Voici une sélection, ce 11 avril 2020, des derniers propos
tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France à
propos de l’épidémie de coronavirus et de ses conséquences.
● Gouvernement
[Nota: dans ce
gouvernement, certains membres ne sont pas centristes; nous retranscrivons
cependant leurs propos en rapport avec leur fonction parce qu’ils font partie
selon nos critères d’une équipe qui suit une politique globalement centriste]
Edouard Philippe
(Premier ministre)
- Poursuite du dialogue républicain.
Cinquième réunion avec les présidents des deux assemblées et les présidents des
groupes parlementaires pour faire le point sur la crise.
- Réunion de travail constructive
avec Bruno Le Maire et
les assureurs. La crise que traverse notre pays demande un effort de solidarité
à la hauteur des enjeux. J’attends les propositions finales des assureurs dans
les prochains jours.
Christophe Castaner
(ministre de l’Intérieur)
- Pendant le confinement, on ne part
pas en vacances ni en week-end. 160 000 policiers et gendarmes sont mobilisés
jusqu'à lundi pour réaliser des contrôles, faire respecter le confinement et
freiner la propagation du COVID19. Merci pour leur engagement.
- En cette Semaine sainte pour les
catholiques et les protestants, j'ai une pensée pour nos concitoyens qui vivent
ces fêtes dans des circonstances singulières et parfois loin de leurs proches.
J’associe à ces mots les orthodoxes qui célébreront Pâques à la fin du mois.
- À ceux qui haïssent et insultent
ceux qui nous protègent : vous devrez en répondre devant la Justice. À ceux qui
sont fiers de nos policiers : merci pour votre soutien et vos témoignages.
- Depuis le début de la crise
sanitaire que nous traversons, le Gouvernement s'est engagé à travailler en
toute transparence et sous le contrôle du Parlement.
Florence Parly (ministre
des Armées)
- Confirmation de cas de Covid19 à bord du porte-avions
Charles de Gaulle. Les tests effectués confirment cinquante cas positifs. Trois
marins évacués, à titre préventif, par avion, et transférés dans un hôpital en France.
- Entretien téléphonique avec mon
homologue italien Lorenzo Guerini, à qui j’ai témoigné mon soutien. La France
est aux côtés de l’Italie en ces temps difficiles. Nous avons abordé la
coordination des efforts européens face au Covid-19. Nous avons également
évoqué l'engagement européen militaire et stratégique. L'UE reste mobilisée
dans ses opérations et missions militaires, notamment au Sahel.
Bruno Le Maire
(ministre de l’Economie et des Finances)
- Les cigales et les fourmis
européennes? Relisons plutôt Les animaux malades de La peste. Si certains pays
se relèvent et d’autres pas du tout, c’est alors que l’UE pourrait
exploser.
- L’accord de l'Eurogroupe sur la
réponse économique au coronavirus marque l’unité des Européens. C'est un pas majeur vers plus
de solidarité européenne. Il permet de dégager immédiatement 550 milliards
d’euros pour financer toutes les économies de l’UE.
- Excellent accord entre ministres
des Finances européens sur la réponse économique au coronavirus: 500 milliards
d’euros disponibles immédiatement. Un fonds de relance à venir. L’Europe décide
et se montre à la hauteur de la gravité de la crise.
- Nous avons décidé d'augmenter de 75
millions € à 1 milliard € les moyens du Fonds de développement économique et
social qui finance des prêts directs de l'État pour les grosses PME et
entreprises de taille intermédiaire (ETI).
- Les entreprises confrontées à
l’impact du COVID19
peuvent obtenir un prêt bancaire grâce à la garantie de l’État. Si vous avez
des difficultés à l'obtenir, contactez le médiateur du crédit de votre
département qui trouvera une solution.
- Soutenons nos artisans chocolatiers
pour Pâques! Leur
activité est affectée par la crise mais ils restent ouverts et ont beaucoup
travaillé pour cette période. En achetant des chocolats, vous faites plaisir à
vos proches et vous faites vivre nos artisans.
Elisabeth Borne (ministre de la Transition écologique et solidaire)
Le Green
deal doit être central dans la stratégie de
sortie de crise. La France l’affirme aux côtés de ministres de l’écologie
européens et est également à l’initiative d’un courrier à l’attention de la
Commission européenne qui va dans ce sens.
Jean-Michel Blanquer
(ministre de l’Education)
Dans la situation actuelle, pour
inclure tous les élèves dans l’enseignement à distance et pour aider chacun à
réussir, l’implication des professeurs et de toutes nos institutions doit être
complétée par l’entraide et la stimulation entre élèves.
Didier Guillaume
(ministre de l’Agriculture)
Réunion avec le Comité National des
Pêches Maritimes pour échanger et co-construire la déclinaison en France des
mesures européennes du plan de soutien à la filière pêche face au covid19.
Jacqueline Gourault (Ministre de la Cohésion des territoires et des Relations avec les collectivités territoriales)
Nous travaillons pour qu'État et #collectivités territoriales
agissent de manière encore plus étroite et complémentaire sur l'achat et
l’approvisionnement des masques.
Franck Riester
(ministre de Culture)
- L’audiovisuel public est en
première ligne. Informer les Français, leur offrir des programmes culturels et
des contenus éducatifs : son rôle est essentiel. À l’occasion d’un point
d'étape avec ses dirigeants, j’ai tenu à saluer le travail remarquable de
toutes les équipes.
- Visioconférence avec mes homologues européens pour
partager initiatives et projets face à la crise sanitaire et économique sans
précédent pour les acteurs culturels. Nous devons utiliser et adapter tous les
dispositifs européens pour apporter des réponses rapides et puissantes.
Gérald Darmanin
(ministre de l'Action et des Comptes publics)
- Nous renforçons notre plan
d’urgence pour l’économie. De 45 milliards d'euros, il passe à 100 milliards
d'euros. Cette hausse exceptionnelle s’applique pour toutes les mesures mises
en place comme le dispositif de chômage partiel et le fonds de solidarité.
- Environ 8,5 milliards d'euros
avaient été provisionnés pour le dispositif de chômage partiel, ce montant est revu à 20 milliards d'euros pour
tenir compte du nombre très important d’entreprises qui y ont recours.
- Le fonds de solidarité, qui est
très sollicité avec plus de 750 000 demandes, va voir sa dotation passer d’un
milliard à près de 6 milliards d'euros. Tout est mis en œuvre pour protéger nos
entreprises et nos salariés.
