui est aussi la
plus dangereuse a été priorisée. Mais les Français sont confrontés dans
leur quotidien à la petite délinquance, qui leur pourrit la vie. Nous avons
répertorié 350 infractions de ce type dont je veux que la justice s’occupe à
nouveau, et très vite. Cette politique de justice de proximité peut se résumer
ainsi : « Tu casses, tu répares. Tu salis, tu nettoies, tu
rembourses ». Et pour la première fois depuis très longtemps, on ne
déshabille pas Paul pour habiller Jacques en s’intéressant à la petite
délinquance au détriment de la grande. On a mis 200 millions d’euros sur la
table pour cette politique de justice de proximité.
- [Réponse pénale à la petite délinquance] Aujourd’hui, Le
taux de réponse pénale n’est pas mauvais, mais le temps qu’il faut pour
répondre est trop long. Or pour les délits, la sanction n’a une vertu
pédagogique que si elle est très proche des faits reprochés. Le nombre de
délégués du procureur va être doublé et passera de 1.000 à 2.000 afin de
prononcer des sanctions rapides sous forme d’alternatives aux poursuites. Cela
peut être du travail non rémunéré, des interdictions de paraître pour éloigner
un jeune d’une bande ou d’un quartier, bientôt nous permettrons la confiscation
de biens comme les scooters ou encore l’indemnisation à une association
- Nous ne cherchons pas à recréer une juridiction. La
justice de proximité c’est une justice rendue en proximité dans le temps et
géographiquement. Nous avons actuellement 1.748 points relais d’accès au droit,
147 maisons de justice, 32 antennes de justice. Tout cela sera regroupé sous la
bannière des points justice”. Près de 2.000 seront répartis sur l’ensemble du
territoire au plus près des citoyens. Autant d’endroits où les délégués du
procureur pourront rendre la justice. Je viens de signer un décret le leur
permettant. Et puis lorsque les affaires seront renvoyées devant le tribunal,
je souhaite que l’on puisse tenir des audiences foraines, c’est-à-dire hors les
murs de la juridiction. En plus de tous les tribunaux judiciaires, nous avons
125 tribunaux dits de proximité répartis dans toute la France et je souhaite
que nous puissions y juger des affaires de proximité. Et pour permettre les
déplacements des acteurs de la justice, nous achetons 500 voitures électrique.
- Ces près de 1.000 emplois [nouveaux] permettent un
doublement des jugements rendus. C’est du temps gagné pour les magistrats et c’est
du temps que l’on fait gagner aux justiciables qui attendent leurs décisions. (…)
Les emplois sont déjà budgétisés pour 3 ans. On ne peut pas faire de la justice
de proximité pour un an, ça n’aurait aucun sens. Cette nouvelle politique doit
s’inscrire sur la durée.
- Personne ne peut sérieusement dire qu’un budget [de la
justice] en augmentation de 8 % ce n'est rien. C’est le plus beau budget depuis
un quart de siècle. Il a permis l’embauche en 3 mois de 1.000 personnes et
l’augmentation des vacations des magistrats honoraires, non personne ne peut
dire que tout cela n’est rien !
- Pour savoir si les millions d’euros que l’on met sur cette
politique [de justice proximité] produisent des résultats, j’ai mis en place
des indicateurs de suivi. Non seulement nous aurons à la chancellerie un retour
trimestriel des procureurs sur la base de trois critères dont par exemple
le nombre d’affaires jugées en proximité, mais nous allons aussi leur demander
de communiquer localement sur leur travail. Nous avons des comptes à rendre aux
justiciables et il me semble bien normal qu’ils sachent ce que la justice fait
pour eux.
- En quoi chercher à assurer la sécurité des Français ferait
une politique sécuritaire ? Pourquoi toujours rechercher
l’opposition ? Ça n’a aucun sens pour des jeunes délinquants de prononcer
une sanction cinq ou six mois plus tard. Cela doit être immédiat. Ça n’assoit
en rien une politique sécuritaire de faire ça. Au contraire. C’est du bon sens
et ça aurait toujours dû être ainsi. N’importe quel père de famille le
sait bien.
- [Meurtre de trois gendarmes dans le Puy-de-Dôme] Ces trois
gendarmes ont donné leur vie en mission alors qu’ils protégeaient. C’est le don
ultime qu’un militaire peut faire à la Nation et pour cela, nous ne pourrons
jamais les oublier. Cela me touche d’autant plus que la lutte contre les
violences faites aux femmes est un fléau contre lequel je me suis engagé dès
mon arrivée à la Chancellerie. Nous avons mis à la disposition des juridictions
1.000 bracelets anti-rapprochement pour éloigner les conjoints violents. Il
appartient désormais aux juges d’ordonner leur pose. De même, plus de 1000
téléphones grave danger ont été distribués afin de pouvoir alerter rapidement
les forces de l’ordre. C’est un long combat que nous livrons ».
