lundi 23 novembre 2020

Actualités du Centre. Sondage – L’égalité rattrape la liberté, la fraternité loin derrière


L’égalité rejoint presque la liberté en ce qui concerne le mot préféré des Français de la devise nationale selon un sondage IFOP pour la fondation Concorde et le quotidien l’Opinion.

Ainsi, elle est préférée par 39% des sondés contre 41% à la liberté, soit le plus petit écart noté en onze ans de cette enquête récurrente de l’institut.

De 13 points d’avance en 1999, l’écart a culminé en 2015 à 18 points et était encore de 10 points en 2018.

Il n’est plus, en 2020, que de deux points.

Sans doute que la crise sanitaire qui a provoqué une crise économique, sociale, sociétale ainsi que les troubles provoqués par le mouvement de foule des gilets jaunes ne sont pas totalement étrangers à la réduction de cet écart, sachant tout de même que les Français ont depuis toujours un attachement particulier à l’égalité par rapport à d’autres peuples et qu’ils s’y réfèrent plus que de coutume en période difficile.

A noter que la fraternité demeure stable à 20% (entre 18 et 20% de 1999 à 2020, 18% en 2018).

Quant aux droits que les sondés estiment être les mieux protégés, il y a, dans une liste préétablie, par ordre décroissant, la liberté d’entreprendre (68%), la liberté d’expression (61%), le droit de propriété (60%), le respect de la vie privée (52%), la sécurité des personnes et des biens (40%), la protection des données personnelles sur internet (37%), l’égalité devant la loi (37%).

A noter, par rapport à 2018, qu’est en hausse la liberté d’entreprendre et le respect de la vie privée et qu’est en baisse la liberté d’expression et la sécurité des biens et des personnes, les autres étant stables.

Ce sondage montre que, malgré des attaques incessantes de formations politiques mais aussi de médias, il y toujours 55% des Français qui disent que le mot libéralisme leur évoque quelque chose qu’ils aiment (une baisse de deux points par rapport à 2018).

Plus étonnant encore, alors que la Droite et surtout la Gauche accusent Emmanuel Macron d’être un libéral, appellation très négative dans leurs bouches, les sondés estiment à 34% qu’il n’est pas assez libéral, à égalité avec ceux qui estiment qu’il est libéral comme il faut (soit au total 68%) et seulement 32% pensent qu’il est trop libéral…

Quant à l’Etat, si 50% des Français veulent qu’il intervienne davantage, ils sont 32% à estimer qu’il intervient comme il faut et 18% qu’il intervient trop.

Et si 45% pensent qu’il n’est pas assez protecteur, 30% sont d’un avis contraire tandis que 25% disent qu’il est bien dans son rôle.

En ce qui concerne certains des principaux services publics, une très grande majorité des sondés veulent qu’ils relèvent du secteur public (santé à 89%, éducation à 85%, sécurité des biens et des personnes à 80%, gestion de l’eau à 77%, transports en commun à 74%, ramassage des ordures ménagères à 71%).

(Sondage IFOP réalisé par internet les 13 et 14 octobre 2020 auprès d’un échantillon de 1032 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus / Méthode des quotas / Marge d’erreur de 3 points)

 

 

Propos centristes. France – Covi19; G20, priorités de la France et risques sanitaires; irresponsabilité de Trump; délit d’écocide; loi sécurité globale; France relance; lutte contre les fake news; crise et quartiers prioritaires…


Voici une sélection, ce 23 novembre 2020, des derniers propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France.

► Emmanuel Macron (Président de la République)

- [Covid19] Rien n'est pire que l'incertitude et l'impression d'une morosité sans fin. Il faut de la cohérence, de la clarté, un cap. Savoir ensemble où nous allons et comment y aller. C'est difficile, car la pandémie est par essence imprévisible et mondiale. Mais c'est la clé de la confiance, qui elle-même est la clé du succès.

- [Covid19] Je veux que l'on monte sur la question des tests [face au] problème dans les délais de réalisation et de rendu des résultats.

- Les initiatives portées par la France sont désormais inscrites à l'agenda du G20. Climat, accès aux vaccins pour tous, lutte contre les inégalités, réduction de la dette africaine : des avancées importantes grâce à un front européen uni. On avance, ensemble!

- [Intervention sur la riposte sanitaire et la préparation aux futures pandémies au sommet du G20]
La pandémie de la Covid19 continue de mettre à l’épreuve nos sociétés, et elle constitue aussi un test pour le G20 : l’ADN de notre club est en effet de forger, dans l’urgence, les solutions multilatérales efficaces face aux crises. En 2008, nous avons répondu à la crise économique et financière. Aujourd’hui, il nous revient de riposter face à une crise sanitaire qui menace, avant tout, la vie de millions de personnes. Et nous avons une responsabilité historique, je le redis : il n’y aura aucune réponse efficace face à la pandémie, qui ne soit pas une réponse globale, coordonnée et solidaire.
Nous avons cet après-midi échangé sur les premiers succès de l’initiative ACT-A, qui a mobilisé près de dix milliards de dollars depuis son lancement. Et nous avons en effet réalisé des progrès impressionnants vis-à-vis de notre premier objectif, qui était d’accélérer à l’échelle globale la recherche et la production des technologies de santé. Nous pouvons raisonnablement espérer qu’avant la fin de l’année, un vaccin sera disponible, ce qui est totalement inédit.
Mais un deuxième combat, plus difficile encore, doit être mené. C’est celui de l’accès universel aux technologies de santé contre la Covid19.  
Serons-nous prêts, lorsqu’un premier vaccin sera mis sur le marché, à en garantir l’accès à l’échelle planétaire, et à éviter à tout prix le scénario d’un monde « à deux vitesses », où seuls les plus riches pourraient se protéger du virus et reprendre une vie normale ? Notre stratégie d’allocation des premières doses de vaccins sera-t-elle construite en fonction des urgences et des priorités sanitaires, à l’échelle de notre planète, ou du seul pouvoir d’achat des pays ? Sera-t-elle vraiment multilatérale et collaborative, dans un cadre construit ensemble, ou répondra-t-elle à des logiques d’influence, des intérêts financiers, des égoïsmes nationaux ? 
Le moment est venu de transformer l’approche conceptuelle du « bien public mondial » en une réalité concrète.  
Le G20 rassemble 90% de l’économie mondiale, et nous avons, sur nos territoires, toutes les industries capables de produire à l’échelle, les technologies de santé contre la Covid19. Nous serons donc jugés au résultat. 
Nous connaissons les solutions. Pour ce qui est du vaccin, la facilité COVAX nous permet d’acheter des doses de vaccin pour le compte des pays les moins avancés : 4,9 milliards de dollars américains ont été levés, mais d’autres contributions seront nécessaires. Nous le savons, il faut donc continuer. Et je vous propose de concevoir ensemble un mécanisme de don d’une part des premières doses produites par les industries, ou pré-réservées par les économies avancées, pour la vaccination des publics prioritaires dans les pays en développement. Les recommandations de l’Organisation Mondiale de la Santé seront précieuses, pour assurer une priorisation à la fois efficace et équitable. 
Le partage des connaissances et des savoir-faire doit être au cœur, aussi, de notre stratégie : il faut certes inciter l’innovation industrielle, mais en période d’urgence sanitaire nous devons aussi favoriser les partenariats industriels et la production avec les pays en développement. Favoriser les capacités de recherche et de production des technologies de santé, y compris en Afrique, constitue notre meilleure protection face aux futures pandémies. Là aussi, nous avons les outils, pour favoriser le partage de licences volontaire. Par exemple, le mécanisme UNITAID créé par la France dispose d’une expérience inégalée, qui a fait ses preuves.  
Il ne faut pas oublier, au-delà du vaccin, de la recherche, que cette coopération doit aussi s’étendre aux traitements, et aux systèmes de santé primaires. Notre mobilisation doit donc veiller aussi à ce que, dès que des traitements contre le virus, se stabilisent, ils puissent être de la même manière diffusés, partagés, avec les pays les plus pauvres et les économies en développement.
Enfin, je veux rappeler à tous que tous les efforts que nous pourrions faire pour mettre à disposition des doses de vaccin dans ces pays, n’auraient aucune efficacité si dans le même temps, dans le même temps, nous ne décidons pas de stabiliser, renforcer, parfois reconstruire leurs systèmes de santé primaires. Et c’est pourquoi il nous faut, nous économies du G20, également investir beaucoup plus à travers notre aide publique et aide au développement, dans ces systèmes de santé primaires, et dans leur reconstruction.
Voilà les quelques mots que je voulais vous dire. Nous avons besoin d’une mobilisation de toutes et tous, et c’est une mobilisation, une fois encore, pour un des biens publics de notre planète. C’est la même mobilisation que nous savons à l’œuvre lorsqu’il s’agit de nous battre pour le climat, pour la biodiversité. Le lancement à Paris, le 12 novembre dernier, du Conseil d’experts de haut niveau « Une seule santé » est un très grand pas en avant pour aller dans cette direction. 
Mais fondamentalement, parmi les leçons que nous pouvons tirer du moment que nous vivons, la plus grande est sans doute que nous partageons, plus que jamais, au Nord et au Sud, un avenir et des défis communs. Et qu’il faut donc partager aussi, les solutions. Nous devons renforcer, partout sur la planète, les systèmes de santé, partout partager les ressources qui sont les nôtres, partout continuer à former, former des personnels de santé, pour que notre riposte sanitaire puisse être à la hauteur des défis. 
C’est aussi pourquoi la France soutient l’Organisation Mondiale de la Santé, pour mettre en place une Académie mondiale de la santé à Lyon, qui formera les personnels de santé du monde entier. Et c’est aussi pourquoi en matière de santé, nous partageons cet agenda multilatéral, qui est le seul pleinement efficace.
Voilà les quelques mots que je voulais partager avec vous. Nous ne serons efficaces que si nous sommes justes. Nous n’arriverons à être efficaces et justes que si nous sommes véritablement ensemble. Je remercie la présidence saoudienne pour ses efforts cette année, j’assure l’Italie de tout mon soutien pour sa présidence l’année prochaine, et je nous souhaite à tous d’être à la hauteur de ce rendez-vous de l’histoire. Et d’agir.

