mardi 30 juin 2020

Propos centristes. France – Réactions aux élections municipales; suite de la Convention citoyenne sur le climat; plan de relance européen; l’écologie n’appartient pas à un seul parti; deux ans pour retrouver le niveau de croissance d’avant la covid19; troisième budget rectificatif…



Voici une sélection, ce 30 juin 2020, des derniers propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France.


● Emmanuel Macron (Président de la République)
- Nous sommes arrivés à un moment de vérité pour l'Europe. Avec cet engagement résolu de la France et de l'Allemagne, nous pouvons en faire un moment de succès.
- Il faut que nous arrivions à consolider ce que nous avons ensemble décidé un emprunt commun, au moins 500 milliards de subventions budgétaires et vers les régions les plus touchées. Nous l'avons écrit noir sur blanc avec la chancelière, c'est notre priorité absolue, c'est ce qui permet à l'Europe d'être à la hauteur et de répondre au défi qui est aujourd'hui le sien.
- Nous devons faire en sorte que les plans de relance respectent les engagements climatiques !
- Les ambitions climatiques ne doivent pas être tributaires d’un cycle électoral.
- Pour l’instant, nous ne respectons pas les accords de Paris [sur le réchauffement climatique] et nous devons le faire, d’une manière souveraine, en France et en Europe.
- [Crise libyenne] [La Turquie porte une] responsabilité historique et criminelle.
- Durant ces neuf mois, la Convention citoyenne sur le climat a montré qu’il était possible sur un sujet aussi difficile et inflammable de créer du consensus et de prendre des mesures courageuses. Je souhaite qu'il y ait d'autres Conventions citoyennes à l'avenir !
- La Convention citoyenne sur le climat propose également d’introduire la notion de « biodiversité », d’« environnement » et de « lutte contre le changement climatique » dans l’article premier de notre Constitution. J’y suis favorable.
- Les membres de la Convention citoyenne sur le climat proposent des mesures fortes pour mettre fin à la bétonisation : ils ont raison. Ils veulent un moratoire sur les nouvelles zones commerciales en périphérie des villes : allons-y, agissons !
- Jamais la transition écologique ne doit se faire au détriment des communes les plus enclavées : c'est pour cela que je crois qu'il faut reporter le débat sur les 110 km/h.
- Pour concilier écologie et économie, le secteur privé a un rôle à jouer. C'est notamment pour cela que je suis en désaccord avec la taxe de 4% sur les dividendes proposée par la Convention citoyenne :
- Fermeture des centrales à charbon, fin des permis d’hydrocarbures, classement de 30% de nos espaces maritimes et terrestres en aires protégées… Nous n'avons pas attendu pour déployer un agenda écologique. Mais l'histoire s'accélérant, nous devons aller plus loin, plus fort.

● Gouvernement
[Nota: dans ce gouvernement, certains membres ne sont pas centristes; nous retranscrivons cependant leurs propos en rapport avec leur fonction parce qu’ils font partie selon nos critères d’une équipe qui suit une politique globalement centriste]

Edouard Philippe (Premier ministre)
- [Municipales] Les résultats sont nets. C’est un acte de confiance et de responsabilité exceptionnel qu’il faut prendre très au sérieux. Je ne doute pas que beaucoup de résultats dans d’autres communes seront commentés. Mais ici, au Havre, on est heureux.

Christophe Castaner (ministre de l’Intérieur)
- [Municipales]  Le premier enjeu de ce second tour était d’assurer son déroulement dans le strict respect des règles sanitaires. Tous les moyens ont été mis en œuvre par l’État, en lien avec les communes, pour assurer la sécurité de tous et le bon déroulement des municipales.
- [Municipales]  Je veux adresser mes salutations républicaines aux équipes élues et remercier chaleureusement toutes celles et tous ceux qui ont participé à l’organisation de ce scrutin : assesseurs, scrutateurs, personnels communaux et agents de l’État engagés pour faire vivre notre démocratie.

Bruno Le Maire (ministre de l’Economie et des Finances)
- Nous aurons besoin de plus de solidarité territoriale pour les commerces qui font la vitalité des villes et des villages de France. Nous engageons dans ce projet de Loi de finance rectificative, trois séries de mesures pour les indépendants, les artisans et le commerce de centre ville. La deuxième série de mesures vise à revitaliser le commerce de proximité dans nos territoires. 100 foncières seront déployées partout en France à l’aide de la Banque des territoires pour rénover 6000 petits commerces. Ce soutien inédit revitalisera les centres des villes moyennes. Une troisième série de mesures accélèrera la numérisation des petites entreprises pour qu’elles augmentent leur chiffre d’affaires grâce au numérique.
- Nous continuerons à accélérer la décarbonation de notre économie dans ce projet de Loi de finance rectificative. Dans tous les plans sectoriels présentés, des investissements massifs seront engagés pour la transition écologique.
- La majorité doit être fière de son bilan environnemental. Elle doit le porter haut et fort. C’est la majorité qui a arrêté la construction de l’aéroport de Notre dame des Landes. C'est la majorité qui a voté la loi Énergie et Climat qui fixe l'objectif de neutralité carbone en 2050.
- A la rentrée, 700 000 jeunes vont arriver sur le marché du travail. Notre devoir collectif est de leur trouver des solutions. Comme l’a annoncé Muriel Pénicaud , nous verserons une prime de 8 000€ pour l’emploi d’un apprenti majeur et de 5 000€ pour l’emploi d’un apprenti mineur. Par ailleurs, nous étendrons ce dispositif aux contrats de professionnalisation. Nous travaillons actuellement avec les partenaires sociaux à une réduction du coût d’embauche des jeunes.
- Face à cette crise, je veux tenir le discours de vérité qui a été le mien depuis le premier jour. Il nous faudra au moins deux ans pour retrouver le niveau de croissance atteint fin 2019. Nous le ferons! Dans deux ans, La France aura retrouvé sa vitalité économique.


Elisabeth Borne (ministre de la Transition écologique et solidaire)
- Le Président a tenu sa promesse vis-à-vis de la Convention citoyenne sur le climat: il reprend la quasi totalité des propositions. C'était un pari inédit il y a quelques mois. On va aller au bout de la transformation écologique du pays.
- Le président a montré qu'il voulait aller au bout de la transformation écologique de notre pays.
- Emmanuel Macron a montré hier qu'il était au rendez-vous de l'ambition des citoyens de la Convention citoyenne: 146 propositions retenues, 15 milliards d'euros de plus pour investir dans la transition écologique, référendum en 2021.
- Le calendrier est précis, et la méthode est claire. Les citoyens de la Convention citoyenne y seront associés. Les 146 propositions seront mises en œuvre: par le gouvernement en Conseil de défense écologique, dans le plan de relance, dans un projet de loi dédié.
- Il y a ceux qui disent et ceux qui le font. La fermeture de Fessenheim, c'est une décision difficile mais nécessaire pour réduire notre dépendance au nucléaire.
- Toute l'année, les sauveteurs bénévoles veillent, parfois au péril de leur vie, à ce que chacun puisse profiter de la mer en toute sécurité. En cette Journée nationale des sauveteurs en mer, remercions les pour leur passion et leur engagement.

Jean-Michel Blanquer (ministre de l’Education)
- Réfléchir et agir à une échelle européenne pour faire progresser l’éducation à la lumière de notre expérience de la crise. En conférence avec mes collègues européens sur les usages numériques et sur les évolutions de nos politiques pour mieux faire réussir chaque élève.
- Franchir un grand pas pour de bons usages numériques pour l’éducation. Par un retour d’expérience de la continuité pédagogique. Avec l’organisation des États généraux du numérique pour l'éducation. Vous pouvez participer dès maintenant.

Franck Riester (ministre de Culture)
- Le monde de la culture et des médias a bénéficié, depuis le début de la crise, d’un plan d’aide exceptionnel de 5 milliards d’euros.
- [Résultats Municipales] Ils sont la démonstration de nos compatriotes de vouloir engager une transition écologique. Il y a une aspiration locale à une ville plus douce.

Gérald Darmanin (ministre de l'Action et des Comptes publics)
- A côté des dispositifs exceptionnels d’exonération, toutes les entreprises, quel que soit leur secteur et quelle que soit leur taille pourront bénéficier d'un étalement long, jusqu’à 36 mois, pour payer les cotisations qui leur resteront à acquitter.
- Ce troisième budget rectificatif comporte aussi 4,5 milliards € de soutien aux collectivités locales affectées par la crise, pour les aider à accompagner la reprise de l’activité. C’est un effort sans précédent!
- Le troisième budget rectificatif apportera plus de 3 milliards€ d'exonération de cotisations patronales pour des secteurs entiers. Une mesure inédite, qui témoigne de la volonté du Gouvernement d’apporter des réponses fortes à la crise économique et sanitaire que nous traversons.
- Ne laissez pas vos droits s’user: il faut voter. Et remercier ceux qui permettent la démocratie, cette magnifique exception. Disons merci aussi aux candidats : la politique n’est pas une chose facile.

