Voici une sélection, ce 6 avril 2020, des derniers propos tenus
par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France à
propos de l’épidémie de coronavirus et de ses conséquences.
● Emmanuel Macron
(Président de la République)
Encore et toujours, pour protéger les
Français, nos armées s'adaptent et s'engagent en première ligne aux côtés des
soignants mobilisés.
● Gouvernement
[Nota: dans ce
gouvernement, certains membres ne sont pas centristes; nous retranscrivons
cependant leurs propos en rapport avec leur fonction parce qu’ils font partie
selon nos critères d’une équipe qui suit une politique globalement centriste]
Christophe Castaner
(ministre de l’Intérieur)
Je veux saluer le civisme des
Français qui, dans leur majorité, respectent le confinement. Nos forces ont
réalisé 1,4 million de contrôles et procédé à près de 67 000 verbalisations
depuis vendredi. Elles resteront mobilisées et vigilantes : il ne doit y avoir
aucun relâchement.
Florence Parly (ministre
des Armées)
- Une seule question nous guide : que
pouvons-nous faire d’utile pour le pays ?
- Le ministère des Armées contribue
au financement du test de dépistage du Covid-19 développé par la PME française
NG Biotech. Il doit permettre de savoir en 15 minutes si une personne est, ou a
été infectée par le virus.
- Non, les militaires ne vont pas
contrôler les gens dans le cadre du confinement.
La philosophie générale de
l’opération Résilience : répondre aux besoins qui nous sont exprimés. Si nous
pouvons, nous faisons.
- Le rôle du Service de santé des
Armées est primordial dans cette crise. Les soignants sont en première ligne.
Leur rôle est à saluer.
- Les armées pourront transférer
jusqu’à 30 patients par jour pour appuyer l’effort de l’État.
Bruno Le Maire
(ministre de l’Economie et des Finances)
- Depuis le début de cette crise,
nous avons fait un choix stratégique : protéger les salariés et les entreprises
pour éviter la casse sociale. Notre réponse a été massive et immédiate. Nous la
musclerons autant que nécessaire.
- A la sortie de cette crise, il
faudra un plan de relance aux niveaux national et européen pour redémarrer la
machine le plus vite possible. On ne relance pas une économie en augmentant les
impôts. On la relance en investissant et en aidant les secteurs sinistrés.
- Prêts garantis par l'État: 20 milliards € de prêts
demandés par plus de 100 000 entreprises en 8 jours. Chômage partiel : 5
millions de salariés en bénéficient. Fonds de solidarité : en 3 jours, 450 000
petites entreprises l'ont sollicité.
- L’Eurogroupe doit prendre des
décisions pour soutenir les économies de la zone euro. Nous devons activer tous
les instruments existants. La France propose aussi d'aller plus loin en créant
un Fonds pour relancer nos économies une fois la crise sanitaire derrière nous.
Elisabeth Borne (ministre de la Transition écologique et solidaire)
- Chaque secteur en activité pendant
la période de confinement se réorganise pour appliquer les gestes barrières sur le
terrain. Le secteur du BTP vient de publier un guide de bonnes pratiques validé par le
gouvernement qui permettra aux salariés de travailler sereinement.
- La distribution des Chèques énergie à 5,5 millions de
bénéficiaires commence cette semaine et s'étalera jusqu'en mai. C'est une aide
de 150 euros en moyenne par ménage pour pouvoir payer ses factures d'énergie.
Jean-Michel Blanquer
(ministre de l’Education)
- [Elèves inquiets] Je leur dis : ne
soyez pas stressés, mais soyez de façon équilibrée au travail. Cultivez une
attitude d'apprentissage serein.
- [Bac] Tout élève qui a entre 8 et
10 au contrôle continu pourra passer l'oral de rattrapage. Pour ceux qui
ont moins de 8, si il y a motivation et assiduité, ils pourront passer leur bac
au mois de septembre.
- Le travail pendant la période de
confinement n'est pas en vain car il permet de préparer les notes du troisième
trimestre. Il y a donc intérêt à travailler.
