samedi 16 mai 2020

Propos centristes. France – Réforme du système de santé; la relance européenne doit être verte; aides d’urgence; réouverture des écoles; réouverture des cinémas; fête de la musique; tourisme…


Voici une sélection, ce 16 mai 2020, des derniers propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France.

● Emmanuel Macron (Président de la République)
- [Plan hôpital] Le quoi qu’il en coûte lancé un soir de mars ne peut pas durer perpétuellement. Il faut qu’on trouve d’autres modes de régulation, qui partent du bas et du soin, et plus d’une logique budgétaire mais d’une logique sanitaire.
- Il y a une nécessité de penser les interfaces avec la médecine de ville, avec le médico-social.
- Il faut trouver les moyens d’investir davantage dans l’hôpital.

● Gouvernement
[Nota: dans ce gouvernement, certains membres ne sont pas centristes; nous retranscrivons cependant leurs propos en rapport avec leur fonction parce qu’ils font partie selon nos critères d’une équipe qui suit une politique globalement centriste]

Christophe Castaner (ministre de l’Intérieur)
Sur proposition des maires, les préfets ont pu à ce jour autoriser la réouverture de 290 plages, lacs et centres nautiques lorsque les règles sanitaires sont respectées et les aménagements nécessaires réalisés.

Bruno Le Maire (ministre de l’Economie et des Finances)
- Au Conseil de compétitivité européen, j’ai appelé à ce que la relance économique européenne repose sur quatre principes: solidarité, souveraineté, innovation, relance durable.
- Le combat contre le réchauffement climatique doit être au cœur du modèle économique européen. Le Green deal est décisif pour y parvenir. Une taxe carbone aux frontières de l’Union européenne est indispensable. La relance européenne doit être verte.
- La crise du COVID19 a montré que l’Europe est trop dépendante d’autres pays, notamment dans le secteur de la santé. Nous devons identifier nos faiblesses et relocaliser certaines activités en France et en Europe.
Nous sommes prêts à soutenir la demande automobile mais ce sera un soutien pour des véhicules verts qui émettent le moins de CO2, en particulier les véhicules électriques.
- Nous voulons fixer le cap d’une relance économique verte. C’est bon pour le climat et bon pour la compétitivité car cela nous permettra d’innover.
- Le fonds de relance européen permettra à tous les pays de redémarrer à la même vitesse et garantira la puissance de l’Union européenne.
- Le redémarrage économique a eu lieu dans de bonnes conditions. Des secteurs ont repris plus vite que d’autres. Je préfère un redémarrage lent mais solide.
- Nous devons nous battre pour que les productions à forte valeur ajoutée qui feront la différence face à la Chine et aux États-Unis reviennent et se développent en France. Nous l’avons fait pour les batteries électriques, Il faudra le faire pour d’autres secteurs.

Elisabeth Borne (ministre de la Transition écologique et solidaire)
- Beaucoup de Français ont eu le déclic vélo lors du déconfinement. En 5 jours, la barre des 10000 réparations a été dépassée. Franchissons une étape dans la culture vélo!
- Dans les transports en commun, le professionnalisme des agents et le civisme des usagers ont été au rendez-vous durant cette première semaine de déconfinement.
- Au plus fort de la crise, les secteurs vitaux pour le pays, énergie, eau, déchets, transports ont tenu.

