► Gouvernement
[Nota: dans ce gouvernement, certains
membres ne sont pas centristes; nous retranscrivons cependant leurs propos en
rapport avec leur fonction parce qu’ils font partie selon nos critères d’une
équipe qui suit une politique globalement centriste]
Jean Castex (Premier
ministre)
- La question, ce n'est pas de
plaire, c'est d'agir et de réussir. C'est un honneur de diriger son pays.
- Face à la Covid19, nous avons une riposte
graduée et territorialisée. Toutes nos décisions sont arbitrées en fonction de
la situation épidémique : si les indicateurs se dégradent, nous pourrons
prendre des mesures supplémentaires.
- [Covid19] Ce matin, je demande
solennellement aux Français un acte de solidarité : à l'égard de nos
compatriotes les plus vulnérables, bien sûr, mais aussi envers nos soignants et
l'ensemble du personnel hospitalier.
- [Covid19] Nous sommes engagés dans
une course d'endurance.
Je veux dire à nos policiers,
gendarmes et à l'ensemble de nos forces de sécurité le soutien sans faille du
Gouvernement. Au-delà des mots, nous leurs donnons les moyens de leur action :
10 000 policiers et gendarmes supplémentaires seront recrutés d'ici 2022.
- [Covid 19 et établissements
scolaires] Il y a des clusters parce qu'il y a des rassemblements, mais on les
maîtrise grâce à des protocoles sanitaires extrêmement stricts. Aujourd'hui, ça
se passe globalement bien.
- L'État ne se soustraira jamais à
ses responsabilités mais, je le redis : la lutte contre l'insécurité doit
mobiliser tout le monde. À Toulouse, j'ai rappelé le rôle essentiel de nos
municipalités mais aussi de l'éducation, de la prévention, en luttant à la
racine.
- [France relance] Le débat sur les « contreparties » n'est pas nouveau et il
n'est pas illégitime : il faut toujours se demander comment est utilisé
l'argent public. C'est parfaitement sain dans une démocratie.
- [Aides aux secteurs du tourisme et
de l'événementiel] L'activité partielle sera reconduite au moins jusqu'à la fin
de l'année 2020. Idem pour les exonérations de cotisations sociales.
- [Délai légal du recours à l'IVG] Je
suis un grand défenseur de la loi Veil. J'ai demandé que le Comité national
d'éthique soit saisi. Nous reprendrons les discussions avec le Parlement.
Barbara Pompili
(ministre de la Transition écologique)
- Nos concitoyens ont peur face au
chômage, face à la crise économique, et en plus derrière on a la crise
climatique, autant dire que les perspectives sont un peu inquiétantes.
- L'ambition c'est de faire en sorte
qu'à chaque fois qu'on prend une décision, on ait en tête que le réchauffement
climatique est déjà là et qu'il est en train de s'accélérer.
Gérald Darmanin
(ministre de l'Intérieur)
- A Champigny, c’est un symbole de la République qui a été attaqué. Je suis
venu ce soir saluer et soutenir nos policiers et redire à tous ceux qui
essaient de tester la République qu’ils ne gagneront pas. Je suis venu ce soir
témoigner aux policiers le soutien du Président de la République, du Premier
ministre et de l’ensemble du gouvernement et leur dire que nous sommes avec
eux. Le Président de la République recevra ce jeudi les représentants des
policiers.
- [Attaque du
commissariat de Champigny-sur-Marne] J'ai eu un sentiment de dégoût de voir un
symbole de la république ainsi attaqué.
(…) Comme je l'ai déjà dit, nous sommes confrontés à une violence plus
forte, avec des actes de sauvagerie à l'encontre de tout ce qui représente
l'autorité de la république : forces de l'ordre, pompiers, élus… Il y a aussi un
lien évident entre ces violences et la lutte que nous menons dans ces quartiers
contre le trafic de drogue. Ce commissariat se trouve au cœur d'un quartier
difficile, un des lieux les plus importants du trafic d'héroïne en
Ile-de-France. Plusieurs opérations anti-stupéfiants se seront déroulées ces
dernières semaines dans le Val-de-Marne. Sans doute cela a-t-il un lien…
- La police continue à faire peur sinon on ne l'attaquerait
pas ! Elle subit des attaques à la hauteur du trafic contre lequel elle lutte.
