Voici une sélection, ce 8 décembre 2020, des derniers propos
tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France.
► Gouvernement
[Nota: dans ce gouvernement, certains membres ne sont pas centristes; nous
retranscrivons cependant leurs propos en rapport avec leur fonction parce
qu’ils font partie selon nos critères d’une équipe qui suit une politique
globalement centriste]
Barbara Pompili
(ministre de la Transition écologique)
- Après des mois de travail pour
concrétiser les mesures proposées par la Convention
citoyenne, nous présentons pendant 2 jours à
leurs membres et aux députés les premières orientations du projet de loi. Une
étape importante, qui marque le début d'une phase de concertations.
- Nous préparons une loi qui enracinera l’écologie dans ce
que la société française a de plus fondamental : l’école, les services publics,
la justice, mais aussi l’urbanisme ou la publicité. Nous tapons à la porte des
Français pour que l'écologie rentre dans nos vies.
- On est à 40% des propositions de la
convention citoyenne pour le climat. Le projet de loi sera un très gros projet
de loi.
- Personne ne peut vous dire que l'on
peut remplacer du jour ou lendemain le nucléaire par du renouvelable.
- [L'écotaxe sur le transport aérien]
Quand le trafic va remonter, le principe sera remis sur la table.
- [Tribune à propos de la loi sur l’écologie]
De la même manière que des lois fondatrices sur la liberté de la presse ou la
laïcité ont enraciné des principes essentiels dans la République à l’orée du XXe siècle,
la loi issue des travaux de la convention citoyenne pour le climat ancrera
durablement l’écologie dans notre société contemporaine.
Ne nous y trompons pas. Si l’originalité de sa méthode d’élaboration et son
contenu suscitent des débats passionnés, des résistances voire des inquiétudes,
c’est bien que ce texte a d’ores et déjà bousculé la façon dont les lois
peuvent être construites en s’appuyant sur une démocratie plus participative.
C’est aussi que nous nous apprêtons à transformer notre modèle de société et de
croissance et à engager des mutations profondes.
Cette loi appartient à la famille des textes fondateurs qui font entrer des
combats politiques et sociétaux dans le quotidien de tous. Avec elle, la cause
écologique intégrera la vie des Français et influencera durablement leurs choix
de déplacement, de logement, de consommation, de production. C’est ce qui la
rend si précieuse et si complexe à la fois.
J’ai suffisamment de recul sur l’histoire du combat écologique pour mesurer
combien il est difficile de franchir le « dernier kilomètre » de la
transition, le plus crucial : celui qui conduit à changer réellement nos
modes de vie. Cette loi vise précisément cela, en faisant pénétrer l’écologie
au cœur du modèle français et en irriguant concrètement la société française
dans ce qu’elle a de plus fondamental : l’école, les services publics, la
justice, mais aussi le logement et l’urbanisme, la publicité, les trajets pour
se rendre au travail ou en vacances.
Cette loi n’agira pas seulement sur les structures de l’économie pour en
accélérer la décarbonation, elle innervera notre culture, en favorisant
l’éducation à l’environnement, une publicité responsable, une consommation plus
sobre.
C’est tout à l’honneur de la France de mener ces transformations au moment où
nous affrontons une crise sanitaire majeure doublée d’une crise économique et
sociale. Au moment où, plus que jamais, nous avons collectivement pris
conscience de notre vulnérabilité, nous avons ce devoir de nous préparer à la
plus grande menace systémique du siècle à venir. Le devoir d’agir pour une
société plus sobre et plus résiliente, dans laquelle nos concitoyens vivront
mieux et pourront faire face aux chocs du dérèglement climatique.
En complément du plan de relance, qui intègre un montant inédit de
30 milliards d’euros d’investissements verts sur les deux prochaines
années, notre pays prépare ainsi une loi de transformation autour de
six grands thèmes, qui va occuper la vie parlementaire pendant plusieurs
semaines et générer des débats de société structurants pour notre avenir.
C’est indispensable – et pourtant aucun autre pays ne mène autant de chantiers
écologiques de front.
Tout cela, nous le devons à une expérience démocratique inédite, voulue par le
président de la République : la convention citoyenne pour le climat. Une
expérience pour trouver les réponses à la question de l’urgence climatique,
mais aussi pour assurer l’acceptabilité sociale des mesures proposées.
Une expérience à laquelle peu croyaient à son lancement il y a
dix-huit mois mais qui, grâce au sérieux et à l’investissement de
150 citoyens tirés au sort, ainsi qu’à l’engagement personnel d’Emmanuel
Macron, a créé aujourd’hui les conditions d’un changement profond.
Cette semaine aura lieu une étape importante de ce processus : les
orientations du projet de loi préparé par le gouvernement sur la base du
rapport des citoyens seront présentées à des groupes réunissant citoyens de la
convention et députés. Cette étape ne sera pas la dernière. C’est le point de
départ d’une concertation qui va durer jusqu’à la fin du mois de janvier et qui
permettra de compléter et d’enrichir le projet de loi du gouvernement. Le
projet sera ensuite présenté en conseil des ministres fin janvier, puis soumis
au Parlement à qui il appartiendra, comme le prévoient nos règles
constitutionnelles, d’en valider le contenu au terme d’un processus de
plusieurs mois, jusqu’à l’été 2021.
Jamais une loi de la République n’avait autant associé des citoyens dans son
élaboration. Rarement des députés n’ont été intégrés au processus législatif
aussi en amont. En tant qu’ancienne parlementaire, je sais ce qu’apportera à
nos représentants ce temps laissé à l’appropriation et à la préparation
d’amendements pertinents et à quel point sur ce volet aussi, cette grande loi
pour le climat innove.
Alors oui, dans toutes ces innovations, nous apprenons en marchant, nous
cherchons la bonne partition pour mettre en musique les intentions des
citoyens. Et oui, nous traçons le chemin à mesure que nous avançons, avec
parfois des obstacles, des bifurcations, des hésitations, mais toujours la même
destination. Il n’y avait pas de mode d’emploi à ce travail inédit et c’est
donc un apprentissage collectif et celui-ci n’est pas terminé. Mais le fait est
que depuis des mois, des ministres, des administrations, des agents publics,
travaillent pour traduire, dans notre droit réglementaire, dans le plan de
relance, dans notre loi, ce que la convention a conçu. L’histoire jugera si ce
pari aura été réussi et si nous aurons transformé notre pays à la hauteur de
l’ambition fixée.
Ce qui est certain, c’est que 150 Français, tirés au sort, représentatifs
de la société, aux opinions diverses et parfois opposées, confrontés aux plus
grands experts et ayant mené librement les auditions de leurs choix, concluent
unanimement à l’impérative nécessité d’une action forte et juste en faveur du
climat. Je porterai cette volonté, au nom du gouvernement.
