Il a ainsi tweeté:
«Inscrire la lutte pour le climat dans la Constitution? Oui. Et nous le soumettrons au référendum.»
Et l’Elysée de préciser que «la proposition de modification constitutionnelle sera transmise en même temps que la loi sur la Convention citoyenne pour le climat et passera par l’Assemblée nationale puis par le Sénat, avant d’être soumise à un référendum citoyen».
A noter qu’il faut un texte identique voté par les deux assemblées pour que celui-ci puisse être soumis à référendum, ce qui donne le dernier mot aux parlementaires.
Nous sommes ici dans un exercice de démocratie directe qui pose question au Centre et au Centrisme (lire ici notre article Une Semaine en Centrisme. Convention citoyenne: gadget populiste, court-circuitage de la démocratie représentative ou exercice de démocratie participative?) comme l’a rappelé d’ailleurs François Bayrou lors de la mise en place de cette convention où il se montrait assez peu favorable à ce que 150 citoyens tirés au sort puissent décider pour l’ensemble des Français.
Car il faut également rappeler qu’en décidant de créer cette convention en plein mouvement des gilets jaunes, Emmanuel Macron s’est alors engagé à traduire en loi les mesures que ses membres préconiseraient (sauf si elles étaient contraire aux principes de la démocratie et de la république).
Il avait même évoqué la possibilité de changer la Constitution par référendum.
Si une démocratie participative n’est pas rejetée par le Centrisme, loin de là, et qu’elle soit même une des voies qui puissent sortir la démocratie républicaine d’une impasse où elle se retrouve face à une partie de la population qui refuse le bien-fondé des décisions politiques, elle ne doit pourtant pas, selon la pensée centriste, se substituer à la démocratie représentative, notamment en créant une sorte de pouvoir parallèle qui lui ôterait sa légitimité.
En revanche, Emmanuel Macron avec ce référendum particulier évitera sans doute un vote sanction – peur de tous les présidents dans cet exercice à haut risque pour eux – car la question ne viendra pas d’une de ses décisions mais de celles de citoyens et l’opposition à celle-ci serait donc très impopulaire pour les courants politiques qui la rejetteraient.
De ce point de vue c’est sans doute un coup politique gagnant.