Olivier Véran
(ministre de la Solidarité et de la Santé)
- Laboratoires hospitaliers, de
ville, départementaux, vétérinaires, de recherche, de gendarmerie, de police. J'entends
et salue ceux qui se portent volontaires pour participer à l'effort national de
tests.
- À Nancy comme partout, l'heure est
à la mobilisation de tous pour faire face au COVID19. L'heure viendra de tirer les enseignements de cette crise
sans précédent et de refonder notre Hôpital. Tous les plans de réorganisation
sont évidemment suspendus à la grande consultation qui suivra.
Didier Guillaume
(ministre de l’Agriculture)
Merci à tous les soignants et à tous les acteurs
de la chaîne agricole et agroalimentaire qui, par leur travail, nous nourrissent aujourd’hui et
demain.
Gérald Darmanin
(ministre des Comptes publics)
Pour accompagner les entreprises face
à la crise, nous avons décidé de donner la possibilité aux entreprises qui en
ont besoin de reporter leurs charges fiscales et sociales pour tout le mois
d’avril.
Julien Denormandie
(ministre de la Ville et du Logement)
Pour permettre aux Français de
poursuivre leur acquisition immobilière, les actes notariés peuvent être signés
à distance pendant la période d'urgence sanitaire. Le décret est publié.
Frédérique Vidal
(ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’innovation)
C'est par la mobilisation de tous que
nous parviendrons à gagner la lutte contre le covid19. Avec Olivier Véran, nous avons pris l'initiative d'autoriser le recours à tous
les laboratoires pour les dépistages en temps réel du virus.
Adrien
Taquet (secrétaire d’Etat à la Protection de l’enfance)
Même en période de confinement, la
vaccination des nourrissons reste une absolue nécessité. Les professionnels de
PMI et les médecins libéraux restent mobilisés pour assurer ces gestes
essentiels, merci à eux.
Amélie
de Montchalin (secrétaire d’Etat aux Affaires européennes)
Remercier nos amis européens de leur solidarité dans
l’épreuve que nous vivons tous, c’est montrer chaque jour que notre Union fait
la force. Après, l’Autriche, merci à la République Tchèque d’admettre dans ses
hôpitaux des patients français.
Cédric O (secrétaire
d’Etat chargé du numérique)
Nous mobilisons les réseaux sociaux et les moteurs de recherche pour
diffuser au mieux une information fiable, lutter contre les fausses
informations dangereuses et retirer les contenus haineux illicites.
Gabriel Attal
(secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Education)
Les associations font vivre la
solidarité partout en France. Nous échangeons quotidiennement avec les réseaux
associatifs pour leur permettre de surmonter cette période. Mesures
économiques, réserve civique, et approche secteur par secteur.
Jean-Baptiste
Djebbari (secrétaire d’Etat aux Transports)
- Le gouvernement
travaille à différents scénarios de déconfinement mais l'heure est à
la discipline collective pour sauver des vies, préserver nos proches et mettre
ce virus à terre.
- Avec mes homologues allemand, italien et espagnol,
j’appelle la Commission européenne à redoubler d’efforts pour : garantir la
continuité des flux de marchandises, protéger nos entreprises, notamment ds le
secteur aérien, mobiliser des financements européens pour les exploitants de
fret ferroviaire.
Laurent Nunez
(secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’intérieur)
- Le déconfinement n'est pas à
l'ordre du jour : en cette période de « vacances » et de beau temps, les
contrôles ont été renforcés partout sur le territoire. Aucun relâchement ne
sera toléré par nos forces de l'ordre : la santé de tous passe par le civisme
chacun.
- Si le non-respect des règles de
confinement est constaté par les forces de l'ordre, c'est bien l'ensemble des
passagers d'un véhicule qui seront sanctionnés : il ne s'agit pas d'une contravention
routière mais bien d'une autre catégorie de sanction.
-Sur un sujet aussi grave que le
respect des règles de confinement, il n’y a pas de consigne de tolérance mais
il y a des consignes, évidemment, de pédagogie et de discernement. J'ai
confiance en nos forces de l'ordre.
