- Comme président de la République, je ne reconnais qu'une
communauté qui est la communauté nationale. Mais je ne dénie pas aux autres
communautés le droit d'exister. C'est la vie de chacun ! Qui ne se réunit pas
en fonction de son appartenance géographique, culturelle, familiale ? En
même temps, et c'est la beauté de notre République, il faut de la
transcendance. La Nation française a toujours connu une tension forte entre le
particulier et l'universel : c'est le cheminement séculaire de la langue
française avec ses patois, le cheminement de la République avec ses
municipalités et ses territoires, il suffit de se plonger dans Maurice Agulhon
pour retrouver l'histoire longue de ces mouvements. L'intelligence des séparatistes est
de proposer une forme d'appartenance radicale. C'est un totalitarisme
idéologique parce qu'il sépare, il est exclusif, il annihile la raison et
réduit la personne à l'état de minorité en niant sa capacité à s'ériger en un
individu libre. Mais il séduit car il propose à la fois une appartenance et une
transcendance à ceux qu'il convoite.
- Je crois que cette "nation-idée" dont parle Mona
Ozouf peut s'incarner concrètement. En particulier en célébrant les héros
passés et présents qui ont porté haut les valeurs françaises. C'est pour cela
que j'ai tenu à panthéoniser Maurice Genevoix et tous ceux de 14, ces fils de
France qui sont morts pour notre liberté. Pour cela aussi que je rends hommage
aux héros contemporains qui, comme Arnaud Beltrame, Cédric de Pierrepont et
Alain Bertoncello ou, récemment, Samuel Paty sont les visages contemporains de
la République en actes. Après, le patriotisme, c'est aussi un quotidien.
Je lisais Gaspard Proust qui se plaignait qu'on lui parle toujours de République
alors qu'il aime les fleuves, la littérature, bref tout ce qui constitue les
formes sensibles, presque charnelles, de l'attachement à la France. Je partage
ce qu'il dit. A côté de l'idée, il faut une forme sensible. Et il faut
aimer. Ce rapport sensible, c'est ce que le patriotisme apporte : ce n'est pas
seulement l'attachement à des valeurs. c'est un attachement charnel, à des textes,
des poèmes, une histoire, des paysages. Et cela justifie et porte un
engagement.
- On m'a souvent caricaturé en prétendant que je croyais
uniquement à la "start-up nation". Mais je suis persuadé que, dans
tous les domaines, il nous faut renouer avec notre capacité à nous projeter
dans l'avenir, à retrouver une confiance en nous et en chacun et la certitude
que nous pouvons bâtir. Pas simplement éviter que les choses ne se
détricotent encore davantage mais reconstruire, inventer. Renouer avec l'esprit
de conquête.
- [Sentiment que la France, pourtant le pays des droits de
l'homme, est complètement incomprise et regardée par l'étranger comme une
nation en pleine déroute] Mais attendez ! Nous, Français, quand l'étranger ne
nous comprend pas ou nous attaque, c'est un motif de combat ! Et quand je
m'exprime sur la chaîne Al-Jazeera, quand j'écris au Financial Times pour
défendre notre liberté d'expression, notre laïcité, c'est bien ce combat que
j'assume, celui, séculaire, des Lumières. J'assume aussi ce combat chez
nous. Car ne vous trompez pas : le camp de la défaite, des corporatistes, des
égoïstes a toujours été très fort dans le pays. Ceux qui ont de l'ambition pour
le pays, qui veulent relever le gant, qui croient en la grandeur, n'ont jamais
été la majorité. L'esprit de capitulation, les gens qui doutent sont légion. Un
défaitisme est là depuis longtemps et sa responsabilité est énorme : je
pourrais vous renvoyer à Marc Bloch. Il y a une immense trahison des clercs
dans ce malaise français que j'évoquais. Beaucoup d'intellectuels n'ont pas su
penser un avenir français durant ces décennies de crises, l'élite économique
s'est mondialisée, ce qui aurait pu être une excellente chose si cela avait
consisté à aller tirer le meilleur de l'étranger pour le ramener chez nous.
Sauf qu'elle est partie ! Elle s'est nomadisée, elle est devenue de nulle part.
Mais le monde change, la génération qui est là n'est pas celle d'hier.
Les patriotes sont de plus en plus nombreux. Patriotes et européens, qui sont
portés par la volonté de créer, d'entreprendre, de prendre pour notre pays et
notre continent des risques pour bâtir un avenir commun.