- Notre position est simple : tout mettre en œuvre pour
accompagner les entrepreneurs, indépendants et plus largement les entreprises
et leurs salariés à traverser cette crise inédite. Pour cela, le gouvernement a
mis en place des mesures de soutien sans précédent. Près d’un million
d’indépendants ont vu leurs échéances du 20 mars et du 5 avril automatiquement
reportées, pour un montant de 800 millions d’euros. De même, les
auto-entrepreneurs s’acquittant mensuellement de leurs cotisations ont pu
reporter leurs cotisations au mois de mars. Il en sera de même au mois d’avril
ainsi que pour les auto-entrepreneurs payant au trimestre. Près d’un million
d'auto-entrepreneurs sont concernés. J’ajoute que l’application des nouveaux de
taux de cotisations sociales des créateurs d’entreprise qui résulte de la
réforme de l’Acre a été reportée d’un trimestre. Nous avons par ailleurs mis en
place en quelques jours un fonds de solidarité qui permet aux indépendants qui
ont perdu plus de 50% de leur chiffre d’affaires de bénéficier d’une aide
allant jusqu’à 1500 euros. Plus de 800 000 TPE, indépendants,
auto-entrepreneurs en ont déjà fait la demande. Si certains d'entre eux ne
peuvent pas en bénéficier, l'action sociale de l’URSSAF pourra les aider à
traverser cette crise. Toutes les entreprises, quelle que soit leur taille
peuvent également obtenir de leur banque des prêts garantis par l’Etat à
hauteur de 90%. Enfin, nous avons donné la possibilité à tous les indépendants,
y compris aux professions libérales et ce comme pour tous les salariés, de
bénéficier pendant le temps de la crise d’indemnités journalières s’ils ne
peuvent télétravailler et qu’ils n’ont pas de solution de garde pour leurs
enfants de moins de 16 ans. Des indemnités journalières peuvent également être
demandées pour les indépendants considérés comme « personnes vulnérables » et
devant à ce titre rester confinées s’ils ne peuvent télétravailler.
- Toutes les mesures seront maintenues en avril. Les
cotisations sociales des indépendants seront de nouveau automatiquement
reportées et le fonds de solidarité va voir sa dotation passer d’un milliard à
près de 6 milliards d’euros. Nous sommes déterminés à accompagner les
indépendants et les auto-entrepreneurs jusqu’au bout. Il serait absurde, après
avoir déployé des efforts considérables pour les soutenir, de les abandonner en
cours de chemin. Que la crise dure encore 3 semaines ou 3 mois, l’Etat sera là
pour préserver l’emploi et soutenir toutes les entreprises. Concernant le lien
entre vie professionnelle et personnelle des auto-entrepreneurs, grâce au
prélèvement à la source, il est désormais possible de moduler le taux et les
acomptes d’impôts. En mars, 181 000 modulations de taux ou acompte ont été
enregistrées, dont près de 85 000 suppressions ou reports d'acomptes.
- Depuis le début de ce quinquennat, nous avons renforcé la
protection des travailleurs indépendants : suppression du RSI et gestion de leur
sécurité sociale par le régime général ; création de l’allocation des
travailleurs indépendants (ATI), c’est à dire d’une allocation chômage pour les
indépendants qui perdent leur activité ; baisse de cotisations, année blanche
de cotisations pour les créateurs d’entreprise. Mais face à une crise de ce
type, inédite, massive, globale, les indépendants restent très vulnérables. Il
faudra sans doute réfléchir à l’avenir à renforcer encore leur protection. Le
travail fournit par les indépendants et la création de valeur qu’ils génèrent
doivent être reconnus à la hauteur des risques qu’ils prennent au cours de leur
vie d’entrepreneur.
- Je peux tout à fait comprendre qu’une crise d’une telle
ampleur fasse douter et en premier lieu les indépendants qui sont ceux dont le
filet de sécurité est le plus mince. Mais je veux dire à ces entrepreneurs
notre détermination à les aider à traverser cette crise et à se relancer.
Lorsque l’activité économique repartira, un effort national sera nécessaire
pour relancer notre économie. Ces entrepreneurs seront alors en première ligne,
et nous serons à leur côté pour les accompagner.
Muriel Pénicaud
(ministre du Travail)
- Je salue la mobilisation
exceptionnelle des entreprises d’insertion, entreprises adaptées et PME du
textile pour innover & fabriquer des millions de masques lavables en
France.
- Réunion téléphonique avec Emmanuel Macron, Edouard Philippe et les partenaires sociaux pour faire le point covid19 sur les actions prises
pour éviter les défaillances d’entreprises, préserver l'emploi, garantir la
santé et la sécurité des salariés et préparer la reprise.
- Nous protégeons les personnes en situation précaire Nous
donnons, de manière temporaire, le droit à l’indemnisation chômage à ceux qui
ont démissionné et dont la promesse d’embauche n’a pas pu être honorée.
- J’appelle ceux qui le peuvent à rejoindre des entreprises
qui ont besoin de main d’œuvre sur des
métiers prioritaires pour que la vie continue. Nous lançons la plateforme
MobilisationEmploi pour ces recrutements, en garantissant la santé et la
sécurité des salariés.
Frédérique Vidal
(ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’innovation)
Lancé en un temps record, l'essai
clinique Discovery témoigne de la mobilisation sans faille de la
recherche depuis l’apparition du COVID19. L'essai clinique Discovery, qu’est-ce que c’est? Un essai clinique européen
évolutif, mené à grande échelle avec un objectif: évaluer 4 traitements expérimentaux
contre le Covid19.
Sébastien Lecornu (ministre
chargé des Collectivités territoriales)
Les mesures prises par les maires
doivent faire l’objet d’une coordination avec l’État. Pas pour se mettre sous
sa tutelle, mais pour garantir leur efficacité sanitaire, leur légalité et leur
proportionnalité.
Annick Girardin (ministre
des Outre-mer)
- La loi sur l’organisation et la transformation du système
de santé du 24 juillet 2019 a prévu, pour la Guadeloupe, la Guyane, la
Martinique et Saint-Pierre et Miquelon, la possibilité de faire appel à des
professionnels de santé ayant obtenu leur diplôme hors de l’Union européenne :
je veux ici saluer les parlementaires qui ont été à l’initiative de cette
disposition. Grâce à un décret publié le 31 mars, nous avons permis que cette
possibilité soit simplifiée pendant la période de l’état d’urgence sanitaire.
