Voici une sélection, ce 20 mai 2020, des derniers propos
tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France.
● Emmanuel Macron
(Président de la République)
- L’épidémie n’est pas derrière nous.
Ne relâchons pas nos efforts.
- Huit semaines durant, les
militaires déployés dans le Grand-Est ont sauvé des vies. 47 vies. On parle
souvent de la reconnaissance de la Nation à l'égard de celles et ceux qui la
protègent. À Mulhouse, cette reconnaissance était présente dans ce moment de
partage.
● Gouvernement
[Nota: dans ce
gouvernement, certains membres ne sont pas centristes; nous retranscrivons
cependant leurs propos en rapport avec leur fonction parce qu’ils font partie
selon nos critères d’une équipe qui suit une politique globalement centriste]
Edouard Philippe
(Premier ministre)
- La France et l’Allemagne se sont
mises d’accord pour un plan de relance sans précédent de 500 milliards d’euros.
C'est une excellente nouvelle : le moteur franco-allemand est indispensable au
redémarrage de l'Europe, et, non pas simplement à sa souveraineté, mais à son
existence.
- Renault est un groupe enraciné dans
notre pays, dont l’État est actionnaire. Nous serons donc intransigeants sur la
préservation des sites France et sur le fait que la France demeure pour Renault
le centre mondial de l'ingénierie, de la recherche/innovation et du
développement.
Jean-Yves Le Drian
(ministre de l'Europe et des Affaires étrangères)
- [Vaccin covid19] L'UE a pris une initiative très
forte qui a permis de mobiliser plus de 7 milliards d'euros. Nous considérons
qu'elle n'a de sens que si le vaccin et le traitement sont reconnus comme un
bien public commun.
- L'initiative franco-allemande est
un vrai électrochoc qui montre que l'Europe, dans des moments de crise, sait
retrouver le chemin de l'unité (...) Cela me fait penser à la déclaration
Schumann d'il y a 70 ans. (…) C'est une nouvelle considérable. C'est vrai que
l'Europe a mis un peu de temps à réagir (...) mais depuis, elle s'est bien
rattrapée.
- Ce qu'il faut maintenant, c'est
avoir une bonne coordination entre l'ensemble des pays européens pour que l'on
puisse aboutir progressivement à la suppression des contrôles.
- À partir de mercredi nous allons
demander aux Français qui rentrent d'autres pays, hors Europe, de se soumettre
volontairement à une quatorzaine pour se protéger eux-même et leurs proches.
Nicole Belloubet
(ministre de la justice)
- Nous avons pu bénéficier de tout le
travail fait depuis 2 ans en matière de numérisation du monde de la justice
(...). Nous devons développer ce travail sur le numérique, mais il est déjà
bien enclenché.
- [Reprise activité judiciaire] La
phase de montée en puissance envisagée jusqu'au 2 juin sera sans doute beaucoup
plus rapide dans un certain nombre de tribunaux.
Florence Parly
(ministre des Armées)
- Le soutien aux projets innovants de
lutte contre le Covid-19 continue. Après les projets de dépistage de deux PME,
NG Biotech et BforCure, et les respirateurs simplifiés MakAir, l’Agence ID accompagne le système
Easycov de diagnostic salivaire du virus à hauteur de 437 000€. Développé par
l’unité de recherche Sys2Diag et porté par la PME SkillCell, ce projet permet
de déterminer en moins d’une heure, avec un prélèvement de salive, si une personne
est porteuse du virus. Dès validation, un premier lot de 10 000 tests pourra
être livré sous 3 semaines.
- L’opération Résilience se poursuit
en outre-mer. À Mayotte, les premiers lits de réanimation du Service de santé
des Armées ont été acheminés pour répondre aux besoins de l’hôpital et soutenir
le personnel soignant, en coordination avec les autorités sanitaires locales.
- Près de 3 000 militaires sont
aujourd’hui déployés dans l’opération Résilience en France pour répondre aux
besoins de la population, dont 700 dans les territoires ultramarins. Je salue
la constance de leur engagement au service des Français.
