Voici une sélection, ce 31 mai 2020, des derniers propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France.
● Gouvernement
[Nota: dans ce
gouvernement, certains membres ne sont pas centristes; nous retranscrivons
cependant leurs propos en rapport avec leur fonction parce qu’ils font partie
selon nos critères d’une équipe qui suit une politique globalement centriste]
Bruno Le Maire
(ministre de l’Economie et des Finances)
- Le redémarrage économique est là :
la consommation repart, les chantiers reprennent, les restaurants, les cafés se
préparent à rouvrir.
- Nous annoncerons d’ici quelques
jours avec Emmanuel Macron un plan de soutien à la filière aéronautique très touchée par
la crise. Nous créerons notamment un fonds d’investissement pour accompagner
les PME, pour que la filière retrouve sa compétitivité.
- La stratégie de Renault est celle
du développement du véhicule électrique en France. Le Nord doit devenir un pôle
d’excellence de fabrication de ces véhicules.
- Les difficultés dans la
restauration, l’hôtellerie, le tourisme restent fortes. Ces secteurs ont été
probablement les plus touchés par la crise. Nous maintiendrons les aides et
nous améliorons le Fonds de solidarité.
- L’accès au deuxième volet du Fonds
de solidarité sera simplifié. Jusqu’à présent, pour pouvoir bénéficier de
l’aide de 10.000 €, la condition était d’avoir demandé un prêt garanti par
l’État et de se l’être vu refusé. Nous allons retirer cette condition.
- [Plan de relance européen] La proposition de la Commission
est historique. Par son ampleur, elle est à même d’éloigner le risque
d’implosion que cette crise fait courir à l’Union européenne. On parle là de
750 milliards d’euros, qui s’ajoutent aux 540 milliards d’euros de
prêts que les Européens ont déjà convenu de débloquer. Elle est historique par
son financement, également. Pour la première fois de son histoire, l’Union
européenne va émettre une dette commune. D’un point de vue financier, c’est la
solution la plus efficace. Et d’un point de vue politique, on met ainsi la
solidarité au cœur de la construction européenne. Ce plan de relance soutiendra
en priorité les Etats les plus touchés par la crise. Et chacun remboursera non
pas en fonction de ce qu’il aura reçu, mais en fonction de sa richesse. Enfin,
cette proposition est historique, parce qu’elle signe le retour du couple
franco-allemand sur le devant de la scène européenne. La proposition de Mme von
der Leyen s’appuie largement sur la proposition d’Angela Merkel et Emmanuel
Macron.
- Les milieux d’affaires allemands ont pressé les autorités
à Berlin d’accepter le principe d’une réponse européenne commune. Les
entreprises allemandes produisent partout en Europe et elles savent à quel
point elles sont dépendantes de la bonne santé économique des pays voisins. La
Cour constitutionnelle de Karlsruhe, dont la décision pouvait préfigurer
l’affaiblissement de la politique monétaire de la Banque centrale européenne et
accroître le risque d’explosion de la zone euro, a également joué un rôle
décisif. La chancelière Merkel et [son ministre des finances] Olaf Scholz ont
pris conscience de ce risque et décidé d’y répondre en prenant une décision
politique majeure. Berlin a appuyé la proposition française pour assurer la
survie de la zone euro. Je salue le courage et le sens de l’histoire dont a
témoigné Angela Merkel. En acceptant l’émission d’une dette commune, elle a
permis à l’Europe de franchir un grand pas.
On a aujourd’hui, avec la proposition de la Commission, un
point d’équilibre. La priorité, maintenant, ce n’est plus de retoucher les
fondamentaux de cette proposition, mais de l’adopter au plus vite. Vu la
gravité de la crise, nous ne pouvons prendre aucun retard dans le décaissement
de ces aides qui seront indispensables pour beaucoup d’Etats membres. Dans de
telles circonstances, trois mois peuvent faire la différence ! Ces
financements doivent être disponibles avant janvier 2021. En réalité, il
reste quatre pays avec lesquels ces négociations s’annoncent difficiles [les
Pays-Bas, la Suède, le Danemark et l’Autriche]. J’appelle ces quatre pays à
revoir leur jugement. Nous traversons la crise la plus grave de l’histoire de
la construction européenne, et ce serait une erreur économique, financière et
politique de revoir à la baisse les ambitions du plan de relance présenté par
Ursula von der Leyen. Ce plan prévoit déjà un mélange de subventions et de
prêts, ce qui répond à leur demande.