Il est effectivement possible de recruter des spécialistes de santé pour une
durée de deux mois renouvelable quel que soit leur pays d’origine. Les
spécialistes concernés sont nombreux : les médecins bien sûr, mais aussi les
chirurgiens-dentistes, les sages-femmes ou encore les pharmaciens. Il faut bien comprendre qu’à ce stade de
l’épidémie, cela reste une mesure de précaution, qui pourrait être mobilisée si
les renforts que nous déployons se révèlent insuffisants pour faire face à un
pic épidémique. À cette heure, les hôpitaux, même si l’activité est très
intense et que les soins donnés aux patients en réanimation atteints du COVID19
sont lourds, ne sont pas saturés. Et la réserve sanitaire a été mobilisée en
Guadeloupe, à Saint-Martin et à Saint-Barthélemy. 22 spécialistes de santé
(médecins et infirmiers) sont opérationnels et sont venus compléter les équipes
sur place en Guadeloupe. Je crois sincèrement que la prévention est la clé du
succès dans la gestion des crises sanitaires. Vous savez, ce n’est pas la
première que je traverse. En 2014, lorsque j’étais secrétaire d'État chargée du
développement et de la francophonie, je me suis occupée de l’aide à la gestion
d’Ebola en Afrique. Cette crise, terrible par ses enjeux et son envergure, m’a
fait comprendre à quel point l’adhésion des populations aux gestes barrière et
aux mesures de protection est décisive pour casser la diffusion de la maladie.
J’en ai aussi retenu la nécessité de simplifier nos procédures et d’adapter
rapidement nos réponses lorsque la situation l’exige : c’est cette réactivité
que nous veillons à mettre en œuvre au quotidien, au fur et à mesure que les
connaissances scientifiques sur la maladie se développent et que nous
mobilisons ou acquérons des moyens complémentaires pour lutter contre
l’épidémie.
- Les préfets ont aujourd’hui la possibilité de fixer un
prix maximum pour le Bouclier qualité prix, qui regroupe de nombreux produits
alimentaires et de première nécessité pour lutter contre l’épidémie, comme le
savon ou la javel par exemple. Pour ma part, je serai intransigeante sur un
point : il est hors de question que certains groupes ou commerçants
s’enrichissent sur le dos des Ultramarins pendant cette crise. J’ai demandé à
Francis Amand, délégué à la concurrence en Outre-mer, de veiller sur ce sujet.
Les préfets ont demandé aux Directions régionales des entreprises, de la
concurrence, de la consommation, du travail et de l'emploi d’assurer un relevé
des prix. J’utiliserai toutes les mesures à ma disposition pour agir si besoin.
Cette crise est aussi l’occasion de valoriser la production locale, car quand
les approvisionnements sont plus compliqués, c’est souvent l’agriculteur local
ou les industries agroalimentaires qui répondent présent. Je veux aussi
rappeler que les hausses des prix peuvent aussi être liées non pas à des actes
spéculatifs et prédateurs, mais aussi dues – c’est le cas bien souvent en
période de crise – à la variation du coût d’achat du produit par le commerçant.
L’épidémie de COVID-19 est mondiale, de nombreux pays ferment leurs frontières,
ce qui augmente les prix de certaines denrées et leurs coûts de transport.
- Le soutien aux entreprises antillo-guyanaises est
fondamental. Il est indispensable que nos économies soient préservées pour
éviter un effondrement des sociétés ultramarines lorsque la crise sanitaire
sera achevée. L’idée est d’éviter les licenciements massifs, de protéger
aujourd’hui pour mieux redémarrer demain. C’est pour cela que j’ai demandé aux
préfets de Guadeloupe, Guyane et Martinique, la création de cellules d’urgence
économique. Sur le plan national, le Gouvernement a proposé un plan immédiat de
45 milliards d’euros décliné en 4 axes. Les trois territoires, ainsi que
Saint-Martin et Saint-Barthélemy, peuvent évidemment bénéficier de ce plan
d’urgence. » Il y a d’abord un fonds de solidarité de plus d’1 milliard d’euros
par mois. Les très petites entreprises et les professions libérales sont
éligibles à ce fonds à partir de 50 % de perte de chiffre d’affaires en mars.
Il consiste en deux aides distinctes, une première de 1500 € pour toutes les
très petites entreprises ayant perdu la moitié de leur chiffre d’affaires et
une seconde pouvant aller jusqu’à 2 000 €, gérée par les régions, pour les
entreprises ayant au moins un salarié et qui rencontrent des difficultés
d’accès au crédit. Les entreprises qui ne sont pas à jour dans leurs
obligations fiscales et sociales peuvent quand même prétendre au fonds si elles
ont un plan de règlement des dettes. Il ne s’agit pas d’accabler mais de protéger.
Il y a ensuite une mesure « zéro charge si zéro revenu ». Cela passe par un
report des charges fiscales ainsi qu’un report des factures d’électricité, de
gaz et des loyers pour les plus petites entreprises les plus affectées.
Troisième niveau d’aide, la garantie par l’État de tous les prêts de trésorerie aux entreprises, à hauteur de 300 milliards d’euros. Enfin, un dispositif exceptionnel de chômage partiel a été mis en place. L’État prend en charge l’indemnisation de la rémunération nette du salarié à hauteur de 84 % jusqu’à 4,5 SMIC. Les petits salaires, niveau SMIC, sont pris en charge à 100 %. Toutes les informations relatives à ces aides sont disponibles sur les sites du ministère de l’économie et des finances et du ministère du travail. Nous avons également souhaité rendre plus rapide l’instruction des dossiers, en 48h au lieu de 15 jours. Je tiens enfin à remercier ici les collectivités qui jouent le jeu pour compléter les dispositifs mis en place par l’État, qui aident les économies locales et s’efforcent de payer rapidement leurs fournisseurs. En cette période exceptionnelle, nous devons tous être solidaires.
Troisième niveau d’aide, la garantie par l’État de tous les prêts de trésorerie aux entreprises, à hauteur de 300 milliards d’euros. Enfin, un dispositif exceptionnel de chômage partiel a été mis en place. L’État prend en charge l’indemnisation de la rémunération nette du salarié à hauteur de 84 % jusqu’à 4,5 SMIC. Les petits salaires, niveau SMIC, sont pris en charge à 100 %. Toutes les informations relatives à ces aides sont disponibles sur les sites du ministère de l’économie et des finances et du ministère du travail. Nous avons également souhaité rendre plus rapide l’instruction des dossiers, en 48h au lieu de 15 jours. Je tiens enfin à remercier ici les collectivités qui jouent le jeu pour compléter les dispositifs mis en place par l’État, qui aident les économies locales et s’efforcent de payer rapidement leurs fournisseurs. En cette période exceptionnelle, nous devons tous être solidaires.
