● Emmanuel Macron
(Président de la République)
Tant d'efforts faits depuis 46 jours.
Ne les rendons pas vains. Tenons bon.
● Gouvernement
[Nota: dans ce
gouvernement, certains membres ne sont pas centristes; nous retranscrivons
cependant leurs propos en rapport avec leur fonction parce qu’ils font partie
selon nos critères d’une équipe qui suit une politique globalement centriste]
Edouard Philippe
(Premier ministre)
- Mon message aux organisations
syndicales et patronales : il faut mobiliser le dialogue social à tous les
niveaux pour reprendre l’activité dans des conditions garantissant la santé
& la sécurité des salariés. C’est une condition nécessaire au retour au
travail à partir du 11 mai.
- Concernant le retour à l'école, il
n'y a pas de flou. Il y a une doctrine, et il y aura ensuite des applications.
Je vais faire confiance aux directeurs d'école, aux maires et aux représentants
de l'État.
- L’État prendra en charge 50% du
coût des masques achetés par les collectivités locales, dans la limite d’un
prix de référence.
- C’est l'esprit du partenariat entre
élus locaux et acteurs de terrain qui nous permettra de piloter finement la
maîtrise de la circulation du virus. Les départements seront verts ou rouges,
mais il y aura partout une discussion intense et confiante pour adapter les
mesures.
- Qui sera testé? Toute personne
déclarant des symptômes et, si elle est positive, ceux qui sont entrés en
contact rapproché avec cette personne. Nous allons donc tester beaucoup
d’asymptomatiques. Si nous sortons de cette doctrine et chacun fait ce qu’il
veut, ça ne marchera pas.
Christophe Castaner
(ministre de l’Intérieur)
Devant les députés, Edouard Philippe a présenté notre
stratégie nationale de déconfinement. Elle appelle au civisme de chacun et à la
responsabilité de tous, indispensables à la lutte contre le COVID19 et à la protection du
pays. Le ministère de l‘Intérieur y prendra toute sa part.
Jean-Yves Le Drian
(ministre de l'Europe et des Affaires étrangères)
Nous avons présenté un dispositif de
soutien sanitaire, social et éducatif pour aider les Français de l’étranger à
faire face à la crise du COVID19. Au total, ce sont 240 millions d’euros qui
sont mobilisés pour nos compatriotes.
Nicole Belloubet
(ministre de la justice)
Le retour à une situation normale
commençant à partir du 11, je vais présenter aujourd'hui au conseil d'Etat un
projet d'ordonnance permettant le retour aux dispositions du code de procédure
pénale. Un retour dans des conditions adaptées ;
Bruno Le Maire
(ministre de l’Economie et des Finances)
- Notre pays va se relever de cette
crise. Nous avons pu absorber le choc parce que l’État était là : le chômage
partiel, les prêts garantis par l’État, le Fonds de solidarité fonctionnent.
Maintenant, nous engageons la seconde période : le retour au travail.
- Nous devons nous battre pour
engager la relocalisation d’un certain nombre d’activités stratégiques en
France. Deux conditions pour y parvenir : rester compétitif avec une politique
fiscale attractive et investir massivement dans les nouvelles technologies.
- Il ne faut pas ralentir la
transition écologique, il faut l’accélérer. Notre économie doit être la
première économie décarbonée en Europe.
- Le 11mai, tous les commerces pourront rouvrir sauf les lieux de
convivialité comme les bars ou restaurants.
- J’invite tous les chefs
d’entreprise à continuer à préparer le retour à l’activité le 11mai pour qu’il se fasse dans
les meilleures conditions possibles. Nous ne réussirons cette reprise
économique que si nous la préparons collectivement.
- Les conditions fixées pour les
prêts à Air France sont des conditions de performance et des conditions
environnementales. Elles devront être inscrites dans un contrat entre les
actionnaires d’Air France et la compagnie.
- Avec Franck
Riester, échanges avec les secteurs du spectacle
vivant, du cinéma et du patrimoine, essentiels à la vie culturelle française.
Ils bénéficient des mêmes mesures d'aides que les entreprises qui ne pourront
pas rouvrir le 11 mai mais également de mesures spécifiques.