- Nombre d'intellectuels sont attachés au pays et à ses
valeurs. Mais il existe un hyper relativisme contemporain, on regarde au
scalpel les crises et les troubles qui sont les nôtres. On perd tous les
repères jusqu'à affirmer que la France vit une crise des libertés, en nous caricaturant
comme un pays qui s'effondrerait sur lui-même. Là-dessus, soyons clairs, il
faut essayer de garder un solide bon sens et ne pas tout confondre. Pendant la
crise sanitaire, ce que nous avons fait n'est pas une privation de libertés.
Nous avons librement et collectivement consenti à réduire certaines de nos
capacités à faire, à interagir pour protéger les autres. Une espèce de fantasme
consisterait à dire que la liberté est un absolu qui ne connaît pas de
contraintes. Ma liberté ne vaut rien si c'est la liberté d'infecter l'autre,
elle ne se tient que dans un système de responsabilités. Et au contraire nous
avons collectivement montré un humanisme véritable en renonçant à des plaisirs,
à des facilités, pour protéger les plus faibles, nos soignants et notre système
de soins parce que la liberté ne vaut que quand la liberté des autres
s'articule.
- Nous avons à faire face au terrorisme et à une société de
plus en plus violente. Nous devons apporter une réponse. Notre réponse est-elle
disproportionnée ? Non. Elle s'est toujours faite sous le contrôle du juge.
Moi-même j'ai soumis au Conseil constitutionnel les grands textes qui ont
conduit à sortir de l'état d'urgence. Nous voyons des tensions très dures au
quotidien, entre les forces de l'ordre, des black blocs, etc. Mais le cœur du
sujet à mes yeux, ce qui me laisse penser que certains tombent dans la facilité
d'une grammaire qui n'est plus celle du moment, est : comment faire vivre notre
démocratie et penser ses libertés dans un temps d'une extrême violence ? C'est
un défi auquel nous n'avions jamais été confrontés avant. Le fait terroriste a
toujours été là, mais il est internationalement mieux organisé et donc plus
menaçant. Cette violence des séparatistes et en particulier de cette idéologie
islamiste me conduit à apporter une réponse dans le cadre de notre Etat de
droit absolument et complètement. Et j'y suis très vigilant. Mais nos ennemis
utilisent nos libertés pour nous tuer, ils sont d'une sophistication extrême,
ils utilisent nos libertés pour nier cette liberté. Quand des petites filles ne
vont plus à l'école et se retrouvent, voilées, dans un état de servitude dans
des madrasa où on les assoit par terre en leur interdisant de dessiner des
visages, c'est au titre de la liberté d'instruction. On devrait laisser faire ?
Je m'y refuse.
- Nous sommes confrontés à une violence de rue parfois
inouïe. Ont resurgi un mouvement d'extrême droite et plus encore dans notre
pays un mouvement d'extrême gauche qui prône une violence anticapitaliste,
antipolicière, avec un discours structuré, idéologisé, et qui n'est rien
d'autre qu'un discours de destruction des institutions républicaines. C'est
très grave car la démocratie et la République ne tiennent qu'aussi longtemps
qu'il y a dans le débat démocratique la fin de la violence. Précisément
parce que ceux qui sont élus peuvent être chassés, parce que vous avez élu ceux
qui font vos lois, qu'il y a des rendez-vous électoraux réguliers et des
principes d'équilibre. La démocratie exige la fin de la haine. Or, sous couvert
d'une espèce de tolérance à tout, nous avons fini par accepter la haine et la
violence. Pour moi, c'est la ligne rouge. Et je considère que toutes les forces
politiques qui justifient la violence en arguant que ceux qui la pratiquent
sont des victimes de l'ordre établi font une erreur existentielle d'un point de
vue démocratique. Ils sont en train de tuer la démocratie. Nous pouvons
exiger de chaque citoyen la non-violence parce que chaque citoyen a la
possibilité de choisir ses dirigeants, et chaque voix compte. Et chaque citoyen
a la liberté de s'exprimer, de critiquer le président, d'être publié, de
manifester librement. Mais par la violence extrême qu'ils créent, ils menacent
ces libertés parce qu'ils en détruisent les fondements. Ils détruisent par
exemple progressivement la liberté de manifester. Le véritable débat
démocratique à avoir ne porte pas sur l'organisation des policiers - ce sont
des aspects opérationnels sur lesquels le ministre de l'Intérieur est fortement
engagé - mais sur les moyens et les façons d'éradiquer cette violence dans la
société à laquelle les forces de police sont confrontées. L'inacceptable
dans notre société contemporaine, c'est le retour de la violence extrême qui
consiste à blesser ou tuer celui ou celle qui est là pour défendre l'ordre
républicain. Si on ne prend pas cette hauteur, si on ne repense pas les choses
en ces termes, c'est l'anéantissement de toute autorité légitime, de tout ordre
et, par voie de conséquence, de toute liberté. Car seul l'ordre démocratique et
républicain assure l'avancée des libertés individuelles et collectives. Le
désordre, ce n'est pas la liberté, mais bien la barbarie.
