► Emmanuel Macron
(Président de la République)
- [Covid19] Rien n'est pire que l'incertitude et l'impression
d'une morosité sans fin. Il faut de la cohérence, de la clarté, un cap. Savoir
ensemble où nous allons et comment y aller. C'est difficile, car la pandémie
est par essence imprévisible et mondiale. Mais c'est la clé de la confiance,
qui elle-même est la clé du succès.
- [Covid19] Je veux que l'on monte sur la question des tests
[face au] problème dans les délais de réalisation et de rendu des résultats.
- Les initiatives portées par la France sont désormais
inscrites à l'agenda du G20. Climat, accès aux vaccins pour tous, lutte contre
les inégalités, réduction de la dette africaine : des avancées importantes
grâce à un front européen uni. On avance, ensemble!
- [Intervention sur la riposte sanitaire et la préparation
aux futures pandémies au sommet du G20]
La pandémie de la Covid19 continue de mettre à l’épreuve nos sociétés, et elle
constitue aussi un test pour le G20 : l’ADN de notre club est en effet de
forger, dans l’urgence, les solutions multilatérales efficaces face aux crises.
En 2008, nous avons répondu à la crise économique et financière. Aujourd’hui,
il nous revient de riposter face à une crise sanitaire qui menace, avant tout,
la vie de millions de personnes. Et nous avons une responsabilité historique,
je le redis : il n’y aura aucune réponse efficace face à la pandémie, qui ne
soit pas une réponse globale, coordonnée et solidaire.
Nous avons cet après-midi échangé sur les premiers succès de l’initiative
ACT-A, qui a mobilisé près de dix milliards de dollars depuis son lancement. Et
nous avons en effet réalisé des progrès impressionnants vis-à-vis de notre
premier objectif, qui était d’accélérer à l’échelle globale la recherche et la
production des technologies de santé. Nous pouvons raisonnablement espérer
qu’avant la fin de l’année, un vaccin sera disponible, ce qui est totalement
inédit.
Mais un deuxième combat, plus difficile encore, doit être mené. C’est celui de
l’accès universel aux technologies de santé contre la Covid19.
Serons-nous prêts, lorsqu’un premier vaccin sera mis sur le marché, à en
garantir l’accès à l’échelle planétaire, et à éviter à tout prix le scénario
d’un monde « à deux vitesses », où seuls les plus riches pourraient se protéger
du virus et reprendre une vie normale ? Notre stratégie d’allocation des
premières doses de vaccins sera-t-elle construite en fonction des urgences et
des priorités sanitaires, à l’échelle de notre planète, ou du seul pouvoir
d’achat des pays ? Sera-t-elle vraiment multilatérale et collaborative, dans un
cadre construit ensemble, ou répondra-t-elle à des logiques d’influence, des
intérêts financiers, des égoïsmes nationaux ?
Le moment est venu de transformer l’approche conceptuelle du « bien public
mondial » en une réalité concrète.
Le G20 rassemble 90% de l’économie mondiale, et nous avons, sur nos
territoires, toutes les industries capables de produire à l’échelle, les
technologies de santé contre la Covid19. Nous serons donc jugés au
résultat.
Nous connaissons les solutions. Pour ce qui est du vaccin, la facilité COVAX
nous permet d’acheter des doses de vaccin pour le compte des pays les moins
avancés : 4,9 milliards de dollars américains ont été levés, mais d’autres
contributions seront nécessaires. Nous le savons, il faut donc continuer. Et je
vous propose de concevoir ensemble un mécanisme de don d’une part des premières
doses produites par les industries, ou pré-réservées par les économies
avancées, pour la vaccination des publics prioritaires dans les pays en
développement. Les recommandations de l’Organisation Mondiale de la Santé
seront précieuses, pour assurer une priorisation à la fois efficace et équitable.
Le partage des connaissances et des savoir-faire doit être au cœur, aussi, de
notre stratégie : il faut certes inciter l’innovation industrielle, mais en
période d’urgence sanitaire nous devons aussi favoriser les partenariats
industriels et la production avec les pays en développement. Favoriser les
capacités de recherche et de production des technologies de santé, y compris en
Afrique, constitue notre meilleure protection face aux futures pandémies. Là
aussi, nous avons les outils, pour favoriser le partage de licences volontaire.
Par exemple, le mécanisme UNITAID créé par la France dispose d’une expérience
inégalée, qui a fait ses preuves.
Il ne faut pas oublier, au-delà du vaccin, de la recherche, que cette
coopération doit aussi s’étendre aux traitements, et aux systèmes de santé
primaires. Notre mobilisation doit donc veiller aussi à ce que, dès que des
traitements contre le virus, se stabilisent, ils puissent être de la même
manière diffusés, partagés, avec les pays les plus pauvres et les économies en
développement.
Enfin, je veux rappeler à tous que tous les efforts que nous pourrions faire
pour mettre à disposition des doses de vaccin dans ces pays, n’auraient aucune
efficacité si dans le même temps, dans le même temps, nous ne décidons pas de
stabiliser, renforcer, parfois reconstruire leurs systèmes de santé primaires.
Et c’est pourquoi il nous faut, nous économies du G20, également investir
beaucoup plus à travers notre aide publique et aide au développement, dans ces
systèmes de santé primaires, et dans leur reconstruction.
Voilà les quelques mots que je voulais vous dire. Nous avons besoin d’une
mobilisation de toutes et tous, et c’est une mobilisation, une fois encore,
pour un des biens publics de notre planète. C’est la même mobilisation que nous
savons à l’œuvre lorsqu’il s’agit de nous battre pour le climat, pour la
biodiversité. Le lancement à Paris, le 12 novembre dernier, du Conseil
d’experts de haut niveau « Une seule santé » est un très grand pas en avant
pour aller dans cette direction.
Mais fondamentalement, parmi les leçons que nous pouvons tirer du moment que
nous vivons, la plus grande est sans doute que nous partageons, plus que
jamais, au Nord et au Sud, un avenir et des défis communs. Et qu’il faut donc
partager aussi, les solutions. Nous devons renforcer, partout sur la planète,
les systèmes de santé, partout partager les ressources qui sont les nôtres,
partout continuer à former, former des personnels de santé, pour que notre
riposte sanitaire puisse être à la hauteur des défis.
C’est aussi pourquoi la France soutient l’Organisation Mondiale de la Santé,
pour mettre en place une Académie mondiale de la santé à Lyon, qui formera les
personnels de santé du monde entier. Et c’est aussi pourquoi en matière de
santé, nous partageons cet agenda multilatéral, qui est le seul pleinement
efficace.