La police dérange car elle effectue des interpellations de trafiquants, saisit
de la marchandise et des sommes importantes d'argent – deux grosses opérations
ont été menées dans la banlieue lyonnaise et parisienne ces derniers jours avec
à chaque fois des saisies de plusieurs centaines de kg de drogue.
- De façon générale, le délinquant finit toujours par être
confondu et interpellé. Il appartient ensuite à la justice de faire son
travail. Je souhaite que lorsque l'on s'en prend à des forces de l'ordre, des pompiers,
des élus, la réponse pénale soit la plus sévère possible. Et je sais que ce
sentiment est partagé par le garde des Sceaux.
Olivier Véran
(ministre des Solidarités et de la Santé)
Depuis quelques jours, je lis et
j'entends que si la France avait plus de lits de réanimation, nous ne serions
pas obligés de prendre des mesures, parfois dures pour notre vie sociale et
économique. Je voudrais dire pourquoi ce raisonnement me heurte. De 5000 lits
de réanimation, nous pourrions monter jusqu'à 12 000 si la situation sanitaire
l'exigeait. Nous avons des équipements de protection, des respirateurs, des
stocks de médicaments pour faire face à une vague plus haute que la première.
Mais nous nous battons pour ne pas avoir à le faire. Pourquoi ? D'abord, nos
soignants ont beaucoup donné lors de la 1ère vague et sont fatigués. Ensuite,
cela impliquerait une déprogrammation massive de toute la chirurgie programmée,
et un nouveau grave retard de soins. Enfin et surtout. Imaginons qu'il y ait en
France 50 000 lits de réanimation. On laisserait le virus se répandre ? Non !
Lors de la 1ère vague, il y a eu près de 20 000 réas et 30 000 décès.
Statistiquement, plus il y a de formes graves, de réas, plus il y a de décès.
Ce que nous voulons, c'est freiner le virus, éviter les formes graves, limiter
les réas et les décès. Au-delà des capacités hospitalières, c'est la vie des
Français que nous protégeons.
Annick Girardin
(ministre de la Mer)
- [Protection des dauphins] Sur ce sujet compliqué, il faut
agir de manière pragmatique et dépassionner le débat. Les captures
accidentelles de dauphins, il y en a. D'autres espèces en sont aussi victimes.
Mais nos connaissances scientifiques sont insuffisantes pour remettre en cause
la totalité d'une filière aujourd'hui. Nous devons mieux comprendre quelles
sont les causes du phénomène, y compris le rôle des pêcheurs. Il faut allumer
la lumière. Oui, il y a des comportements inadmissibles de certains. Je ne les
accepterai pas. L'Etat sanctionnera les pratiques irresponsables. Mais ce n'est
pas parce que quelques pêcheurs ont des pratiques irresponsables, qu'il faut
tous les condamner. Beaucoup d'entre eux ont le même objectif que les
associations et que tous les usagers de la mer: éviter ces prises accidentelles
et participer à la protection de la biodiversité. Cette prise de conscience est
importante. Je leur propose une route commune. A partir du 1er janvier 2021, il
y aura davantage de contrôles sur l'obligation qui est faite aux pêcheurs de
déclarer leurs prises dites accidentelles. Jusqu'ici, ce n'était pas respecté.
Les chalutiers devront tous être équipés de 'pingers' (dispositifs acoustiques
destinés à éloigner les cétacés) tout au long de l'année contre quatre mois jusqu'à
présent. (…)Les pêcheurs vont embarquer des observateurs à bord, là encore avec
l'objectif d'améliorer la connaissance. L'année dernière, 24 chalutiers
[bateaux qui traînent leurs filets] ont embarqué des observateurs, ils seront
plus nombreux l'année prochaine, en incluant les fileyeurs [bateaux qui
déposent leurs filets au fond de la mer] qui ont aussi leur part de
responsabilité dans les captures accidentelles. Nous allons aussi tester avec
les pêcheurs l'installation de caméras à bord, pour améliorer l'observation de
ces captures. C'est une bonne démarche car il faut travailler sur la
responsabilité des pêcheurs pour identifier les meilleurs moyens de prévenir
les captures accidentelles. Pour la plupart d'entre eux, c'est un crève-cœur
d'avoir un dauphin dans ses filets. C'est l'intérêt du pêcheur de protéger son
écosystème. (…) Restreindre la pêche aujourd'hui serait une décision
prématurée. Dans la Golfe de Gascogne, l'effort de pêche n'a pas augmenté au
cours des dernières années cependant depuis trois ans le nombre de dauphins
tués est plus important, et là aussi il faut comprendre pourquoi. Mais il ne
faut pas être hypocrite et assumer que l'activité humaine en mer aura toujours
lieu. Elle doit vivre à côté des cétacés. On doit protéger les dauphins, mettre
en place de nouvelles pratiques, utiliser de nouveaux outils pour éviter les
prises accidentelles, mais on n'arrêtera pas la pêche. Je dois aussi penser aux
foyers qui vivent de cette activité. Pour transformer une filière, il faut du
temps, de l'accompagnement de l'Etat. Alors c'est sûr, si demain on ferme la
pêche pendant un temps, il y aura un résultat sur le nombre de cétacés tués.