Jean-Michel Blanquer
(ministre de l'Education nationale, de la Jeunesse et des Sports)
- La laïcité est synonyme de liberté.
Elle permet à chacun de croire ou de ne pas croire. Ce n’est pas du tout un
athéisme d’Etat, c’est au contraire ce qui permet à chacun d’avoir un cadre de
liberté, d’égalité et de fraternité, pour exercer sa liberté de conscience:
- Nous gérons la crise sanitaire mais,
dans le même temps, nous maintenons le sillon des grandes priorités comme: -les
savoirs fondamentaux à l’école primaire -le Grenelle de l’éducation qui
signifie de meilleures rémunérations et un plus grand bien-être professionnel
- J’ai réuni
les coordonnateurs des équipes Valeurs de la République pour faire un bilan un
mois et demi après l’assassinat de Samuel Paty. Pour avoir un point complet des
difficultés et s’assurer d’un suivi efficace pour chaque situation en appui aux
professeurs.
Bruno Le Maire (ministre
de l'Economie, des Finances et de la Relance)
Le plafond des titres-cadeaux pour
2020 double et passe de 171€ à 342€. Cette mesure ponctuelle est un coup de
pouce pour des salariés et pour les commerçants, touchés par le confinement et
pour qui la fin d'année représente une part très importante de leur chiffre
d'affaires.
Florence Parly
(ministre des Armées)
Entretien aujourd'hui avec mon
homologue finlandais. Volonté renouvelée d'avancer ensemble vers une Europe de
la Défense plus forte. Aujourd'hui, les projets communs ne manquent pas, et la
Finlande est un des membres les plus actifs de l'initiative européenne
d'intervention. Si la Finlande devait faire le choix du Rafale pour le
remplacement de ses F18, ce serait encore une nouvelle étape franchie dans le
renforcement de ce lien stratégique fort qui nous unit.
Gérald Darmanin
(ministre de l'Intérieur)
- Le Beauvau de
la sécurité annoncé par le Président de la République est la première pierre de
la grande loi de programmation de la sécurité intérieure que les forces de
l’ordre méritent depuis longtemps.
- Je recevrai
la semaine prochaine les représentants des policiers et des gendarmes pour les
consulter sur les propositions d’amélioration du fonctionnement des forces de
l’ordre que je formulerai au Président de la République et au Premier ministre.
- Je me suis
entretenu ce matin avec les représentants de France Urbaine dans le cadre des
consultations sur le projet de loi confortant les principes républicains. Les
collectivités sont des partenaires essentiels dans la défense des valeurs
républicaines.
- La tentative
funeste de relativiser les attaques contre les policiers avec ces
« débats » suite à la publication de la photo de l’AFP révèle une
insupportable inversion des valeurs. Elle justifie d’autant plus le soutien à
nos forces de l’ordre.
Olivier Véran
(ministre des Solidarités et de la Santé)
- Les épidémies frappent toujours les
plus pauvres. Face à la covid19, aux côtés des associations, nous avons agi. Nous ne partions
pas de rien car la France dispose d’un modèle social robuste. Mais il a fallu
l’adapter vite à une crise sans précédent.
- La prime de Noël sera versée à
partir du 15 décembre. Elle viendra soutenir 2,5 millions de foyers modestes
pour les fêtes de fin d’année.
- Les difficultés financières ont
poussé près de 8 millions de personnes vers les associations en 2020. C’est
aussi ça l’impact social de la crise épidémique. Pour soutenir les
associations, nous avons quasi doublé le budget de l’aide alimentaire.
Julien Denormandie
(ministre de l'Agriculture et de l'alimentation)
- Je suis convaincu que l’agriculture
urbaine fait dialoguer monde rural et monde urbain, qu’il est impératif de
réconcilier. Les initiatives comme Quartiers fertiles sont indispensables dans ce sens, car c’est plus de vert,
plus de pédagogie et plus de lien social au cœur des quartiers.
- L’agriculture urbaine permet tout d’abord de remettre de
la nature en ville, en remplaçant des espaces de béton par des espaces de
végétalisation. Les fermes urbaines remplissent une fonction pédagogique très
importante, notamment auprès des enfants. Enfin, l’agriculture urbaine tisse un
lien social très fort, en changeant concrètement et durablement la vie des
habitants des quartiers concernés.
- La crise du Covid19 a d’abord mis en avant que la chaîne
alimentaire a tenu grâce à ces femmes et ces hommes qui travaillent ardemment
et à qui je veux rendre hommage. Cette crise a aussi fait émerger un point très
important: le consommateur veut dans son assiette de plus en plus de produits
frais et locaux, car cela est bénéfique pour sa santé. Or les circuits courts
sont d’abord, pour des questions de volumes et de structuration, des filières
fournies par l’agriculture des champs. C’est pour cette raison que nous
mettrons 190 millions d’euros, dans le cadre du plan de relance, pour renforcer
les circuits courts et structurer les filières. L’agriculture urbaine vient
compléter cette offre. L’autre enseignement de la crise est que l’on veut plus
de nature en ville, mais pas uniquement dans les centres-villes bourgeois.
- J’ai lancé, il y a un an et demi, quand j’étais ministre
de la Ville, un appel à projets qui s’appelait «Quartiers fertiles», pour
déployer plus massivement l’agriculture urbaine dans les territoires en
renouvellement urbain, car elle leur apporte un dynamisme certain. Arrivé au
ministère de l’Agriculture, j’ai profité du plan de relance pour faire passer
de 21 millions à 34 millions d’euros les financements destinés à financer ces
chantiers. Grâce à cette somme, nous allons pouvoir, avec ma collègue à la
Ville, Nadia Hai, mettre en place une centaine de projets d’agriculture urbaine
dont nous dévoilerons les noms des 27 premiers lauréats ce lundi. (…) Nous
allons créer une chèvrerie dans le 15e arrondissement de Marseille, créer un
espace d’accueil et de médiation dans une ferme de permaculture à Saint-Denis,
recouvrir l’un des plus grands toits-terrasses des Mureaux avec 5000 à 7000 m2
de maraîchage… Ces projets ne doivent pas se limiter aux centres-villes huppés,
mais se développer aussi dans les quartiers prioritaires.
L’agriculture urbaine ne vient pas du tout concurrencer
l’agriculture rurale, elle est complémentaire. Ce n’est pas la même échelle.
D’un point de vue agronomique, certaines cultures, comme celles des champignons,
des endives ou certains légumes cultivés en hydroponie sur des murs antibruit,
peuvent aussi pousser en ville. D’un point de vue sociétal, quand on met une
chèvrerie dans un territoire urbain, cela crée une dynamique sociale
incroyable. Je vois naître dans notre société quelque chose qui m’inquiète de
plus en plus: l’opposition entre urbains et ruraux et même entre ruraux et
néoruraux. On ne doit pas la minimiser, mais tout faire pour réconcilier ces
mondes qui se méconnaissent. L’agriculture urbaine est l’une des pierres de cet
édifice de réconciliation. Elle assure une passerelle entre le milieu rural,
totalement tourné vers le vivant, et le milieu urbain, qui subit cette matière
inerte que représente le béton.