Olivier Véran
(ministre des Solidarités et de la Santé)
- [Vaccin contre la covid19] Pouvoir démarrer une campagne
de vaccination, avant même la fin 2020, de façon synchronisée dans toute
l'Union européenne, avec un produit dont toutes les expertises disent qu'il est
efficace et sûr, c'est une très bonne nouvelle. Nous allons pouvoir commencer à
protéger les plus fragiles d'entre nous, leurs poumons, dans les services de
gériatrie de longue durée des hôpitaux et les Ehpad ; à éviter des admissions
en réanimation et des morts en nombre ; à préserver la capacité de nos
hôpitaux. Si on m'avait dit il y a six mois que ça irait aussi vite, je ne
l'aurais pas cru. La vitesse, oui : nous commençons aujourd'hui à vacciner. La
précipitation, non : je ne veux rogner sur aucun des principes sur lesquels je
me suis engagé : liberté de choix, aucune obligation de se faire vacciner ;
campagne de vaccination échelonnée selon les avis des autorités publiques
indépendantes ; sécurité assurée avec la mise en place de circuits de
pharmacovigilance dès demain ; et communication en transparence. Une
deuxième bonne nouvelle serait que ce vaccin prévienne non seulement les formes
graves de la maladie mais aussi la transmission du virus. Nous le saurons dans
les prochains mois. Cela nous permettrait de sortir plus vite du cauchemar.
- [Covid19] A chaque fois qu'une personne âgée et fragile
sera vaccinée, ce sera une étape, une vie humaine potentiellement sauvée.
Ensuite viendra le moment de la vaccination grand public, au printemps ou à
l'été 2021. Quel taux d'immunité, quelle protection collective cela va-t-il
nous conférer? Je ne peux le dire à ce stade. Il faut encore être patients.
- [Covid19] Notre choix politique, c'est de faire reposer la
campagne [de vaccination] sur les médecins et les soignants. C'est la clé de la
confiance et de l'efficacité.
- [Vaccin contre la covid19] Le rôle du gouvernement n'est
pas de dire qui doit être vacciné et avec quel vaccin, mais de tenir compte des
recommandations scientifiques et de tout faire pour que la campagne de
vaccination se passe au mieux. Ça passe par une communication pour lever les
doutes et les contre-vérités. La vaccination n'est pas la victoire d'un
gouvernement contre un virus, mais un moyen d'assurer la protection des
Français. Le gouvernement n'est en charge que de l'organisation. La vaccination
n'est ni de droite, ni de gauche ; c'est un bien commun. (…) L'extrême droite
instrumentalise des interrogations et des craintes naturelles pour les
transformer en suspicion, conduisant au rejet. Marine Le Pen cherche à
asphyxier l'espoir et espère en profiter. À l'opposé, je constate que
l'écrasante majorité des élus, de tous bords et de tous territoires, travaille
avec nous en bonne intelligence pour que la campagne vaccinale réussisse.
- Dans son livre Némésis médicale écrit il y a
45 ans, le philosophe Ivan Illitch explique que le mode de fonctionnement du
corps, les rudiments d'anatomie et de biologie sont devenus l'apanage des
experts. C'est dans ce contexte de recul de la culture scientifique que sont
survenues des crises sanitaires : l'affaire du sang contaminé, qui a jeté un
doute profond sur la capacité des gouvernants à protéger la population, la
vache folle ou les débuts difficiles de la campagne de vaccination contre
l'hépatite B. Aujourd'hui, nous avons l'occasion de mener un travail de
conviction, de restaurer la science dans ce qu'elle peut apporter de bénéfique
à l'humanité et de réhabiliter une méthode fondée sur le dialogue entre
patients et soignants.
- Ce vaccin protège 95% des individus contre les cas de
forme grave et va sauver beaucoup de vies. Pour les personnes âgées, le risque
de mourir du Covid19 est élevé. Ce qu'on sait des effets indésirables, hors les
rares cas d'allergie grave (1 cas d'allergie pour 45.000), atteste que la
balance bénéfices/risques est très favorable. Bien sûr, certains
"anti-vax" ne manqueront pas de tenter d'inquiéter, de manipuler. La
meilleure réponse, c'est la transparence, la rigueur du suivi en temps réel des
effets indésirables, les études au plus près du terrain. Faisons confiance à
nos médecins, à nos scientifiques. Surtout quand il s'agit de sauver des vies,
de sauver notre économie, notre vie sociale, sportive, culturelle. L'étude
des données permettra d'écarter tout lien indu de cause à effet. (…) Les trois
cas de réactions sont apparus chez des personnes souffrant d'allergies fortes.
C'est donc un risque qui doit être connu, notamment pour les personnes qui ont
des antécédents d'allergie sévère, et il faut bien sûr être vigilants ; mais
trois alertes sur environ un million de personnes vaccinées, c'est très peu. Et
en rien comparable avec les effets du virus. Le risque est donc extrêmement
faible.
- Certains redoutent que nous la rendions obligatoire,
d'autres nous reprochent de ne pas l'avoir fait… En réalité, il n'a jamais été
dans les intentions du gouvernement de rendre la vaccination contre la Covid19
obligatoire. Ce projet de loi [sur l’urgence sanitaire] répond à une demande du
Parlement et porte sur la gestion des crises sanitaires et la protection des
populations au sens très large, pas seulement contre le coronavirus. L'idée est
de mieux nous préparer à des crises futures et en nous appuyant sur des leviers
d'action, qui existent d'ailleurs pour la plupart. Je rappelle que vous ne
pouvez pas aller en Guyane, par exemple, si vous n'êtes pas vacciné contre la
fièvre jaune, ou inscrire votre enfant à la crèche si son carnet de santé ne
présente pas les vaccinations nécessaires. On voit bien la sensibilité du
sujet : s'il y a le moindre doute, des oppositions malveillantes s'engouffrent
dans la brèche et, au lieu de faire le jeu de la confiance, font le choix de la
défiance. Nous avons donc considéré qu'il n'y avait pas d'urgence à faire
passer ce texte au Parlement et nous nous sommes donné un délai.