Voilà les quelques mots que je voulais partager avec vous. Nous ne serons
efficaces que si nous sommes justes. Nous n’arriverons à être efficaces et
justes que si nous sommes véritablement ensemble. Je remercie la présidence
saoudienne pour ses efforts cette année, j’assure l’Italie de tout mon soutien
pour sa présidence l’année prochaine, et je nous souhaite à tous d’être à la
hauteur de ce rendez-vous de l’histoire. Et d’agir.
► Gouvernement
[Nota: dans ce gouvernement, certains membres ne sont pas centristes; nous
retranscrivons cependant leurs propos en rapport avec leur fonction parce
qu’ils font partie selon nos critères d’une équipe qui suit une politique
globalement centriste]
Jean Castex (Premier
ministre)
L’égalité républicaine est au cœur des
politiques menées par le Gouvernement. La crise sanitaire ne doit pas nous
écarter de nos objectifs : j’ai entendu ce matin les attentes des élus des
quartiers prioritaires de la politique de la ville. L’État est et sera au
rendez-vous.
Jean-Yves Le Drian
(ministre de l'Europe et des Affaires étrangères)
- [Terrorisme] Le niveau de menace
est grand et ne pèse pas seulement sur les Français mais sur tous les Européens
car le but des djihadistes est de déstructurer.
- L'Arménie est un peuple ami de la
France [...] En ce moment-même, il y a un avion qui arrive à Erevan pour aider,
et il y en aura un autre la semaine prochaine. Nous avons pris des engagements
humanitaires.
- [Turquie] Nous avons beaucoup de
désaccords, il faut les traiter les uns après les autres. (...) Or, il y a de
la part du Président Erdogan des propos calomnieux qui ne prêtent pas à la
discussion et au dialogue.
- [Etats-Unis et élection de Joe Biden] Il y a des sujets sur lesquels
on va devoir travailler assez vite: les enjeux climatiques, les enjeux
sanitaires, et puis la question iranienne.
- Il serait surprenant et dangereux
que les États Unis retirent leurs forces de la coalition en Irak.
- [Refus de Trump d’accepter sa défaite]
Nous sommes en phase de ce que Joe Biden dit 'être d'une incroyable irresponsabilité'" de Donald Trump et je partage ce
propos de Joe Biden. (…) Je remarque que les pressions de Trump ne donnent pour
le moment pas de résultat.
- La mobilisation massive aux
États-Unis témoignent d’une bonne santé démocratique.
- [Immigration] On n’est pas du tout
laxistes et la droite n’a aucune leçon à nous donner sur le sujet.
- [Loi sur la sécurité globale] Je
suis favorable à l'ordre républicain. La protection et la sécurité, ce sont des
valeurs de gauche.
- La campagne contre le conseil de
Défense, je la trouve pittoresque.
- [Covid19] Rien ne serait pire qu'il
y ait des vaccins qui ne soient pas homologables.
- [Covid19] Il y a aujourd'hui une
'task force vaccin'
autour du président de la République et du Premier ministre pour élaborer les
synergies.
- [Covid19] Il y aura une 2e série de
décisions qui sera prise vers le 20 décembre, puis une 3e série qui sera prise
au début de l'année prochaine en fonction de la circulation du virus.
- [Covid19] L'impératif de sécurité
nous domine. Si on peut rouvrir les commerces et assouplir le confinement, on
le fera.
Barbara Pompili
(ministre de la Transition écologique)
- [Délit d'écocide] Les 150 citoyens [de la Convention
citoyenne] défendaient cette mesure très forte symboliquement portant sur
toutes les atteintes à l'environnement. Dès le départ, le Président leur avait
indiqué aux citoyens que la rédaction proposée pour l'écocide ne pouvait être
retenue telle quelle. Elle était en effet trop imprécise, ce qui la rendait
potentiellement inconstitutionnelle. Reste que les problématiques posées sont
réelles. On a donc mis en place un groupe de travail sur le sujet avec les
citoyens dont les échanges ont permis d'aboutir à des avancées majeures pour la
protection de l'environnement que nous allons inscrire dans notre droit avec
des peines renforcées pour les atteintes à l'environnement, des contrôles qui
seront plus efficaces et un fonctionnement de la justice plus spécialisée. Les
avancées que nous faisons sont majeures et sont attendues depuis vingt ans!
Nous créons un délit d'écocide et rejoignons les préoccupations des
citoyens.
- [Délit d’écocide] C'est en fait la traduction, en des
termes juridiques précis, de ce que demandaient les promoteurs historiques de
la reconnaissance de l'écocide avec l'instauration d'un délit transversal
d'atteinte à l'environnement. On va être lourdement sanctionné quand on ne
respecte pas un certain nombre d'obligations de sûreté, non seulement quand
cela aura entraîné une pollution, mais aussi même si la pollution n'a pas lieu.
Plus personne ne passera à travers les gouttes et c'est un puissant signal pour
que tout le monde respecte le droit de l'environnement. On va aussi instaurer
un dispositif de remise en état pour réparer l'atteinte constatée, via une
Convention judiciaire d'intérêt public. Il faut prévenir, punir mais aussi
remettre en état l'environnement.
- [Il s'agit de pénaliser davantage le droit de
l'environnement] car les infractions environnementales étaient sous pénalisées.
Avec cette loi, les atteintes à l'environnement entrent pleinement dans le
droit pénal.
- Il faut certes une justice plus spécialisée mais aussi une
police plus efficace. Il faut augmenter le nombre de poursuites en renforçant
les moyens d'enquête. Le statut d'officier de police judiciaire pour les
inspecteurs de l'environnement leur permettra d'avoir les moyens juridiques
d'enquête sur le terrain. (…) Avec ce statut, on leur donne plus de pouvoir et
de responsabilité. Jusqu'à présent, ils constataient une infraction, ils
étaient obligés d'appeler un officier de police judiciaire. Tout le monde
perdait du temps. Ils auront par ailleurs une compétence nationale. Tous ces
outils permettent d'avoir un droit plus fort, une police plus efficace et une
justice plus experte.
- Sur le sujet de la justice environnementale, nous avons
lancé ce travail, depuis cet été avec [les membres de la Convention citoyenne],
nous avons travaillé rigoureusement, également avec la secrétaire d'Etat
Bérangère Abba, et je pense qu'on peut être collectivement fiers du résultat.
La crise n'arrête pas les choses, la preuve! Et nous sommes bien en train de
préparer un projet de loi ambitieux pour le climat.
- Avec cette réforme, on ne veut pas que des procès très
médiatiques. On ne veut pas juger que des affaires Erika. On veut que le droit
de l'environnement soit respecté partout dans la vie quotidienne. On pose des
bases structurantes. Mais le droit évolue et on ne ferme aucune porte.