Jean-Michel Blanquer (ministre de l’Education)
- Nous préparons le retour des collégiens de sixième et cinquième dans les collèges des départements verts pour lundi prochain. Merci à tous ceux qui travaillent à cette reprise progressive, si importante sur le plan éducatif et sur le plan social.
- [Covid19 - Tribune des ministres de l’éducation de France et de Finlande]
Nous n'avons pas encore de vaccin contre la Covid-19 mais nous disposons d'un puissant remède à la crise du coronavirus.
Depuis plusieurs mois, l’Europe, comme le monde entier, est touchée par une épidémie d’une ampleur inédite. Cette nouvelle crise nous a amené à nous adapter à une transformation soudaine de notre façon de vivre, d'agir et de travailler sans précédent dans notre histoire.
À l’évidence, l’infléchissement durable de la courbe épidémique et l’éradication définitive de ce virus ne seront possibles qu’en adoptant des solutions mondiales, c’est-à-dire en construisant de nouvelles solidarités européennes et internationales. Pour protéger des vies humaines, la priorité absolue de nos pays a été de garantir le bon fonctionnement de nos systèmes de santé. et nous avons réussi dans cette tâche. Alors que nous continuons à combattre le virus, nous devons commencer à construire une trajectoire durable de sortie de crise. Bien que nous ne disposions pas encore d'un vaccin contre le Covid-19, nous possédons le plus grand remède contre la catastrophe sociétale provoquée par la crise : l'éducation et la formation. L'égalité d'accès à une éducation et une formation de qualité signifie l'égalité des chances, la capacité d'innovation, la croissance économique et des citoyens informés.
La crise exerce une pression énorme sur nos sociétés et nos économies. Pour que les sociétés européennes aient la résilience nécessaire à une reprise durable et rapide, nous devons investir dans nos citoyens : nous avons besoin d'un plan de relance qui place l'éducation et la formation au cœur des priorités. Alors que la plupart des écoles ont fermé leurs portes ce printemps, nos élèves ont malgré tout continué à apprendre et à travailler grâce à la motivation de nos professeurs hautement qualifiés. Partout en Europe de nouvelles méthodes d'apprentissage, de communication, de travail et de collaboration se sont développées. Si l’enseignement à distance, les ressources numériques et les salles de classe virtuelles étaient déjà utilisés avant la crise, ils ne l’avaient jamais été à une telle échelle. Le saut numérique provoqué par la crise crée une opportunité pour une transformation numérique plus durable après la crise.
Les nouveaux usages numériques développés durant cette période particulière sont ainsi une occasion extraordinaire de nous doter d’une véritable stratégie numérique éducative qui peut nous aider à réussir davantage encore, dans le nouvel environnement mondial de plus en plus caractérisé par des facteurs tels que l'IA, l'évolution technologique et la juste transition vers un monde neutre en carbone. Nous devons construire un avenir où les progrès technologiques s’accompagneront d'une amélioration du bien-être humain. L’humain ne sera pas remplacé par la machine. Il la maîtrisera. 
Pour réussir cela, la formation des professeurs pour et par le numérique est un préalable indispensable. Nous devons également accompagner avec volontarisme la filière du numérique éducatif, en veillant au respect le plus strict des règles de protection des données des utilisateurs.  
Au moment où il faut investir fortement dans l'éducation et les citoyens européens, la création d'un véritable espace européen de l'éducation est une question de plus en plus pressante. Ainsi, le développement de la mobilité européenne de nos professeurs, de nos étudiants et de nos élèves doit être poursuivi et amplifié. Le programme Erasmus+ est l'une des grandes réussites de l’Europe et de la construction d’une citoyenneté européenne. Etudier, travailler, vivre dans un autre pays européen est une chance et nous devons la préserver. 
Enfin, la soutenabilité à long terme de nos systèmes éducatifs est conditionnée aux objectifs écologiques ambitieux que nous devons nous donner dès à présent. L’éducation doit jouer un rôle majeur dans la transition vers des sociétés neutres en carbone.
Tous ces enjeux doivent se traduire dans la stratégie future de l’espace européen de l’éducation ainsi que dans le Plan d'action pour l'éducation numérique et dans l’Agenda pour une Europe verte. 
Étape par étape, l'Europe relancera son économie et se redressera. Outre les conséquences de la crise, nous devrons faire face aux effets du changement climatique, à l'évolution technologique rapide et aux défis démographiques. Quoi de mieux pour garantir une reprise rapide qu’un plan dédié pour traiter ces défis. Il nous faut investir davantage dans le domaine de l’éducation, en appui aux collectivités locales, pour le changement écologique de tous nos équipements scolaires et pour assurer de bonnes conditions de travail à nos professeurs. 
L'importance du capital humain sera encore plus évidente en période de reprise. L'Europe ne se redressera pas par l'austérité, la modération salariale et d'autres politiques économiques rigoureuses qui affaiblissent notre foi en l'avenir. Ce dont l'Europe a aujourd’hui besoin, c’est d’investissements pour l'avenir. En investissant dans l'éducation dès le plus jeune âge, dans l’acquisition des savoirs fondamentaux, dans les sciences et la culture, nous avons à cœur de montrer que des temps meilleurs viendront après la crise, et que nos gouvernements et l'UE feront tout ce qui est en leur pouvoir pour reconstruire notre continent et améliorer le modèle social unique qui est le nôtre. 