- Entretien avec mon homologue grec :
coopération en Méditerranée, opération Irini, Sahel, perspectives
industrielles. Nous avançons résolument vers un partenariat stratégique de plus
en plus riche.
- Entretien avec mon homologue
suédois Peter Hultqvist. Je salue son action résolue en faveur d'une
participation suédoise substantielle à Takuba, en cours de discussion au
Parlement suédois. Les Européens répondent présents dans la lutte contre le
terrorisme au Sahel.
Bruno Le Maire
(ministre de l’Economie et des Finances)
- Nous sommes à un moment décisif de l'histoire de l'UE qui doit faire face à sa crise la plus grave. Il est temps de choisir quel type d'UE nous voulons pour le XXIe siècle.
- L’accord entre la France et
l’Allemagne sur le fonds de relance européen de 500 Mds € est une percée
historique. Ce fonds permettra de soutenir les pays les plus touchés par la
crise du Covid19 et
ainsi d’éviter les divergences économiques entre les États membres de l’UE.
Elisabeth Borne (ministre de la Transition écologique et solidaire)
- Les stratégies biodiversité et de la ferme à la table adoptées
par la Commission européenne sont des plans ambitieux pour concrétiser le Pacte vert et renforcer la résilience
de l’Europe. Les objectifs de réduction des pesticides défendus par la France
sont enfin portés au niveau européen.
- Le 20 mai est la journée des abeilles: continuons à nous
mobiliser pour les protéger, elles sont garantes de la biodiversité et sont des
maillons essentiels de nos écosystèmes.
- L’engouement pour le vélo pendant le déconfinement doit beaucoup à la
mobilisation des professionnels, des associations, des collectivités et de
l’Etat.
Olivier Véran
(ministre de la Solidarité et de la Santé)
- Médecin et ministre, s'il y a une
chose que je sais, c'est que les soignants ne supportent plus qu'on leur dise
que ce qu'ils font a du sens, sans leur accorder la reconnaissance qu'ils
méritent. Je le dis sans détour : il y aura une hausse des salaires à l'hôpital
et en EHPAD!
- Ces dernières années, un mal-être a
grandi à l'hôpital. Des discours, des lois, des logiques comptables ont pu
blesser, lasser, décourager. Je tiens à assurer aux professionnels de santé que
rien ne sera plus jamais comme avant. Le temps d'un renouveau est venu.
Franck Riester (ministre
de Culture)
- Transformons cette crise en un
accélérateur au service du projet culturel européen. Restons mobilisés pour
promouvoir le modèle européen de régulation du numérique. Un modèle fondé sur
la liberté, la responsabilité et la juste rémunération des créateurs.
- Je propose la mise en place d’un
bouclier culturel européen pour protéger et renforcer nos fleurons culturels.
Fragilisés par la crise, ils sont aujourd’hui des proies pour des opérations de
rachat. C’est la question de l’accès des européens à leur propre culture qui
est posée.
- Les Français voulaient retrouver
leurs commerces culturels de proximité. C'est le cas, de manière progressive,
depuis le 11 mai. Je tiens à saluer tous les professionnels qui ont su
s'adapter aux nouvelles règles pour préserver la santé de chacun.
- Progressivement, certains monuments
historiques rouvrent leurs portes au public. Un grand bravo à tous les acteurs
du patrimoine qui se mobilisent pour continuer de nous faire partager leur
passion, dans le respect des règles sanitaires.
- Nous travaillons à une réouverture
des salles de cinéma début juillet. Mais il est encore trop tôt pour prendre
une décision définitive. Nous ferons le point sur l'évolution de l'épidémie et
la prochaine phase de déconfinement à la fin du mois de mai.
