Clôturant la Convention démocrate
qui venait de l’investir en tant que candidat du parti pour la présidentielle
du 3 novembre prochain qui l’opposera à Donald Trump, Joe Biden a
prononcé un discours profond dans lequel il
propose aux Américains un nouveau contrat à l’instar de celui proposé par Franklin
Roosevelt en 1932 face à la Grande dépression ou celui proposé par Barak Obama
en 2008 face à la Grande récession.
Joe Biden
Estimant que quatre années de plus de Trump serait un véritable désastre pour les EtatsUnis mais également pour le monde entier, le centriste souhaite que le pays redevienne celui des opportunités et le leader d’un monde libre qui prend à bras le corps l’ensemble des défis immenses qui se présentent à lui en ce début de troisième millénaire.
Face à une crise aux dimensions multiples (sanitaire, économique, climatique, sociétale), il veut rassembler tous ses compatriotes et être le président de tous les Américains.
Parmi les maître-mots de son programme et de son projet de société: espoir, lumière, amour, compassion, décence, science et démocratie,
► Voici le discours de Joe Biden
Ella Baker, une géante du
mouvement des droits civiques, nous a laissé cette sagesse: donnez la lumière
aux gens et ils trouveront un chemin.
Donnez de la lumière aux gens. Ce sont des mots pour notre époque.
Le président actuel a plongé l'Amérique dans
l'obscurité pendant trop longtemps. Trop de colère. Trop de peur. Trop de
division. Ici et maintenant, je vous donne
ma parole: si vous me confiez la présidence, je m'appuierai sur le meilleur
d'entre nous et non sur le pire. Je serai un allié de la lumière et non des
ténèbres. Il est temps pour nous, pour nous
le peuple, de nous rassembler. Car ne vous
y trompez pas. Unis, nous pouvons, et allons, surmonter cette saison de
ténèbres en Amérique. Nous choisirons l'espoir plutôt que la peur, les faits
plutôt que la fiction, l'équité plutôt que le privilège.
Je suis un fier démocrate et je serai fier de
porter la bannière de notre parti aux élections générales. C’est donc avec un grand
honneur et une grande humilité que j’accepte cette nomination à la présidence
des États-Unis d’Amérique. Mais autant je
suis le candidat démocrate, je serai le président américain. Je travaillerai
aussi dur pour ceux qui ne m'ont pas soutenu que pour ceux qui l'ont fait.
C'est le travail d'un président. Pour nous
représenter tous, pas seulement notre base ou notre parti. Ce n'est pas un
moment partisan. Ce doit être un moment américain.
C'est un moment qui appelle espoir, lumière et
amour. Espoir pour notre avenir, lumière pour voir notre chemin à suivre et
amour les uns pour les autres. L'Amérique
n'est pas seulement un ensemble d'intérêts conflictuels d'États rouges ou
d'États bleus.
Nous sommes tellement plus grands que ça. Nous sommes tellement mieux que ça.
Il y a près d'un siècle, Franklin Roosevelt a
promis un New Deal à une époque de chômage massif, d'incertitude et de peur.
Frappé par la maladie, frappé par un virus, FDR s’est
battu pour se rétablir et vaincre la maladie et il pensait que l'Amérique
pouvait faire aussi bien. Et il l'a fait.
Et nous aussi allons le faire.
Cette campagne ne consiste pas
seulement à gagner des votes. Il s'agit de
gagner le cœur, et oui, l'âme de l'Amérique. Gagner pour les généreux parmi nous, pas pour les
égoïstes. Gagner pour les travailleurs qui font vivre ce pays, pas seulement
pour quelques privilégiés au sommet. Gagner pour ces communautés qui ont connu
l'injustice du «genou sur le cou». Pour tous les jeunes qui n'ont connu qu'une
Amérique aux inégalités croissantes et aux opportunités en baisse. Ils méritent de vivre pleinement la promesse de
l'Amérique.
Aucune génération ne sait jamais ce que l'Histoire
lui demandera. Tout ce que nous pouvons savoir, c'est si nous serons prêts
lorsque ce moment arrivera. Et à présent,
l'Histoire nous plonge dans un des moments les plus difficiles que l'Amérique
ait jamais connu.
Quatre crises historiques. Toutes en même temps.
Une tempête parfaite. La pire pandémie
depuis plus de 100 ans. La pire crise économique depuis la Grande Dépression.
L'appel le plus convaincant pour la justice
raciale depuis les années 60. Et les réalités indéniables et les menaces
croissantes du changement climatique. La
question pour nous est donc simple: sommes-nous prêts?