Muriel Pénicaud (ministre du Travail)
- Combiner ambitions écologique, économique et sociale est notre défi commun. Accélérer la transition écologique, c’est transformer de nombreux emplois et compétences. Investissons dans le capital humain. Nous y sommes prêts!
- Dès le début de la crise, nous avons identifié un risque massif pour l'emploi. Il était très important d'aller vite et fort en mettant en place un système massif et protecteur pour les salariés comme pour les entreprises. C'est la raison pour laquelle j'ai décidé sur les demandes de chômage partiel de faire confiance a priori et qu'il y aurait des contrôles a posteriori. C'est comme ça qu'on a eu dès la deuxième quinzaine de mars six millions de salariés déjà couverts par le dispositif, et au total plus de 12 millions de salariés et 1,2 million d'entreprises indemnisées à un moment donné pendant la crise. Après, c'est une question de confiance entre les citoyens. Un consensus s'est créé dans le pays autour du chômage partiel. Cette confiance dans le pacte républicain ne doit pas être abîmée par une minorité de fraudeurs. C'est pourquoi, après avoir protégé les salariés et entreprises, nous n'aurons pas de complaisance avec les fraudeurs. L'objectif est de réaliser 50.000 contrôles d'ici la fin de l'été. Depuis le 22 mai, 12.000 sont en cours, dont 400 déclenchés à la suite de signalements d'organisations syndicales ou encore de salariés. Nous menons aussi des contrôles aléatoires. A ce jour, 3.000 dossiers sont clôturés. 1.600 dossiers sont tout à fait corrects. Environ 600 ont conduit à des régularisations en faveur ou en défaveur de l'entreprise. Car nous ne menons pas seulement des contrôles pour sanctionner les fraudeurs, mais aussi parce que plusieurs entreprises, et en particulier les TPE-PME, ont pu se tromper dans leurs déclarations. Certaines n'ont pas été assez indemnisées ou se sont trompées en étant de bonne foi. C'est la philosophie du droit à l'erreur que notre gouvernement porte depuis le début du quinquennat.  Enfin, nous avons recensé environ 850 suspicions de fraudes qui ont débouché sur des investigations plus poussées. Nous avons même enclenché quatre procédures pénales pour escroquerie. Par exemple, dans les Hauts-de-France, un chef d'entreprise a créé cinq sociétés pour 67 salariés, mais aucun d'entre eux n'est déclaré ou n'a payé des cotisations sociales. Il n'est même pas sûr qu'il y en ait un qui ait travaillé. Les dossiers principaux sur lesquels des investigations sont menées se retrouvent dans des entreprises de secteurs plus "fraudogènes", où les salariés ont par exemple pour partie télétravaillé et pour partie été placés en chômage partiel. Or, il y a des règles très précises là-dessus. Quand on télétravaille, on travaille, et ce n'est pas l'Etat qui paye votre salaire. Sinon, c'est du travail illégal. La fraude y est un peu plus difficile à repérer mais il y a toujours des traces en général, soit via des mails, des appels téléphoniques, des livrables envoyés à l'entreprise... Des recoupements peuvent se faire. Si leur bonne foi est établie, les entreprises remboursent seulement les sommes trop perçues. En revanche, si c'est de la fraude, les sanctions sont fortes. Elles doivent non seulement rembourser les sommes indûment perçues mais peuvent aussi être exclues des dispositifs d'aides publiques pendant cinq ans. Le responsable s'expose même à une sanction pénale pouvant atteindre jusqu'à deux ans d'emprisonnement et 30.000 euros d'amende.
- Beaucoup d’entreprises de ces secteurs, comme les bars et restaurants, étaient fermées par décision administrative et ont donc bien sûr placé tous leurs salariés en chômage partiel à 100%. Après, encore faut-il qu’elles déclarent les bons taux horaires et les bons salaires, qui seront contrôlés au même titre que les autres. Les fraudeurs sont partout.
- Le président de la République a précisé la semaine dernière les contours du nouveau pour les secteurs les plus structurellement touchés par la crise. Celui-ci n’empêchera finalement pas les licenciements. Pourquoi ne pas conditionner cette aide à des engagements sur l’emploi?
- Il y aura des engagements sur l’emploi mais c’est dans l’entreprise qu’on décidera quels seront ces engagements. On peut très bien décider de recourir au dispositif de l’activité partielle de longue durée et, compte tenu de la situation économique, décider d’ouvrir un plan de départs volontaires en parallèle. Ce n’est pas incompatible. Ce qu’il faut, c’est qu’il y ait un dialogue social et économique sur la réalité du terrain. Pour en bénéficier, je rappelle que les entreprises doivent signer un accord majoritaire mentionnant des engagements sur l’emploi, qui sera ensuite validé par les Direccte, ou bien un accord de branche. Les syndicats ne vont pas signer un accord défavorable aux salariés et à l’entreprise.
- [Chômage partiel] Nous ne voulions pas fragiliser la reprise en changeant les règles trop vite, alors que nous venons juste de déconfiner nos entreprises. Regardez les chiffres du chômage de mai publiés la semaine dernière. Ils sont meilleurs qu’en avril, mais le mois d’avant ça n’allait pas du tout. Comment évolueront-ils en juin, juillet, août? Honnêtement, je ne sais pas. Le 1er octobre nous laisse le temps de voir comment la reprise s’organise. En attendant, nous faisons toujours le pari de la confiance a priori pour les demandes de renouvellement d’activité partielle. En revanche, nous ouvrons dès le 1er juillet le dispositif d’activité partielle de longue durée pour éviter une partie des PSE. Il représente une meilleure alternative et sauve beaucoup plus d’emplois. Il faut donner de la visibilité aux acteurs.
- [Réforme de l’assurance chômage] C’est l’un des sujets dont je discute avec les partenaires sociaux ces dernières semaines. Notre conviction initiale, à travers cette réforme, c’était de viser moins de précarité et plus de retour à l’emploi, dans un contexte où l'on avait alors un taux chômage de 8,1%, à fin 2019, du jamais vu depuis onze ans. La situation a depuis basculé mais cet objectif reste toujours valable. En revanche, nous sommes en train de voir comment ajuster certains paramètres, notamment sur les conditions d’éligibilité, pour les adapter à la situation actuelle. Je suis tout à fait ouverte là-dessus et les arbitrages seront rendus d’ici quelques semaines.

Julien Denormandie (ministre de la Ville et du Logement)
Une écologie à la Française, c'est une écologie qui n'exclut pas les plus modestes. Pour cela, nous devons investir : pour transformer plus vite le parc de logements, pour accompagner les ménages modestes pour effectuer leurs travaux.

Frédérique Vidal (ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’innovation)
- Les animaux de compagnie ne sont en rien concernés par l’expérimentation animale, et cela ne sera jamais le cas; les fausses informations relayées récemment à ce sujet desservent la cause de la protection animale.
- Non, la provenance des animaux utilisés à des fins scientifiques ne s’est pas ouverte à tous les trafics! Au contraire, les efforts du gouvernement sont constants : le décret du 17 mars 2020 renforce les obligations des établissements utilisant des animaux pour la recherche.

Sébastien Lecornu (ministre chargé des Collectivités territoriales)
J’adresse mes félicitations républicaines à tous les nouveaux élus à l’issu de ce second tour des élections municipales. L’État sera aux côtés des maires et de leur conseil municipal pour entamer une relation de confiance tout au long de ce mandat.

Roxana Maracineanu (ministre des Sports)
Les images de ces actes ignobles et lâches réalisés à l’extérieur de l’INSEP nous rappellent que le combat contre le racisme doit se poursuivre. Ne relâchons pas notre vigilance. Tout mon soutien aux athlètes et à ceux qui se sentent salis par ces comportements révoltants

Adrien Taquet (secrétaire d’Etat à la Protection de l’enfance)
- Médecins, services de police et de justice, éducation nationale, services départementaux : face aux violences sur mineurs, toutes les personnes qui interviennent auprès des enfants doivent développer une culture commune.
- [Municipales] Ces élections sont une étape importante pour l'ancrage local de notre jeune mouvement. Dès demain, plus de 400 maires et des milliers de conseillers municipaux En marche vont porter nos valeurs dans leurs villes.
- Les Français se projettent dans l'avenir et redoutent des situations difficiles pour leur emploi, leur entreprise ou leur famille. Nous devons répondre à leurs préoccupations.
- La mise au premier plan de l'écologie n'est pas un tournant : c'est une priorité du gouvernement et un travail en cours depuis plusieurs mois.

Amélie de Montchalin (secrétaire d’Etat aux Affaires européennes)
- La crise économique et sociale ne doit pas nourrir une crise démocratique. L'urgence est d'apporter une réponse à la seule vague que je vois ce soir : celle de l’abstention. C'est le sens de l’esprit de concorde d'Emmanuel Macron, et de la feuille de route qu’il va annoncer
- Nous voulons que les maires soient au coeur de la reconstruction. Mais les alliances d'EELV appelleront rapidement une clarification politique : seront-ils demain sur la même ligne d'opposition systématique que LFI ou pourrons-nous travailler ensemble pour les Français?
- Le RN qui pavoise sur les plateaux offre un décalage saisissant avec l'humilité et la responsabilité des maires soutenus par En marche élus ce soir. Le parti de LePen n'est, encore une fois, pas à la hauteur.

Jean-Baptiste Lemoyne (secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Europe et des Affaires étrangères)
Le tourisme est une composante essentielle de l’économie des Outre-mer. Après le plan de sauvetage, préparation du plan de relance avec l’élaboration de feuilles de route avec et pour chaque territoire.