- [Conservation du vaccin] J'avais annoncé, il y a deux
mois, qu'on achetait des super congélateurs : ils sont installés partout où la
vaccination commencera. Les commandes arriveront progressivement. Après une
première livraison de quelques milliers de doses hier, d'autres vont suivre,
fin décembre et début janvier. Nous avons déjà testé le parcours du vaccin,
depuis l'usine belge où il est produit jusqu'aux Ehpad, pour vérifier que tout
le système fonctionne. C'est un chantier énorme ; les équipes n'ont pas levé le
pied!
- [Risque de pénurie de vaccins] Les doses arriveront une
fois prêtes, selon le calendrier de production. Nous avons fait des achats
sécurisés et collectifs avec les autres pays européens. Cela ne veut pas dire
que nous disposerons de toutes les doses dont nous avons besoin d'un seul coup.
La durée de la campagne vaccinale sera le reflet direct des capacités de
production de Pfizer/BioNTech, puis de Moderna, qui devrait recevoir un feu
vert début janvier, puis des autres vaccins qui arriveront ensuite.
- [Covid19] Les scientifiques anglais postulent que le
nouveau variant est plus contagieux. Nous prenons cela au sérieux. Nous avons
identifié, dans un CHU français, une personne française résidant à Londres
porteuse de ces mutations. C'est le premier cas avéré en France.
- [Covid19] Le virus circule encore trop : 15.000
contaminations détectées par jour en moyenne, alors qu'on était descendu à
11.000… L'objectif des 5.000 s'éloigne. Et la pression sur le système de santé
reste importante, avec 1.500 hospitalisations par jour, une tension qui baisse
très peu en réanimation. (…) Trois territoires nous inquiètent : la région
Grand Est, la Bourgogne-Franche-Comté et le département des Alpes-Maritimes, à
commencer par Nice. L'augmentation de l'incidence chez les personnes âgées dans
certains territoires ruraux fait, en particulier, craindre une hausse des
hospitalisations dans les jours à venir. Les élus ont raison de se mobiliser :
nous ne pouvons pas nous permettre de laisser flamber l'épidémie à nouveau.
Nous prendrons les mesures nécessaires, si la situation devait
s'aggraver. (…) Nous n'excluons jamais des mesures qui pourraient être
nécessaires pour protéger des populations. Ça ne veut pas dire qu'on a décidé,
mais qu'on observe la situation heure par heure.
- [Reconfinement dû à la covid19] L'incidence en France est
deux fois moins forte qu'en Allemagne. L'Italie, les Pays-Bas, l'Irlande ont dû
reconfiner en catastrophe. Nous, nous avons fait le choix de mesures strictes
et difficiles plus tôt pour laisser les Français souffler pendant les fêtes.
Cela a marché, pas assez, certes. Nous saurons vite si les rassemblements
familiaux et festifs auront un impact épidémique.
- Le meilleur moyen de célébrer l'entrée dans la nouvelle
année, c'est de ne pas la célébrer! J'espère que nous aurons l'occasion de
faire une grande fête en 2021, le jour où nous pourrons annoncer aux Français
qu'ils ne doivent plus porter de masque en permanence et où nous ne serons plus
obligés de compter les morts. On ne peut pas, pour une soirée, prendre le
risque de bloquer à nouveau le pays pendant des semaines.
Frédérique Vidal
(ministre de l'Enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation)
Grâce à une mobilisation sans précédent de la recherche et
du travail incroyable des chercheurs du monde entier, la France ouvre
aujourd’hui sa 1ère campagne de vaccination contre la covid19. L’espoir, enfin,
d’une sortie de crise grâce à la science.
Julien Denormandie
(ministre de l'Agriculture et de l'alimentation)
Avec sa sortie de l’UE au 1er janvier 2021, le Royaume-Uni devient
un « pays tiers ». Qu’est-ce cela implique? Grâce à l’accord qui
vient d’être conclu, aucun droit de douane. Des contrôles sanitaires et
phytosanitaires à l’import et à l’export pour les produits agricoles et
agroalimentaires en sus des exigences douanières. De nouvelles règles si vous
voyagez de ou vers le Royaume-Uni avec vos animaux de compagnie (chiens, chats,
furets…)
Olivier Dussopt
(ministre chargé des Comptes publics)
Le vaccin est une nouvelle arme face au virus. Conjugué aux
gestes barrières, il va nous aider à le juguler. Faisons confiance à la
science!
Alain Griset
(ministre chargé des Petites et moyennes entreprises)
Le soutien de l'État a été total et la promesse du Président
tenue. Il y a eu moins d'entreprises en faillite en 2020 qu'en 2019, où
l'économie était alors plus florissante. Nous avons été un des pays qui a le
plus soutenu ses entreprises, nous n'abandonnerons personne.