- Je suis frappé par cette espèce de mélasse intellectuelle
qui tout à la fois dénonce toute forme d'autorité, la défense de l'ordre
républicain, justifie la violence de rue sans jamais l'interroger et ne vient
pas au secours de la défense de la liberté d'expression et de nos principes
fondamentaux quand ils sont menacés. Au fond, certains aiment la liberté qui
crée la chienlit mais ne défendent pas la liberté d'expression. C'est un biais
extraordinaire, quand même ! Je pense exactement le contraire. Je serai
toujours l'allié, le combattant déterminé du respect des libertés individuelles
dans notre pays, du respect des migrants, de la défense du droit d'asile, de la
lutte contre ses détournements, de la protection des libertés individuelles de
nos concitoyens, mais jamais au nom de ces libertés je ne justifierais quelque
désordre que ce soit. Je serai toujours du côté de l'ordre républicain mais je
serai aussi le combattant de notre liberté d'expression qui ne cédera rien à un
relativisme contemporain. Il y a dans tous ces commentaires tout à la fois la
défense du violent et la justification de l'intimidation : "Pour ne pas
choquer, on ne devrait pas vraiment dire." Etonnant, quand même.
Etonnant !
- [Un président français], c'est un président qui se bat
pour les valeurs qui sont les nôtres dans un monde en bascule. Présider notre
pays, c'est porter ici et à l'international l'universalisme français,
l'attachement au multilatéralisme, le combat contre les injustices, contre le dérèglement
climatique, pour l'éducation, pour la santé. C'est aussi le combat pour tous
les combattants de la liberté dans tous les pays du monde. Etre président,
c'est pour notre pays deux choses. Essayer de contribuer à révéler une idée :
les raisons profondes que nous avons de vivre ensemble, et retrouver le fil
d'un destin français sous le signe de l'optimisme. Aujourd'hui, être président
français, c'est essayer de bâtir avec la Nation ce chemin vers une ambition
collective qui ne soit pas une adaptation au monde car ce monde est en fracas,
mais qui soit la construction d'une voie qui nous est propre.
- Beaucoup disent : "Il avait dit qu'il réconcilierait
les Français, regardez dans quel état est le pays." Je pense que, depuis
le début de mon quinquennat, se sont révélées beaucoup de divisions ancrées
depuis longtemps et c'est un processus profond qui est remonté avec la crise
des gilets jaunes. Nous n'en avons pas fini avec ce mouvement de notre Nation.
La réconciliation ne se décrète pas. Mais le combat qui est le mien ne consiste
pas à essayer de réconcilier en ayant des mots émollients, les Français savent
que ce ne sont pas seulement des mots qui les réconcilieront, mais
l'action. Il nous faut en particulier réconcilier nos mémoires, retrouver
une fierté apaisée dans notre histoire et rebâtir la trajectoire de progrès
pour l'ensemble de la société française et de nos provinces. En quelque sorte,
agir tous ensemble pour retrouver foi dans le progrès et l'avenir qui nous
permettra de choisir notre vie et de vivre mieux. Dans cette démarche,
l'Europe a un rôle central. Et elle évolue. Qui aurait dit il y a trois ans que
l'Europe adhérerait si vite à la relance budgétaire par l'endettement commun, à
l'autonomie stratégique militaire et technologique, etc. C'est essentiel car la
capacité française à retrouver son destin passe par cette Europe, plus
souveraine. Et donc ce "Nous, Français" ne se construira qu'en
retrouvant le goût de l'avenir dans ce monde si incertain. Ce "Nous,
Français" est un principe d'action, à la fois une identité narrative,
historique, culturelle et une praxis pour aujourd'hui et pour demain.
Barbara Pompili
(ministre de la Transition écologique)
- L'équivalent d'un camion de déchets plastiques est déversé
chaque minute dans la mer. Dans quelques jours, nous franchirons une étape
supplémentaire pour changer la donne et sortir progressivement des plastiques à
usage unique.
- Le Traité sur la Charte de l’Energie protège les énergies
fossiles et ralentit l'atteinte de notre objectif de neutralité carbone en
2050. Nous venons d’écrire à la Commission européenne pour étudier une sortie
coordonnée de l'UE de ce traité.