- Cet été, [les membres de la Convention citoyenne] ont
travaillé avec des juristes et des experts sur cette question [des limites
planétaires]. Ils ont constaté que ce n'était pas simple de faire une
transcription juridique des limites planétaires. Comment voulez-vous quantifier
les atteintes aux limites planétaires? Or, si vous ne pouvez pas le quantifier,
comment voulez-vous avoir une peine proportionnelle? Les limites planétaires
sont une notion structurante mais trop floue pour être la base d'une infraction
pénale. On va continuer à y réfléchir en associant les représentants de la
Convention mais en attendant, il ne faut pas s'empêcher d'agir. Il était urgent
de mettre les atteintes à l'environnement à un niveau suffisant dans notre
droit.
- Avec ces mesures, nous répondons à l'interpellation des
citoyens sur le crime d'écocide. Pour le reste, le projet de loi climat
reprendra une part importante des propositions de la Convention, celles qui
sont de nature législative. D'autres se retrouvent dans des textes
complémentaires ou dans des engagements pris au niveau international et européen.
On est encore en train de travailler. Nous ferons le bilan, et les citoyens
aussi, quand on aura fini.
- Le glaive de la Justice frappera
plus fort en cas d’atteintes à l’environnement. Avec des sanctions plus fortes,
une police plus efficace et des juges spécialisés. Pour les dommages causés à
l’environnement les plus graves, les peines pourront aller jusqu'à 10 ans de
prison et 4,5 millions d'euros d'amende.
- Avec 1 million de réparations, le Coup de pouce vélo est une
formidable réussite. Il a touché tous les profils, tous les territoires et
facilité les conversions depuis la voiture. Un succès. Bravo à ceux qui ont
adopté la petite reine!
Jean-Michel Blanquer
(ministre de l'Education nationale, de la Jeunesse et des Sports)
- Il y a eu 3 Milliards d’euros de
débloqués pour le sport depuis le mois de mars.
- [Déconfinement progressif du monde
du sport amateur] On va commencer par les enfants et permettre à un moment le
retour dans les clubs sportifs des moins de 18 ans.
- [Violences sexuelles qui touchent
le monde du sport] On travaille pour que ces choses là n’existent plus!
Gérald Darmanin
(ministre de l'Intérieur)
- Les policiers municipaux sont aussi
en première ligne pour assurer notre sécurité. Chaque jour, ils prennent des
risques pour nous défendre. La proposition de loi sécurité globale vient
reconnaître leur action essentielle.
- Il n’est en aucun cas prévu
d’accréditer ou d’autoriser un journaliste à couvrir une manifestation : chaque
journaliste est évidemment libre de le faire ou non. Aucun changement n’a eu
lieu et n’aura lieu.
Elisabeth Borne
(ministre du Travail, de l'Emploi et de l'Insertion)
- Les quartiers prioritaires ne sont
pas les oubliés de France relance. Dans tous les territoires, l'insertion par l'emploi est une
priorité. Emplois francs, garantie jeunes, emplois aidés... nous mobilisons
tous les dispositifs pour accompagner les habitants des QPV.
- Mon Compte Formation est un outil
efficace pour que chacun prenne conscience de l'importance de se former tout au
long de la vie. 1 an après son lancement, cette application a permis à 1M de
Français de se former en 2020.
Eric Dupond-Moretti
(Garde des Sceaux, ministre de la Justice)
- Ecocide] J'ai la conviction absolue que la transition
écologique ne peut pas se faire sans le concours de la justice. Je veux mettre
fin au banditisme environnemental car il existe. Sur le terrain symbolique, le
choix de ce mot, "crime", est un mot important. Mais à l'enthousiasme
citoyen qui s'est exprimé [lors de la Convention citoyenne] doit succéder une
traduction juridique dans le code pénal. Or, le Comité légistique [qui a
travaillé avec les citoyens pour traduire juridiquement leur proposition] leur
avait déjà clairement indiqué que l'écocide ne pouvait pas recevoir de
traduction juridique en ces termes, notamment pour des questions de
proportionnalité entre l'infraction commise et la sanction encourue. Comme je
l'avais dit cet été, il s'agit de délits et non de crimes. C'est la raison pour
laquelle nous allons créer plusieurs nouveaux délits.
- [Ecocide] Nous allons créer un délit général de pollution.
Les pénalités seront modulées en fonction de l’intentionnalité de l’auteur. Les
peines encourues vont de 3 ans d’emprisonnement à dix ans d’emprisonnement selon
qu’on est en présence d’une infraction d’imprudence, d’une violation
manifestement délibérée d’une obligation et la plus lourde, d’une infraction
intentionnelle. Les amendes vont de 375 000 euros à 4,5 millions d’euros. Dans
les cas les plus graves, d’une infraction intentionnelle ayant causé des
dommages irréversibles à l’environnement, on peut parler de délit d’écocide.
- Aujourd'hui, certains choisissent de polluer car cela leur
coûte moins cher. Par exemple, il est moins onéreux d'ouvrir ses silos à béton
et de polluer un fleuve que de les faire nettoyer par des professionnels. Ça va
changer. Autrefois, vous polluiez vous gagniez, demain vous polluerez, vous
paierez jusqu'à dix fois le bénéfice que vous auriez fait si vous aviez jeté
vos déchets dans le fleuve. Je souhaite que l'on soit extrêmement dissuasif.
Puis nous créons un deuxième délit, celui de mise en danger de l'environnement.
Le texte vise à pénaliser la mise en danger délibérée de l'environnement par
des violations délibérées d'une obligation. La peine qui est encourue est d'un
an de prison et de 100.000 euros d'amende.
- Nous allons créer une juridiction spécialisée de
l'environnement. Dans chaque cour d'appel, il y aura un tribunal spécialisé en
matière d'environnement, compétent tant en matière civile, pour l'indemnisation
des préjudices par exemple, qu'en matière pénale. On va aussi créer des postes
d'assistants spécialisés en matière environnementale afin de renforcer les
moyens de cette nouvelle juridiction spécialisée. Et on souhaite aussi
renforcer les services d'enquête en matière d'environnement en créant un statut
d'officier de police judiciaire pour les inspecteurs de l'environnement.
- Il y aura une circulaire d'application destinée au parquet
pour un renforcement des formations des professionnels de justice sur ces
questions environnementales. Au niveau de chaque département, on envisage aussi
de créer une commission placée sous la double présidence du parquet et du
préfet afin d'animer la politique de prévention et de répression des atteintes
à l'environnement.
- [Ecocide] Je ne crois pas que l'échelon national soit le
plus pertinent. Au contraire, il s'agit bien souvent d'une délinquance très
territorialisée. Quand on constate un problème de pollution dans les Calanques,
c'est mieux que le tribunal spécialisé qui dépend du ressort de la Cour d'appel
d'Aix-en-Provence aille immédiatement sur place constater les choses. Je crois
beaucoup à ces juridictions spécialisées, tant au niveau du siège que du
parquet. C'est le cadre le plus adapté. En terme de maillage, ça couvre
davantage de territoire. Les juridictions locales connaissent aussi des
délinquances locales spécifiques.
