Voici une sélection, ce 19 octobre 2020, des derniers propos
tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France.
► Emmanuel Macron
(Président de la République)
Lutter contre le terrorisme
islamiste, c'est combattre l'ennemi à la racine, sur les théâtres d'opérations.
C'est aussi garantir une stabilité qui passe par la souveraineté de l'Irak.
J'ai reçu le Premier ministre irakien pour faire le point sur l'initiative
engagée ensemble.
► Gouvernement
[Nota: dans ce gouvernement, certains
membres ne sont pas centristes; nous retranscrivons cependant leurs propos en
rapport avec leur fonction parce qu’ils font partie selon nos critères d’une
équipe qui suit une politique globalement centriste]
Jean Castex (Premier
ministre)
Dès mon arrivée à Matignon, j’ai
souhaité travailler main dans la main avec les Régions. Cette relation de confiance dans laquelle chacun assume le
rôle qui est le sien est la seule clé d’un succès collectif. Notre pays
l’attend et, plus que jamais, la situation l’exige.
Barbara Pompili
(ministre de la Transition écologique)
- Oui l'éolien en mer a mis du temps
à démarrer en France. Désormais, la dynamique est lancée. Au large des côtes
normandes et bretonnes, comme en Méditerranée : d'ici 2028, plus de 6 gigawatts
d’éolien en mer seront installés en France soit la puissance de 6 réacteurs
nucléaires.
- Ça prend forme! J’ai présenté
l’architecture du projet de loi d’application des propositions de la Convention citoyenne, lors de la
1ère réunion du groupe de travail réunissant parlementaires et citoyens.
Florence Parly
(ministre des Armées)
L'opération Chammal maintient la
pression sur Daech, affaibli mais bien actif. Avec nos Alliés, les armées
françaises combattent le terrorisme à sa racine, loin de nos frontières, pour
la sécurité de nos concitoyens.
Gérald Darmanin
(ministre de l'Intérieur)
- Nous devons aux Français que la
peur et la sidération changent de camp.
- Il n’y a qu’une communauté en
France : c’est la communauté nationale.
Il faut arrêter d’être naïfs et voir
la vérité en face : il n’y a aucun accommodement possible avec l’islamisme
radical. Tout compromis est une compromission.
- Pas une minute de répit pour les
ennemis de la République. Plus de 80 enquêtes ouvertes pour haine en ligne
suite à l’attentat de vendredi. 51 structures associatives verront toute la
semaine des visites des services de l’Etat et plusieurs d’entres elles seront
dissoutes.
- Jamais la lutte contre l’islamisme radical n’a été aussi
intense. Aucun Président de la République n’a autant agi. Depuis 2017: 356
lieux de radicalisation ont été fermés dans notre pays, 428 étrangers fichés
pour radicalisation ont été expulsés.
- Le gouvernement va continuer de
consacrer des moyens très importants aux services de renseignement dans le Budget 2021. 330 créations
d’emplois supplémentaires sont prévues l’an prochain dans les services de
renseignement. Soit 1136 emplois créés depuis le début du quinquennat.
Elisabeth Borne
(ministre du Travail, de l'Emploi et de l'Insertion)
Bravo aux artisans qui communiquent
avec fierté leur engagement en faveur de l’apprentissage en affichant sur leurs
vitrines un macaron «Ici je forme un apprenti». Tous mobilisés pour la jeunesse!
Eric Dupond-Moretti
(Garde des Sceaux, ministre de la Justice)
M. Paty est mort pour avoir exercé sa
mission de professeur, pour avoir expliqué dans le cadre de l'enseignement
moral et civique que la liberté d'expression ne va pas sans la liberté de
déplaire et parfois de choquer.
Amélie de Montchalin
(ministre de la Transformation et de la fonction publique)
- Nous ne sommes pas le gouvernement qui met les réformes
sous couvre-feu. Nous poursuivons le déploiement des réformes votées depuis
2017. À la demande d'Emmanuel Macron je publierai un baromètre des résultats pour que nos actions
soient mesurées dans les faits par les Français.
- Le télétravail est préconisé 2 à 3
jours par semaine pour les agents publics qui peuvent exercer leurs missions à
distance tout comme dans le privé. Cessons de les opposer. Ils sont tous
mobilisés pour assurer la continuité du service public et la relance de notre pays.
Elisabeth Moreno
(ministre chargée de l'égalité entre les femmes et les hommes, de la diversité
et de l'égalité des chances)
Partout, la France a rendu hommage
aujourd'hui à Samuel Paty. La République, dont il était l'un des hussards, est
unie à son chevet. Nous devons continuer, sans relâche, à défendre la liberté
d'expression qu'il transmettait à ses élèves.