- Un foyer d'influenza aviaire a été
détecté dans un élevage de canards des Landes. Toutes les mesures de protection
ont été prises. Je rappelle que l’influenza aviaire n’est pas transmissible par
voie alimentaire.
- Toute transition a un coût et doit
être financée. Sinon, on est dans l’injonction et non dans le réel. La création
d’un crédit d’impôt « glyphosate » est un accompagnement nécessaire
pour les agriculteurs. Il vient s’ajouter aux autres mesures de soutien que
nous renforçons.
Amélie de Montchalin
(ministre de la Transformation et de la fonction publique)
- Dans le contexte du projet de loi [sur les séparatismes],
il me semblait essentiel d’avoir une idée claire de la manière dont la
neutralité et la laïcité se mettaient vraiment en place dans la fonction
publique. Depuis 1905, c’est au cœur de la fonction publique et du service
public que d’être neutres et laïques. Ce n’est pas un sujet de débat, il ne
s’agit donc pas de lancer des référendums. Dans mon champ d’action, les
principes sont clairs et connus. Notre enjeu est celui de leur application,
dans les transports, à l’hôpital, etc. Il y a un devoir de neutralité de la
part des agents, lequel devoir doit pouvoir être mis en regard avec le droit
d’être soutenu par sa hiérarchie à chaque fois qu’on l’applique. L’enquête
montre que les agents ne doutent pas de l’importance de la laïcité: 91 % disent
que c’est un principe important et qu’ils en connaissent les règles. Le
deuxième enjeu, ensuite, c’est la formation. 70% des agents pensent qu’ils
n’ont pas besoin d’être formés. Mais le paradoxe, c’est que 31% de ces mêmes
agents disent avoir constaté, ou avoir été impliqués dans une situation où il y
a eu une atteinte à la laïcité. La moitié de ces personnes disent que c’est
régulier. Le risque, c’est que ceux à qui on demande d’être des remparts
intègrent l’idée que la République puisse s’affaisser, céder devant les
pressions. Dans la relation entre les agents et les usagers, nos principes sont
clairs. Il y a pourtant un certain nombre de situations où ils ne se sentent
pas forcément armés pour faire face. (…) Dans ce projet de loi, nous avons
travaillé sur comment on s’applique à mettre en œuvre ce qui permet de faire
vivre ces principes au quotidien. On ne peut pas envoyer des agents publics en
remparts de la République si on n’est pas certains que derrière on fait bloc
avec eux, on les assure dans leur mission. Le point de départ a été de regarder
les textes de référence. La circulaire d’Annick Girardin sur la laïcité dans
les services publics du 15 mars 2017 reste notre boussole pour la manière dont
on suit la mise en pratique sur le terrain de nos principes. (…) La nouvelle
disposition que nous proposons oblige toutes les administrations à mettre en
place un système de signalement. 60 % des agents se disent protégés par leur
hiérarchie. Moi, je voudrais que ce soit 100 %. La hiérarchie a l’obligation de
prendre en compte la parole des agents. Le texte porte aussi l’idée que tous les
agents publics doivent bénéficier de la même protection - les 5,5 millions - et
non pas seulement les dépositaires de l’autorité publique. Nous n’avons pas
suffisamment axé notre vigilance vis-à-vis des guichetiers, par exemple.
Menacer un agent public sur un réseau social, c’est particulièrement grave. La
loi permettra de ne plus faire pression sur ceux qui font vivre la République.
- [Situations
problématiques vis-à-vis de la laïcité] C’est, à l’hôpital, des patients qui
refusent d’être soignés par un médecin du sexe opposé, c’est le refus de se
conformer à un certain nombre de règles ou de décisions. Dans les guichets par
exemple, des violences verbales, parfois physiques. À Évreux, le message des
agents que j’ai rencontrés est clair. S’ils ne sentent pas que leur hiérarchie
est derrière eux, s’ils ne sentent pas qu’il y a des outils pour gérer ces
situations, ils seront tentés d’adapter, de s’«arranger» avec la laïcité. Ce
qui me marque, face à cela, c’est leur sentiment de solitude. C’est pour cette
raison que nous travaillons sur un guide de bonnes pratiques. (…) Le combat que
j’ai à mener est celui de repenser les règles de la relation usager-agent. Nous
avons besoin d’une politique publique beaucoup plus large de la laïcité. Si on
veut armer les agents publics en continu, il y a un énorme enjeu managérial. La
hiérarchie doit être capable d’avoir les bons réflexes. Nous travaillons avec
Marlène Schiappa à une feuille de route en trois axes: la formation à la
pratique, les référents laïcité (85 % des agents ne les connaissent pas!), et
enfin le tronc commun des écoles de la haute fonction publique que je souhaite
créer comprendra un module dédié aux valeurs de la République. Il faut qu’on
arrête de se sentir isolés quand on porte des choses fondamentales comme
l’égalité de traitement. Ce n’est pas un combat du passé, c’est un combat
d’avenir, c’est ce qui fait qu’on peut avancer dans un monde complexe avec des
idées claires.
Marc Fesneau
(ministre chargé des relations avec le Parlement et de la participation
citoyenne)
- Être au rendez vous de l’objectif
de réduction de 40% des gaz à effet de serre en 2030. Notre feuille de route et
notre engagement devant la Convention citoyenne et au fond devant les générations futures. Heureux ceux qui
pensent que c’est simple. Pour notre part nous sommes à la tâche.
- Au-delà des polémiques quelques peu
vaines et des caricatures, les premières réunions d’échanges se déroulent avec
la Convention citoyenne sur les mesures qui seront inscrites dans le projet de loi à
venir. Dans un climat exigeant, vigilant et constructif.
Elisabeth Moreno
(ministre chargée de l'égalité entre les femmes et les hommes, de la diversité
et de l'égalité des chances)
La promesse numérique doit rimer avec
diversité. C'est un enjeu de justice et d'inclusion ainsi que de performance et
d'innovation.
Emmanuelle Wargon
(ministre chargée du Logement)
[Tribune avec des élus de Territoires de Progrès : Le
logement, point de départ d'un sursaut républicain]
Alors que le pays est secoué par une crise sanitaire sans précédent, demain
crise économique et sociale aux lourdes conséquences pour nombre d'entre nous,
le besoin est plus fort que jamais de refonder notre unité nationale et de
faire corps. La question commune à ces crises est en effet celle du
vivre-ensemble, fondement de l'idée républicaine, mais aussi défi de l'action
publique moderne. Or le logement est un lieu central de socialisation et de
'l'être ensemble'. C'est pourquoi une politique ambitieuse en la matière peut
constituer le point de départ d'un sursaut républicain.