Agnès Pannier-Runacher (secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Economie et des Finances)
- La Nuit est un secteur aussi important que les autres. Les discothèques peuvent ouvrir en tant que bars et nous allons réunir les acteurs pour travailler aux conditions d’une réouverture, comme l’Allemagne et l’Italie ont réussi à le faire.
- Airbus: avec le plan de soutien au secteur aéronautique, nous avons pris nos responsabilités. Je demande à Guillaume Faury d’utiliser tous les leviers de ce plan pour limiter au maximum les suppressions de postes.
- La chance de la France c’est d’avoir une électricité décarbonée grâce au nucléaire et à l’hydrolique. L’enjeu, c’est de ne pas mettre tous nos œufs dans le même panier : nous développons les énergies renouvelables.
- L’industrie c’est la réponse sur l’écologie: les mobilités vertes, il faut les inventer les produire. Le train à hydrogène, l’avion décarboné, la voiture électrique... c’est l’industrie qui travaille à ces modèles pour répondre aux défis climatiques.
- [Situation des artisans et commerçants face à la crise] 15 à 30% d'entre eux ne savent pas s'ils vont terminer l'année. C'est monstrueux.

Brune Poirson (secrétaire d’Etat auprès de la ministre de la Transition écologique et solidaire)
- L’écologie est au cœur de nos politiques. Tout le monde fait aujourd'hui comme si la Convention citoyenne était une évidence. Lorsque le Président Emmanuel Macron l’a annoncée après le Grand débat, c’était un pari que beaucoup considéraient comme fou.
- Les 150 citoyens ont su être ambitieux. Le Président Emmanuel Macron vient de transformer cette ambition en action : 146 des 149 propositions retenues, projet de loi spécifique d’ici la fin de l’été, 15 milliards d’€ sur 2 ans, référendum en 2021.

Emmanuelle Wargon (secrétaire d’Etat auprès de la ministre de la Transition écologique et solidaire)
Grâce au travail de la Convention citoyenne, le Président Emmanuel Macron a tracé 4 lignes directrices pour la suite de notre action écologique: l'investissement dans l’avenir; la justice sociale; l’aménagement du territoire; la responsabilisation de chacun.

Christelle Dubos (secrétaire d’Etat auprès de la ministre de la Solidarité et de la Santé)
L’Europe est un projet de prospérité : politique, économique mais aussi sociale. Cette promesse impose que l’Union européenne s’engage pour lutter contre la pauvreté et les inégalités, creusées par la crise du COVID19.

Marlène Schiappa (secrétaire d’Etat à l’Egalité hommes-femmes et à la Lutte contre les discriminations)
[Municipales] J’adresse mes sincères félicitations républicaines aux élu/es de tous bords, notamment Anne Hidalgo, mes pensées à toutes les personnes engagées dans cette élection si particulière qui ont fait vivre la démocratie. Félicitations chaleureuses au Premier ministre.

Sibeth Ndiaye (porte-parole)
[Municipales] Ce soir nous éprouvons une déception, parce qu’il y a des endroits, vous avez cité Lyon à l’instant, où notre propre division interne nous a conduits à des scores extrêmement décevants.

● LaREM
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes et se considèrent de droite ou de gauche ne sont pas retranscrits]

Stanislas Guerini (délégué général)
- Notre-Dame-des-Landes, sortie des hydrocarbures, Convention citoyenne sur le climat : sur l'écologie, notre bilan est incontestable. À nous de démontrer que l'on porte une écologie concrète, qui embarque toute la société au lieu d'opposer les uns aux autres.
- LaREM salue les annonces majeures d'Emmanuel Macron qui reprend la quasi-totalité des propositions de la Convention citoyenne. Il montre ici son profond respect pour cet exercice démocratique inédit et notre détermination totale à faire la transition écologique. Alors « allons-y » !
- Depuis le début du quinquennat, nous avons fait de l'écologie une priorité. Avec cette majorité, nous fermons les centrales à charbon, nous avons voté une loi interdisant la production d'hydrocarbures... Ce soir, les Français nous disent d'aller plus vite.
- Les Français sont inquiets pour leur avenir. Cela nous oblige à agir avec responsabilité et à dépasser les clivages pour être à la hauteur des défis devant nous. J'y suis prêt.
- [Municipales] Je n'ai jamais fait de front anti écolo, ce sont des foutaises (...) J'assume dans cette élection d'avoir voulu continuer à faire le dépassement des clivages.
- [Municipales] Ce soir, LaREM franchit un premier pas dans son implantation locale. Nous aurions bien sûr préféré bouger davantage les lignes mais une nouvelle génération d'élus locaux s'implante. De cette génération naîtra de futurs maires En Marche. À tous nos candidat(e)s et militant(e)s qui ont mené campagne : bravo et merci. Nous aurions aimé bouger davantage les lignes mais vous êtes ce soir l'avenir de vos communes. Grâce à vous, notre Mouvement s'ancre durablement dans tout le pays. Plus que jamais, En Marche!
- [Municipales] Ces élections, difficiles, étaient une première étape. Notre Mouvement franchit un grand pas de sa jeune histoire et continuera à s’implanter, petit à petit.
- [Municipales] Nous aurions aimé bouger davantage les lignes et faire plus vite, plus fort. Mais nous avons aujourd'hui des centaines de maires En Marche élus sur l'ensemble du territoire. Pour un jeune Mouvement comme le nôtre, ça, c'est essentiel.
- L’abstention doit nous interroger. Les Français avaient la tête à autre chose, particulièrement à la crise économique qui vient. Mais il y a aussi un problème de défiance profond dans la vie politique. C'est un défi que nous devons encore relever.

Gilles Le Gendre (président du groupe à l’Assemblée nationale)
- Les députés LaREM déterminés à prendre le relais de la Convention citoyenne pour le climat en votant le projet de loi annoncé ce matin par Emmanuel Macron. Avec le Président, nous souhaitons avançons vite et fort sur la transformation écologique et solidaire.
- Notre objectif était d'exister dans un paysage politique dont nous étions totalement absents : celui des municipales. Nous aurons autour de 10 000 élus. Nous devons continuer ce travail, de longue haleine, de renforcement de notre implantation territoriale.

Aurore Bergé (porte-parole)
- L'écologie n'est pas la propriété d'un parti politique. Pas plus qu'elle n'est la propriété de la gauche. Que l'on me démontre le bilan des écologistes de EELV au pouvoir lorsqu'ils étaient au gouvernement!
- [Municipales] On en parle moins que de Perpignan... mais le RN qui perd Mantes la Ville, la seule ville francilienne qu'il dirigeait, ça n'est pas anodin. Et c'est une belle nouvelle!
- Nous ne découvrons pas l'urgence écologique sinon nous n'aurions pas créé la convention citoyenne pour le climat! Nous avons des défis économiques et sociaux majeurs : que ferait EELV pour nos secteurs automobile et aéronautique et nos emplois?
- [Municipales] Il n'y a aucune coalition anti climat. Qui doute du bilan écologique d'Alain Juppé et de son équipe à Bordeaux ? Et si vous me demandez de m'allier avec des candidats complotistes anti vaccin, anti 5G ou qui préfèrent des cortèges indigénistes, la réponse est non.
- Le projet de loi bioéthique est un projet urgent puisqu'il s'agit de l'avenir des familles, de la possibilité de créer des familles. Il est essentiel que la pma pour toutes soit un droit effectif et non réservé à quelques unes. La PMA doit être remboursée.
- Le nouveau marqueur EELV : s'opposer à la 5G, s'engouffrer dans la brèche complotiste. Même sujet – délirant – que les compteurs Linky...