Je crois que oui. Nous devons l’être. Toutes
les élections sont importantes. Mais nous savons dans notre chair que celle-ci
est encore plus importante.
L'Amérique est à un point d'inflexion. Une époque
de réel péril, mais de possibilités extraordinaires. Nous pouvons choisir la voie pour devenir plus dans la
colère, moins dans l’optimisme et être plus divisés. Un chemin d'ombre et de suspicion. Ou nous pouvons choisir un chemin différent, et
ensemble, saisir cette chance de guérir, de renaître, de nous unir. Un chemin
d'espoir et de lumière. C'est une élection
qui changera la vie qui déterminera l'avenir de l'Amérique pendant très
longtemps.
Cette identité est sur le bulletin de vote. Cette
compassion est sur le bulletin de vote. Décence, science, démocratie, elles
sont tous également sur le bulletin de vote. Qui nous sommes en tant que
nation, ce que nous défendons et, surtout, qui nous voulons être, tout est sur
le bulletin de vote.
Et le choix est on ne peut plus clair. Aucune rhétorique n'est nécessaire. Jugez simplement ce président sur les faits.
5 millions d'Américains infectés par le COVID19.
Plus de 170 000 Américains sont morts. De loin la pire performance de tous les pays du monde.
Plus de 50 millions de personnes se sont inscrites
au chômage cette année. Plus de 10 millions
de personnes vont perdre leur assurance maladie cette année. Près d'une petite entreprise sur six va fermer cette
année.
Si ce président est réélu, nous savons ce qui va
se passer. Les cas et les décès resteront
bien trop élevés. Plus d'entreprises locales
fermeront leurs portes pour de bon. Les familles
de travailleurs auront du mal à s'en sortir, et pourtant, le 1% le plus riche
recevra des dizaines de milliards de dollars de nouveaux allégements fiscaux.
Et l'attaque contre la loi sur les soins de santé
abordables se poursuivra jusqu'à sa destruction, en supprimant l'assurance de
plus de 20 millions de personnes - dont plus de 15 millions de personnes sous
Medicaid - et en supprimant les protections que le président Obama et moi avons
adoptées pour les personnes qui souffrent de conditions préexistantes.
Et en parlant du président Obama, un homme avec
qui j'ai eu l'honneur de servir pendant 8 ans en tant que vice-président, permettez-moi
de saisir cette opportunité pour lui dire quelque chose que nous ne disons pas
assez: merci, Monsieur le Président, vous
étiez un grand président, un président que nos enfants pourront admirer.
Personne ne dira cela de l'occupant actuel du
bureau ovale. Ce que nous savons de ce
président, c'est que si on lui donne quatre ans de plus, il sera ce qu'il a été
ces quatre dernières années. Un président
qui n'assume aucune responsabilité, refuse de diriger, blâme les autres, se
rapproche des dictateurs et attise les flammes de la haine et de la division.
Il se réveillera tous les jours en croyant que
tout dépend de lui. Jamais de vous.
Est-ce l'Amérique que vous voulez pour vous, votre
famille, vos enfants? Je vois une Amérique
différente. Celle qui est généreuse et forte,
altruiste et humble. C'est une Amérique que
nous pouvons reconstruire ensemble.
En tant que président, ma première
mission sera de contrôler le virus qui a ruiné tant de vies. Parce que je comprends quelque chose que ce président ne
comprend pas.
Nous ne remettrons jamais notre économie sur les
rails, nous ne ramènerons jamais nos enfants à l'école en toute sécurité, nous
ne retrouverons jamais nos vies tant que nous n'aurons pas combattu ce virus.
Cette tragédie, là où nous en sommes aujourd'hui, n'aurait
pas dû être si grave. Regardez autour de
nous. Ce n'est pas aussi catastrophique au
Canada ou en Europe ou au Japon ou presque partout ailleurs dans le monde.
Le président ne cesse de nous dire que le virus va
disparaître. Il attend un miracle. Eh bien, j'ai une info pour lui, aucun
miracle ne se prépare.
Nous avons le plus de cas confirmés du monde. Nous
avons le plus de morts du monde. Notre
économie est en lambeaux, les communautés noires, latino-américaines,
asiatiques américaines et amérindiennes en supportant la plus grosse partie.
Et après tout ce temps, le président n'a toujours
pas de plan.