Muriel Pénicaud
(ministre du Travail)
La reprise de l’activité est réelle mais encore modeste. Fin
avril, 8,6 millions de salariés en chômage partiel (dont la moitié totalement),
1/3 travaille sur site (en hausse),1/4 en télétravail, 1/5 en arrêt maladie,
garde d’enfants ou congés.
Julien Denormandie
(ministre de la Ville et du Logement)
- Oui, les particuliers peuvent
reprendre leurs travaux en toute confiance: les artisans mettent en place des mesures sanitaires pour garantir la
sécurité de chacun.
- La reprise que nous sommes en train
d'amorcer doit aussi être l'occasion de prendre en compte de manière encore
plus forte les aspects environnementaux et les enjeux sociaux. C'est tout l'objectif
de la rénovation énergétique: des aides existent, en particulier pour les plus
modestes.
Marc Fesneau
(ministre des Relations avec le Parlement)
Un espoir et un tournant majeur pour
l’Europe et ses citoyens durement touchés par la crise du Covid-19. Un accord
initié avec l’Allemagne qui vient concrétiser les efforts d’Emmanuel Macron depuis des années
pour construire une Europe plus solidaire et ambitieuse.
Frédérique Vidal
(ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’innovation)
- Grâce à la mobilisation des
équipes, la procédure parcoursup se déroule de façon tout à fait satisfaisante. Hier soir c’est
plus de 1.5 millions de propositions qui ont été faites à plus de 45 0000
candidats, dont 71 000 ont déjà accepté une proposition.
- La Loi
recherche prévoit un investissement de 25
milliards d’euros dans la recherche sur les 10 prochaines années. C’est inédit.
Cette loi a été travaillée avec le monde de la recherche, sur la base de
remontées de terrain.
Sébastien Lecornu (ministre
chargé des Collectivités territoriales)
Nous avons échangé avec les maires et
présidents d’associations du déconfinement, du calendrier électoral et du
soutien financier de l’État. Les élus locaux sont prêts à participer à la
relance, nous ne les abandonnerons pas.
Roxana Maracineanu
(ministre des Sports)
Les activités sportives reprennent
petit à petit, en s’adaptant aux consignes sanitaires. Mais elles reprennent et
c’est précieux.
Adrien
Taquet (secrétaire d’Etat à la Protection de l’enfance)
- Campagne massive sur les chaînes TV
et radios, partenariat avec les réseaux sociaux des jeunes, affichage dans les
commerces et halls d'immeubles, forte hausse des appels au 119 par les
camarades et les voisins suite à la campagne Enfance
en danger.
- La hausse des appels au 119 est
l'indicateur d'une vigilance collective qui progresse et sur laquelle nous
pourrons compter à l'avenir. Il y aura un avant/après confinement pour la cause
de l'Enfance en danger.
- [Prime pour les aides à domicile] Ces
services relèvent de la compétence des départements. Je réaffirme le souhait du
gouvernement qu'un geste soit fait en faveur des aides à domiciles. Cela a été
dit à l'Associations des départements de France.
- Cette réforme sur laquelle nous
nous engageons est beaucoup plus vaste que l’hôpital, elle va couvrir
l'ensemble du champ de la santé [...] pour mettre fin à des années de
dégradations et de sous-investissements.
- [E-santé] Le numérique a remis en
cause nos pratiques professionnelles. [...] Oui, il y aura un avant et un après
Covid.
- Dès la fin du moi de mai nous
organiserons dans les territoires ce retour d'expérience des soignants sur ce
qui a fonctionné. Sur les succès, les réussites, les attentes de ceux qui ont
fait tenir l'hôpital.
Amélie
de Montchalin (secrétaire d’Etat aux Affaires européennes)
- France et Allemagne proposent un
plan de relance solidaire pour les régions et secteurs touchés par le Covid19. Nos économies dépendent
les unes des autres. Aucun État ne pourra faire repartir seul son tourisme, ses
industries sans clients et fournisseurs européens.
- L’initiative franco-allemande est
une étape décisive. Les égoïsmes n’ont pas leur place face à une crise
sanitaire qui nous montre chaque jour qu’aucun pays ne peut s’en sortir seul.