Franck Riester
(ministre chargé du commerce extérieur et de l'attractivité)
- Avec le Chèque VIE de France relance, nous incitons les
entreprises à recourir aux jeunes issus de formations courtes & des
quartiers prioritaires de la politique de la ville.
- Le commerce est un levier pour
affirmer nos ambitions en matière de climat.
- La France rend hommage à Samuel Paty, sauvagement
assassiné pour avoir enseigné. L’éducation est et sera toujours le premier
rempart de la République contre l’obscurantisme. Nous ne céderons pas devant
l’islamisme et nous défendrons nos valeurs.
Jean-Baptiste
Djebbari (ministre chargé des Transports)
Pour une publication massive et
nationale des caricatures de tous ordres. Et un grand débat sur nos libertés,
notamment celle de croire, de ne pas croire, de ne plus croire.
Olivier Dussopt
(ministre chargé des Comptes publics)
Par la bonne gestion de son
immobilier l’année passée, l’État encaisse 625 M d’€. Ces profits nous
permettent notamment de réinvestir pour les Français, parmi lesquels les plus
modestes, avec la construction de 11.000 logements, dont 8.500 sociaux.
Agnès Pannier-Runacher
(ministre chargée de l'Industrie)
- Je me suis entretenue avec les
représentants des 18 filières industrielles pour faire le point sur le
couvre-feu et leur dire le total investissement de Bercy à leurs côtés. Il faut
continuer à travailler en appliquant les protocoles et en protégeant au maximum
les salariés.
- Les gens qui travaillent peuvent
circuler pendant le couvre-feu. C'est une règle intangible.
- Bercy est mobilisé dans la lutte
contre le financement du terrorisme (...) tous les flux dont on ne connait pas
l'origine qui permettent de financer les actions ou les équipements des
terroristes.
Marlène Schiappa
(ministre chargée de la Citoyenneté)
- [Samuel Paty] Il a été dit lors du rassemblement en son hommage que lui,
ne pourrait plus jamais assurer son cours mais que maintenant c'est la
responsabilité de toute la République que d'assurer partout son cours à sa
place.
- On a remplacé le débat des idées
par le débat de l'identité. Avant de vous demander 'que pensez-vous ?', on vous
demande 'qui êtes-vous ?'. Le mépris pour la pensée est à combattre.
- Nous voulons étendre l'obligation
de neutralité dans les services publics aux délégations de services publics.
- Il faut un réveil général et
collectif, il faut que toutes les petites compromissions s'arrêtent. On ne peut
plus tolérer des gens qui ne veulent pas serrer la main à des femmes...
- Les services déjouent des attentats
en permanence. Depuis 2017, ce sont plus de 300 lieux qui ont été faits fermer.
Oui, il faut encore aller plus loin.
- [Expulsions d'imams] Les actes
doivent primer, le président de la République l'a dit (...) La France entend
mettre fin à la pratique dite des 'imams détachés.
- Depuis le début de l'année, 3.000
contenus islamistes à visée terroriste ont été retirés" des réseaux
"et 1.000 sites ont été déréférencés.
- On a une génération de jeunes qui
se sont radicalisés devant leurs écrans: c'est ce cyber-islamisme qu'il nous
faut combattre.
Nadia Hai (ministre
chargée de la Ville)
- «La laïcité c’est le ciment de la
France unie» a rappelé Emmanuel Macron Sa compréhension est un enjeu essentiel : j’annonce
aujourd’hui le doublement du financement à la formation «Valeurs de la
République et laïcité» pour les acteurs de terrain notamment dans les QPV.
- Plus que jamais la République doit
être présente pour tous, partout. Éducation, accès à l’emploi, sécurité,
laïcité.
Clément Beaune
(secrétaire d’Etat chargé des Affaires européennes)
- Nous devons agir ensemble,
notamment pour lutter contre les contenus terroristes en ligne.
- Deux outils européens de relance sont directement affectés
aux régions : ReactEu : près de 4 Md€ pour la France; Fonds de transition juste
: 1 Md€ supplémentaire pour la moitié des régions.
- Une relance industrielle, sociale, environnementale...
mais territoriale d’abord. Les 40 Md€ de l’Europe qui soutiendront les 100 Md€ français
seront concertés avec les régions.