- Les mesures sur la justice ne sont pas des mesures au
rabais. Elles vont faire consensus. Quand les citoyens ont évoqué le crime
d'écocide, nous l'avons considéré comme une proposition d'appel sur un débat
essentiel. Nous avons donné à ces aspirations une traduction juridique forte,
cohérente et efficace.
- Je souhaite que l’on mette fin au
banditisme environnemental et pour y arriver nous avons travaillé avec Barbara Pompili à la création de
nouveaux délits. La transition écologique ne pourra se faire sans la Justice.
- [Loi sécurité globale] Dans le
droit pénal français, on ne peut pas poursuivre des gens pour une intention
mais pour un acte ou pour un fait.
Olivier Véran
(ministre des Solidarités et de la Santé)
Aujourd'hui, le niveau de circulation du virus dans le pays
est le même qu'au moment du couvre-feu. Il n'est pas question de déconfiner.
Julien Denormandie
(ministre de l'Agriculture et de l'alimentation)
Des analyses ont révélé que le virus
de la Covid19 circulait dans un élevage de visons d’Eure-et-Loir. Toutes les
mesures de protection et de suivi sanitaires nécessaires sont mises en œuvre.
Amélie de Montchalin
(ministre de la Transformation et de la fonction publique)
- J'entends certains dire que ce
confinement serait le Moyen-Âge. C’est justement le moyen de ne pas y revenir.
- Je ne suis pas la ministre des
chiffres mais du service public. Nous avons fait le choix politique de
stabiliser les effectifs en 2021. Ma réforme, c’est de remettre des compétences
et des effectifs sur le terrain.
Franck Riester
(ministre chargé du commerce extérieur et de l'attractivité)
- La Turquie a eu un comportement inadmissible au Haut Karabakh. La question sera
abordée lors du prochain conseil européen et nous étudierons tous les moyens de
pression possibles.
- À enjeux mondiaux, solutions
multilatérales. Au G20, la France portera des messages clairs sur le climat et sur la dette des pays en développement,
notamment en Afrique.
- Bientôt un vaccin contre le Covid19. Nous souhaitons qu’il
soit produit en Europe bien sûr, mais nous voulons surtout qu’il soit mis au
service de l’humanité.
- [Covid19] Le virus est là, il faut absolument maîtriser la 2e vague
& en éviter une 3e. Mais à mesure qu’il reflue, nous pourrons bien sûr
envisager de lever des contraintes pour faire repartir l’activité économique.
- Le compromis trouvé sur la loi Sécurité globale nous donne
les moyens d’agir, tout en garantissant la liberté de la presse. Il est
inacceptable que les forces de l’ordre soient jetées en pâture sur les réseaux
sociaux.
Emmanuelle Wargon
(ministre chargée du Logement)
La réforme des APL entre en vigueur
au 1/01/21. Elles s'adapteront plus vite à la situation réelle des personnes :
un impératif justice sociale dans cette période de crise Covid19 où les revenus peuvent
baisser. Les APL des étudiants ne diminueront pas.
Agnès
Pannier-Runacher (ministre chargée de l'Industrie)
- L'esprit de résistance aujourd'hui,
c'est ce qui nous mobilise contre l'obscurantisme. C'est, au-delà des clivages politiques, considérer qu’il y a
des valeurs intangibles : la liberté d'opinion, d'expression, de croire ou de
ne pas croire, et le droit à la différence.
- D’ici fin novembre, nous aurons
signé, avec la Commission Européenne, 6 contrats pour la fourniture de vaccins contre le Covid19. La France aura accès à
15% des doses commandées par les 27 pays de l'UE.
- Faisons de cette crise une opportunité pour moderniser
notre appareil de production et investir dans notre industrie pour relocaliser
des activités critiques !
- [Made in France] C'est maintenant qu'il faut investir dans
nos usines.
- Face au Covid19 nous devons faire preuve d’un esprit de résilience
et prendre des décisions rapides dans un contexte incertain. Prendre des
décisions, c'est faire preuve de courage et de détermination. Notre boussole
dans cette bataille : la sécurité sanitaire des Français.
- [Tribune Oui, la France peut redevenir une grande nation
de production!]
En quelques mois, la crise de la COVID-19 a rebattu les cartes des chaînes de
valeur et bouleversé des principes sur lesquels reposait l’économie mondiale
depuis des décennies. Ces changements, ils ne sont pas juste conjoncturels, ils
sont profonds et il nous revient de bâtir de la croissance au cœur de ces
nouveaux paradigmes économiques et sociétaux.
La crise nous rappelle combien l’industrie est une nécessité pour notre pays.
Depuis plus de vingt ans nous avons assisté, passifs, à la désindustrialisation
de notre économie. Et nous n’en connaissons que trop bien les conséquences. Une
fermeture d’usine, c’est un bout de la souveraineté française qui part, ce sont
des territoires qui se vident, ce sont les fractures sociales qui s’aggravent.
Cela, nous ne pouvons pas l’accepter. Cela, je ne peux pas m’y résoudre.
Je contribue à cette inversion de la courbe des emplois industriels depuis mon
arrivée au gouvernement, avec les élus, avec les organisations syndicales et
avec tous les acteurs de l’industrie. Grâce aux mesures de compétitivité et de
reconquête industrielle que nous avons mises en place, nous avons eu des
résultats concrets. En 2018 et 2019, la France est devenue la première
destination européenne en termes de projets industriels auprès des
investisseurs étrangers. Cela tord le cou à beaucoup d’idées reçues : oui,
la France est un pays attractif qui regorge de talents ; oui, la
France peut redevenir une grande nation de production.
Nous sommes nombreux à agir pour la reconquête industrielle, à commencer par tous
ces dirigeants et toutes ces dirigeantes qui ont fait le choix de la France et
qui décident de relocaliser une partie des chaînes de production en France. Ce
faisant, ils garantissent la sécurité de leur approvisionnement, l’adaptation
de l’offre à leurs besoins et la maîtrise de la qualité des produits. Ce
faisant, ils recréent de la valeur en France, avec son cercle vertueux
d’emplois, d’écosystèmes de service et de fierté territoriale.
Cette volonté et cette ambition industrielle pour notre pays qui m’animent,
elles sont au cœur du plan de relance présenté par le Gouvernement. « France
Relance » dédie près de 35 milliards d’euros à l’industrie. Son ambition est
claire : muscler notre industrie et la rendre plus résilience, relocaliser les
maillons manquants des chaînes de production stratégiques et prendre un temps
d’avance pour favoriser la localisation des activités d’avenir en France. Pour
autant, nous ne sommes pas naïfs, nous ne sous-estimons pas les difficultés. Il
ne s’agit pas de tout relocaliser en France ou en Europe. C’est pour cela que
nous avons identifié cinq secteurs industriels critiques : la santé, les
intrants critiques pour l’industrie, l’électronique, l’agroalimentaire et les
applications industrielles de la 5G.
