► Emmanuel Macron (Président de la République)
- Face à l’urgence climatique, nous devons poursuivre nos efforts et accélérer tous ensemble. Avec nos partenaires du Conseil européen, nous proposons une ambition nouvelle : réduire d'au moins 55% nos émissions de CO2 d’ici dix ans. Allons-y !*
Ils font de la protection des autres le choix d’une vie, jamais nous n’accepterons la violence et l’irrespect envers nos policiers. Je l'ai dit ce matin à leurs représentants : nous allons amplifier les moyens, mieux les protéger. Comme tous les Français, nous comptons sur eux.
- Nous sommes une nation de citoyens solidaires. Nous avons besoin les uns des autres. On s'en sortira ensemble.
- [Brexit] Je vais être très clair : cet accord ne saurait se faire à tout prix. Si les conditions ne sont pas remplies [pêche, règles sociales et environnementales], il est possible que nous n'ayons pas d'accord. Nous nous y sommes préparés.
► Gouvernement
[Nota: dans ce gouvernement, certains
membres ne sont pas centristes; nous retranscrivons cependant leurs propos en
rapport avec leur fonction parce qu’ils font partie selon nos critères d’une
équipe qui suit une politique globalement centriste]
Jean Castex (Premier ministre)
- [Covid19] J'appelle nos concitoyens à mesurer la gravité de la situation. La barre des 30.000 cas positifs a été franchie ce soir. Nous avons tous, en nous, la possibilité, par nos comportements, de nous protéger, de protéger les autres et de freiner la circulation du virus.
- [Covid19] Le couvre-feu s’établira de 21h00 à 6h00 du matin. Cela signifie qu’à 21h00, chacun devra être chez soi, et que, sauf exception, tous les lieux, commerces ou services recevant du public seront fermés.
- Pour soulager nos soignants et réduire le nombre de malades de la Covid19, la seule vraie stratégie possible, c’est le freinage de l’épidémie par le respect strict des gestes barrières et la réduction des contacts et interactions sociales.
- 91% des tests PCR sont aujourd'hui rendus en moins de 48h. Nous le devons notamment à la mobilisation de l'État et des collectivités qui ont uni leurs forces face à la Covid19.
- Ils sont en première ligne face à la Covid19. L’État leur doit gratitude et reconnaissance pour leur engagement: les soignants renonçant à leurs congés de Toussaint recevront une indemnité de 110 à 200 euros brut par jour, les revalorisations du Ségur seront accélérées.
Jean-Yves Le Drian (ministre de l'Europe et des Affaires étrangères)
- Nos priorités : lutter contre toutes les inégalités et discriminations, protéger les libertés fondamentales et aider celles et ceux qui défendent les droits humains.
- La situation au Haut-Karabakh justifie que nous accélérions nos efforts pour faire accepter l'arrangement qui est intervenu samedi à Moscou avec notre présence pour aboutir à un cessez le feu.
Barbara Pompili (ministre de la Transition écologique)
- Au marché de Rungis pour la journée nationale de lutte contre le gaspillage alimentaire. Bien plus qu'un marché, c'est un symbole de l'agroalimentaire français qui s'engage pour réduire le gaspillage, par exemple en donnant massivement ses invendus à des associations.
- L'alourdissement du parc automobile, c'est plus de matériaux et d'énergie consommés, plus de pollution, moins d'espace public disponible. Le malus au poids que nous instaurons est un signal fort et nécessaire pour mieux prendre en compte l'empreinte écologique des véhicules les plus lourds.
-Face à la crise économique, l'écologie est une solution créatrice d'emplois et d'innovation.
- Les énergies renouvelables représentent 1/5 de notre production d'énergie, c'est une hausse de 70% en 14 ans! Elles sont un pilier de notre système énergétique : le Gouvernement va augmenter de 25% son soutien financier au secteur en 2021 pour atteindre 6 Mds d'investissements.
- Parce que l’électrification du parc automobile est une priorité pour réduire les émissions de CO2 du secteur, les voitures électriques seront exonérées de malus au poids. Il y a par ailleurs des ajustements pour les familles nombreuses, comme le demandait la Convention citoyenne.
- Face à un virus qui circule de nouveau activement, nous devons nous protéger collectivement, protéger les plus fragiles, protéger nos soignants. Réduire maintenant nos interactions pour mieux surmonter cette épreuve.
Jean-Michel Blanquer (ministre de l'Education nationale, de la Jeunesse et des Sports)
- Le stage de Troisième est un moment important du parcours de l’élève. Il reste maintenu cette année mais sera exceptionnellement facultatif pour tenir compte de la situation sanitaire. Nous développerons des modules d’information et d’orientation nouveaux pour les élèves.
- Éducation à l'alimentation et au goût, un enjeu essentiel! Nous développons une stratégie pour nos élèves et pour notre pays au service de notre art de vivre, de la santé de nos enfants, de l’agriculture et de l’environnement.
Bruno Le Maire (ministre de l'Economie, des Finances et de la Relance)
- [Covid19] Le couvre-feu est une décision forte et nécessaire. Nous devons impérativement éviter un reconfinement général parce que ce dispositif aurait un impact économique, social et psychologique très grave sur les Français.
- Les nouvelles restrictions annoncées vont fortement déstabiliser des dizaines de milliers d’entreprises. Nous en avons conscience. À ces chefs d’entreprise, je veux leur dire: nous restons à vos côtés. Nous apportons une réponse massive à une crise massive.
- À toutes les entreprises se situant dans les zones concernées par le couvre-feu, nous adaptons et améliorons les dispositifs d'aides en vigueur : fonds de solidarité, exonérations de charges sociales, prêts garantis par l'État et prêts directs de l’État.
- Les nouvelles restrictions sont très dures pour beaucoup de secteurs. Je comprends leur sentiment d’injustice mais nous prenons ces mesures pour le bien général. Mais je veux leur dire : l'État fait et fera le maximum pour être à vos côtés.
- L’Organisation mondiale du commerce autorise l’Union européenne à surtaxer de 4 milliards de dollars les importations américaines. L’Europe doit se préparer à le faire. Elle doit riposter. Nous ne devons pas rester impuissants face aux sanctions américaines.