- Nous devons décider vite. Ne sous-estimons pas la gravité
de la crise et de ce qui nous attend. Les Etats ont amorti le choc avec leurs
moyens, mais cela ne doit pas masquer la réalité de la situation économique et
sociale, en France comme partout en Europe, y compris au Royaume-Uni. Avoir
100 000, 500 000, un million de chômeurs en plus, en quelques
semaines ou en quelques mois, c’est ce qui nous attend tous. Arrêtons de nous
battre pour des détails quand un tsunami nous arrive dessus. Nous rentrons dans
le plus dur de la crise, et les besoins de financement vont être de plus en
plus importants. Nous allons assister à une accélération des faillites, à une
envolée du chômage. Plus tôt le plan de relance européen sera disponible, le
mieux ce sera. Nous avons besoin de cet argent le plus rapidement possible.
Tous.
- Il n’y a pas de conditionnalité stricte pour les dépenses
que l’Union va engager. Mais il est normal que la Commission et le Conseil
vérifient que la dette commune des Vingt-Sept serve bien à répondre à la crise.
Pour faire simple, l’argent de l’Union n’est pas fait pour financer les loyers
des ministères, ou de manière plus générale les dépenses de fonctionnement des
Etats membres! Ces financements doivent permettre d’aider les secteurs touchés
de plein fouet par la crise, comme le tourisme, l’automobile ou l’aéronautique,
et d’investir dans le système hospitalier durement éprouvé. Ils doivent aussi
soutenir massivement l’innovation et les nouvelles technologies décarbonées,
pour que l’Europe ne prenne pas de retard par rapport à la Chine et aux
Etats-Unis.
- Création de ressources propres à la Commission, afin de
rembourser la dette commune] Il y a plusieurs pistes de réflexion, et notamment
la mise en place d’une taxe sur les géants du numérique, qui sortent encore
renforcés de la crise. Le sujet est aujourd’hui en discussion au sein de
l’Organisation de coopération et de développement économiques, où nous avons
l’espoir d’un accord. Mais si aucune solution n’est trouvée d’ici à la fin de
l’année, je peux vous assurer qu’en France les entreprises paieront une taxe
numérique. La mise en place d’une taxation minimale des plus grandes
entreprises peut également offrir une ressource pour le budget européen. C’est
une question de justice. Je soutiens également les propositions de prélèvements
qui peuvent aider à lutter contre le réchauffement climatique, comme une taxe
sur les plastiques non recyclables ou un mécanisme d’ajustement carbone aux
frontières. Mais je vous rappelle qu’en Europe, les décisions en matière
fiscale se prennent à l’unanimité. Cela risque donc d’être très compliqué.
Jacqueline Gourault (Ministre de la Cohésion des territoires et des Relations avec les collectivités territoriales)
On ne sous-estime pas les conséquences de la crise, mais on
les contient dans un champ d’urgence et de court terme. Le Premier ministre a
fixé une méthode, en désignant un parlementaire en mission, Jean-René
Cazeneuve. Sur la base de ses premiers constats, nous formulons une réponse,
rapide et efficace sur les pertes évidentes des recettes des communes et du
bloc communal. Tout ne sera pas dans le PLFR 3, mais il faut que ce projet de
loi parte aujourd’hui au Conseil d’Etat et nous devions informer les
collectivités des premières décisions que nous prenons. Il faut prendre cela
comme une étape et une réponse à court terme à la crise.
Franck Riester
(ministre de Culture)
Plus d’un an après le terrible
incendie de la cathédrale Notre-Dame de Paris, le parvis est de nouveau
accessible aux visiteurs et aux fidèles. Bravo aux équipes mobilisées depuis le
premier jour !
Muriel Pénicaud
(ministre du Travail)
- Il y a des alternatives aux
licenciements. J’appelle les entreprises en difficulté à négocier des accords
de performance collective, créés par les ordonnances travail. Plus de 350 ont
été signés depuis leur création.
- L'État accompagnera les entreprises
en difficulté par un dispositif de chômage partiel longue durée qui permettra
de protéger l'emploi en s’appuyant sur le dialogue social.
Julien Denormandie
(ministre de la Ville et du Logement)
Depuis le premier jour de la crise,
nous avons renforcé la prise en charge des plus fragiles en mobilisant de
nouvelles solutions de mises à l’abri.