Saïd Ahamada (député)
Tribune de Saïd Ahamada, député LREM, Sylvie Brunet, députée européenne MoDem et Stéphane Séjourné, député européen LaREM: Plan de relance européen : pour une Union de la lutte contre la pauvreté]
Le manque de solidarité est un danger mortel pour l'Union européenne". Cet avertissement lancé à l'orée de la pandémie du Covid19 par Jacques Delors aux dirigeants des Vingt-Sept a semble-t-il été entendu. L'ampleur inédite du projet de plan de relance – 750 milliards d'euros – et le franchissement du Rubicon que constitue l'émission d'une dette commune mutualisée à destination principalement des pays les plus touchés ou à faible solvabilité sont des avancées sans précédent.
Tout se passe comme si l'Union européenne de 2020 et le couple franco-allemand au premier rang avaient retenu les leçons de la crise de la décennie précédente en privilégiant la solidarité à l'orthodoxie budgétaire. Nonobstant, derrière ces premiers satisfécits, c'est le "désir d'Europe" qui doit être refondé autour d'un enjeu fondamental : la lutte contre la pauvreté.
À l'instar de la santé, l'Union n'a que des compétences limitées en matière de pauvreté
Obéissant à l'origine à des considérations stricto sensu économiques, l'Union européenne s'est néanmoins penchée de manière récurrente sur la construction d'une "Europe sociale", édifiée en toile de fond et par petites touches au fil de sa construction. Si les traités successifs de Maastricht, Amsterdam, Nice et Lisbonne ont doté l'Europe d'un "agenda social" et depuis 2017 d'un Socle européen des droits sociaux, force est de constater qu'en dépit de ces avancées mezzo voce, beaucoup reste à bâtir pour gommer les disparités – parfois immenses – qui perdurent au sein des structures sociales des Vingt-Sept. À l'instar de la santé, l'Union n'a d'ailleurs que des compétences limitées en la matière, prérogatives des États.
Or, la crise de la Covid-19 a jeté une lumière crue sur les nombreux défis que les pays européens ont en partage : politiques de santé, systèmes de protection sociale, vieillissement démographique, exclusion sociale, etc. Autant d'enjeux qui appellent une ambition et une réponse au niveau européen, et ce alors que le Vieux continent s'apprête à affronter la pire crise économique de son histoire. Avec une récession qui devrait atteindre à la fin de l'année 8,7% selon la BCE, des millions de nos concitoyens européens – les jeunes au premier rang – risquent d'être plongés dans la pauvreté, parfois la plus extrême.
Un fonds ambitieux de soutien aux Européens les plus pauvres doit être adopté rapidement
Cette tendance, dont on ne perçoit encore aujourd'hui que l'écume, a déjà commencé. Pour preuve, en dépit des mesures sociales d'ampleur mises en place pour palier le choc, l'aide alimentaire a bondi de 45% en France et de 40% en Espagne durant le confinement. Au Royaume-Uni, quelque trois millions de Britanniques souffriraient de la faim tandis qu'en Italie, ce sont près de 700.000 enfants de moins de 15 ans qui rencontreraient des difficultés à satisfaire leurs besoins alimentaires quotidiens. Des statistiques insupportables en Europe au XXIème siècle mais pourtant bien enracinées. Ainsi, avant la crise sanitaire, 10% des Européens résidaient déjà dans un foyer où personne n'avait de travail tandis qu'un Européen sur cinq vivait sous le seuil de pauvreté.
Dès lors, à contexte inédit, réponse inédite. Dans "l'Europe d'après" qui se structure aujourd'hui, un fonds ambitieux de soutien aux Européens les plus pauvres doit être adopté rapidement dans le cadre du plan de relance et du budget 2021-2027 de l'Union européenne. Ce fonds permettrait de venir en aide à nos concitoyens les plus vulnérables et les plus exposés face aux aléas économiques et sanitaires, dont la crise du Covid-19 fut un puissant révélateur.
Penser l'Europe de demain implique de panser celle d'aujourd'hui
Si, au niveau macroéconomique, les réponses semblent être, à l'heure de ces lignes, frappées du sceau de la solidarité, la réponse de l'Europe à la crise que nous traversons doit également s'adresser directement aux citoyens. En plus de répondre à des besoins d'urgence vitale, ce fonds permettrait dès lors de ranimer la flamme du désir européen en lui redonnant ses plus belles lettres de noblesse. Une manière, aussi, de s'inscrire dans les pas de la déclaration de Robert Schuman qui, il y a cinquante ans, affirmait : "L'Europe ne se fera pas d'un coup, ni dans une construction d'ensemble : elle se fera par des réalisations concrètes créant d'abord une solidarité de fait." Parce que penser l'Europe de demain implique de panser celle d'aujourd'hui, en créant une Union de la lutte contre la pauvreté, nous proposons dès lors de revenir à l'essence même de la construction européenne. 

●MoDem
Sarah El Hairy (porte-parole)
[Municipales] Je me réjouis des belles victoires de Bayrou à Pau, de Philippe au Havre qui montrent que nos piliers de la majorité sont bien ancrés. Toutes mes félicitations !

Bruno Millienne (député)
850 suspicions de fraude au chômage partiel sur 3000 entreprises contrôlées, c'est tout simplement scandaleux. Muriel Pénicaud, il faut accélérer les contrôles et que les sanctions soient exemplaires pour ces profiteurs de la crise.

●Mouvement radical
Laurent Hénart (président)
[Municipales] Merci pour votre soutien, même si cela n’a pas suffit. Je félicite Mathieu Klein pour son élection. Je souhaite le meilleur à toutes les Nancéiennes et tous les Nancéiens. Nancy est une ville magique, la ville de ma vie, mon engagement, mes projets. Prenez soin de vous.

Actualités du Centre. Climat – Emmanuel Macron valide 146 propositions de la Convention citoyenne et fixe 4 principes d’action


En recevant à l’Elysée les 150 personnes qui ont composé la Convention citoyenne sur le climat et qui viennent de rendre leurs 149 propositions (les consulter ici), Emmanuel Macron leur a indiqué qu’il validait 146 d’entre elles et qu’elles seraient «transmises soit au Gouvernement, soit au Parlement, soit au peuple français».
Tout en affirmant que «cette aventure démocratique et humaine constitue une première mondiale» parce qu’«en neuf mois» cette convention a «renouvelé de manière inédite les formes de la démocratie», il a estimé que «le temps est venu de faire, d’agir» et que «toutes les propositions qui sont prêtes» seront «mises en œuvre au plus vite».
Puis il a énuméré les quatre principes qui «guideront» le gouvernement pour y parvenir:
«Le premier principe: remettre l’écologie au cœur de notre modèle productif et faire le pari de l’investissement dans les transports, les énergies, les technologies de demain. En somme : réconcilier écologie et économie. Le deuxième principe: la justice sociale. La transformation écologique n'est possible que si elle est aussi une transformation sociale et solidaire. Le troisième principe: réussir l'aménagement de notre territoire. Nous veillerons à l'accessibilité de chaque région tout en favorisant les transports les plus compatibles avec notre ambition environnementale. Le quatrième principe: la responsabilité de chacun. Pour parvenir à un changement de modèle, toute la nation doit s'engager, changer son regard, son comportement au quotidien.»
De plus, il «souhaite laisser ouverte la possibilité de conduire dès 2021 un référendum sur un ou plusieurs textes de loi reprenant les propositions» de la Convention même si celle-ci ne l’a pas demandé expressément.
A propos de la création d’un crime «d’écocide» demandé par les membres de cette dernière, il a indiqué:
«Je porterai ce combat au nom de la France dans les instances multilatérales pour inscrire ce crime dans le droit international. Sur le plan français, nous étudierons comment ce principe peut rentrer dans notre droit.»
En revanche, il a expliqué qu’il ne souhaite pas reprendre la proposition de «réécrire le préambule de la Constitution en plaçant l’environnement au-dessus de nos autres valeurs fondamentales».
Enfin, estimant que puisque «durant neuf mois, la Convention citoyenne a montré qu’il était possible sur un sujet aussi difficile et inflammable de créer du consensus et de prendre des mesures courageuses» il s’est dit favorable «qu'il y ait d'autres Conventions citoyennes à l'avenir» sur d’autres sujets.