Gérald Darmanin (ministre de l'Intérieur)
- 12 000 policiers et gendarmes seront mobilisés pour faire respecter les nouvelles règles liées au couvre-feu qui entrera en vigueur dans la nuit de vendredi à samedi à partir de minuit.
- [Séparatisme] Le texte de loi que nous présentons, chacun pourra le vérifier parce qu'il y a effectivement beaucoup de fake news, s’adresse à toutes les religions et à tous les courants philosophiques. La République, comme le dit l’article 2 de la loi de 1905 portant sur la séparation des Eglises et des Etats, ne reconnaît aucun culte. Il n'y aura pas le mot « islam » dans le projet de loi. Les dispositifs législatifs et réglementaires s’adressent à tout le monde. La loi est pour tous. Ensuite, nous observons en France deux mouvements. Le premier est celui de citoyens de confession musulmane, qui se demandent parfois s'ils sont bien accueillis sur le territoire national et si on leur laisse toutes leurs chances, comme les autres, d’être pleinement Français, indépendamment de leur religion. Les responsables politiques ont le devoir de prendre en compte ces peurs, ces appréhensions, parfois aussi ces colères. Je les comprends. Le deuxième est celui d’une opinion publique importante qui est aussi inquiète des phénomènes de radicalisation et des dérives qu’on pourrait qualifier de sectaires – mais qu'ont connu jadis toutes les autres religions – liés à l'islamisme radical. Ces dérives poussent à refuser les valeurs profondes de la République et parfois à rentrer dans des débats et des actes violents. Il y a donc deux peurs. Notre travail collectif est de les réparer. De dire, d’une part, que les Français de confession musulmane ont évidemment toute leur place dans la République. D’expliquer, d'autre part, que nous prenons des mesures radicales pour éviter que les phénomènes de radicalisation puissent continuer à exister sans qu'on ne puisse rien dire (…) et qui peuvent d’ailleurs inquiéter les Français de confession musulmane sur leur place dans la société.
- En tout, 8 500 personnes sont suivies de façon active pour radicalisation. Elles sont particulièrement regardées parce que nous pensons qu’elles peuvent un jour passer à l'acte ou être en contact avec des gens qui peuvent passer à l'acte.
- Le président de la République a voulu sortir du débat sur les « communautés ». On peut avoir des comportements qui nous intègrent à une communauté particulière ; on en a tous ; on peut en être fier, même si je pense, pour ma part, que nous devons à l'importance de la communauté nationale. Il ne s'agit donc pas de légiférer contre des « communautés », mais de légiférer contre ceux qui veulent remplacer des institutions, les valeurs de la République, par d'autres institutions, d’autres valeurs qui sont fondamentalement différentes, qui constituent un autre projet de société religieux radical au sein duquel des principes comme l'égalité entre les femmes et les hommes, la liberté de culte, la liberté de conscience seraient niés. Nous devons également rappeler tout ce qui nous rassemble. Au premier rang des principes qui fondent la République, il y a la laïcité. Cette laïcité qui a permis aux Français juifs, catholiques, protestants, musulmans de vivre leur foi librement et sereinement. Je ne suis pas sûr qu'il existe beaucoup d'endroits au monde où, comme en France, la pluralité des religions existe à un tel degré, où personne n’est classé selon sa couleur de peau, sa croyance ou l'origine de ses parents. En France, il n'y a pas de conditions à la nationalité ou à la présence sur le territoire national, outre le respect des valeurs communes. La liberté religieuse se vit pleinement sous les seules limites de l’ordre public. La laïcité garantit cette liberté religieuse. La laïcité est à la fois liberté dans sa vie privée et dans l'espace public, et devoir de neutralité dans le service public. Le texte en préparation vient renforcer les principes de la laïcité en France. Cette idée est sans doute ce qui correspondrait le plus au futur titre de la loi, mais les arbitrages ne sont pas encore rendus.
- Je parle, pour ma part, d'« islamisme radical ». Si l'idée est de dire que l'islamisme, c'est tout ce qui concourt au fait musulman, bien sûr que l'islamisme n'est pas un danger comme le christianisme ou le judaïsme n'en est pas un. Mais si l'idée de l'islamisme, comme l’ont utilisé à plusieurs reprises des mouvements politiques du Machrek, consiste en une vision politique qui n'est pas religieuse de l’islam, alors oui, il faut le combattre. Le principe de la France est justement de ne reconnaître aucune religion et de bien distinguer le politique et le religieux, ce qui est à César et ce qui est à Dieu. Quand on va à la mosquée, à l’église, au temple ou à la synagogue, on n’y va pas pour avoir un cours de politique mais pour approfondir sa foi, se confronter avec soi-même, s’élever. Il peut y avoir plusieurs interprétations pour un même mot, c'est aussi la beauté de la langue française. Personnellement, je comprends la réflexion du président du CFCM et j'utilise autant que je le peux le mot « islamisme radical ».
- Il n’y a aucun traitement d’exception, puisque précisément la République ne reconnaît aucun culte. Je le redis: la liberté religieuse s’exerce dans les seules limites de l’ordre public. L’article 10 de la Déclaration des Droits de l’Homme pose ce principe fondamental. Ce qui veut dire qu’il y a des limites, nécessaires à la vie en commun. Ces limites, il y en a partout au monde. Je constate que c'est aussi le cas dans les pays musulmans où l'islam est une religion reconnue, où parfois même une autorité politique se confond avec l'autorité religieuse, et il y a des règles. Des règles qui ne sont pas faites pour les musulmans mais pour l'ordre public. Il est faux de penser que seule la France légifère sur ces questions. Il y a une très jolie phrase d’Aristide Briand, l’un des auteurs de la loi de 1905, qui disait que « la loi doit protéger la foi tant que la foi ne se croit pas au-dessus de la loi ». Je pense que c’est aussi la grandeur de la France et des musulmans de France de constater qu'il existe des dérives au nom de religion et que, condamner ces dérives, ce n'est pas condamner le tout mais condamner ceux qui dérivent.