Florence Parly
(ministre des Armées)
- Je rends hommage aux trois gendarmes qui ont trouvé la
mort dans l’exercice de leur mission dans le Puy-de-Dôme. Toutes mes pensées
vont à leurs familles, à leurs proches, à leurs camarades et frères d'armes.
Toute la communauté militaire est aujourd'hui en deuil.
- Nos militaires de l'opération Sentinelle sont bien
présents pour la protection des Français en cette période de fêtes de fin
d'année. Sentinelle ce sont 7000 militaires, partout en France, qui veillent,
dissuadent et protègent en toutes circonstances.
Gérald Darmanin (ministre
de l'Intérieur)
- Au nom du Président de la République et du Premier
ministre, je suis venu présenter mes condoléances aux camarades des 3 gendarmes
décédés cette nuit. La Nation est en deuil. N’oublions jamais que ceux qui nous
protègent risquent leur vie tous les jours.
- Cette nuit, la Gendarmerie a perdu trois des siens, animés
par le service de la France. La Nation s’incline devant leur courage et leur
engagement. Je présente mes condoléances à leurs familles et à leurs camarades.
Tout est mis en œuvre pour interpeller l’auteur des faits.
Eric Dupond-Moretti
(Garde des Sceaux, ministre de la Justice)
Alors que le pays est frappé d’effroi après l’annonce de la
tragédie de Saint-Just, je m’incline devant la souffrance des familles et des
proches endeuillés de nos 3 gendarmes. La France se souviendra que 3 militaires
ont payé de leur vie le fait d’avoir protégé une femme menacée.
Roselyne Bachelot
(ministre de la Culture)
Nous préparons un modèle résilient de fonctionnement
des lieux culturels, qui protège la santé des Français pour qu’ils savourent en
sécurité, toutes les formes de culture. Depuis plusieurs jours nous travaillons
avec les professionnels à bâtir ce modèle.
Olivier Véran
(ministre des Solidarités et de la Santé)
- La vaccination contre la covid19 ne sera pas obligatoire.
Le projet de loi qui vise à renforcer les moyens de la France face aux épidémies
ne servira pas de prétexte à ceux qui veulent semer le trouble. Son examen est
reporté à la fin de la crise sanitaire.
- La France a fait le choix d’une vaccination progressive,
privilégiant en premier lieu les personnes les plus à risques de faire des
formes graves, et fondée sur leur consentement. Nous ne confondons pas vitesse
et précipitation.
- La vaccination débutera dans toute l’Europe ce dimanche 27
décembre : elle commencera dans un petit nombre d’établissements pour personnes
âgées, en région Parisienne et en Bourgogne Franche-Comté, et s’élargira
progressivement à toute la France en janvier.
Frédérique Vidal
(ministre de l'Enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation)
Dans sa décision du 21 décembre 2020, le Conseil
constitutionnel a jugé la loi Recherche conforme à la Constitution. Merci à
tous les députés et les sénateurs qui ont travaillé à enrichir ce texte. La loi
sera ainsi promulguée très prochainement.
Julien Denormandie
(ministre de l'Agriculture et de l'alimentation)
- Un animal de compagnie n’est pas un jouet ! En cette
période de cadeaux de Noël, soyons responsables et prenons conscience qu’un
animal implique des responsabilités.
- La forêt est un patrimoine pour notre pays. Elle souffre
aujourd’hui du changement climatique. Nous lançons un plan massif de
renouvellement forestier de 150 millions d’euros. Objectif : planter 50 millions d’arbres
Amélie de Montchalin
(ministre de la Transformation et de la fonction publique)
J'en ai assez d'entendre certains responsables politiques
comme Ségolène Royal nous accuser d'infantiliser les Français. Face à la crise
sanitaire, notre méthode ce n’est pas la peur du gendarme c'est la
responsabilité et la transparence.
Elisabeth Moreno
(ministre chargée de l'égalité entre les femmes et les hommes, de la diversité
et de l'égalité des chances)
- Les violences conjugales sont un fléau qui tue. Hommage à
la gendarmerie et à ses héros du quotidien. (…) Aujourd'hui, les gendarmes Rémi
Dupuis, Arno Mavel et Cyrille Morel ont perdu la vie en portant secours à une
femme victime des coups de son conjoint. Pensées attristées aux familles de ces
trois héros qui ont consacré leur vie à protéger celle des autres.
- Il y a beaucoup d'actions dites de gauches prises par ce
Gouvernement.