Tout au long de l'année 2020, la crise sanitaire du Covid-19 a mis en évidence
les souffrances de nombreuses familles françaises : isolement géographique et
social, étroitesse des logements, insalubrité et nuisances diverses,
éloignement des services publics et des espaces de vie commune, etc. La crise
des Gilets Jaunes les avait déjà mises en évidence, mais le confinement a aussi
révélé des conditions de vie difficiles et douloureuses dans de nombreuses
villes et banlieues, où les Français ont parfois pu être cloîtrés dans des
appartements étroits et sans accès aux espaces verts.
Nous avons entendu leur insatisfaction vis-à-vis de l'habitat et du logement en
France, ainsi que leur besoin de lien social de proximité, d'entraide à
l'échelle du quartier, de solidarité fondée sur le tissu associatif et le
contact entre voisins. Le repli à l'échelle du quartier, de l'immeuble, voire
même du simple foyer, a exacerbé l'inégalité des chances que ressentent nombre
de nos concitoyens lorsque la concentration des difficultés économiques et
sociales est trop forte dans leur 'espace de vie'.
La mixité sociale à l'échelle d'un quartier ou d'une ville est aujourd'hui une
condition essentielle pour retrouver une certaine unité nationale, redonner du
sens à l'idée d'égalité des chances et lutter contre le repli sur soi.
Pour déclencher un réveil républicain rapide de notre société, l'objectif est
simple : il faut en finir avec les 'ghettos', avec l'entre soi et redonner à
nos concitoyens l'envie de faire société, de partager entre voisins de palier,
d'immeuble, de quartier, et d'être solidaires en toute situation. Il faut, pour
atteindre ce but, déployer des moyens humains et financiers à la hauteur de nos
ambitions. En recréant de la mixité au sein du parc social, nous favoriserons
le dialogue, l'échange, l'entraide ; en somme, nous poserons les bases d'un
nouveau pacte solidaire et républicain.
Deux efforts sont aujourd'hui nécessaires en matière de logement. Nous
souhaitons d'abord recréer de la mixité dans le logement social. Il faut que le
parc de logements sociaux accueille à la fois des ménages dans le besoin et des
travailleurs prioritaires de la nation, personnels hospitaliers, enseignants,
policiers, caissières et éboueurs, commerçants du quartier, dont nous avons
tous constaté l'importance pendant cette période de crise. Ils ont pu être les
grands oubliés de la République, c'est à nous de leur assurer un logement, main
dans la main avec les bailleurs et les collectivités territoriales.
Pour réussir cette opération de mixité, il nous faut aussi et parallèlement
bâtir, construire de nouveaux logements sociaux, transformer nos villes et nos
banlieues. C'est pourquoi nous devons réviser les obligations des collectivités
territoriales, dans le cadre de la loi relative à la solidarité et au
renouvellement urbains (SRU), qui fixe les obligations des collectivités
territoriales en matière de construction de logements sociaux jusqu'en 2025.
Cette loi est régulièrement évaluée et le gouvernement a d'ailleurs veillé à ce
que là où les engagements n'étaient pas tenus, les élus soient sanctionnés.
Au-delà des promesses, nous avons l'obligation de proposer une alternative de
vie réelle à chacun, à l'écoute de ses besoins, et de préparer l'avenir au-delà
de l'échéance de 2025.
Nous ne pouvons pas continuer à ajouter de la pauvreté à la pauvreté, nous
devons poursuivre nos efforts pour lutter contre l'assignation à résidence et
donc redéfinir les règles de vie dans le logement social. Une répartition
équilibrée des attributions de logements, qui laisse place à une plus grande
mixité sociale, et un nouveau choix géographique pour l'implantation des
logements sociaux et des centres d'hébergement d'urgence, non plus à la
frontière des villes mais à proximité des services publics ou des lieux où se
trouvent les emplois et les formations, voilà notre ambition pour redonner vie
aux notions de vivre-ensemble, d'égalité et de citoyenneté."
Jean-Baptiste
Djebbari (ministre chargé des Transports)
Il faut que le transport de marchandises pollue moins. 1,5
Md € pour relancer les trains de marchandises, décarboner les poids lourds,
développer le transport fluvial
Olivier Dussopt
(ministre chargé des Comptes publics)
Face à la crise, et comme en 2020,
nous doublons (à 1000€) en 2021 le plafond de la réduction d'impôt de 75% dite
"Coluche" pour les associations d'aide aux plus fragiles.
Plein soutien aux forces de l'ordre,
comme aux pompiers, agressés et cibles de violences intolérables. Les actes
commis contre eux sont inqualifiables, inacceptables et rien ne peut les
justifier.
Agnès Pannier-Runacher
(ministre chargée de l'Industrie)
C'est la présence du nucléaire dans le mix énergétique
qui permet à la France de limiter son bilan carbone par rapport à certains voisins. L'électricité que nous
produisons est décarbonée à 90%. Nous devons concentrer nos efforts sur les
mobilités et la chaleur carbonée.
Marlène Schiappa
(ministre chargée de la Citoyenneté)
- On ne veut pas donner un euro
d'argent public pour les associations qui sont ennemies de la République
- Je n'ai pas changé d'avis sur le
voile à l'école. Je suis contre l'interdiction du voile dans les sorties
scolaires. Mais j'ai changé d'avis sur l'islamophobie. Aujourd'hui, je rejoins
Charb.
- Le rôle du gouvernement, c’est aussi de soutenir les élus
& acteurs de terrain qui défendent la laïcité.
- Nous allons donner une feuille de
route concrète aux représentants de la laïcité que nous nommons auprès des
préfets.
- Nous présenterons une feuille de
route de la laïcité dans la fonction publique dans quelques semaines.
- Je trouve que c'est un scandale
qu'il y ait des ministères à l'heure actuelle, en 2020, qui ne respectent pas
les obligations de parité.
- [Loi
sur les séparatismes] Il ne s'agit pas, ni pour
le président de la République, ni pour le gouvernement, d'organiser l'islam en France.
- Dans le débat public, la police a
bon dos... Quand je vois le débat public et ce qu'ils font au quotidien, je
vois un grand écart.
- En France, il y a un usage légitime
de la force pour garder la paix et pour maintenir l'ordre. Mais maintenant oui
: il y a aussi des violences inadmissibles.
- On a laissé monter la peur de
l'autre dans la société. Vous avez certains jeunes dans des quartiers qui ont
peur des policiers, et vous avez des policiers qui ont peur de travailler.
- On va travailler avec la LICRA et la
Défenseure des droits à la création d’une plate-forme qui permettra de relater
des discriminations, sur le modèle de ce qui existe pour les violences
conjugales.