- Le porte-hélicoptères Dixmude a quitté le vendredi 3 avril
la base navale de Toulon pour rejoindre la zone Antilles-Guyane, qu’il devrait atteindre
vers la mi-avril. Sa mission est d’apporter un soutien logistique et sanitaire
dans la lutte contre le virus. L’équipement et les moyens humains qu’il
transporte seront d’une très grande utilité. Concrètement, cela représente
quatre hélicoptères dont deux pouvant effectuer des évacuations sanitaires,
deux équipes de désinfection, plus de 170 000 masques FFP2, plus d’un million
de masques chirurgicaux et plusieurs centaines de litres de gel
hydro-alcoolique pour les professionnels de santé. Le Dixmude se rendra d’abord
dans les Antilles mais pourra par la suite se diriger vers la Guyane en
fonction des besoins. En période de crise sanitaire plus encore qu’en temps
normal, il est nécessaire de pouvoir rapidement ajuster notre stratégie. Je
tiens à saluer l’action des militaires engagés dans l’opération Résilience,
dont le Dixmude fait partie, qui vont accompagner les Ultramarins au plus près
dans la lutte contre le COVID19.
- Depuis le début de la crise, je constate un engagement
total de toutes les lignes sur le front du combat contre le COVID19. Où qu’ils
se trouvent, les agents publics – dans les hôpitaux, parmi les forces de
l’ordre, dans les centres d’incendie et de secours, dans l’enseignement, dans
les ministères comme dans les collectivités – ne rechignent pas devant l’effort
pour permettre à la France de surmonter la crise la plus grave que notre pays
ait connu depuis la 2e guerre mondiale.
- Je tiens également à rendre hommage aux nombreux Antillais
et Guyanais qui font preuve d'un grand courage durant cette période. Ils
doivent se plier à des consignes sanitaires indispensables mais plus
contraignantes encore que dans l'Hexagone. Ils doivent rester à domicile dans
des conditions parfois difficiles. Ils doivent cesser de voir leurs proches.
Ils doivent respecter des couvre-feux. Je sais ce que cela représente à
l’approche de fêtes religieuses comme Pâques, qui sont aussi aux Antilles et en
Guyane le moment de grandes réunions de familles.
Adrien
Taquet (secrétaire d’Etat à la Protection de l’enfance)
- En période de confinement COVID19, on doit plus que jamais
soutenir les parents dans leur rôle de parents.
- Protéger les enfants, souvent, cela
passe par mieux accompagner les parents. Avec la cnaf, nous lançons un plan d'actions pour aider les parents en
période de COVID19:
centre de loisirs virtuel, fonds de soutien aux associations, proactivité des
CAF, lignes d'écoute.
- En période de confinement COVID19, beaucoup d'enfants sont
connectés et exposés au cyberharcèlement. Témoins ou victime, contactez le 0
800 200 000 ou rendezvous sur : https://netecoute.fr
Amélie
de Montchalin (secrétaire d’Etat aux Affaires européennes)
La coordination franco-allemande est
cruciale pour faire avancer l’Europe contre la crise du Covid19. L’Eurogroupe hier l’a prouvé.
Cédric O (secrétaire
d’Etat chargé du numérique)
- StopCovid est un projet d’application de protection
individuelle développé dans le respect de nos valeurs et libertés. Ce serait
une application de protection individuelle, qui remplirait une seule fonction:
vous prévenir si vous avez été en contact, dans les jours précédents, avec une
personne qui a été ensuite testée positive au coronavirus, pour que vous
puissiez vous-même prendre des dispositions : vous faire tester et
éventuellement vous confiner. (…) Les épidémiologistes estiment qu’elle peut
être utile dans le cadre d’une stratégie de déconfinement. C’est pour ça que
nous avons lancé le développement, il se fait en commun avec d’autres pays
(l’Allemagne et la Suisse notamment), de manière à ce que ce soit une solution
européenne et respectueuse des valeurs européennes. (…)Le bluetooth permet que
ce soit totalement anonyme tout en mesurant bien les distances [entre les
utilisateurs]. C’est quelque chose qui est disponible sur quasiment tous les
téléphones portables, et surtout qui ne géolocalise pas les personnes: ça ne
retracera pas vos déplacements. (…) L’application est temporaire, elle ne
durera pas au-delà de la crise. (…) Il n’y a même pas de données: personne
n’aura accès à qui est contaminé, et personne ne sera capable de retracer qui a
contaminé qui. Le seul bénéfice, il est individuel : vous saurez qui vous
avez croisé, qui a depuis été testé positif. Les données sont stockées,
anonymisées, inaccessibles pour qui que ce soit, et de la manière la plus
décentralisée possible à savoir plutôt sur votre téléphone que sur un
serveur central.
- C’est de tradition française qu’il y ait une vigilance
extrêmement forte sur la question des données personnelles et des libertés
publiques. Mon rôle, c’est de faire en sorte qu’il y ait sur la table les
solutions technologiques qui peuvent aider à la sortie du confinement et qui
feront l’objet d’une décision ultérieure ; et d’expliquer cette
application qui est encore mal comprise, et le fait qu’elle ne pose aucun
problème en termes de libertés publiques, et qu’elle nécessiterait le cas
échéant aucune modification de notre cadre juridique, aucun changement dans le
cadre de respect de la vie privée assurée par la CNIL.
- Nous travaillons pour que le projet
d'application StopCovid soit simple d'utilisation et accessible aux personnes en
situation de handicap, aux personnes âgées et à tous ceux qui sont éloignés du
numérique. Pour que tous les Français soient protégés face au COVID19.
Agnès
Pannier-Runacher (secrétaire d'Etat auprès du ministre
de l'Economie et des Finances)
- Si des gens cumulent chômage
partiel et télétravail, ça va très mal se passer pour les entreprises
concernées.
- [Réouvertures des commerces] Ce
sera en fonction de l'épidémie et selon les indications du ministère de la
Santé que l'on prendra les décisions.
- [Entreprises] On examinera au cas
par cas le dégrèvement des charges fiscales.
Avec mes collègues du Gouvernement,
réunion de travail avec les associations d’élus locaux sur la production,
l’approvisionnement et la distribution des équipements de protection pour les
fonctionnaires territoriaux et les professionnels. Des solutions communes sont
trouvées.