Mais ce qui m'intéresse, c'est comment on protège les dauphins tout en ayant
une activité de pêche. Le développement durable, c'est prendre en compte
l'écologie et l'activité humaine. Ce travail est mené en lien avec les ONG, que
je rencontre régulièrement au ministère ou sur le terrain. (…) Il y aura un
accompagnement pour toutes ces mesures, dont le montant et les modalités seront
précisés à la fin de l'année. J'ai aussi demandé aux pêcheurs de travailler sur
une charte qui sera signée par tous ceux qui travaillent dans le Golfe de
Gascogne. C'est un signe fort d'engagement de la part du monde de la pêche.
- [Sanctuaires marins] Nous voulons protéger les cétacés en
adaptant les pratiques de pêche. D'autres mesures seront étudiées selon
l'évolution des connaissances. Et je veillerai à ce les obligations
déclaratives des pêcheurs soient pleinement respectées. Ce que je souhaite,
c'est une gestion partenariale des enjeux marins. J'ai en tête la philosophie
des parcs naturels marins, comme celui d'Iroise : on n'y interdit pas toutes
les activités, on les gère ensemble. Que ce soit au filet, à la ligne, à la
palangre, au casier, à pied, au chalut, à la drague, la pêche côtière, dans
toute sa diversité, contribue à l'économie locale et reflète la richesse
biologique marine. Le parc n'est pas un musée à ciel ouvert mais bien un lieu
de vie foisonnant où cohabitent différentes activités humaines,
professionnelles ou de loisirs, dans un esprit de dialogue et de respect
mutuel.
- [Brexit] A ce stade, les échanges entre l'Union européenne
et le Royaume-Uni n'ont pas permis d'avancée notable en matière de pêche. Je
partage l'inquiétude des pêcheurs. La pêche ne sera pas la variable
d'ajustement du Brexit et le gouvernement y veille. Je salue à cet égard le
travail de Michel Barnier et de la Commission européenne. Nous avons posé des
lignes rouges : les accès aux zones de pêche, les quotas et les espèces que
nous pêchons aujourd'hui. Il faut que les Européens préservent leurs ressources
et leurs accès. (…) Jusqu'à aujourd'hui, le Royaume-Uni a fait des propositions
inacceptables. Les pêcheurs préfèrent ne pas avoir d'accord plutôt qu'un
mauvais accord, et ils n'ont pas tort. On se prépare à toutes les éventualités,
et donc aussi à un non-accord. La France est prête à accompagner ses pêcheries
et l'ensemble de la filière. Des outils européens devront être mis en place
pour cela.
- [Brexit] Je pense que l'accord reste possible, car il n'y
aura pas d'accord global s'il n'y a pas d'accord sur la pêche. C'est important
parce que cela nous donne des leviers pour les faire bouger, grâce au lien qui
est fait avec l'ensemble des sujets.
- Mon ministère est celui de la planification maritime, avec
une vision complète des usages et des usagers en mer. C'est la pêche certes,
mais aussi l'aménagement du littoral, le trait de côte, les sports nautiques ou
les énergies renouvelables.
- Nous allons enfin voir les premières éoliennes en mer. Le
parc va ouvrir fin 2022, il représentera 80 éoliennes installées à 12
kilomètres des côtes. La production sera considérable: 17 gigawatts heure par
an, soit l'équivalent de 20% de la consommation totale de la Loire-Atlantique.