- Ce qui est dangereux, c’est le parallèle entre islam et radicalisme. Les islamistes radicaux s’adressent en premier lieu aux musulmans, aux personnes qui ont les mêmes références culturelles, les mêmes croyances. C’est le dévoiement de ces croyances et de ces références qui fait qu’ils peuvent agrandir leur cercle de soutien. Le texte de loi vise avant tout à protéger les musulmans de France et les aider à vivre leur foi comme les catholiques, les juifs ou les protestants la vivent. Le problème du culte musulman de France est qu’il souffre d’un manque de structuration. Personne n’a jamais réglé définitivement cette difficulté mais le projet de loi va amener à contribuer à la régler, notamment par le biais du droit cultuel. Aujourd’hui, la plupart des lieux de culte musulmans sont gérés par des associations qui ont le même statut qu’une association classique, comme un club de sport (92 % des associations musulmanes sont sous le régime de la loi 1901, ndlr) alors que toutes les structures des autres religions sont passées à des statuts plus robustes (loi 1905 ou 1907). Il n'est pas normal que les musulmans gèrent leur lieu de culte comme on gère un club sportif, car cela handicape beaucoup de la relation institutionnelle que peut avoir un maire ou un préfet avec les associations musulmanes locales. En changeant de statut, elles auront effectivement des contraintes, mais aussi des avantages.
- Organiser une « police des cultes » est quelque chose de tout à fait normal. La liberté de culte s’exerce dans les limites de l’ordre public. La loi de 1905 prévoit, dès l’origine, des dispositions encadrant les activités des ministres du culte. En particulier, les activités de politique électorale sont proscrites dans des lieux de culte. Ce qui est à César reste à César. A l’époque, il demeurait en effet des franges de l’Eglise très hostiles à la République et le gouvernement craignait l’influence des ministres du culte sur les paroissiens. Cependant, la loi n'a jamais prévu la condamnation effective de ceux qui contreviendraient à ces obligations. Aujourd'hui, il y a dans certains lieux de culte – minoritaires, heureusement – , des endroits où des campagnes électorales sont organisées, où des candidats à des élections étrangères sont invités et où même des bureaux de vote sont tenus pour la «diaspora». Ce n’est en aucun cas normal qu’un fidèle voit son lieu de culte confisqué pour des motifs politiques! On prévoit donc une disposition prévoyant des sanctions contre ce type de pratiques car la loi actuelle n’est pas claire sur ce point.
- Rappelons-le, ceux qui subissent le plus d'actes antireligieux, ce sont d’abord les catholiques. Les juifs et les musulmans sont cependant aussi victimes d’actes hostiles ignobles, d’atteintes aux biens ou atteintes aux personnes, y compris sur les réseaux sociaux. J'ai donné instruction aux préfets (…) de mettre tous les moyens pour poursuivre (les auteurs d’actes haineux). La police fait donc ses enquêtes, confond un certain nombre de personnes… Après, ce sont aux procureurs de la République de poursuivre et de condamner. Sur ce point, nous travaillons en lien avec l’Observatoire des actes antimusulmans (l'Observatoire national contre l'islamophobie, rattaché au CFCM, ndlr). De plus, j'ai dit aux représentants du culte musulman qu’il n'est pas interdit, dans le cadre de la loi de 1905, que l'Etat puisse les aider à sécuriser leurs lieux de culte. L’Etat a beaucoup fait en payant des caméras de vidéosurveillance et nous allons rajouter de l'argent pour cela. Actuellement, ce sont environ 4 millions d’euros par an qui servent à financer des dispositifs de sécurité.
Elisabeth Borne (ministre du Travail, de l'Emploi et de l'Insertion)
- [Covid19] On doit protéger nos entreprises, accompagner nos salariés (...) Le coût social serait nettement pire si nous n'étions pas aux côtés des entreprises et des salariés .
- [Conférence du dialogue sociale le 26 octobre] C'est vraiment la marque de l'importance que le Premier ministre et moi-même accordons au dialogue social. On est dans une période inédite. On doit trouver des solutions ensemble.
- Le nombre de salariés en télétravail a beaucoup augmenté. C'est ce qui explique par exemple qu'en Ile-de-France, la fréquentation des transports en commun est inférieure de 40% à ce qu'elle était en 2019. Les mentalités ont changé.
- Le protocole sanitaire en entreprise va évoluer. Les entreprises, notamment en zone de couvre-feu, devront définir un nombre minimal de jours de télétravail par semaine et étaler les horaires d'arrivée et de départ des salariés, dans le cadre du dialogue social.
- Pendant les 6 semaines du couvre-feu, l’Etat prendra en charge l’intégralité de l’activité partielle pour tous les professionnels impactés. Ces mesures sont dures mais indispensables pour freiner la diffusion du virus. Et nous y arriverons, ensemble.
Olivier Véran (ministre des Solidarités et de la Santé)
- [Covid19] Nous sommes dans une situation préoccupante. La deuxième vague est là, partout en Europe. Nous devons par conséquent prendre des mesures plus strictes, respecter les gestes barrières et réduire nos contacts sociaux pour freiner l'épidémie.
- Face à un virus dont la circulation s'accélère, le couvre-feu est une mesure forte mais équilibrée. Elle permettra d'éviter de nouvelles contaminations, de nouvelles hospitalisations et donc de nouveaux morts.
- Que l'on soit jeune ou non, face à la Covid19, nous jouons tous dans la même équipe. L’équipe de France.
- [Covid19] Les tests antigéniques, qui nous permettent d'avoir un résultat entre 10 et 30 minutes ont déjà commencé à être déployés sur l'ensemble du territoire et le seront plus largement dans les prochaines semaines.
- Il y a des vagues épidémiques, mais il y a aussi des vagues de solidarité des Français pendant la crise dont la France peut être fière. Et le gouvernement a pris et continuera de prendre sa part, aux côtés et en soutien des associations.
- La science est faite d'incertitude. C'est en l'acceptant que nous arrivons à progresser face à un virus nouveau. Les certitudes assénées, en revanche, ne servent pas la parole scientifique.
- Ne laissons pas croire que si nous avions 20 000 ou 30 000 lits de réanimation nous pourrions laisser le virus circuler sans dégâts.