- En cette période, chacun peut
apporter sa pierre à l’édifice pour lutter contre le Covid19. La mobilisation des
entreprises d’insertion et des entreprises adaptées aux côtés d’autres acteurs
de la filière textile fait la fierté de notre pays.
Brune Poirson
(secrétaire d’Etat auprès de la ministre de la Transition écologique et
solidaire)
La sortie de crise ne pourra se
conjuguer qu’avec le Green deal! La France est mobilisée aux côtés d’autres ministres
européens de la transition écologique et l’affirmera également dans un courrier à l’attention de la
Commission européenne.*
Geneviève
Darrieussecq (secrétaire d’Etat auprès de la ministre des Armées)
Pour être bien clair, aucune carte
représentant le déconfinement progressif n'a été produite par le
ministère des Armées ni par
aucun ministère de notre gouvernement. Nous avons besoin de solidarité, pas de
désinformation.
Jean-Baptiste
Djebbari (secrétaire d’Etat aux Transports)
Nous sommes encore en train de rapatrier des Français, il y
en a encore en Nouvelle-Zélande ou aux Philippines. Cela va durer plusieurs
jours, voire plusieurs semaines. Nous avons rapatrié 156.000 Français depuis le
mois de mars. (…)Il y a des nouvelles demandes qui se font jour et qui sont
compliquées, car avec moins de monde et donc moins de moyens pour les
rapatrier.
Marlène Schiappa
(secrétaire d’Etat à l’Egalité hommes-femmes et à la Lutte contre les
discriminations)
Suite à des témoignages de mères isolées refusées ou
stigmatisées à l’entrée de certains magasins, je mets en place un mail dédié à
ces signalements: dgcs-coursesparentsisoles@social.gouv.fr.
Sibeth Ndiaye
(porte-parole)
- De nombreux médias continuent de
s’assurer durant cette période de crise de la véracité des informations qui
peuvent se propager au sujet du COVID19. Pour notre démocratie, c’est indispensable! Beaucoup de fakenews circulent. Soyons tous
vigilants et #TousMobilisés!
- La Ministre chargée des
Collectivités Territoriales a présenté une ordonnance qui doit permettre –
pendant la période d'état d'urgence sanitaire et uniquement durant cette
période – d'organiser l'intérim en cas de vacance d'un maire ou d'un président
d'exécutif local.
- Le Ministre de l'Intérieur a
présenté un décret qui généralise un dispositif expérimental. Il s'agit du
droit de dérogation qui renforce les marges de manœuvre dont dispose un préfet
pour adapter les normes nationales aux problématiques et réalités locales.
● LaREM
[Nota: dans ce parti,
les propos de ses membres qui ne sont pas centristes et se considèrent de
droite ou de gauche ne sont pas retranscrits]
Stanislas Guerini
(délégué général)
- 500 milliards € supplémentaires
pour aider les États-membres à faire face à la crise : c'est l'Europe qui
protège que nous attendions tous. La solidarité européenne joue à plein. La France a joué un grand rôle dans ces négociations.
- Le plan d'urgence du Gouvernement
pour l'économie passe de 45 milliards € à 100 milliards €. Nous ferons tout
pour sauver nos entreprises et l'emploi des Français. Quoi qu'il en coûte.
Aurore Bergé
(porte-parole)
- A la crise sanitaire s'ajoute aussi
la crise des fausses informations, des théories complotistes. Nous devons la
vérité aux Français et nous faisons au quotidien cet exercice de transparence.
- Après l'urgence sanitaire, il y a
l'urgence économique et sociale. Éviter les faillites de nos entreprises,
protéger l'emploi. Aujourd'hui, 20 milliards sont consacrés au chômage partiel.
Et hier soir, par sa décision de solidarité, l'Europe a été à la hauteur.
- Le Parlement est le gardien des
libertés publiques. Nous sommes extrêmement attentifs à ce qu'il n'y ait aucune
atteinte à la vie privée des Français. La France ne cédera pas au tracking de
la population.
- Aujourd'hui, tout le monde salue le
principe de précaution mis en place par Roselyne Bachelot il y a 10 ans. C'est
ce même principe qui est mis en place sur la question des traitements avec des
essais cliniques en cours.
Mounir Mahjoubi (député)
- [Traçage] La première question à se poser est de savoir si
c’est vraiment utile et à quel moment. La priorité, aujourd’hui, c’est de
respecter le confinement. Plus tard, au moment d’en sortir, il faudra déployer
de nouveaux outils (masques, tests de sérologie) tout en maintenant les gestes
barrières, comme les distances de sécurité. Et continuer à enquêter pour alerter
les personnes entrées en contact avec des gens testés positifs, ce qui se fait
déjà. Votre médecin vous demande de vous rappeler qui vous avez vu dans les
jours précédents, combien de temps, si vous étiez assis face à eux ou à côté, à
quelle distance… On fait appel à votre mémoire alors que vous êtes malade et
que vous ne vous souvenez pas de tout. L’application sera utile dans ce cadre.
Elle aidera à refaire ce parcours mental. On vous proposera d’accepter de
donner votre historique et les personnes seront contactées anonymement. (…) J’ai
regardé ce qui se faisait ailleurs, comparé les outils et les méthodes
adoptées… Aucune, pour le moment, n’a fait la preuve de son efficacité. Il y a
des espoirs, mais tous ces dispositifs n’ont que quelques semaines. Tous ont,
en revanche, des implications éthiques fortes, directement liées à la culture
et aux valeurs de chacun des pays qui les ont mis en œuvre. La Corée, Taïwan,
Israël ou Singapour ont recours à la contrainte. La Pologne impose une sorte de
bracelet électronique virtuel, avec contrôle des sorties des malades. On vous
appelle pour que vous preniez un selfie dans votre logement. En Israël, les
services de renseignement sont autorisés à récupérer toutes vos données
personnelles, téléphoniques et bancaires, et à les utiliser. La majorité de la
classe politique et des citoyens approuvent. En France, c’est juste
inconcevable. Tout dépend de ce que chaque population considère comme acceptable.
- [Traçage] Toutes les technologies qui évitent une
hypercentralisation des données aux mains de l’État sont envisageables. On veut
que les données des utilisateurs restent encryptées dans leur téléphone, que
les personnes contact puissent être contactées sans que leur identité ne soit
divulguée, parce que ce sont nos valeurs. Ces exigences nous conduisent au «
privacy by design », c’est-à-dire à des applications conçues de façon à ce
qu’elles ne puissent pas être utilisées comme outil de surveillance. Recourir
au Bluetooth va dans ce sens. Ce n’est pas la seule option, mais c’est la plus
compatible avec nos valeurs. Une des autres possibilités aurait été d’utiliser
l’outil développé par le MIT (Massachusetts Institute of Technology). Elle est
basée sur la géolocalisation, et non le Bluetooth, mais assortie de garde-fous
plus fort encore, sur le chiffrage, l’impossibilité de centraliser ou de
partager les données.
