► Emmanuel Macron
(Président de la République)
- Nous nous relèverons. Parce que
nous sommes unis et solidaires. Parce que nous sommes la France. Priorité santé. Quoiqu’il en coûte.
- [Allocution du Président de la République du 28 octobre
2020]
La dernière fois que je me suis adressé à vous au sujet de
la pandémie qui nous frappe, j’avais fixé un délai – une dizaine de jours -
pour juger de l’efficacité des choix faits et décider de l’opportunité de
mesures nouvelles. Nous y sommes. Et si les efforts consentis ont été utiles,
la lucidité commande d’admettre que cela ne suffit pas, cela ne suffit plus.
Quelle est à cette heure la situation de notre épidémie ?
Le virus circule en France à une vitesse que même les prévisions les plus
pessimistes n’avaient pas anticipée. Le nombre de contaminations rapporté à la
population a doublé en moins de deux semaines. Hier, 527 de nos compatriotes
sont décédées du COVID-19. Hier, nous avons dénombré près de 3000 personnes en
réanimation, soit plus de la moitié des capacités nationales. !
A la différence de la première vague, l’ensemble des régions se trouvent
aujourd’hui au seuil d’alerte. Dans de nombreux endroits, pour prendre en
charge les patients COVID-19, nous avons commencé à déprogrammer des opérations
du cœur ou du cancer – parfois les mêmes qui avaient dû être décalées au printemps.
Nous avons pris des mesures. Elles étaient déjà difficiles et je sais qu’elles
ont été perçues comme telles par beaucoup d’entre vous. Elles étaient
indispensables et elles ont souvent été contestées parce qu’elles ne faisaient
pas plaisir. Elles se révèlent toutefois insuffisantes pour endiguer une vague
qui aujourd’hui touche toute l’Europe.
Notre stratégie a été définie dès l’été, c’était de vivre avec le virus. Il
s’agissait de maîtriser sa circulation en nous appuyant sur nos capacités pour
« tester, alerter, protéger », sur les gestes barrières, sur la protection des
plus fragiles et des mesures de ralentissement de l’épidémie territorialisées,
au plus près du terrain. C’est ce que nous avons fait depuis le mois
d’août.
Avons-nous tout bien fait ? Non, et je l’ai dit il y a quinze jours, on peut
toujours s’améliorer, mais nous avons fait tout notre possible et je crois
profondément que notre stratégie était, compte tenu des informations qui
étaient les nôtres, la bonne. Elle fut d’ailleurs celle de tous les pays
européens. Nous aurions pu aller plus vite, au début sur les tests, mais depuis
plusieurs semaines nous sommes un des pays d’Europe qui teste le plus. Nous
aurions collectivement sans doute dû davantage respecter les gestes barrière en
particulier au sein de la famille ou avec les amis qui sont les lieux où nous
nous sommes le plus contaminé. Faut-il nous le reprocher maintenant ?
Mais surtout il faut reconnaître que, comme tous nos voisins, nous sommes
submergés par l’accélération soudaine de l’épidémie, par un virus qui semble
gagner en force à mesure que l’hiver approche, que les températures baissent.
Une fois encore, il faut avoir beaucoup d’humilité.
Nous sommes tous, en Europe, surpris par l’évolution du virus. Certains pays,
comme l’Espagne, l’Irlande, les Pays-Bas, ont pris plus tôt des mesures plus
dures que les nôtres. Pourtant, tous, nous en sommes au même point : débordés
par une deuxième vague qui, nous le savons désormais, sera, sans doute, plus
dure et plus meurtrière que la première.
A ce stade, nous savons que quoi que nous fassions, près de 9000 patients
seront en réanimation à la mi-novembre, soit la quasi-totalité des capacités
françaises. Nous nous organisons bien sûr pour y faire face, rouvrir des lits
supplémentaires et nous allons faire le maximum d’efforts tous ensemble, mais
ce n’est pas suffisant.
Si nous ne donnons pas aujourd’hui, un coup de frein brutal aux contaminations,
nos hôpitaux seront très vite saturés sans que nous ayons, cette fois, la
possibilité de transférer beaucoup de patients d’une région à une autre parce
que le virus est partout.
Si nous ne donnons pas aujourd’hui un coup de frein brutal aux contaminations,
les médecins devront alors choisir, ici entre un patient atteint du covid19 et
une personne victime d’un accident de la route, là entre deux malades du
covid19. Ce qui, compte tenu des valeurs qui sont le nôtres, de ce qu’est la
France, de ce que nous sommes, est inacceptable.
Dans ce contexte, ma responsabilité est de protéger tous les Français. Et en
dépit des polémiques, en dépit de la difficulté des décisions à prendre, je
l’assume pleinement devant vous ce soir.
Quels sont nos objectifs ?
D’abord, c’est le premier, protéger les plus âgés, les plus fragiles, celles et
ceux qui sont atteint de diabète, d’obésité, d’hypertension, de maladies
chroniques et qui sont les premières victimes du covid19. L’âge est le facteur
prépondérant. 85% des malades décédés ont plus de 70 ans.
Notre deuxième objectif c’est de protéger les plus jeunes.
Je l’ai déjà dit, si le virus tue les plus âgés, il tue aussi, même si c’est
plus rare, les plus jeunes.
Aujourd’hui, au moment où je vous parle, 35% des personnes en réanimation ont
moins de 65 ans. Il touche donc sous des formes graves, toutes les générations.
Et nous ne savons pas dire aujourd’hui quelles sont les séquelles à long terme.
Perte d’odorat, perte de goût, difficultés respiratoires : contracter ce virus,
n’est jamais anodin, même lorsqu’on a 20 ans.
Troisième objectif c’est de protéger nos soignants qui, à l’hôpital, dans les
structures médico-sociales, en ville, ont déjà beaucoup donné durant le
printemps. Ils ont ensuite dû redoubler d’activité durant l’été pour rattraper
les actes reportés au printemps et, malgré la fatigue, ils font face
aujourd’hui à cette montée soudaine des urgences. Nous leur devons de prendre
toutes les précautions pour limiter la propagation du virus. Si nous ne le
faisons pas pour nous, pour nos proches, faisons-le pour eux.