Je me battrai, avec le Président, pour une Europe souveraine et unie
Cédric O (secrétaire
d’Etat chargé du numérique)
Les collectivités territoriales
seront un appui essentiel pour déployer StopCovid. Notre mission commune: informer et accompagner les Français
pour éviter une 2e vague de l'épidémie.
Jean-Baptiste Lemoyne
(secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Europe et des Affaires étrangères)
Lors de la réunion des ministres européens
du tourisme, j’ai
rappelé la nécessité d’une vraie coordination entre États et au niveau européen
pour: la réassurance sanitaire, le rétablissement graduel de la libre
circulation, le soutien au secteur dans le cadre du plan de relance.
Gabriel Attal
(secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Education)
Pour que les jeunes ne soient pas les
premières victimes de la crise économique COVID19, leur accès à l’emploi doit être une priorité du plan de
relance européen.
Agnès
Pannier-Runacher (secrétaire d'Etat auprès du ministre
de l'Economie et des Finances)
- Dans cette période difficile, la
France a tenu bon et la crise a révélé l’adaptabilité de notre économie : en
l’espace d’un mois, nous avons réorienté notre appareil productif et commercial
pour répondre aux besoins en gels hydro-alcooliques, en masques, en
respirateurs, etc. La crise a néanmoins révélé des faiblesses structurelles :
nous sommes trop dépendants de pays tiers sur les produits intermédiaires et
pour les intrants comme les principes actifs pour les médicaments ou les
composants électroniques dans certains secteurs. Cela pose la question de la
relocalisation de certains maillons critiques et celle de la gestion des stocks
stratégiques. La conclusion s'impose: nous devons renforcer l'empreinte
industrielle de la France.
- La production française de masques
sanitaires atteindra 20 millions d'unités par semaine d'ici fin mai / début
juin. Elle continuera à croître dans les prochains mois pour atteindre 50
millions de masques fabriqués chaque semaine début octobre.
- Aujourd’hui en France, près d’un
masque sur deux est fourni gratuitement par l’Etat, les employeurs équipent
leurs salariés lorsque cela est nécessaire et nous finançons 50% des efforts
d’approvisionnement des collectivités locales.
Brune Poirson
(secrétaire d’Etat auprès de la ministre de la Transition écologique et
solidaire)
Propositions fortes de la Commission européenne qui posent
les bases d’une ambition agro-écologique, d’un nouvel équilibre entre l’homme
et la nature : 50% d’utilisation des pesticides en 2030, 25% des surfaces
agricoles en bio, 30% d’aires protégées en 2030.
Avec le vent et les cours d’eau qui
charrient nos déchets, d’une certaine manière, la mer commence sur nos
trottoirs. Nous mettons donc des moyens pour
informer chacun des bons comportements à adopter pour se débarrasser de ses
masques!
● LaREM
[Nota: dans ce parti,
les propos de ses membres qui ne sont pas centristes et se considèrent de
droite ou de gauche ne sont pas retranscrits]
Richard Ferrand
(président de l’Assemblée nationale)
- L’urgence est de sortir de cette
crise sanitaire Covid19, de renforcer notre système de soin, d’accompagner les
salariés et tous les entrepreneurs. Ce sont les priorités du pays. C’est ce que
les Français attendent de nous, j’en suis convaincu.
- La politique passe par des actes.
L’actualité n’est pas tant la création d’un groupe à l'Assemblée que la force
de conviction d’Emmanuel Macron et d’Angela Merkel pour que l’Europe unie s’engage
puissamment dans le redressement de notre économie.
Stanislas Guerini
(délégué général)
- La stratégie de déconfinement du gouvernement fonctionne
car nos concitoyens jouent le jeu avec une immense responsabilité, pour que le
pays retrouve progressivement une vie normale. Mais le nombre de morts nous
rappelle que nous n’avons pas encore gagné la bataille. Ce déconfinement sera
un échec collectif ou une réussite collective.