Olivier Véran (ministre de la Solidarité et de la Santé)
Rémunération, revalorisation des carrières, investissements pour l’hôpital... Échanges passionnants avec les soignants et le Président Emmanuel Macron. L’objectif des prochaines semaines: relever ces défis pour bâtir le système de santé de demain. Nous le devons à nos soignants.

Franck Riester (ministre de Culture)
- Nous souhaitons tous que les cinémas rouvrent le plus vite possible. Une décision sera prise à la fin du mois de mai, en fonction de l'évolution de l'épidémie. La santé des professionnels comme des spectateurs est notre priorité.
- Le 21 juin, nous fêterons la musique ! Différemment des années précédentes, dans le strict respect des règles sanitaires, mais nous fêterons la musique car nous sommes attachés à cette grande fête populaire.

Muriel Pénicaud (ministre du Travail)
- Nous nous mobilisons tous ensemble pour que cette crise ne fasse pas exploser les inégalités.
- Pour sauver des vies tout en protégeant l’emploi par la reprise de l'activité économique, le nécessaire retour au travail s’accompagne du respect des conditions sanitaires. Nous avons publié 64 guides par métiers et un protocole de déconfinement pour aider entreprises et salariés.

Julien Denormandie (ministre de la Ville et du Logement)
- La crise que nous traversons a un impact social indéniable. Nous n’avons pas de statistiques précises sur le sujet. Mais nous constatons au quotidien, sur le terrain, que des personnes ont encore plus de mal à boucler les fins de mois que d’habitude, et de plus en plus de personnes sollicitent des aides alimentaires. L’enjeu social est prioritaire et il nous faut y répondre. C’est d’ailleurs pour cela que le gouvernement a mis en place une série d’aides exceptionnelles.
- Une aide d’urgence sera versée automatiquement à 4 millions de familles dans le besoin, ce qui permettra de toucher 5 millions d’enfants. Elle profitera à l’ensemble des familles au RSA (revenu de solidarité active) ou à l’ASS (allocation de solidarité spécifique), qui toucheront 150 euros. Et en plus de cela, toutes les familles touchant les APL (aide personnalisée au logement), le RSA ou l’ASS bénéficieront en plus de 100 euros par enfant. Nous avons décidé que cette aide soit versée automatiquement par les CAF (Caisse d’allocations familiales) pour éviter le non-recours de personnes qui auraient été éligibles à ce dispositif, mais qui n’auraient pas forcément effectué les démarches pour l’obtenir.
- Cette aide a d’abord le mérite d’exister et elle est importante, puisqu’elle représente en tout 900 millions d’euros. Elle est aussi le témoin du fait que la réponse du gouvernement à la crise que nous traversons est sanitaire, économique mais aussi sociale. Et elle vient en complément d’autres aides que nous mettons en place : le fonds de solidarité, les mesures concernant le chômage partiel, le plan d’aide alimentaire de 50 millions d’euros… Personne ne peut appréhender ce que seront les mois de juin et juillet en fonction de l’évolution du marché de l’emploi. Ce qui est sûr, c’est que le gouvernement poursuivra l’accompagnement social ces prochains mois, sous une forme ou une autre.
- On ne laisse personne de côté : 260.000 familles bénéficiaires de l’AAH et des APL vont aussi toucher l’aide exceptionnelle de solidarité. L’objectif de celle-ci est clair : soutenir les familles qui sont confrontées à une hausse de leurs dépenses, notamment d’alimentation, en raison de la fin de l’accès à la cantine pendant le confinement. Elle va bénéficier massivement aux foyers qui ont été et sont toujours confrontés à cette situation.