- On combat le terrorisme, mais on
combat aussi l'idéologie qui précède les actes terroristes.
- Je voudrais adresser un mot de solidarité à toutes les
femmes toutes les mères et tous les papas (...) qui parfois n’ont pas d’autre
choix que d’arriver en retard parce qu’ils ont un enfant malade, parce qu’il y
a une grève à l’école, parce qu’ils n’ont pas de nounou aujourd’hui et à qui on
fait des remontrances au travail... Je voudrais leur adresser un message de
solidarité et leur dire que ça ne doit pas être tabou d’avoir des enfants. La
solidarité et l’empathie ça ne s’arrête pas à la porte de la vie politique.
Brigitte Bourguignon
(ministre chargée de l'Autonomie)
- C’est par les politiques de
proximité & par l'accompagnement financier des collectivités que l’approche
globale du vieillissement actif deviendra réalité.
- Dans le cadre de la réforme Grand Âge et Autonomie, les problématiques
liées au handicap
sont au cœur de notre réflexion : bientraitance, accompagnement des personnes en situation de handicap
vieillissantes, etc.
Clément Beaune
(secrétaire d’Etat chargé des Affaires européennes)
- [Covid19] On ne fonde pas une
stratégie sur un seul vaccin. L'Europe a passé des contrats sur 6 vaccins au
moins. Ce n’est pas seulement un sprint, c’est un marathon.
- Il y a 20 ans était proclamée à
Nice la Charte des droits fondamentaux de l'Union européenne. Un ensemble de
valeurs et de droits dont le respect s’impose. Un combat d’actualité, nous le
mènerons.
- Il y a 50 ans, Willy Brandt
s’agenouillait devant le mémorial du ghetto de Varsovie. Pour l’exemple et pour
l’histoire. Pour se souvenir des monstruosités qui ont ensanglanté l’Europe, ne
jamais oublier et savoir pourquoi nous devons bâtir l’Union.
- Il y a un syndrome européen de culpabilité bienveillante,
comme si nous devions chercher le compromis permanent. C’est dans notre ADN européen,
mais ce doit aussi être notre ADN de défendre nos valeurs, nos règles et nos
intérêts.
- [Brexit] Il y a deux sujets qui demeurent non résolus, les
conditions de concurrence et la pêche. Sur le premier point, les Britanniques
veulent un accès au marché unique européen sans contraintes pour leurs normes
sociales, environnementales ou sanitaires, ce qui est inacceptable. Nous sommes
prêts de notre côté à mettre en place un système dans lequel une divergence de
normes serait autorisée mais au-delà de laquelle des mesures de correction
seraient prises. Les Britanniques nous disent que c'est injuste car d'autres
pays tiers n'ont pas ces mêmes contraintes, comme le Canada. Mais il faut bien
voir que le Royaume Uni sera demain notre principal partenaire commercial en
dehors de l'UE. Il y a dix fois plus d'échanges commerciaux entre l'UE et
Londres qu'avec le Canada. Il est donc normal de chercher à obtenir des
garanties qu'ils ne se livreront pas à un dumping inadmissible. Nous le devons
aux citoyens Européens, qui sont de plus en plus exigeants sur les accords
commerciaux ou de libre-échange, pour faire respecter notre modèle européen
selon lequel le commerce n'est pas un monde où il n'y a plus de règles.
- Au 1er janvier, le visage du Brexit, ce sera celui du
pêcheur. En cas de no deal, nos pêcheurs européens n'auront plus accès aux eaux
britanniques. Mais en cas d'accord, on a toujours dit que ce ne serait plus le
statu quo. L'accès à 100% aux quotas de pêche dans la zone maritime du Royaume
Uni, on sait que c'est fini. Mais il faut un accès large et durable. Les
Britanniques ne peuvent pas d'un côté vouloir l'accès à la totalité de notre
marché unique européen, et de l'autre, exclure la pêche de cet ensemble.
J'étais à Boulogne jeudi matin, nous savons qu'au-delà des pêcheurs français et
européens, nous parlons là de territoires et d'une filière de transformation.
Il n'y a moralement et politiquement aucune raison de faire payer aux pêcheurs
français les conséquences dramatiques d'un référendum en faveur du Brexit
auquel ils n'ont pas pris part. C'est injustifiable.
- [Brexit] Dans ce test de souveraineté, l'Union européenne
doit défendre les siens, ses intérêts et son modèle. Nous le ferons. S'il y a
un accord, nous évaluerons le texte, l'analyserons. Mais, si l'accord n'était
pas bon et non conforme à nos intérêts, et notamment pour les pêcheurs, nous,
la France, comme chaque Etat membre, nous pourrions y mettre notre veto.
- [Brexit] Il faut naturellement le temps que les
Etats-membres et le Parlement européen aient le temps d'examiner l'accord
lorsqu'il sera conclu puis de le voter. Les Britanniques nous disent qu'ils
n'auraient besoin que de 24 heures pour y parvenir mais il faut penser aussi au
temps qui sera nécessaire pour expliquer cet accord aux entreprises. Car même
un bon accord entrainera des changements sous forme de contrôle des
importations. Dans les jours qui viennent, il faudra donc se décider. Soit pour
continuer de négocier, soit pour acter le no deal. Car si c'est le cas, il vaut
mieux le savoir maintenant qu'à Noël. En attendant, il faut se préparer à tous
les scénarios.
- [Brexit] Au sein des Vingt-Sept, il y a des sensibilités
différentes. Ce serait naïf de le nier. Mais le mandat de négociation est
détaillé et l'on s'y tient. Ces derniers jours, les grands acteurs se sont à
nouveau réalignés, tous sur la même position, qu'il s'agisse du président du
Conseil, Charles Michel, de la présidente de la Commission ou du négociateur.
Il y a une unité du message et de la stratégie : ne pas céder à la pression du
calendrier et ne pas accepter un accord à tout prix sous prétexte que l'on se
rapproche de l'échéance. Tout en se préparant au no deal, comme l'a fait une
nouvelle fois la Commission cette semaine en présentant de nouvelles mesures de
contingence, notre kit de survie pour les secteurs essentiels. Quant à la
chancelière, elle souhaite un accord mais défend aussi notre niveau d'exigence
et connait suffisamment bien le marché européen pour deviner comment l'économie
allemande pâtirait d'un mauvais accord. Bref, le pari britannique d'une
division de l'Union a échoué.
