vendredi 6 novembre 2020

L’Humeur du Centriste. 70 millions, le chiffre qui fait peur

Electeurs de Trump

Retenez bien ce chiffre, vous centristes et autres amoureux de la liberté, de l’égalité, de la fraternité, du respect, de la démocratie et de la république: 70 millions.

C’est à peu près, en un peu moins ou un peu plus (le décompte n’est pas complètement terminé), le nombre de votants en faveur Donald Trump pour cette élection présidentielle américaine.

70 millions, c’est plus que la population de la France pour ceux qui veulent avoir un ordre de grandeur.

Voilà qui fait peur.

Qu’il gagne ou qu’il perde, le populiste corrompu et menteur pathologique, admirateur des autocrates de la planète, aura obtenu les voix de 70 millions de personnes dans ce qui est considéré comme un des bastions de la démocratie libérale…

De quoi faire réfléchir sur ce régime, ce bastion et ces électeurs.

De quoi nous effrayer, pour de vrai.

Pas sur Trump qui est bien la fripouille annoncée et que l’on devra sans doute expulser manu militari de la Maison blanche si, comme tous les indicateurs semblent le prédire, il aura perdu l’élection face au centriste Joe Biden, lui, qui affirme pourtant qu’il a déjà gagné contre toutes les évidences et dont les proches indiquent qu’il n’a aucunement l’intention de reconnaitre une éventuelle et plus que probable défaite!

Mais sur l’avenir même de la démocratie en Amérique et ailleurs.

70 millions, il faut le dire et le redire pour bien s’imprégner de ce que cela veut dire.

Ce ne sont pas des votes virtuels que tout dictateur invente pour se donner une légitimité démocratique mais bien des gens en chair et en os – pas une nouvelle race récemment découverte, ni des extraterrestres mais des humains comme vous et moi – qui, sans contrainte aucune, ont glissé un bulletin de vote où était inscrit Donald Trump dans l’urne (c’est, bien sûr, une image, puisque le vote électronique ou par correspondance est très répandu aux Etats-Unis).

Et ces 70 millions de gens n’ont pas voté pour un nouveau venu qui promettait la lune et à qui l’on voulait donner sa chance mais pour un type qui, pendant quatre ans, a divisé son pays comme jamais, l’a affaibli sur la scène internationale, a rempli les poches des riches et vidé celle des pauvres, a menti, a insulté et menacé le monde entier, a été incapable de gérer une épidémie avec un nombre de décès record dont il est directement responsable d’une partie et dont le seul bilan positif était de prétendre avoir permis une forte croissance économique qui, en réalité, n’était pas de son fait mais datée de la présidence Obama et que la covid19 a changé en une récession gigantesque!

Oui, ces millions de gens n’ont pas été pris par surprise ou trompés sur la marchandise: ils savaient très exactement qui était ce Donald Trump, héritier raté d’un promoteur véreux et raciste, ayant fait plusieurs fois faillite et ayant érigé le narcissisme en système de gouvernement, qui n’en a rien strictement à faire des autres et donc d’eux, prêt à tout pour se gaver d’une célébrité médiatique et se remplir les poches.

Quand je vous disais que ces 70 millions est un chiffre vraiment effrayant.

 

Centristement votre.

 

Le Centriste

 

 

Vues du Centre. Trump salit à dessein une démocratie qu’il veut détruire

Par Alexandre Vatimbella et Aris de Hesselin

Donald Trump

Dans cette rubrique, nous publions les points de vue de personnalités centristes qui ne reflètent pas nécessairement ceux du CREC. Ces points de vue ont pour but d’ouvrir le débat et de faire progresser la pensée centriste.           

Aris de Hesselin est un avocat international, centriste et un européen, défenseur d’une mondialisation humaniste.
Alexandre Vatimbella est le directeur du CREC.             

Entendons-nous bien: contester les résultats d’une élection n’est pas illégitime en soi même dans une démocratie s’il existe de réels soupçons de fraudes ou même simplement de dysfonctionnements.

Mais ce que fait Donald Trump depuis la clôture du scrutin de la présidentielle américaine est inacceptable.

Car son dessein, au-delà de remporter l’élection en la volant littéralement, est de salir à dessein la démocratie.

Une volonté qui existe depuis bien avant ce 3 novembre et qui remonte même à une époque où il n’était pas encore à la Maison blanche.

Pour ce faire, il ne recule devant rien, démontrant exactement ce que l’on pensait de lui, qu’il préférait le chaos total de son pays s’il devait perdre, une indignité totale qui montre à quel point il est abject.

Ses appels incessants à s’opposer par tous les moyens à la victoire de Joe Biden et à se proclamer faussement vainqueur est une honte.

Mais elle l’est tout autant pour tous ceux qui le soutiennent et qui ne se désolidarisent pas de lui et en remettent souvent une couche supplémentaire dans l’ignominie.

Apparait ainsi dans toute sa hideuse réalité crue, le trumpisme pour ce qu’il est et n’a jamais cessé d’être, un populisme démagogique de bas étage flirtant allègrement avec l’autoritarisme, le racisme, la misogynie, la xénophobie et le complotisme, qui remet en cause toutes les valeurs sur lesquelles se base la démocratie et la république avec, à sa tête, un personnage nauséabond que nous pensions ne pas pouvoir voir dans les régimes démocratique républicains évolués parce que nous croyions, béatement et stupidement, que, si ceux-ci pouvaient en générer, ils étaient capables de les empêcher de prendre le pouvoir et, surtout, d’être soutenus par une grande partie de la population.

Rappelons tout de même que Trump n’est pas un électron libre apparut tout d’un coup: star de la téléréalité, il s’inscrit dans la lignée des Nixon, Reagan et W. Bush, mais dans une version triviale et obscène de ceux-ci, et de cette lente mais constante dérive du Parti républicain vers une droite radicalisée et antidémocratique.

Il en est l’héritier tout en en étant un phénomène paroxystique mais n’oublions jamais que les républicains ont déjà contesté la légitimité des victoires des centristes Bill Clinton et de Barack Obama en leur temps.

Cependant, la différence est qu’il n’y avait pas encore une telle remise en cause du système démocratique.

Désormais, c’est fait!

Ces élections américaines, tout cas, nous enlèvent les dernières illusions que nous pouvions avoir en la matière quel que soit le résultat final.

Elles posent des questions vertigineuses sur l’avenir de la démocratie républicaine et les valeurs humanistes qui la fondent partout dans le monde.

Et, parmi toutes les images invraisemblables qui défilent en ce moment sous nos yeux, on n’oubliera pas celles – qui seraient lunaires et ridicules si elles ne suscitaient pas une forte inquiétude – de ces fanatiques de Trump où on les voit venir déverser leur haine devant les bureaux de dépouillement en hurlant de ne plus compter les bulletins de vote dans les Etats où il est en tête et de continuer à le faire dans ceux où il est distancé!

Une sorte de résumé de la démocratie selon Trump…

Alexandre Vatimbella et Aris de Hesselin