- Début avril, les chèques-service visaient des personnes en très grande précarité (SDF ou personnes résidant en centre d’hébergement d’urgence). Chaque jour, 90.000 personnes en grande précarité en bénéficient. Il y a dix jours, nous avons annoncé avec Christelle Dubos une enveloppe supplémentaire de 39 millions d’euros pour l’aide alimentaire et pour distribuer des chèques-service aux familles modestes. Près de 100.000 foyers sont ainsi concernés.
- Dès le début de la crise, 10 millions d’euros supplémentaires dédiés aux aides d’urgence ont été débloqués par Frédérique Vidal [Ministre de l’Enseignement supérieur] pour les étudiants en difficulté. Et il y a toujours un décalage entre l’annonce d’une aide et sa mise en oeuvre technique, pour limiter au maximum les non-recours. Parfois, il est plus efficace de prendre un peu de temps pour s’assurer que les personnes éligibles à une aide la toucheront bien, plutôt que de se précipiter. Dans tous les cas, l’aide que nous allons verser va permettre à des jeunes précaires, étudiants ou non, de faire face à la baisse de revenus à laquelle ils sont confrontés avec la fin des petits boulots qu’ils occupaient.
- La priorité, pour les moins de 25 ans, est de les accompagner pour leur permettre de trouver un emploi. Mais il est vrai qu’ils ne bénéficient pas de filet de sécurité. Le gouvernement a toujours dit sur ce point qu’il allait agir avec méthode, et que la question serait posée pour la mise en place du RUA (Revenu universel d’activité). Les concertations sont en cours sur le sujet. Rien n’est encore décidé.
- [Impayés de loyers] Nous n’avons pas de statistiques consolidés sur le sujet, mais des indicateurs montrent que ce phénomène est en expansion. Nous avons mis en place la plateforme «SOS loyers impayés» (08 05 16 00 75), qui donne accès à des conseils d’experts pour trouver des solutions individuelles. Depuis le début de la crise, nous avons aussi mobilisé le Fonds de solidarité logement (FSL), géré par les collectivités territoriales et doté de 350 millions d’euros, pour qu’il accorde des aides financières aux personnes qui rencontrent des difficultés pour payer leur loyer. Nous avons aussi mis en place un accompagnement personnalisé par les bailleurs sociaux afin que des solutions individuelles puissent être trouvées pour les locataires en difficulté (étalement ou report des loyers).
- Nous l’avons déjà reportée au 31 mai, puis au 10 juillet. Cette question dépend de la situation dans laquelle le pays sera mi-juillet. Ce qui est sûr, c’est qu’à deux reprises, la main du gouvernement n’a pas tremblé pour reporter la fin de la trêve hivernale, et ce pour éviter toute expulsion locative.
- Aujourd’hui, un chantier sur deux a déjà redémarré, il y en avait un sur trois il y a dix jours. Il y a une envie de reprise chez les salariés du secteur et chez les Français qui ont besoin de logements. Cette reprise n’est pas facile, mais elle est faisable. Nous nous sommes d’ailleurs assurés pour que les conditions sanitaires et juridiques soient garanties pour cette reprise des chantiers.
- Beaucoup de Français sont retournés dans des agences immobilières cette semaine et qu’ils sont confiants dans leur projet. Par ailleurs, le confinement a été propice pour s’interroger sur de nouveaux projets immobiliers. Ce qui est sûr, c’est que le marché sera un élément majeur de la reprise économique de notre pays.