 

Gouvernement
[Nota: dans ce gouvernement, certains membres ne sont pas centristes; nous retranscrivons cependant leurs propos en rapport avec leur fonction parce qu’ils font partie selon nos critères d’une équipe qui suit une politique globalement centriste]

Jean Castex (Premier ministre)

L’égalité républicaine est au cœur des politiques menées par le Gouvernement. La crise sanitaire ne doit pas nous écarter de nos objectifs : j’ai entendu ce matin les attentes des élus des quartiers prioritaires de la politique de la ville. L’État est et sera au rendez-vous.

 

Jean-Yves Le Drian (ministre de l'Europe et des Affaires étrangères)

- [Terrorisme] Le niveau de menace est grand et ne pèse pas seulement sur les Français mais sur tous les Européens car le but des djihadistes est de déstructurer.

- L'Arménie est un peuple ami de la France [...] En ce moment-même, il y a un avion qui arrive à Erevan pour aider, et il y en aura un autre la semaine prochaine. Nous avons pris des engagements humanitaires.

- [Turquie] Nous avons beaucoup de désaccords, il faut les traiter les uns après les autres. (...) Or, il y a de la part du Président Erdogan des propos calomnieux qui ne prêtent pas à la discussion et au dialogue.

- [Etats-Unis et élection de Joe Biden] Il y a des sujets sur lesquels on va devoir travailler assez vite: les enjeux climatiques, les enjeux sanitaires, et puis la question iranienne.

- Il serait surprenant et dangereux que les États Unis retirent leurs forces de la coalition en Irak.

- [Refus de Trump d’accepter sa défaite] Nous sommes en phase de ce que Joe Biden dit 'être d'une incroyable irresponsabilité'" de Donald Trump et je partage ce propos de Joe Biden. (…) Je remarque que les pressions de Trump ne donnent pour le moment pas de résultat.

- La mobilisation massive aux États-Unis témoignent d’une bonne santé démocratique.

- [Immigration] On n’est pas du tout laxistes et la droite n’a aucune leçon à nous donner sur le sujet.

- [Loi sur la sécurité globale] Je suis favorable à l'ordre républicain. La protection et la sécurité, ce sont des valeurs de gauche.

- La campagne contre le conseil de Défense, je la trouve pittoresque.

- [Covid19] Rien ne serait pire qu'il y ait des vaccins qui ne soient pas homologables.

- [Covid19] Il y a aujourd'hui une 'task force vaccin' autour du président de la République et du Premier ministre pour élaborer les synergies.

- [Covid19] Il y aura une 2e série de décisions qui sera prise vers le 20 décembre, puis une 3e série qui sera prise au début de l'année prochaine en fonction de la circulation du virus.

- [Covid19] L'impératif de sécurité nous domine. Si on peut rouvrir les commerces et assouplir le confinement, on le fera.

 

Barbara Pompili (ministre de la Transition écologique)

- [Délit d'écocide] Les 150 citoyens [de la Convention citoyenne] défendaient cette mesure très forte symboliquement portant sur toutes les atteintes à l'environnement. Dès le départ, le Président leur avait indiqué aux citoyens que la rédaction proposée pour l'écocide ne pouvait être retenue telle quelle. Elle était en effet trop imprécise, ce qui la rendait potentiellement inconstitutionnelle. Reste que les problématiques posées sont réelles. On a donc mis en place un groupe de travail sur le sujet avec les citoyens dont les échanges ont permis d'aboutir à des avancées majeures pour la protection de l'environnement que nous allons inscrire dans notre droit avec des peines renforcées pour les atteintes à l'environnement, des contrôles qui seront plus efficaces et un fonctionnement de la justice plus spécialisée. Les avancées que nous faisons sont majeures et sont attendues depuis vingt ans! Nous créons un délit d'écocide et rejoignons les préoccupations des citoyens. 

- [Délit d’écocide] C'est en fait la traduction, en des termes juridiques précis, de ce que demandaient les promoteurs historiques de la reconnaissance de l'écocide avec l'instauration d'un délit transversal d'atteinte à l'environnement. On va être lourdement sanctionné quand on ne respecte pas un certain nombre d'obligations de sûreté, non seulement quand cela aura entraîné une pollution, mais aussi même si la pollution n'a pas lieu. Plus personne ne passera à travers les gouttes et c'est un puissant signal pour que tout le monde respecte le droit de l'environnement. On va aussi instaurer un dispositif de remise en état pour réparer l'atteinte constatée, via une Convention judiciaire d'intérêt public. Il faut prévenir, punir mais aussi remettre en état l'environnement.

- [Il s'agit de pénaliser davantage le droit de l'environnement] car les infractions environnementales étaient sous pénalisées. Avec cette loi, les atteintes à l'environnement entrent pleinement dans le droit pénal.  

- Il faut certes une justice plus spécialisée mais aussi une police plus efficace. Il faut augmenter le nombre de poursuites en renforçant les moyens d'enquête. Le statut d'officier de police judiciaire pour les inspecteurs de l'environnement leur permettra d'avoir les moyens juridiques d'enquête sur le terrain. (…) Avec ce statut, on leur donne plus de pouvoir et de responsabilité. Jusqu'à présent, ils constataient une infraction, ils étaient obligés d'appeler un officier de police judiciaire. Tout le monde perdait du temps. Ils auront par ailleurs une compétence nationale. Tous ces outils permettent d'avoir un droit plus fort, une police plus efficace et une justice plus experte.  