Voici le discours prononcé par le Président de la République devant les membres de la Convention Citoyenne pour le Climat
Mesdames et Messieurs les ministres, Monsieur le président du CESE. Mesdames, Messieurs les parlementaires. Mesdames, Messieurs, chers amis, chers 150, merci d'être là. Dans ce jour un peu particulier et dans cette maison qui est la vôtre et celle de toutes les Françaises et tous les Français. Et en vous écoutant un instant, je dois dire, c'était assez émouvant d'entendre à la fois la conviction, les idées, les propositions, ce que vous avez porté, mais aussi ce que vous avez vécu et les pages que vous avez transmises -  et je serai votre ambassadeur dès cet après-midi, je vous rassure - ne disent sans doute pas tout de l'expérience humaine unique que vous avez portée, partagée. Et notre démocratie, c'est aussi cela, c'est de pouvoir débattre entre personnes qui ont des accords et des désaccords sur des sujets aussi essentiels pour le présent et l'avenir de notre pays comme de notre planète, et de savoir tirer quelques conclusions, quelques lignes de convergence.
C'était en avril 2019, à la fin du Grand Débat national qui succédait au mouvement des gilets jaunes, qu’en effet la décision de créer cette Convention citoyenne a été prise. Avec cette question pressante dans tout le pays : comment, après la colère suscitée par la taxe carbone, entres autres, comment mieux associer les Français aux décisions qui les concernent et qui impactent leur quotidien ? On aurait pu alors dire : il y a une crise sociale terrible dans le pays, mieux vaut abandonner, lâcher cette affaire et considérer en quelque sorte qu'on ne peut pas réconcilier la fin du monde et la fin du mois. Formule désormais connue à laquelle vous avez fait référence et avançons pour gérer les urgences du pays. C'eût été injuste, y compris injuste pour nos concitoyens qui s’étaient opposés à cette taxe et qui n’ont jamais voulu opposer l’un et l’autre, et qui considéraient que la transition écologique devait être juste et qu’au fond nous nous y étions sans doute mal pris, pas suffisamment expliquée, pas suffisamment partagée, préparée.
Un collectif avait alors proposé le principe d'une assemblée de citoyens tirés au sort. Nous en avions parlé ensemble cher Cyril DION. Et beaucoup à ce moment-là qualifiaient cette idée, je dois le dire, de fantaisiste, d’illégitime même et nous avons, nous, avec le Premier ministre, avec le Gouvernement, décidé de tenter l'aventure, de faire confiance aux citoyens, d'assumer, de construire une démocratie délibérative qui, évidemment, ne s'oppose pas à la démocratie parlementaire, mais qui la complète et qui l'enrichit.
Et d'ailleurs, en écoutant vos travaux, en lisant aussi vos conclusions, j'ai pu voir combien vous aviez mesuré de là où vous étiez l'importance du travail fait par les parlementaires et la nécessité d'articuler ce travail de démocratie délibérative où des citoyens tirés au sort qui n'ont pas la même légitimité que des citoyens élus, mais parce qu'ils réfléchissent, travaillent, acquièrent des connaissances, représentent malgré tout quelque chose ; eh bien comment cette intelligence collective pouvait se marier avec la responsabilité qui est celle de l'exécutif et du pouvoir législatif.
Tout, dans cette aventure démocratique et humaine, constitue une première mondiale, autant par son ambition que par son ampleur. Il y avait eu des expériences comparables sur des sujets beaucoup plus limités pour essayer de démêler des divergences dans une société ; jamais sur un sujet aussi large. Et votre engagement si constant et si fort a aussi été une première. Vous avez pris sur votre temps familial, amical, y compris dans des conditions sanitaires exceptionnelles que notre pays a vécu et vous l'avez rappelé un instant. Et le sérieux avec lequel vous avez œuvré doit aujourd'hui pleinement vous permettre de valoriser cette expérience dans votre vie professionnelle. C'est pourquoi j'ai aussi demandé au Gouvernement que cet engagement dans la Convention citoyenne puisse être valorisé dans le parcours professionnel et de formation ; mais que tous ceux qui vous suivront dans les expériences que nous aurons ainsi à reprendre, puissent bénéficier de la même validation.
Je veux ici aussi saluer l'implication du comité de gouvernance et je remercie Laurence TUBIANA, Thierry PECH, le groupe d'appui, le comité légistique, les garants, les animateurs, l'ensemble des équipes et de celles et ceux qui ont fait vivre cette convention.
En 9 mois, la Convention citoyenne a renouvelé de manière inédite les formes de la démocratie et bousculé le système. Et si cette expérience est une réussite, c'est avant tout par la qualité du travail que vous avez produit. Vous l'avez rappelé, c'est une question difficile qu'aucun pays du monde n'a vraiment à ce stade résolu qui vous avez été posée : comment réduire d'au moins 40 % par rapport à 1990, nos émissions de gaz à effet de serre d'ici 2030, dans un esprit de justice sociale ? Vous vous êtes formé, vous avez auditionné, vous avez travaillé, vous avez débattu et vous avez répondu avec profondeur et intelligence. Vous avez répondu par un plan touchant à de nombreux domaines les déplacements, l'agriculture, le bâtiment, la responsabilisation des entreprises et des consommateurs. Et à la fin de ces 9 mois, ce temps d’une grossesse qui vous a permis d’aboutir à ce travail, vous avez remis à la ministre Elisabeth BORNE ce que vous aviez réussi à faire, conjuguant ambition et recherche de consensus. Et je veux saluer dans le travail que vous avez constamment mené cette ambition parce que vous aussi compris l’état dans lequel nos démocraties se trouvent. Certains d’entre vous l’ont dit, nous avons pris une claque. Certains ont découvert l’urgence. Mais vous avez tous pesé, le fait qu’on ne peut pas répondre à cette urgence en divisant, en opposant, en culpabilisant. C’est parfois l’erreur que nous avons faite, moi-même le premier. On ne peut y arriver qu’en embarquant l’ensemble de nos concitoyens et donc en trouvant les voies d’un vrai consensus. C’est ce que vous avez cherché entre vous, et c’est maintenant ce que nous devons collectivement cherché au sein du pays pour que l’ensemble de vos propositions deviennent une réalité.
D’abord parce que l’urgence est là, vous l’avez rappelé, plus prégnante encore qu’au moment où nous avons lancé vos travaux. La planète pourrait être sur une trajectoire de plus 7 degrés d’ici 2100, la biodiversité continue de se dégrader, les choses ne s’améliorent pas spontanément. Depuis 3 ans nous avons commencé à déployer un agenda écologique en étant le premier pays au monde à fermer ses centrales à charbon, en mettant fin aux permis d’hydrocarbures, en donnant l’objectif de classer 30 % de notre espace maritime et terrestre en aires protégées. Mais ce que vous avez démontré c’est que nous devons aller beaucoup plus loin, beaucoup plus fort, qu’au fond même si nous avons déjà un bilan, l’histoire s’accélérant il est insuffisant. Le défi climatique nous impose de faire beaucoup plus. Au fond, ce que vous nous dites c’est que le temps est venu de faire, d’agir. Et ce temps d’action concrète, c’est celui que votre travail inaugure.
Alors lorsque nous nous sommes vus en janvier, je vous avais dit toutes les propositions qui seront abouties et précises seront transmises sans filtre soit au Gouvernement pour ce qui relève du domaine réglementaire soit pour ce qui relève de la loi, au Parlement, ou directement au peuple français. Et donc notre échange d’aujourd’hui n’est pas un grand discours sur des principes abstraits, c’est la réponse à laquelle je m’étais engagé et le lancement d’un nouveau processus. Et je vous confirme ce matin que j’irai au bout de ce contrat moral qui nous lie en transmettant effectivement la totalité de vos propositions à l’exception de 3 d’entre elles - les 3 jokers dont nous avions parlé en janvier, sur 149 sur lesquelles justement je vais revenir.
Je veux que toutes vos propositions qui sont prêtes soient mises en œuvre au plus vite. Certaines, les premières, en particulier toutes celles qui relèvent justement du champ réglementaire, seront abordées lors d’un prochain Conseil de défense écologique -c’est un Conseil des ministres restreint dédié aux questions de biodiversité, d’environnement et de climat - d’ici fin juillet.
D’autres seront intégrées au plan de relance qui, comme je l’ai dit aux Français, sera économique, écologique et social et sera soumis au Parlement dès la fin de l’été. D’ores et déjà, vos contributions et nos échanges ont permis d’éclairer une partie et d’influencer profondément une partie des plans sectoriels. Je pense à ce que nous avons décidé sur l’autonomie, l’automobile ou l’aéronautique qui a d’ores et déjà pu prendre en compte plusieurs des propositions qui avaient été les vôtres et j’y reviendrai.
Ensuite un projet de loi spécifique sera présenté à la fin de l’été. Il intégrera l’ensemble de vos mesures qui relèvent du champ législatif qui seront finalisées dans les prochaines semaines ; et y compris celles qui méritent encore d’être affinées ou complétées dans le cadre d’un travail auquel je tiens à ce que vous soyez étroitement associés. Le Gouvernement et le parlement y travailleront et, comme je m’y étais engagé, je souhaite que vous soyez associés dans le cadre du suivi. Dès demain, ce que je vous propose c’est de mettre en place les groupes de travail sur vos propositions qui permettront avec les parlementaires et le Gouvernement de pleinement vous associer aux transformations en lois, en règles concrètes. Et dès la semaine prochaine, le président de l’Assemblée nationale vous recevra à cette fin.
Certaines de vos propositions dépendent aussi des collectivités territoriales. Pour augmenter le nombre de parkings relais, interdire les véhicules polluant dans les centres-villes, pour accélérer sur les filières de recyclage des déchets, instaurer des clauses environnementales dans les marchés publics, il nous faut en effet dialoguer avec les maires et les élus locaux. Je propose donc que le Gouvernement réunisse les associations d’élus pour discuter de l’ensemble de ces propositions, de leur mise en œuvre et pouvoir ainsi intégrer le fruit de ces échanges dans les modifications législatives nécessaires qui seront ainsi intégrées à ce projet de loi.
Enfin, plusieurs de vos propositions relèvent de l’échelon européen, parfois international. C’est le cas de la politique commerciale. Vous dites “aucun accord commercial avec des États qui ne respecteraient l’Accord de Paris”. Je partage votre proposition et c’est pour cela que sur le MERCOSUR, j’ai stoppé net les négociations et les derniers rapports qui ont pu nous être soumis me confortent dans cette décision.
Sur le CETA, et nous avions échangé sur ce point en janvier, comme vous le savez il est mis en place aujourd’hui de manière transitoire et après un travail qui a permis d’améliorer son contrôle, sa vérification, son évaluation - et qui est d’ailleurs le fruit d’un engagement du Gouvernement et de nos parlementaires. Je vous réponds sur le CETA, continuons à évaluer. Je n’ai aucun tabou : si l’évaluation montre qu’il n’est pas conforme avec la trajectoire de l’Accord de Paris, je serai le premier à proposer qu’on l’abandonne.
Des sujets comme la mise en place de la taxe carbone aux frontières du continent ou le verdissement de la politique agricole commune relèvent quant à eux de l'échelon européen. Je les partage. La France, durant la crise sanitaire, a obtenu que le prochain budget comporte des investissements massifs pour la transition écologique. Nous avons aussi porté ce plan de reconquête au niveau européen, d'abord par un accord franco-allemand puis une proposition de la Commission européenne. Les prochaines semaines seront décisives pour que les investissements soient à la hauteur de ses ambitions au niveau européen, avec les règles qui conviennent. Je serai le 17 juillet prochain à Bruxelles pour poursuivre ce combat et vous pouvez compter sur moi. L'échelon européen est indispensable si nous voulons un vrai prix du carbone, une vraie taxe aux frontières, les vrais investissements pour nos industries et les transformer et notre politique agricole. Voilà donc pour la méthode du sans filtre.
Sur le suivi de vos propositions auxquelles je m'étais engagé en janvier, je souhaite que le Gouvernement fasse le point avec vous chaque mois. La démocratie délibérative ne doit pas s'arrêter à la porte des ministères ou des assemblées - et c'est bien un travail partenarial qui la poursuivra que je vous propose. Voilà pour la méthode, le calendrier, mais je veux aller plus loin.