- Nous allons donner l’autorisation à
tous les indépendants qui le souhaitent de débloquer leurs réserves d’épargne
retraite sur les Fonds Madelin pour pouvoir compléter leurs revenus.
- Le seuil de contrôle des
investisseurs étrangers qui prennent des parts dans des entreprises françaises
cotées sera abaissé de 25 à 10%. Certaines entreprises sont fragilisées par
cette crise, nous devons protéger nos technologies, nos emplois, nos
savoir-faire.
- J’ai pris la décision de renforcer
le décret sur les investissements étrangers en France en incluant les
biotechnologies. Ce sont des entreprises qui participent par exemple à la
recherche sur le vaccin contre le COVID19. Il faut impérativement les protéger.
Elisabeth Borne (ministre de la Transition écologique et solidaire)
- La transition écologique est la meilleure
stratégie de croissance pour la sortie de crise.
- La sortie du confinement sera
progressive, adaptée selon les territoires et demandera le maintien d’une forte
discipline collective. C’est par la mobilisation de tous que nous la
réussirons.
- Nous voulons que cette période
fasse franchir une étape dans la culture vélo, et que la bicyclette soit la petite reine du déconfinement. Un plan de 20m d’€
pour réparer vos vélos, installer des places temporaires, vous former au vélo.
- Nous voyons dans la transition écologique une source majeure
d’activité, d’innovations et d’emplois ainsi qu’un puissant levier de
reindustrialisation et de compétitivité.
- La crise actuelle conforte la
stratégie que nous avons engagée : la neutralité carbone. (...) La sortie des
hydrocarbures.
- Opposer écologie et économie est une vision dépassée
et dangereuse : la transition écologique est la meilleure stratégie croissance
de sortie de crise; pas de moratoire sur les normes environnementales; engagements
écologiques des entreprises stratégiques soutenues.
- Il faut offrir des solutions
alternatives à la voiture. Le covoiturage en fait partie. Il est autorisé avec un conducteur devant et
un passager derrière.
- Le premier objectif est de remonter
au maximum l’offre de transport public (…) et puis il va falloir drastiquement
réduire la demande aux heures de pointe.
Jean-Michel Blanquer
(ministre de l’Education)
- [Protocole sanitaire dans les écoles] Si on ne le respecte pas,
on n'ouvre pas une école ou un établissement.
- Bienveillance, personnalisation du
parcours de chacun. Une vision d’ensemble pour la période de confinement, la
période de déconfinement, les vacances d’été des enfants les plus défavorisés
et la préparation de rentrée.
- L’instruction est obligatoire. Elle
se réalise soit par la venue de l’élève à l’école soit par l’enseignement à
distance. (…) Oui, l'instruction est obligatoire, les parents ensuite envoient
ou pas les enfants à l'école, s'ils ne les envoient pas, il y aura enseignement
à distance.
- Notre but est de personnaliser la
situation pour chaque élève. Avant le 11 mai les familles auront un dialogue
avec l'Education Nationale pour savoir ce qu'il va se passer et quelle est la
feuille de route pour mai-juin.
- Progressif et social. Le
déconfinement scolaire commencera par l’école primaire le 11 mai, dans le
respect strict du protocole sanitaire avec des groupes de - de 15 élèves Le
collège suivra à partir du 18 mai pour les 6eme 5ème dans les départements à
faible circulation du virus.
Olivier Véran
(ministre de la Solidarité et de la Santé)
- La levée du confinement tient dans
la capacité des Français à tenir bon, au moins jusqu'au 11 mai.
- Protéger, tester, isoler. Dès le 11
mai, le déconfinement sera mis en œuvre de manière progressive, en fonction de
la situation de chaque territoire. D’ici là, pas de relâchement: il faut
continuer de respecter les gestes barrières qui font reculer l’épidémie !
- Le confinement est synonyme de
baisse d’activité, voire de fermeture de cabinet, pour beaucoup de
professionnels libéraux: c’est pourquoi une aide sera versée aux libéraux
conventionnés, dès le mois de mai, pour faire face aux conséquences économiques
du COVID19.