- Sur le sujet de la justice environnementale, nous avons lancé ce travail, depuis cet été avec [les membres de la Convention citoyenne], nous avons travaillé rigoureusement, également avec la secrétaire d'Etat Bérangère Abba, et je pense qu'on peut être collectivement fiers du résultat. La crise n'arrête pas les choses, la preuve! Et nous sommes bien en train de préparer un projet de loi ambitieux pour le climat.  

- Avec cette réforme, on ne veut pas que des procès très médiatiques. On ne veut pas juger que des affaires Erika. On veut que le droit de l'environnement soit respecté partout dans la vie quotidienne. On pose des bases structurantes. Mais le droit évolue et on ne ferme aucune porte. 

- Cet été, [les membres de la Convention citoyenne] ont travaillé avec des juristes et des experts sur cette question [des limites planétaires]. Ils ont constaté que ce n'était pas simple de faire une transcription juridique des limites planétaires. Comment voulez-vous quantifier les atteintes aux limites planétaires? Or, si vous ne pouvez pas le quantifier, comment voulez-vous avoir une peine proportionnelle? Les limites planétaires sont une notion structurante mais trop floue pour être la base d'une infraction pénale. On va continuer à y réfléchir en associant les représentants de la Convention mais en attendant, il ne faut pas s'empêcher d'agir. Il était urgent de mettre les atteintes à l'environnement à un niveau suffisant dans notre droit. 

- Avec ces mesures, nous répondons à l'interpellation des citoyens sur le crime d'écocide. Pour le reste, le projet de loi climat reprendra une part importante des propositions de la Convention, celles qui sont de nature législative. D'autres se retrouvent dans des textes complémentaires ou dans des engagements pris au niveau international et européen. On est encore en train de travailler. Nous ferons le bilan, et les citoyens aussi, quand on aura fini. 

- Le glaive de la Justice frappera plus fort en cas d’atteintes à l’environnement. Avec des sanctions plus fortes, une police plus efficace et des juges spécialisés. Pour les dommages causés à l’environnement les plus graves, les peines pourront aller jusqu'à 10 ans de prison et 4,5 millions d'euros d'amende.

- Avec 1 million de réparations, le Coup de pouce vélo est une formidable réussite. Il a touché tous les profils, tous les territoires et facilité les conversions depuis la voiture. Un succès. Bravo à ceux qui ont adopté la petite reine!

 

Jean-Michel Blanquer (ministre de l'Education nationale, de la Jeunesse et des Sports)

- Il y a eu 3 Milliards d’euros de débloqués pour le sport depuis le mois de mars.

- [Déconfinement progressif du monde du sport amateur] On va commencer par les enfants et permettre à un moment le retour dans les clubs sportifs des moins de 18 ans.

- [Violences sexuelles qui touchent le monde du sport] On travaille pour que ces choses là n’existent plus!

 

Gérald Darmanin (ministre de l'Intérieur)

- Les policiers municipaux sont aussi en première ligne pour assurer notre sécurité. Chaque jour, ils prennent des risques pour nous défendre. La proposition de loi sécurité globale vient reconnaître leur action essentielle.

- Il n’est en aucun cas prévu d’accréditer ou d’autoriser un journaliste à couvrir une manifestation : chaque journaliste est évidemment libre de le faire ou non. Aucun changement n’a eu lieu et n’aura lieu.

 

Elisabeth Borne (ministre du Travail, de l'Emploi et de l'Insertion)

- Les quartiers prioritaires ne sont pas les oubliés de France relance. Dans tous les territoires, l'insertion par l'emploi est une priorité. Emplois francs, garantie jeunes, emplois aidés... nous mobilisons tous les dispositifs pour accompagner les habitants des QPV.

- Mon Compte Formation est un outil efficace pour que chacun prenne conscience de l'importance de se former tout au long de la vie. 1 an après son lancement, cette application a permis à 1M de Français de se former en 2020.

 

Eric Dupond-Moretti (Garde des Sceaux, ministre de la Justice)

- Ecocide] J'ai la conviction absolue que la transition écologique ne peut pas se faire sans le concours de la justice. Je veux mettre fin au banditisme environnemental car il existe. Sur le terrain symbolique, le choix de ce mot, "crime", est un mot important. Mais à l'enthousiasme citoyen qui s'est exprimé [lors de la Convention citoyenne] doit succéder une traduction juridique dans le code pénal. Or, le Comité légistique [qui a travaillé avec les citoyens pour traduire juridiquement leur proposition] leur avait déjà clairement indiqué que l'écocide ne pouvait pas recevoir de traduction juridique en ces termes, notamment pour des questions de proportionnalité entre l'infraction commise et la sanction encourue. Comme je l'avais dit cet été, il s'agit de délits et non de crimes. C'est la raison pour laquelle nous allons créer plusieurs nouveaux délits. 

- [Ecocide] Nous allons créer un délit général de pollution. Les pénalités seront modulées en fonction de l’intentionnalité de l’auteur. Les peines encourues vont de 3 ans d’emprisonnement à dix ans d’emprisonnement selon qu’on est en présence d’une infraction d’imprudence, d’une violation manifestement délibérée d’une obligation et la plus lourde, d’une infraction intentionnelle. Les amendes vont de 375 000 euros à 4,5 millions d’euros. Dans les cas les plus graves, d’une infraction intentionnelle ayant causé des dommages irréversibles à l’environnement, on peut parler de délit d’écocide.

- Aujourd'hui, certains choisissent de polluer car cela leur coûte moins cher. Par exemple, il est moins onéreux d'ouvrir ses silos à béton et de polluer un fleuve que de les faire nettoyer par des professionnels. Ça va changer. Autrefois, vous polluiez vous gagniez, demain vous polluerez, vous paierez jusqu'à dix fois le bénéfice que vous auriez fait si vous aviez jeté vos déchets dans le fleuve. Je souhaite que l'on soit extrêmement dissuasif. Puis nous créons un deuxième délit, celui de mise en danger de l'environnement. Le texte vise à pénaliser la mise en danger délibérée de l'environnement par des violations délibérées d'une obligation. La peine qui est encourue est d'un an de prison et de 100.000 euros d'amende. 

- Nous allons créer une juridiction spécialisée de l'environnement. Dans chaque cour d'appel, il y aura un tribunal spécialisé en matière d'environnement, compétent tant en matière civile, pour l'indemnisation des préjudices par exemple, qu'en matière pénale. On va aussi créer des postes d'assistants spécialisés en matière environnementale afin de renforcer les moyens de cette nouvelle juridiction spécialisée. Et on souhaite aussi renforcer les services d'enquête en matière d'environnement en créant un statut d'officier de police judiciaire pour les inspecteurs de l'environnement. 

- Il y aura une circulaire d'application destinée au parquet pour un renforcement des formations des professionnels de justice sur ces questions environnementales. Au niveau de chaque département, on envisage aussi de créer une commission placée sous la double présidence du parquet et du préfet afin d'animer la politique de prévention et de répression des atteintes à l'environnement.  

- [Ecocide] Je ne crois pas que l'échelon national soit le plus pertinent. Au contraire, il s'agit bien souvent d'une délinquance très territorialisée. Quand on constate un problème de pollution dans les Calanques, c'est mieux que le tribunal spécialisé qui dépend du ressort de la Cour d'appel d'Aix-en-Provence aille immédiatement sur place constater les choses. Je crois beaucoup à ces juridictions spécialisées, tant au niveau du siège que du parquet. C'est le cadre le plus adapté. En terme de maillage, ça couvre davantage de territoire. Les juridictions locales connaissent aussi des délinquances locales spécifiques.  