Vous l'avez très bien dit, ce que vous proposez c'est un projet cohérent. Ce ne sont pas une série de mesures qui s'additionnent. C'est un projet cohérent pour mieux vivre, un projet humaniste auquel j'adhère. Notre société a besoin d'une transformation profonde qui nous permette de respecter nos engagements internationaux et qui nous permettent de faire notre part, nous Français, pour lutter contre le réchauffement climatique et pour lutter pour la biodiversité.  Et de rester une grande nation géopolitique, de continuer à financer notre modèle social qui est lui aussi très ambitieux et nécessite de produire pour le financer, et que tous ensemble nous arrivions à vivre mieux et améliorer la qualité de la vie.
C'est pourquoi il y a quatre principes que je partage avec vous et qui sont pour moi les piliers de votre projet et de ce que je vois comme véritablement la transformation écologique que notre pays peut porter.
Le premier, c'est que vous avez assumé, décidé et je le partage de placer l'écologie au cœur du modèle économique en faisant le pari de l'investissement dans les transports, les énergies, les technologies de demain. Et quand je dis ça, ça n'est pas simplement une formule, ça veut dire qu'ensemble, nous décidons de ne pas faire deux autres choix. Il y a un choix possible qui est de continuer à dire le cœur de notre modèle économique, c'est de produire sans se soucier de l'écologie. Plus exactement, l'écologie, c'est ce que les économistes appelleraient une externalité négative et on la corrige après. Ce n'est plus possible ! Nous sommes aux limites du système.
On doit remettre l'ambition écologique au cœur du modèle productif, c'est-à-dire chercher par ses transformations, ses investissements à produire différemment, à l'évaluer, à le mesurer, à transformer nos capacités. C'est le choix qui est derrière vos propositions et c'est un changement profond de philosophie.
Mais le deuxième choix auquel vous tournez le dos aussi, c'est celui qu'on appelle le modèle de la décroissance. Vous ne proposez pas, et j'ai entendu comme vous parfois beaucoup de caricatures sur vos propositions, vous ne proposez pas de ne plus produire. Et je crois comme vous que ce ne serait pas une réponse au défi qui est le nôtre. Vous voulez qu'on produise pour servir ce modèle, un modèle humaniste. Mais si nous disions collectivement pour réussir ce défi écologique, il faut moins travailler, moins produire, j'aurais une réponse simple à vous apporter, je vous dirais en bonne foi : si nous produisons moins nous travaillons, moins nous ne pourrons plus financer le modèle social qui est le nôtre. La crise sanitaire nous l’a fait vivre et les débats dans lesquels nous sommes au sortir de cette crise nous le montrent, nous avons besoin là aussi d'investir de l'argent public dans notre santé. Nous pouvons l'investir parce que nous produisons. Un modèle de décroissance, c'est un modèle de décroissance aussi de notre modèle social. Et les chiffres que nous avons vécu dans cette période certes ont permis dans les métropoles d'améliorer la qualité de l'air et c'est ça qu'il faut réussir à consolider en changeant les modes de transport, c'est ce que vous proposez.
Mais une économie quasiment à l'arrêt n'a réduit que de 8 % les émissions. Et donc on voit bien que le choix de décroissance n'est pas une réponse au défi climatique non plus. Non, remettre l'écologie au cœur du modèle productif, faire le pari de l'investissement dans les transports, les énergies, les technologies de demain est pour moi ce premier pilier qui réconcilie économie et écologie que vous assumez et auquel je crois.
Investir, transformer, innover, c'est ce qui correspond à notre pays, à cette philosophie des Lumières qui nous a fait. C'est en étant plus intelligent, en sachant changer les comportements, en investissant sur les domaines les plus importants pour notre pays et notre économie que nous saurons relever ces défis.
Investir dans les transports propres, rénover nos bâtiments, inventer les industries de demain, investir aussi dans des domaines que parfois vous n'avez pas traités dans vos travaux mais qu'il nous faut assumer comme les énergies décarbonées, les réseaux, la préservation des ressources en eau. Je pense à ce sujet que nous avons commencé à embrasser dans le cadre d'un gros travail avec les collectivités locales. Nous continuons à être un pays qui gaspille énormément d'eau, il faudra investir là aussi dans nos réseaux de distribution et ça fait partie de cet esprit, de cette philosophie, des mesures que vous portez.
L'Etat prendra toute sa part. C'est pourquoi dès le plan de relance que nous sommes en train de préparer, 15 milliards d'euros supplémentaires sur 2 ans seront injectés dans la conversion écologique de notre économie.
Nous allons mettre en place un fonds de transformation écologique de notre économie dans le plan de relance, avec là aussi de manière sous-jacente un objectif qui apparaît partout dans vos propositions : le fait que ce modèle est cohérent avec un objectif d'indépendance. Remettre plus d'écologie dans notre modèle productif, c'est aussi par notre organisation renforcer l'indépendance européenne et française. Je ne prendrai qu'un exemple, celui de la souveraineté alimentaire. Si on veut réussir à suivre votre ligne, il faut renforcer notre capacité à produire nos propres protéines ; en effet comme vous le dites, réduire pour aller vers la suppression de nos importations de protéines sous OGM qui viennent du bout du monde et réussir à avoir un modèle beaucoup plus indépendant sur ce plan là.
L'économie au coeur du modèle productif et une plus grande indépendance est au cœur de ce projet. L'Etat a son rôle à jouer et les collectivités publiques avec lui. Le secteur privé a aussi un rôle à jouer et c'est notamment pour cela, je le dis clairement, que je suis en désaccord — j'avais dit que j'avais quelques jokers — avec la taxe de 4 % sur les dividendes que vous proposez.
Je ne dis pas qu'il ne faut pas réorienter une partie des investissements vers des investissements plus verts, mais mettre sur tous les investissements une taxe, c'est réduire notre chance d'attirer des investissements supplémentaires. Je crois à la croissance de notre économie, je crois à un modèle qui innove. Nos entreprises ont besoin d'innover. Elles ont donc besoin d'attirer des capitaux, français et étrangers, sur notre sol pour innover et changer le modèle. Nous sommes déjà un pays qui est très fiscalisé. Je pense qu'accroître la fiscalité pour répondre à ce défi n'est pas la bonne manière. Par contre, continuer à réfléchir sur une fiscalité plus incitative vers ce qui est plus vert et qui doit donc être plus rentable, j'y suis prêt.
Le second principe de cette transformation, c'est un principe de justice sociale. Vous y êtes revenus avec beaucoup de force de conviction, vous avez convoqué à juste titre Condorcet et je partage cette philosophie. Je le dis avec d'autant plus d'humilité que nous ne l'avions pas assez vu au début et que je crois que le chemin que nous avons collectivement fait dans notre pays depuis 3 ans et que vous éclairez remarquablement, c'est que la transformation écologique n'est possible que si elle est aussi, en même temps, comme dirait l'autre, une transformation sociale et solidaire.
Faire en sorte que cette transition écologique ne laisse personne au bord du chemin. Et sur ce sujet, vous avez beaucoup de propositions fortes que je souhaite toutes voir reprises : proposer des chèques alimentaires pour permettre aux plus modestes d'acheter des produits de qualité de cette agriculture que vous voulez transformer, de cette agroécologie dont vous voulez accélérer la promotion, et vous avez raison ; proposer des aides renforcées pour que les plus modestes puissent acquérir des véhicules propres. Vous proposez aussi d'interdire des passoires thermiques. Nous le souhaitons tous. Et vous reconvoquez un débat qu'il y a eu au sein du Gouvernement avec le Parlement, qui est très compliqué et qui pose toute la difficulté de l'articulation de la problématique environnementale et sociale ; et vous l'avez d'ailleurs vécu dans vos débats. On s'est arrêtés à une position qui vous apparaît trop timide parce qu'on n'a pas totalement interdit les passoires thermiques avec une date ; c'était dans mes propositions de campagne. Si le Gouvernement, avec les acteurs du secteur et le Parlement, ne l'a pas totalement interdit, c'est qu'il a vu que si on y mettait les moyens actuels, interdire, c'était, au fond, mettre des ménages qui sont parfois en situation modeste dans des situations impossibles et c'était réduire l'offre de logement, et donc accroître le mal-logement dans notre pays. Il y a sans doute un chemin qui rend la chose possible - et c'est ça que nous allons travailler sur la base de vos propositions, avec vous, pour le finaliser, c'est d'investir davantage pour être au rendez-vous de cette ambition, et donc d'une part investir pour transformer plus vite tout ce qui est dans le parc public ou chez les bailleurs en accompagnant financièrement et investir pour accompagner les ménages les plus modestes pour qu'ils ne soient pas face à une impasse.
Nous ne pouvons remporter ce combat qu'en trouvant les accompagnements nécessaires, en assurant des aides financières pour ces ménages pour qu'aucun propriétaire et aucun locataire ne soit dans l'impasse ; au fond, veiller toujours à ce que la transition n'exclue pas les plus modestes, ne les relègue pas, ce qui doit être la marque de fabrique d'une écologie à la française.
C'est aussi pour cela, je parle d'un mot de ce que vous n'avez pas évoqué, que vous n'êtes pas revenus sur la taxe carbone. On s'en était parlé en janvier. Vous avez eu parfois le sentiment qu'au fond, c'était le plan caché, en disant : "s'ils veulent qu'on relégitime la taxe carbone, ils n'ont pas réussi à le faire donc ils voudraient que 150 citoyens reviennent et la mettent sur la table". Mais j'ai vu vos débats sur ce sujet. Alors sur ce point, je vais vous parler très franchement, je pense que la fixation d'un vrai prix du carbone, et vous le savez, vous l'avez dit entre vous, est l'un des moyens les plus puissants pour réussir notre objectif. Là, nous avons encore les cicatrices de ce débat.
Donc au fond, ce que vous avez envoyé comme message, c'est : "on va refroidir un peu le moteur sur le plan franco-français, faites-le déjà sur le plan européen". Oui, et pour éviter tous les biais et toutes les distorsions de concurrence, la priorité pour moi des prochains mois, c'est d'avoir véritablement une taxe carbone européenne, c'est-à-dire de monter véritablement le prix de référence, d'avoir un prix plancher, d'avoir une taxe aux frontières, c’est clé si nous voulons tenir non seulement nos objectifs, mais comme on le doit, rehausser nos objectifs 2030, avoir une trajectoire crédible. C'est l'objectif des prochains mois en européen, c'est essentiel. Et là, j'aurai un travail de conviction et je le commencerai dès cet après-midi.
Au niveau national, il nous faudra, dans les prochaines années, ce n'est pas quelque chose qu'on peut engager dans les deux ans qui viennent, réfléchir à une transformation profonde de notre fiscalité pour intégrer une juste tarification du carbone, mais qui suppose de réformer les autres impôts pour en même temps rendre cette taxation juste. Et donc c'est ça qu'il faut faire de manière apaisée dans le pays. Je crois que vous avez raison de ne pas proposer une taxe carbone dès demain, mais je pense qu'il ne faudrait pas laisser le sujet de la réforme en profondeur de notre fiscalité pour qu'elle soit plus écologique et plus juste encore. C'est un chantier qui, à coup sûr, alimentera les débats de 2022.
Le troisième principe d'une écologisation de notre société et de notre économie est de réussir l'aménagement de notre territoire et c'est partout, là aussi, dans votre projet, au fond, de bâtir de nouveaux équilibres. Vous êtes revenus sur quelques propositions très concrètes, mais je pense que c'est un élément très important.