Jacqueline Gourault (Ministre de la Cohésion des territoires et des Relations avec les collectivités territoriales)
Aujourd'hui, l'urgence est de
permettre aux collectivités territoriales de faire face au coût de mise en œuvre
du plan de déconfinement.
Franck Riester
(ministre de Culture)
- Dès le début de la crise, nous
avons pris des mesures d'urgence pour soutenir le monde de la culture. Hier, Edouard Philippe a fixé le cadre
du déconfinement.
Nous travaillons à un plan de reprise et à un plan de relance pour ce secteur
stratégique pour notre pays. C'est avec un secteur uni que nous continuerons à
déployer les mesures d'urgence annoncées dès le 18 mars, à bâtir de nouveaux
dispositifs et à travailler ensemble au futur plan de relance.
- Je veux garantir sur tout le
territoire le maintien d'une distribution de la presse écrite partout, assurant
le pluralisme de la presse, avec une diversité des éditeurs.
- Dès le début de la crise sanitaire,
le gouvernement a
mobilisé des aides pour le spectacle vivant. Aujourd'hui, j'ai fait le point
avec les organisations syndicales sur cette première vague de mesures et sur
celles à venir prochainement.
- Les concertations se poursuivront
la semaine prochaine avec les collectivités et les professionnels. Le monde de
la culture traverse une crise inouïe, je sais les terribles difficultés de ceux
qui en sont l’âme. Après les mesures d’urgence nécessaires que nous avons
prises, nous bâtissons un plan ambitieux qui sera à la hauteur de cette crise
sans précédent. Personne ne sera laissé au bord du chemin. La Culture est essentielle
à nos vies.
-Pour donner aux organisateurs
d'événements de la visibilité, les grandes manifestations culturelles,
notamment les festivals, tous les événements qui regroupent plus de 5000
participants, ne pourront se tenir avant le mois de septembre.
Gérald Darmanin
(ministre de l'Action et des Comptes publics)
- C’est une crise qui n’a pas de précédent. Ce qui est tout
à fait inédit, c’est qu’elle ne naît pas de mauvaises décisions politiques ou
du dysfonctionnement de l’économie, mais de son arrêt volontaire de celle-ci par
les hommes. C’est à la fois plus profond que ce qu’on n’a jamais connu, et plus
changeant. Un acte de grande civilisation – la vie passe avant l’économie – et
une terra incognita. Le plus difficile à imaginer, c’est la façon dont
l’économie va reprendre après cet arrêt. En Autriche, pays qui a déconfiné
depuis sept jours, les gens semblent mettre du temps à ressortir de chez eux.
En France, vont-ils avoir un réflexe de protection, continueront-ils à épargner?
Ou au contraire, va-t-on vouloir revivre les Trente Glorieuses, rebondir après
le choc, comme après la Seconde Guerre mondiale?
- La richesse nationale va se rétracter. Concernant la
richesse individuelle, cela dépendra beaucoup du statut de chacun, de la nature
de son emploi. Nous avons mis en place un système incroyablement fort de
chômage partiel, une forme de nationalisation des rémunérations qui permet à
plus de 10 millions de personnes de toucher au moins 84 % de leur
salaire, payé par l’Etat à la place des employeurs. C’est du jamais-vu. Mais,
malgré ce filet de sécurité, il y a aussi des primes que l’on ne touche plus,
des heures supplémentaires que l’on ne fait plus, une part variable qui peut
disparaître… Pour l’Etat, cela se concrétise par une baisse de recettes
fiscales très importante: 42 milliards d’euros et une trentaine de
milliards d’euros de cotisations sociales en moins pour le budget de la
Sécurité sociale. Un manque à gagner total de 70 milliards d’euros. Et ce
n’est sans doute pas fini.