Les éoliennes en mer sont extrêmement efficaces en matière énergétique. C'est
de l'écologie pragmatique. Si on fait aujourd'hui les bons choix de
planification, on peut imaginer qu'en 2050, on pourra avoir plus d'un quart de
l'électricité française produite par des éoliennes en mer et donc par une
énergie propre. (…) Avant toute implantation d'une nouvelle ferme éolienne en
mer, les populations sont consultées. A Saint-Nazaire, un vrai travail de
concertation a été mené avec tous les usagers de la mer. Les pêcheurs ont été
indemnisés le temps que les câbles reliant les éoliennes au réseau soient
enfouis. Il faut aussi travailler avec les associations pour faire naître un
écosystème autour des pieds des éoliennes. Aujourd'hui, on commence les débats en
Méditerranée pour déterminer les zones où seront installées les éoliennes
flottantes, positionnées elles à plusieurs dizaines de kilomètres des côtes.
Nous avons en tout sept projets en France. C'est un potentiel maritime fort. On
a une vraie ressource. Il faut le dire et il faut s'en saisir, et rattraper
notre retard! Mais il faut aussi planifier davantage les possibilités de zones
identifiées pour ces énergies renouvelables sur du plus long terme de manière à
ne pas revenir sans cesse au débat. Il faut une transparence totale et il faut
prendre le temps de cette concertation.
- Les Français ont tourné trop longtemps le dos à la mer, et
ce bien que 25 millions de Français vivent dans un département ayant une façade
littorale. Ils connaissent peu notre richesse maritime. Or, nous avons un
formidable outil: le sentier du littoral ou le chemin du douanier. Aujourd'hui,
il représente 5.800 kilomètres dont 1.200 kilomètres à construire ou
réhabiliter, pour lesquels il faut améliorer les accès et aider les communes.
Nous allons mobiliser le plan de relance pour travailler avec les collectivités
territoriales sur ce sujet.
- [Ambition pour le ministère de la Mer] C'est d'abord de
respecter le 14e des 17 objectifs de développement durable qui sont au cœur de
l'Agenda 2030, adopté en 2015 par l'ensemble des Etats membres de l'ONU. Il
s'agit de conserver et exploiter de manière durable les océans, les mers et les
ressources marines. Et après presque trente ans sans ministère dédié, j'ai
aussi l'ambition de construire des fondations suffisamment solides pour que
plus personne ne puisse le remettre en question.
- Ce gouvernement a placé l'environnement au coeur de toutes
ses politiques publiques. Peut-être qu'on le perçoit moins car l'environnement
est partout, et pas seulement au ministère de la Transition écologique. Sur la
mer, on a avancé sur beaucoup de sujets : les parcs marins, les aires
protégées, l'hydrogène, les énergies renouvelables, la biodiversité. Le
changement est là, dans les actes plutôt que dans les discours.
Marc Fesneau
(ministre chargé des relations avec le Parlement et de la participation
citoyenne)
Les végans et les antispécistes, ceux qui comparent les
élevages de poulets à des camps de concentration SS. Ce sont des fous dangereux
qui ont perdu le sens commun et vont fabriquer de l'électorat trumpiste en
allant emmerder les chasseurs, les pêcheurs à la ligne ou les éleveurs qui n'en
peuvent plus de voir leurs brebis dévorées par les loups.
Elisabeth Moreno
(ministre chargée de l'égalité entre les femmes et les hommes, de la diversité
et de l'égalité des chances)
- Aujourd'hui, comme demain, les
enfants des familles homoparentales vivent et grandissent heureux et épanouis.
La PMA sera ouverte à toutes les femmes.
- [Journée de la fille] Le monde ne manque pas de filles talentueuses. Il manque
d'opportunités pour les faire briller. Pouvoir aux filles!
- [Journée internationale du coming
out} Je pense aux personnes LGBT+ que la haine invisibilise, empêche d'être, de
vivre et d'aimer librement. Nous sommes à vos côtés.
Olivier Dussopt
(ministre chargé des Comptes publics)
Nous déployons 100 milliards d’€ sur
2 ans pour accompagner l’économie et les Français : le plan France relance s’adresse à tous
les territoires.
Agnès
Pannier-Runacher (ministre chargée de l'Industrie)
Avec France
relance, les industriels peuvent : transformer
leur production par les nouvelles technologies, investir dans la robotique, la
réalité virtuelle et l'IA, utiliser le Big Data.
Marlène Schiappa
(ministre chargée de la Citoyenneté)
- [Attaque du
commissariat de Champigny-sur-Marne] C’est une attaque ignoble et inexcusable,
qui devra être condamnée avec la plus grande fermeté. Vous rendez-vous compte
que des petits garçons de 8 ans n’osent plus dire à l’école que leur papa est
policier, de peur d’être frappé? C’est une inversion des valeurs terribles. Les
policiers passent leur vie à protéger les citoyens et les citoyennes face au
terrorisme, à la délinquance, à la violence… les policiers sont des héros du
quotidien. À chaque fois qu’on croise un policier dans la rue, on devrait lui
dire merci.