Sarah El Hairy
(secrétaire d’Etat chargée de la Jeunesse et de l’Engagement)
Lancement de la campagne de vaccination aujourd’hui, fruit
de la mobilisation exceptionnelle européenne, mondiale, de tous les acteurs de
la recherche. C’est une nouvelle étape qui s’ouvre avec comme horizon de sortir
enfin de la crise de la covid19.
Laurent Pietraszewski
(secrétaire d’Etat chargé des Retraites et de la Santé au travail)
Dépôt de la proposition de loi pour renforcer la santé au
travail. Une étape clé pour concrétiser rapidement les avancées pour la
protection de la santé des travailleurs négociées par les partenaires sociaux.
Adrien Taquet
(secrétaire d’Etat chargé de l’Enfance et des Familles)
[Une femme tue son neveu et blesse sa nièce et son fils et
invoque une dépression post-accouchement] Un drame sur lequel la justice a été
saisie et déterminera toutes les responsabilités. Au-delà de la justice, ce
drame vient rappeler à chacun que le post-partum est une période de grande
fragilité qui touche toutes les femmes après l'accouchement. Le renforcement de
l'accompagnement des parents que j'ai mis en place dans le cadre des 1000 premiers
jours est une nécessité. Sa généralisation sera accélérée dès l'année
prochaine.
► Haut Commissariat au
Plan
François Bayrou
(Commissaire, président du Mouvement démocrate)
- Le vaccin [contre la covid19], c'est un très grand espoir
et c'est même le plus grand espoir que nous ayons aujourd'hui pour vaincre cette
épidémie et pour faire que l'on soit débarrassé, que notre société soit
débarrassée de la crainte des reconfinements à répétition, des difficultés
innombrables que nous rencontrons qui ont, il faut bien le dire, mis à bas
l'économie de la planète, en tout cas de tout l'Occident et pas seulement
l'économie, mais hélas fait des centaines de milliers de morts, des dizaines de
milliers de morts en France, et évidemment certains qui étaient nos amis. Et le
grand espoir que nous avons, c'est le vaccin et, le vaccin, c'est encore autre
chose, c'est un exploit scientifique comme probablement on n'imaginait pas que
l'on puisse en rencontrer de sitôt puisqu'il n'a fallu que quelques semaines en
vérité pour que les laboratoires, et certains dirigés par des Français comme
Moderna, découvrent une technique pour fabriquer ce vaccin d'un nouveau genre
qui va nous permettre, j'espère, de trouver un soulagement et en tout cas de
libérer les énergies de ces pays qui sont mis à terre.
- [44 % des Français, seulement diront certains, ont
l'intention de se faire vacciner, ce qui fait de la France l'un des pays les
plus méfiants] Franchement, si les gens n'avaient pas des inquiétudes avec tous
les messages les plus alarmistes qui sont publiés en particulier sur les
réseaux sociaux, c'est qu'ils auraient une force d'âme, une force de caractère
qu'il faudrait saluer. Mais je crois que, malgré ce climat de défiance, auquel
il n'y a qu'une réponse, c'est la réponse des scientifiques et c'est une
réponse qui est absolument sans ambiguïté. Ce que les scientifiques disent,
c'est que ce vaccin, qui s'appuie sur nos défenses immunitaires, qui les
renforce, qui leur montre le chemin pour vaincre le virus est sans risque. Une
fois que l'on aura vérifié cela et cela se fera j'imagine dans quelques jours
ou quelques semaines alors ce que je crois, moi, c'est que la demande de vaccin
va beaucoup augmenter et on va atteindre des chiffres qui seront des chiffres
massifs qui permettront de vaincre l'épidémie. Quel autre chemin ? Que
peut-on suggérer d'autre ? Tous ceux qui critiquent le vaccin, qu'est-ce
ils proposent pour que l'on sorte du drame que l'on est en train de vivre et
que chacun d'entre nous va payer car chacun d'entre nous, dans son foyer, sa
famille, ses proches, son entreprise, va être victime de cette chute de dominos
qui touche la planète tout entière, en tout cas l'Occident tout entier.
- [Passeport vaccinal] Je n'ai jamais utilisé l'expression
de passeport vaccinal, mais je crois que tous les efforts qui peuvent être
faits pour que la vie se rouvre à partir du moment où la précaution du vaccin
aura été prise, que l'on aura vérifié - un - qu'il est efficace et - deux -
qu'il est sans danger ; ce sont les deux vérifications que l'on doit
faire. Tout ce qui pourra pousser dans le sens de cette défense collective, de
cette défense vitale pour une communauté nationale comme la nôtre, pour un
peuple comme le nôtre qui se défend avec les armes qui sont celles que lui
offre la science pour retrouver la vie la plus normale possible, sera bien. Je
ne suis pas sûr que l'on retrouve très vite une vie normale mais ce que je
crois, c'est que, pour aller dans ce sens, aujourd'hui, nous n'avons que
l'espoir du vaccin. (…) On peut tout à fait imaginer que d'une certaine manière
le fait de s'être soumis à la vaccination vous ouvre des portes qui jusqu'alors
étaient fermées. Je pense que c'est le sens naturel des choses. On va très vite
découvrir qu'en effet la situation n'est pas la même, surtout dans certaines
catégories de risques, selon que l'on est protégé par le vaccin ou au contraire
que l'on est sans protection. Je crois que c'est une possibilité d'ouvrir un
certain nombre d'activités, de recommander pour un certain nombre d'autres
activités que l'on se soumette au vaccin. Je pense, mais ils y penseront
eux-mêmes, les soignants, tous ceux femmes et hommes qui travaillent dans les
EHPAD, très vite, vont avoir besoin de cette sécurité, très vite, ils vont
demander dès que l'on aura vérifié que cela marche et que c'est sans danger,
très vite ces soignants-là et ces personnes qui aident et qui sont près des
gens à risques vont demander à être protégés. Il n'y a rien de plus normal et
il n'y a rien de plus sain.
