Or donc Trump refuse de dire s’il acceptera les résultats de
l’élection présidentielle évidemment en cas de défaite.
Car il prévient, sans aucune preuve, qu’elles seront
corrompues mais que, bien sûr, s’il gagne, cela ne posera aucun problème.
Et il pourra sans doute compter sur ses amis républicains
pour le soutenir.
Car ceux-ci, s’ils ont dit qu’il y aura une transition pacifique
du pouvoir si leur candidat perd, ont tellement menti à chaque fois pour prendre
des décisions iniques en leur faveur – comme celle de remplacer dans la vitesse
et la précipitation la juge Bader Ginsberg qui vient de mourir alors qu’ils avaient
promis de ne pas le faire – et afin de se maintenir au pouvoir qu’il ne faut jamais
les croire sur parole.
D’autant qu’il y aura cette meute de fanatiques du populiste
démagogue et apprenti dictateur pour faire une pression tout sauf amicale sur
ces élus républicains, meute qui est composée d’une grande partie de leurs propres
électeurs.
Rappelons qu’à cause des règles des différentes élections
dont beaucoup ont été changées ces dernières années, les républicains n’ont pas
remporté une élection nationale en termes de vote populaire ainsi que nombre
d’élections locales.
Dans ce dernier cas, c’est grâce également au charcutage
électoral massif qu’ils ont mis en place pour leur assurer dans un grand nombre
d’Etats, de remporter la majorité des circonscriptions tout en perdant le vote
populaire, sans oublier toutes les restrictions mises en place pour empêcher
les électeurs démocrates de pouvoir exercer leur droit de vote.
Et pourtant, actuellement, ces minoritaires contrôlent la
présidence (avec un candidat qui a obtenu 3 millions de voix de moins que celle
du Parti démocrate) ainsi que le Sénat (où les démocrates élus représentent
plus d’un million et demi d’électeurs que leurs collègues républicains).
Parce que la seule manière que le Parti républicain – désormais
largement une formation de droite radicale avec une frange extrémiste de plus
en plus importante – ait de se maintenir au pouvoir, est de profiter de ce
système électoral véritable déni de justice quand il n’a pas simplement été trafiqué.
Donc, il faut s’attendre à ce que le résultat de la
présidentielle s’il est en faveur du candidat démocrate, le centriste Joe Biden, comme tous
les sondages l’indiquent, soit contesté non seulement par Trump, par les
illuminés surexcités qui le suivent mais aussi par une grande partie du Parti
républicain.
Voilà comment la plus vieille démocratie en activité dans le
seul pays qui n’a connu que ce type de régime démocratique depuis son existence
risque de disparaitre.
Pour ceux qui, regardant cela de loin, ne se sentent pas
concernés, petits rappels.
En 2000, le centriste et écologiste convaincu, Al Gore,
remporte la présidentielle en nombre de voix mais la perd en nombre de grands
électeurs.
Même chose en 2016 avec la centriste et progressiste Hillary
Clinton.
Au-delà de deux scandales démocratiques évidents, ces deux
résultats ont eu des conséquences gravissimes.
En 2000 c’est le va-t-en-guerre et climato-sceptique,
Georges W Bush, qui s’installe à la Maison blanche en ignorant les rapports sur
un prochain attentat sur le sol américain qui conduit au 11 septembre 2001 où
des avions détruisent les tours jumelles du World Trade Center à New York et le
Pentagone à Washington, attentat qui aura comme conséquence la guerre d’Irak
avec ses morts et ses destructions et le développement du terrorisme avec la
création de Daesh ainsi qu’un ordre international bouleversé.
Dans le même temps, aucune action d’envergure ne sera prise
pour lutter contre la pollution et le réchauffement climatique notamment parce
que la famille Bush est en relations très étroites avec les compagnies
pétrolières et nombre d’industries polluantes.
En 2016, c’est le populiste démagogue raciste et
incompétent, Donald Trump, qui prend ses quartiers dans le bureau ovale, celui
qui considère le réchauffement climatique comme une «farce», qui estime que le
pays est gouverné par un «Etat profond» (en réalité les services publics) qu’il
faut détruire, qui s’attaque à l’assurance santé des plus pauvres et qui admire
les autocrates, surtout les plus totalitaires, au lieu de s’opposer à eux et
qui, donc, projette de se maintenir au pouvoir même s’il perd les élections du
3 novembre.
Deux élections où le système électoral a inversé le choix
des électeurs et qui ont eu des conséquences désastreuses pour le monde entier
Une situation qui, au-delà des rodomontades trumpiennes,
pourrait se renouveler en 2020 tellement il faut un minimum de déplacement de
voix dans certains Etats pour donner la victoire au perdant du vote populaire.