- [La défiance de l’opinion à l’égard de l’exécutif ]est
revenue à son niveau d’avant la crise. Cette dernière a renforcé les critiques
sur l’efficacité de la puissance publique. C’est légitime sur certains points –
notamment nos difficultés sur les masques –, plus injuste sur d’autres, puisque
l’Etat a fourni aux citoyens et aux entreprises un filet de protection plus
important que dans n’importe quel autre pays.
- Je reconnais des erreurs de communication sur le sujet
[des masques]. Nous n’avons pas su dire assez rapidement que les masques
étaient utiles, mais que nous n’en avions pas assez, même si nous avons tout
mis en œuvre pour pallier les manques. Cela nous a rendu la tâche plus
difficile mais rien n’est insurmontable. La seule chose qui vaille, c’est notre
capacité collective à vaincre le virus. Je regarde davantage la courbe des
entrées en réanimation que celle des sondages. (…) Quand la crise a démarré, il
est certain que nous n’en avions pas assez en stock pour faire face à
l’épidémie. C’est une responsabilité très partagée, sur laquelle il faudra
tirer des enseignements. Mais, pour l’instant, nous sommes encore dans le temps
de l’action. Le temps de la crise n’est pas celui des procès politiques. La
question des commissions d’enquête ou des éventuels procès devra être traitée
une fois que l’épidémie sera derrière nous.
- La réponse du gouvernement a été à la hauteur pendant la
crise. Un choix très fort a été fait: celui de placer la santé devant
l’économie, en mettant en place un système de protection unique au monde. Avec
trois actifs sur quatre rémunérés par la puissance publique, le gouvernement
est devenu le premier employeur du monde! Mais cette crise sanitaire a exacerbé
les fractures qui existaient dans notre société. Pour soutenir ceux qui en ont
le plus besoin, je propose que l’on crée un «chèque déconfinement», utilisable
en France, sur une durée limitée, destinées aux familles les plus précaires.
Dans les mois qui viennent, il ne faut laisser personne sur le bord du chemin. Nous
n’avons pas su dire assez rapidement que les masques étaient utiles, mais que
nous n’en avions pas assez
- Nous sommes face à trois étapes : il y a d’abord
l’urgence, avec des priorités sanitaires et la nécessité de faire tenir notre
pays debout ; le temps de la reconstruction pour remettre le pays en
marche ; et celui de la refondation, avec le modèle de société que l’on
veut bâtir dans les dix années à venir. Concernant le plan de reconstruction,
LRM souhaite qu’il repose avant tout sur des investissements publics dans des
domaines-clés, comme l’éducation, la culture, l’environnement et la santé. Il
pourrait, par exemple, se traduire par un plan de rénovation thermique de nos
bâtiments publics ou et de développement de la voiture électrique, afin de
bâtir une économie décarbonée. Je propose aussi de créer un droit à
l’alimentation de qualité, qui se traduirait par une aide directe aux plus
précaires.
- Il faut tout faire pour protéger les emplois. En
particulier ceux des jeunes. Pour éviter d’avoir une génération sacrifiée, une
prime à l’embauche les concernant est nécessaire, ainsi que l’ouverture du RSA
pour les moins de 25 ans. En parallèle, pour valoriser l’emploi durable de
l’ensemble des salariés, je plaide pour un dispositif d’exonération de charges
pour la signature de tout premier CDI, quel que soit le salaire. Il faut
également généraliser l’intéressement dans les entreprises, lier l’augmentation
des dividendes à celui de l’intéressement et travailler sur les écarts de
rémunération. Et pour protéger nos PME, créer un « livret R » comme « reconstruction »
pour inciter les Français à rediriger leur épargne vers nos petites
entreprises.