Il s’agit quatrièmement de protéger les plus modestes qui, parce qu’ils vivent
dans des lieux plus exigus, parce qu’ils occupent des emplois précaires, sont
les plus touchés par le virus sur le plan sanitaire, mais ce sont aussi les
plus touchés par les conséquences économiques et sociales de la crise.
Enfin, il nous faut protéger notre économie.
Je ne crois pas à l’opposition entre santé et économie que certains voudraient
instaurer.
Il n’y a pas d’économie prospère dans une situation sanitaire dégradée avec un
virus qui circule activement. Et, je vous le dis très clairement, il n’y a pas
non plus, de système de santé qui tient s’il n’y a pas une économie forte pour
le financer.
C’est donc un juste équilibre qu’il nous faut sans cesse rechercher.
Sans jamais perdre de le vue un principe intangible : pour nous, rien n’est
plus important que la vie humaine.
Quelles sont dès lors les stratégies possibles pour arriver à ces objectifs ?
Nous pourrions – certains le préconisent - ne rien faire, assumer de laisser le
virus circuler. C’est ce qu’on appelle la recherche de « l’immunité collective
» c’est-à-dire lorsque 50, 60% de la population a été contaminée. Le Conseil
Scientifique a évalué les conséquences d’une telle option. Elles sont
implacables : à très court terme cela signifie le tri entre les patients à
l’hôpital. Et d’ici quelques mois c’est au moins 400 000 morts supplémentaires
à déplorer. Jamais la France n’adoptera cette stratégie. Jamais nous ne
laisserons mourir des centaines de milliers de nos citoyens, ce ne sont pas nos
valeurs, ça n’est pas non plus notre intérêt.
Une deuxième voie serait de confiner les seules personnes à risque. Cette voie
n’est pas non plus au moment où je vous parle utilisable. D’abord elle suppose
une discussion éthique.
D’une part nos aînés comme les personnes vulnérables, ont souvent besoin d’une
assistance extérieure pour leurs soins, leur ménage, la livraison de leurs
repas – certains vivent aussi avec leurs proches, leurs enfants, souvent par
manque de moyens. Et donc créer une forme de bulle autour d’une génération, de
certaines personnes, comme une barrière entre les générations, n’est pas
réaliste et à ce stade insuffisant.
D’autre part le virus se développe et développe des formes graves chez les plus
jeunes. Et donc, confiner les seules personnes âgées, est inefficace : parce
que le virus circulerait toujours trop vite et sous des formes graves dans le
reste de la population. Et donc nous ne pourrions pas protéger nos soignants,
nos urgences et même à terme nos aînés avec cette stratégie. Elle peut être
pertinente mais elle n’est pas suffisante.
Nous pourrions également faire le pari de tout miser sur la stratégie du
«Tester, alerter, protéger.»
Après tout, nous réalisons 1.9 million de tests par semaine, nous sommes l’un
des meilleurs pays d’Europe en la matière. Et, grâce au travail remarquable de
l’Assurance maladie, des Agences Régionales de Santé, 100 000 appels sont
passés chaque jour pour identifier les cas contact et briser les chaînes de
contamination.
Mais si ce système peut être efficace avec quelques milliers de cas par jour,
nous avons aujourd’hui entre 40 000 et 50 000 contaminations quotidiennes
dépistées, sans doute en réalité le double. Ce système n’est plus efficace, et
d’ailleurs aucun pays européen ne le retient plus aujourd’hui.
Quant à la piste de l’augmentation de nos capacités de réanimation que certains
évoquent comme une piste qui nous permettrait de ne pas prendre des mesures
difficiles aujourd’hui. Je vais vous dire très clairement, nous sommes en train
de le faire mais là non plus ce n’est pas une bonne réponse.
Nous avons les stocks de médicaments, les respirateurs, les masques, les
blouses et les gants, tout le matériel nécessaire parce que nous avons appris
de nos insuffisances, de nos manques durant la première vague.
Nous avons aussi formé près de 7000 infirmiers et médecins pour pouvoir
travailler en réanimation et nous avons aussi repoussé nos capacités qui sont
passées de 5000 lits avant la première vague à 6000 aujourd’hui, nous allons
les porter au-delà de 10 000 lits en réanimation. Un effort colossal a été fait
de formation, d’investissement. Mais il n’est pas suffisant face à cette vague
Nous agissons aussi sur le moyen terme : le Ségur de la santé qui correspond à
8 milliards par an investis dans l’hôpital et notre santé permettra de renforcer
l’attractivité des métiers. Mais il faut cinq ans pour former un
infirmier-réanimateur, dix ans pour former un anesthésiste. Il n’y a pas de
solution magique, ce n’est pas en quelques mois que nous pourrons créer
véritablement une capacité totalement différente. Nous ne pourrons pas non,
compte tenu que les autres pays européens sont saturés, faire appel à une main
d’œuvre étrangère à court terme. Du reste, quand bien même nous pourrions
ouvrir beaucoup plus de lits et malgré l’effort de doublement que nous avons
réussi qui peut sérieusement vouloir que des milliers de nos compatriotes
passent des semaines en réanimation avec les séquelles que cela implique sur le
plan médical?
Quelle est donc aujourd’hui la bonne stratégie à retenir?
Confiner les plus âgés, les plus vulnérables, tester, alerter, protéger,
augmenter les lits de réanimation : aucune de ces solutions n’est suffisante
l’état actuel. Il faut donc aller plus loin. Après avoir consulté les
scientifiques, dialogué avec les forces politiques, économiques et sociales,
après avoir échangé aussi avec nos partenaires européens, et pesé le pour et le
contre, j’ai décidé qu’il fallait retrouver à partir de vendredi le confinement
qui a stoppé le virus. Tout le territoire national est concerné, avec des
adaptations pour les seuls départements et territoires d’outre-mer.
Mais parce que nous avons appris des événements du printemps, ce confinement
sera adapté sur trois points principaux :
- les écoles resteront ouvertes,
- le travail pourra continuer,
- les EPHAD et maisons de retraite pourront être visités.
Quelles seront les règles de cette nouvelle étape?
Le Gouvernement les détaillera demain lors d’une conférence de presse. Il y a
d’abord ce qui ne changera pas par rapport à ce que nous avons vécu au printemps.
Comme au printemps, vous pourrez sortir de chez vous uniquement pour
travailler, vous rendre à un rendez-vous médical, pour porter assistance à un
proche, pour faire vos courses essentielles ou prendre l’air à proximité de
votre domicile. C’est donc le retour de l’attestation.