Frédérique Vidal (ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’innovation)
- La recherche sur le vaccin prend généralement plusieurs années. Le rythme des travaux en cours peut nous faire espérer un vaccin à l’horizon de 18 mois.
- Nous apprenons beaucoup grâce à l’essai clinique européen Discovery lancé en un temps record sous l’impulsion de la France. Il est important qu’il puisse se poursuivre. Nous avons inclus la quasi-totalité des patients prévus en France et nos partenaires débutent leurs inclusions.
- Parcoursup cette année c'est 950 000 candidats et plus de 7 millions de vœux confirmés. Pendant le confinement, les équipes étaient pleinement mobilisées avec beaucoup de soutien par téléphone et en ligne. Les premières réponses seront envoyées aux candidats ce mardi.

Cédric O (secrétaire d’Etat chargé du numérique)
Le numérique doit être au cœur de la sortie de crise et de la relance économique. Nous devons transformer notre économie pour l’adapter aux défis à venir.

Agnès Pannier-Runacher (secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Economie et des Finances)
Pour relancer notre économie, nous proposons un plan de relance massif reposant sur 4 éléments clés : solidarité entre Etats-membres, indépendance et souveraineté industrielle, innovation et « Green deal ».

Brune Poirson (secrétaire d’Etat auprès de la ministre de la Transition écologique et solidaire)
Ils s’appellent Kavak, Dabo, Mohamed, ou encore Youssef et durant tout le confinement ils ont continué à travailler pour collecter et trier nos déchets. Si nos poubelles n’ont pas débordé, c’est grâce à eux. Mon premier déplacement était pour leur dire : merci.

Marlène Schiappa (secrétaire d’Etat à l’Egalité hommes-femmes et à la Lutte contre les discriminations)
- Nous allons mettre en place en plus des « appels d’initiatives ». Des membres des forces de l’ordre et de plusieurs services sociaux vont s’appliquer à prendre des nouvelles de femmes déjà confrontées à des violences.
- Merci de tout cœur aux enseignant/es qui se démènent pour préparer des classes et des cours de récréations sécurisées mais ludiques et agréables pour les élèves.
- Durant la première semaine de mai, par exemple, 2 181 appels ont été pris en charge par le 3919. Autant d’appels en une semaine qu’en 1 seul mois l’année dernière. Tout ce qui permet de signaler les violences conjugales va rester. 

● LaREM
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes et se considèrent de droite ou de gauche ne sont pas retranscrits]

Richard Ferrand (président de l’Assemblée nationale)
Ils ont durement subi les semaines de confinement, ils déploient une énergie formidable pour s’adapter et fournir un service de qualité en garantissant la sécurité de tous : les commerces de nos communes font vivre nos territoires. Aidons-les, soutenons-les!

Gilles Le Gendre (président du groupe à l’Assemblée nationale)
Les députés LaREM s’engageront aux côtés d’Emmanuel Macron et dygouvernement pour la réussite de Plan Hôpital. Au bénéfice partagé des soignants et des patients. Nous devrons tirer toutes les leçons du fonctionnement inédit et des exploits réalisés durant COVID19.

●MoDem
Bruno Fuchs (député)
Revalorisation, investissements, organisation sont pour moi les 3 piliers d’un plan de transformation de l’Hôpital.

Frédéric Petit (député)
N'en déplaise aux Cassandre. L'Europe n'est pas morte. Elle fonctionne et le montre encore ajd dans son soutien indéfectible aux pays et régions en difficulté.

● Autres
(Personnalités ou organisations centristes)
Jean-Pierre Raffarin (ancien premier ministre)
- Le tourisme c’est le partage d’un art de vivre. Notre convivialité nationale va souffrir de la distanciation. L’Etat doit soutenir les initiatives innovantes qui associent le tourisme et la culture, la nature, le sport,...Chaque ministère devrait avoir une ligne tourisme.
- Les crises et la Paix ne font pas bon ménage. La pandémie a déjà porté un rude coup au multilateralisme et les tensions internationales prospèrent. L’Afrique concentre crises et tensions. Multilateralisme et Afrique deux urgences.


Vues du Centre. Réformer profondément le système de santé dans l’émotion et pour éviter l’instrumentalisation des populistes, est-ce bien nécessaire?