- Comme l'a annoncé Emmanuel Macron, nous lancerons en début
d'année une consultation en ligne sur les discriminations. L'objectif, mieux
cerner les discriminations pour mieux les combattre.
- Les discours de haine virtuelle engendrent fatalement des
blessures réelles. (…) Les réseaux sociaux ne sont que le reflet de ce qui se
passe dans notre société. C'est pour ça qu'il faut que les réseaux sociaux se
sentent responsables de ce qui se passe sur leurs plateformes. (…) Je veux
accuser les plateformes qui refusent de prendre leurs responsabilités lorsque
cela arrive, je les accuse de se cacher derrière leur petit doigt et d'être
passives face à la haine.
- Il y a des moyens d'agir, mon combat pour lutter contre la
haine en ligne repose sur trois axes. Soutenir et enrichir le projet de
loi confortant le respect des principes de la République (...), mais aussi
la directive européenne 'Digital Services Act', portée par Thierry Breton. Dans
l'attente de l'adoption de cette directive européenne, nous pouvons, en France,
adopter au niveau national des dispositions contre la haine en ligne. Pour cela
nous pouvons reprendre certaines dispositions de la proposition de loi de
Laetitia Avia sur le retrait des contenus illicites.
- Miss France est un moment de
fête suivi par des millions de Français, qui aurait dû apporter de la joie mais
qui a été gâché par ces relents antisémites qui n'ont pas leur place dans notre
pays. L'antisémitisme est un fléau qui nous concerne tous, parce qu'il
touche à la dignité humaine.
Franck Riester
(ministre chargé du commerce extérieur et de l'attractivité)
- Répondre à l'urgence climatique est un enjeu central pour
notre politique commerciale. La renégociation du Traité sur la Charte de
l’Energie n'avance pas assez vite: il est temps d'envisager un retrait
coordonné avec nos partenaires européen.
- [L’Union européenne négocie depuis 2013 un accord sur les
investissements avec la Chine] Cet accord sera un pas significatif vers le
rééquilibrage de nos relations d’investissements avec la Chine. Il offre
d’abord à nos entreprises et à nos investisseurs un meilleur accès au marché
chinois, en leur ouvrant certains secteurs comme ceux de l’informatique, des
télécommunications ou des transports. Il leur garantit également des règles de
concurrence plus équitables et loyales. Le sujet de la protection des
investissements ne sera pas tranché dans l’accord, or il est important de
mettre à l’abri nos entreprises des risques de nationalisation soudaine. Nous
voulons donc une clause dite de « rendez-vous » où l’UE et la Chine
s’engagent à boucler les négociations sur ce sujet d’ici deux ans. Il faut
savoir qu’il y a aujourd’hui, en Chine, d’importantes restrictions
préjudiciables aux investisseurs européens. Pékin exige d’eux des coentreprises
avec des partenaires du pays, des transferts de technologie, la nomination de
dirigeants chinois à la tête de leurs filiales, et fixe même des plafonds de
participation. Le marché européen est au contraire très ouvert et nous voulons
davantage de réciprocité. Pour que la France soutienne cet accord, il faut des engagements
clairs de la Chine en matière de développement durable. C’est le cas dans le
domaine de l’environnement, où elle s’engage à respecter l’accord de Paris. En
revanche, nous n’avons pas encore obtenu d’engagements suffisants sur la
ratification des conventions fondamentales de l’OIT, notamment celles qui
concernent l’abolition du travail forcé. (…) De nombreux pays partagent nos
positions, comme la Belgique, le Luxembourg et les Pays-Bas. Je sais aussi que
l’Allemagne est très attachée à ces questions. On ne peut pas faciliter les
investissements en Chine si nous ne nous engageons pas à abolir le travail
forcé ! Nous sommes donc très clairs : Pékin doit ratifier les
conventions auxquelles nous sommes attachés et doit s’engager dans l’accord à
les appliquer. Je l’ai affirmé à nos partenaires, ainsi que cette semaine
encore à Valdis Dombrovskis, le commissaire européen chargé du commerce.
- [L’Union européenne négocie depuis 2013 un accord sur les
investissements avec la Chine] L’Union européenne propose quelques ouvertures
dans des secteurs comme celui de l’énergie, tout en protégeant nos intérêts
stratégiques. Nous disposons d’ailleurs d’un nouveau dispositif de filtrage des
investissements étrangers mis en place par l’Union européenne en
octobre 2020, qui complète celui que nous avons renforcé en France
récemment. Mais toutes les entreprises étrangères qui investissent dans
l’Hexagone créent de l’emploi, elles permettent aussi de relocaliser des
industries, nous avons donc tout intérêt à rendre notre économie plus
attractive et à simplifier les procédures dans le respect de notre
souveraineté.