- Les mesures sur la justice ne sont pas des mesures au rabais. Elles vont faire consensus. Quand les citoyens ont évoqué le crime d'écocide, nous l'avons considéré comme une proposition d'appel sur un débat essentiel. Nous avons donné à ces aspirations une traduction juridique forte, cohérente et efficace.

- Je souhaite que l’on mette fin au banditisme environnemental et pour y arriver nous avons travaillé avec Barbara Pompili à la création de nouveaux délits. La transition écologique ne pourra se faire sans la Justice.

- [Loi sécurité globale] Dans le droit pénal français, on ne peut pas poursuivre des gens pour une intention mais pour un acte ou pour un fait.

 

Olivier Véran (ministre des Solidarités et de la Santé)

Aujourd'hui, le niveau de circulation du virus dans le pays est le même qu'au moment du couvre-feu. Il n'est pas question de déconfiner.

 

Julien Denormandie (ministre de l'Agriculture et de l'alimentation)

Des analyses ont révélé que le virus de la Covid19 circulait dans un élevage de visons d’Eure-et-Loir. Toutes les mesures de protection et de suivi sanitaires nécessaires sont mises en œuvre.

 

Amélie de Montchalin (ministre de la Transformation et de la fonction publique)

- J'entends certains dire que ce confinement serait le Moyen-Âge. C’est justement le moyen de ne pas y revenir.

- Je ne suis pas la ministre des chiffres mais du service public. Nous avons fait le choix politique de stabiliser les effectifs en 2021. Ma réforme, c’est de remettre des compétences et des effectifs sur le terrain.

 

Franck Riester (ministre chargé du commerce extérieur et de l'attractivité)

- La Turquie a eu un comportement inadmissible au Haut Karabakh. La question sera abordée lors du prochain conseil européen et nous étudierons tous les moyens de pression possibles.

- À enjeux mondiaux, solutions multilatérales. Au G20, la France portera des messages clairs sur le climat et sur la dette des pays en développement, notamment en Afrique.

- Bientôt un vaccin contre le Covid19. Nous souhaitons qu’il soit produit en Europe bien sûr, mais nous voulons surtout qu’il soit mis au service de l’humanité.

- [Covid19] Le virus est là, il faut absolument maîtriser la 2e vague & en éviter une 3e. Mais à mesure qu’il reflue, nous pourrons bien sûr envisager de lever des contraintes pour faire repartir l’activité économique.

- Le compromis trouvé sur la loi Sécurité globale nous donne les moyens d’agir, tout en garantissant la liberté de la presse. Il est inacceptable que les forces de l’ordre soient jetées en pâture sur les réseaux sociaux.

 

Emmanuelle Wargon (ministre chargée du Logement)

La réforme des APL entre en vigueur au 1/01/21. Elles s'adapteront plus vite à la situation réelle des personnes : un impératif justice sociale dans cette période de crise Covid19 où les revenus peuvent baisser. Les APL des étudiants ne diminueront pas.

 

Agnès Pannier-Runacher (ministre chargée de l'Industrie)

- L'esprit de résistance aujourd'hui, c'est ce qui nous mobilise contre l'obscurantisme. C'est, au-delà des clivages politiques, considérer qu’il y a des valeurs intangibles : la liberté d'opinion, d'expression, de croire ou de ne pas croire, et le droit à la différence.

- D’ici fin novembre, nous aurons signé, avec la Commission Européenne, 6 contrats pour la fourniture de vaccins contre le Covid19. La France aura accès à 15% des doses commandées par les 27 pays de l'UE.

- Faisons de cette crise une opportunité pour moderniser notre appareil de production et investir dans notre industrie pour relocaliser des activités critiques !

- [Made in France] C'est maintenant qu'il faut investir dans nos usines.

- Face au Covid19 nous devons faire preuve d’un esprit de résilience et prendre des décisions rapides dans un contexte incertain. Prendre des décisions, c'est faire preuve de courage et de détermination. Notre boussole dans cette bataille : la sécurité sanitaire des Français.

- [Tribune Oui, la France peut redevenir une grande nation de production!]
En quelques mois, la crise de la COVID-19 a rebattu les cartes des chaînes de valeur et bouleversé des principes sur lesquels reposait l’économie mondiale depuis des décennies. Ces changements, ils ne sont pas juste conjoncturels, ils sont profonds et il nous revient de bâtir de la croissance au cœur de ces nouveaux paradigmes économiques et sociétaux.
La crise nous rappelle combien l’industrie est une nécessité pour notre pays. Depuis plus de vingt ans nous avons assisté, passifs, à la désindustrialisation de notre économie. Et nous n’en connaissons que trop bien les conséquences. Une fermeture d’usine, c’est un bout de la souveraineté française qui part, ce sont des territoires qui se vident, ce sont les fractures sociales qui s’aggravent. Cela, nous ne pouvons pas l’accepter. Cela, je ne peux pas m’y résoudre.
Je contribue à cette inversion de la courbe des emplois industriels depuis mon arrivée au gouvernement, avec les élus, avec les organisations syndicales et avec tous les acteurs de l’industrie. Grâce aux mesures de compétitivité et de reconquête industrielle que nous avons mises en place, nous avons eu des résultats concrets. En 2018 et 2019, la France est devenue la première destination européenne en termes de projets industriels auprès des investisseurs étrangers. Cela tord le cou à beaucoup d’idées reçues : oui, la France est un pays attractif qui regorge de talents ; oui, la France peut redevenir une grande nation de production.
Nous sommes nombreux à agir pour la reconquête industrielle, à commencer par tous ces dirigeants et toutes ces dirigeantes qui ont fait le choix de la France et qui décident de relocaliser une partie des chaînes de production en France. Ce faisant, ils garantissent la sécurité de leur approvisionnement, l’adaptation de l’offre à leurs besoins et la maîtrise de la qualité des produits. Ce faisant, ils recréent de la valeur en France, avec son cercle vertueux d’emplois, d’écosystèmes de service et de fierté territoriale. 
Cette volonté et cette ambition industrielle pour notre pays qui m’animent, elles sont au cœur du plan de relance présenté par le Gouvernement. « France Relance » dédie près de 35 milliards d’euros à l’industrie. Son ambition est claire : muscler notre industrie et la rendre plus résilience, relocaliser les maillons manquants des chaînes de production stratégiques et prendre un temps d’avance pour favoriser la localisation des activités d’avenir en France. Pour autant, nous ne sommes pas naïfs, nous ne sous-estimons pas les difficultés. Il ne s’agit pas de tout relocaliser en France ou en Europe. C’est pour cela que nous avons identifié cinq secteurs industriels critiques : la santé, les intrants critiques pour l’industrie, l’électronique, l’agroalimentaire et les applications industrielles de la 5G.
Nous avons sélectionné 31 premiers projets de (re)localisation. Ils permettront de créer 1 800 emplois et d’en conforter 4 200 au cœur de nos territoires. Au total, ce sont 720 millions d’euros, dont 600 millions d’euros au titre de « France Relance » sur 2020-2022, qui sont consacrés par l’État au renforcement de notre souveraineté industrielle et sanitaire, ainsi qu’à résilience de notre économie.
D’autres appels à projets sont en cours. Il est vital que les entreprises industrielles puissent se saisir de tous les dispositifs mis en place pour construire notre ambition commune. Mon objectif, c’est que les projets réalisables et pertinents ne restent pas entre le quai et le bateau. Pour y parvenir, nous avons créé des guichets uniques pour les subventions sur l’industrie 4.0 et la décarbonation. Nous avons étendu la plupart des délais pour répondre aux appels à projet, et anticipé les crédits de l’année 2021. Nous mobilisons les services de l’État, ceux des collectivités locales, ainsi que les représentants des filières industrielles et toutes les parties prenantes pour mettre en œuvre le plan de relance au plus près des territoires.
C’est ce que nous faisons avec les régions en subventionnant plus de deux cents projets qui vont permettre, dans les prochains mois, de préserver et de créer des emplois pérennes. En Bourgogne Franche Comté, en Pays-de-Loire, dans les Hauts de France, partout dans nos territoires, ce sont des dizaines de lauréats que nous sommes en train de dévoiler et qui vont permettre l’ouverture de site et leur modernisation.
L’industrie française a un avenir. Cet avenir, nous le construisons ici et maintenant pour remporter les batailles sociales, environnementales et économiques de demain.