- Notre reconnaissance envers celles et ceux qui ont fait
tenir le pays debout ne peut pas se limiter aux applaudissements quotidiens. Il
y a un certain nombre de métiers pour lesquels il faudra des revalorisations de
salaires directes. Augmenter les soignants, les enseignants et les chercheurs
devrait être une priorité. La reconnaissance doit aussi se traduire par une
meilleure place de ces métiers essentiels dans la société, par exemple en leur
donnant un accès prioritaire en matière de logement social ou de crèche.
- Ni [coup de barre] à gauche ni à droite. Pour pouvoir agir
en matière sociale et d’écologie, il faut maintenir notre politique de soutien
à la compétitivité de nos entreprises. Les réflexes des autres partis sont
parfois de l’ordre du pavlovien : la droite voit dans l’augmentation des
35 heures la solution à tous les problèmes, quand la gauche, elle, ne
raisonne que par l’augmentation des impôts sur les plus aisés, notamment avec
le rétablissement de l’ISF. Je ne crois ni à l’un ni à l’autre. Plutôt que de
se perdre dans des virages dans un sens ou dans un autre, il faut continuer à marcher
sur nos deux jambes, en poursuivant le «libérer-protéger».
- Cette crise rebat les cartes. Une des qualités d’Emmanuel
Macron est justement cette capacité à se réinventer. Lors de la crise des
« gilets jaunes », il avait eu le courage de lancer le grand débat,
qui nous a poussés à aller chercher de nouvelles solutions collectivement. Je
n’ai aucun doute qu’il fixera le cap, afin de projeter notre pays dans un
horizon partagé, autour de l’emploi, du social et de l’environnement.
- Depuis le début du mandat, le couple exécutif est très
soudé. A la différence du quinquennat passé, il y a une vraie convergence de
vue entre Emmanuel Macron et Edouard Philippe sur la question des institutions
et sur la manière d’exercer le pouvoir. Dans cette crise, j’ai vu un premier
ministre extrêmement solide. Ce n’est pas le moment de remettre en cause sa
place à Matignon.
- [Les réformes des retraites et des institutions] Je crois
en leur fondement mais on ne pourra pas reprendre le quinquennat là où on
l’avait laissé. Elles ne pourront être poursuivies que si elles sont mises en
cohérence avec la situation d’urgence sanitaire, économique, écologique et
sociale.
- [Création d’un nouveau groupe à l’Assemblée] A l’heure où
la chancelière allemande et le président français ont pris une initiative
historique pour l’Europe, ce sujet me semble bien secondaire. Le moment choisi
pour créer ce nouveau groupe est en plus un contretemps politique car il
intervient précisément au moment où nous réfléchissons à l’après, en formulant
des propositions. Ceux qui le rejoignent se trompent de méthode : il vaut
mieux travailler ensemble au projet que l’on veut mettre en œuvre à l’intérieur
de la majorité, afin de peser dans les arbitrages internes, plutôt que de se
dissocier de cette tâche collective. Malgré ça, je n’ai pas d’inquiétude sur
notre capacité à faire voter les lois, qui seront nécessaires pour notre pays.
Je crois très résolument à notre capacité à élargir notre majorité.
Gilles
Le Gendre (président du groupe à l’Assemblée nationale)
- Entre [la création] ce neuvième groupe et l’accord
historique que le président Macron a obtenu hier avec Angela Merkel sur le
fonds de relance européen, je sais ce qui va compter vraiment pour sortir notre
pays de la crise et redonner un avenir à nos concitoyens. Je regrette la
création de ce groupe, j’ai de l’amitié pour les collègues qui le rejoignent.
Mais je ne les comprends pas! Nous vivons un moment d’une gravité
exceptionnelle, qui nous invite à rassembler les Français. Au regard, toute
initiative politicienne, divisant notre majorité, tombe à côté de la plaque. Le
neuvième groupe réclame une politique plus sociale au moment où l’État a mis en
place le plus haut niveau de protection du monde contre la crise économique et
sociale. Et il quitte notre majorité sans attendre les réponses économiques,
sociales et environnementales de grande ampleur sur lesquelles nous travaillons
pour redonner à notre pays son élan. Le risque, c’est le porte-à-faux: ce que
nos collègues seront amenés à proposer, il est fort probable que nous soyons
conduits nous-mêmes à le décider.