Nous avons sélectionné 31 premiers projets de (re)localisation. Ils permettront
de créer 1 800 emplois et d’en conforter 4 200 au cœur de nos territoires. Au
total, ce sont 720 millions d’euros, dont 600 millions d’euros au titre de
« France Relance » sur 2020-2022, qui sont consacrés par l’État au
renforcement de notre souveraineté industrielle et sanitaire, ainsi qu’à
résilience de notre économie.
D’autres appels à projets sont en cours. Il est vital que les entreprises
industrielles puissent se saisir de tous les dispositifs mis en place pour
construire notre ambition commune. Mon objectif, c’est que les projets
réalisables et pertinents ne restent pas entre le quai et le bateau. Pour y
parvenir, nous avons créé des guichets uniques pour les subventions sur
l’industrie 4.0 et la décarbonation. Nous avons étendu la plupart des délais
pour répondre aux appels à projet, et anticipé les crédits de l’année 2021.
Nous mobilisons les services de l’État, ceux des collectivités locales, ainsi
que les représentants des filières industrielles et toutes les parties
prenantes pour mettre en œuvre le plan de relance au plus près des territoires.
C’est ce que nous faisons avec les régions en subventionnant plus de deux cents
projets qui vont permettre, dans les prochains mois, de préserver et de créer
des emplois pérennes. En Bourgogne Franche Comté, en Pays-de-Loire, dans les
Hauts de France, partout dans nos territoires, ce sont des dizaines de lauréats
que nous sommes en train de dévoiler et qui vont permettre l’ouverture de site
et leur modernisation.
L’industrie française a un avenir. Cet avenir, nous le construisons ici et
maintenant pour remporter les batailles sociales, environnementales et
économiques de demain.
Alain Griset
(ministre chargé des Petites et moyennes entreprises)
Je me félicite de l'annonce du report du Black Friday. C’est
un geste de solidarité à l'attention de nos commerces de proximité qui
participe à garantir des conditions sanitaires maximales en vue d'une prochaine
réouverture.
Marlène Schiappa
(ministre chargée de la Citoyenneté)
- Ce n'est pas un droit de délivrer
un certificat de virginité, aucune femme ni fille n'a à justifier de sa
virginité en 2020.
- [Covid19] À titre personnel, je me
ferais vacciner.
Brigitte Klinkert
(ministre chargée de l'Insertion)
Les solutions se trouvent dans les
territoires. Avec eux nous réussirons à relever les défis qui nous font face,
en particulier pour lutter contre le chômage grâce à l'insertion par l'activité
économique.
Nadia Hai (ministre
chargée de la Ville)
- Favoriser l’éveil philosophique des
enfants à l’école est un enjeu éducatif et civique majeur pour préparer les
citoyens de demain et apprendre à faire République.
- La solidarité ne s’arrête pas
devant l’épidémie Face aux besoins en matière d’aide alimentaire qui ont émergé
avec la crise sanitaire je suis mobilisée aux côtés de Olivier Véran pour soutenir les
associations de nos QPV.
- [Tribune coécrite avec Frédéric Lenoir : Banlieues :
pourquoi il faut faire découvrir la philo aux enfants dès l'école primaire]
La femme politique et le philosophe. Non, ce n'est pas le titre d'une fable
de La Fontaine. C'est l'histoire d'une rencontre, provoquée par un constat
partagé et prolongée par une ambition commune, celle de favoriser l'éveil
philosophique dès l'école afin d'aider au vivre-ensemble au coeur de la Cité.
Parents, enseignants, acteurs éducatifs sont les premiers témoins de ce questionnement
qui surgit tôt chez les plus jeunes. Or, il existe très peu d'espaces pour
favoriser à l'école, maternelle et primaire en l'occurrence, cet apprentissage
essentiel de la réflexion. Pourquoi la philosophie ne serait-elle pas abordée
dès cet âge? Non comme discipline, mais comme outil pédagogique grâce auquel
l'enfant met en mots ses interrogations ; éveille et exerce sa conscience ;
prend de la distance par rapport a l'émotion ressentie ; apprend à écouter les
autres et à argumenter plutôt qu'à vouloir imposer ses idées.
Cette pratique lui donne progressivement, les moyens de dépasser certains
préjugés, de savoir réfléchir plutôt que de croire savoir. A la suite
d'Epicure, Montaigne préconisait la philosophie dès le plus jeune âge afin
d'apprendre à l'enfant à penser par lui-même. A l'heure de l'usage intensif des
réseaux sociaux, de la désinformation galopante et des discours parfois
violents, l'atelier philosophique est une chance pour les citoyens en devenir
de réfléchir avec les autres et d'aiguiser leur esprit critique, afin de les
aider à construire leur propre jugement.
Le déroulement d'un atelier philo n'a rien à voir avec un cours de philosophie.
L'animateur (enseignant ou personne extérieure) ne transmet pas un savoir et
n'exprime jamais son point de vue : il pose une question et fait circuler la
parole. Chaque enfant livre sa pensée en la fondant sur une argumentation. Ceux
qui ne sont pas d'accord apportent d'autres éléments et la discussion progresse
ainsi dans l'écoute respectueuse de l'autre. L'une des principales difficultés
de l'exercice pour l'animateur consiste à maintenir sa posture de neutralité
tout en aidant les enfants a bien problématiser la question et à relancer le
débat lorsqu'il s'enlise dans les exemples ou s'éloigne du sujet.
Il s'agit aussi de veiller à ce que tous les enfants s'expriment. On constate
bien souvent que lorsqu'ils y sont encouragés, des enfants au départ peu
diserts finissent par gagner confiance en eux. Pour cela, il leur faut un cadre
respectueux, où ils se sentent reconnus comme des "interlocuteurs
valables", selon l'expression de Matthiew Lipman, un pédagogue américain
pionnier des ateliers de philosophie avec les enfants.
En ce qui nous concerne, l'aventure a commencé à Trappes, en 2018. Nous avions
décidé d'agir ensemble dans des quartiers prioritaires de la politique de la
ville, là où, plus que jamais, il importe de rétablir la promesse républicaine
d'égalité des chances. De ces premiers ateliers est né un court film, "Les petits philosophes de Trappes",
réalisé avec des élèves de CE2 et de CM1 de l'école élémentaire Jean-Baptiste
Clément.