- La vraie échéance, c'est la fin de l'année. Le budget
pluriannuel commence au 1er janvier. Si la Hongrie et la Pologne se refusent
toujours à valider les choses en l'état, alors il faudra en venir à une
solution plus radicale qui consiste à mettre en œuvre le plan de relance
européen à 25. C'est juridiquement lourd mais possible. Notre position est
claire : on ne sacrifiera ni la relance, ni l'état de droit. Pas question donc
de revenir sur le mécanisme qui lie ces deux aspects, ce serait remettre en
cause nos valeurs et donnerait le mauvais exemple à tous ceux qui veulent
exprimer une susceptibilité nationale par le biais d'une prise d'otages. En
attendant, nous sommes prêts à apporter des clarifications aux Hongrois et aux
Polonais sur leur capacité à défendre leurs intérêts auprès de la Commission ou
de la Cour de Justice en cas de déclenchement d'une procédure pour violation de
l'état de droit dans le cadre du plan de relance. Cette solution ne nous ravit
pas mais ce pourrait être acceptable. Nous ne cèderons rien sur
l'essentiel.
- La Slovénie a porté une expression un peu confuse de
solidarité mais n'a pas dit, prudemment, qu'elle mettrait son véto. La
République tchèque et la Slovaquie se sont même montrées critiques de
l'attitude hongroise et polonaise. Ce n'est donc pas un problème Est-Ouest ou
droite-gauche au sein de l'Union. L'état de droit, en réalité, est devenu une
ligne de positionnement, de polarisation, ce qui prouve qu'on a bien fait de
l'identifier car cela permet aux citoyens de se l'approprier et de définir une
identité européenne.
- Si le blocage [de la Hongrie et de la Pologne] se
prolonge, cela veut dire qu'on est entré dans une crise politique. On en a vécu
quatre ou cinq assez graves ces derniers temps avec l'euro, la migration, le
Brexit ou la pandémie. On peut nier cette crise en cherchant tous les accommodements
possibles mais cette vision qui consiste à chercher systématiquement un
compromis quand les choses vont mal me parait révolue. Il ne faut pas se
réjouir des crises mais les affronter et choisir entre l'unité à tout prix et
la défense des principes qui permettent à l'Europe d'avancer. On serait de
meilleurs Européens en allant de l'avant plutôt qu'en acceptant d'être bloqués
sur un motif aussi grave que celui des valeurs. La faiblesse ne résout pas les
crises, elle ne fait que préparer celles du lendemain.
- On a laissé le temps, depuis le mois d'octobre, à la
Turquie de se montrer coopérative ou agressive. On doit maintenant prendre des
mesures et les calibrer. Nos partenaires européens ne considèrent plus la main
tendue comme devant être notre seule politique à l'égard de la Turquie. La
Turquie souffle le chaud et le froid, donne quelques signaux tactiques
d'apaisement mais elle continue de nous placer dans un vrai test et M. Erdogan
a de nouveau vendredi commis une ingérence grave dans la vie démocratique
française. L'Europe a longtemps cru dans la confiance et le dialogue avec la
Turquie mais la dérive d'Erdogan a montré que son pays n'est pas un partenaire
crédible aujourd'hui. On sait que les sanctions individuelles ont un impact
symbolique car ce sont des signaux forts. Mais la vraie portée est économique
et cela passe par des sanctions sectorielles. A ce stade, il n'y a pas de
consensus européen pour aller dans cette direction.
Sarah El Hairy
(secrétaire d’Etat chargée de la Jeunesse et de l’Engagement)
- La laïcité n'a pas besoin de
qualificatif. Elle permet de protéger chacun. Elle permet de vivre ensemble.
Elle permet d'avoir un projet commun.
- Le service national universel est
nécessaire pour nos enfants, pour vivre un temps républicain, pour avoir de la
mixité sociale, c'est le temps de l'égalité des chances. Beaucoup de nos enfants
n'ont pas accès à l'information.
- L'Etat n'a jamais été aussi présent
pour nos jeunes et ne les a autant accompagnés que durant cette crise. Parce
que nos jeunesses sont plurielles, nous multiplions les réponses afin chacun
soit aidé à se projeter dans une période où l’horizon est flou.
Olivia Grégoire
(secrétaire d’Etat chargée de l’Economie sociale, solidaire et responsable)
- La performance extra-financière
sera le premier levier de la lutte contre les risques climatiques et sociaux,
mais ce sera aussi un outil de compétitivité pour les entreprises car il répond
à une demande puissante des salariés, des consommateurs et des investisseurs.
- Comme le disait Churchill, "ne
gâchons pas une crise". Aujourd'hui, nous avons les moyens concrets de
changer de modèle. En définissant ce qui pour nous, Européens, constitue une
activité écologique ou sociale, la performance extra-financière peut
transformer l'économie.
- «Que faut-il abandonner au Nigeria en Autriche qui sont aussi touchés
par le terrorisme islamiste, pour ne pas être tué? La liberté, l’égalité, la
fraternité ? Mais ça ne suffira pas encore» La parole de Maître Malka résonne
plus que jamais par sa sagesse et son intelligence
► Assemblée nationale
Richard Ferrand
(président)
- Relance de la stratégie de lutte
contre la déforestation importée, action volontariste contre la précarité
énergétique… Davantage inclure la biodiversité, c'est aussi mieux prendre en
compte nos territoires.
- Avec le Premier ministre Jean Castex et les Présidents de
groupe de l'Assemblée en visioconférence pour aborder l'évolution de la gestion de
l'épidémie de Covid19. Un débat sur la stratégie nationale de vaccination se
tiendra dans l'hémicycle la semaine prochaine.
► Haut Commissariat au
Plan
François Bayrou
(Commissaire, président du Mouvement démocrate)
La France ne peut pas être elle-même
si elle ne se projette pas dans l'avenir avec des valeurs, morales, sociales,
de liberté et de créativité, rendant son projet unique.
► Partis politiques
● LaREM
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes
et se considèrent de droite ou de gauche ne sont pas retranscrits]
Stanislas Guerini
(délégué général)
- La laïcité c’est un modèle de
liberté qui permet de protéger ceux qui croient et ceux qui ne croient pas.
Nous devons le défendre sur notre sol et à l’étranger. Ce serait un échec
terrible que cette loi de liberté soit vue comme une arme anti-islam !
- [Covid19] Il va falloir donner
envie. D’abord en étant absolument transparent, en ayant une vraie stratégie et
en créant des espaces de dialogue avec la société. Alors le vaccin sera une
arme déterminante vers un retour à une vie normale.
- Il y a eu, année après année, des
renoncements à pointer ce qui dysfonctionnait dans notre système. C’est le cas,
par exemple, avec la protection de nos enseignants. Il faut que la République
se réinstalle et reprenne ses droits.
- Aujourd’hui nos policiers sont
attaqués, épuisés. Ce n’est pas être anti-manifestants que de protéger les
forces de l’ordre.
- La République en Marche est
constituée de citoyens qui ont envie d’être utiles et de participer, de
multiples façons. Ils l’ont été pendant la crise, avec des initiatives
solidaires. C’est avec cet esprit citoyen que nous voulons faire vivre la
majorité présidentielle.