D'abord avec cette volonté de veiller à l'accessibilité de chaque territoire, de chaque région, mais de renforcer partout où c'est possible les transports les plus compatibles avec notre ambition environnementale. Par exemple en interdisant, en supprimant les vols intérieurs quand un trajet en train dans des délais raisonnables est possible. Alors oui, c'est ce que nous avons fait avec le Gouvernement dans le cadre du plan aéronautique. Lorsqu'il y a un trajet en TGV qui est possible en deux heures et demie ou moins, nous ne poursuivons pas les lignes intérieures avec l'avion. Par contre, j’ai vu que parfois dans les débats c'était 4 heures, je crois qu'il faut savoir raison garder. On ne peut pas ré enclavé des territoires. Lorsque c'est plus de deux heures et demies en train, c'est très difficile de couper totalement les lignes intérieures parce que vous avez certains de nos concitoyens qui ont besoin de se déplacer, qui ont besoin de travailler. Il faut maintenir là aussi des usines partout sur le territoire, ne pas concentrer celles-ci dans les métropoles les mieux desservies.
Donc il faut pouvoir articuler ces deux objectifs, un aménagement harmonieux de notre territoire et de la production partout et la réduction, si je puis dire, de trajectoires par avion qui ne sont plus utiles quand on peut se déplacer en TGV à moins de deux heures et demies. C'est cet équilibre qu'on va donc tenir. Jamais, me semble-t-il, la transition écologique ne doit se faire au détriment des communes, des régions qui sont les plus enclavées. Et c'est pour cela, deuxième joker, que je crois qu'il faut reporter le débat sur les 110 kilomètres/heure.
Alors, croyez-moi, je formule cette proposition en spécialiste parce que j'ai présenté beaucoup de grands plans très ambitieux, avec beaucoup de choses formidables, qui ont parfois été résumées à une mesure ou une petite phrase. Ce serait profondément injuste que tout votre travail soit résumé à cette proposition. Je vous le dis très sincèrement. J'en comprends l'objectif, mais vous avez beaucoup débattu et vous l'avez redit dans vos propos : pour que ça marche, il ne faut pas stigmatiser les gens. Il ne faut pas les diviser. Il faut réussir à les embarquer tous ensemble. Si on fait ça, je vous l'écris, nos concitoyens qui sont dans les territoires les plus enclavés, qui parfois mettent tous les jours 45 minutes, une heure en utilisant les grands axes pour aller travailler, qui ont besoin pour retrouver leur famille de les utiliser, dont la vie s'organise par ces transports, ils vont dire : "OK, leur projet est un projet où il n'y a pas de place pour moi, c'est un projet d'urbains, il n'existe pas." Ce n'est pas la réponse que vous voulez apporter. Ce n'est pas vrai. Ce n'est pas la caricature.
Moi, j'ai lu vos propositions, je vous ai écouté, je viens de vous entendre, et je pense qu’il faut faire maturer ce débat dans la société, celui de la vitesse et autres. Il faut aussi que les gens aient à chaque fois plusieurs options. Mais ne donnons jamais le sentiment à certains de nos concitoyens qu'on les culpabilise ou qu'on les met à l'écart. Et donc je propose de repousser ce débat. Je ne voudrais pas que vous connaissiez le même sort que moi, c'est à dire avoir des mois de travail qui s'abîment dans une polémique.
Vos propositions pour préserver notre environnement naturel aussi et nos paysages sont pour moi très importantes. Il y a les transports et puis il y a tout ce que vous dites sur, au fond, la qualité de vie, nos paysages, l'organisation de l'espace ; et ça c'est très important parce que c'est notre quotidien. C'est notre quotidien et beaucoup de nos concitoyens, quand ils sont sortis au moment des gilets jaunes, disaient aussi quelque chose du mal être dans une France, moi je n’aime pas tellement ce terme de périphérique, mais dans une France qui avait été souvent dénaturée par les grandes zones commerciales, ses friches, par des centres-villes qui avaient été quittés par le logement et le commerce, par des paysages qu’on avait dégradé, des ronds-points qu’on avait multiplié souvent pour que la bétonisation continue. Ils en ont trouvé un usage, celui de la protestation, mais ils disaient quelque chose d’un mal vivre dans ces villes moyennes où l’activité économique était un peu parfois partie mais où la qualité de l’aménagement de l’espace s’était désagrégée.
Et donc la division par 2 des surfaces urbanisables, la sanctuarisation des espaces agricoles naturels, forestiers, le développement de la ville sur la ville en facilitant la reconversion des friches, toutes les mesures que vous préconisez en cette matière entrent en échos pour moi avec un projet auquel je crois beaucoup qu’on a commencé depuis 3 ans qui est aussi de changer l’espace de notre pays, son aménagement, là aussi de le rendre plus humain, au fond plus beau. Et c’est cohérent avec le projet « Action cœur de ville » qui vise à redonner vie aux villes moyennes, aux places de villages en rénovant les logements, souvent les commerces, mais tout ce que vous proposez améliore cette qualité de vie, ce beau. C’est un projet humaniste pour la ville comme pour la campagne qui est de mettre fin à une tendance que l’on a vue depuis 40 ans dans notre pays qui a désagrégé au fond notre espace commun, espace dans lequel aujourd'hui nous vivons moins bien.
Et ce choix d'un étalement continue, de logements qui gagnent en permanence, des coûts de transport qui, comme vous l'avez très bien compris et décrit, augmentent. Je crois que c'est un modèle dont nos concitoyens veulent sortir. Ils veulent retrouver une ville à l'échelle humaine où on vit mieux. Ils veulent retrouver des espaces forestiers, agricoles, naturels. Ils veulent moins de voitures. Ils ne veulent plus de nouvelles grandes surfaces en périphérie. Ils veulent retrouver des commerces de centre-ville et d'échanges humains au plus proche. Ils veulent là aussi au quotidien, comme vous l'avez décrit, un nouveau projet de vie ensemble, beaucoup plus humaniste et de qualité. C'est possible. Vos mesures y contribuent.
Le développement des circuits courts, la sanctuarisation des terres agricoles y contribue pleinement. Vous voulez aller plus loin avec des décisions fortes pour mettre fin à la bétonisation, vous avez raison et je le partage. J'y suis d'autant plus prêt que nous avons inscrit dans le plan biodiversité le principe du zéro artificialisation nette. Et c'est allé plus loin et plus fort, ce que vous proposez. Alors allons-y !
Vous proposez d'éviter de nouvelles constructions qui mentent sur la nature quand des réhabilitations sont possibles, engageons-nous ! Allons-y !
Vous préconisez d'instaurer un moratoire sur les nouvelles zones commerciales en périphérie des villes, allons-y ! Allons-y, agissons !
Et puis, le quatrième et dernier principe, Lambert vient d'en parler avec beaucoup de force à l’instant, c'est celui de la responsabilité de chacun. Ce que vous avez démontré par votre travail, votre engagement, vos conclusions, c'est que ce changement de société, de modèle, ce n'est pas l'affaire du Gouvernement, simplement du Parlement, ce n'est pas l'affaire de textes, c'est l'engagement de toute une nation dans toutes ses composantes. L'État, les collectivités locales, bien sûr, doivent agir avec le courage de bousculer le système. Mais seul, ils ne peuvent rien, car la réussite passe par la conversion des regards, le changement des comportements de chacun. Des entreprises, en favorisant les bons investissements et des citoyens. Voilà pourquoi je crois beaucoup à toutes les mesures, vous l'avez très bien dit de formation, d'incitation que vous proposez.
Avec vous, je crois à l'éducation, au développement durable de l'école. Avec vous, je crois au CO2 score qui doit permettre à chacun de savoir si ce qu'il mange ou achète est bon pour le climat et donc mettre en capacité chacun d'être un acteur de sa propre vie, de faire par ses choix de consommation, des choses qui sont cohérentes avec ses choix de citoyen.
Avec vous, je crois à la responsabilité sociale et environnementale des entreprises. Par exemple, au bilan carbone annuel qui, demain, pourrait être au cœur de l'image des marques, je crois à une vraie responsabilité sociale et environnementale de nos entreprises, qui est un levier de transformation profond sur lequel nous devons aller beaucoup plus loin et c'est ce que vous proposez.
C'est 4 principes qui montrent combien votre projet est cohérent, comme vous l'avez dit, et constitue un tout, doivent nous permettre d'agir concrètement pour transformer notre société en rassemblant tout le monde, en associant l'ensemble de nos concitoyens et des forces vives du pays. Et c'est pour cela que je mets encore beaucoup d'attentes dans vous et votre engagement et nous tous, ça n'est pas fini, ce n'est qu'une étape aujourd'hui.
Vous avez enfin souhaité que l'ambition écologique soit gravée dans le marbre de nos lois en proposant que soit soumise à référendum 3 modifications juridiques fortes. Et les symboles comptent, la République sociale, la République des territoires sont désormais inscrits dans notre Constitution. Il était donc légitime de réfléchir à inscrire l'écologie à son tour. Vous proposez ainsi de réécrire le préambule de la Constitution en plaçant l'environnement au-dessus de nos valeurs, de nos autres valeurs fondamentales.
Comme je vous l'ai dit en janvier, de là où je suis, je suis garant de nos institutions et mon rôle, c'est de veiller à tout ce qui pourrait mettre en cause l'équilibre des pouvoirs et les valeurs qui fondent la République.
Or, tel que proposé, la rédaction pour le préambule menace de placer la protection de l'environnement au-dessus des libertés publiques, au-dessus même de nos règles démocratiques. Et c'est pourquoi je ne souhaite pas reprendre cette proposition parce que je considère qu'elle serait contraire à notre texte constitutionnel, à l'esprit de nos valeurs. Et d'ailleurs, je crois pouvoir dire que j'ai compris ce que vous proposiez, me semble-t-il, vous proposez un projet humaniste et tout ce que nous sommes en train de faire pour l'environnement, toutes ces transformations, c'est non pas parce que nous mettons la nature au-dessus de nous, mais parce que nous considérons que défendre les droits de la nature est un de nos devoirs en tant qu’homme au sens générique du terme. C'est pourquoi il est essentiel de le mettre au bon niveau, mais de ne pas mettre un droit de la nature au-dessus des droits humains parce que je crois que ce n'est pas cohérent avec le projet et la philosophie des Lumières qui portent notre République.
Par contre, vous proposez la réécriture de l'article premier de notre Constitution et vous proposez d'introduire les notions de biodiversité, d'environnement, de lutte contre le réchauffement climatique dans notre texte fondamental. Je suis favorable à cette proposition.
Je veux ainsi que nous puissions engager d'abord à l'Assemblée nationale et au Sénat, sur la base de votre proposition, un texte en vue d'une réforme constitutionnelle. Je souhaite la voir aboutir d'ici fin 2021 et je suis prêt à recourir au référendum si celui-ci était alors constitutionnellement possible après le vote des chambres dans le cadre strict de notre Constitution parce que, comme je vous l'avais expliqué en janvier, je ne peux pas prendre cette proposition et tout de suite la mettre au référendum, cela n'est pas conforme à notre texte constitutionnel.
Sur la question, enfin, de la création d'un crime d'écocide, je pense que c'est une notion extrêmement structurante pour la protection des écosystèmes et la défense de l'écologie et la biodiversité pour aujourd'hui et demain. Je crois d'ailleurs être l'un des premiers dirigeants à avoir employé ce terme lorsque l'Amazonie brûlée il y a quelques mois. Je partage donc pleinement l'ambition que vous défendez, votre émotion aussi face à des acteurs qui, en toute connaissance de cause et en toute impunité, ravagent volontairement des écosystèmes entiers. La mère des batailles sur ce point est d'abord internationale. Il faut faire en sorte d'inscrire ce terme dans le droit international pour que les dirigeants qui sont chargés par leurs peuples de protéger le patrimoine naturel et qui faillissent délibérément rendent compte de leurs méfaits devant la Cour pénale internationale. Soyez en sûr, je porterai donc ce combat au nom de la France dans les instances multilatérales et c'est cohérent avec ce que nous avons lancé pour un Pacte mondial de l'environnement, c'est-à-dire créer des droits nouveaux permettant au niveau international, de donner aux citoyens, aux ONG des droits et des droits de recours contre celles et ceux qui agissent de manière non conforme à nos ambitions.