 

Alain Griset (ministre chargé des Petites et moyennes entreprises)

Je me félicite de l'annonce du report du Black Friday. C’est un geste de solidarité à l'attention de nos commerces de proximité qui participe à garantir des conditions sanitaires maximales en vue d'une prochaine réouverture.

 

Marlène Schiappa (ministre chargée de la Citoyenneté)

- Ce n'est pas un droit de délivrer un certificat de virginité, aucune femme ni fille n'a à justifier de sa virginité en 2020.

- [Covid19] À titre personnel, je me ferais vacciner.

 

Brigitte Klinkert (ministre chargée de l'Insertion)

Les solutions se trouvent dans les territoires. Avec eux nous réussirons à relever les défis qui nous font face, en particulier pour lutter contre le chômage grâce à l'insertion par l'activité économique.

 

Nadia Hai (ministre chargée de la Ville)

- Favoriser l’éveil philosophique des enfants à l’école est un enjeu éducatif et civique majeur pour préparer les citoyens de demain et apprendre à faire République.

- La solidarité ne s’arrête pas devant l’épidémie Face aux besoins en matière d’aide alimentaire qui ont émergé avec la crise sanitaire je suis mobilisée aux côtés de Olivier Véran pour soutenir les associations de nos QPV.

- [Tribune coécrite avec Frédéric Lenoir : Banlieues : pourquoi il faut faire découvrir la philo aux enfants dès l'école primaire]
La femme politique et le philosophe. Non, ce n'est pas le titre d'une fable de La Fontaine. C'est l'histoire d'une rencontre, provoquée par un constat partagé et prolongée par une ambition commune, celle de favoriser l'éveil philosophique dès l'école afin d'aider au vivre-ensemble au coeur de la Cité. Parents, enseignants, acteurs éducatifs sont les premiers témoins de ce questionnement qui surgit tôt chez les plus jeunes. Or, il existe très peu d'espaces pour favoriser à l'école, maternelle et primaire en l'occurrence, cet apprentissage essentiel de la réflexion. Pourquoi la philosophie ne serait-elle pas abordée dès cet âge? Non comme discipline, mais comme outil pédagogique grâce auquel l'enfant met en mots ses interrogations ; éveille et exerce sa conscience ; prend de la distance par rapport a l'émotion ressentie ; apprend à écouter les autres et à argumenter plutôt qu'à vouloir imposer ses idées.  
Cette pratique lui donne progressivement, les moyens de dépasser certains préjugés, de savoir réfléchir plutôt que de croire savoir. A la suite d'Epicure, Montaigne préconisait la philosophie dès le plus jeune âge afin d'apprendre à l'enfant à penser par lui-même. A l'heure de l'usage intensif des réseaux sociaux, de la désinformation galopante et des discours parfois violents, l'atelier philosophique est une chance pour les citoyens en devenir de réfléchir avec les autres et d'aiguiser leur esprit critique, afin de les aider à construire leur propre jugement. 
Le déroulement d'un atelier philo n'a rien à voir avec un cours de philosophie. L'animateur (enseignant ou personne extérieure) ne transmet pas un savoir et n'exprime jamais son point de vue : il pose une question et fait circuler la parole. Chaque enfant livre sa pensée en la fondant sur une argumentation. Ceux qui ne sont pas d'accord apportent d'autres éléments et la discussion progresse ainsi dans l'écoute respectueuse de l'autre. L'une des principales difficultés de l'exercice pour l'animateur consiste à maintenir sa posture de neutralité tout en aidant les enfants a bien problématiser la question et à relancer le débat lorsqu'il s'enlise dans les exemples ou s'éloigne du sujet.
Il s'agit aussi de veiller à ce que tous les enfants s'expriment. On constate bien souvent que lorsqu'ils y sont encouragés, des enfants au départ peu diserts finissent par gagner confiance en eux. Pour cela, il leur faut un cadre respectueux, où ils se sentent reconnus comme des "interlocuteurs valables", selon l'expression de Matthiew Lipman, un pédagogue américain pionnier des ateliers de philosophie avec les enfants.  
En ce qui nous concerne, l'aventure a commencé à Trappes, en 2018. Nous avions décidé d'agir ensemble dans des quartiers prioritaires de la politique de la ville, là où, plus que jamais, il importe de rétablir la promesse républicaine d'égalité des chances. De ces premiers ateliers est né un court film, "Les petits philosophes de Trappes", réalisé avec des élèves de CE2 et de CM1 de l'école élémentaire Jean-Baptiste Clément.  
On y voit des jeunes enfants réfléchir à cette vaste question : "Qu'est-ce qu'une vie réussie ?". Le débat s'installe, riche et vivant, la parole circule, libre. Convaincues, la mairie et l'Académie de Versailles ont noué un partenariat inédit qui a permis la contractualisation avec l'association SEVE de nombreux cycles d'ateliers renouvelés et pour 2020-2021 la mise en place de 350 ateliers en milieu scolaire et périscolaire. Depuis, les ateliers SEVE font florès à travers la France. Les enseignants qui les accueillent témoignent de l'impact bénéfique sur leurs élèves et sur la vie de classe. Cette méthode est au coeur de l'ambition du ministère de la Ville à travers les Cités éducatives.  
Le programme "Philosopher avec les enfants pour changer la Cité" répond donc à un enjeu autant pédagogique que politique. Il sert l'objectif de l'égalité des chances en permettant de prévenir ou de réparer le décrochage scolaire chez les élèves, qui, valorisés, retrouvent goût et curiosité pour l'école. Il est un rempart contre les dangers des préjugés ou, plus grave encore, de l'obscurantisme et de l'extrémisme qui font le lit des séparatismes. Il répond aussi à un objectif pédagogique : il redonne à l'École le sens premier de sa mission, celui de contribuer à l'émancipation des enfants de la République en leur permettant d'être sûrs des valeurs auxquelles ils adhèrent, parce qu'elles font société et que dans cette société, ils ne douteront pas de trouver toute leur place.  

 

Brigitte Bourguignon (ministre chargée de l'Autonomie)

- Dans le cadre de la Loi Grand Âge et Autonomie, nous développons une approche territoriale et domiciliaire, et travaillons également sur les Ehpad de demain, l'éthique, la dignité, la citoyenneté et sur un autre regard sur l'âge.

- Notre priorité, c’est de préserver l’équilibre entre une vision sanitaire, néces­saire pour protéger nos compatriotes âgés, et une vision plus humaine qui les considère avant tout comme des citoyens à part entière.

 

Jean-Baptiste Lemoyne (secrétaire d’Etat chargé du Tourisme, des Français de l’étranger et de la Francophonie)

Le soutien au secteur du tourisme c’est une réalité. L’Etat est et continuera d’être aux côtés des acteurs. Avec eux nous travaillons à des protocoles renforcés, notamment pour le tourisme de montagne lorsque les conditions sanitaires le permettront.

 

Clément Beaune (secrétaire d’Etat chargé des Affaires européennes)

- [Vaccin covid19] L’Union fait la force. Nous avançons ensemble, pour protéger concrètement tous les Européens.

- [Brexit] Il faut se préparer, car beaucoup de choses changent le 1er janvier, accord ou non accord...