- L'indemnisation des heures supplémentaires réalisées du 1er octobre au 31 décembre sera majorée de 50% pour les soignants des EHPAD et des établissements de santé.
Julien Denormandie (ministre de l'Agriculture et de l'alimentation)
- En cette Journée mondiale de l’Alimentation, n’oublions pas la pensée d’Hippocrate, que «l’alimentation est le premier des médicaments». Pour une alimentation de qualité, ayons le réflexe de manger des «produits frais français». Merci à celles et ceux qui les produisent.
- Plutôt que des vidéos choc, montrons le vrai visage de l'élevage : des personnes passionnées qui aiment leur métier et leurs animaux. Parce que c'est cela, l'élevage français!
- Parce qu’une plus juste rémunération de nos agriculteurs est une question de souveraineté, nous relançons la dynamique sur la répartition de la valeur.
Amélie de Montchalin (ministre de la Transformation et de la fonction publique)
- La crise sanitaire éprouve fortement notre jeunesse. Nous devons répondre à ses doutes, assurer son avenir. Je veux que la fonction publique relève le défi 1jeune1solution, et nous mettrons le paquet dès cette année.
- Notre fonction publique doit prendre toute sa part dans le combat de la Nation contre la covid19. La protection des agents comme des usagers est notre priorité absolue. C'est pourquoi nous renforçons le recours au télétravail.
Marc Fesneau (ministre chargé des relations avec le Parlement et de la participation citoyenne)
Point d’étape avec la Convention citoyenne: nous sommes au travail, nous irons au bout de cet exercice démocratique inédit. Un objectif: avancer avec tous les Français pour relever le défi climatique.
Elisabeth Moreno (ministre chargée de l'égalité entre les femmes et les hommes, de la diversité et de l'égalité des chances)
- Les discriminations, les violences et la haine anti-LGBT+ demeurent une réalité inacceptable dans notre pays. Dans ce contexte, conçu de manière interministérielle avec la DILCRAH et en lien avec les associations LGBT+, le plan national d’actions du Gouvernement comprend 42 actions concrètes qui concernent tous les domaines de la vie quotidienne : la sphère familiale, l’école, l’université, le travail, le sport, la santé, etc. Une attention particulière sera portée aux personnes les plus invisibilisées : lesbiennes, bi, trans, intersexes ainsi que les personnes vivant avec le VIH et les seniors LGBT+. La mise en œuvre de ces 42 actions nécessitera le concours de l’ensemble de services de l’État mais également des collectivités locales, des associations ainsi que du secteur privé. Dès mars 2021 et tous les six mois, un comité de suivi se réunira pour veiller à leur bonne application en lien avec les associations LGBT+. Notre objectif est de faire de l’égalité pour les personnes lesbiennes, gays, bi et trans une égalité concrète et effective, et faire des personnes LGBT+ des citoyennes et des citoyens à part entière dans notre pays
- En cette journée internationale de la femme rurale, rappelons qu'1 femme sur 3 dans le monde travaille dans l'agriculture. Souvent dans l'ombre, ces femmes jouent un rôle décisif dans la production agricole, la sécurité alimentaire et notre développement.
Franck Riester (ministre chargé du commerce extérieur et de l'attractivité)
Pour réussir la transition écologique de notre tissu industriel, nous aurons besoin d’investissements massifs, français comme étrangers.
Emmanuelle Wargon (ministre chargée du Logement)
MaPrimeRénov est l’une des mesures les plus emblématiques du plan de relance. Cette année, on espère que 150.000 dossiers seront déposés et l’année prochaine on espère 500 000.
Jean-Baptiste Djebbari (ministre chargé des Transports)
- La SNCF maintiendra tous ses trains. Tous ceux qui ont réservé leur billet pourront se déplacer, sans restriction.
- Nous mettrons en place les tests antigéniques dans les aéroports d’ici la fin du mois: au départ vers des pays comme les Etats-Unis ou l’Italie, à l’arrivée depuis les pays en zone rouge. Les tests antigéniques seront également proposés aux voyageurs en provenance et à destination des Outre-mer.
Olivier Dussopt (ministre chargé des Comptes publics)
Les députés viennent d’adopter une réforme essentielle à la relance et à la reindustrialisation du pays, en votant la première partie de la baisse de 10 Md€ des impôts dde production.
Agnès Pannier-Runacher (ministre chargée de l'Industrie)
Face au virus, chacun de nous détient une part de la solution. Respecter les gestes barrières et limiter nos interactions sociales, c’est contraignant. Mais c’est surtout jouer la carte du collectif et de la solidarité, pour nos soignants et pour les plus fragiles.
Marlène Schiappa (ministre chargée de la Citoyenneté)
Si les victimes ne peuvent se saisir de leurs droits, à nous de les amener jusqu’à elles! Retour sur l’inauguration de la première des 53 Maisons de Confiance et de Protection des Familles.
Clément Beaune (secrétaire d’Etat chargé des Affaires européennes)
Une solidarité financière ne peut s’envisager sans le respect minimum d’un certain nombre d’exigences politiques ou sociales. Sinon, il n’y a pas de projet politique européen.
Cédric O (secrétaire d’Etat chargé de la Transition numérique et des Communications électroniques)
- Déploiement de la fibre, de la 4G et demain de la 5G: l’amélioration de la couverture numérique doit profiter à tous les territoires. Nous y arriverons, ensemble.
- Le couple franco-allemand doit être le moteur de la stratégie numérique européen pour renforcer notre souveraineté technologique, bâtir un cadre efficace de régulation des grands acteurs du numérique, défendre les consommateurs en ligne.
Gabriel Attal (porte-parole du gouvernement)
Il y a ceux qui cherchent à faire baisser le nombre de contaminés en prenant leurs responsabilités. Et ceux qui cherchent à faire monter leur nombre de likes en racontant n’importe quoi. Bienvenue en Melenchonie.
► Haut Commissariat au Plan
François Bayrou (Commissaire, président du Mouvement démocrate)
- On n'a jamais rencontré du point de vue sanitaire ce qui est en train de se produire et ceux qui ont une mémoire historique se souviennent seulement qu'au début du XXème siècle, il y a eu la grippe espagnole qui était une épidémie du même genre, virale, pulmonaire, et que cette épidémie avait fait entre 40 et 50 millions de morts. Nous avons, pour faire face à cette épidémie lorsque la maladie se déclare, un système hospitalier qui est naturellement limité dans ses moyens. Un afflux de milliers de malades crée une thrombose dans le système hospitalier.