- [L’Union européenne négocie depuis 2013 un accord sur les
investissements avec la Chine] L’objectif est d’assurer à nos entreprises un
meilleur accès au marché chinois. Elles ont besoin de s’implanter localement,
notamment dans le secteur des services et de la santé, et l’accord leur
permettra par exemple d’y ouvrir des cliniques privées. Il ne faut pas se
replier sur soi, mais au contraire aider nos entreprises à se déployer à
l’international et à s’implanter sur les marchés étrangers, sans naïveté. Nous
soutenons par ailleurs, dans le plan de relance, la relocalisation
industrielle.
- [Relations avec la Chine] Il faut avancer en même temps
sur tous les fronts : ceux des investissements, du commerce, de
l’ouverture aux marchés publics, du développement durable et bien sûr des
droits de l’homme. Nous sommes très attentifs à la situation à Hongkong, en
Mongolie intérieure, ou à celle des Ouïgours au Xinjiang, et le Conseil de l’UE
a d’ailleurs pris des mesures en juillet pour accroître la vigilance sur les
exportations de matériel sensible, notamment de cybersurveillance, vers
Hongkong. Avec le ministre des affaires étrangères Jean-Yves Le Drian, nous
avons également décidé de ne pas procéder à la ratification de l’accord
d’extradition entre Hongkong et la France. En ce qui concerne l’accord sur les
investissements qui est en train d’être négocié, nous avons une ligne
rouge : la ratification des conventions fondamentales de l’OIT. Les
accords commerciaux servent aussi de levier pour faire avancer les sujets
sociaux, pour lutter contre le travail forcé en particulier des Ouïgours.
- L’une de nos priorités en matière de politique commerciale:
il faut un cadre robuste de règlement des différends, et des garanties solides
pour être certain que les engagements de la Chine dans l’accord soient bien
respectés.
- L’Union européenne doit être capable de négocier des
accords avec ses partenaires sans demander à d’autres pays leur aval, même les
Etats-Unis. L’échelle européenne nous permet justement de rééquilibrer par le
haut notre relation économique avec la Chine, c’était d’ailleurs l’un des
messages d’Emmanuel Macron à Shanghaï en 2019. Nous aurons à cœur
d’avancer avec les Etats-Unis sur les sujets du développement durable, de la
modernisation de l’OMC ou pour faire évoluer les pratiques commerciales
d’acteurs mondiaux comme la Chine ou d’autres. Nous nous réjouissons bien sûr
que la future administration de Joe Biden veuille réintégrer les instances
multilatérales et l’accord de Paris, mais nous voulons prendre nos décisions en
toute souveraineté.
Olivier Dussopt
(ministre chargé des Comptes publics)
Fonds de solidarité: Déjà plus de 750 000 demandes payées au
titre des pertes du mois de novembre pour un montant total de 3,4Mds€.
Agnès
Pannier-Runacher (ministre chargée de l'Industrie)
- L'industrie est en train de vivre une révolution sans
doute équivalente à celle de la fin du 19e siècle avec les transitions
écologique et numérique. Ces deux tendances de fond étaient présentes avant la
Covid19. Certes, la pandémie a eu un impact conjoncturel très fort sur
l'économie, mais elle a mis en lumière des éléments de fragilité qui étaient
présents depuis déjà longtemps. Le premier, c'est que les chaînes logistiques
mondiales ne résistent pas à tout et peuvent s'interrompre. L'idée qui a
prévalu pendant des années selon laquelle l'éclatement de la chaîne de sous-traitants
dans le monde entier est nécessaire pour gagner en compétitivité, s'est
finalement révélée naïve. La seconde vulnérabilité, ce sont les capacités de
production et d'approvisionnement insuffisantes de produits à faible valeur
ajoutée apparente, mais qui ont fait cruellement défaut dans un contexte de
forte demande, partout et en même temps. Evidemment tout le monde pense aux
masques. Mais j'ai un exemple dans l'électronique : quand nous avons eu le
projet au printemps de produire avec Air Liquide 10 000 respirateurs, notre
grande angoisse a été de savoir si nous allions trouver rapidement et en
quantité suffisante les cartes électroniques nécessaires pour le montage ! Le
roi Europe étant pour ainsi dire nu. Partant de là, le confinement a déclenché
une accélération et une prise de conscience sur deux fronts. D'abord le
numérique : les commandes se sont envolées sur les dispositifs de numérisation,
de contrôle à distance... Ensuite, la nécessité de la transition
environnementale. Ce virus n'est pas étranger aux atteintes qu'a connues la
biodiversité dans un contexte mondialisé. Beaucoup d'entreprises voient
également dans la transition écologique, non pas une contrainte, mais une
opportunité. Dans l'aéronautique, le premier qui mettra au point le moteur
décarboné sera prédominant pendant plusieurs décennies. Donc je ne crois pas
que cette récession profonde bloque les changements en cours. Au contraire,
elle les accélère !