- LaREM perd la majorité d’un siège et nous allons très vite
le récupérer. Mais le sujet n’est pas arithmétique: le nombre de partants est
modeste, beaucoup moins important qu’annoncé. Considérer que 7 députés
fragiliseraient un groupe qui en compte 288 n’a aucun sens. La majorité reste
forte et unie, avec notre partenaire du MoDem et le soutien des députés d’Agir.
Est-ce que cela n’emporte pas une charge symbolique? Sans doute. Mais cette
démarche n’a aucune chance de peser sur les équilibres internes de notre
majorité.
- Nous portons un projet de dépassement du clivage
droite-gauche et des conservatismes qui reste plus que jamais d’actualité. Une
politique économique et sociale qui a permis de faire baisser le chômage ne
peut être cataloguée comme une politique de droite. C’est une politique qui
place le sort des plus fragiles au cœur de l’action. Nous avons toutes les
raisons d’être fiers de notre bilan même si la crise historique que nous subissons
en travestit les résultats et nous invite à faire preuve d’une audace redoublée
pour faire redémarrer l’activité, instaurer de nouvelles solidarités et
accélérer la transition écologique.
- Beaucoup des députés qui sont partis ont en commun d’avoir
énormément de mal à se couler dans un jeu collectif et à en respecter les
règles. Ce critère pèse plus lourd que de prétendues divergences idéologiques.
Les conditions d’élection et de création d’un groupe de cette dimension, sans
histoire commune, sans référence doctrinale forte, ont forcément créé une part
d’ambiguïtés ou de malentendus. Je sais que l’écrasante majorité d’entre nous
aspirent à peser plus efficacement sur l’action gouvernementale. C’est une
ambition qu’il va falloir satisfaire, mais à laquelle le groupe ne peut
répondre seul. Nous devons développer la culture du débat, à la fois au sein du
groupe et de notre mouvement, pour être capables de construire des propositions
crédibles. Et l’exécutif doit accepter, à l’occasion du traitement de la crise,
des manières beaucoup plus collaboratives de travailler avec nous.
- Les sensibilités qui traversent notre groupe sont notre
richesse et elles doivent continuer de s’épanouir. Mais je distingue les
sensibilités des tendances qui visent à les structurer et à leur donner pignon
sur rue. Je ne crois pas que notre avenir soit de devenir un groupe de
sous-groupes.
- Notre seule exigence est de construire les réponses de
l’après-crise dans une collaboration renforcée avec le gouvernement. Nous
aurons peu de temps pour faire redémarrer l’économie, réformer l’hôpital,
accélérer la transition écologique à partir des propositions de la Convention
citoyenne pour le climat, comme un plan massif de rénovation des bâtiments ou
un programme de soutien à la voiture propre. À la mi-juin, nous serons en
mesure de transmettre des propositions au président et au gouvernement.
- J’ai été élu puis réélu et mon mandat court jusqu’à la fin
du quinquennat. Diriger un groupe majoritaire est toujours une mission complexe.
L’animer en franchissant les obstacles que nous devons affronter depuis deux
ans, c’est encore plus sportif. Recueillir les mécontentements, éteindre les
départs de feu, apaiser les états d’âme, c’est mon job! Et ce ne sont pas
quelques critiques, marginales et toujours anonymes, qui feront dévier ma
route. Les propositions constructives, en revanche, j’y suis toujours ouvert.
Nous devons, par exemple, élever notre niveau de jeu et affiner notre stratégie
dans le traitement des propositions de loi, celles émanant de notre groupe et
celles de nos oppositions.