Comme au printemps, les réunions privées en dehors du strict noyau familial
seront donc exclues, les rassemblements publics seront interdits, et vous ne
pourrez pas vous déplacer d’une région à l’autre, à l’exception des retours de
vacances de la Toussaint, et donc il y aura une tolérance durant ce week-end de
retour pour que chacune et chacun puisse revenir de son lieu de vacances, pour
que les familles puissent s’organiser.
Les commerces qui ont été définis au printemps comme non essentiels, les
établissements recevant du public, notamment les bars et restaurants, seront
fermés.
Comme au printemps, le « quoiqu’il en coûte », cette réponse économique parmi
les plus protectrices du monde se poursuivra. Elle sera même plus importante
qu’en mars pour nos petites entreprises fermées administrativement avec la
prise en charge jusqu’à 10 000 euros par mois de leurs pertes en chiffres
d’affaires. Les salariés et les employeurs qui ne peuvent pas travailler
continueront quant à eux à bénéficier du chômage partiel. Et nous complèterons
par des mesures de trésorerie pour les charges et les loyers des prochaines
semaines et un plan spécial sera fait pour les indépendants, les commerçants
les très petites et moyennes entreprises qui je sais, redoutent plus que tout
la crise.
Par rapport à mars-avril, nous avons progressé. C’est pourquoi certaines règles
vont évoluer.
D’abord, nos enfants ne sauraient être durablement privés d’instruction,
d’éducation, de contact avec le système scolaire. Trop de conséquences, trop de
dégâts, en particulier pour les plus modestes. Les crèches, les écoles, les
collèges et les lycées demeureront donc ouverts avec des protocoles sanitaires
renforcés. Les facultés et établissements d’enseignement supérieur assureront à
l’inverse des cours en ligne.
Partout où c’est possible, le télétravail sera à nouveau généralisé. Mais, et
c’est une seconde différence par rapport au printemps, l’activité continuera
avec plus d’intensité. Les guichets des services publics resteront ouverts. Les
usines, les exploitations agricoles, les Bâtiments et Travaux Publics
continueront de fonctionner.
L’économie ne doit ni s’arrêter, ni s’effondrer ! Je vous invite donc, dans la
mesure des possibilités de chacun, à participer de cet effort en travaillant,
en soutenant les entreprises qui, proches de chez vous, ont innové à travers
des commandes à distance, la vente à emporter ou la livraison à domicile. Le
Gouvernement accompagnera les TPE/PME comme les artisans qui entreprendront des
démarches de numérisation.
Nos frontières intérieures à l’espace européen demeureront ouvertes et sauf,
exception, les frontières extérieures resteront fermées. Bien évidemment,
les Français de l’Etranger resteront libres de regagner le territoire. Dans les
ports et les aéroports pour les déplacements internationaux, des tests rapides
obligatoires seront déployés pour toutes les arrivées. Aucun voyageur ne doit
pouvoir entrer sur le territoire européen sans qu’on soit certain qu’il n’est
pas porteur du virus.
Enfin, pour éviter que ne se nouent des drames humains où des personnes en fin
de vie se retrouvent totalement isolées, les visites en maison de retraite ou
en EHPAD seront cette fois autorisées dans le strict respect des règles
sanitaires. Je souhaite aussi que les personnes en situation de handicap
puissent bénéficier des souplesses dont elles sont besoin. Quant aux
cimetières, en cette période marquée par la Toussaint, ils demeureront ouverts,
et je veux que nous puissions continuer à enterrer dignement nos proches.
Ce nouveau confinement ne réussira que par la mobilisation de tous et chacun à
son rôle à jouer.
Aux personnes à risque, aux plus vulnérables, aux personnes âgées de plus de 70
ans, je demande une vigilance accrue. Moins de réunions avec la famille, avec
les amis, même si c’est un crève-cœur. Et le respect de la distanciation
physique, y compris au domicile, le port du masque systématique lorsqu’on se
trouve à l’intérieur en présence d’une autre personne, même un proche, un
enfant ou un petit enfant. C’est très important pour vous.
Les soignants à l’hôpital, jouent évidement dans ce contexte un rôle essentiel,
mais nous avons besoin des médecins de ville, des infirmiers, des pharmaciens,
de tous les acteurs du médicosocial, de tous les professionnels de santé de
ville pour assurer une prise en charge précoce des patients dès les premiers
symptômes pour éviter que ne se développent des formes complexes.
Nous avons besoin de nos élus, nos maires ont joué un rôle essentiel et je les
salue. Maires, présidents et présidentes d’intercommunalités, de métropoles,
élus de terrain, nous allons avoir besoin de vous de manière encore accrue,
pour proposer et aller plus loin en matière de prévention mobiliser nos
associations pour accompagner les personnes les plus isolées, les moins bien
informées et assurer la bonne application des mesures prises. Que ce soit près
de nos jeunes dans le temps périscolaire ou pour accompagner les personnes les
plus vulnérables ou les plus âgées.
Nous avons besoin des forces de sécurité intérieure pour garantir l’application
des mesures, de nos forces de sécurité civile pour déployer les plateformes de
test et aller au contact de la population.
Nous avons aussi besoin du sens des responsabilité de chacun et de l’esprit
citoyen de tous. Restez au maximum chez vous. Respectez les règles.
Une fois encore je vous le dis, la réussite dépend du civisme de chacune et
chacun d’entre nous.
Comment cette nouvelle étape va-t-elle se dérouler dans le temps? Chaque heure
compte. L’ensemble de ces mesures entreront donc en application au plus vite.
Elles le seront dans la nuit de jeudi à vendredi, et seront appliquer a minima
jusqu’au 1er décembre.
Dès demain, un débat suivi d’un vote se tiendra au Parlement. Dès demain le
Gouvernement détaillera toutes ces mesures, nous devons nous honorer de cette
transparence et du fait que ces décisions difficiles se passent dans un cadre
démocratique, où toutes les oppositions peuvent s’exprimer. Dès demain
également, je participerai à un Conseil européen pour coordonner les réponses
sanitaires des différents pays de l’Union.