Sébastien Lecornu (ministre
chargé des Collectivités territoriales)
- Pour permettre à l’ensemble des
collectivités de lisser dans le temps les charges de fonctionnement liées à la
gestion de la crise, un sous-compte spécifique sera créé dans les budgets, il
permettra de prendre en compte le caractère exceptionnel des dépenses liées au
Covid19.
- L’Etat financera une clause de sauvegarde pour les
recettes du bloc communal. Elles ne pourront pas, en 2020, être inférieures à
la moyenne des 3 derniers exercices (2017-2019). Sinon, l’Etat prendra en
charge la différence, pour un montant estimé à 750 M€ au niveau national.
Adrien
Taquet (secrétaire d’Etat à la Protection de l’enfance)
Il faut multiplier les points de
contacts entre les enfants et les messages de prévention sur l'enfance en danger.
Cédric O (secrétaire
d’Etat chargé du numérique)
StopCovid c’est simple. Si j’ai été à proximité de quelqu'un qui a StopCovid et qui est testé
positif au COVID19,
je reçois une alerte. Je m'isole et consulte mon médecin. Je fais le test. S'il
est positif, je préviens via l’application ceux avec qui j’ai été à proximité.
Mardi à midi, vous pourrez
télécharger StopCovid sur l’App Store et le Play Store. Cette application est un
outil sanitaire pour lutter ensemble contre l’épidémie de COVID19.
Agnès
Pannier-Runacher (secrétaire d'Etat auprès du ministre
de l'Economie et des Finances)
Nous avons construit une crédibilité
sur laquelle nous devons nous appuyer. C’est un acquis important qui doit
éclairer les décisions à venir pour relancer notre économie. C’est d’autant
plus important que les investisseurs vont être plus sélectifs en raison de la
crise.
Emmanuelle Wargon
(secrétaire d’Etat auprès de la ministre de la Transition écologique et
solidaire)
- L'une de nos motivations, c'est de
retrouver de la souveraineté stratégique. Notre objectif, c'est 1 million de voitures électriques produites en
France, avec une
autonomie industrielle sur les batteries.
- Le bâtiment est l'un des secteurs clés de l'activité économique du pays.
Il faut qu'il reprenne ! Nous soutenons les travaux de rénovation thermique,
qui sont écologiques.
Christelle Dubos
(secrétaire d’Etat auprès de la ministre de la Solidarité et de la Santé)
Faciliter le travail des associations. Raisonner les approvisionnements
en denrées par des partenariats locaux avec agriculteurs et distributeurs. Soutenir
les associations face à la hausse des besoins. Voici notre feuille de route
pour l’aide alimentaire.
Jean-Baptiste
Djebbari (secrétaire d’Etat aux Transports)
- [Usines Renault] Les vraies
transformations industrielles se font en transparence avec les syndicats.
- Échanges très constructifs avec mon
homologue allemand. Harmonisation des mesures sanitaires COVID19. Amélioration du Green deal, véritable outil de
conquête pour verdir nos modes de transport et renforcer l’industrie européenne.
● LaREM
[Nota: dans ce parti,
les propos de ses membres qui ne sont pas centristes et se considèrent de
droite ou de gauche ne sont pas retranscrits]
Aurore Bergé
(porte-parole)
Les maux qui existaient avant le
confinement n'ont pas disparu. Les fractures éducatives, culturelles,
numériques se sont d'autant plus révélées. C'est par l'éducation, par la
culture, par la réponse écologique que l'on pourra définir un monde d'après.
●MoDem
Patrick Mignola
(président du groupe à l’Assemblée nationale)
- Nous ne verserons ni dans le marchandage, ni dans la
fronde au petit pied. Dans les premiers mois de la législature, LaREM se
suffisait à lui-même et regardait assez peu en direction de son principal
allié. Il y a désormais une nécessité, depuis septembre, à travailler de
manière solide et unitaire entre LaREM et MoDem. Les familles politiques ne se
connaissaient pas, nous étions une forme de pièce rapportée. Nous avons
poursuivi le travail sur les enjeux budgétaires à l’automne 2019, et à ce
moment-là, ceux qui se sont placés en lisière de la majorité étaient déjà à la
lisière du groupe LaREM. Pour que LaREM ne soit pas dépendant de sa lisière et
de ses tireurs couchés, le MoDem était là, avec sa sensibilité, territoriale et
sociale. Nous assumons le rôle de deuxième pilier de la majorité. (…) Je ne nie
pas que, depuis quelques jours, il y a un changement. Il est perçu dans
l’opinion publique que le MoDem a des responsabilités nouvelles. On va donner
de la liberté à la majorité. Les quelques agités hebdomadaires de LaREM ont
donné une mauvaise image de la majorité et la contraignaient au silence. Ils
empêchaient la grande armée des loyaux d’assumer totalement leur rôle de
parlementaire. Aujourd’hui, le MoDem, c’est 46 députés. Si ces députés
permettent à l’ensemble de cette majorité nouvelle de gagner en liberté
d’expression, nous aurons fait notre devoir. À l’ultime condition, celle de
l’unité.
