Par Jean-François
Borrou & Alexandre Vatimbella
Dans cette rubrique, nous publions les points de vue
de personnalités centristes qui ne reflètent pas nécessairement ceux du CREC.
Ces points de vue ont pour but d’ouvrir le débat et de faire progresser la
pensée centriste.
Jean-François Borrou est le pseudonyme d’un
journaliste proche des idées centristes.
Alexandre Vatimbella est le directeur du CREC.
Tout d’abord, félicitations à
tous les élu(e)s des deux tours des élections municipales.
Aucun(e) d’entre eux et elles, jusqu’à preuve du contraire,
n’a volé son élection obtenue au suffrage universel.
Ayant dit cela, ce scrutin a néanmoins été un scandale et
une farce démocratique qui doit nous faire honte.
Avec un premier tour qui a été organisé en pleine épidémie
où chaque citoyen qui allait remplir son devoir électoral pouvait attraper le
coronavirus (d’où une abstention de plus de 55%) et une second tour organisé
plus de trois mois après et qui ressemblait plus à un ovni politique qu’à une
réelle consultation des Français (il suffit de voir le taux d’abstention record
aux alentours de 60%!), nous avons élus nos maires et nos conseillers municipaux
dans des conditions lamentables qui ne raviront que les ennemis de la démocratie.
Bien sûr, les rendez-vous électoraux sont d’une importance
essentielle en démocratie et les Américains se targuent avec fierté et avec raison
de ne jamais avoir reporté un scrutin national depuis la fondation des Etats-Unis.
Néanmoins, on ne peut se satisfaire que la procédure ait été
respectée en ce qui concerne ces municipales parce qu’il était évident, bien avant
le premier tour, qu’elles comporteraient des biais dont une participation très
basse non pas par choix mais par peur, peur d’attraper la covid19, peur de transmettre
le virus à ses proches, ses enfants et ses parents.
Tout cela a créé une démobilisation de la population qui n’est
pas allée voter au second tour, tout à la fois par peur une nouvelle fois du
coronavirus qui rôde encore que par désintérêt.
Et c’est bien une défaite de la démocratie parce qu’il n’est
pas normal et sain que les électeurs ne se sentent pas concernés et aient peur
de se rendre dans un bureau de vote.
Le problème n’est même pas de savoir si les résultats auraient
pu être différents dans des conditions normales de vote mais bien de constater
que celles-ci n’étaient pas remplies et qu’il fallait donc repousser le
scrutin.
Ici – à part pour quelques uns dont les centristes François Bayrou
et Jean-Christophe Lagarde qui ont plaidé pour un report du vote –, toute la classe
politique est responsable collectivement de ce fiasco démocratique.
Espérons que la démocratie n’en paiera pas le prix à cause
de l’inconséquence politicienne.
Jean-François Borrou & Alexandre
Vatimbella