- Une des raisons pour lesquelles le Président de la République m'a confié cette mission du Plan, c'est que la question de ce qui pourrait se produire dans l'avenir n'est que très rarement prise en compte par les gouvernants qui sont à cause de vous en partie, à cause des médias, des réseaux sociaux, sous pression de l'urgence. Avoir besoin d'une perspective, c'est très important.
- Il y a un certain pourcentage des plus jeunes, et cela a beaucoup frappé le président de la République, qui sont atteints à cause de ce virus de maladies chroniques et qui vont dans l'avenir, du point de vue pulmonaire peut-être, du point de vue cardiaque, on ne sait jamais, qui vont en faire des personnes plus fragiles. Il n'y a donc aucune raison de ne pas essayer de stopper la propagation du virus et de la stopper par des mesures qui, en effet, demandent une certaine discipline.
- Le reconfinement partiel, ce n'est pas exclu. Il y a une gradation dans l’action des pouvoirs publics. Les pouvoirs publics sont comme vous et moi, ils découvrent. Vous avez vu à quel point le débat scientifique, les médecins se sont écharpés sur toutes ces questions, ce qui prouve qu'il n'y a pas une vérité que l'on connaisse à l'avance, définie. Mais on sait une chose, c'est que la propagation du virus se fait par ces contaminations en groupe. Cela, on le sait. Et contaminations en groupe en milieu clos. C'est pourquoi on dit qu’il faut ouvrir les fenêtres. C'est pourquoi on dit que l'extérieur vous met davantage en sécurité qu'un milieu clos. Le grand air avec masques est moins propice à la dissémination du virus qu'un milieu clos sans masque.
- Je lance avec certains des experts qui travaillent autour du Commissariat au Plan, une réflexion sur le thème : Et si l'épidémie durait? On n'est pas sûr d'avoir le vaccin. Il y a beaucoup de virus pour lesquels, malgré des efforts de recherche considérables et des investissements considérables, on n'a pas trouvé le vaccin. C'est le cas du Sida, on n'a pas trouvé le vaccin. Pour la grippe, il a fallu des dizaines d’années pour trouver un vaccin dont l'efficacité est, on va dire, pas absolue. Il est possible que cette attente du vaccin soit une attente qui dure.
- Vous savez que l'on a découvert pendant cette épidémie quelque chose qui m'a stupéfié et bouleversé, c'est que la France et l'Europe se sont trouvées en pénurie de médicaments et des médicaments aussi essentiels que les molécules pour les chimiothérapies des cancers, que les anti-inflammatoires, que les antibiotiques et que même le paracétamol, le Doliprane que nous prenons quand nous avons mal à la tête. Tout cela avait été délocalisé vers l'Extrême-Orient et il y a une question de sécurité et d'indépendance du pays, de la France et de l'Union européenne, que l'on est obligé désormais de se poser. Un pays comme le nôtre, grand pays ou qui se veut grand pays médical et de pharmacie, est obligé d'avoir son approvisionnement garanti. C'est une question de sécurité. C'est la même question de sécurité que l'on trouve dans le domaine militaire. Et donc ces questions sont les questions que je pose, bien sûr.
- J'ai beaucoup milité pendant des années et des années pour que cette mission du Plan, cette responsabilité du Plan soit refondée. Vous savez que le Plan a été une des grandes institutions françaises après la guerre, lorsque le pays était dans la situation tragique, que souvent provoquent les guerres et les après-guerres. C'est le Général de Gaulle qui a inventé cette mission, qui l'a confiée à Jean Monnet. C'est dire à quel point c'était important pour eux et pour le pays. Le Plan a joué un très grand rôle et j'ai été frappé depuis des années, j’ai, vous le savez, souvent écrit là-dessus et fait de ce sujet un des thèmes des campagnes présidentielles que j'ai menées, c'est frappant de voir à quel point notre pays, depuis des années et des années, s'est laissé entraîner à ne gouverner que dans le court terme. Depuis peut-être 20 ans, je ne fixe pas de date précise, mais vous voyez bien que la période précédente est une période dans laquelle c'est l'urgence, le scandale, les événements, les irruptions des réseaux sociaux, les télévisions en continu qui, pendant 24 heures, répètent à satiété la même information. C'est tout cela qui fait le cadre des décisions des exécutifs. Je militais pour cela, pas du tout en pensant que cela me serait confié, car j'avais à l'époque évidemment d'autres visions, mais j'ai été très heureux qu'au cours de la pandémie du printemps, parce qu’il y en aura peut-être une de nouveau à l'automne, le Président de la République dise au fond : "on va faire cela", et me le confier. C'est une responsabilité très lourde, car plus que jamais dans notre histoire, nous sommes devant l'incertain, devant l'incertitude, devant l'interrogation, devant le brouillard diraient certains. C'est justement là qu'il est intéressant d'essayer de discerner ce qui se manifeste à l'horizon ou ce qui se devine à l'horizon et de réfléchir à la manière dont nous pourrions, nous France et nous Europe, apporter des réponses à ces questions.