- [Traçage divise la majorité] C’est d’abord sur des
principes généraux que s’expriment mes collègues?. Je les comprends, je suis
d’accord avec eux sur ces grands principes, que je partage, mais ils se
trompent de sujet. Je suis moi aussi viscéralement attaché à l’état de droit,
respectueux des libertés individuelles et de nos valeurs fondamentales. Il y a
quatre ans, j’ai combattu la mise en place d’un fichier central biométrique par
le ministère de l’Intérieur, qui aurait été particulièrement dangereux. Ce
n’est pas du tout ce qui est en jeu aujourd’hui. On parle d’une application
volontaire, sans partage de données, pas d’un système à la « Big Brother » qui
chercherait à espionner les Français. Il n’a jamais été question de centraliser
des informations collectées à l’insu des gens, de surveillance généralisée ou
de dénonciation organisée. Les inquiétudes exprimées ne correspondent en rien
aux faits. Le débat doit avoir lieu sur des réalités scientifiques et
factuelles.
- [Traçage] L’application permettra à quelqu’un testé
positivement d’alerter un maximum de personnes qu’il aurait pu contaminer. Il y
a des gens qui n’ont pas de smartphone, d’autres qui ne voudront pas
télécharger l’application, mais chaque personne qui adoptera l’outil permettra
de réduire les contaminations. Je crois, moi, que beaucoup de gens le
comprennent et l’accepteront. Certains nous disent qu’il faudrait qu’au moins
25 % de la population se connecte pour que ça marche, d’autres 60 % En réalité,
encore une fois, c’est la somme de moyens différents qui permettra de sortir de
la crise. L’application n’est qu’un outil parmi d’autres. Elle ne permettra pas
de soigner 100 % des gens, ça n’est pas vrai. Mais même si elle n’est adoptée
qu’à petite échelle, elle permettra de sauver des vies.
●MoDem
Philippe Berta
(député)
- [Déconfinement] Bien sûr que je le redoute. Je le redoute
parce que nous n'avons pas droit à l'erreur, si on déconfine trop tôt on aura
ce qu'on appelle un effet rebond de la pathologie, de la pandémie et on
repartira à zéro (…) il faut réfléchir à une façon de le contrôler et
éventuellement l'accompagnement d'un traitement.
- [Polémiques sur le traitement du professeur Raoult] La
science n'est pas faite pour être étalée sur la place publique comme ça l'est
actuellement, c'est un domaine très technique, très complexe. On ne parle
normalement en tant que scientifique que lorsque on a des résultats attestés,
validés, vérifiés (...) et publiés dans les meilleures revues, à partir de là
on peut commencer à discuter. Donc ce débat n'aurait jamais dû s'engager. Nous
sommes tous dans l'espoir qu'un traitement, et pourquoi pas
l'hydroxychloroquine, puisse mieux nous soigner et au plus vite mais (...)
patience, la science a besoin de temps.
- [Groupe de travail de 12 députés sur la recherche sur le
coronavirus] C'est une mission d'information des élus et de la population, de
contrôle aussi sur les différents organismes de recherche. L'objet est surtout
de faire un état des lieux de la recherche [...] et suivre l'évolution des
données de cette recherche.
Nathalie Elimas
(députée)
- Il y a des gens qui, spontanément, nous contactent, soit
moi directement, soit mon équipe qui est en télétravail. J’organise une
visioconférence une fois par jour avec mes collaborateurs. Nous avons aussi une
boucle où nous échangeons. Je suis souvent contactée par mail. Au début,
j’avais beaucoup de questions d’ordre économique et puis ça a suivi l’actualité
après les TPE-PME, le sanitaire, l’organisation du BAC, etc. Je réponds
directement. Par ailleurs, j’ai appelé les directions de tous les Ehpad du
Val-d’Oise pour prendre des nouvelles, proposer mes services, connaître leurs
besoins et les écouter. Ils m’ont fait part de leurs difficultés au niveau du
matériel, des masques, des surblouses, des sacs mortuaires qui viendraient à
manquer. Ils m’ont demandé des tablettes pour les personnes âgées confinées
depuis début mars pour leur permettre de donner et recevoir des nouvelles de
leurs proches. Avec mon équipe nous allons lancer un appel aux dons pour en
récupérer. J’ai également écrit à tous les chefs d’établissements pour savoir
quels étaient leurs besoins. Ils m’ont demandé des ordinateurs car nous avons
perdu entre 5 et 8% des élèves à cause du manque d’équipement informatique. Je
prépare un courrier pour les associations, une lettre pour tous les habitants
de ma circonscription pour leur dire que je suis prête à répondre à toutes
leurs questions et à les aider, et nous réfléchissons à monter un Facebook live
la semaine prochaine. Le système est donc montant et descendant. J’essaie
d’être la plus active et la plus proche possible.
- Une conférence téléphonique a lieu une fois par semaine
avec le préfet, la DDEN (Direction départementale de l’éducation nationale), la
DDSP (Direction départementale de la sécurité publique), le colonel de
gendarmerie… Je suis en lien avec les élus locaux et tous les jours avec le
président de l’Union des maires du Val-d’Oise. J’ai également des contacts avec
la commission des affaires sociales de l’Assemblée, avec la région
Ile-de-France en tant que conseillère régionale et, une fois par semaine, avec
les cabinets ministériels. J’ai eu des réunions à distance avec plusieurs
membres du gouvernement : Christophe Castaner, Laurent Nunez, Adrien Taquet et
Christelle Dubos, pour les questions qui concernent la famille, la solidarité,
les personnes en situation de précarité. Tous ces échanges permettent de faire
remonter les difficultés éventuelles et de faire des ajustements comme, par
exemple, pour le fonds de solidarité aux entreprises. Initialement le
dispositif prévoyait que, pour être éligible, il fallait que la perte de
chiffre d’affaires soit de 70% mais finalement le seuil a été fixé à 50%.