- Dans toute situation politique ou dans toute situation de
la vie, il y a des gens qui s'en servent pour créer des polémiques pour jeter
la suspicion, pour pointer du doigt, désigner des cibles et des boucs
émissaires. Je crois que c'est la plus mauvaise manière que l’on puisse avoir
d'être citoyen dans un pays comme le nôtre. Aucun d'entre nous ne pense que ce
que fait le gouvernement, c'est facile, aucun d'entre nous ne pense que l'on a
trouvé tout de suite, d'un coup de baguette magique, la bonne réponse. Mais
quand on regarde ce qui se passe dans les pays européens, chez nos voisins,
alors on s’aperçoit tout d'un coup et plusieurs éditoriaux ont paru sur le
sujet, que les observateurs se disent : mais après tout, la France n'a pas
si mal géré cette affaire dramatique. La France a réussi à mettre l'essentiel à
l'abri. Naturellement, elle a eu des victimes, naturellement, on n'avait pas de
masque - on va en reparler dans une minute - ou certains médicaments peut-être
n'étaient pas là ou les gants n'étaient pas là, les blouses n'étaient pas là.
C'est vrai et cela doit nous pousser à envisager d'autres stratégies. Mais en
tout état de cause, en conscience, et en rapport avec la science, je trouve que
le Président de la République et le gouvernement ont fait ce qu'il fallait et
quand on voit les résultats par exemple de la Grande-Bretagne qui avait dit au
départ qu’ils ne suivraient pas l'exemple de la France, eh bien on s'aperçoit
que, finalement, les choix qui ont été faits chez nous, n'étaient pas les plus
mauvais et qu'autour de nous beaucoup d'autres - je pense à l'Allemagne
aujourd'hui - s'inspirent du chemin que la France a suivi.
- Si ce n'était pas si triste, il y aurait de quoi rire. Le
nombre de gens qui étaient contre le confinement et qui, quelques jours après,
sont pour un confinement plus important, cette espèce de permanents zigzags que
font les esprits qui sont jamais loyaux avec les décisions que prennent les
responsables et que personne, je crois, ne pourrait prendre mieux qu'eux parce
qu’ils essaient de s'entourer des avis scientifiques et ce n'est pas simple
parce qu'il arrive assez souvent que les scientifiques soient en désaccord
entre eux. Mais la bonne foi, cela consiste à ne pas perpétuellement jeter la
pierre sur ceux qui ont la responsabilité de prendre les décisions.
- Les décisions les plus proches du terrain, les plus
régionalisées possible sont les meilleures. On a vu à différentes reprises que
des décisions inspirées par la situation locale - nous avons nous-mêmes pris
des décisions de cet ordre dans les Pyrénées - permettaient d'aller dans le bon
sens, mais je pense que vous avez entendu ou j'ai lu ce matin le ministre de la
Santé, le gouvernement n'écarte aucune piste et c'est son devoir de n'en
écarter aucune. La situation est telle, regardez le virus mutant, la mutation
du virus que l'on a eue en Grande-Bretagne a fait changer du tout au tout la
décision du gouvernement britannique en quelques jours parce qu'il ne pouvait
pas faire autrement. Il faut, si je pouvais dire cela, avoir l'humilité de
considérer que cette situation est une situation inédite, sans précédent et que
les gouvernants sont responsables. Ils prennent les décisions que la communauté
scientifique leur indique ou vers laquelle la communauté scientifique les
pousse et notre responsabilité à nous qui ne sommes pas au gouvernement, c'est
de faire bloc, de se serrer les coudes, de dire que, oui, on va s'en sortir et
on va s'en sortir notamment en étant solidaire des décisions les plus
raisonnables qui peuvent et de reprise.
- [Brexit] Je trouve que l'Europe a montré que l'union fait
la force. C'est une règle formidable majeure et, dans le choc que M. Boris Johnson
a voulu créer, que les Britanniques ont voulu créer, entre l'Union européenne
et le gouvernement du Royaume-Uni, eh bien c'est l’Union européenne qui est
apparue comme la plus forte, celle qui a pu imposer un certain nombre de
règles. Si vous voulez que l'on fasse la liste ensemble, la Grande-Bretagne
avait dit : il n'y aura pas de frontière entre la Grande-Bretagne et
l'Irlande, nous ne l'accepterons jamais, ils l'ont accepté ; la
Grande-Bretagne avait dit : nous n'accepterons plus les règles de l’Union
européenne ce n'est plus l’Union européenne qui nous dictera ces règles et bien
ils ont accepté et, au bout du compte, ils avaient dit : pour la pêche,
nous serons inflexibles, ils ont accepté qu'il y ait au contraire la sauvegarde
ou la plus grande sauvegarde possible des parcs de pêche des pêcheurs européens
et c'est une grande leçon que je trouve, a donné l’Union européenne parce
qu’évidemment ceux qui voulaient la quitter spéculaient sur les divisions. Il
n'y a pas eu de division et, d'une certaine manière, cela a imposé le résultat
final.