Tous les quinze jours, nous ferons le point sur l’évolution de l’épidémie et
déciderons, le cas échéant, de mesures complémentaires. Et nous évoluerons
alors si nous pouvons alléger certaines contraintes en particulier sur les
commerces. Je sais que beaucoup de commerçants espéraient ne pas fermer. Je
sais que pour les commerces de centre-ville je demande un très gros effort.
Tenons-le avec beaucoup de rigueur pendant 15 jours. Si d’ici 15 jours nous
maitrisons mieux la situation nous pourrons alors réévaluer les choses et
espérer ouvrir certains commerces, en particulier dans cette période si
importante avant les fêtes de noël. Nous verrons si nous pourrons cultiver
l’espoir de célébrer en famille ce moment si précieux de Noël et des fêtes de
fin d’année.
Notre objectif à terme est simple : réduire très fortement les contaminations –
de 40 0000 contaminations par jour à 5000, ralentir significativement le rythme
des entrées à l’hôpital et en réanimation.
Et ce n’est qu’alors que nous pourrons redéployer une stratégie « Tester,
Alerter, Protéger » renouvelée, complétée. C’est pourquoi durant ces semaines
nous allons aussi produire des efforts massifs pour mettre en place beaucoup
plus de plateformes de test à travers des innovations et une nouvelle
organisation. Nous devons collectivement déployer beaucoup plus massivement
l’application Tousanticovid, qui sera un instrument de la sortie de cette phase
de confinement. Tests en 30 minutes, meilleurs traçage, isolement plus efficace
des personnes positives qui est un sujet sur lequel nous devons encore
réfléchir. Une fois le pic épidémique passé tous ces outils doivent nous
permettre demain de tenir jusqu’au vaccin, à l’été, nous disent les scientifiques.
Mes chers compatriotes, nous avons tous été surpris par l’accélération soudaine
de l’épidémie. Tous. Si je sais la lassitude, cette impression « d’un jour sans
fin » qui tous nous gagne, nous devons, quoiqu’il arrive, rester unis et
solidaires, et ne pas céder au poison de la division.
Cette période est difficile en cela qu’elle éprouve notre résilience et notre
unité. Mais elle est un révélateur de ce que nous sommes. Des femmes et des
hommes liés les uns aux autres. Très peu de génération auront eu comme la nôtre
autant de défis ensemble. Cette pandémie historique, les crises
internationales, le terrorisme, les divisions de la société et une crise
économique et sociale sans précédent liée à la première vague. Mais j’ai
confiance en vous. Confiance en notre capacité à surmonter cette épreuve. Nous
devons tenir, chacun à notre place, dans la transparence, le débat, dans la
détermination pour appliquer les règles que nous nous fixons et en nous serrant
les coudes. A nouveau, nous nous relèverons. Si nous sommes unis, et nous
seront unis. Nous avons besoin des uns des autres, nous sommes une nation unie
et solidaire et c’est à cette condition que nous y arriverons. Nous sommes la
France. Je compte sur chacun d’entre vous, je serai là, nous serons là, et nous
y arriverons tous ensemble.
► Gouvernement
[Nota: dans ce gouvernement, certains
membres ne sont pas centristes; nous retranscrivons cependant leurs propos en
rapport avec leur fonction parce qu’ils font partie selon nos critères d’une
équipe qui suit une politique globalement centriste]
Jean Castex (Premier
ministre)
- Nous avions anticipé la deuxième
vague.
- Nous vivons un moment douloureux
(...) La solution est entre les mains de chacune et chacun d'entre nous.
- Jamais depuis un siècle, la France,
l'Europe et le monde n'avaient été confrontés à une crise sanitaire aussi grave
et aussi dévastatrice que celle que nous traversons.
- Aucun pays d'Europe n'est épargné.
- Aucun pays n'avait prévu qu'elle
[l’épidémie] s'accélèrerait de manière aussi soudaine et brutale.
- Il n'est pas possible d'établir un
mur étanche entre nos aînés et le reste de la population.
- Le port du masque sera étendu aux
enfants du primaire dès l'âge de 6 ans.
- Le recours au télétravail doit être
le plus massif possible.
- Dans le secteur privé, toutes les
fonctions qui peuvent être télétravaillées doivent l'être 5 jours sur 5.
- La solidarité nationale continuera
à se déployer pleinement.
- Les marchés alimentaires resteront
ouverts et les secteurs du cinéma et du spectacle vivant seront fermés.
Barbara Pompili
(ministre de la Transition écologique)
Un reconfinement nécessaire pour
donner un coup de frein à une nouvelle vague qui déferle dans tous nos
territoires. Restons unis et solidaires pour sauver des vies et préserver
l’avenir.
Jean-Michel Blanquer
(ministre de l'Education nationale, de la Jeunesse et des Sports)
- Dès lundi, un protocole sanitaire
renforcé sera mis en place dans les structures scolaires. Il correspond au
stade 2 du protocole élaboré après avis du HCSP. Cela nous permettra de
maintenir les écoles ouvertes car nous ne pouvons priver durablement nos
enfants d’éducation.
- [Ecoles ouvertes] Je ne veux pas de
décrochage scolaire (...) Le confinement peut provoquer des dégâts
psychologiques et sociaux.
- Les mesures d'hygiène et d'aération
seront renforcées dans les établissements scolaires.
Elisabeth Borne
(ministre du Travail, de l'Emploi et de l'Insertion)
Partout où c’est possible, le
télétravail sera généralisé. Mais, contrairement au printemps, l’économie ne
s’arrêtera pas : guichets de services publics, usines, exploitations agricoles,
chantiers continueront à fonctionner. Nous y arriverons, ensemble.
Olivier Véran
(ministre des Solidarités et de la Santé)
- En France, le virus est multiplié
par deux tous les 12 jours. Les mesures de couvre-feu ont permis de freiner sa
diffusion. Nous avons tenté par tous les moyens d'éviter le confinement.
- Probablement 1 million de Français
sont malades du coronavirus aujourd'hui. Au rythme où vont les choses, avec le
confinement, nous espérons descendre le nombre de nouvelles contaminations.
- Près de 3.000 lits de réanimation
sont occupés par des malades de la Covid19 aujourd'hui. Ça monte vite. Les
soignants sont fatigués, nous faisons tout pour développer des renforts.
- On a besoin d'une économie qui
fonctionne. La politique de réduction des risques face à une épidémie, c'est de
maintenir les services essentiels.