- Pour les masques et les équipements sanitaires, la
distribution s’est faite lentement. Et les établissements sont dotés de façon
inégalitaire. Ils ont plus ou moins de besoins. Dans certains Ehpad il n’y a
pas de malade, dans d’autres quelques-uns et, dans un en particulier, il y a
malheureusement une dramatique hécatombe. Dans mon territoire j’ai pu répondre
avec l’aide de la région qui a eu l’autorisation de passer commande et de
distribuer elle-même. Des masques ont pu être donnés aux collectivités qui les
ont transmis aux soignants et aux pharmaciens. Ce problème est sur le point
d’être résolu. Nous sommes également en attente d’une deuxième commande de la
région. Sur cette question j’ai travaillé avec tous les élus locaux. L’Association
des maires de France a aussi commandé des masques. Le territoire est donc bien
maillé et nous arrivons à en distribuer de façon très régulière.
- [Après la crise épidémique] le focus va surtout être
économique, afin de faire tourner les entreprises. Mais les questions qui se
posaient hier vont se poser pour les plus défavorisés de façon encore plus
accrue après la crise actuelle. Nous l’avons déjà évoqué avec Christelle Dubos
lors de notre vision conférence. Il s’agit d’être attentif aux plus vulnérables
et aux familles monoparentales. Sur le fichier des personnes dont il faut
prendre soin, constitué pendant le plan canicule, nous avons intégré les
familles monoparentales, mères ou pères, qui ont besoin qu’on s’occupe de leurs
enfants pendant qu’ils vont travailler. En tant que rapporteure d’une mission
sur la famille je vais peut-être modifier mes orientations dans le cadre de ce
travail parlementaire et mettre en avant les questions les plus prioritaires.
Mais j’entends bien porter cette question, car une fois que la crise sanitaire
sera passée, la crise sociale sera vraiment là et il faudra répondre aux
familles.
- [Le gouvernement critiqué sur sa gestion de la crise et
sur sa communication] La polémique n’a pas sa place aujourd’hui. Elle est
déplacée et elle est indigne. Le bilan on le fera à un moment donné. Le
président de la République a dit que nous étions en guerre, en l’occurrence
contre un ennemi qu’on ne peut pas voir, un virus. Nous sommes dans une
situation inédite qui nous oblige à nous adapter en fonction de l’état de nos
connaissances. Il faut corriger et ajuster le tir en permanence. J’ai entendu
qu’on aurait déclenché le confinement trop tard. J’encourage les gens à aller
sur l’application du gouvernement « Tableau de bord Covid-19 » car elle permet
de constater que le jour où l’exécutif s’est exprimé sur la fermeture des
écoles ou des commerces non prioritaires il y avait encore très peu de décès.
On ne peut pas dire qu’on ait pris du retard. Cela n’est pas fondé. Je ne dis
pas que tout est parfait. Il faudra faire un bilan sur la stratégie, la gestion
des masques, dans le but de s’améliorer si nous sommes à nouveau confrontés à
une pandémie. Encore une fois, nous vivons une situation inédite et
particulièrement complexe.
- [Le monde d’après] A vrai dire, nous n’y travaillons pas
encore franchement. J’ai des collègues qui avancent déjà des idées sur nos
boucles. Mais il n’y a pas de stratégie globale du groupe. Il faudra tirer des
leçons de l’épidémie et faire autrement après. Aujourd’hui, ce n’est pas
l’urgence, nous sommes dans le pratico-pratique. Il faudra y penser pour bâtir
la stratégie de sortie et la stratégie d’après la crise. Pour l’heure, nous
sommes sur le terrain, nous cherchons à savoir comment répondre au plus vite et
au plus près. Chaque chose en son temps.
- [Leçons de la crise] Je vois un élan de solidarité et de
générosité des Français. Ils se sont vite manifestés ce qui est bon signe pour
l’après. Si on s’intéresse à notre mode de vie on constate qu’il est plus bleu
parce qu’on a arrêté de se déplacer en voiture. Confiné chez soi on se contente
de l’essentiel alors que d’habitude nous sommes des surconsommateurs. Ca
m’interpelle. Nous n’étions pas préparés au télétravail, il a fallu trouver des
solutions, je crois que ça peut nous encourager pour la suite et nous permettre
de réfléchir à d’autres modes de travail. Sur la question de l’hôpital, dans la
gestion de la crise, nos soignants sont formidables. Ils ont poussé les murs.
Ils ont développé des outils qui peinait à émerger comme la télémédecine. Mais
l’hôpital va mal. Nous avons mis des pansements. C’est le système de santé au
sens large qu’il faut repenser avec la médecine de ville. Cette crise a montré
une solidarité et notre capacité à fonctionner et à travailler autrement. C’est
positif quand même.
Philippe Latombe
(député)
[Tribune: Le traçage numérique nous permettra de donner de
la visibilité à un ennemi invisible]
Selon le dernier sondage Elabe paru hier, 86% des Français
se disent inquiets des conséquences d’un relâchement du confinement. Ils le
sont donc aussi a fortiori quant à sa fin. Et ils ont raison.
Cette mesure a permis de pallier la pénurie de masques et de
tests, et d’éviter la catastrophe qu’aurait représentée un afflux supérieur aux
capacités hospitalières de prise en charge des malades en détresse profonde.
Elle a pour l’instant ralenti la diffusion du virus - le nombre d’individus
contaminés par chaque personne infectée est désormais inférieur à un contre
trois auparavant - mais ne l’a pas arrêtée. À la problématique sanitaire, vient
maintenant se greffer le risque de collapsus de notre économie. Plus le
confinement dure, plus cette éventualité se précise.
Selon certaines évaluations d’épidémiologistes, seuls 3 % de
la population française seraient aujourd’hui immunisés. Le risque est donc
grand de voir rebondir l’épidémie après le déconfinement. Le gouvernement en a
parfaitement conscience. Il sait aussi que ses adversaires auront beau jeu de
remettre en question sa gestion du déconfinement, au cas où ce dernier
entraînerait une aggravation de la pandémie. Sa marge d’erreur est donc quasi
inexistante.
Il va donc falloir sortir, peu à peu et en contenant les
risques, du confinement actuel, d’autant qu’il sera, s’il se prolonge trop
longtemps, de moins en moins bien supporté psychologiquement par la population.
Le déconfinement sera sans doute progressif et assujetti pendant un certain
temps au respect des consignes d’hygiène et de distanciation que nous
connaissons déjà.
Les épidémiologistes s’accordent à penser que, livrée à
elle-même, une épidémie s’arrête quand 60% de la population a développé une
immunité. Je laisse à chacun le soin de calculer le nombre de morts que cela
causerait dans un pays de 67 millions d’habitants comme le nôtre, alors que
nous sommes encore dans l’attente d’un vaccin ou de traitements validés. La
lutte contre le coronavirus est donc aussi une course contre le temps. Il
faudrait idéalement réussir à évaluer avec le plus de précision possible la
diffusion du virus et l’évolution du phénomène épidémique, si l’on veut pouvoir
ajuster le dispositif à l’évolution de la pandémie.