Nathalie Elimas
(secrétaire d’Etat chargée de l’Education prioritaire)
- [Assassinat de Samuel Paty] Comme tous nos concitoyens, je
suis horrifiée. En tant que mère de famille, Secrétaire d’Etat auprès du
ministre de l’Education nationale, et de surcroit professeure, je suis meurtrie
par cet acte barbare. Je veux tout d’abord dire toute ma solidarité avec la
famille de Samuel Paty et avec la communauté éducative. Ensuite dire que notre
réponse doit être d’une fermeté totale, que nous ne céderons rien. L’école est parfois le dernier lieu pour
éveiller les consciences. C’est le cœur battant de notre République. Nous ne
renoncerons jamais. L’Etat ne part pas de rien, beaucoup a été fait ces
dernières années sur les sujets de laïcité et de lutte contre le radicalisme islamiste,
notamment à l'Education nationale. Le Conseil des sages de la laïcité a été
créé, et il a donné des normes de référence à l'ensemble du système scolaire,
pour traiter ces sujets. Un Vademecum "La laïcité à l'école"
est aussi à la disposition des enseignants depuis 2019, et contient des fiches
pratiques qui abordent le respect de la laïcité par les élèves, les personnels,
les parents d'élèves et les intervenants extérieurs, ainsi qu’une analyse
juridique et des conseils éducatifs et pédagogiques. Des équipes "valeurs
de la République" interviennent également sur le terrain, elles se sont
d’ailleurs rendues dans le collège où enseignait Monsieur Paty, à la suite du
signalement de l’incident lié à son cours sur la liberté d'expression. Face à
cet assassinat, nous allons réagir collectivement et aller encore plus loin
pour protéger nos professeurs, en ne transigeant jamais sur nos valeurs.
- Ceux qui sont à l’origine de l’assassinat de Samuel Paty
sont extérieurs à l’école. Ce sont des activistes, des militants islamistes qui
ont exploité la polémique autour de ce cours sur la liberté d’expression,
jusqu’à ce drame. Nous voyons bien que la menace terroriste est présente sur la
République dans son ensemble. Et, oui, dans certains territoires, des groupes radicaux
sont dans une forme de conquête, inacceptable. C’est par l’école, notamment, par la liberté
que procure l’instruction, que nous réussirons à reprendre ce terrain perdu
depuis de trop longues années. Depuis
2017, Jean-Michel Blanquer s’est attaqué frontalement au sujet, il faut
continuer toujours et encore plus fort. Nous allons également encadrer de
manière beaucoup plus stricte les écoles hors contrat et l’instruction à
domicile, qui deviendra exceptionnelle, afin que le plus grand nombre
d’enfants puisse bénéficier de l’enseignement de nos valeurs dans le cadre de
l’école de la République.
- Les cours d'enseignement moral et civique (EMC)
sont plus que jamais nécessaires pour transmettre des savoirs et des valeurs
aux élèves. Nous devons avoir un
discours uni pour réaffirmer que la laïcité n’est pas négociable dans notre
République, qu’elle fait partie de nos valeurs cardinales, indissociable des
valeurs de fraternité et de solidarité. En
ce qui concerne les parents, nous avons, là encore, les équipes "Valeurs
de la République", qui interviennent dans les établissements scolaires
lorsque des situations de tensions apparaissent. Elles sont là, aux côtés du
rectorat, pour instaurer un dialogue entre l’équipe enseignante et les
parents d’élèves. Elles veillent à ce que les valeurs de la République soient
toujours celles qui triomphent. Nous travaillons également depuis plusieurs
années pour associer de manière la plus étroite possible les parents d’élèves,
pour les faire participer à l’école. C’est une des clefs pour atteindre une
véritable convergence des valeurs entre les parents et l’école.
- Au sein de l’école, des mesures fortes sont en place : le
sujet de principes de laïcité et des valeurs de la République fait partie de la
formation initiale des professeurs, et nous faisons également preuve de
volontarisme sur la formation continue en la matière. Nous devons encore
pousser les choses sur le cyber-harcèlement, car il est également une des
sources de la pression islamiste sur les élèves. Cela appelle des évolutions de
notre droit, pour gagner en efficacité et pour s’assurer d’une coopération
totale des plateformes de réseaux sociaux avec nos institutions.
- [Assassinat de Samuel Paty] Ce qui s’est passé est
extrêmement choquant et le retour en classe doit évidemment être accompagné,
qu’il s’agisse des élèves, de leur famille mais également des professeurs. Un
temps d’écoute et de dialogue sera nécessaire pour expliquer aux élèves, avec
beaucoup de solennité, ce qu’il s’est passé. Leur redire que la liberté
d’expression et la liberté de conscience sont les piliers de notre démocratie,
et que nous devons tous être unis pour la défendre, adultes et plus jeunes. Je
tiens à rappeler que le drame que nous venons de vivre est le fait d'individus
minoritaires, des terroristes qui veulent nous faire peur et nous abattre. Nous devons rester soudés face à la menace, et
montrer que la République est la plus forte. Rappeler également la notion
fondamentale de respect d’autrui, en particulier celui qui est dû aux professeurs
et qui fait partie des savoirs fondamentaux. Aux enseignants, dire que
l’institution est et sera à leurs côtés, dès qu’ils en ressentiront le besoin
et dès qu’ils feront face à une difficulté. Je leur dis d’ailleurs mon soutien avec
émotion et ma fierté d’appartenir à cette grande famille. Leur mission est
essentielle, car c’est par l’éducation que nous combattrons l’obscurantisme.