- [Les bars et les restaurants
ferment] pour que nous soyons amenés à rester chez nous. Pourquoi nous gardons
les écoles? Parce que nous voulons sauver l'éducation de nos enfants.
- [Vaccin contre la Covid19] Les
laboratoires nous disent qu'ils ont espoir d'en sortir peut-être pour la fin de
l'année ou en début d'année prochaine.
- Nous voulons tout faire pour que
les Français puissent retrouver leur famille et leurs amis pour les fêtes de
fin d'année. Est-ce que ce sera de la même manière ? Possiblement que non.
- Les tests antigeniques vont compléter et renforcer notre
stratégie de tests. En plus des 1,9 millions de PCR par semaine, les médecins,
pharmaciens et infirmiers en ville vont pouvoir déployer de nombreux tests
antigeniques aux résultats rapides.
- Les tests antigéniques renforcent
notre stratégie de tests par PCR. Les pharmaciens, médecins de ville et
libéraux pourront acheter et réaliser ces tests dans les tous prochains jours.
- Il faut qu'on travaille sur la
lutte contre l'isolement, la précarisation des jeunes, il faut qu'on mette le
paquet sur notre jeunesse
- Le deuxième virus que nous devons
combattre avec détermination, c'est le virus du défaitisme. Les soignants, je
ne les crois pas du tout défaitistes.
- Il faudra une attestation pour tous
les déplacements. Elle sera disponible sur l'application TousAntiCovid.
- La seconde vague frappe l'Europe,
elle frappe indistinctement l'ensemble des pays qui nous entourent. L'Italie a
multiplié le nombre de nouveaux diagnostics par 10 en moins de 3 semaines.
L'Allemagne augmente de 100% le nombre de malades chaque semaine.
Annick Girardin
(ministre de la Mer)
Face à une situation sanitaire
alarmante, Emmanuel Macron a pris des décisions difficiles mais nécessaires. Les usagers
de la mer sont également concernés : que vous soyez marin, pêcheur ou amoureux
du grand large, nous devons rester solidaires et responsables face à
l'épidémie.
Frédérique Vidal
(ministre de l'Enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation)
Contracter la Covid19 n’est jamais anodin, même lorsque l’on
a 20 ans. Emmanuel Macron
l'a rappelé, notre responsabilité est de protéger tous les Français. Ce nouveau
confinement ne réussira que par la mobilisation de tous. Restons vigilants,
pour nous, pour les autres.
Marc Fesneau
(ministre chargé des relations avec le Parlement et de la participation
citoyenne)
- Être responsable, c’est assumer les
décisions et les expliquer lucidement. Être responsable, c’est assumer y
compris la part -compréhensible- de l’impopularité. Être responsable, enfin,
c’est éclairer le chemin et ne pas céder aux solutions binaires ou à la
facilité.
- Face à cette deuxième vague, nous
agissons avec responsabilité. Et c’est cette responsabilité qui doit tous nous
animer, pour le Pays. Avec l’Assemblée nationale et le - Sénat, les élus locaux et tous les français, trouvons les
voies et moyens pour y répondre collectivement.
- La responsabilité c'est le temps
d'après. Nous on vit une vague, que tous les pays du monde vivent. Je vois bien
ceux qui commentent, qui sont assis au bord en disant : 'voilà les
responsables.
Elisabeth Moreno
(ministre chargée de l'égalité entre les femmes et les hommes, de la diversité
et de l'égalité des chances)
Dans le contexte de crise sanitaire que nous
traversons : les dispositifs destinés à protéger les femmes victimes de
violences conjugales demeurent actifs et opérationnels, Uber propose 2 000 courses
gratuites pour les victimes.
Emmanuelle Wargon
(ministre chargée du Logement)
Parole forte du Président ce soir
pour annoncer les mesures qui s'imposent.
Jean-Baptiste
Djebbari (ministre chargé des Transports)
- Je ne mésestime pas du tout
l'émotion et la tristesse, parfois la colère, qui peuvent être suscitées ici ou
là. C'est un premier mois, si nous y allons tous ensemble, nous avons une bonne
chance de réussir.
- Le Professeur Delfraissy évoquait un couvre feu à Noël, n'anticipons
pas (mais) il ne faut pas croire que nous aurons un Noël tout à fait similaire
à ceux qu'on a vécus.
On sait qu'on a 40% des Français qui
ne peuvent pas télétravailler.
- Aujourd'hui, on a 100% des TGV,
trains, bus, métros qui roulent partout en France. On adaptera l'offre de
voyages : nous allons faire cela très progressivement. Les retours de ce
week-end vont être assurés.
- On aura beaucoup plus de personnes
dans les transports
en commun par rapport au premier confinement. On va regarder ça très
précisément lundi et mardi [...] pour voir comment on ajuste.
Olivier Dussopt
(ministre chargé des Comptes publics)
Parole forte, décision difficile. Le
confinement est une épreuve pour les plus fragiles et les plus seuls, pour
l'économie. L'Etat et le gouvernement feront face. Avec Bruno Le Maire, nous soutiendrons l'économie, l'emploi et le pouvoir
d'achat. Ensemble nous y arriverons!
Nadia Hai (ministre
chargée de la Ville)
- Face à la deuxième vague de la Covid19, le gouvernement reste pleinement
mobilisé. Notre détermination reste totale pour réduire les inégalités,
accompagner les élus, préserver l'emploi, soutenir les entrepreneurs et épauler
les associations de proximité!
- Concilier urgence et relance vaut
aussi pour nos entrepreneuses et entrepreneurs des quartiers dont l’activité
est fortement pénalisée. Nous agissons. J’ai décidé une prime exceptionnelle de
1500 € pour 5000 d’entre eux. Une aide pour respirer, pour rassurer, pour
rebondir!
Sophie Cluzel
(secrétaire d’Etat chargée des Personnes handicapées
Les établissements médico-sociaux
pour enfants et/ou adultes en situation de handicap restent ouverts.
Clément Beaune
(secrétaire d’Etat chargé des Affaires européennes)
- Courage, transparence,
responsabilité. Comme partout en Europe nous devons agir sans délai. Emmanuel Macron participe à un
Conseil européen pour renforcer la coordination et les réponses européennes à
cette immense crise sanitaire et économique.