- La création du ministère de la Citoyenneté était sa
volonté. Il s’agit d’incarner tout un pan des activités habituellement peu
visibles ou qui sont moins portées à un niveau ministériel: la lutte contre les
dérives sectaires, par exemple, la défense de la laïcité, les réfugiés mais
aussi l’engagement des forces de l’ordre contre les violences conjugales. Mon
ministère est celui de la défense des valeurs de la République et du principe
de laïcité. Mon rôle est aussi de valoriser la police qui protège. Il me revient,
à ce titre, de détailler la nouvelle stratégie de prévention de la délinquance.
Elle comportera quarante mesures.
- La question de la lutte contre les trafics de drogue,
c’est la priorité numéro un du ministère de l’Intérieur. Les préfets, qui ont
reçu des instructions très fortes, s’y attellent. En complément de la lutte
contre les réseaux, il s’agit de proposer un contre modèle aux plus jeunes qui,
dans les cités, font le «chouf» et commettent des petits délits pour gagner de
l’argent et espérer avoir un rôle dans la société. Je veux montrer qu’il est
possible de leur trouver une place dans la société qui passe par un autre
chemin, par une voie qui respecte les valeurs de la République. C’est pourquoi
nous développons le travail alternatif payé à la journée (Tapaj). C’est un
programme d’insertion global qui s’adresse aux 16-25 ans en situation de grande
précarité et qui leur propose d’éviter ce risque de basculement vers la
délinquance en leur proposant des activités rémunérées à la fin de la journée.
Donc cela leur donne le goût du travail, le goût de l’effort. De premières
expérimentations menées à bas bruit marchent très bien. Nous voulons les
étendre à 60 nouveaux quartiers d’ici à 2022. (…) Nous allons proposer des
travaux très concrets, non qualifiés et sans engagement, indemnisés au jour le
jour, avec un accompagnement social. Cela peut être des travaux d’urbanisme, de
ramassage ou de nettoyage. L’idée, c’est de compenser ce que les «petits
frères» pourraient gagner en faisant quelques heures de «chouf» pour le compte
des dealers. Fondé sur le principe du «tu casses, tu répares», cela peut aussi
avoir un impact positif dans la cité. En effet, si un jeune a remis quelque
chose en état et qu’il en assume la responsabilité, ses copains auront
peut-être tendance à ne pas saccager son travail. C’est une stratégie de
prévention travaillée avec les acteurs de terrain qui, en cascade, a des effets
bénéfiques assez importants.
- Il faut être lucide, la baisse de l’âge de la délinquance
s’appuie sur des constats chiffrés. En France, 29 % des personnes mises en
cause pour des violences sexuelles sont des mineurs ; et même, 8 % ont moins de
13 ans! C’est énorme. La question des violences impose des réponses adaptées.
Il faut pouvoir agir dès l’âge de 10 ans et non plus dès 12 ans, voire avant,
pour être encore plus efficace. Notre objectif est de doubler le nombre de
jeunes pris en charge dans les dispositifs de prévention de la délinquance,
partout sur le territoire. Je pense à des interventions concrètes, comme les deux
millions de jeunes qui ont déjà été sensibilisés pour prévenir les
cyberviolences. Ce sont toutes les activités qui existent dès l’école. C’est
aussi pour cela que l’on limite à 12 élèves les classes en CP et CE1 dans les
quartiers difficiles. Nous voulons des actions mieux ciblées.
- Pour mieux aider les personnes qui sont en situation de
handicap, de grande pauvreté ou qui méconnaissent leur droit, nous avons réuni
tous les acteurs de terrain afin de développer une nouvelle stratégie, celle du
«aller vers». Il s’agit d’amener tous les dispositifs qui peuvent exister au
plus près des personnes les plus vulnérables. Beaucoup trop de gens sont encore
impressionnés quand il s’agit de rentrer dans une gendarmerie, un commissariat.