- La grande espérance que peuvent avoir les Français, c’est
que cet impressionnant trou d’air soit passager. Parce que les outils qu’on a
mis en place sont sans précédent, parce qu’on a préféré l’endettement – même
s’il est préoccupant – à la faillite des entreprises et au licenciement des
salariés, on peut espérer retrouver plus rapidement une situation économique
favorable. Le chômage partiel, ce sont des gens dont le travail est suspendu,
mais qui le retrouveront dès que l’activité reprendra. C’est ce qui justifie
notre plan massif et conjoncturel. Prenez l’exemple des 41 milliards
d’euros de déficit de la Sécurité sociale. En général, les déficits viennent
des dépenses. Ici, il s’explique essentiellement par une perte de
recettes : attrition de la masse salariale, baisse de cotisations,
demandes de reports de charges. Seulement 8 milliards relèvent de la
dépense – pour acheter des masques, aider l’hôpital public, revaloriser la
rémunération du personnel hospitalier. Les recettes reviendront quand les gens
reprendront le travail. Grâce à l’activité partielle, il n’y a quasiment pas eu
de licenciements, ou peu. Y en aura-t-il demain ? Je suis incapable de
répondre à cette question.
- Par rapport à la crise financière de 2009, c’est presque
le double pour la Sécurité sociale et 2 points de plus de déficit pour
l’Etat. Mais ces chiffres donnent surtout la mesure de ce que fait le gouvernement.
Je suis à la tête de deux administrations : les Urssaf [Unions de
Recouvrement des Cotisations de Sécurité sociale et d’Allocations familiales]
et la DGFIP [la Direction générale des Finances publiques, le Trésor public]
dont la culture première est de contrôler que vous avez bien payé vos impôts,
vos cotisations et de récupérer l’argent. En quelques heures, on leur a demandé
d’arrêter le contrôle, d’accepter tous les reports possibles plutôt que de
collecter l’argent dû, et même de reverser de l’argent sur les comptes. Ce sont
les agents des impôts qui débloquent les 7 milliards d’euros du fonds de
solidarité pour les indépendants – un million d’entrepreneurs l’ont déjà
sollicité – et les Urssaf qui acceptent le report des charges. C’est un changement
de culture pour des dizaines de milliers d’agents publics et je les remercie de
leur capacité d’adaptation et de leur travail efficace.
- L’Unedic – c’est-à-dire l’assurance-chômage – va payer un
tiers de ce chômage partiel et l’Etat, les deux tiers. Difficile de dire
combien cela coûtera à la fin. Aujourd’hui, on pense que c’est autour de
26 milliards d’euros, tout confondu, pour le temps du confinement. Mais il
faut aussi ajouter le coût du chômage « habituel », si j’ose dire.
Car nous avons prolongé les droits des demandeurs d’emploi. Non seulement le
gouvernement a suspendu des réformes – des retraites, de l’assurance-chômage –,
mais il a aussi prolongé, sans que personne ne lui ait rien demandé, tous les
dispositifs sociaux. Si vous étiez chômeur en fin de droit, vous auriez dû
sortir du dispositif du chômage : on l’a prolongé et même au-delà de la
crise. Le gouvernement a bien conscience qu’il est difficile actuellement de
trouver un travail pour les demandeurs d’emploi.
- Attention à la comparaison avec l’Allemagne. On verra à la
fin. Nous n’avons pas la même structure économique. Nous sommes sans doute
davantage tournés vers les services. Restauration, commerce, hôtellerie,
tourisme, c’est la culture française, sa force. Quand on dit à tous les
restaurants de fermer, on ne voit pas très bien ce qu’ils peuvent faire d’autre
que mettre leurs salariés en chômage partiel. Mais c’est sûr que le système
français est le plus abouti et le plus protecteur pour les salariés. On fait
confiance aux entreprises et nous espérons bien que ce n’est pas à mauvais
escient.
- Pour l’impôt sur le revenu, on a prévu 6 milliards
d’euros de recettes en moins cette année, en plus des 5 milliards de
baisse d’impôts décidés par le président de la République, car il y aura une
attrition de la masse salariale. Et je ne suis pas certain que ce chiffre soit
définitif. Heureusement que nous avons fait le prélèvement à la source. Sinon
les Français auraient dû, pour une partie d’entre eux, emprunter pour payer
leurs impôts ou demander des reports.