Eh bien, j’en ai un. Si je suis président dès le premier jour, nous mettrons
en œuvre la stratégie nationale que j'ai définie depuis mars. Nous développerons et déploierons des tests rapides avec
des résultats disponibles immédiatement. Nous
fabriquerons les fournitures médicales et les équipements de protection dont
notre pays a besoin. Et nous les fabriquerons ici en Amérique. Nous ne serons
donc plus jamais à la merci de la Chine et d’autres pays étrangers pour
protéger notre propre peuple. Nous
veillerons à ce que nos écoles disposent des ressources dont elles ont besoin
pour être ouvertes, sûres et efficaces. Nous
mettrons la politique de côté et enlèverons la muselière à nos experts afin que
le public obtienne l'information dont il a besoin et qu'il mérite. La vérité
honnête et sans fard. Ils peuvent la gérer. Nous aurons l’obligation nationale de porter un masque,
non pas comme un fardeau, mais pour nous protéger les uns les autres.
C'est un devoir patriotique.
Bref, je ferai ce que nous
aurions dû faire depuis le tout début.
Notre président actuel a failli
à son devoir le plus fondamental envers cette nation, il n'a pas réussi à nous
protéger, il n'a pas réussi à protéger l'Amérique. Et, mes chers compatriotes américains, c'est
impardonnable.
En tant que président, je vous ferai cette
promesse: je protégerai l'Amérique. Je vais nous défendre de chaque attaque.
Visible et invisible. Toujours. Sans exception. À chaque fois.
Je comprends qu'il est difficile d'avoir de
l'espoir en ce moment.
En cette nuit d'été, permettez-moi de prendre un
moment pour parler à ceux d'entre vous qui ont le plus perdu. Je sais ce que ça fait de perdre quelqu'un que vous
aimez. Je connais ce trou noir profond qui s'ouvre dans votre poitrine. Que
vous sentez que tout votre être y est aspiré. Je sais à quel point la vie peut
être méchante, cruelle et injuste parfois.
Mais j'ai appris deux choses. Premièrement, vos proches ont peut-être quitté cette
Terre, mais ils ne quittent jamais votre cœur. Ils seront toujours avec vous.
Et deuxièmement, j'ai trouvé que le meilleur moyen
de surmonter la douleur, la perte et le chagrin est de trouver un but.
En tant qu'enfants de Dieu, chacun de nous a un
but dans sa vie. Et nous avons un grand
objectif en tant que nation: ouvrir les portes des opportunités à tous les
Américains. Pour sauver notre démocratie. Être à nouveau une lumière pour le
monde. Pour enfin vivre et rendre réel les
mots écrits dans les documents sacrés qui ont fondé cette nation que tous les
hommes et toutes les femmes sont créés égaux. Dotés par leur Créateur de
certains droits inaliénables. Parmi eux, la vie, la liberté et la recherche du
bonheur.
Vous savez, mon père était un homme honorable et
décent. Il a fortement été heurté plusieurs
fois part la vie mais il s'est toujours relevé. Il a travaillé dur et a bâti une belle vie de classe
moyenne pour notre famille. Il avait
l'habitude de dire: «Joey, je ne m'attends pas à ce que le gouvernement résolve
mes problèmes, mais je m'attends à ce qu'il les comprenne». Et puis il disait: "Joey, un travail c'est bien
plus qu'un chèque de paie. C'est une question de dignité. C'est une question de
respect. Il s'agit de votre place dans votre communauté. Il s'agit de regarder
vos enfants dans les yeux et de dire, chérie, Ça va aller bien."
Je n'ai jamais oublié ces leçons.
C'est pourquoi mon plan économique est axé sur les
emplois, la dignité, le respect et la communauté. Ensemble, nous pouvons
reconstruire notre économie et nous le ferons. Et quand nous le ferons, nous ne
la reconstruirons pas seulement, nous la reconstruirons en mieux.
Avec des routes, des ponts, des autoroutes, du haut
débit, des ports et aéroports modernes comme nouvelle base de la croissance
économique. Avec des tuyaux qui transportent de l'eau propre dans chaque
communauté. Avec 5 millions de nouveaux emplois dans l’industrie et la technologie,
l'avenir est en Amérique.
Avec un système de soins de santé qui réduit les
primes, les franchises et les prix des médicaments en s'appuyant sur la Loi sur
les soins abordables qu’ils essaient de déchirer.
Avec un système d'éducation qui forme nos gens aux
meilleurs emplois du 21e siècle, où le coût des études n'empêche pas les jeunes
d'aller à l'université, et la dette étudiante ne les écrase pas à la sortie.