- Le plan de relance a quatre ambitions : décarbonation,
innovation, modernisation de l'industrie et relocalisation dans le sens de
densification de la production française par rapport aux productions
étrangères, notamment en réinternalisant de la sous-traitance. La ruse de
l'histoire, c'est l'industrie 4.0 : les nouvelles technologies améliorent la
compétitivité de notre industrie par rapport aux pays à bas coûts. En outre,
cette crise s'est aussi révélée une opportunité pour mettre en place la
politique industrielle dont nous avions, avec Bruno Le Maire, déjà écrit les
grandes lignes en préparant le Pacte productif voulu par le Président de la
République. Et tout cela en pleine cohérence avec les priorités du plan de
relance européen en faveur de la numérisation et la décarbonation des
entreprises. A ce jour, les résultats sont très encourageants. 3 900
entreprises ont déposé des projets complets, 599 ont déjà été acceptés pour un
montant d'aides de plus de 550 millions d'euros et un total de 2,5 milliards
d'investissements industriels. Plus de 10% des entreprises industrielles ont
toqué à la porte de l'Etat en trois mois. C'est gigantesque ! Sur le dispositif
à destination des territoires d'industrie, 86% des projets sont portés par des
PME et des ETI et le montant moyen de subventions atteint 655 000 euros (soit
l'équivalent de 37% du montant de l'investissement prévu).
- [Aides versées et effets d'aubaine] Ces dispositifs ne
sont pas ouverts à tous les vents. D'abord, nous avons aujourd'hui un taux de
sélectivité de l'ordre de 40%. Nous recherchons des dossiers où l'aide de
l'Etat va permettre de faire ou d'accélérer un investissement qui n'aurait pas
eu lieu sinon. Une entreprise qui nous présenterait la facture d'un
investissement planifié avant la crise ne sera pas retenue. De la même façon,
une entreprise qui n'était pas viable avant la crise ne sera pas aidée. Enfin,
nous avons prévu des clauses de remboursements de sommes versées si les
investissements ne sont pas réalisés conformément aux conditions que nous avons
validées au programme. Et évidemment les sommes sont versées au fur et à mesure
du projet, sur présentation des factures en fonction des dépenses réellement
réalisées.
- [Délit d'écocide] Nous assumons qu'il faut sanctionner les
pollueurs de mauvaise foi et les comportements illégaux, ce qui n'est pas assez
fait. Bien sûr il y a le droit à l'erreur qui permet à l'industriel ou à
l'agriculteur de bonne foi de se remettre en conformité dans les temps
impartis. Mais il importe aussi de s'assurer que des sanctions effectives
soient prononcées. D'ores-et-déjà, la création de pôles spécialisés
environnement dans les parquets va y aider. Et nous poursuivons le
travail. Plus largement, en matière environnementale, il ne faut pas se
concentrer uniquement sur notre droit national en votant des réglementations
que peuvent contourner allègrement les entreprises moins-disantes, en
installant leurs usines juste de l'autre côté de la frontière française sans
rien changer à leur fonctionnement. Nous croirions avoir pris nos
responsabilités mais en réalité nous perdrions sur les deux tableaux,
l'économie et l'écologie. Nous devons donc porter ces combats au niveau
européen avec les autres pays membres pour faire en sorte que nos exigences
environnementales soient partagées sur tout le continent.
Marlène Schiappa
(ministre chargée de la Citoyenneté)
- Tous les jours, il y a des policiers, des gendarmes, qui
interviennent dans les foyers, qui poussent les portes pour aller sauver des
femmes et des enfants au péril de leur vie au sens premier du terme. (…) Il y a
une responsabilité globale de toute la société y compris des témoins.
- Les hommes violents avec leur femme ou avec leurs enfants
sont un danger pour toute la société et pas uniquement pour leur famille.
- Grenelle des violences conjugales: les forces de l’ordre
ont des grilles d’évaluation du danger, sont formées, peuvent saisir les armes
du conjoint violent et nous recrutons des intervenants sociaux. Tous les jours,
policiers et gendarmes sauvent des femmes.
