Par Aris de Hesselin
et Alexandre Vatimbella
Dans cette rubrique, nous publions les points de vue
de personnalités centristes qui ne reflètent pas nécessairement ceux du CREC.
Ces points de vue ont pour but d’ouvrir le débat et de faire progresser la
pensée centriste.
Aris de Hesselin est un avocat international,
centriste et un européen, défenseur d’une mondialisation humaniste.
Alexandre Vatimbella est le directeur du CREC.
Totalitaire, impérialiste, militariste, nationaliste et revanchard,
le régime communiste de la Chine sous la férule du nouveau Mao, le triste sire
Xi Jinping, est en train de devenir la plus grande menace pour la paix dans le
monde et le cauchemar de tous les pays qui se mettront en travers de sa triomphale
marche vers son glorieux «rêve chinois».
Et celle-ci et celui-ci passent par la destruction de la
démocratie à Hongkong.
Si le territoire n’était pas indispensable à l’économie
chinoise et si les yeux de la communauté internationale n’étaient pas rivés sur
les protestations courageuses mues par l’énergie du désespoir de ses habitants,
cela fait longtemps que son statut aurait été balayé comme un fétu de paille et
les démocrates tués ou emprisonnés comme cela s’est passé pour les Tibétains et
que cela se passe pour les Ouïgours du Xinjiang.
Mais tout pourrait s’accélérer dans ce sens avec la volonté
ferme des autorités de Beijing de mettre enfin au pas une population éprise de
liberté, un bien mauvais exemple, selon elles, pour le reste des Chinois qui en
sont privés et que l’on fait marcher à la baguette.
Comme tout pouvoir totalitaire et dissimulateur par essence,
le régime communiste veut y parvenir avec plus de facilité en servant des temps
de crise, la présente épidémique, où les attentions sont moins portées sur les
principes et la défense de peuples en danger.
En témoigne les lois et les mesures adoptées contre les-soi
disant «subversion, terrorisme, interférences étrangères et sécession» qui n’on
d’autre but que d’y museler toute opposition démocratique.
Comme le dit un universitaire hongkongais, «la considération
numéro un est le contrôle».
Les nazis en leur temps ainsi que les communistes staliniens
n’ont pas procédé autrement pour leurs sombres entreprises.
C’est pourquoi nous ne devons pas oublier Hongkong.
D’abord pour ses habitants qui nous rappellent tous les jours
que, oui, les Chinois, non seulement, peuvent vivre en démocratie mais aiment la
liberté.
Ensuite pour nous, le monde, parce que l’agressivité des
communistes au pouvoir dans l’Empire du milieu va devenir de plus en plus forte
et nous menace directement.
Ces dernières semaines, les manœuvres militaires se sont ainsi
multipliées ainsi que les propos belliqueux contre les voisins de la Chine
comme Taïwan, autre démocratie que veut abattre au plus vite Pékin, et des pays
occidentaux, particulièrement les Etats-Unis mais pas seulement comme l’ont
montré les tentatives éhontées de propagande contre la France avec la diffusion
par son ambassade à Paris de fake news sur l’épidémie de covid19 et sa gestion
dans notre pays.
Aujourd’hui, les communistes chinois n’ont plus peur de rien
et non plus besoin d’avancer masqués comme au temps de Deng Xiaoping où il leur
fallait sortir leur pays du sous-développement causé par le dictateur sanguinaire
Mao Zedong avec l’aide de l’Occident à qui l’on faisait miroiter une libéralisation
du régime.
Une fois le formidable essor économique qu’a connu la Chine –
même si beaucoup de statistiques sont truquées – grâce, entre autres, à l’avidité
de nos capitalistes et le souhait de nos consommateurs de toujours payer moins
cher, la dissimulation de leurs intentions n’avait plus de raison d’être.
Pourtant, nous aurions pu savoir, juste en regardant comme l’ont
fait nombre de spécialistes de la Chine que l’on écoutait peu alors ou juste en
ne fermant pas les yeux lors du massacre de Tienanmen, prélude à ce qui va peut-être
se passer à Hongkong.
Et si cela est, espérons que notre indignation sera à la hauteur
de l’enjeu et à la défense de la dignité des Hongkongais mais aussi de tous les
Chinois opprimés par un pouvoir dont l’hubris est mortifère pour l’ensemble de
la planète.
Aris de Hesselin et Alexandre Vatimbella