Il est des propos et des postures qui ne passent pas.
Parmi celles-ci, l’«amitié» qu’Emmanuel Macron revendique
d’avoir avec Donald Trump.
Un nouveau tweet du Président de la République, ce jour,
parle de cet «ami» qu’est, pour lui, le populiste, démagogue, incompétent,
menteur, raciste, corrompu, admirateur des régimes autoritaires qui occupe
actuellement la Maison blanche et dont tous les démocrates espèrent qu’il en
sera chassé par les électeurs américains le 3 novembre prochain.
Un personnage dangereux qui vient à nouveau de déclarer que
s’il perdait les élections présidentielles, cette fois-ci face à Joe Biden, il
ne sait pas s’il acceptera les résultats, tout comme il l’avait déclaré en 2016
à propos d’une possible victoire d’Hillary Clinton.
Oui, les Etats-Unis sont les amis de la France, un pays qui
a toujours été son alliée et qui, même lorsque les rapports étaient
conflictuels, n’a jamais été en guerre contre elle.
Oui, le peuple américain mérite l’amitié de celui de France
qu’il est venu secourir en 1917 et en 1944, un peuple que nous avons aidé à
être indépendant.
Oui, nous partageons nombre de valeurs humanistes avec la plus
vieille démocratie républicaine du monde, celle qui, avec la France, a montré
le chemin de la liberté aux peuples du monde entier à la fin du XVIII° siècle.
Mais non, nous ne serons jamais les amis de Donald Trump
surtout si nous nous définissons comme démocrates et sociaux, surtout si nous
prétendons être centraux ou centristes.
C’est impossible comme le montre bien les oppositions dures
des centristes américains à Trump, que ce soit Barack Obama ou Hillary Clinton
et, bien sûr, le candidat démocrate à la présidentielle Joe Biden.
Il n’y a pas, il ne peut y avoir, d’amitié avec Trump pour
le Président de la République française en exercice.
Cette volonté d’être «ami» avec un tel personnage – qui
d’ailleurs l’a déjà insulté et s’est souvent moqué de lui ainsi que la France
et les Français – est une étrangeté de la part d’Emmanuel Macron, pour ne pas
dire plus.
Si, lors de son arrivée à l’Elysée on pouvait comprendre
qu’il essayait de nouer des relations de proximité avec le président américain
afin de pouvoir en faire bénéficier la France, aujourd’hui, il n’existe aucune
excuse de ce genre.
Non seulement Macron n’a jamais rien obtenu de Trump mais ce
dernier a souvent menacé la France de ses foudres pour tout et n’importe quoi –
actuellement à propos de la taxe sur les GAFA où il veut mettre en place des
représailles dures contre notre pays – et joue même contre elle notamment en
tentant de détruire l’Union européenne.
Etre le Président de la France et être l’ami de Trump est
une faute.
D’autant qu’Emmanuel Macron avant son élection en 2017 ne
connaissait même pas Donald Trump.
C’est donc en toute connaissance de cause de ses frasques,
de ses incompétences, de ses insultes qu’il a noué une amitié avec lui, sachant
que la réciproque n’est sans doute pas vraie.
On aimerait qu’Emmanuel Macron n’est pas cette attitude de
groupie avec les pires dirigeants de la planète – il considère aussi le
populiste nationaliste et responsable de tueries contre les musulmans de son
pays, le Premier ministre indien, Narendra Modi, comme un ami, sans parler de
sa civilité quelque peu excessive avec Vladimir Poutine ou Xi Jinping.
Macron se dit conscient de la tragédie de l’Histoire.
Gageons qu’il l’est aussi de la comédie du pouvoir.
Parce que cette volonté d’amitié avec Donald Trump fait
plutôt penser à une mauvaise tragicomédie de série Z dont le niais naïf de
service est un président français, ce qui est loin de rehausser le standing de
son pays.