- La division est un poison pour toutes les familles
politiques. Cette liberté d’expression doit correspondre à des sensibilités
réelles dans le pays. La majorité est constituée de deux grandes familles
philosophiques: au sein de l’espace central il y a une famille
sociale-démocrate et une famille démocrate-chrétienne. Il n’y a pas de place
pour quatre, cinq, six groupes qui correspondraient à des orientations
radicalement différentes de ces courants de pensée. Au fond, ces petits groupes
sont souvent des écuries de «secrétaires d’Étable». Une fois le remaniement
passé, il faudra que chacun se reprenne. Attention aussi au danger de ne plus
respecter la promesse du dépassement du président. On ne bâtit pas l’avenir en
regardant uniquement dans le rétroviseur. Il faudra bien qu’un jour, cette
majorité rose-orange-bleu et verte pose son manteau d’Arlequin pour endosser le
costume de la Nation. Nous sommes dans un temps d’affirmation des convictions,
charge à nous de nous retrouver.
- L’intérêt du pays, ce n’est pas que chacun s’égaye au
Parlement sur ses petites marottes personnelles. L’intérêt du pays, c’est qu’on
agisse vite et qu’on élargisse cette majorité. J’ai compris que nous étions les
seuls pratiquants de l’unité nationale, mais cela n’empêche pas d’être
prosélyte. À droite et à gauche, des personnes veulent travailler pour le pays,
sans nécessairement devenir des Marcheurs. Non seulement nous pouvons rebâtir
une majorité soudée, mais nous pouvons aussi l’élargir à notre droite et à
notre gauche. On n’a pas été élus en marchant, pour nous organiser en courants.
Il faut que chacun prenne ses responsabilités sur son origine contrôlée. Les
traumatismes liés à une crise font que chacun retombe sur ses réflexes anciens,
sur ses identités originelles. Quand les particules auront cessé de turbuler,
il faudra recréer de la matière. Ce qu’on a à bâtir dans les mois qui viennent,
c’est exactement le prolongement du projet présidentiel qui nous avait réunis.
Nous devons remettre ce pays en mouvement, recréer de la richesse pour lui
faire prendre les bons virages de la modernité écologique et sociale.
- L’élection municipale est une élection locale qui
n’interdit en rien les alliances. Le fait de ne pas s’être suffisamment imposé
cette règle avant de présenter des candidats étiquetés «majorité
présidentielle» était une erreur. Là où nous l’emporterons, c’est où nous
saurons nous rassembler derrière un candidat ou un maire talentueux. Il faudra
s’en souvenir pour les départementales et les régionales. Le préalable, c’est
évidemment des valeurs communes. À Lyon, par exemple, je ne suis pas choqué que
des alliances avec des personnes qui se revendiquent des Républicains puissent
se nouer. C’est assez logique. Mais les nouer dans le bureau de Laurent
Wauquiez rend tout à coup l’accord politicien radioactif et cela peut porter à
conséquences électorales néfastes. La majorité doit se ressaisir dans l’unité à
l’Assemblée et l’humilité dans les élections locales.
Marielle de Sarnez
(députée)
On voit bien qu’il y a une nécessité
de conserver l'OMS,
de l'améliorer. Je pense à la capacité d’alerte plus rapide, au renforcement de
son indépendance, qui est absolument essentiel, à lui donner une capacité
d’intervenir pour pouvoir contrôler ce qui se passe dans les pays.
●UDI
[Nota: dans ce parti,
les propos de ses membres qui ne sont pas centristes et se considèrent de
droite ne sont pas retranscrits]
Jean-Christophe Lagarde (président)
Par son nationalisme dogmatique, Marine Le Pen veut empêcher que les
biens et services importés en Europe soient taxés en fonction de leur impact
carbone. Comme d’habitude, elle travaille en faveur des puissances extérieures à
l’Europe, et donc à la France!