- Malgré la crise Covid19, il est essentiel de
préserver la circulation des frontaliers. Un enjeu humain, social et économique
majeur. Nous ne retomberons pas dans les errements du printemps.
Cédric O (secrétaire
d’Etat chargé de la Transition numérique et des Communications électroniques)
- Nous sommes déjà plus de 4,5M à
avoir activé TousAntiCovid. Pour ceux qui continuent à travailler, pour réussir la
sortie du confinement et rouvrir les bars et restaurants... en contrôlant la
diffusion du virus, nous devons être encore plus nombreux.
- Notre objectif c'est bien de
conjuguer la lutte contre l'épidémie avec le maintien de l'activité et la
protection économique, dans une situation sanitaire extrêmement inquiétante.
Laurent Pietraszewski
(secrétaire d’Etat chargé des Retraites et de la Santé au travail)
La position du gouvernement sur le télétravail est claire : face à
la crise, chaque entreprise doit identifier, dans le cadre d'un dialogue social
de proximité, les activités qui sont télétravaillables et mettre en place un
minimum de jours par semaine.
Adrien Taquet
(secrétaire d’Etat chargé de l’Enfance et des Familles)
Confinement nécessaire mais maintien
des services publics : les enfants continueront d’être accueillis en crèche et
par les assistants maternels, d’aller à l’école, les tribunaux fonctionneront,
la protection des enfants sera assurée.
Gabriel Attal
(porte-parole du gouvernement)
- Vous vous souvenez des réactions quand on a pris des
mesures déjà difficiles? Quand on a imposé le masque dans tous les lieux, quand
on a commencé à annoncer la fermeture de certains lieux, il y a eu une levée de
boucliers (...) Évidemment, on s'adapte à la situation. Il y a un
mois, Jean-Luc Mélenchon disait qu'il ne fallait pas fermer les bars
et les restaurants à Marseille. le Parti socialiste et Les
républicains se sont alliés au Sénat pour faire adopter une mesure qui
permettait la réouverture des discothèques immédiates, il y a deux semaines. Et
aujourd'hui, ils nous donnent des leçons d'anticipation? Ces oppositions, c'est
un Himalaya de mauvaise foi que l'on voit déferler (...) Ces gens ont quatre
mois de retard (...) Les malades que l'on voit arriver aujourd'hui ne sont pas
liés au déconfinement fait il y a quatre mois.
- [Confinement] Les marchés - couverts ou en plein air -
restent ouverts, comme les parcs et jardins. Les fleuristes restent ouverts
jusqu'à dimanche soir pour la Toussaint.
► Assemblée nationale
Richard Ferrand (président)
- Le Président Emmanuel Macron a pris des
décisions difficiles, en responsabilité. Le Parlement est mobilisé dès demain
pour armer le pays, protéger les Français, notre système de soins et soutenir
nos acteurs économiques. Soyons tous responsables.
- C'est un plan de protection, ce
n'est pas un plan de punition.
- Si on est malade c'est qu'on n'aura
pas fait aussi attention que nécessaire (...) Nous devons être en grande
vigilance (...). Ce n'est pas une question de faute, c'est une question de
responsabilité.
- C'est facile d'être dans une
posture de contestation, jamais dans une posture de proposition.
► Haut Commissariat au
Plan
François Bayrou
(Commissaire, président du Mouvement démocrate)
- Si je regarde la situation, je vois des choses absolument
claires. La première de ces évidences, c'est que l'on ne peut pas ne rien
faire. C'est quelque chose qu'il faut prendre en compte parce qu’en réalité la
plupart des commentaires laissent entendre que l'on pourrait ne pas agir. Or ce
n'est pas possible, car ce que nous avons sous les yeux, c'est une épidémie qui
galope, qui explose et qui met à l'épreuve notre système hospitalier, car on
voit bien que, d'ici quelques jours, quelques semaines au maximum, on risque de
se trouver dans une situation totalement déstabilisée.
- Ce que je ne partage pas, c’est le reconfinement
généralisé, l'idée que l'on refermerait tout. Si on peut l'éviter, notre devoir
est d'essayer de l'éviter tout en gardant les précautions sanitaires qui
s'imposent. Reconfinement généralisé, qu'est-ce cela veut dire ? Cela veut
dire que l'on ferme les lieux de travail, les écoles qui sont les deux premières
préoccupations, alors à ce moment-là on voit que, dès cet instant, la vie du
pays s'arrête. Et c'est évidemment un risque, qu'il faut éviter autant que
possible, et sans porter atteinte à l'action qui vise à bloquer l'épidémie ou
en tout cas à la ralentir suffisamment pour que l'on puisse agir contre elle et
soigner les malades qui sont le plus exposés. Si j'ai le choix, en tout cas,
moi, je ne me prononce pas pour un reconfinement généralisé. Je pense qu'il
faut prendre des mesures de précaution, mais si on peut éviter de paralyser
complètement le pays comme on l'a fait au printemps avec les conséquences que
nous avons vécues, alors c'est mieux de garder des éléments de vie qui nous
permettent de rester le plus près possible d'une vie normale ou en tout cas
d'une vie active.
- Mon sentiment à moi c'est que l'on ne peut pas refermer le
pays sur lui-même complètement. On ne peut pas se retrouver comme à la
situation du printemps avec un blocage complet qui fasse que les parents, les
familles se trouvent empêchés d'avoir une vie aussi active que possible car
l'activité du pays, son activité de travail, son activité laborieuse, son
activité d'étude, son activité studieuse, c'est la vie du pays que nous avons
entre les mains.
- Il est très important de faire preuve de sang-froid et de
bon sens. C'est notre devoir, notre responsabilité. Cela devrait être notre
responsabilité partagée: à la fois les citoyens, les médias, et les
responsables politiques.
- Est-ce que vous comprenez que l'expression que vous
utilisez: à quelle sauce on va être mangé est à peu près exactement le
contraire de la situation? Il ne s'agit pas d'imposer des situations dans
lesquelles on a le sentiment d'être mangé à une sauce qui n'est pas la vôtre,
il s'agit de préserver des vies et de préserver en même temps la vie de la
nation.
- Il y a beaucoup de commerces qui peut-être sont dans une
situation difficile. Dans ce cas, il faut les aider, il y a sans doute des
échoppes et des commerces qui sont nécessaires à la vie, ne serait-ce que les
commerces alimentaires.