- Toujours engagés, fermes et solidaires, aux côtés du peuple biélorusse. Ne l’oublions pas.

 

Bérangère Abba (secrétaire d’Etat chargée de la Biodiversité)

Ce que nous importons, utilisons en matières premières, consommons peut vouloir dire déforestation à l’autre bout du monde. Gouvernement, entreprises, ONG, 100 acteurs mobilisés autour de la Stratégie Nationale de lutte contre la déforestation.

 

Cédric O (secrétaire d’Etat chargé de la Transition numérique et des Communications électroniques)

- Aujourd’hui, nous n'avons pas les moyens de contrôler ce que font les réseaux sociaux pour lutter contre la haine en ligne, la désinformation et nous ne pouvons pas les contraindre à agir. C'est ce que nous voulons changer avec le Digital services act qui sera examiné en décembre.

- Nous avons annoncé un plan inédit dans le cadre de France relance pour recruter, former et déployer partout sur le territoire 4000 conseillers numériques qui accompagneront et formeront les Français éloignés du numérique.

- Je veux rassurer nos concitoyens qui craignent encore d'utiliser TousAntiCovid: la CNIL réalise régulièrement des vérifications pour veiller à ce que l'app soit irréprochable sur la protection des données et le respect de la vie privée. À chaque fois l'application est validée.

 

Olivia Grégoire (secrétaire d’Etat chargée de l’Economie sociale, solidaire et responsable)

L'économie de demain ne se construit pas que par l'injection d'argent public, mais par un écosystème. C'est ce que nous avons fait avec la loi Pacte: il faut changer l'entreprise mais aussi changer la manière qu'ont les Français d'épargner et d'investir.

 

► Partis politiques

● LaREM
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes et se considèrent de droite ou de gauche ne sont pas retranscrits]

[Tribune de Christophe Castaner, président des députés La République en marche, avec Alice Thourot et Jean-Michel Fauvergue, rapporteurs de la proposition de loi pour une sécurité globale, Yaël Braun-Pivet, présidente de la commission des lois, et Bruno Studer, président de la commission des affaires culturelles et de l'éducation]
"Chers journalistes,
Nous venons de vivre une semaine pleine de malentendus, d'incompréhensions, de craintes parfois. Une semaine qui nous pousse à vous écrire pour une déclaration d'amour peu usuelle.
Vous nous connaissez, responsables de la majorité, et vous n'avez pas toujours été tendres avec nous. Mais comment vous en vouloir ? C'est votre rôle d'informer, de critiquer, de commenter. Nous avons parfois eu des différends, c'est vrai. Mais il est hors de question pour nous comme pour quiconque de s'immiscer dans vos salles de rédaction, dans vos reportages ou sur vos réseaux sociaux. Tout comme il n'est pas question de vous demander de vous accréditer pour pouvoir couvrir une manifestation. Votre liberté de ton, c'est notre liberté démocratique.
Cette semaine, les débats sur la proposition de loi relative à une sécurité globale se sont très vite focalisés sur un article, l'article 24, qui a concentré toutes les craintes et les critiques.
Le sens de cet article n'a jamais changé : mieux protéger les forces de l'ordre, sans jamais porter atteinte à la liberté d'informer.
font des réseaux sociaux les armes de leur haine contre les forces de l'ordre. Ils insultent. Ils attaquent. Ils appellent parfois même à tuer. Et leur action fétide montre ses effets : certains policiers et gendarmes sont poursuivis jusque chez eux, et leurs familles visées.
Nous refusons les indignations à géométrie variable et rejetons ceux qui veulent créer une échelle des haines : avec vous, nous les combattons toutes, sans exception
Certains, comme Jean-Luc Mélenchon, répondent aux policiers que s'ils ne sont pas capables d'endurer les menaces contre leurs familles, ils doivent changer de métier. Nous, nous croyons qu'il faut protéger les forces de l'ordre. Nous, nous refusons les indignations à géométrie variable et rejetons ceux qui veulent créer une échelle des haines : avec vous, nous les combattons toutes, sans exception.
Mais s'il est une chose dont nous sommes convaincus, c'est qu'aucun article de loi ne devrait provoquer des inquiétudes quant à nos libertés. Il y a eu des caricatures, c'est vrai, mais elles n'expliquent pas tout. Il y a eu des mots qui ont créé la confusion, aussi, mais ils n'expliquent pas tout non plus. Quand on veut défendre une liberté, on le fait sans fard et au grand jour. Le Premier ministre Jean Castex ne s'y est pas trompé en réunissant les responsables de la majorité parlementaire et le ministre de l'Intérieur, l'article 24 a été amendé. Il est désormais d'une clarté limpide : la liberté de la presse est entièrement préservée, le droit d'informer consacré.
confondre avec les bonimenteurs de haine, grands parleurs quand il s'agit d'appeler à la violence mais chatouilleux dès qu'ils sont mis face à leurs responsabilités.
coûte que coûte. Elle le restera. Nous nous garderons toujours des rhétoriques enflammées ou simplistes dont les effets pourraient nous échapper.
A l'heure où l'on peut mourir pour un dessin, nous voulions vous dire, chers journalistes, que nous continuerons à défendre votre liberté d'écrire, de produire et de nous égratigner."

 

Stanislas Guerini (délégué général)

«Il n'y a pas de limites à l'humour qui est au service de la liberté d'expression car, là où l'humour s'arrête, bien souvent, la place est laissée à la censure ou à l'autocensure» disait Cabu. Merci de nous faire rire & nous inspirer depuis 50ans. Bon anniversaire à Charlie Hebdo.

 

Christophe Castaner (président du groupe à l’Assemblée nationale)

Charlie Hebdo a 50 ans. 50 ans de rire et d'irrévérences. Longue vie à l'humour, longue vie à Charlie!

 

Aurore Bergé (présidente déléguée du groupe à l’Assemblée nationale)

- Budgets d'urgence, 2 milliards consacrés à la culture dans France Relance et budget du Ministère augmenté de 5% pour 2021. C'est un soutien inédit au monde de la culture pour soutenir l'emploi culturel et la création. Nous souhaitons rouvrir les salles le plus tôt possible.

- Jean-Michel Blanquer s'est exprimé pour mettre en accusation ceux qui n'avaient pas soutenus la laïcité à l'école, notamment Jean-Luc Mélenchon. On voit la lente dérive anti-républicaine de la part de Jean-Luc Mélenchon et des Insoumis.

- Le projet de loi relatif à la communication audiovisuelle visera à lutter contre le piratage. Le premier pillage est le piratage des œuvres. Cette loi devrait voir le jour en 2021.

- On ne répondra jamais aux forces de l'ordre comme le fait l'extrême gauche "si vous n'acceptez pas les risques de votre métier, faites autre chose" ! Nous ne pouvons accepter les menaces sur nos forces de l'ordre. Et nous garantirons le droit absolu d'informer et de montrer.

- Nous souhaitons la réouverture le plus rapidement possible de nos petits commerces dans cette période cruciale de Noël. Les petits commerces sont responsables et ont travaillé à des protocoles sanitaires très responsables.

 

● MoDem

Jean-Luc Lagleize (député)

La Covid19 a amplifié le besoin de mobilisation du foncier urbain existant pour soutenir la production de logements, par exemple via la surélévation et le recyclage des friches.

 

► Autres

● Organisations centristes
♦ Renaissance
(Députés français du groupe centriste Renew Europe au Parlement européen)

 

Nathalie Loiseau

- Jusqu’où va tomber le Washington Post? Perdu dans sa critique de la France et d’Emmanuel Macron, il en a relayé une fake news qui trouve sa source au Pakistan Il montre une fois encore qu’il ne cherche pas à connaître ni à comprendre sur quoi repose la laïcité. Triste et dangereux.