- Je suis frappé de voir que, chaque fois que l'on constate un échec, pas tant parce que la prévision de l'avenir, on va en citer des exemples, cela a été depuis 20 ans un échec patent. On a laissé par exemple la France se désindustrialiser. Pourquoi ? Parce que, en effet, les mêmes qui pensent que c'est désuet, imaginaient et défendaient à l'époque l’idée que le marché et les décisions internes des entreprises suffisaient à ce que les décisions aillent dans le bon sens. Vous savez : « la main invisible du marché » dit une phrase très célèbre chez les économistes. Mais, je ne dis pas que le marché, ce ne soit pas utile, ni même le cadre normal des échanges marchands. Le marché, c'est le marché, mais un pays, une nation surtout une nation aussi soucieuse de son destin que la nation française, forgée au cours de l'histoire autour d'une philosophie unique au monde ou en tout cas affirmée sous cette forme unique au monde, une nation comme cela ne peut pas abandonner son destin à des décisions qui lui échappent, qui lui sont totalement extérieures. Elle a besoin de réfléchir à une stratégie pour elle en tant que nation, pas en tant qu’économie, avec des entreprises qui prennent les décisions. Je comprends très bien, quand une entreprise décide de délocaliser, elle le fait parce qu'elle pense que du point de vue de ses profits, de ses retours sur investissements, elle va faire mieux en délocalisant qu'elle ne le ferait en maintenant une production locale. Pour l'entreprise, cela se comprend. Pour la Nation c'est tout à fait autre chose car vous avez une perte de substance. Quand une production s'en va, tout s'en va, c'est-à-dire les usines bien sûr, les emplois bien sûr, mais la recherche autour du produit, l'amélioration du produit et le savoir-faire de vos équipes. Et donc il y a là une réflexion qui devrait être une réflexion d'intérêt général. Je vais prendre un exemple pour illustrer ce que je veux dire, un exemple issu de l'expérience de maire qui est la mienne. Quand vous avez un bâtiment à construire, vous avez le choix entre deux manières de diriger la construction : ou bien vous la sous-traitez à une entreprise extérieure dont c'est le métier, avec des planificateurs qui surveillent les chantiers, ou bien vous le faites avec vos équipes et, moi, la plupart du temps, je choisis de le faire avec nos équipes internes à la mairie. Pourquoi ? D'abord je pense que cela ne coûte pas plus cher et que, même assez souvent, cela coûte moins cher, mais ce n'est pas cela la question principale. La question principale, c'est que lorsque vous habituez vos équipes à conduire une tâche, en même temps vous leur donnez l'expérience de ce chantier et vous les faites monter en compétences, vous leur donnez l'expérience, la connaissance, le savoir-faire qui pourront servir à d'autres chantiers. C'est la même chose pour un pays. On peut avoir le même produit, mais ce n'est pas la même chose pour la nation si, surtout sur des produits stratégiques, on a une démarche, comme le Président de la République le dit dans sa lettre de mission, de souveraineté.
- Nous sommes devant une question stratégique qui est l'épidémie et l'interrogation que l'on va devoir prendre à bras-le-corps et que je vais peut-être essayer de devancer qui est : comment allons-nous vivre si l'épidémie dure ? Quelles sont les conséquences, et à mon sens elles sont immenses car je pense que cet accident, cet épisode, cet événement, cette catastrophe à certains égards a plusieurs caractéristiques. La première, c'est qu'elle est planétaire. La deuxième, c'est qu'il n'y a pas de responsable et la troisième, c'est que cela change nos façons de vivre, nos habitudes, nos mœurs, nos coutumes. Et, d'une certaine manière, cela a des conséquences pas seulement économiques, pas seulement sociologiques, mais anthropologiques, qui touchent à notre manière d'être homme, d'être humain et d'avoir des relations entre nous, car une société dans laquelle on ne s'embrasse plus, on ne se serre plus la main, on ne se touche plus, on ne se visite plus et on ne voyage plus, c'est à peu près exactement le bouleversement de la société que nous avions formée en occident, tout l'occident. Deuxièmement, c'est le contraire du modèle universel que nous avions bâti, parce que le modèle universel depuis 200 ans est fondé sur l'augmentation croissante des échanges, échanges de personnes, échanges de biens, échanges de produits, échanges de productions. C'était le modèle de la planète. Ce modèle est ruiné. On disait assez souvent : un grain de sable peut arrêter la machine. Ici, ce n'est pas un grain de sable, c'est 1 million de fois plus petit qu'un grain de sable, un virus, c'est un ordre de grandeur assez juste, je ne cite pas le chiffre au hasard, et qui paralyse la planète et qui bouleverse et qui nous met devant des questions absolument centrales pour notre société et peut-être pour quelque chose de plus intime qui est nous-mêmes, nos relations. Vous voyez à quel point ce tremblement de terre peut être suivi de tsunamis considérables, ce que je crains. Alors, j'espère, que ce soit bien clair, entendons-nous bien, que, oui, on va trouver un vaccin très vite, oui on va trouver des médicaments très vite. Je le dis, mais notre devoir à tous et singulièrement le mien, c'est de se poser la question de ce qui se passe si l'on n'y arrive pas, car c'est très long de trouver un vaccin. Il y a bien des virus à propos desquels on cherche des vaccins depuis des décennies et que l'on n'a pas trouvés.
- Que cette crise soit révélatrice de nos faiblesses, je n'ai aucun doute sur ce point et je ne vais pas en faire des tirades et des dissertations parce que j'ai passé les 20 dernières années de ma vie à pointer ces difficultés, ces faiblesses, ces affaiblissements. Vous vous souviendrez que j'ai fait la dernière campagne que j'ai livrée devant les Français sur le thème : produire en France, produire en Europe qui, à l'époque, paraissait comme vous dites complètement désuet. Vous vous souvenez, il y avait même des personnalités économiques majeures qui disaient : ce qu'il faut maintenant, ce sont des entreprises sans usines et donc au fond, selon un modèle qui est le modèle anglo-saxon ; ce qui compte, c'est le commerce. Or je prétends que le commerce n'apporte pas une compétence particulière et, ce qu'il faut, c'est faire monter la société en compétence.
- Il suffit d'aller dans les hôpitaux français pour voir qu'en effet il y a des difficultés qui sont importantes du point de vue de la charge de travail, du point de vue de l'absence d'un certain nombre de spécialités. Pourquoi ? Parce qu’on a fait un numerus clausus pendant des décennies avec l'accord de tout le monde qui a empêché un certain nombre d'étudiants pourtant brillants de devenir médecins et on s'est trouvé dans une pénurie de médecins au point d'aller chercher des médecins dans d'autres pays qui n'ont pas forcément le même niveau d'exigence que la France. Donc il y a des faiblesses considérables, il y a des faiblesses dans notre système éducatif, des faiblesses dans notre économie, des faiblesses dans peut-être l'organisation du système de santé. Peut-être on n'a pas mis les généralistes en première ligne comme on aurait dû les mettre, peut-être y a-t-il eu du temps pour l'articulation entre privé et public. En tout cas, on n'avait pas prévu l'épidémie ce qui fait que nous avons été au début en pénurie de masques, en pénurie de médicaments, que l'on s'est trouvé en rupture de molécules, de médicaments absolument essentiels. On s'est trouvé en rupture ou menacé de rupture de médicaments pour les chimiothérapies des cancers, pour les corticoïdes, pour les antibiotiques et même pour le paracétamol, Doliprane et autres qui sont des molécules élémentaires. Pourquoi ? Parce qu'on a délocalisé au loin, en Extrême-Orient, dans d'autres pays et d'autres zones de production, ce qui aurait dû être les productions françaises et européennes parce que c'est la même chose.