Une adresse email dédiée est en place, pour que chaque professeur puisse
signaler une atteinte à la laïcité, et obtenir du soutien et de l’aide. Un
numéro vert, le 0 805 500 005, leur permet désormais d’avoir une écoute
directe. Enfin, le Président de la République vient d’annoncer le renforcement
de la sécurité des établissements scolaires à la rentrée, ainsi que des actions
concrètes contre les associations ou les individus tenant un discours de haine.
Vendredi 16 octobre, Samuel Paty est mort, assassiné par des ennemis de la
liberté pour avoir exercé sa mission : celle d’instruire, celle de faire
de nos jeunes des citoyens libres et éclairés. Il incarnait notre République dans
ce qu’elle a de plus noble: son école. La nation toute entière est professeure.
Sarah El Hairy
(secrétaire d’Etat chargée de la Jeunesse et de l’Engagement)
- Le SNU est une réponse, un rite de passage républicain. Il permettra
aux jeunes d'avoir ce sentiment d'appartenance à la Nation et de s'engager dans
la société. C'est de l'espoir pour notre pays qui a tant besoin de se retrouver
autour de ses valeurs de fraternité.
- C'est le combat d'une Nation. Quand
la République est attaquée, nous devons nous unir. Il ne doit plus y avoir
d'espace de compromission. Les valeurs de la République doivent être défendues
partout et en tous lieux : maison, école, travail, dans les associations.
- Notre action sera forte, rapide et
ferme. Les ennemis de la République ne doivent avoir aucun répit.
Cédric O (secrétaire
d’Etat chargé de la Transition numérique et des Communications électroniques)
La France et le Canada partagent la
même ambition pour une IA respectueuse de nos valeurs.
Olivia Grégoire
(secrétaire d’Etat chargée de l’Economie sociale, solidaire et responsable)
- « Être inerte, c’est être
battu » disait Charles de Gaulle. Merci à Gérald
Darmanin d’agir. Nous mènerons ce combat. Nous
n’avons pas peur.
- Soutenir | Renforcer | Relancer, c’est améliorer les fonds
propres des entreprises et des associations sera la condition de la réussite de
notre relance. L'Etat apporte son total soutien avec la mise en place de prêts
participatifs pour générer 20Mds€ de fonds propres.
- Le label
Relance c'est un outil pour que chaque citoyen
puisse orienter son épargne vers la relance de notre économie nationale, un cahier des
charges pour que les investisseurs s'engagent sur des critères ESG.
Gabriel Attal
(porte-parole du gouvernement)
- On déjoue en moyenne un projet
d’attentat par mois en France depuis 3 ans. Nos services de renseignement ont
été renforcés dans leurs moyens et leur coordination.
- On prend nos responsabilités contre
l’ingérence de pays étrangers. Par exemple : on met progressivement fin à la
pratique des imams détachés. Les imams seront formés en France, dans le respect
des valeurs de la République.
- Sur le séparatisme, on agit depuis 2017, notamment en
fermant des mosquées où l'on prêche la radicalisation et la haine de la France.
Avec les mesures annoncées début octobre par le Président, on va aller encore
plus loin.
► Haut Commissariat au
Plan
François Bayrou
(Commissaire, président du Mouvement démocrate)
- [L’assassinat de Samuel Paty] s'est traduit hier par des
dizaines de milliers de personnes présentes dans des manifestations spontanées,
dans des appels simplement à une présence, à une minute de silence, à entendre
une déclaration, simplement pour manifester l'horreur insupportable que chacun
a ressentie, est d'autant plus insupportable qu'il s'agit de l'école, qu'il
s'agit d'un professeur, qu'il s'agit de jeunes élèves et que tout cela est
devenu, pour les Français, un moment d'horreur intime, pas seulement d'émotion
publique, mais d’horreur intime. (…) Il y avait des femmes des hommes qui
pleuraient simplement parce que c'est comme si on leur avait fait quelque
chose, si on avait porté atteinte à leur famille ou a quelque chose de très
cher pour eux.