C’est pour cela que, dès ce mardi à Bois-d’Arcy, je vais inaugurer un lieu tout
à fait inédit, créé par la gendarmerie en dehors de la brigade. Baptisé «maison
de confiance et de la protection des familles», il y en aura prochainement dans
53 départements. Il est destiné à porter assistance à ces publics fragiles,
vivant dans des quartiers reculés. Cela permettra de rappeler, loin des
caricatures, que l’essentiel de la journée d’un membre des forces de l’ordre
est de protéger les plus fragiles d’entre nous. Dans le même esprit, le ministère
de l’Intérieur a déjà engagé cinq millions d’euros pour renforcer la présence
d’intervenants sociaux au sein des services de police et de gendarmerie de
chaque département de France. Pour l’instant, il n’y en pas en Corse du Sud par
exemple, cela crée donc une inégalité territoriale terrible.
- [La prostitution des mineurs] Les associations estiment
entre 5 000 et 8 000 le nombre de jeunes filles mineures en situation de
prostitution en France. Il y a même des mineurs qui exploitent d’autres
mineurs. Selon les chiffres qui nous ont été communiqués, 12 % des mis en cause
dans le trafic d’êtres humains en 2019 étaient des mineurs. La part des mineurs
parmi les personnes prostituées identifiées a même connu une hausse de 28 %
l’an dernier. Le «michetonnage», comme l’appellent certains acteurs de terrain,
a épousé l’essor d’internet et des réseaux sociaux, où la mise en contact
semble se faire facilement. C’est «l’effet Zahia». Des jeunes filles dans les
quartiers difficiles se disent parfois qu’une manière rapide de gagner de
l’argent, d’obtenir un nouveau téléphone portable, un cadeau, c’est de
marchander des relations sexuelles. Il faut donc intervenir directement auprès
des jeunes, y compris dans les milieux scolaires, via des associations, pour
rappeler le respect fille-garçon, le respect de l’autre. Et puis, bien sûr,
poursuivre avec encore plus de fermeté ceux qui exploitent les victimes.
- En tant que citoyens, nous sommes tous acteurs et nous
avons tous un rôle proactif à jouer en matière de sécurité. Chacune et chacun
peut s’engager pour prévenir la délinquance et maintenir la tranquillité
publique. C’est ainsi que, pendant la période de confinement, nous avons invité
tous les témoins d’actes de violences intrafamiliales à se manifester et que
nous avons organisé des points d’accueil dans les supermarchés ou les
pharmacies. Ces acteurs de la société civile se sont engagés pour devenir le
trait d’union entre les victimes et les forces de l’ordre. Sachant que l’État
ne peut pas tout faire seul, toutes les initiatives sont saluées. Ainsi, nous
allons développer la stratégie dite des «marches exploratoires» organisées dans
la ville par des groupes de citoyens. En accord avec les élus locaux, charge à
eux de relever tous les facteurs aggravant de la délinquance qui nourrissent le
sentiment d’insécurité dans leur quartier. Par exemple, un parking mal éclairé
peut sembler être un simple sujet d’urbanisme, cela peut être aussi le terreau
d’agressions sexuelles, de vols ou de vandalisme sur les voitures. J’y avais
pris part, comme secrétaire d’État, il y a un an et demi, à Trappes. C’était
très positif. Globalement, le budget de prévention de la délinquance et de la
radicalisation représentera 69,3 millions d’euros pour l’année 2021.
- La vidéoprotection est un bon outil. J’ai été maire
adjointe au Mans, durant plusieurs années. J’ai pu m’en rendre compte, dans
cette ville moyenne, combien elle peut être utile, à condition que le couple
maire-préfet fonctionne harmonieusement. En France, plus de 60.000 caméras
fonctionnent sur la voie publique. L’État les finance en partie, à hauteur de
14 millions d’euros chaque année. Sur cette somme, dans le contexte du procès
des attentats dits de Charlie Hebdo, nous allons consacrer cette année 4
millions d’euros spécifiquement à la sécurisation des lieux sensibles,
notamment les édifices religieux. C’est aussi cela la laïcité: protéger la
liberté de conscience et la liberté de culte. Plus généralement, dans le
respect des libertés individuelles, nous voulons expérimenter le traitement
automatisé de l’image. Il faut aider les forces de sécurité à intervenir le
plus en amont possible, typiquement, avec des logiciels de détection des
mouvements de foule, d’intrusion, de départ d’incendie. Cela peut se révéler
précieux pour la gestion des grands événements sportifs, par exemple, mais
aussi pour le maintien de l’ordre. Les drones ont également leur utilité. Mais
rassurez-vous, nous n’allons pas faire du Big Brother. Des garanties existent
et la transparence est la règle.