- Immense tristesse d’apprendre la mort de ces héros de la
gendarmerie venus sauver des victimes de violences intrafamiliales. Tous les
jours les forces de l’ordre protègent femmes et enfants face aux violences
conjugales au péril de leurs vies. Soutien et admiration.
Clément Beaune
(secrétaire d’Etat chargé des Affaires européennes)
- [Vaccins contre la covid19] C’est un vrai succès européen
: on est mieux protégé, à un coût moins élevé, avec une vaccination coordonnée
en Europe. (…) e Royaume-Uni paye les premiers vaccins 1,5 à 2 fois plus cher
que l’Union européenne ! Acheter en européen, c’est moins cher et plus sûr.
- La dépendance est beaucoup plus forte du côté britannique
à l'égard de l'Europe que l'inverse.
- [Brexit] Si l'accord est mauvais, on ne l'acceptera pas (…)
il y a des lignes rouges que nous ne franchirons pas.
► Partis politiques
Stanislas Guerini
(délégué général)
Regarder en face notre Histoire, dans sa pluralité, pour
mieux éclairer nos priorités pour demain. En nous relevant de cette crise, nous
devrons rependre et intensifier notre combat pour l'égalité des chances.
Christophe
Castaner (président du groupe à l’Assemblée nationale)
Le projet de loi sur l’état d’urgence sanitaire doit tirer
des enseignements de la crise actuelle pour mieux nous préparer à l’avenir. Les
députés LaREM y veilleront, pour lever toutes les ambiguïtés si besoin. Non, la
vaccination contre la covid19 ne sera pas obligatoire. Pour éviter toute
confusion, le projet de loi ne sera examiné par le Parlement qu'une fois la
crise sanitaire passée. Il sera adapté le moment venu, avec un objectif : nous
préparer à d'éventuelles nouvelles crises. Les députés LaREM y travailleront,
en rassemblant largement.
Aurore Bergé (présidente déléguée du groupe à l’Assemblée nationale)
Décédés pour avoir protégé une femme victime de violences
conjugales. Ce n'est pas seulement la gendarmerie qui est en deuil. Nous le
sommes tous. Reconnaissants pour leur action au quotidien. Que ceux qui
refusent de soutenir nos forces de l'ordre et les jettent régulièrement à la
fureur des réseaux sociaux méditent ce que nous venons de vivre.
Jean-Christophe
Lagarde (président)
Pour tirer les leçons en cas d’un éventuel 3ème confinement,
j’observe que les commerces de proximité ont rouvert depuis 3 semaines et qu’il
n’y a pas de rebond épidémique, malgré le rush de Noël. Preuve que leur
fermeture est inutile!
● Mouvement radical
Laurent Hénart
(président)
- La dette ne s'efface jamais (...) Faisons de la question
de la dette une opportunité pour avoir une puissance publique plus agile, une
réorganisation du pays pour qu'on vive mieux.
- Oui le Brexit est légitime. Mais on ne peut pas avoir le
beurre et l'argent du beurre. Les Anglais ont mis quatre ans à l'admettre.
- [Covid19] En temps de crise, il faut une forme d'union
nationale. Tous les pays mettent en œuvre le vaccin.
- [Covid19] Je crois au dépistage massif. Il faut l'associer
à 2 autres piliers du combat sanitaire contre la Covid19 : l'éducation
thérapeutique et sanitaire (gestes barrières, masques, distanciation) et la
vaccination.
- La proportionnelle est une respiration indispensable.
- Face aux violences, qu'il s'agisse de faits divers
tragiques, du maintien de l'ordre lors de manifestations ou d'actes
terroristes, nous devons un soutien constant aux forces de l'ordre.
► Autres
Véronique Trillet-Lenoir
Des négociations communes avec les industries pharmaceutiques
à la livraison de vaccins à tous les États membres au même prix, l'UE a montré
sa capacité à choisir l'unité et la solidarité plutôt que toute forme de
nationalisme dans la lutte contre cette pandémie. Ce vaccin est un succès
européen ! Il s’agit également du premier pas vers une véritable Union
européenne de la santé. Pour la première fois, 27 gouvernements ont décidé de
négocier avec l'industrie, se sont mis d'accord sur un prix et ont garanti
l'égalité d'accès aux vaccins à tous les Européens. C'est la meilleure façon de
garantir la disponibilité, l'accessibilité et, enfin et surtout, le caractère
abordable d'un vaccin. Cette ´première´ devrait ouvrir la voie à une
coopération plus régulière entre les États membres et les entreprises pharmaceutiques
afin de garantir une évaluation transparente et un prix équitable des vaccins
et des médicaments.