- Dans un État, il faut qu'il y ait un lieu d'arbitrage, il
faut qu'il y ait une organisation de l'État et, au sommet de l'organisation de
l'État, il y a l'Exécutif qui, après avoir discuté, concerté - nous l'avons
fait pendant plus de 2 heures hier soir avec tous les responsables de tous
les partis politiques sans exception - décide de ce qui va être tranché pour le
pays.
- Tous ceux [politiques] qui étaient à la réunion [sur les
nouvelles mesures à prendre] se sont exprimés pour dire qu’ils avaient
l'intention d'être solidaires des décisions prises. Ils ont chacun exprimé leur
sentiment. Et ce sentiment que j'ai essayé de traduire: premièrement, il faut
absolument faire quelque chose, et deuxièmement, pas de reconfinement
généralisé. En tout cas, c'est ce que j'ai retenu de l'intervention des autres
présidents de partis et des autres responsables d'organisations d'élus ou de
groupes parlementaires. C'est exactement, ce qu'ils ont dit et je crois que si
on peut faire preuve d'un minimum de calme et de sang-froid dans une situation
difficile, mais dans laquelle le pays ne va pas disparaître...
- Quel espoir ou quelle espérance?. C'est très simple: c'est
un pays suffisamment fort, suffisamment mûr, j'espère, pour faire face à une
situation qui s'impose à tous les pays du monde et dont personne n'est
responsable, parce que le virus est arrivé sur la planète sans que qui que ce
soit l'y ait mis. Cette responsabilité, on va l'assumer et on va s'en sortir.
- Il demeure que l'essentiel, c'est-à-dire la préparation à
ce que nous allons vivre a été mieux prise en compte pour cette deuxième vague
que pour la première. Mais il est possible que la deuxième vague soit plus
compliquée que la première, c'est une possibilité.
- On est mieux préparé aujourd'hui qu'on ne l'était au
printemps. Les équipes médicales savent mieux prendre en charge la maladie. Les
molécules pharmaceutiques et les équipements, je pense aux respirateurs, sont
plus garantis aujourd'hui qu'ils ne l’étaient et je pense que nous pouvons nous
dispenser de dire que nous n'avons tiré aucun enseignement de tout cela, car ce
n'est pas vrai.
- Gouverner, c'est prévoir et donc les plans de
mobilisation, on doit les multiplier pour tous les secteurs dans les situations
inédites sans précédent que l'on rencontre dans la vie et que nous sommes
encore en train de rencontrer cette fois-ci.
- Je vais vous dire quelque chose, je ne sais pas dans
quelle catégorie de défense ou au contraire de réquisitoire il faut la
mettre : j'ai toujours craint ou pensé comme observateur que l'on aurait
un jour une épidémie pulmonaire virale de cet ordre. Pourquoi? Parce que
j'avais étudié beaucoup ce qui s'était passé au moment de la grippe espagnole
dont tant et tant d'esprits majeurs français comme Guillaume Apollinaire sont
morts et, ces trois vagues de la grippe espagnole, j'ai toujours pensé toujours
qu'on ne les retrouve un jour dans le monde contemporain. Mais j'avoue à ma
grande faiblesse que je n'avais pas vu les conséquences majeures planétaires
que cela pourrait avoir sur l’économie, sur les rencontres et le changement de
monde, le changement d'attitude, que nous sommes en train de vivre. On ne
s'embrasse plus, on ne serre plus la main, on ne se visite plus, on ne voyage
plus, on change les habitudes de consommation. Tout cela, c'est un changement
extrêmement profond et je présenterai cet après-midi devant le Conseil
économique et social au titre du Plan cette première note sur le thème: Et si
le Covid durait, qu'est-ce cela implique comme changement profond?
- On peut, non pas dire avec assurance du haut de son
fauteuil: «Voilà ce qui va se passer», mais on peut réduire les incertitudes. On
peut discerner, deviner, je vais en prendre une: on est devant une augmentation
formidable au sens impressionnant du terme, on est devant une augmentation
formidable des dépenses de santé et de soutien de l'économie. Chômage,
indemnisations, soutien aux entreprises, etc. Pour soutenir ces dépenses-là, il
faut naturellement que nous ayons les moyens, la dépense publique et les
rentrées fiscales ou sociales nécessaires. Ce qui veut dire qu'il faudra
nécessairement retrouver sur notre sol des capacités de production que, depuis
des décennies, on avait perdues. J'ai l'impression d'être un peu obsessionnel,
comme vous vous souvenez j'ai fait une campagne présidentielle sur le thème
«Produire en France».
- À la question: qu'avons-nous appris de la première vague?
Quelle leçon en tirer? Il y a une leçon: on ne peut pas fermer les EHPAD comme on les a fermés au printemps
car c'est trop difficile pour les pensionnaires et pour leurs familles. Qu'il
faille imposer des précautions, c'est nécessaire, mais les fermer, je ne crois
pas que ce soit possible. C'est pourquoi je m'opposais tout à l'heure à l'idée
que vous défendiez de reconfinement généralisé. Mais il y a une deuxième chose
qu’Amaya a dite : à tout cela il y a des causes. Et notamment - je vis
dans les Pyrénées-Atlantiques et Amaya aussi - il y a eu, notamment pendant les
vacances en effet, des afflux de populations parfaitement décidées à ne pas respecter
les règles et les mesures sanitaires, les mesures de précaution que l'on avait
décidé de prendre, ils avaient décidé que c’était fini et que l'on ne se
soumettrait pas à tout cela. En effet, l'augmentation de la contagion et de
l'épidémie dans les Pyrénées-Atlantiques vient en très grande partie de ce qui
s'est passé d’irresponsable pendant les vacances.
- La tentation des «responsables» politiques et je mets le
mot responsables entre guillemets, dans cette phase, c'est de faire des
polémiques à propos de tout. Quand on a été aux responsabilités, c'est le cas
de François Hollande, on sait que le réel est plus difficile à maîtriser qu'on
ne le dit dans les micros et on sait qu'on avance par essai et par erreur, un
pas après l'autre et on tire les conclusions du pas précédent pour faire le pas
suivant et on peut aussi essayer de regarder à long terme ce qui aurait dû être
fait depuis longtemps.