Avec des services de garde d'enfants et de soins
aux personnes âgées qui permettent aux parents d'aller travailler et aux
personnes âgées de rester chez elles avec dignité. Avec un système
d'immigration qui dynamise notre économie et reflète nos valeurs. Avec des
syndicats nouvellement habilités. Avec un salaire égal pour les femmes. Avec
une augmentation des salaires qui vous permet d’élever votre famille. Oui, nous
allons faire plus que féliciter nos travailleurs essentiels. Nous allons enfin
les payer.
Nous pouvons, et nous le ferons, lutter contre le
changement climatique. Ce n'est pas seulement une crise, c'est une énorme
opportunité. Une opportunité pour l'Amérique de diriger le monde dans le
domaine des énergies propres et de créer des millions de nouveaux emplois bien
rémunérés.
Et nous pouvons payer ces
investissements en supprimant les échappatoires et les cadeaux fiscaux de 1300
milliards de dollars du président aux 1% les plus riches et aux sociétés les
plus grandes et les plus rentables, dont certaines ne paient aucun impôt.
Parce que nous n'avons pas besoin d'un code fiscal
qui récompense davantage la richesse que le travail. Je ne cherche à punir
personne. Loin de là. Mais il est grand temps que les personnes les plus riches
et les plus grandes entreprises de ce pays paient leur juste part.
Pour nos aînés, garantir leur retraite est une
obligation sacrée, une promesse sacrée faite. Le président actuel menace de
rompre cette promesse. Il propose d'éliminer la taxe qui paie près de la moitié
du système des retraites sans aucun moyen de compenser cette perte de revenus.
Je ne laisserai pas cela arriver. Si je suis votre
président, nous allons protéger les retraites et l'assurance-maladie. Vous avez
ma parole.
L'une des voix les plus puissantes que nous
entendons dans le pays aujourd'hui est celle de nos jeunes. Ils parlent de
l'iniquité et de l'injustice qui se sont développées en Amérique. Injustice
économique. Injustice raciale. Injustice environnementale. J'entends leurs voix et si vous les écoutez, vous pouvez
les entendre aussi. Et que ce soit la menace existentielle posée par le
changement climatique, la peur quotidienne d'être abattu à l'école ou
l'incapacité de se lancer dans leur premier emploi, ce sera le travail du
prochain président de restaurer la promesse de l'Amérique à tout le monde.
Je n'aurai pas à le faire seul. Parce que j'aurai
une grande vice-présidente à mes côtés, la sénatrice Kamala Harris. Elle est
une voix puissante pour cette nation. Son histoire est l'histoire américaine.
Elle connaît tous les obstacles lancés sur le chemin de tant de gens dans notre
pays. Les femmes, les femmes noires, les noirs américains, les sud-asiatiques
américains, les immigrants, les laissés pour compte.
Mais elle a surmonté tous les obstacles auxquels
elle a été confrontée. Personne n'a été plus dur envers les grandes banques ou
le lobby des armes à feu. Personne n'a été plus dur à appeler cette
administration actuelle pour son extrémisme, son non-respect de la loi et son
incapacité à dire simplement la vérité.
Kamala et moi tirons notre force de nos familles.
Pour Kamala, c'est Doug et leurs enfants. Pour
moi, c'est Jill et les nôtres. Aucun homme ne mérite un seul grand amour dans
sa vie. Mais j'en ai connu deux. Après avoir perdu ma première femme dans un
accident de voiture, Jill est entrée dans ma vie et a reconstitué notre
famille. C'est une éducatrice. Une maman.
Une maman militaire. Et une force imparable. Si elle décide de quelque chose ne
vous mettez pas sur son chemin parce qu'elle va le faire. Elle était une grande
deuxième dame et elle fera une grande première dame pour cette nation, elle
aime tellement ce pays.
Et j'aurai la force qui ne peut venir que de la
famille. Hunter, Ashley et tous nos petits-enfants, mes frères, ma sœur. Ils me
donnent du courage et me soulèvent. Et
depuis qu'il n'est plus avec nous, Beau m'inspire chaque jour. Beau a servi notre nation en uniforme. Un vétéran décoré
de la guerre en Irak. Je prends donc
personnellement la responsabilité profonde d’être le commandant en chef.
Je serai un président qui me tiendra aux côtés de
nos alliés et amis. Je ferai comprendre à nos adversaires que l’époque des
dictateurs est révolue. Sous le président
Biden, l'Amérique ne fermera pas les yeux sur les primes russes mises sur la tête
des soldats américains. Je ne tolérerai pas non plus l'ingérence étrangère dans
notre exercice démocratique le plus sacré, le vote. Je défendrai toujours nos valeurs de droits humains et
de dignité. Et je travaillerai dans un but commun pour un monde plus sûr, plus
pacifique et plus prospère.