- [Brexit] Pour bâtir ensemble une relation future solide, il nous faut notamment de la visibilité sur les standards environnementaux et sociaux britanniques et un accord de pêche durable et équilibré. Plus de temps à perdre!

 

Stéphane Séjourné

- L’État ne peut pas tout. Il faut que la société civile se mobilise et utilise les mêmes armes que les complotistes pour riposter. Le temps est venu d’avoir des citoyens engagés, des producteurs engagés qui contre-attaquent.

- Nous étions habitués jusqu'à présent aux déstabilisations, notamment électorales, en provenance des pays étrangers. En plus de l'institutionnalisation, par les Etats, d'opérations de désinformation, voici qu'avec Hold-up, nous avons une opération nationale de manipulation: un crowdfunding de citoyens français, l'intervention d'experts français, de responsables politiques français. Ne nous leurrons pas: c'est un projet politique. Derrière tout cela, il y a une idéologie. Les complotistes ont une vision du monde qu'ils veulent nous imposer. Je remarque d'ailleurs que les producteurs de ce documentaire ont été dans l'aile la plus extrême de la Manif pour tous. Il pèse désormais une menace intérieure, autour du complotisme, qui ne vise pas la recherche de la vérité mais s'appuie sur une donnée: tout le monde nous ment sauf ceux qui disent qu'on nous ment... 

- [Le résultat d'un scrutin peut-il être biaisé par des fake news?] Oui, et c'est l'Europe qui en a fait les frais. Je pense évidemment au Brexit. La campagne électorale a été fondée sur le mensonge, tout le monde en convient aujourd'hui, même en Grande-Bretagne. Les gens ont été trompés, ils se sont fait de fausses idées. Il y a un retour d'expérience à tirer de tout cela : derrière les éléments de démonstration complotistes autour de vraies questions, il y a toujours une idéologie. Certains de ceux qui se font manipuler ne partagent d'ailleurs pas cette idéologie. 

- Une partie de la composante de la confiance, c'est la transparence. Dès que celle-ci est questionnée, cela agit sur la confiance. Donc oui, le monde politique a une part de responsabilité. J'en veux par exemple aux sénateurs qui ont débattu pendant des heures de l'immunité pénale des maires pendant que les Français vivaient durement le premier confinement et se posaient d'autres questions sur leur vie quotidienne. Une des grandes crises de notre démocratie, c'est l'incapacité de la vie politique à apporter des solutions par peur des conséquences que cela pourrait avoir. Il y a une tétanie de l'action qui ne fait qu'accroître la perte du lien de confiance. Mais la majorité doit être fière de ce qu'elle a fait, notamment au début du quinquennat, en matière de transparence et de renouvellement : fin des embauches familiales chez les parlementaires, suppression des régimes spéciaux de retraite des parlementaires, limitation du cumul des mandats dans le temps. 

- Partout en Europe les gouvernements cherchent le bon positionnement [contre les fake news]. Les outils mis en place, par les pouvoirs publics comme par les journalistes, sont nécessaires mais insuffisants, je pense notamment au fact-checking. On ne peut pas répondre de manière verticale à un problème qui rejette la verticalité. Il faut être plus offensif en termes de prévention. Il existe des ateliers pratiques sur les techniques de manipulation, qui permettent à des jeunes de se former, y compris en maitrisant ces techniques pour ne pas tomber ensuite dans le panneau. Surtout, l'Etat ne peut pas tout. Il faut que la société civile se mobilise et utilise les mêmes armes pour riposter que les complotistes. Qu'avec des crowdfundings citoyens, des initiatives soient prises pour contrer des docs comme Hold up. Le temps est venu d'avoir des citoyens engagés, des producteurs engagés qui contre-attaquent. Je leur lance un appel. 

- La présidentielle de 2022 sera un crash test démocratique. En 2017, nous avons été confrontés pour la première fois en France au sujet de l'ingérence étrangère, avec les Macronleaks. Cette fois ce sera différent, ce sera un combat politique entre l'obscurantisme et les lumières. Il s'agit de ne pas baisser la garde, par exemple sur les réseaux sociaux, en construisant un contre-discours optimiste pour vaincre l'obscurantisme. La majorité doit objectivement être aidée, l'opposition ne peut pas se contenter de la facilité de voir les sortants déstabilisés par ce genre de contenus. Car un jour l'opposition sera la majorité.    

- [Complotisme] Ne soyons pas dupes, il s'agit d'une bataille idéologique. Une droite extrême et une extrême droite vont chercher à jouer sur ces initiatives citoyennes d'apparence dépolitisée. À nous de montrer que la rationalité des faits, la défense de la démocratie sont encore possibles. Trump était donné gagnant il y a encore six mois, et les courbes se sont inversées. La nuance a encore sa place, tout n'est pas perdu. Oui, Emmanuel Macron incarne une forme d'explication complexe du monde parce que le monde est complexe. C'est notre analyse, il ne faut pas que nous la perdions en cédant aux facilités. L'espoir des lumières existe toujours ! Nous avons su faire face au simplisme dans notre histoire, le boulangisme était un populisme que la République a su contrer. 

- Pour rétablir la confiance, le monde politique doit s'adapter : meilleure représentativité des sensibilités, avec la présence de tous les partis à l'Assemblée nationale, renouvellement des visages - si les candidats sont tous là depuis longtemps, comme Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon, ce n'est pas bon signe. Les oppositions doivent proposer des projets alternatifs alors qu'ils ont passé trois ans à taper sur la méthode, pour ne pas donner à croire que les élites ne cherchent le pouvoir que pour le pouvoir. Il y a mutation des usages : les Français sont consultés sur tout, donnent leur avis sur la moindre prestation, en entreprise la construction des ordres du jour des réunions est mutualisée. Avant tout cela était vertical, maintenant l'Etat doit s'adapter à son temps. La convention citoyenne a permis d'entrer dans la complexité des sujets. Les nouveaux usages démocratiques doivent utiliser les technologies : le vote par internet par exemple. La présidentielle nous permettra de faire des propositions sur l'adaptation de la pratique politique aux transformations de la société. A l'Etat de s'adapter à un monde que les Français, dans leur vie quotidienne, connaissent déjà.  

 

Valérie Hayer

A tous les jeunes d’Europe, l’écologie ne se réinventera pas sans vous ! 18 mouvements de jeunesse européens ont lancé une consultation inédite pour connaître vos attentes et vos idées!

 