- [Brexit] Les Britanniques n'étaient pas des membres aussi
intimes de l’Union européenne que nous l'étions puisqu’ils n'avaient pas
l'Euro, ils avaient conservé leur banque centrale et cela fait une très grande
différence évidemment, mais ce dont on va s'apercevoir, j'en suis sûr, ce dont
les entreprises vont s'apercevoir, ce dont les investisseurs vont s'apercevoir,
c'est que quand se constitue un grand ensemble comme l’Union européenne, il est
mieux d'être à l'intérieur qu'à l'extérieur. C'est ce qu'a montré je crois la
négociation, les Britanniques avaient l'intention d'imposer leurs conditions,
ils n'y sont pas arrivés. Ils avaient la menace de ce que l'on appelait le
« no deal », c'est-à-dire aucun accord, on sort, c'est la guerre
commerciale, ils ont reculé parce que tout le monde s'aperçoit qu'être à
l'intérieur c'est évidemment un plus décisif dans l'état du monde aujourd'hui.
- [La crise de 2020] On a vu, on a vérifié que, devant un
drame [l’épidémie de la covid19] de cet ordre, on n'était pas dépourvu, que
l'on était capable de ressaisissement. Cela s'est vu en particulier dans le
système hospitalier, on a pu créer des lits de réanimation, simplement en les
équipant et en formant le personnel, on a vu quelle était au fond la force de
ce peuple. Tout le monde décrivait un peuple qui était complètement
anarchiste, incapable de respecter une consigne, on a très bien respecté les
consignes qui ont été données pour sauvegarder la santé du pays. Cela, c'est la
première chose. Il y a une deuxième chose qui pour moi est plus importante. Cela
fait des années et des années, décennies même que l'on voit notre capacité de
production, notre industrie laisser filer des productions, des réalisations que
nous pourrions parfaitement garantir sur notre sol national ou en Europe. Vous
avez entendu cela si souvent, on nous racontait, c'était probablement vrai à
l'époque, que c'était une affaire de main-d’œuvre, que le coût de la
main-d’œuvre était tellement moins important sous ces latitudes lointaines que
chez nous que l'on ne pouvait pas lutter. Il se trouve qu'aujourd'hui nous
sommes placés devant une responsabilité qui est en même temps une chance. Nous
avons découvert que nous ne pouvons pas laisser filer des productions vitales
pour notre pays et que nous avons le devoir, la responsabilité de reconstruire
et en même temps nous sommes à un moment de l'histoire qui est tout à fait
particulier et probablement tout à fait remarquable pour notre avenir, c'est
que, sur la planète, tous les types de production sont en train de changer. Hier,
la question c'était la main-d’œuvre. Demain, ce n'est plus cette question car
nous avons l'informatisation, nous avons les algorithmes, nous avons des
interventions qui sont dirigées par informatique et automatisées ; des
pièces qui, hier, prenaient des jours et des jours à être usinées, tout d'un
coup, on peut les imprimer par une imprimante 3D et ces pièces, elles sortent
toutes prêtes et toutes faites. Et on s'aperçoit tout d'un coup que les
désavantages qui étaient les nôtres, les handicaps qui étaient les nôtres, on
peut les vaincre et reconquérir des secteurs entiers. Quand on est un pays
comme le nôtre qui a une recherche, qui a une technologie de tout premier plan,
qui sait fabriquer des satellites, des avions, des hélicoptères, des moteurs
d'hélicoptère, qui est capable de produire des logiciels extrêmement complexes,
quand ce pays a de grandes entreprises, alors il est capable de reconquérir des
secteurs entiers et, de surcroît, il se trouve que nous tombons précisément au
moment où l'argent pour investir est à des taux d'intérêt proches de 0 quelquefois
même inférieurs. C'est un moment historique que nous ne pouvons pas manquer. (…)
La question principale c'est, qui va être le stratège et le chef de file de
cette action ? Pour moi, c'est très clair qu'il y a besoin d'un retour
d'un État que l'on appelle stratège, mais qui a mes yeux, doit être davantage
un État fédérateur. Ce n'est pas un État qui peut faire à la place des entreprises.
Ce n'est pas un État qui peut faire à la place des acteurs industriels c'est un
État qui doit réunir les forces que nous avons dans notre pays, les forces de
la recherche qui est de tout premier plan mondial, les forces de la technologie
française, les forces des grandes entreprises. Nous avons des trésors dans nos
entreprises dans les secteurs précisément les plus sensibles. L'État doit les
réunir et les faire travailler ensemble pour reconquérir des secteurs entiers.