- Je souhaite que les membres de la
majorité présidentielle décident d’une seule voix pour ces élections
régionales. C’est mon rôle de garantir cette unité.
- Si les Présidentes et Présidents de
régions veulent faire de ce scrutin autre chose qu’un enjeu régional, s’ils
veulent en faire leur primaire, alors cela ne m’intéresse pas et il y aura une
liste de la majorité face à eux !
Christophe
Castaner (président du groupe à l’Assemblée nationale)
- Nous devons mieux protéger nos
forces de l'ordre des violences dont elles sont trop souvent l’objet.
Parlementaires, journalistes et citoyens partagent cet objectif. J'ai une
pleine confiance dans le travail de nos institutions pour trouver une solution
d'équilibre.
- Je crois à la laïcité. Mais elle ne
doit pas être utilisée comme arme de combat contre certaines religions, et
contre l'islam en particulier.
Aurore Bergé (présidente déléguée du groupe à l’Assemblée nationale)
Soutenir toutes les familles,
prévenir l'échec scolaire, renforcer les dispositifs devoirs faits y compris à
distance dans nos territoires ruraux.
Gilles Le Gendre
(député)
- En quittant mes fonctions, je me suis appliqué une forme
de devoir de réserve. Cette période est révolue. L’accélération du calendrier,
avec 2022 en ligne de mire, doit nous conduire à ouvrir un certain nombre de
débats. Les Français ne nous jugeront pas uniquement sur la bonne gestion de la
crise sanitaire et économique, qui est indispensable mais pas suffisante. Cette
crise sanitaire écrase tout, dissout notre identité, gomme ce qui faisait
l’originalité de notre offre politique, notamment la transformation. Elle nous
prive de l’affichage des résultats de notre action depuis trois ans. Il est
impératif de redonner une couleur, une identité politique, au macronisme. Au
printemps dernier, le président avait parlé de réinvention : prenons-le au
mot !
- Nous avons connu une multitude de crises : les
« gilets jaunes », les grèves liées aux retraites, la crise sanitaire
et économique. Elles diffèrent toutes, à ceci près qu’elles posent la même
question de l’efficacité de l’action publique et de la légitimité de ceux qui
ont la charge de la conduire. La comparaison avec l’Allemagne est
intéressante : en France, le gouvernement gère parfaitement la crise
sanitaire, mais les résultats obtenus sont meilleurs chez nos voisins, et
surtout la politique menée outre-Rhin ne crée pas le même degré de contestation
que chez nous. En France, la crise met en lumière d’importants défauts de
gouvernance.
- Nous vivons depuis longtemps une crise démocratique
majeure. De l’efficacité de l’action publique, d’abord, avec le poids de la
bureaucratie, mais aussi de la représentativité. Il est temps de reconnaître
que nos institutions sont à bout de souffle et nécessitent une refonte en
profondeur. Les sujets sont nombreux. Il y a la réforme constitutionnelle, que
nous avions engagée, avant d’être bloqués par le Sénat ; la question du
mode de scrutin, la réforme de l’action publique, le fonctionnement des
Assemblées et la fabrique de la loi… Beaucoup se trouvaient dans notre
programme de 2017. Si nous souhaitons nous représenter devant nos électeurs
en 2022, il faudra leur dire pourquoi nous n’avons pas été au bout de ces
sujets et leur expliquer où nous souhaitons aller.
- [Proportionnelle dès les prochaines législatives] A titre
personnel – et je n’ignore rien des différences de sensibilités au sein de mon
groupe sur ce sujet –, j’ai la conviction que ce serait une bonne chose. En
ouvrant ce chantier-là, nous apporterions la preuve que nous avons compris
qu’il fallait bouger sur le plan politique et institutionnel pour résoudre
cette crise démocratique. Ce ne peut être qu’un scrutin de liste proportionnel
départemental, comme en 1986, car nous n’avons pas le temps de redécouper
les circonscriptions. Cela permettrait une meilleure représentativité. Surtout,
ce mode de scrutin favorise la coalition, le compromis, deux symboles du
dépassement macronien. La culture de la coalition est une étape essentielle de
la maturité démocratique que j’appelle de mes vœux. Nous ne pourrons sortir de
cette crise qu’en rassemblant.
- [La « maison commune » des macronistes, avec le
MoDem, Agir, les Radicaux] J’ai de grands doutes qu’elle puisse s’instaurer
d’ici à 2022 au sens d’une coalition organisée, avec une gouvernance pilotée.
Pour moi, la « maison commune », ce sera le quartier général de
campagne du candidat Macron.
- [Réforme des retraites] Je vois et j’écoute le débat qui a
animé le gouvernement ces derniers jours. Si cette réforme doit entraver le
nécessaire rassemblement du pays, il faudra y renoncer, au moins dans sa forme
d’origine. Il est illusoire de penser que nous pourrons reprendre le projet là
où nous l’avions laissé au printemps dernier.
- Les Français attendent que nous élevions le niveau de jeu
sur les questions du régalien et de la sécurité. En revanche, nous devons
déconnecter la proposition de loi « sécurité globale » du projet de
loi contre le séparatisme. Il ne faut pas que cette loi voulue par le président
de la République soit uniquement sécuritaire, mais qu’elle bâtisse le socle
d’une reconquête républicaine bien plus large que la seule question de la lutte
contre la radicalisation et le terrorisme. Elle doit nous donner les moyens de
refaire nation.
- Les choses ne se sont pas passées comme nous le
prévoyions, c’est une évidence. Nous étions très nombreux à sous-estimer le mal
démocratique qui frappait notre pays, le degré de défiance de la population.
Les crises ont contrarié le déroulement de notre plan. Mais passer par pertes
et profits tout ce que nous avons fait serait une erreur énorme. Quand les
choses iront mieux sur le plan sanitaire, vous verrez que nos réformes seront
un accélérateur de la reprise.
- Nous sommes venus au pouvoir avec l’idée d’un programme
fondé sur la raison, ce qui a pu donner l’impression que nous étions
collectivement habités de convictions, de certitudes, mais que la dimension
plus affective et émotionnelle était sous-estimée. La crise sanitaire, par l’angoisse
de mort qu’elle fait planer, nous oblige tous, du président aux élus et aux
« marcheurs », à changer de ton, de posture. Nous pouvons encore
moins parler aux Français de la même manière qu’avant. Je suis convaincu qu’ils
ressentent ce changement.
● MoDem
Jean-Noël Barrot
(secrétaire général)
[Discours au Congrès 2020 du Mouvement Démocrate]
Alors que nous arrivons au terme de ce Congrès, permettez-moi de m’associer à
l’hommage rendu ce matin par François à Valéry Giscard d’Estaing.