- J’ai senti chez [les chefs d’entreprise] beaucoup de
solidarité. Des élans très forts. Des restaurateurs qui donnent des repas aux
hospitaliers, des gens qui changent leur production – à Tourcoing, il y a une
usine qui fait de l’huile et qui produit désormais du gel hydroalcoolique. Elle
a fait des dons aux collectivités locales. Je vois aussi beaucoup d’entreprises
qui paient la différence entre le chômage partiel et le salaire réel pour leurs
salariés. Nous recevons beaucoup de remerciements des associations
professionnelles – la CPME, l’U2P– qui habituellement sont plus dans la
revendication vis-à-vis du fisc ou des Urssaf. Les voir marcher la main dans la
main avec l’Urssaf, c’est remarquable ! Et même s’il y a des questions, il
y a beaucoup d’envie de reprendre le chemin de l’activité. Il peut y avoir çà
et là des difficultés d’ordre personnel, une dynamique cassée par la crise…
Mais les entrepreneurs ont compris que l’Etat était à leur côté. A nous d’être
vigilant, de dire au restaurateur qui déprime, qui ne demande pas le prêt
garanti par l’Etat parce qu’il ne voit pas le bout du tunnel, de lui dire
comment on déconfine, comment on aide son secteur pour lui donner de la
visibilité.
- [Plan de relance] Il est trop tôt pour le dire, mais ça ne
passera pas par une hausse d’impôt! Les Français se demandent d’où viennent ces
milliards ? Ils viennent de l’endettement. Augmenter la fiscalité serait
contre-productif. D’autres gouvernements l’ont fait avant nous et on a vu le
résultat : cela décourage l’activité économique, l’esprit d’entreprendre,
cela baisse le pouvoir d’achat des ménages et fait fuir le capital. En résumé,
cela ajoute de la crise à la crise. Nous partons plutôt du constat que la
stratégie économique et fiscale du président depuis trois ans a porté ses
fruits : avant l’arrivée de la crise sanitaire, le chômage était au plus
bas depuis dix ans, la croissance française était l’une des plus fortes
d’Europe, le pouvoir d’achat remontait, on n’avait jamais créé autant d’emplois
dans les territoires industriels. On a parié sur la croissance. La croissance
fait des recettes, elle permet de réduire les déficits et de rembourser la
dette.
- Aucun pays n’a rétabli l’ISF. L’idéologie fiscale, ça ne
marche pas, et ça ne fait qu’augmenter le chômage.
- Le président de la République avait déjà lancé la
réflexion sur ces impôts de production avant la crise. Quels sont-ils ? Ce
sont des impôts locaux, à l’exception de la C3S [Contribution sociale de
Solidarité des Sociétés] qui va à la Sécurité sociale pour 4 milliards.
Vous noterez qu’en Allemagne, il n’y a pas d’impôts locaux, ce sont des impôts
nationaux répartis localement. Cela fait une différence au profit de
l’industrie allemande. Ce serait dans la lignée de notre stratégie depuis
2017 : nous avons redirigé de la TVA vers les régions et les départements
pour qu’ils aient des moyens tout en baissant la fiscalité des ménages, notamment
par la suppression de la taxe d’habitation.
- Tous ces milliards de dépenses sont évidemment
préoccupants ! Il ne faut pas laisser croire aux Français qu’ils n’auront
pas de conséquences. Mais nous pensons simplement que ces dernières sont
beaucoup moins graves que la faillite économique des entreprises et le
licenciement massif des salariés. La dette n’est pas comme on l’entend parfois
quelque chose qui n’existe pas, qui peut s’effacer en créant de la monnaie. Ce
n’est pas comme ça que ça fonctionne. La BCE permet à la France – grâce à
l’accord européen qui a été trouvé – d’emprunter à des taux très faibles, et
autant que nécessaire. Mais il faut tout de même rembourser ce que l’on doit.
La rupture de remboursement de la dette est une rupture de confiance.
- Il appartiendra aux chefs d’Etat d’avoir une politique
commune en sortie de crise, d’avoir une stratégie européenne, internationale,
et de se poser la question du refinancement de cette dette née du coronavirus.