Et nous pouvons le faire car, comme je le disais, comme vous avez l'intention
que l'on en dise un mot, aujourd'hui, il y a une possibilité pour ceux qui veulent
entreprendre une conquête de cet ordre de trouver de l'argent a un prix
suffisamment favorable pour pouvoir réaliser ces investissements de long terme.
Cela ne veut pas dire qu'il faut mal gérer, c'est le contraire. Il faut mieux
gérer pour pouvoir investir là où on en a besoin.
- [Niveau record de la dette publique] D'abord, la première
nécessité, c'est de reconstruire le pays, sans cela nos enfants et nos
petits-enfants comme vous dites, ils n'auront pas grand-chose comme plateforme
pour se lancer vers l'avenir. Donc il faut reconstruire. Je dis, je maintiens
devant vous, cette dette [due à la covid19] n'est pas une dette comme les
autres, car la dette habituellement, c'est soit parce qu'on a fait des bêtises
de gestion, soit parce qu’on a pris des décisions d'investissement, hélas c'est
plus souvent parce qu’on a fait des bêtises de gestion que parce qu’on a pris
des décisions d'investissement. Cette dette de la Covid19 est d'une nature
complètement différente. Elle s'apparente bien davantage à une dette de guerre,
mais c'est encore plus grave parce que personne n'a déclaré la guerre donc on
ne peut pas aller demander des comptes à ceux qui ont déclaré la guerre. C'est
une dette d'une nature et d'une origine comme on n'en a jamais rencontrée. Ce
que je préconise donc, c'est que l'on explique aux Français, que l'on ait ce
dialogue avec les Français pour leur dire : cette dette-là, nous allons
l'isoler. Nous allons naturellement préciser chacun des chapitres où la
Covid-19 nous a obligés à dépenser un argent que l'on n'aurait pas dépensé
autrement. On a dû soutenir les entreprises, on a dû soutenir ceux qui se
retrouvent au chômage, on a dû garantir les revenus des familles, on a dû aider
les plus faibles, on a dû investir dans notre appareil de santé. Cela, c'est la
dette de la Covid-19. Elle est d'une nature différente des autres dettes. Cette
dette-là, on va se fixer une règle, on commencera à la rembourser lorsqu'on aura
reconstruit notre pays et ses capacités de production, son économie et on la
remboursera intégralement mais sur une longue période. Hier, cette phrase
aurait été irresponsable parce que ce n’était même pas imaginable. Aujourd'hui,
on peut parce que les grandes banques centrales de la planète - à la suite de
la banque centrale américaine et notamment la banque centrale européenne - ont
décidé de créer ces facilités pour alimenter l'économie, pour faire vivre
l'économie du monde. C'est une formidable nouvelle, il faut s'en servir.
- On reconstruit notre pays, on reconstruit les capacités de
notre pays et ceci est une urgence. Quand vous avez le feu à la maison, vous
commencez par éteindre le feu et après vous vous occupez des projets que vous
aviez et ceci est une démarche de responsabilité ; au demeurant, je vous
pose la question à l'envers : qui va proposer autre chose [que de s’endetter
pour reonstruire] ? Qui va dire : on va immédiatement mettre
notre économie sous le poids écrasant des
200, 300, 400, 500 milliards que nous allons devoir
consacrer à la lutte contre cette épidémie et aux conséquences de cette épidémie ?
Il n'y a qu'un chemin raisonnable, c'est reconstruire et rembourser, et
rembourser à un moment où on aura récupéré toutes nos facultés de production,
de créativité, et tout cela parce que nous sommes désormais dans une zone
monétaire qui est protégée, ce que la France a voulu et elle a bien fait de le
vouloir.
- Je comprends très ce bien que Bruno dit, c'est que ce
n'est pas parce qu'on a connu ce drame que la menace sur les retraites a
disparu, et il a raison de le dire. Simplement, l'observation que je fais, c'est
que l'on ne peut pas se lancer dans une réforme de cet ordre alors même que
nous sommes dans la crise que nous rencontrons. Il y aurait une
incompréhension, et d'ailleurs, je crois, une incapacité ; je pense que la
question des retraites est une très grande question. Comme vous savez, je me
suis investi sur ce sujet depuis très longtemps. Je pense qu'il faudra une
démarche nouvelle pour y répondre et une démarche nouvelle à laquelle les
Français devront être le plus possible associés, mais cela ne peut pas se faire
avant que l'on ait reconstruit le pays. Vous ne pouvez pas le faire sur le
paysage tellement habité par des entreprises qui sont au risque de la faillite
et par des salariés qui sont eux-mêmes au risque du chômage. (…) De toute
façon, c'est une question que l'on ne devra pas éluder et je pense que l'on
aura raison d'y réfléchir. Est-ce que la démarche qui a été suivie jusqu'à
maintenant était la meilleure ? Comme elle n'a pas réussi, on peut se
poser des questions. Je pense qu'il faudra reprendre cette question. Il faudra
la reprendre probablement au début du prochain quinquennat. De toute façon,
c'est une question qui ne se laissera pas oublier. Le déséquilibre des
régimes de retraite, il s'impose à tous. On ne va pas pouvoir se voiler la
face, se bander les yeux et dire que cela n'existe pas. Cela existe et il y
aura des conséquences directes sur les Français, et notamment sur les retraités
si on ne s'en occupe pas. Je pense que l'on n'a pas le droit de mettre la
poussière sous le tapis comme cela. Simplement, l'obligation de reconstruction
de notre économie et de retrouver une espèce d'équilibre dans la société
notamment par le fait que tout le monde pourra travailler à nouveau s'impose
comme une priorité.