On y voit des jeunes enfants réfléchir à cette vaste question : "Qu'est-ce
qu'une vie réussie ?". Le débat s'installe, riche et vivant, la parole
circule, libre. Convaincues, la mairie et l'Académie de Versailles ont noué un
partenariat inédit qui a permis la contractualisation avec l'association SEVE
de nombreux cycles d'ateliers renouvelés et pour 2020-2021 la mise en place de
350 ateliers en milieu scolaire et périscolaire. Depuis, les ateliers SEVE font
florès à travers la France. Les enseignants qui les accueillent témoignent de
l'impact bénéfique sur leurs élèves et sur la vie de classe. Cette méthode est
au coeur de l'ambition du ministère de la Ville à travers les Cités éducatives.
Le programme "Philosopher avec les enfants pour changer la Cité"
répond donc à un enjeu autant pédagogique que politique. Il sert l'objectif de
l'égalité des chances en permettant de prévenir ou de réparer le décrochage
scolaire chez les élèves, qui, valorisés, retrouvent goût et curiosité pour
l'école. Il est un rempart contre les dangers des préjugés ou, plus grave
encore, de l'obscurantisme et de l'extrémisme qui font le lit des séparatismes.
Il répond aussi à un objectif pédagogique : il redonne à l'École le sens
premier de sa mission, celui de contribuer à l'émancipation des enfants de la
République en leur permettant d'être sûrs des valeurs auxquelles ils adhèrent,
parce qu'elles font société et que dans cette société, ils ne douteront pas de
trouver toute leur place.
Brigitte Bourguignon
(ministre chargée de l'Autonomie)
- Dans le cadre de la Loi Grand Âge et Autonomie, nous
développons une approche territoriale et domiciliaire, et travaillons également
sur les Ehpad de demain, l'éthique, la dignité, la citoyenneté et sur un autre
regard sur l'âge.
- Notre priorité, c’est de préserver
l’équilibre entre une vision sanitaire, nécessaire pour protéger nos
compatriotes âgés, et une vision plus humaine qui les considère avant tout
comme des citoyens à part entière.
Jean-Baptiste Lemoyne
(secrétaire d’Etat chargé du Tourisme, des Français de l’étranger et de la
Francophonie)
Le soutien au secteur du tourisme c’est une réalité. L’Etat
est et continuera d’être aux côtés des acteurs. Avec eux nous travaillons à des
protocoles renforcés, notamment pour le tourisme de montagne lorsque les
conditions sanitaires le permettront.
Clément Beaune
(secrétaire d’Etat chargé des Affaires européennes)
- [Vaccin covid19] L’Union fait la force. Nous avançons ensemble, pour
protéger concrètement tous les Européens.
- [Brexit] Il faut se préparer, car beaucoup de choses changent le 1er
janvier, accord ou non accord...
- Toujours engagés, fermes et
solidaires, aux côtés du peuple biélorusse. Ne l’oublions pas.
Bérangère Abba
(secrétaire d’Etat chargée de la Biodiversité)
Ce que nous importons, utilisons en
matières premières, consommons peut vouloir dire déforestation à l’autre bout
du monde. Gouvernement, entreprises, ONG, 100 acteurs mobilisés autour de la
Stratégie Nationale de lutte contre la déforestation.
Cédric O (secrétaire
d’Etat chargé de la Transition numérique et des Communications électroniques)
- Aujourd’hui, nous n'avons pas les moyens
de contrôler ce que font les réseaux sociaux pour lutter contre la haine en
ligne, la désinformation et nous ne pouvons pas les contraindre à agir. C'est
ce que nous voulons changer avec le Digital services
act qui sera examiné en décembre.
- Nous avons annoncé un plan inédit
dans le cadre de France relance pour recruter, former et déployer partout sur le territoire
4000 conseillers numériques qui accompagneront et formeront les Français
éloignés du numérique.
- Je veux rassurer nos concitoyens
qui craignent encore d'utiliser TousAntiCovid: la CNIL réalise régulièrement des vérifications pour veiller à ce que
l'app soit irréprochable sur la protection des données et le respect de la vie
privée. À chaque fois l'application est validée.
Olivia Grégoire
(secrétaire d’Etat chargée de l’Economie sociale, solidaire et responsable)
L'économie de demain ne se construit pas que par l'injection
d'argent public, mais par un écosystème. C'est ce que nous avons fait avec la
loi Pacte: il faut changer l'entreprise mais aussi changer la manière qu'ont
les Français d'épargner et d'investir.
► Partis politiques
● LaREM
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes
et se considèrent de droite ou de gauche ne sont pas retranscrits]
[Tribune de Christophe Castaner, président des députés
La République en marche, avec Alice Thourot et Jean-Michel Fauvergue,
rapporteurs de la proposition de loi pour une sécurité globale, Yaël
Braun-Pivet, présidente de la commission des lois, et Bruno Studer, président
de la commission des affaires culturelles et de l'éducation]
"Chers journalistes,
Nous venons de vivre une semaine pleine de malentendus, d'incompréhensions, de
craintes parfois. Une semaine qui nous pousse à vous écrire pour une
déclaration d'amour peu usuelle.
Vous nous connaissez, responsables de la majorité, et vous n'avez pas toujours
été tendres avec nous. Mais comment vous en vouloir ? C'est votre rôle
d'informer, de critiquer, de commenter. Nous avons parfois eu des différends,
c'est vrai. Mais il est hors de question pour nous comme pour quiconque de
s'immiscer dans vos salles de rédaction, dans vos reportages ou sur vos réseaux
sociaux. Tout comme il n'est pas question de vous demander de vous accréditer
pour pouvoir couvrir une manifestation. Votre liberté de ton, c'est notre
liberté démocratique.
Cette semaine, les débats sur la proposition de loi relative à une sécurité
globale se sont très vite focalisés sur un article, l'article 24, qui a
concentré toutes les craintes et les critiques.
Le sens de cet article n'a jamais changé : mieux protéger les forces de
l'ordre, sans jamais porter atteinte à la liberté d'informer.
font des réseaux sociaux les armes de leur haine contre les forces de l'ordre.
Ils insultent. Ils attaquent. Ils appellent parfois même à tuer. Et leur action
fétide montre ses effets : certains policiers et gendarmes sont poursuivis
jusque chez eux, et leurs familles visées.
Nous refusons les indignations à géométrie variable et rejetons ceux qui
veulent créer une échelle des haines : avec vous, nous les combattons toutes,
sans exception
Certains, comme Jean-Luc Mélenchon, répondent aux policiers que s'ils ne sont
pas capables d'endurer les menaces contre leurs familles, ils doivent changer
de métier. Nous, nous croyons qu'il faut protéger les forces de l'ordre. Nous,
nous refusons les indignations à géométrie variable et rejetons ceux qui
veulent créer une échelle des haines : avec vous, nous les combattons toutes,
sans exception.