Il est encore un peu tôt.
Muriel Pénicaud
(ministre du Travail)
- La meilleure protection contre le
chômage de masse, c'est de reprendre l'activité en protégeant les salariés
- La reprise de l'activité doit se
faire dans le strict respect des conditions sanitaires pour la protection des
salariés. J'y veillerai, avec les partenaires sociaux.
- Protéger les salariés, leur santé,
leur sécurité, ce n'est pas négociable. Depuis un mois, les services du
ministère du Travail ont mis en place des guides métiers, il y en a déjà 47,
sur la mise en application concrète des gestes barrières.
- Le système de travail partiel pour
garde d'enfant sera maintenu tel quel en mai, et à partir du 1er juin il faudra
une attestation de l'école. Mais il est important que les enfants puissent
retourner à l'école.
- Ce matin, ce sont 11,3 millions de
salariés, et 890 000 entreprises, qui sont protégés par le chômage
partiel, c'est-à-dire que l'entreprise fait l'avance et c'est l'État qui paie
leur salaire.
- Grâce au chômage partiel massif et ouvert à tous les
salariés, il n’y a pas eu de vague de licenciements en France. Mais la
situation de l’emploi m’inquiète car la crise économique va durer. Nous faisons
tout pour en limiter les conséquences et protéger chacun.
Julien Denormandie
(ministre de la Ville et du Logement)
- Les associations de proximité sont
en première ligne dans les quartiers. Merci à toutes celles et ceux qui font vivre cette solidarité. J’ai conscience de
vos difficultés. Un soutien financier peut faire la différence. Un fonds de 5
millions d'euros est là pour vous soutenir.
- Pour aider les plus précaires, le
plan d'urgence à l'aide alimentaire est activé : 50 Mio€ dédiés pour la
distribution d’aide alimentaire. Par ailleurs dès le 15 mai, les familles
modestes recevront l'aide exceptionnelle de solidarité de 100€/enfant
(bénéficiaires APL/RSA/ASS).
- Pour mettre à l'abri les personnes
à la rue, 178 200 places d’hébergement d’urgence sont ouvertes, dont 11 200
places d’hôtels supplémentaires depuis le début de la crise sanitaire.
Frédérique Vidal
(ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’innovation)
Universités, startups BioTech,
laboratoires publics : la recherche française mobilisée sur tous les fronts et
dans tous les territoires comme ici à Montpellier où la communauté scientifique
dans son ensemble travaille au développement de nouvelles méthodes de dépistage
Covid19.
Sébastien Lecornu (ministre
chargé des Collectivités territoriales)
Notre objectif c’est que les conseils municipaux qui ont été
élus dans leur totalité puissent être installés le plus rapidement possible.
C'est une bonne chose pour la clarté de la vie politique et pour que des
décisions puissent être prises.
Roxana Maracineanu
(ministre des Sports)
- À partir du 11 mai, la pratique
sportive sera possible dans des conditions moins contraignantes. Il faudra
néanmoins appliquer des consignes pour se protéger et protéger les autres.
D’ici là restons motivés pour respecter les règles du confinement.
- La santé des athlètes et des
pratiquants est ma priorité. Le sport est un enjeu de santé publique mais dans
cette période particulière, je souhaite que la pratique reprenne de manière
progressive pour limiter les risques de contamination.
- Aussi, à ce stade, la reprise des
compétitions (même à huis clos) ne sera pas envisagée avant août au mieux. J’ai
conscience que cette décision est douloureuse et lourde de conséquences mais
elle est nécessaire pour protéger joueurs, dirigeants, staffs, arbitres, etc.
- Il serait irresponsable de leur
faire prendre le moindre risque. Enfin, comme Edouard
Philippe l’a dit, les manifestations sportives de
plus de 5000 personnes sur un même lieu ne seront pas possibles jusqu’en
septembre.
Adrien
Taquet (secrétaire d’Etat à la Protection de l’enfance)
Les enfants de l'Aide sociale à
l'enfance vont-ils pouvoir recommencer à recevoir des visites de leurs parents?