Olivia Grégoire (députée)
- Il y a quelques jours on parlait d’une cinquantaine de
députés, puis de 52 députés etc, aujourd’hui on parle de moins de 20 députés,
on parle de de 17 personnes. 17 personnes dont 7 seulement, 7 députés étaient
encore membres du groupe LaREM. C’est important de le rappeler. C’est-à-dire
que moins de 50% de ce neuvième groupe a quitté LaREM.
- Il suffirait qu’un seul député nous rejoigne pour qu’on
passe de 288 à 289 pour qu’on regagne la majorité. J’aimerais et je souhaite
que si c’est le cas dans les prochaines semaines (…) qu’on en parle autant
qu’aujourd’hui de la perte de la majorité absolue, mais j’en doute.
- Je ne comprends pas pourquoi maintenant ce neuvième
groupe dans la situation actuelle. Et je le dis très clairement, je pense
qu’on est en crise et quand on est un responsable politique il faut assumer ses
responsabilités. Pourquoi maintenant, mais je dirai pourquoi tout court?
- Quand vous regardez parmi ces 17 personnes et ces 15 priorités,
donc autant de priorités que de députés quasiment, on converge quand même
globalement sur à peu près toutes leurs premières annonces. Je veux dire la
réindustrialisation, la transparence de la vie politique, le plan santé,
l’écologie. Je dirai qu’il n’y a que sur la refonte de la fiscalité, pour être
précise, qu’on peut diverger mais même là je ne comprends pas pourquoi parce
que 16 de ces 17 députés ont été élus sur la suppression de l’ISF et sur la
mise en place de la flat tax. Je ne comprends pas pourquoi maintenant, je ne
comprends pas pourquoi tout court.
●MoDem
Patrick Mignola
(président du groupe à l’Assemblée nationale)
[Neuvième groupe à l'Assemblée] Je ne
suis pas sûr qu'il faille faire de son cas personnel une conséquence politique
à chaque fois. Je ne suis pas sûr qu'il faille faire des groupes de déçus, de
demi-déçus, de moins déçus, dans la période actuelle.
Sarah El Hairy
(porte-parole)
- J'ai redis mon souhait de voir les
salaires des soignants augmenter. L' hôpital a résisté dans cette crise grâce à
l'humain.
- Il y a quelques jours je pensais
que l'Europe était
en danger, cette annonce franco-allemande nous redonne de
l'espoir. Elle est à la hauteur de l'enjeu pour une relance économique coordonnée. Il
reste des questions et des défis mais c'est un grand pas.
- On ne peut pas rester suspendu à un
retour à la normale, nous devons nous réinventer car le virus est toujours là.
Si les mesures de sécurité sanitaire sont respectées nous devons reprendre le
processus des municipales.
●UDI
[Nota: dans ce parti,
les propos de ses membres qui ne sont pas centristes et se considèrent de
droite ne sont pas retranscrits]
Jean-Christophe Lagarde (président)
- Quand une entreprise fait faillite,
elle laisse des ardoises à 10 autres entreprises. Il faut casser les chaînes de
contamination économique : après une faillite, ce sont les fournisseurs qui
doivent devenir les créanciers prioritaires, et non plus l'Etat.
- Les horaires décalés dans les
entreprises sont une bonne chose pour nos transports, l'environnement et la
qualité de vie. On en parle, mais cela fait 50 ans que rien ne bouge: il est
temps d'adopter pleinement cette pratique !
- Organiser les élections municipales en juin serait à mon
sens sanitairement irresponsable et politiquement aberrant.
- L’avis du Conseil scientifique sur
le deuxième tour des municipales «souligne les risques importants liés à la campagne
électorale», et propose que les règles de campagne soient profondément
modifiées. Ah bon, on fait quoi? On interdit les réunions? Les tractages, etc.?
Stop déraison!
- Si l'Europe lève 500 milliards de
dette commune, c'est un acte fort que tous les Européens ne peuvent que saluer.
N'oublions pas que les Etats-Unis d'Amérique sont nés des dettes communes
contractées pour financer l'armée continentale contre le Grande-Bretagne...