Sylvie Brunet

[Tribune]
L’avenir est européen. Parce qu’on est plus forts ensemble, unis et solidaires. Et donc sans cette solidarité européenne, on ne peut pas arriver à conduire une Europe de la santé qui maintenant, on le voit bien, est indispensable, une Europe des Droits de l’Homme, une Europe sociale, une Europe économique.
Ne relocaliser qu’en France me paraît impensable au niveau industriel. On est obligé de peser en face du continent américain, des États-Unis, de la Chine et de toutes ces puissances. Et si on veut gagner dans ces valeurs - nous partageons des valeurs en Europe - il faut qu’on soit ensemble et le seul avenir, c’est l’Europe.
Je suis engagée sur ces questions d’emploi et de social depuis des années. Nous savons tous que la grande pauvreté est en train d’augmenter.
Les plus vulnérables sont plus touchés par la crise : les femmes, les jeunes, les personnes qui étaient déjà vulnérables. Et donc, il faut savoir qu’en France un tiers de l’aide alimentaire est financé par l’Europe. C’est un sujet de grande vigilance pour lequel, je dirais, je me bats, y compris au niveau de la Commission. Je suis intervenue déjà lors d’une réunion que nous avions eue, une audition de la présidente, Ursula von der Leyen, mais également avec le commissaire à l’emploi et aux affaires sociales, Nicolas Schmit, ou d’autres pour qu’on n’oublie pas les plus démunis en améliorant aussi sûrement ce dispositif d’insertion.
Il n’y a pas que l’aide alimentaire, il y a tout ce qu’il y a derrière en termes de dispositifs santé. Je suis en lien permanent avec les quatre grandes associations, organisations qui recueillent et distribuent l’aide alimentaire : Les Restos du Cœur, la Banque alimentaire, le Secours Populaire et la Croix Rouge. C’est un très beau sujet.
Il y a 30% d’augmentation des besoins, malheureusement, depuis quelques mois, particulièrement dans ma ville d’origine et où je vis qui est Marseille.
Dans le cas du plan de relance avec qu’on appelle Next Generation EU, qui est un programme vraiment axé sur « Comment on va accompagner des États ? » dans le cas de cette sortie de crise, de la relance qui est prévue sur les jeunes par exemple, l’emploi des jeunes.
Notamment avec une amélioration du dispositif « Garantie jeunesse » qui est un dispositif vraiment important extrêmement utilisé en France avec la garantie jeune dans les missions locales, qui permet d’aider les jeunes les plus éloignés de l’emploi dans le retour à l’emploi.
Nous savons tous, malheureusement, dans toute l’Europe, que les jeunes sont particulièrement touchés par la crise. Ils l’étaient déjà avant. C’étaient les plus en difficultés. On a quand même un taux de chômage des jeunes en Europe assez élevé. Et là, malheureusement, cela ne va faire que s’aggraver, notamment en France et encore plus en Espagne et en Italie.
Donc, on est en train de mettre en place des dispositifs spécifiquement pour aider et accompagner les jeunes. La situation est assez dramatique, donc il faut être très, très vigilants."

 

 

Vues du Centre. Populisme: bataille perdue pour son soldat Trump mais victoire dans sa guerre contre la démocratie?

Par Alexandre Vatimbella et Aris de Hesselin

Dans cette rubrique, nous publions les points de vue de personnalités centristes qui ne reflètent pas nécessairement ceux du CREC. Ces points de vue ont pour but d’ouvrir le débat et de faire progresser la pensée centriste.           
Aris de Hesselin est un avocat international, centriste et un européen, défenseur d’une mondialisation humaniste.
Alexandre Vatimbella est le directeur du CREC.   

Partisans armés de Trump
Le chiffre est là, brut de décoffrage, glaçant: autour de 74 millions de voix (soit autour de 47% des suffrages exprimés) se sont portées sur un populiste démagogue haineux lors de la présidentielle américaine.

Et si Donald Trump a perdu sans l’ombre d’un doute par un écart qui devrait se situer au-dessus de six millions de voix, n’en déplaise à tous les adversaires de la démocratie dans le monde, de monsieur Poutine à madame Le Pen qui refusent de reconnaître la victoire de Joe Biden – ce qui en dit long sur ce que fera la cheffe du RN lors de la prochaine présidentielle en France si elle perd, pire, ce qu’elle ferait si elle gagnait –, est-ce bien le cas du populisme?

La réponse est, à la fois oui et non mais plutôt non que oui!

Explications.

D’abord sur la performance électorale de Trump, bien meilleure que prévue par les sondages, les politistes et autres politologues même si, une nouvelle fois, au fur et à mesure que tombent les résultats, l’écart se rapproche de ce qu’il avaient prévu.

Un score des plus étonnants (des millions de votes supplémentaires par rapport à 2016) puisque, comme le rappelle fort justement le magazine Time, sa campagne a été désastreuse (trop clivante, sans programme, géré par des incompétents, ne s’adressant qu’à sa base fanatisée), les résultats de sa présidence catastrophiques, son personnage indigne avec ses mensonges, ses insultes, ses compromissions et maintenant ses attaques frontales contre la démocratie, d’autant qu’il n’a jamais réussi au cours des quatre ans de son passage à la Maison blanche a obtenir au moins 50% d’avis favorable dans les baromètres de popularité.

Oui, Trump a été battu mais il a fait mieux que résister.

Certains affirment même que sans la crise de la covid19 et le fait qu’il ait attrapé le virus –  qui sont selon eux les raisons principales de sa défaite –, il aurait pu être réélu ce qui semble quelque peu exagéré puisque les sondages d’avant l’épidémie le donnaient déjà largement distancé par le centriste Joe Biden même si cela aurait pu être le cas.

Néanmoins, pour atténuer cette étonnante constatation, il parait illusoire de prétendre qu’il aurait pu gagner le vote populaire et aurait donc «volé» une deuxième fois la victoire au peuple à l’aide d’un système électoral indigne d’une démocratie moderne.

Reste que l’évidence est là: cette élection a démontré l’existence d’un pourcentage important de la population américaine – beaucoup plus élevé qu’on ne l’estimait jusqu’alors – sensible au populisme, à l’extrémisme, aux thèses conspirationnistes, voire même militante, prête à voter pour des aventuriers de la politique et à les soutenir au-delà d’une simple adhésion partisane, afin de crier sa haine et sa rage de la démocratie quand elle ne va pas dans son sens et ses uniques intérêts.

Et c’est là que le populisme, dans ce marigot, peut, en toute liberté, fleurir, grossir et essaimer comme il l’a déjà fait et s’apprête à le faire aux Etats-Unis mais aussi dans d’autres démocraties.

Si, évidemment, ce populisme ne date pas de l’ère Trump, ni même de l’ère du Tea party (né en 2009, essentiellement en réaction à l’élection d’un président noir, Barack Obama) ou de celle du reaganisme ou de la présidence de George W Bush, ni même des dérives républicaines depuis l’ère Nixon puisque, déjà, en 1964, le candidat républicain à la présidence, Barry Goldwater, maniait le populisme et l’extrémisme dans un rhétorique qui lui permit de gagner la primaire de son parti, ce premier quart du XXI° siècle marque une remontée en puissance d’un phénomène que l’on avait pas connu aussi important dans le monde depuis les années 1930 et dont les Etats-Unis n’ont jamais été à l’abri, bien au contraire, car il est consubstantiel à la vision même d’une nation qui promeut aussi fortement la suspicion envers toute forme de gouvernement (et les élites) et met un tel point d’honneur à honorer dans son imaginaire tous les malfrats qui ont défié les lois, de Jesse James à Al Capone, véritables icônes populaires au moment de leurs méfaits et encore aujourd’hui ainsi que ceux qui ont fait fortune quels que soient les moyens employés.

Sans oublier que cet imaginaire prend appui sur la révolte des colons contre le pouvoir du roi d’Angleterre en 1776 qui, par certains aspects, était populiste, révolte qui déboucha sur l’indépendance du pays.

Dès lors, on ne peut parler d’une défaite pour le populisme même si le réveil des défenseurs de la démocratie qui se sont rendus aux urnes pour voter en masse est un revers pour un mouvement qui, s’il est en plein essor, n’a pourtant pas réussi cette fois-ci à convaincre assez d’électeurs du bien-fondé de ses agissements et à dégoûter ses adversaires de se rendre aux urnes.

Mais cette défaite peut être annonciatrice de futures victoires que ce soit aux Etats-Unis ou dans d’autres démocraties à travers le monde parce qu’elle démontre qu’il en fallut de peu au populisme pour s’approprier quatre ans de plus le pouvoir dans la plus grande et vieille démocratie de la planète, ce qui aurait prouvé que l’élection de Trump en 2016 n’était pas un accident alors que son revers laisse un espoir qu’il était un égarement.

Les prochaines élections dans des pays comme la France, l’Italie ou l’Espagne seront à ce titre des moments-clés pour savoir si le populisme est en train de progresser voire de s’imposer tout comme l’avenir des populistes déjà en place comme en Hongrie, au Brésil, en Inde ou aux Philippines.

 

Alexandre Vatimbella et Aris de Hesselin