- [Politique écologique de la France] La piste essentielle, c'est de hiérarchiser nos priorités. Qu'est-ce cette situation analysée par les scientifiques - et je dépasse toutes les polémiques sur ce sujet - nous dit ? Elle nous dit une chose, c'est que l'on a un devoir, une exigence, c'est d'abaisser l'émission des gaz à effet de serre et principalement du CO2. Cela demande une logique et une cohérence. Qu'est-ce qui émet du gaz à effet de serre dans toute l'Europe et le monde entier ? Les centrales à charbon, on en a encore quatre en France que l'on va fermer mais dont on a été obligé de se servir pendant l'été, au moment des pics où les climatiseurs marchaient particulièrement. Depuis un mois, on n'a pas de pic, on est plutôt dans une séquence fraîche et humide. Donc gaz à effet de serre. Cela pose des questions très importantes sur l'énergie. Si nous devons baisser nos émissions de gaz à effet de serre, cela veut dire qu'il faut regarder le nucléaire différemment parce qu'on a dit en même temps : on va baisser les gaz à effet de serre et on va mettre un terme à la production d'électricité nucléaire. Vous voyez bien qu'il y a là, si l'on réfléchit de cette manière, une contradiction. Cette contradiction avait disparu du débat public. Les spécialistes le savaient bien. Nous sommes, comme vous le savez, le pays dans le monde qui émet le moins de gaz à effet de serre par kilowatt produit en électricité, pas le reste. C'est très important. C'est la première chose à faire. La deuxième chose : dans les priorités, on a un devoir de défense de la biodiversité qui est là aussi une question. On a d'autres questions qui touchent à notre manière de concevoir le monde, par exemple la condition animale et moi qui suis un éleveur et qui partage cette passion ancestralement, de génération en génération, je sais que les éleveurs ne demandent qu'une chose, c'est le bien-être animal, mais il est vrai qu'il y a des démarches peut-être qui ont été trop risquées de ce point de vue-là, désinvoltes, en considérant que seule la production était importante. Là aussi, il y a une démarche à faire. Voilà comment je réfléchirais à la question de l'écologie.
- Mon engagement politique, c'est qu'un responsable politique n'a pas seulement entre les mains les questions de production, de consommation, de social, d'argent, de soutien, il a une responsabilité qui touche aux raisons de vivre des gens, au sens que l'on donne à la vie et c'est pour moi, oui, très important. Est-ce facile d'être catholique dans le monde où nous sommes? Non. Il y a une révolution que nous avons vécue, que notre génération est la première à avoir vécu probablement dans l'histoire des hommes, c'est que nous sommes tous devenus, catholiques, protestants, athées, agnostiques, orthodoxes, bouddhistes, musulmans, juifs, nous sommes tous devenus des minorités. Pendant des siècles, et c'est pour moi une découverte très importante enfin une révélation très importante depuis des années. Pendant des siècles, il y avait des majorités, les catholiques en étaient une et ils avaient la pompe, le décorum, les relations avec le pouvoir. Dans d'autres pays c'est l'orthodoxie qui a ce privilège. Et ces majorités induisaient des minorités et les attitudes des minorités, vous le savez bien, étaient très marquées par leur sentiment d'être extérieur à la majorité. Eh bien, ceci, c'est fini. Nous sommes tous devenus des minorités et, dans nos offices, les vôtres, les catholiques, les juifs, il n'y a que des minoritaires. C'est une situation bouleversante de toute la manière dont nous vivons. Cela sert aussi de cadre à ma réflexion et ma réflexion sur la laïcité que j'entretiens depuis longtemps. Vous vous souvenez avec moi qui ai interdit le voile à l'école lorsque j'étais ministre de l'Éducation nationale, parce que l'école, d'une certaine manière, c'est le signe que nous avons tous la même loi bien qu’ayant des lois de sa propre culture et religion. Mais il faut harmoniser ou permettre aux deux de vivre ensemble, ce qui est le discours du Président de la République que l'on a vécu cette semaine. Donc ce changement-là en profondeur, nous sommes tous des minorités, c'est le nouveau visage de la société dans laquelle nous allons vivre.
► Partis politiques
● LaREM
[Nota: dans ce parti, les propos de
ses membres qui ne sont pas centristes et se considèrent de droite ou de gauche
ne sont pas retranscrits]
Stanislas Guerini (délégué général)
- Les jeunes prennent de plein fouet cette crise. Nous devons répondre aux situations de détresse. Le Président l’a dit mercredi, le Premier Ministre en parlera demain : il est impératif qu’ils puissent recevoir une aide.
- Il est nécessaire de ne pas se voiler la face et d’être collectivement responsables pour reprendre le contrôle sur ce virus, partout en France. La situation sanitaire exige des efforts individuels, et de réduire au maximum nos interactions sociales. Soyons collectivement à la hauteur. Mais n’oublions pas ceux qui seront directement impactés et soyons aux côtés des métiers touchés de plein fouet, quoi qu’il en coûte. Pour les plus modestes et les plus fragiles particulièrement touchés par cette crise : une aide exceptionnelle de 150€ et de 100€ par enfant sera versée. Une aide d’urgence car personne ne doit rester sur le bord de la route.
Christophe Castaner (président du groupe à l’Assemblée nationale)
- De la protection sanitaire à la protection sociale, la République agit pour tous. Chacun d’entre nous, en protégeant les autres, fait Nation. Cette solidarité, c’est notre responsabilité.