Mais s'il est une chose dont nous sommes convaincus, c'est qu'aucun article de
loi ne devrait provoquer des inquiétudes quant à nos libertés. Il y a eu des
caricatures, c'est vrai, mais elles n'expliquent pas tout. Il y a eu des mots
qui ont créé la confusion, aussi, mais ils n'expliquent pas tout non plus.
Quand on veut défendre une liberté, on le fait sans fard et au grand jour. Le
Premier ministre Jean Castex ne s'y est pas trompé en réunissant les
responsables de la majorité parlementaire et le ministre de l'Intérieur,
l'article 24 a été amendé. Il est désormais d'une clarté limpide : la liberté
de la presse est entièrement préservée, le droit d'informer consacré.
confondre avec les bonimenteurs de haine, grands parleurs quand il s'agit
d'appeler à la violence mais chatouilleux dès qu'ils sont mis face à leurs
responsabilités.
coûte que coûte. Elle le restera. Nous nous garderons toujours des rhétoriques
enflammées ou simplistes dont les effets pourraient nous échapper.
A l'heure où l'on peut mourir pour un dessin, nous voulions vous dire, chers
journalistes, que nous continuerons à défendre votre liberté d'écrire, de
produire et de nous égratigner."
Stanislas Guerini
(délégué général)
«Il n'y a pas de limites à l'humour
qui est au service de la liberté d'expression car, là où l'humour s'arrête,
bien souvent, la place est laissée à la censure ou à l'autocensure» disait
Cabu. Merci de nous faire rire & nous inspirer depuis 50ans. Bon
anniversaire à Charlie Hebdo.
Christophe
Castaner (président du groupe à l’Assemblée nationale)
Charlie Hebdo a 50 ans. 50 ans de
rire et d'irrévérences. Longue vie à l'humour, longue vie à Charlie!
Aurore Bergé (présidente déléguée du groupe à l’Assemblée nationale)
- Budgets d'urgence, 2 milliards
consacrés à la culture dans France Relance et budget du Ministère augmenté de
5% pour 2021. C'est un soutien inédit au monde de la culture pour soutenir
l'emploi culturel et la création. Nous souhaitons rouvrir les salles le plus
tôt possible.
- Jean-Michel Blanquer s'est exprimé
pour mettre en accusation ceux qui n'avaient pas soutenus la laïcité à l'école,
notamment Jean-Luc Mélenchon. On voit la lente dérive anti-républicaine de la
part de Jean-Luc Mélenchon et des Insoumis.
- Le projet de loi relatif à la
communication audiovisuelle visera à lutter contre le piratage. Le premier
pillage est le piratage des œuvres. Cette loi devrait voir le jour en 2021.
- On ne répondra jamais aux forces de
l'ordre comme le fait l'extrême gauche "si vous n'acceptez pas les risques
de votre métier, faites autre chose" ! Nous ne pouvons accepter les
menaces sur nos forces de l'ordre. Et nous garantirons le droit absolu
d'informer et de montrer.
- Nous souhaitons la réouverture le
plus rapidement possible de nos petits commerces dans cette période cruciale de
Noël. Les petits commerces sont responsables et ont travaillé à des protocoles
sanitaires très responsables.
● MoDem
Jean-Luc Lagleize
(député)
La Covid19 a amplifié le besoin de mobilisation du foncier urbain
existant pour soutenir la production de logements, par exemple via la
surélévation et le recyclage des friches.
► Autres
● Organisations
centristes
♦ Renaissance
(Députés français du groupe centriste Renew Europe au Parlement européen)
Nathalie Loiseau
- Jusqu’où va tomber le Washington Post? Perdu dans sa
critique de la France et d’Emmanuel Macron, il en a relayé une fake news qui trouve sa source au
Pakistan Il montre une fois encore qu’il ne cherche pas à connaître ni à
comprendre sur quoi repose la laïcité. Triste et dangereux.
- [Brexit] Pour bâtir ensemble une
relation future solide, il nous faut notamment de la visibilité sur les
standards environnementaux et sociaux britanniques et un accord de pêche
durable et équilibré. Plus de temps à perdre!
Stéphane Séjourné
- L’État ne peut pas tout. Il faut
que la société civile se mobilise et utilise les mêmes armes que les
complotistes pour riposter. Le temps est venu d’avoir des citoyens engagés, des
producteurs engagés qui contre-attaquent.
- Nous étions habitués jusqu'à présent aux déstabilisations,
notamment électorales, en provenance des pays étrangers. En plus de
l'institutionnalisation, par les Etats, d'opérations de désinformation, voici
qu'avec Hold-up, nous avons une opération nationale de manipulation: un
crowdfunding de citoyens français, l'intervention d'experts français, de
responsables politiques français. Ne nous leurrons pas: c'est un projet
politique. Derrière tout cela, il y a une idéologie. Les complotistes ont une
vision du monde qu'ils veulent nous imposer. Je remarque d'ailleurs que les
producteurs de ce documentaire ont été dans l'aile la plus extrême de la Manif
pour tous. Il pèse désormais une menace intérieure, autour du complotisme, qui
ne vise pas la recherche de la vérité mais s'appuie sur une donnée: tout le
monde nous ment sauf ceux qui disent qu'on nous ment...
- [Le résultat d'un scrutin peut-il être biaisé par des fake
news?] Oui, et c'est l'Europe qui en a fait les frais. Je pense évidemment au Brexit.
La campagne électorale a été fondée sur le mensonge, tout le monde en convient
aujourd'hui, même en Grande-Bretagne. Les gens ont été trompés, ils se sont
fait de fausses idées. Il y a un retour d'expérience à tirer de tout cela :
derrière les éléments de démonstration complotistes autour de vraies questions,
il y a toujours une idéologie. Certains de ceux qui se font manipuler ne
partagent d'ailleurs pas cette idéologie.
- Une partie de la composante de la confiance, c'est la
transparence. Dès que celle-ci est questionnée, cela agit sur la confiance.
Donc oui, le monde politique a une part de responsabilité. J'en veux par
exemple aux sénateurs qui ont débattu pendant des heures de l'immunité pénale
des maires pendant que les Français vivaient durement le premier confinement et
se posaient d'autres questions sur leur vie quotidienne. Une des grandes crises
de notre démocratie, c'est l'incapacité de la vie politique à apporter des
solutions par peur des conséquences que cela pourrait avoir. Il y a une tétanie
de l'action qui ne fait qu'accroître la perte du lien de confiance. Mais la
majorité doit être fière de ce qu'elle a fait, notamment au début du
quinquennat, en matière de transparence et de renouvellement : fin des
embauches familiales chez les parlementaires, suppression des régimes spéciaux
de retraite des parlementaires, limitation du cumul des mandats dans le
temps.