- Je ne veux pas employer des expressions de cet ordre parce
que le « Ils sont déjà là », cela désigne des groupes qui d'abord
sont heureusement ultra-minoritaires et c'est aussi une manière de baisser les
bras. Je ne crois pas du tout que ce soit irrémédiable. Je ne crois pas du tout
que l'on ne puisse rien faire. Je ne crois pas du tout que l'on doive se servir
de cela pour les fins électorales que vous imaginez. Ce qui s'est passé doit
être analysé. Ce qui s'est passé en cours, c'est une chose. Ce qui s'est passé
avec les parents d'élèves soutenus par des mouvements, en effet, qui sont des
mouvements radicaux islamistes, c'est une deuxième chose. Et il y a une
troisième chose : ce jeune assassin, ce garçon qui a d'ailleurs été
abattu, il vient de 100 Km plus loin. Il n'était pas du tout membre, d'une
manière ou d'une autre, ni de la communauté éducative, ni des élèves, ni des
parents d'élèves, c'est que des réseaux ont fait naître et ont mobilisé la folie
de ce garçon et le passage à l'acte. Vous voyez que ce sont trois problèmes
différents ou trois questions différentes qui méritent que l'on ne les
globalise pas, que l'on n'en tire pas des conclusions qui ne seraient pas des
conclusions qui nous permettent d'aller de l'avant.
- [Culture du «pas de vague»] Bien sûr que, lorsque vous
êtes ministre, à la tête d'une administration importante, vous préférez
toujours qu'il n'y ait pas de vague d'abord parce que vous n'avez pas les
réponses qu'il faudrait. Bien sûr, il y a une partie de cette culture. Vous
avez rappelé, c'est beaucoup plus ancien que cela, que j'ai pris la décision
d'interdire ou de faire interdire le voile à l'école, simplement pour montrer
qu'il y avait un lieu sacré dans la société française, un lieu préservé dans
lequel chacun venait pour accepter la loi commune qui est la loi de l'éducation
et des principes qui nous font vivre ensemble. Cette décision a été prise,
j'ai à l'époque écrit un livre qui prend à l'avance un certain nombre des conclusions
du rapport Obin qui s'appelait Le droit au sens. Il y a des dérives, ces
dérives doivent être combattues, elles doivent être interdites et, en même
temps, on doit faire en sorte qu'elles ne se reproduisent plus. Les deux choses
doivent aller de pair. De ce point de vue, vous voyez bien ce qui se heurte, ce
sont deux cultures : il y a une culture de la religion au-dessus des
règles communes, les règles les plus importantes ce sont les règles de la
religion pour un certain nombre de cultures et il y a une deuxième culture qui
dit : « la religion, c'est important, c'est protégé, mais il y a
au-dessus de cela les règles qui nous font vivre ensemble, les principes
qui nous font vivre ensemble. » Quand on respecte ces deux approches,
à ce moment-là, on arrive ou on peut arriver à un point d'équilibre. Ce ne sont
pas les élèves qui choisissent.
- Ce n'est pas aux élèves de choisir les programmes, ce
n'est pas aux parents d'élèves de venir faire pression sur les enseignants. La
communauté éducative doit avoir la force et la tranquillité, la force
tranquille de dire : « ceci appartient aux règles de l'Éducation
nationale, c'est l'Éducation nationale qui choisit les programmes, c'est
l'Éducation nationale qui impose les règles qui sont à l'intérieur des établissements
et de ce point de vue, les enseignants ont une protection.
- On peut parfaitement durcir les règles ; encore
faut-il les faire appliquer. Un certain nombre des textes que l'on prend et que
l'on annonce à chaque événement tragique existent. La question est qu'ils ne
sont pas appliqués. Pourquoi ? Je trouve qu'il est heureux que le
gouvernement vienne de décider un certain nombre d'expulsions, plus de 200,
vienne de s'attaquer aux réseaux dont on parle. Le discours que le Président de
la République a fait contre les séparatismes pour la défense de nos principes
il y a deux semaines à peine, c'est un discours qui est une première dans
l'histoire de la République. C'est la première fois qu'un responsable, et le
plus éminent d'entre eux, le Président, dit : Voilà ce que nous
n'accepterons plus. Heureusement que ce discours a été tenu et heureusement que
le gouvernement l’applique et décide de le mettre en valeur.