Il peut donc sembler justifié que gouvernement et
scientifiques se penchent sur ce que les nouvelles technologies peuvent
apporter à la résolution de ce que le journal Le Monde appelle à juste titre
«une équation complexe». C’est donc dans ce contexte très exceptionnel, que le
gouvernement a lancé StopCovid, un projet d’application de traçage, avec pour objectif
louable de «limiter la diffusion du virus en identifiant des chaînes de
transmission». Il s’agit de donner de la visibilité à un ennemi invisible pour
mieux le maîtriser. Le principe est séduisant et devrait, s’il était mis en
œuvre, contribuer à l’efficience du dispositif de déconfinement.
Je ne cache pas que le mot de «traçage» a dans un premier
temps suscité chez moi une réaction plus qu’épidermique, la même d’ailleurs que
celle très argumentée de la CNIL. La même que j’ai déjà eu l’occasion de manifester
très clairement en d’autres circonstances, depuis le début de mon mandat,
chaque fois qu’une initiative gouvernementale me semblait mettre en danger nos
libertés fondamentales. Nous ne sommes ni en Corée ni en Chine.
Cette réaction viscérale passée, j’ai peu à peu pris
conscience que nous ne pouvons, en raison des conditions exceptionnelles que
nous vivons, nous retrancher trop rapidement derrière les slogans habituels du
type: «les libertés ne peuvent être une valeur d’ajustement» ou «ne cédons rien
de nos libertés». Cela devient un combat dérisoire dès l’instant qu’un abandon
momentané et cadré de ces mêmes libertés pourrait permettre de sauver des vies.
Nous l’avons déjà implicitement admis en acceptant le confinement pour la
majorité d’entre nous. Cela mérite donc réflexion.
Cette concession temporaire faite aux valeurs n’exonère pas
d’avoir des exigences. Bien au contraire. Le dispositif devra être conforme au
RGPD, et donc basé sur le volontariat: à chacun de décider s’il accepte de
contribuer à l’effort national de lutte contre le virus. Le consentement devra
être libre et éclairé, une condition pas si facile que ça à définir dans un tel
contexte. La protection des données personnelles devra être respectée. Chacun
devra pouvoir notamment sortir du dispositif quand et s’il le souhaite. Autant
de garanties à donner en contrepartie à des citoyens qui acceptent de céder
temporairement une part de leur liberté au profit de l’intérêt commun.
Comment cela peut-il se traduire? Les codes du programme devront
être accessibles en open source et la plateforme être interopérable. Les
opérations de sécurité juridique d’authentification, de transmission et de
stockage devront être effectuées par un tiers de confiance et sous contrôle
parlementaire. La fiabilité et l’indépendance du système, l’anonymisation des
données et l’absence d’exploitation devront être garanties. L’utilisation du
dispositif devra se limiter à la durée imposée par les exigences sanitaires et
ne pourra être l’objet d’une quelconque monétisation avant ou après l’opération
StopCovid. Pas de retour sur investissement ou de mise sur le marché possibles.
Voilà qui serait en mesure de rassurer la CNIL et le Comité
européen des Données (CEPD), nos concitoyens aussi, sur la participation de qui
repose la réussite de l’opération. Sans sécurité juridique, il serait illusoire
en effet d’espérer recueillir leur adhésion. C’est la condition sine qua non.
Le Pan-European Privacy-Preserving Proximity Tracing, ou
PEPP-PT, auquel s’intéresse de près le gouvernement, respecte l’essentiel de ce
cahier des charges. Il présente l’avantage, comme son nom l’indique, d’être le
fruit d’une coopération entre Européens (en France l’INRIA) et devrait
permettre un travail plus efficace à l’échelon du continent. Le virus n’en a
que faire des frontières et la collaboration intra-communautaire semble le
niveau le plus pertinent d’intervention. Cela pourrait même, rêvons un peu,
encourager l’émergence d’une véritable Europe de la Santé.
En attendant, restent les contraintes techniques à
surmonter: le Bluetooth est-il le bon choix? Comment calibrer? Comment résoudre
le problème posé par les déserts numériques encore trop nombreux? D’après un
sondage BVA dévoilé par le JDD, 75% des Français accepteraient que l’on utilise
leurs données individuelles de géolocalisation afin de retrouver les personnes
avec lesquelles ils ont pu être en contact. Sera-ce suffisant pour que le
dispositif prouve son efficacité?
Si StopCovid surmonte tous ces obstacles, son obsolescence
devra de toute façon être programmée. Il est en effet inconcevable que le
traçage puisse, au-delà de cette période de crise, faire son nid dans les us et
coutumes d’un état démocratique et s’incruster dans le droit commun.
●UDI
[Nota: dans ce parti,
les propos de ses membres qui ne sont pas centristes et se considèrent de
droite ne sont pas retranscrits]
Jean-Christophe Lagarde (président)
- Reporter les charges des TPE/PME ne
suffira pas : il faut les annuler.
- Le gouvernement
indiqué que le tracking se ferait nécessairement avec un débat au
Parlement, et c’est tant mieux, et nous souhaitons que ce soit un débat avec
vote parce qu’il n’est pas possible de porter des mesures et de débattre dans
le vide pour ce qui pourrait devenir extrêmement attentatoire aux libertés
individuelles quand bien même nous vivons un contexte de crise particulier. Et je
ne vois pas l’intérêt de faire un tracking sans tests qui ferait croire que
nous sommes en sécurité alors que nous ne le sommes pas.
●Mouvement radical
Nathalie Delattre
(sénatrice)
- Face à la fragilité collective des
établissements spécialisés et à l’isolement auquel sont soumises les personnes
âgées, je demande à Olivier Véran de renforcer les dispositifs de soutien aux solidarités
familiales, comme l’indemnisation du congé proche aidant.
- Audition commission des lois.
Premier bilan du confinement effectué par Nicole Belloubet: baisse de la délinquance routière, mais hausse des violences
intra familiales, du vol de matériel et de la cybercriminalité. Le fond des
dossiers à traiter a donc largement évolué.
● Autres
(Personnalités ou
organisations centristes)
Jean-Pierre Raffarin
(ancien premier ministre)
Pour la première fois la santé est
devenue prioritaire versus l’économie.