L'Histoire nous a imposé une tâche encore plus
urgente. Serons-nous la génération qui efface enfin la tache de racisme de
notre identité nationale? Je crois que nous
pouvons être à la hauteur. Je crois que
nous sommes prêts.
Il y a à peine une semaine, c'était le troisième
anniversaire des événements de Charlottesville. Vous vous souvenez avoir vu ces néo-nazis, ces hommes du
Klan et ces suprémacistes blancs sortir des champs avec des torches allumées?
Veines bombées? Cracher la même bile antisémite entendue à travers l'Europe
dans les années 30? Vous vous souvenez du
violent affrontement qui s'est ensuivi entre ceux qui répandent la haine et
ceux qui ont le courage de s'y opposer? Vous
vous souvenez de ce que le président a dit? Il y avait ses citations, «des gens très bien des deux
côtés».
C'était un appel au réveil pour nous en tant que
pays. Et pour moi, un appel à l'action. À
ce moment-là, je savais que je devrais m’engager pour cette élection. Mon père
nous a appris que le silence était une complicité. Et je ne pouvais pas rester
silencieux ou complice. À l'époque, j'ai
dit que nous étions dans une bataille pour l'âme de cette nation. Et nous le sommes.
L'une des conversations les
plus importantes que j'ai eues pendant toute cette campagne a été avec
quelqu'un qui est trop jeune pour voter. J'ai
rencontré Gianna Floyd, six ans, un jour avant que son papa George Floyd ne
repose en terre. Elle est incroyablement
courageuse. Je n'oublierai jamais. Quand je me suis penché pour lui parler, elle m'a
regardé dans les yeux et a dit: «Papa, a changé le monde». Ses mots sont enfouis profondément dans mon cœur.
Le meurtre de George Floyd était peut-être le
point de rupture. Peut-être que John Lewis
passe l'inspiration. Quoi qu'il en soit,
l'Amérique est prête, selon les mots de John, à déposer «enfin le lourd fardeau
de la haine» et à faire le dur travail d'éradication de notre racisme
systémique.
L'histoire de l'Amérique nous dit que c'est dans
nos moments les plus sombres que nous avons fait nos plus grands progrès. Que
nous avons trouvé la lumière. Et dans ce moment sombre, je crois que nous
sommes sur le point de faire à nouveau de grands progrès. Que nous pouvons
retrouver la lumière.
J'ai toujours cru que l'on pouvait définir l'Amérique
en un mot: les opportunités. Qu'en Amérique,
tout le monde, et je dis bien tout le monde, devrait avoir la possibilité
d'aller aussi loin que leurs rêves et les capacités données par Dieu les
mèneront.
Nous ne pouvons jamais perdre cela. Dans une
période aussi difficile que celle-ci, je pense qu'il n'y a qu'une seule voie à
suivre. En tant qu'Amérique unie. Unis dans notre quête d'une Union plus
parfaite. Unis dans nos rêves d'un avenir meilleur pour nous et pour nos
enfants. Unis dans notre détermination à faire rayonner les années à venir.
Sommes-nous prêts? Je crois que oui. Nous
sommes une grande nation. Et nous sommes un
peuple bon et décent. Ce sont les
États-Unis d'Amérique. Et il n'y a jamais
rien eu que nous ayons été incapable d'accomplir lorsque nous l'avons fait
ensemble.
Le poète irlandais Seamus Heaney a écrit:
"L'histoire nous dit,
N'espérez rien de ce côté de la tombe,
Mais parfois, une fois dans une vie,
Ce raz-de-marée tant attendu
De la justice s'élève,
Et alors l'espoir et l'histoire riment."
C'est notre moment de faire rimer espoir et
histoire. Avec passion et détermination,
commençons, vous et moi, ensemble, une seule nation, sous Dieu unis dans notre
amour pour l'Amérique et unis dans notre amour l'un pour l'autre. Car l'amour est plus puissant que la haine. L'espoir est plus puissant que la peur. La lumière est plus puissante que l'obscurité. C'est notre moment. Telle
est notre mission.
Que l'histoire puisse dire que
la fin de ce chapitre des ténèbres américaines a commencé ici ce soir alors que
l'amour, l'espoir et la lumière se sont joints à la bataille pour l'âme de la
nation. Et c'est une bataille que
nous gagnerons ensemble. Je vous
promets.
Je vous remercie. Et que Dieu vous bénisse. Et que Dieu protège nos troupes.