- Il y a des réseaux qui sont identifiés. La plate-forme que
le gouvernement a mise en place a détecté 80 messages de soutien fous à ce qui
s'est passé. Ces 80 messages vont être identifiés et vont donner lieu à des
perquisitions. Ce ne sont plus des mots. Et vous avez raison de dire que tout
le monde est lassé des mots, que, des mots, on a le sentiment qu'il y en a trop
et que ce sont les actes dont on a besoin et des réalités qu'il faut changer,
mais ce que le gouvernement est précisément en train de le faire, c'est
cela : actes et changement des réalités pour que tout le monde comprenne
bien que notre manière de vivre ensemble n'est pas négociable, que c'est
nous, France, avec notre histoire et notre histoire républicaine et notre
histoire de Laïcité, c'est nous France qui, de cette manière, sur ce sujet,
décidons de la manière dont nous devons vivre ensemble. Cela n'empêche pas
la compréhension.
- On voit bien l’immense émotion, mais l’émotion que l'on ne
voit pas, et qui est désespérée d'une certaine manière, c'est l'émotion de nos
compatriotes musulmans qui vivent une vie tout à fait normale, tout à fait
intégrée, tout à fait respectueuse, tout à fait ouverte souvent, et ceux-là, il
n'y a personne pour leur parler ou pour les défendre si l’on n'est pas là pour
faire respecter les principes. Donc d'une certaine manière, ils sont victimes
aussi, bien sûr. Les petites filles, les petits garçons à l'école, les mères de
famille dans les supermarchés que l'on regarde d'un œil soupçonneux, tous
ceux-là sont des victimes collatérales de l'horreur que l'on a vécue il y a
48 heures.
► Partis politiques
● LaREM
[Nota: dans ce parti, les propos de
ses membres qui ne sont pas centristes et se considèrent de droite ou de gauche
ne sont pas retranscrits]
Stanislas Guerini
(délégué général)
- Depuis 3 ans, 32 attentats
terroristes ont été déjoués en France par nos services de renseignements. Les
moyens qui leur sont alloués ont été renforcés, nous sommes totalement
mobilisés. Cette lutte doit et va se poursuivre.
- Face à l'islamisme radical, la
République doit faire bloc. Notre tristesse est immense pour Samuel Paty, pour ses proches, et
pour tous les enseignants de France.
Aurore Bergé (présidente déléguée du groupe à l’Assemblée nationale)
- [Hassen Chalghoumi, imam de Drancy]
Le courage de dire et d'agir depuis des années. Trop longtemps dans le vide
"ça fait 15 ans qu'on en parle. Personne ne m'a cru." Maintenant, que
chacun l'écoute. Que chacun prenne - enfin- ses responsabilités.
- Capitulation, déni, naïveté ou
complaisance coupable. Ou tout cela à la fois. La gauche portait auparavant un
idéal laïc et émancipateur. Elle ne transigeait pas.
- Les cibles dans le dos des laïcs et
des républicains, c'est vous [CCIF (Collectif
Contre l'Islamophobie en France)] qui les posez depuis trop d'années. Le
harcèlement ciblé, méthodique contre les laïcs et les républicains, c'est vous
qui l'organisez. La République est une, indivisible et laïque.
Laetitia Avia (porte
parole)
- On ne peut utiliser les réseaux
sociaux pour mener une opération de lynchage, d’intimidation et porter atteinte
à l’intégrité de quelqu’un. Nous restons fermement déterminés à lutter contre
les discours de haine sur internet!
- «Il va falloir reprendre le travail
sur la haine en ligne. Nous ne pouvons continuer de laisser faire.» Avec Gérald Darmanin, déterminés à
agir pour que internet soit un lieu de respect de l’ordre public et de
protection de tous les internautes.
- Les plateformes doivent mettre en
œuvre des moyens pour assurer une modération des contenus plus efficace et plus
protectrice.
- [Contenu haineux sur les réseaux
sociaux] En décembre un texte sera proposé, à l'échelle européenne.
- Nous devons nommer l’ennemi, le
terrorisme islamiste, et prendre des mesures fermes.
- Aujourd’hui si on veut porter
atteinte à quelqu’un il suffit de poster sur les réseaux sociaux et de rendre
viral.C’est une dérive contre laquelle nous devons lutter pour refaire des
réseaux sociaux un lieu de communication, de partage mais non de déferlement de
haine. Depuis la censure de juin, je n’ai pas cessé de travailler car le
problème n’a pas disparu. Je travaille à l'échelle UE pour que le DSA porte des mesures exigeantes
envers les plateformes et sur des dispositions nationales, en protégeant notre
liberté d’expression. Il faut agir sur chaque maillon de la chaine : les
réseaux sociaux doivent davantage investir dans la modération, et les pouvoirs
publics doivent prendre le relais pour mieux identifier ceux qui commettent ces
délits, les poursuivre et les condamner.
- Les réseaux sociaux ne peuvent être
un outil d’appel à la haine et au lynchage public. Il nous faut décupler les
moyens pour mieux identifier ceux qui véhiculent ces messages et commettent des
délits !