A celui qui a tant fait pour l’Europe, pour la France et pour l’Auvergne. A
celui à qui la famille du centre, à qui notre famille politique doit tant.
Avec une pensée, bien sûr, pour celles et ceux d’entre nous qui ont été ses
compagnons de route et qui ont tant accompli à ces côtés.
Avec une pensée toute particulière pour François, et pour toi, chère Marielle.
Les images d’archives si émouvantes que nous venons de revoir, nous les devons
à l’équipe du siège que je veux remercier, en votre nom à tous, pour
l’organisation de cette grande et belle journée d’échanges. Merci à Fabien,
Héloïse, Gina, Olivia, Virginie, Caroline, Filomena, Delphine, Martin, Vincent,
Alexandre, Alan, Malo, Carole, François, et aux commandos bénévoles qui ont mis
toute la journée le feu sur les réseaux sociaux.
C’est aussi cette équipe de choc qui a eu la lourde charge d’organiser les
élections internes par voie électronique pour qu’elle puisse se tenir en dépit
du contexte.
Et je veux naturellement féliciter les élus, à commencer par le premier d’entre
eux, notre Président, François Bayrou qui continuera, comme il l’a toujours
fait, à porter haut et fort la voix singulière des démocrates et la bannière
orangée du MoDem. Bravo et merci à toi mon cher François.
Féliciter aussi les conseillers nationaux, les présidents départementaux, les
conseillers départementaux, le nouveau président des Jeunes Démocrates, August
Ott et son Bureau National récemment installé. Et remercier tous les sortants
qui ont animé avec passion notre famille politique pendant 3 ans.
Alors que nous arrivons au terme de ce Congrès, permettez-moi aussi de me
réjouir de voir notre famille rassemblée, fidèle à ses valeurs et mobilisée
pour agir alors que notre pays, notre Europe et peut être notre humanité sont à
la croisée des chemins. Mobilisés pour que dans le monde qui s’ouvre devant
nous, les idées que nous défendons depuis toujours prennent toutes leur place.
Je pense à l’idée d’une France plus juste, qui prend valeur d’impératif alors
que la crise sans précédent que nous traversons risque d’affaiblir encore les
plus petits, les plus fragiles.
Fragilité des territoires, sur lesquels notre chère Jacqueline Gourault veille
avec l’attention et la détermination que nous lui connaissons.
Fragilité de la jeunesse, de cette génération Covid qui subit la crise de plein
fouet, et dont nous refusons avec vous chère Sarah El Hairy, chère Nathalie
Elimas qu’elle soit sacrifiée.
Fragilité de notre modèle économique et social qu’un virus a mis à genou.
Pour le remettre sur pied, il est urgent que s’accélère la transition
écologique, que les fruits de la croissance soient partagés, et que soient
confortées les solidarités,avec les familles, avec les personnes âgées, avec
les personnes en situation de handicap.
Autant de combats que mènent Patrick Mignola, les députés du groupe MoDem à
l’Assemblée nationale comme nos sénateurs, avec un discernement et un sens du
dialogue qui honorent notre famille politique.
Je pense à l’idée d’une Europe plus forte, plus solidaire, plus indépendante.
Comme Thierry Breton l’a rappelé tout à l’heure, l’Europe est de retour avec un
plan de relance commun, une dette commune, des ressources propres. C’est
évidemment fondamental, mais l’histoire ne s’arrête pas là.
Le moment est venu d’aller plus loin dans la constitution d’une force
d’intervention européenne, gage de notre indépendance, chère Geneviève
Darrieussecq.
Le moment est venu de mettre fin aux drames qui se jouent en méditerranée, dans
la Manche, ou encore récemment en Seine Saint Denis.
Avec Marielle de Sarnez à la tête de la commission des affaires étrangère, avec
nos parlementaires européens, le parti démocrate européen, nous devons être au
rendez-vous de ces grands défis.
Je pense enfin à l’idée d’une démocratie revivifiée dans une république
apaisée.
Nous récusons la violence sous toutes ses formes. Et nous disons que dans une
République apaisée sont respectées les différences, la diversité, le
pluralisme.
C’est pourquoi nous défendons une certaine vision de la laïcité.
C’est pourquoi nous défendons une certaine vision du mode de scrutin.
Parce que nous croyons que c’est dans la confrontation des points de vue que se
noue le consensus. Parce que nous croyons que le parlement est le lieu de ce
consensus. Et je veux saluer le talent rare et reconnu de tous avec lequel Marc
Fesneau exerce ses responsabilités exigeantes.
Une démocratie revivifiée suppose aussi de faire échec à l’abstention. Les
élections en bavière, les élections aux Etats-Unis ont montré qu’il n’y a pas
de fatalité.
Que les Français ne doivent pas avoir à choisir entre leurs droits civiques et
leur santé.
A l’initiative de François Bayrou, nous avons lancé il y a quelques jours un
grand chantier sur le sujet. Un groupe de travail auquel vous êtes invités à
participer. Une consultation citoyenne qui sera lancée dans les prochains
jours. Avec pour objectif de faire des propositions, mais aussi de mettre en
œuvre les meilleures pratiques dès les prochains scrutins.
Car nous serons appelés à défendre nos priorités aux élections de juin
prochain. Souhaitons qu’elles soient l’occasion d’alliances victorieuses, avec
nos partenaires, que je remercie de leur présence avec nous aujourd’hui. Dans
le respect de nos différences mais avec une ambition en partage. Avec Alice Le
Moal, avec Richard Ramos et toute l’équipe du secrétariat général et du siège,
nous serons aux côtés des candidats et des mouvements départementaux.
Ces priorités qui sont les nôtres, nous les défendrons au-delà de juin 2021,
avec 2022 en ligne de mire. Le chantier de réflexion que nous avons lancé il y
a un an, Université 133, auquel vous avez été un millier à participer va se
poursuivre. Il viendra je l’espère nourrir le travail essentiel engagé par
François Bayrou au commissariat au Plan pour donner à la France de nouveaux
horizons et de nouvelles espérances.
Dans les temps incertains que nous traversons, Cultivons ce désir qui nous
anime de changer le monde, d'influer sur le cours des choses. C’est cela le
rôle d’un mouvement politique. Celui d’éveiller les consciences, de produire
des idées nouvelles, et de les mettre en œuvre. Si vous êtes la aujourd’hui,
c’est que vous partagez cette même conviction.
Alors que vive le MoDem, Que vive la république,
Et que vive la France !"
Patrick Mignola
(président du groupe à l’Assemblée nationale)
[Covid19]On a beaucoup pris l'Allemagne en exemple dans la
gestion de cette crise. Or la situation sanitaire aujourd'hui en Allemagne est
bien pire que la situation française, pour la première fois Berlin est plus
touchée par le Covid19 que ne l'est Paris.