Nous travaillons à la reprise de ces visites dès maintenant et des droits
d’hébergement dès le déconfinement, le 11 mai.
Cédric O (secrétaire
d’Etat chargé du numérique)
- Les épidémiologistes, le conseil scientifique,
l'Académie de médecine ou encore le Comité national d'éthique nous disent que
l'application StopCovid est utile, et cela dès les premiers téléchargements, pour
éviter une deuxième vague.
- La coopération internationale est déterminante
pour surmonter les défis posés par le COVID19, au-delà des frontières. C’est l’objet du G20 numérique, auquel je
participais aujourd’hui, pour utiliser au mieux le potentiel du numérique dans
cette crise.
Jean-Baptiste Lemoyne
(secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Europe et des Affaires étrangères)
Du 11 mai au 2 juin, un tourisme de proximité
nature/culture sera possible dans un rayon de 100km. Fin mai, nous pourrons
donner des perspectives pour la saison estivale. Grâce au civisme de chacun
notre voeu à tous est de pouvoir redécouvrir cet été nos territoires.
Agnès
Pannier-Runacher (secrétaire d'Etat auprès du ministre
de l'Economie et des Finances)
41 millions de masques textiles à
filtration garantie avaient été produits ou importés en début de semaine. Ce
sont des masques lavables et réutilisables en moyenne 10 à 20 fois. 26 millions
seront livrés cette semaine et 31 millions de plus la semaine prochaine.
Sibeth Ndiaye
(porte-parole)
La crise du COVID19 favorise la propagation
de fakenews. Plus
que jamais, il est nécessaire de se fier à des sources d’informations sûres et
vérifiées. C’est pourquoi le site du gouvernement propose désormais un espace dédié.
● LaREM
[Nota: dans ce parti,
les propos de ses membres qui ne sont pas centristes et se considèrent de
droite ou de gauche ne sont pas retranscrits]
Richard Ferrand
(président de l’Assemblée nationale)
Nous traversons une épreuve qui
marquera l'histoire de notre pays.
Stanislas Guerini
(délégué général)
- Si l’école doit rouvrir, c’est en
priorité pour les familles dont les enfants en ont été durablement éloignés et
vivent une période blanche qui peut laisser des traces profondes. Mais la
situation devra être appréciée ville par ville en fonction de la situation
sanitaire.
- Il faut que les plus modestes aient
accès à un masque gratuitement. Le gouvernement accompagnera les collectivités
locales et prendra en charge 50% du coût des masques qu'elles achèteront.
- L'aide de l'État aux entreprises
n'est pas sans contreparties : Air France devra réduire drastiquement ses vols
intérieurs si une alternative par le train existe. C'est un virage majeur vers
des mobilités plus propres.
- Pendant la crise nous avons,
notamment, mis en place une mission d’information à l'Assemblée, voté une loi sur
l'état d’urgence sanitaire, deux budgets rectificatifs, le plan de
déconfinement... Ceux qui disent que notre démocratie est bafouée mentent. Elle
est pleinement vivante.
- La France a mis en place l'un des
systèmes de chômage partiel les plus protecteurs du monde. Il faudra le
prolonger, de manière plus circonstanciée, pour celles et ceux qui seront
encore empêchés de travailler après le déconfinement.
- Pour le déconfinement et la
réouverture des écoles, le Premier ministre a fixé un cadre national. C’est la
situation sanitaire de chaque département qui conditionnera les choix que
feront les élus locaux.
- La stratégie nationale de déconfinement annoncée par le
Premier ministre est progressive et cohérente. La concertation avec les
territoires et les acteurs locaux sera clé pour qu'elle devienne une réalité,
ainsi qu'une réussite collective.
Gilles
Le Gendre (président du groupe à l’Assemblée nationale)
- Journée historique à l’Assemblée Nationale. Il n'y a pas
de précédent où le risque d'effondrement de l'économie et la santé de la
population sont en balance. Les députés LaREM et MoDem ont pris leurs responsabilités. Certains, peu nombreux, de
l'opposition, aussi.
