Pour s’allier, il ne suffit pas de dire qu’on a cette volonté, il faut trouver quelqu’un qui veut bien s’associer avec vous.
Et il n’a échappé à personne que l’ensemble des formations
de gauche mènent une opposition dure et sectaire contre la majorité
présidentielle allant même jusqu’à voter contre des mesures qu’elle a elle-même
mises en avant au Parlement ou qu’elle soutient depuis longtemps.
Si, de l’autre côté de l’échiquier, on est souvent dans la
même logique, ce n’est pourtant pas le cas de toute la Droite, loin de là.
Dès lors, il est plus facile de trouver un allié chez des
gens qui ne sont pas systématiquement contre vous qu’avec ceux qui ont décidé d’être
toujours contre vous.
Donc, pour les municipales où, comme d’habitude, nombre de
listes fusionnent pour affronter le second tour pour augmenter leurs chances de
l’emporter, LaREM n’a fermé la porte à personne mais les seuls à l’avoir
entrouverte étaient généralement à droite alors qu’à gauche on l’a plutôt
blindée en y ajoutant, en sus, un nombre incalculable de verrous…
D’ailleurs, dans des cas où une alliance entre LaREM et la Gauche
était possible, les états-majors nationaux des formations de cette dernière ont
opposé leur véto.
Comme l’explique le délégué général adjoint de LaREM, Pierre
Person: «L'impossibilité de nouer des accords avec le PS ou EELV − car ils ne
le souhaitent pas − n'est pas une surprise».
De plus, dans ces alliance soi-disant avec la Droite, celle-ci
est souvent de centre-droit et de droite modérée, comme à Strasbourg, Toulouse,
Tours ou Angers voire d’une droite libérale et sociale qui fait déjà partie de
la majorité présidentielle, comme à Bordeaux et avec qui les autres centristes
de l’UDI et du MoDem, sont déjà alliés.
En revanche, LaREM a refusé de conclure des accords avec
cette droite dure qui flirte avec le Rassemblement national ou ses idées.
C’est le sens de la reprise du soutien aux candidats du maire
de Lyon, Gérard Colomb, ce dernier ayant conclu un accord avec Laurent Wauquiez
ou l’absence d’accord avec Rachida Dati à Paris.
Dès lors, contrairement à ce qu’affirment la Gauche ainsi
que nombre de médias qui mènent une lutte frontale contre Emmanuel Macron, ce n’est
pas LaREM qui a refusé de s’allier avec les listes de gauche quand cela était
possible mais bien les responsables des formations de gauche qui ont refusé catégoriquement
de le faire.
Quant à ceux qui pointent du doigt la fin du «en même temps»
macronien, ils font un contresens indigne de leur mission d’information.
Ce «en même temps n’a jamais signifié gouverner avec la
Droite et la Gauche mais simplement être «de droite et de gauche» dans sa pratique
du pouvoir.