Par Aris de Hesselin & Alexandre Vatimbella

Dans cette rubrique, nous publions les points de vue de personnalités centristes qui ne reflètent pas nécessairement ceux du CREC. Ces points de vue ont pour but d’ouvrir le débat et de faire progresser la pensée centriste.
Aris de Hesselin est un avocat international, centriste et un européen, défenseur d’une mondialisation humaniste.
Alexandre Vatimbella est le directeur du CREC.

Les personnels médicaux peuvent être satisfaits: une grande réforme du système de santé va être mis en place le plus rapidement possible et elle sera radical comme vient de l’annoncer Emmanuel Macron.
«Il faut qu’on trouve d’autres modes de régulation, qui partent du bas et du soin, et plus d’une logique budgétaire mais d’une logique sanitaire», a-t-il ainsi déclaré.
Evidemment, le covid19 y est bien pour quelque chose ainsi que la crainte que les revendications des professionnels de la santé soient désormais encore plus massivement soutenus par une population reconnaissante de leur implication dans l’épidémie et l’inquiétude qu’elle soit récupérée et instrumentalisée par les populistes démagogues qui rêvent d’une insurrection et d’une convergence des luttes comme on a pu entendre le dire certains personnages qui furent au cœur du mouvement de déstabilisation de la démocratie et de la république lors du mouvement de foule des gilets jaunes.
En passant, disons que surfer sur un virus qui a fait des centaines de milliers de morts et continue à tuer, voilà qui en dit long sur la noirceur et la saleté de ces énergumènes qui se rassemblent tous les samedis.
Mais il faut y ajouter la réelle prise de conscience que ce système de santé avait des carences et, surtout, une réaction émotive à la crise sanitaire que nous sommes toujours en train de vivre, certes avec moins d’intensité mais qui pourrait revenir à plus ou moins court terme.
Pour autant, fallait-il annoncer que l’on va tout chambouler, que l’on va faire le contraire de ce que l’on a fait jusqu’à présent et que l’on va accéder à toutes les demandes des personnels de santé même les plus corporatistes?
Voilà qui n’est guère rassurant pour la pérennité d’un système de soins qui, certes, nécessite des réformes suite aux carences constatées lors de cette épidémie mais qui nécessite tout autant qu’on continue à le structurer pour mettre fin aux dérives du passé et éviter celles de l’avenir.
Car de quoi on parle?
La santé en France possède des atouts indéniables qui ont montré leur force ces dernières semaines et rien ne dit, pour l’instant, qu’il a failli plus que d’autres, comme celui de l’Allemagne par exemple, qui serait bien plus efficace selon une campagne médiatique récurrente.
Or, cela n’était pas le cas avant l’arrivée du covid19 et la crise que le virus a suscitée est trop atypique pour que l’on puisse en tirer des conclusions trop hâtives.
Certes, certaines décisions prises ces dernières décennies ont montré leurs limites avec parfois la nécessité de les annuler ou de les adapter.
On pense notamment au numerus clausus qui avait un sens il y a trente ans afin de limiter un nombre de médecins qui augmentait de manière exponentielle mais qui est un frein, aujourd’hui, à un renouvellement du corps médical.
En revanche, les efforts de rationalisation des soins notamment par l’évaluation des pratiques médicales ne doit pas faire les frais de l’émotion suscitée par l’épidémie actuelle.
On rappelle que pendant très longtemps les médecins ont refusé que l’on évalue leur art, affirmant qu’ils ne pouvaient être jugés sur les traitements qu’ils donnaient à leurs patients.
Ce qui permettait à nombre d’entre eux, non seulement, de dépenser sans compter, mais aussi de prescrire des médicaments et des soins dont on s’est aperçu au fil du temps qu’ils n’avaient aucun effet thérapeutique avéré.
En outre, il ne faut pas oublier que l’on a du attendre la deuxième décennie du XXI° siècle pour dérembourser l’homéopathie que l’on savait scientifiquement inefficace depuis plus de 30 ans!
Et que l’on continue à rembourser les cures thermales qui n’ont jamais prouvé leur utilité en tant que médicament…
Ces deux exemples caricaturaux sont loin d’être les seuls résultats positifs de l’évaluation.
La mise en place de protocoles d’évaluation et de vérification des effets thérapeutiques a été un bienfait qu’il ne faut surtout pas abandonner.
De même, la fermeture de lits ou la réorientation de certains d’entre eux ont été des mesures pertinentes même si elles ont fait enrager les équipes médicales qui les perdaient.
La production de médicaments génériques, dont on rappelle au passage que nombre de médecins l’ont critiquée, a permis des économies substantielles qui ont permis elles-mêmes de financer des secteurs et des recherches dédiées à certaines pathologies qui le nécessitaient.
Il ne faut donc surtout pas crier haro sur une gestion plus rigoureuse du système de soins car il en va de sa survie.
Vouloir donc réduire la rationalisation et l’évaluation des soins à une simple mesure comptable comme ont tenté de le faire depuis leur mise en œuvre des lobbys médicaux, est une hérésie, à la fois, parce qu’elles ont permis d’avoir de meilleures pratiques médicales, donc de meilleurs résultats pour les patients, et parce que cela a permis de dépenser l’argent des contribuables et des assurés sociaux plus efficacement.
Revenir en arrière, guidé par l’affect, sous pression de l’émoi naturel suscité par le covid19, serait une erreur politique que nous paierions certainement un jour ou l’autre.
Alors, oui, une réforme d’ajustement est sûrement nécessaire pour prendre en compte tout ce qu’a révélé la crise épidémique que nous vivons.
Non, tout ce qui a été fait jusqu’à maintenant n’était pas une erreur comme semble le suggérer Emmanuel Macron.