- Partout en Europe les gouvernements cherchent le bon
positionnement [contre les fake news]. Les outils mis en place, par les
pouvoirs publics comme par les journalistes, sont nécessaires mais
insuffisants, je pense notamment au fact-checking. On ne peut pas répondre de
manière verticale à un problème qui rejette la verticalité. Il faut être plus
offensif en termes de prévention. Il existe des ateliers pratiques sur les
techniques de manipulation, qui permettent à des jeunes de se former, y compris
en maitrisant ces techniques pour ne pas tomber ensuite dans le panneau.
Surtout, l'Etat ne peut pas tout. Il faut que la société civile se mobilise et
utilise les mêmes armes pour riposter que les complotistes. Qu'avec des
crowdfundings citoyens, des initiatives soient prises pour contrer des docs
comme Hold up. Le temps est venu d'avoir des citoyens engagés, des producteurs
engagés qui contre-attaquent. Je leur lance un appel.
- La présidentielle de 2022 sera un crash test démocratique.
En 2017, nous avons été confrontés pour la première fois en France au sujet de
l'ingérence étrangère, avec les Macronleaks. Cette fois ce sera différent, ce
sera un combat politique entre l'obscurantisme et les lumières. Il s'agit de ne
pas baisser la garde, par exemple sur les réseaux sociaux, en construisant un
contre-discours optimiste pour vaincre l'obscurantisme. La majorité doit
objectivement être aidée, l'opposition ne peut pas se contenter de la facilité
de voir les sortants déstabilisés par ce genre de contenus. Car un jour
l'opposition sera la majorité.
- [Complotisme] Ne soyons pas dupes, il s'agit d'une
bataille idéologique. Une droite extrême et une extrême droite vont chercher à
jouer sur ces initiatives citoyennes d'apparence dépolitisée. À nous de montrer
que la rationalité des faits, la défense de la démocratie sont encore
possibles. Trump était donné gagnant il y a encore six mois, et les courbes se
sont inversées. La nuance a encore sa place, tout n'est pas perdu. Oui,
Emmanuel Macron incarne une forme d'explication complexe du monde parce que le
monde est complexe. C'est notre analyse, il ne faut pas que nous la perdions en
cédant aux facilités. L'espoir des lumières existe toujours ! Nous avons su
faire face au simplisme dans notre histoire, le boulangisme était un populisme
que la République a su contrer.
- Pour rétablir la confiance, le monde politique doit
s'adapter : meilleure représentativité des sensibilités, avec la présence de
tous les partis à l'Assemblée nationale, renouvellement des visages - si les
candidats sont tous là depuis longtemps, comme Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon,
ce n'est pas bon signe. Les oppositions doivent proposer des projets
alternatifs alors qu'ils ont passé trois ans à taper sur la méthode, pour ne
pas donner à croire que les élites ne cherchent le pouvoir que pour le pouvoir.
Il y a mutation des usages : les Français sont consultés sur tout, donnent leur
avis sur la moindre prestation, en entreprise la construction des ordres du
jour des réunions est mutualisée. Avant tout cela était vertical, maintenant
l'Etat doit s'adapter à son temps. La convention citoyenne a permis d'entrer
dans la complexité des sujets. Les nouveaux usages démocratiques doivent
utiliser les technologies : le vote par internet par exemple. La présidentielle
nous permettra de faire des propositions sur l'adaptation de la pratique
politique aux transformations de la société. A l'Etat de s'adapter à un monde
que les Français, dans leur vie quotidienne, connaissent déjà.
Valérie Hayer
A tous les jeunes d’Europe,
l’écologie ne se réinventera pas sans vous ! 18 mouvements de jeunesse
européens ont lancé une consultation inédite pour connaître vos attentes et vos
idées!
Sylvie Brunet
[Tribune]
L’avenir est européen. Parce qu’on est plus forts ensemble, unis et solidaires.
Et donc sans cette solidarité européenne, on ne peut pas arriver à conduire une
Europe de la santé qui maintenant, on le voit bien, est indispensable, une
Europe des Droits de l’Homme, une Europe sociale, une Europe économique.
Ne relocaliser qu’en France me paraît impensable au niveau industriel. On est
obligé de peser en face du continent américain, des États-Unis, de la Chine et
de toutes ces puissances. Et si on veut gagner dans ces valeurs - nous
partageons des valeurs en Europe - il faut qu’on soit ensemble et le seul
avenir, c’est l’Europe.
Je suis engagée sur ces questions d’emploi et de social depuis des années. Nous
savons tous que la grande pauvreté est en train d’augmenter.
Les plus vulnérables sont plus touchés par la crise : les femmes, les
jeunes, les personnes qui étaient déjà vulnérables. Et donc, il faut savoir
qu’en France un tiers de l’aide alimentaire est financé par l’Europe. C’est un
sujet de grande vigilance pour lequel, je dirais, je me bats, y compris au
niveau de la Commission. Je suis intervenue déjà lors d’une réunion que nous
avions eue, une audition de la présidente, Ursula von der Leyen, mais également
avec le commissaire à l’emploi et aux affaires sociales, Nicolas Schmit, ou
d’autres pour qu’on n’oublie pas les plus démunis en améliorant aussi sûrement
ce dispositif d’insertion.
Il n’y a pas que l’aide alimentaire, il y a tout ce qu’il y a derrière en
termes de dispositifs santé. Je suis en lien permanent avec les quatre grandes
associations, organisations qui recueillent et distribuent l’aide
alimentaire : Les Restos du Cœur, la Banque alimentaire, le Secours
Populaire et la Croix Rouge. C’est un très beau sujet.
Il y a 30% d’augmentation des besoins, malheureusement, depuis quelques mois,
particulièrement dans ma ville d’origine et où je vis qui est Marseille.
Dans le cas du plan de relance avec qu’on appelle Next Generation EU, qui est
un programme vraiment axé sur « Comment on va accompagner des
États ? » dans le cas de cette sortie de crise, de la relance qui est
prévue sur les jeunes par exemple, l’emploi des jeunes.
Notamment avec une amélioration du dispositif « Garantie jeunesse »
qui est un dispositif vraiment important extrêmement utilisé en France avec la
garantie jeune dans les missions locales, qui permet d’aider les jeunes les
plus éloignés de l’emploi dans le retour à l’emploi.
Nous savons tous, malheureusement, dans toute l’Europe, que les jeunes sont
particulièrement touchés par la crise. Ils l’étaient déjà avant. C’étaient les
plus en difficultés. On a quand même un taux de chômage des jeunes en Europe
assez élevé. Et là, malheureusement, cela ne va faire que s’aggraver, notamment
en France et encore plus en Espagne et en Italie.
Donc, on est en train de mettre en place des dispositifs spécifiquement pour
aider et accompagner les jeunes. La situation est assez dramatique, donc il
faut être très, très vigilants."