●MoDem
[Assassinat de Samuel Paty] La République a été prise pour
cible par le terrorisme islamiste à travers l'un de ses plus beaux symboles :
un enseignant, Samuel Paty, qui éveillait la conscience de ses élèves et leur
enseignait l'esprit critique.
Aujourd'hui nous manifesterons notre soutien à toute la communauté éducative,
et rappellerons notre attachement aux principes de laïcité et de liberté.
Plusieurs rassemblements se tiennent en France à l'initiative des syndicats
enseignants, de Charlie Hebdo et de plusieurs associations. Nous vous invitons
naturellement à vous y rendre dans le plus strict respect des consignes
sanitaires.
Jean-Noël Barrot, Secrétaire général du Mouvement Démocrate et député des
Yvelines, sera présent au rassemblement prévu ce dimanche 18 octobre à Paris,
place de la République, à partir de 15h00. Il sera accompagné de membres du
bureau exécutif et d'élus franciliens.
Pour ceux qui le souhaitent, un point de rendez-vous a été fixé sur le
boulevard Saint-Martin à l’angle de la rue de Lancry, pour un départ à 14h45 au
plus tard vers la place de la République.
Jean-Noël Barrot
(secrétaire général)
[Assassinat de Samuel Paty] Il s’appelait Samuel Paty. Il
était professeur d’histoire géographie dans un collège des Yvelines. Pour avoir
enseigné l’esprit critique, éveillé les consciences de ses élèves et transmis
les valeurs de la laïcité, il a été lâchement assassiné. « Tout le monde
se sent touché, atteint, heurté », comme l’a dit François Bayrou. Et la Nation,
touchée en plein cœur, pleure Samuel Paty.
Il y a l’homme, le père de famille, victime de la violence barbare, qui laisse
derrière lui une famille et des proches en deuil. Il y a l’enseignant tombé au
combat pour la liberté, après avoir consacré sa vie au service de ses élèves et
œuvré avec courage à leur émancipation. Il y a l’islamisme radical qui, à
travers Samuel Paty, s’est attaqué au plus beau symbole de ce que la France a
apporté au monde : l'humanisme des Lumières.
Lors de l’hommage national qui lui sera rendu mercredi, nous réaffirmerons
collectivement notre attachement absolu à la liberté d’expression et à la
laïcité qui sont au fondement de notre pacte républicain. Nous dirons toute
notre affection et notre soutien à la communauté éducative, à ces femmes et ces
hommes qui luttent pied à pied contre l’obscurantisme. Nous réaffirmerons avec
force que nous ne céderons pas devant une idéologie qui conteste ces principes,
et qui les utilise trop souvent pour mieux les affaiblir. Nous redirons à
l’ennemi que nous continuerons de le combattre sans relâche, en France et dans
le monde.
Mais les mots ne suffiront pas. « La peur doit changer de camp »,
comme l’a rappelé le Président de la République. Pour que l’Ecole, sanctuaire
républicain, ne soit plus jamais la cible du fanatisme, pour que les
enseignants continuent de transmettre les valeurs de tolérance et de respect,
ils doivent être mieux protégés et mieux accompagnés. Nous devons reprendre la
main sur les réseaux sociaux qui ont joué un rôle funeste dans le destin
tragique de Samuel Paty. Nous devons exercer un contrôle plus ferme des
organisations qui prennent prétexte des libertés publiques pour mieux en saper
les fondements.
Dans l’esprit du discours prononcé par le Président de la République aux
Mureaux, nous devons faire démonstration d’unité, car c’est notre arme la plus
puissante pour faire échec à ceux qui veulent s’en prendre aux trois
principes que nous chérissons par-dessus tout : liberté, égalité,
fraternité.
●UDI
[Nota: dans ce parti, les propos de
ses membres qui ne sont pas centristes et se considèrent de droite ne sont pas
retranscrits]
Jean-Christophe Lagarde (président)
- Les musulmans de France ne
demandent pas qu’on soit indulgents avec la dérive islamique. Ils veulent qu’on
soit débarrassés des personnes comme Abdelhakim Sefrioui qui déversent leur
haine depuis 15 ans et qui devraient être expulsés.
- La question, ce n’est pas de
changer les lois, c’est qu’elles soient appliquées par les juges ! Ces gens
dont l’État a demandé l’expulsion continuent de répandre leur haine. Il faut
des juridictions spécialisées où les magistrats agissent pour protéger la
société.
- Il faut s’attaquer à ce qu’il se
passe à cause de l’anonymat des réseaux sociaux. On a besoin de relever les
identités des auteurs de propos délictueux. Ces gens-là qui arment le bras des
assassins doivent être poursuivis.