- Le principe d’une thérapie de
conversion, c’est de vouloir changer l’orientation amoureuse ou sexuelle
d’une personne par la violence, l’emprise voire le viol. Le Parlement
européen a d’ailleurs exhorté les Etats à agir contre!
Clément Beaune
(secrétaire d’Etat chargé des Affaires européennes)
- [Droit d’asile] Le projet de la
Commission européenne propose précisément de renforcer la protection de nos
frontières. Il permettrait de traiter plus vite les demandes d’asile, pour
protéger ceux qui y ont droit et reconduire les autres. Il propose une
solidarité nouvelle, humaniste, nous en sommes fiers. Vos amis des partis
nationalistes en Europe ne veulent pas prendre leur part, au détriment de la
France. Ce projet sera débattu au grand jour, par les États et au Parlement
européen.
- [Brexit| Il ne faut pas perdre son calme. Nous ne ferons pas de
mauvaises concessions ou compromis. Tous les
jours nous nous battons pour défendre les intérêts des pêcheurs. Pas d’accord
au rabais, pas d’accord à tout prix.
- [Frontières] On entend l’extrême droite dire que c’est un luxe de passer
une frontière. Pour les 350 000 travailleurs frontaliers français, je me bats
pour que ces frontières ne soient pas fermées. Ce n’est pas un luxe, c’est
essentiel.
- [Covid19] Il n’y a pas de coordination sur les critères pour circuler
d'un pays à l'autre : la France essaye de l'améliorer, et mardi prochain nous
devrions avoir un accord européen pour une harmonisation des critères sanitaires.
Cédric O (secrétaire
d’Etat chargé de la Transition numérique et des Communications électroniques)
- [Retard sur la 5G] Le premier effet à court terme serait
la saturation des réseaux donc il faudrait redéployer dans l'urgence plusieurs
antennes 4G dans les grandes villes pour faire le travail d'une seule antenne
5G qui pollue aussi 20 fois moins. Dans un second temps, les industriels
perçoivent cette technologie comme indispensable pour se développer donc cela
serait un signal terrible pour notre attractivité surtout à l'heure où nous
nous battons pour récréer de l'emploi industriel. Il faut être conscient que
dans la concurrence internationale, il y a déjà 100 millions de Chinois qui ont
un forfait 5G, que les Etats-Unis ont déjà déployé des milliers d'antennes et
que 12 pays européens ont déjà lancé leurs réseaux 5G.
- [Martine Aubry et le conseil municipal de Lille ont adopté
dans la nuit de vendredi à samedi un moratoire sur le déploiement de la 5G]
Cette décision est une tartufferie incompréhensible venant d'une ancienne
ministre. Ils ne sont pas au niveau du débat. Dire qu'il y a encore des
incertitudes sur les fréquences utilisées pour la 5G, c'est mentir aux
Français. Si Martine Aubry a de doutes, il faut qu'elle prenne le temps de lire
les études scientifiques. Depuis 2003, l'Anses a rendu tous les ans un rapport
sur les ondes téléphoniques et ils ont systématiquement conclu à l'absence d'impact
sanitaire au-dessous des valeurs limites. Je ne comprends pas où sont le
courage et la responsabilité politique des élus qui appellent à un moratoire.
C'est une attitude de lavage de mains à la Ponce Pilate car Martine Aubry à
Lille ou Eric Piolle à Grenoble savent très bien qu'ils ont besoin de la 5G
pour éviter une saturation des réseaux qui serait indéfendable devant leurs
administrés. Il est plus simple pour eux de se draper dans leur probité et de
laisser l'Etat assumer ses responsabilités. Je trouve que l'attitude d'Anne
Hidalgo qui refuse l'idée d'un moratoire à Paris est infiniment plus courageuse
et responsable. Je note que le maire de Bordeaux n'a lui non plus finalement
pas fait voter un moratoire par son conseil municipal.
- Nous souhaitons, dans le cadre d'un plan de contrôle
transparent dédié à la 5G, systématiser l'information des maires avant le
déploiement des nouvelles antennes et renforcer les contrôles des téléphones
qui sont, encore plus que les antennes, la première source d'exposition aux
ondes électromagnétiques. Dans le détail, l'ANFR (Agence Nationale des
Fréquences), un organisme indépendant, va doubler le nombre de contrôle des
smartphones en 2021. Elle effectuera donc 140 contrôles de l'exposition du
public aux ondes, c'est-à-dire du Débit d'absorption spécifique (DAS) d'un
appareil. Ce volume permettra de cibler les smartphones 5G les plus vendus et
de faire des tests complets sur des versions logicielles différentes. Il y a eu
3 066 contrôles d'exposition aux antennes en 2019, nous en ferons 6 500 en 2020
et 10 000 en 2021 dont 4 800 mesures en priorité sur les équipements Télécom
5G. Toutes ces données seront rendues publiques. Je souhaite qu'un maximum de
ces contrôles soient faits à la demande des maires ou des associations agréées.