- Les populations du Haut Karabakh subissent des agressions intolérables. Elles doivent cesser. Je les condamne au nom du groupe LaREM, avec la plus grande fermeté. Nous contribuerons, dans le cadre des initiatives parlementaires, à la mise en œuvre rapide d'un cessez-le-feu.
Aurore Bergé (présidente déléguée du groupe à l’Assemblée nationale)
- Le secteur audiovisuel - fiction, animation, documentaires - est un tissu essentiel de professionnels. C'est l'avenir de la diversité culturelle qui est en jeu." Je continuerai à porter avec mes collègues le soutien au secteur.
- Soutenir nos forces de l'ordre dans leur action, c'est continuer à renforcer leurs moyens, c'est aussi les faire respecter avec une réponse pénale adaptée et à la hauteur.
- Est ce que l'on peut augmenter nos capacités en réanimation ? Oui. On l'a déjà fait, en passant de 5 000 à 12 000 lits avec un effort considérable de nos soignants. Mais personne n'a intérêt à ce que ce soit le cas ! Nous devons freiner la propagation du covid19.
Laetitia Avia (porte parole)
- Lancement des groupes de travail de l'Observatoire de la haine en ligne : définition, appréhension des évolutions, lutte contre la propagation, et prévention.
L’observatoire de la haine en ligne créé par la loi Cyberhaine lance 4 groupes de travail pour: mieux connaitre le phénomène et les mécanismes de diffusion des contenus haineux pour mieux lutter contre leur propagation, faire émerger une citoyenneté numérique.
- Nous avons maintenant une capacité de 12000 lits en réanimation mais ce n’est pas la solution! Ces lits ne sont pas que des équipements ce sont des patients en souffrance, intubés, dans le coma. Nous ne voulons pas plus de patients en réanimation nous voulons moins de malades!
- Il faut que nous fassions Nation. Il faut que nous soyons, collectivement, responsables. Nous sommes tous dans le même bateau.
- On ne peut pas dire que nous n'avons pas cherché de solutions pour lutter contre ce virus. Tous nos scientifiques sont mobilisés. N'alimentons pas les théories du complot!
- Après l'allocution du Président de la République, les différents sondages ont montré que les Français acceptent et respecteront les mesures. C'est nécessaire pour freiner, ensemble, la propagation de ce virus.
► Autres
● Organisations
centristes
♦ Renaissance
(Députés français du groupe centriste
Renew Europe au Parlement européen)
[Tribune «Il n’y aura pas de traité de libre-échange sans un
accord de pêche équilibré»]
Les Britanniques ont choisi démocratiquement de quitter
l’Union européenne. Nous respectons ce choix souverain, même si nous croyons profondément
aux atouts et aux vertus du projet européen. Quittant notre Union, les
Britanniques abandonneront, le 1er janvier 2021, les droits et les
devoirs, les avantages et les contraintes qui en découlent.
Parce que la moitié de leurs exportations se font vers notre
marché, ils négocient avec nous un accord de commerce. Parce que nous pêchons
depuis des siècles dans des eaux aujourd’hui britanniques, nous négocions avec
eux un accord de pêche.
Ces négociations touchent à leur fin : Britanniques
comme Européens savent qu’il ne reste que très peu de temps pour trouver un
accord. Représentants de nos concitoyens européens, nous devons veiller à leurs
intérêts et ne serons guidés que par cela dans le vote qui sera le nôtre à
l’issue des négociations.
Nous avons été clairs jusqu’à présent, et nous allons le
rester : il n’y aura pas de traité de libre-échange sans un accord de
pêche équilibré, durable
et à long terme. Rien ne saurait justifier que nous
changions d’avis. Ne laissons pas s’inverser la logique de la
négociation : un futur accord de partenariat n’a de sens que s’il permet
de protéger les intérêts de ceux qui le signent.Il est clair que le Royaume-Uni a à perdre de sa sortie du
marché unique, mais c’est son choix.
Ce n’est pas en menaçant le secteur
européen de la pêche qu’il ouvrira plus grand les portes du marché unique.
Pourquoi les pêcheurs européens auraient-ils à pâtir d’une décision, le Brexit,
qu’ils n’ont pas prise ?
La position européenne dans la négociation est simple et
transparente : protéger nos concitoyens et nos entreprises et en aucun cas
les fragiliser. Le secteur de la pêche ne fait pas exception. On aimerait la
même clarté du côté de Londres : sans cesse, des entreprises britanniques
nous interpellent pour nous faire part de leur désarroi face aux risques d’une
absence d’accord et leur souhait de conserver des standards comparables aux
standards européens.
Aujourd’hui, les pêcheurs britanniques s’inquiètent des
conditions d’accès de leur pêche au marché européen après le 31 décembre.
Ils ont raison, mais le gouvernement britannique ne paraît pas s’en alarmer.
Nous aurions pourtant tant à gagner à nous engager à la
réciprocité ! Pas plus que nous n’exigeons le sacrifice d’entreprises
britanniques sur l’autel de la protection de notre marché intérieur, nous ne
saurions accepter le sacrifice de nos pêcheurs ! Nous demandons la
continuité de l’accès aux eaux et aux poissons britanniques de la même façon
que les Britanniques demandent l’accès à notre marché intérieur.
Disons donc cela au gouvernement du Royaume-Uni :
« Nous traiterons vos entreprises sur le marché européen aussi bien que
vous traiterez nos pêcheurs dans vos eaux. » Au gouvernement britannique
de nous dire : « Nous traiterons vos pêcheurs aussi bien que vous
traiterez nos entreprises » !
En un mot, nous n’avons besoin ni de réinventer les règles
du marché intérieur ni de réinventer la politique commune des pêches, éléments
tous issus de décennies de négociations auxquelles nous avons, des deux côtés
de la Manche, participé. N’est-ce pas un proverbe anglais qui dit : Si
quelque chose n’est pas cassé, inutile de le réparer ?
Il s’agit donc pour nous, membres du Parlement européen,
dans la dernière ligne droite, de dire à notre négociateur ainsi qu’à nos chefs
d’Etat et de gouvernement que nous sommes prêts à voter un accord. Nous y
sommes prêts, mais pas à n’importe quel prix !