●Mouvement radical
[Communiqué de presse: Le Mouvement Radical participera à
l’hommage national rendu à Samuel Paty]
Le Mouvement Radical a été profondément choqué par l’assassinat barbare de
Samuel Paty, professeur d’histoire géographie au collège du Bois-d’Aulne de
Conflans Saint Honorine le vendredi 16 octobre. Cet acte odieux démontre, s’il
en était encore besoin, qu’il existe bel et bien un projet de radicalisation
islamiste dans notre pays.
Comme le souligne Laurent Hénart, Président du Mouvement Radical : « Nous
sommes en guerre et nous devons nous donner les moyens légaux, humains et
matériels de la gagner ».
Delattre, Secrétaire générale du Mouvement, vice-présidente du Sénat, qui a
présidé la commission d’enquête sénatoriale sur la radicalisation islamiste
ajoute : « Il ne faut plus qu’on soit dans le déni politique (…). Après les
propos, il nous faut des actes forts. L’arsenal juridique, mais aussi des
réponses pénales fortes ».
Le pays tout entier a été sidéré par la violence de cet acte, c’est pourquoi il
est essentiel de rester unis pour lutter ensemble contre ces ennemis de la
République et de la démocratie.
Afin de montrer notre détermination sans faille dans ce combat, nous, Radicaux,
à l’origine de la loi de 1905 de séparation des églises et de l’Etat, appelons
tous les défenseurs de la République, des valeurs de liberté, d’égalité, de
fraternité, de laïcité, tous les enseignants, élus et citoyens réunis dans
leurs différences, à participer nombreux à l’hommage national qui sera rendu
mercredi 21 octobre à Samuel Paty.
Pour que plus jamais la terreur et la violence ne bafouent nos libertés,
liberté de croire ou de ne pas croire, liberté de penser, liberté de
s’exprimer.
Nathalie Delattre
(sénatrice)
Il ne faut plus qu’on soit dans le
déni politique. Il existe un projet de radicalisation islamiste au sein du
pays. Après les propos, il nous faut des actes forts. L’arsenal juridique, mais
aussi des réponses pénales fortes.
► Autres
● Organisations
centristes
♦ Renaissance
(Députés français du groupe centriste
Renew Europe au Parlement européen)
Stéphane Séjourné
Le drame que nous avons vécu en
France, avec la décapitation de Samuel Paty qui avait été lynché sur les réseaux
sociaux pendant des semaines, nous montre à quel point nous devons réfléchir
collectivement à leur régulation.
Christophe Grudler
- Dans un contexte de crise sanitaire, économique et
environnementale, les industries européennes vont devoir plus que jamais se
transformer en profondeur. C’est pourquoi nous avons souhaité adopter un texte
au Parlement européen, qui donne un nouveau cap à nos politiques industrielles.
Ce rapport insiste notamment sur 3 aspects majeurs : la transition écologique
dans nos industries, l’accompagnement de la numérisation et le renforcement de
notre autonomie stratégique européenne. Les industries ont besoin d’une telle
vision à long terme, car leurs cycles de vie sont longs. Ce que nous décidons
aujourd’hui aura un impact à 10, 20, 30 ans !
- L’autonomie stratégique européenne c’est l’idée que
l’Union européenne doit être maître de son destin. Nous ne devons pas dépendre
d’autres acteurs dans des secteurs aussi stratégiques que la santé, l’énergie,
le numérique ou la défense. Cela est particulièrement important en cas de crise
: pouvoir nous approvisionner et être autonomes lorsqu’une crise survient est
crucial. L’autonomie stratégique est une idée que je défends depuis le début de
mon mandat et dont on a vu toute la pertinence lors de la crise sanitaire.
Lorsque nous manquions d’une capacité de production en masques ou en blouses,
beaucoup ont réalisé l’importance de cette autonomie. Renforcer l’autonomie
stratégique européenne passe par de multiples actions. Quelques exemples
concrets : cela veut dire produire davantage de médicaments en Europe, recycler
davantage pour être moins dépendant de matières premières extérieures, ou
encore produire notre propre énergie en Europe, au lieu d’en importer de
grandes quantités (pétrole et gaz notamment).
● Personnalités
centristes
Jean-Pierre Raffarin (ancien premier ministre)
- Tous ceux qui refusent de condamner
cette horreur en sont complices et n’ont pas leur place dans la République.
- Les Présidents de Région ont
raison: il faut leur confier les aides aux entreprises et la politique de
l’emploi. La décentralisation c’est plus que le partenariat, c’est le partage
des responsabilités en échange de plus de liberté.