- Les députés LaREM ont approuvé à la
quasi-unanimité le plan de déconfinement proposé par le Premier ministre. Protection sanitaire,
travail, transports publics, commerces, écoles : le cadre clair est désormais
fixé. Le succès du plan repose sur la responsabilité de chacun.
Aurore Bergé
(porte-parole)
- Améliorer, renforcer les
dispositifs de soutien aux artistes, aux créateurs, aux éditeurs. Préparer la
relance en considérant la culture comme un levier essentiel.
- Les artistes auteurs sont en 1ere
ligne dans cette crise. Nous avons donc une responsabilité particulière pour
les soutenir avec les fonds d'urgence.
●MoDem
Sarah El Hairy
(porte-parole)
En faisant le choix de s'appuyer sur
les élus locaux & de différencier les territoires pour le déconfinement Edouard Philippe propose
un plan au plus proche de la réalité et du quotidien. J'exercerai ma mission de
contrôle sur le terrain pour accompagner ce plan: tests, masques.
●UDI
[Nota: dans ce parti,
les propos de ses membres qui ne sont pas centristes et se considèrent de
droite ne sont pas retranscrits]
Jean-Christophe Lagarde (président)
- Je crains que ce plan soit mal né. Il aurait dû faire
l’objet de concertations, de constructions pour être compris et accepté par les
Français. Ce qui va compter le plus, c’est la confiance. Et après les bobards
sur les masques, elle n’est pas là. Sans confiance, les parents n’iront pas au
travail, dans les transports en commun et ne remettront pas les enfants à
l’école.
- Il y a des contradictions. On nous dit qu’on va
territorialiser mais les écoles rouvriraient partout en même temps. Il y a des
endroits en France où l’on ne sera pas prêt à rouvrir les écoles, où cela ne
sera pas possible. Je ne crois pas par exemple qu’on puisse rouvrir les écoles
maternelles en respectant les gestes barrières.
- On aurait dû se concentrer sur les enfants les plus en
difficulté, ceux qui sont le plus loin de l’école, qui n’ont pas pu faire
l’école à la maison et on aurait dû prioriser les classes d’orientation,
c’est-à-dire les CP, les CM2, les 3e, ceux qui ne seront pas dans les mêmes
établissements l’an prochain, dont on ne pourra pas rattraper le retard avec la
même équipe pédagogique.
- J’ai été président d’une commission sur le H1N1 et on
avait dit à l’époque qu’il fallait constituer des gros stocks. On en avait un
milliard et demi lorsque Nicolas Sarkozy a quitté l’Élysée. Monsieur Hollande,
madame Tourraine, monsieur Salomon qui égrène nos morts chaque soir, ont décidé
de supprimer ces masques. Mais vous le voyez en Asie qui eux ont déjà vécu ce
type d’épidémie, les masques ont toujours été nécessaires.
- Il n’est pas compréhensible qu’on ouvre les cantines
scolaires, les restaurants d’entreprise, mais qu’on ouvre pas le restaurant de
ma rue. On doit limiter leur activité pour respecter les barrières sanitaires.
A ce moment-là ça pose un problème.
- Pour les restaurants, je pense qu’on pourrait les rouvrir
dans les régions les moins atteintes et je propose de faire cadeau de la TVA
aux restaurateurs pour redémarrer raisonnablement d'un point de vue
sanitaire et économique. Je déposerai une proposition de loi en ce sens
- Il y a beaucoup de familles qui vivent en surnombre dans
leur logement. Si vous êtes sept dans un trois pièces le confinement est
beaucoup plus dure que lorsque vous êtes dans un pavillon avec un jardin. Il y
a des parcs qui peuvent être ouverts en limitant le nombre de gens qui
arrivent.
- Dans plusieurs quartiers sensibles de banlieues des
violences ont éclaté, mais le confinement a globalement été bien respecté. Par
rapport à l’image qu’on en a donnée, j’ai pu observer que le confinement était
bien respecté, bien sûr il y a toujours quelques décérébrés, mais la plupart
des gens ont été disciplinés d’abord parce qu’ils ne sont pas plus bêtes que
les autres, ils ont la trouille, ils n’ont pas envie de mourir.