Sur le plan français, je souhaite que nous puissions étudier avec vous, avec l'appui de justice, comment ce principe peut entrer dans le droit français, dans le respect de nos principes fondamentaux. Ce n'est pas le cas de la rédaction qui est aujourd'hui proposée, mais je souhaite que nous puissions ensemble donner une suite à votre proposition et l’inscrire dans notre droit. Car c’est une notion structurante et que nous avons besoin là aussi d’évoluer et d’avancer, cela fait partie des groupes de suivi que je souhaite que nous mettions en place.
Au-delà des 3 points sur lesquels je vous ai dit très clairement mes réserves ou mon désaccord, je souhaite laisser ouverte la possibilité de conduire dès 2021 et même d’ailleurs si vous ne me l’avez pas demandé mais dès 2021 un référendum sur la base de l’article 11 de la Constitution sur un ou plusieurs textes de loi reprenant vos propositions.
En effet, sur l’ensemble de vos propositions vous avez souhaité qu’elles passent par le Parlement. Je vous ai dit que c’est ce que nous allions faire avec ces groupes de travail et ces textes de loi. Mais si les choses ne devaient pas avancer assez vite, dans le cadre du suivi auquel je veux vous associer, et si nous pensons que c’est pertinent, je souhaite laisser ouverte la possibilité en 2021 de procéder à un référendum avec plusieurs questions et y attacher les textes pour que dans le cadre de l’article 11 de notre Constitution nous puissions décider d’un référendum.
Je vous ai fait confiance, vous avez été à la hauteur de cette confiance. Ensemble nous pouvons aussi, au moment où nous le choisirons sur des sujets qui peut-être bloqueraient, de faire confiance aux Français. Je le crois très profondément. C’est pourquoi je veux ici aujourd’hui laisser cette option ouverte.
Mesdames et Messieurs, il y aura comme je vous l’ai dit une suite et pour toutes celles et ceux qui y sont prêts un engagement qui continuera. Vous avez fait un travail remarquable dans votre diversité, de tous les âges, de toutes les régions, avec tant d’opinions, comme vous l’avez très bien dit, différentes. J’ai besoin de vous d’abord pour que vous soyez vos propres ambassadeurs. Il est indispensable que ce que vous avez vécu, porté, la cohérence de ce projet vous alliez l’expliquer, la diffuser, la partager avec nos concitoyens. Je pense qu’il faut continuer à avoir en quelque sorte cette force qui est au cœur de notre République. La République s’est faite par les colporteurs, vous savez, qui allaient de porte en porte dire la force de nos valeurs. Vous devez être les colporteurs de cette ambition écologique de notre pays, c’est-à-dire chacune et chacun continuer d’aller convaincre, d’engager nos concitoyens, de dire à quel point la responsabilité que vous avez prise est maintenant aussi la leur.
J’ai besoin qu’au-delà de ce travail de conviction, vous soyez associés et que vous acceptiez d’être encore associé au travail de suivi avec les administrations et avec les parlementaires pour que vous soyez en quelque sorte vos propres garants du travail que vous avez mis sur la table, que vous soyez associés à toutes les étapes. Et en quelque sorte, le contrat moral passé dès avril 2019 puis en janvier dernier avec vous, réitéré aujourd’hui, je le repasse en vous donnant un droit d’alerte dans ce suivi. Si quelque chose vous semblait ne pas être assez ambitieux sans que ce soit expliqué, parce que vous avez intégré beaucoup de contraintes, vous avez parfois revu des ambitions qui étaient les vôtres en intégrant les désaccords qui étaient ceux d’autres. Vous allez être associés au suivi, s’il y a des choses qui vous semblent incompréhensibles dans les blocages, vous aurez vis-à-vis du Gouvernement et de moi-même un droit d’alerte, celui de dire sur ce point sans explication l’ambition que nous avons portée et la cohérence de notre projet est trahie. Je vous l’ai dit, chaque mois il y aura ce rendez-vous. Et je vous l’ai dit, ce travail n’est qu’à une étape et il va continuer parce que je sais le Gouvernement engagé et le Parlement engagé.
Enfin, il y aura d’autres Conventions citoyennes. Durant ces 9 mois, vous avez montré qu’il était possible sur un sujet difficile, inflammable même, de créer du consensus, de prendre des mesures courageuses en cherchant de la concorde et de l’apaisement. C’est cela dont notre pays, notre démocratie ont besoin, savoir rester ensemble même quand nous ne sommes pas d’accord, savoir avoir de l’ambition tout en étant apaisés. Je souhaite donc que se créent d’autres Conventions citoyennes sur d’autres sujets. Une réforme du Conseil économique, social et environnemental sera présenté au prochain Conseil des ministres qui fera du CESE la chambre des Conventions citoyennes.
Voilà mes chers amis, je ne vais pas être plus long, je voulais encore une fois vous dire un grand merci. Le citoyen score je crois de la Convention doit être autour de 98 %. On n’est pas mal mais vous allez continuer à le suivre avec moi. Nous allons continuer à déployer ensemble cet agenda de transformation écologique pour vivre mieux, ce projet humaniste que vous avez décrit.
Merci infiniment pour votre engagement, la force que vous avez portée. Mais cela ne fait que commencer, le temps est à l’action et nous allons agir ensemble.
Vive la République et vive la France !