- [Proportionnelle intégrale aux élections législatives
prioritaire?] Cela dépend de la manière dont on regarde la situation du pays. Moi,
je la regarde avec un œil déterminé et inquiet, ou inquiet mais déterminé. Ce
que je vois, c'est qu'il n'est pas possible de sortir de cette crise et
d'entamer l'immense travail de reconquête que nous avons devant nous si l’on ne
fait pas travailler les grands courants politiques du pays le plus possible
ensemble. Or, nous avons des institutions, je rappelle que c'était l'engagement
de François Hollande, c'était l'engagement d'Emmanuel Macron, je ne suis pas
pour renoncer aux engagements, je rappelle que les institutions que nous avons
ont un résultat qui est à mon avis désastreux. Elles donnent tout le pouvoir
aux uns, ceux qui occupent les responsabilités et aucun aux autres et, même,
ils sont éliminés, écartés, balayés comme s'ils n'existaient pas. Mme Le Pen,
vous savez que je ne partage pas ses idées, elle a été au deuxième tour de
l'élection présidentielle, elle a fait près de 35 % des voix et, au bout
des élections législatives, elle est revenue avec moins de 1 % des sièges.
Est-ce juste ? (…) Je pense qu'il faut que toutes les forces politiques du
pays soient reconnues comme légitimes à parler de nos institutions, et
d'ailleurs c'est ce qui se passe. Quand le Président de la République fait une
consultation sur les institutions, il reçoit tous les responsables de partis
représentés à l'Assemblée nationale. Eh bien je suis, pour ma part, pour aller
dans le même sens. Je pense qu'il y a une grande majorité des forces politiques
françaises qui veut cette évolution, qui veut que l'on ait un scrutin, une loi
électorale juste qui permette aux gens de parler de dialoguer et de travailler
ensemble.
- [Proportionnelle] J'ai beaucoup de raisons de savoir que
le Président de la République est intéressé par ce sujet. Il pense que c'est un
sujet crucial comme avant lui d'autres Présidents de la République l’ont
imaginé pensé et voulu. Cela a été notamment le cas de François Mitterrand qui
a fait adopter ce mode de scrutin. C'est le seul mode de scrutin qui permette
que l'on puisse changer le climat politique du pays, c'est même la seule
décision qui puisse permettre de changer le climat politique du pays. Cela a
été promis à chaque élection présidentielle. Je crois qu'il est temps de réunir
les forces pour que cela bouge.
► Partis politiques
Aurore Bergé (présidente déléguée du groupe à l’Assemblée nationale)
- La vaccination est une chance pour nous tous. Dès que ce
sera mon tour, je me ferai vacciner. Sans hésiter. Dans l'intervalle, je
préfère que mes parents, plus vulnérables, puissent en bénéficier. Que ceux qui
ont des pathologies, ceux qui sont en 1ere ligne puissent en bénéficier.
- Le séparatisme est une atteinte à nos principes essentiels.
La République doit toujours et partout avoir le dernier mot. Nous nous en
donnerons clairement les moyens dans la loi.
Anne Genetet (députée)
Ainsi des associations: rejettent la liberté de ne pas
croire, refusent l’importance de l’école laïque publique, veulent critiquer des
méthodes pédagogiques au nom de leur religion. Elles piétinent la loi de 1905.
Elles n’ont pas leur place en France Jamais!
● MoDem
Bruno Millienne
(député)
Le séparatisme est la plaie de notre République laïque. La
laïcité est l'assurance que chacun d'entre nous puisse vivre sa liberté de
croire ou de ne pas croire. Sans cela nous basculons en dictature.
Jean-Christophe
Lagarde (président)
L’agression d’un jeune musulman parce qu’il fêtait Noël
(comme des millions d’autres), montre à quel point les islamo-fascistes veulent
contraindre Tous les Français quels qu’ils soient à se soumettre à leur
idéologie politique qui détourne cette religion!
► Autres
Nathalie Loiseau
La présidente de la Commission Ursula Von der Leyen présente au Parlement européen
l’accord passé avec le Royaume Uni. Un accord qui protège les droits, les
intérêts et les choix des Européens et qui respecte la décision du Brexit. L’Europe
l’avait dit et elle l’a fait : pour donner accès à son marché sans tarif ni quota
au Royaume Uni, elle s’est assurée qu’il ne puisse pas y avoir de dumping.
Brexit : une liberté commerciale de façade pour le Royaume-Uni.
Pascal Canfin
L’accord sur le Brexit ayant été trouvé, je serai extrêmement
attentif à ce que les entreprises exportant depuis le Royaume Uni ne puissent
pas accéder sans tarif douanier au marché européen si elles ne respectent pas
vraiment le level playing field. Le rôle de la Com Environnement du Parlement
européen sera de veiller à l’application entière des clauses qui protègent les
citoyens européens et les entreprises qui fabriquent en Europe de tout dumpling
climatique et d’un non-respect de nos normes de sécurité alimentaire.