► Partis politiques
● LaREM
[Nota: dans ce parti, les propos de
ses membres qui ne sont pas centristes et se considèrent de droite ou de gauche
ne sont pas retranscrits]
Stanislas Guerini
(délégué général)
- Depuis le début, nous n'avons
jamais cessé de combattre le virus et de prendre les décisions en fonction de
l'évolution de l'épidémie. Ces mesures, parfois critiquées, étaient et sont
pourtant nécessaires car le virus est là et il continue de frapper en France et
en Europe.
- Le Président de la République a dit
les choses de façon claire aux Français sur la situation sanitaire dans
laquelle nous sommes. Les enseignements du confinement du printemps dernier ont
été tirés, s'agissant notamment de l'école et des entreprises.
C’est une décision difficile à
prendre mais nous sommes une nation unie et solidaire. Nous y arriverons,
ensemble.
- Depuis cet été, le Gouvernement n'a
rien relâché pour lutter contre l'épidémie. Face à son expansion, partout en
Europe, les mesures doivent aussi évoluer. Le choix que nous faisons depuis le
début de cette épidémie est clair : la santé des Français avant l'économie.
- La situation est grave et nécessite
courage et responsabilité politique. Nous devons prendre des mesures fortes et
lisibles pour les Français. Si le choix est fait d'opérer un confinement, je soutiendrais
cette décision.
Christophe
Castaner (président du groupe à l’Assemblée nationale)
- Protéger les Français. Protéger nos
soignants. Protéger les plus modestes. Protéger nos emplois. Le confinement est
une décision difficile. Pour réussir nous devons être tous être responsables.
Responsables pour nous, pour nos proches, pour les soignants.
- Le plan de Mélenchon: fermer les écoles et
provoquer l’échec scolaire de milliers de jeunes ; fermer l’économie et mettre
des millions de Français au chômage. Le déni sanitaire de LFI continue. Aucune
idée. Aucun projet. Aucune responsabilité. Le néant.
Aurore Bergé (présidente déléguée du groupe à l’Assemblée nationale)
Ni ce gouvernement, ni cette majorité
n'abandonneront le secteur culturel.
●MoDem
Aujourd’hui nous devons être
solidaires, pour nos soignants, nos aînés, nos jeunes, nos commerces et
entreprises, pour notre Nation. Nous retrouverons les jours heureux.
Jean-Noël Barrot
(secrétaire général)
Le confinement est restauré pour
protéger les français. Nous devons rester unis et solidaires. Nous y arriverons
tous ensemble.
Patrick Mignola
(président du groupe à l’Assemblée nationale)
Le Président de la République a pris
la seule décision possible face à une vague qui a pris tous les pays de court.
La coordination de notre action avec l'Allemagne est un gage d'efficacité. Il
n'y a pas de liberté sans courage.
●UDI
[Nota: dans ce parti, les propos de
ses membres qui ne sont pas centristes et se considèrent de droite ne sont pas
retranscrits]
Jean-Christophe Lagarde (président)
- Tout en votant pour
demain (car je ne vois plus quoi faire d’autre qu’un reconfinement) je me pose
beaucoup de questions et regrette que le Gouvernement n’ait cessé de courir derrière l’épidémie au
lieu de l’anticiper. Et quand on se compare à la RFA on doit se poser des
questions! On parle d’un nouveau protocole sanitaire dans les écoles.
Combien de temps va-t-on laisser aux élus et aux profs
pour les mettre en œuvre? Les Lycéens qui ont le même profil que les étudiants,
ne peuvent-ils pas n’être à l’école qu’une semaine sur deux? Attention
risque cantine!
- Sur le plan économique, si on comprend
bien les seuls à être confinés sont les petits commerçants. Étaient-ils de
réels lieux de contamination; d’avantage que les supermarchés? Va-t-on enfin
supprimer définitivement leurs charges pour les sauver comme nous le réclamons
depuis Mars?
- L’Allemagne 80 millions
d’habitants; la France 70. RFA 10 000 morts. France 35 000. À 10 000 contaminés
par jour ils s’alarment parlent confinement, nous on nous disait de partir en
vacances et nous en sommes à 50 000/jour, obligés de confiner!
●Mouvement radical
[Communiqué de Presse: Lutte contre le coronavirus: Position
du Mouvement Radical]
Au-delà des clivages politiques et des appréciations de
chacun sur la gestion de la crise dont nous aurons à débattre, nous devons dans
l’immédiat être tous unis pour faire face à la deuxième vague de la Covid-19.
Pour Laurent Hénart, Président du Mouvement Radical : « Nous
devons aller plus loin dans le dépistage systématique et instantané afin de
détecter beaucoup plus vite les cas positifs et les isoler ».
Au regard de la saturation déjà en cours des services de
réanimation, il est nécessaire de soutenir les soignants. Des mesures
complémentaires sont indispensables pour freiner l’épidémie, éviter un
confinement général et un crash économique et social.
Le Mouvement Radical privilégie les mesures suivantes :
- L’incitation au confinement des populations à risque pour
3 semaines en évitant la stigmatisation ;
- Pour les zones géographiques à forte tension : une
extension du « couvre-feu » en début de soirée, voire un confinement local le
week-end ou davantage, mesures laissées à l’appréciation du couple préfet/élus
locaux ;
- La restriction des déplacements interrégionaux afin de protéger
les régions relativement épargnées ;
- Dans les situations de confinement, l’autorisation de
sortie sera soumise à l’obligation de téléchargement de l’application « Tous
anti Covid » ;
- L’appui de la médecine de ville par des permanences les
soirs et weekends afin de désengorger les services d’urgences hospitalières ;
- Pour soutenir l’économie, le maintien, lorsque c’est
possible, du travail en entreprise en respectant les gestes barrières mais en
fermant les espaces de restauration collective.
► Autres
● Organisations
centristes
♦ Renaissance
(Députés français du groupe centriste
Renew Europe au Parlement européen)
Alors que la France annonce un
reconfinement, c'est bien l'ensemble de l'Europe qui est durement frappée par
la seconde vague : nos voisins sont tous contraints de durcir leurs mesures.
● Personnalités
centristes
Jean-Pierre Raffarin (ancien premier ministre)
Notre responsabilité est de «Tenir
bon»!
Dans cette grave crise on va voir
émerger les vrais femmes et hommes d’Etat.