Aris de Hesselin et Alexandre Vatimbella


Actualités du Centre. Macron veut un plan de grande ampleur pour l’hôpital basé sur une «logique sanitaire» et non «budgétaire»

Emmanuel Macron

Lors de sa visite au plus grand hôpital de France, celui de la Pitié-Salpêtrière de Paris, le Président de la république a déclaré, parlant de la réforme du système de soins baptisée «Ma santé 2022»: «J’étais convaincu qu’on était en train de changer les choses. (…) C’était une super stratégie mais à faire dix ans plus tôt.»
Et de faire le constat alors que ce même système vient d’être confronté et l’est encore à la crise épidémique du covid19: «On a sans doute fait une erreur dans la stratégie annoncée. (…) C’est très cruel pour moi-même.»
Selon lui, cette réforme «ne portait pas assez de sens» et avait «un rapport au temps et une ampleur qui n’étaient pas du tout suffisants par rapport à l’état où était l’hôpital».
Dès lors, Emmanuel Macron a décidé un plan de grande ampleur résumée par cette déclaration:
«Le quoi qu’il en coûte lancé un soir de mars ne peut pas durer perpétuellement. Il faut qu’on trouve d’autres modes de régulation, qui partent du bas et du soin, et plus d’une logique budgétaire mais d’une logique sanitaire.»
Un plan basé sur quatre «piliers»: mise en place d’une gouvernance plus souple et plus déconcentrée, revalorisation des salaires et des carrières, investissement dans les bâtiments et le matériel et nouvelle organisation du système de santé basée sur le territoire.
«Il y a une nécessité de penser les interfaces avec la médecine de ville, avec le médico-social», a-t-il expliqué par rapport à ce dernier point.
Ce plan doit «aller très vite pour casser les trucs qui rebloquent le système» car a-t-il affirmé «on a collectivement mal conçu le système en le surrégulant par le budgétaire et l’activité, et en le mettant sous stress avec de mauvais indicateurs».
Par ailleurs, il estime qu’ «il faut trouver les moyens d’investir davantage dans l’hôpital».
Saluant «l’extraordinaire capacité [des soignants] à trouver des solutions en un temps record», le Président de la république a déclaré: «Je n’ai pas envie que la bonne énergie retombe et que le désespoir s’installe».
Ce plan devrait être présenté le plus tôt possible par le ministre de la Santé et des Solidarités, Olivier Véran.