Nous allons donner les moyens à l'ANFR de répondre aux interrogations sur
l'impact du déploiement de la 5G. Enfin, nous allons aussi lancer des études
complémentaires sur la bande de fréquence de 26 Ghz qui sera la prochaine
génération de la 5G déployée d'ici 2 à 3 ans.
- Il y a eu 28 000 études internationales notamment de
l'Anses sur le sujet des ondes magnétiques depuis les années 50 et aucune n'a
apporté une conclusion différente sur leur dangerosité. La science nous dit
aujourd'hui qu'il n'y a aucun impact sanitaire si l'on respecte les valeurs
limites d'exposition. L'exposition des Français aux ondes est 150 à 200 fois
inférieure aux limites reconnues dans le monde. Ce rapport ne sera pas une
coquille vide car nous avons demandé à l'Anses une mise à jour de ses
conclusions et il est fort probable que le 28 001e rapport aille dans le même
sens que les précédents. L'enjeu est de confirmer pour la 5G ce que nous savons
déjà pour d'autres fréquences déjà utilisées ou pour le wi-fi. Toutes les autorités
sanitaires des 12 pays européens qui ont déjà la 5G ont extrapolé leurs études
à cette nouvelle fréquence et en sont arrivées à la même conclusion sur
l'absence de nocivité. Nous sommes donc confiants sur ce point-là.
- Je ne pense pas qu'il y ait une surface juridique pour
s'opposer au déploiement comme il est prévu. Ceux qui veulent s'opposer au
droit à la connexion de tous les Français posent un problème démocratique car
c'est une demande forte des citoyens. Nous constatons que ceux qui voudraient
s'attaquer à la 5G sont les mêmes qui incendient des pylônes 4G et des armoires
dédiées à la fibre optique, je ne suis pas certains que cela soit la société
que les Français désirent. Notre priorité est de finaliser la couverture du
territoire en 4G et mobile.
► Partis politiques
● LaREM
[Nota: dans ce parti, les propos de
ses membres qui ne sont pas centristes et se considèrent de droite ou de gauche
ne sont pas retranscrits]
Christophe
Castaner (président du groupe à l’Assemblée nationale)
Comme tout ministre... et comme pour
tout justiciable il est essentiel que la HATVP [Haute Autorité pour la transparence de la vie publique]
garantisse le secret des échanges pour ne pas alimenter la machine à suspicion
surtout quand il ne s'agit que de demander des précisions. Transparence oui,
délation non.
Aurore Bergé (présidente déléguée du groupe à l’Assemblée nationale)
Hier nous étions des assassins en
réaffirmant le droit des femmes à disposer de leurs corps et à avoir accès sans
entrave à l'IVG. Aujourd'hui nous sommes des barbares en permettant à celles
qui le souhaitent de devenir mères. Nous continuerons à défendre les libertés
des femmes.
Juste une question HATVP [Haute Autorité pour la
transparence de la vie publique]: comment une demande confidentielle
d’information se retrouve dans la presse avant même d’être sur le bureau du
garde des Sceaux? La transparence est une nécessité démocratique. La rupture du
secret professionnel auquel vous êtes soumis m'interpelle.
●MoDem
Maud Petit (députée)
[Attaque du
commissariat de Champigny-sur-Marne] Inacceptable.
Attaquer nos policiers, c'est tenter d'atteindre la République. Nous ne pouvons
laisser les policiers subir sans intervenir
●UDI
[Nota: dans ce parti, les propos de
ses membres qui ne sont pas centristes et se considèrent de droite ne sont pas
retranscrits]
Jean-Christophe Lagarde (président)
Scènes de guerre à Champigny sur Marne contre nos
forces de police, à qui nous apportons un total soutien, deux jours après qu’on
ait tiré sur deux policiers à Herblay! Quand comprendra-t-on que nous devons
rendre nos forces de sécurité intouchables par la dureté des sanctions ?