● LaREM
[Nota: dans ce parti,
les propos de ses membres qui ne sont pas centristes et se considèrent de
droite ou de gauche ne sont pas retranscrits]
Richard Ferrand
(président de l’Assemblée nationale)
- [Tribune: Coronavirus: «France et Allemagne œuvrent
ensemble pour que l’Europe surmonte cette crise»]
Toute l’humanité est mise à l’épreuve par l’ampleur inédite
de la pandémie mondiale de coronavirus. C’est précisément face à ce défi que
l’amitié franco-allemande doit montrer son efficacité, que l’Europe doit
prouver ses capacités d’action. Aujourd’hui de premières actions rapides sont
nécessaires en utilisant autant que possible les instruments qui sont à notre
disposition pour répondre à l’urgence et donner un signal de solidarité.
Nous pouvons et devons ainsi mobiliser et étendre avec toute
la flexibilité requise le budget européen, le cadre financier pluriannuel (CFP)
ainsi que l’ensemble des fonds structurels, régionaux et sociaux ; la Banque
européenne d’investissement ; et le Mécanisme européen de stabilité (MES). Les règles
en matière d’endettement, tant nationales qu’européennes, sont également
temporairement suspendues durant cette crise.
Mais cette crise inédite doit nous faire réfléchir à de
nouvelles étapes pour plus de solidarité et d’intégration financière. Nous
sommes convaincus que ce débat mérite d’être poursuivi et que nos Parlements
doivent y contribuer pour lever les malentendus et avancer ensemble.
Nos deux Parlements s’accordent pour apporter leur soutien à
nos gouvernements dans tous les efforts déployés afin de faire face aux
conséquences sanitaires, économiques et sociales de cette crise, et faire
preuve de la plus grande solidarité possible en Europe, et pour créer, dans
toute la mesure nécessaire, les conditions juridiques de cette action.
En tant que Parlements, nous apporterons notre contribution
pour que nos démocraties respectives, leurs règles et leurs principes, soient à
la hauteur de cette crise. Notre Assemblée franco-allemande commune élaborera
des propositions concrètes de coopération entre nos deux pays et en Europe,
notamment pour la poursuite du développement de la coopération
transfrontalière.
Nous lançons un appel à tous les habitants de nos pays pour
qu’ils soutiennent avec confiance et patience les mesures nécessaires prises
pour surmonter cette crise, y compris les restrictions qui s’imposent dans
notre vie quotidienne à tous, et l’indispensable solidarité en Europe.
- Nous cherchons des solutions, pas
des coupables. Les travaux menés par la mission d’information COVID19 fourniront à chaque
citoyen une appréciation éclairée et transparente sur l’action menée par
l'Exécutif.
Stanislas Guerini
(délégué général)
- Il y a aujourd'hui deux oppositions
face au Gouvernement. La première est responsable et constructive. Mais il y
aussi des opposants, dont Marine Le Pen fait partie, prêts à tous les mensonges
et dont le but est de déstabiliser notre démocratie.
- Le Gouvernement a pris les devants
dans cette crise. Les millions de salariés qui bénéficient du chômage partiel
en sont la preuve : notre dispositif est le plus généreux d'Europe.
Aurore Bergé
(porte-parole)
- Dans cette crise, on évoque
beaucoup les enjeux de souveraineté. La souveraineté culturelle, la question de
la fabrique de l'information, ça a du sens aussi. Un pays où l'information
serait fragilisée doit nous alerter en tant que citoyens.
- Les médias réalisent des records
d'audience mais les recettes publicitaires s'effondrent. Un crédit d'impôt sur
les investissements pub serait de nature à soutenir nos médias et à encourager
la reprise. Cela se prépare dès aujourd'hui.
- Nos médias font face à des baisses
sans précédent de recettes publicitaires, pouvant entraîner des conséquences
majeures sur le financement de l'information, la création audiovisuelle et
cinématographique.
●MoDem
Sarah El Hairy
(porte-parole)
[Bac] le
choix du contrôle continu est le bon. Restez mobilisé car vous travaillez pour vous
avant de le faire pour un examen.
●Mouvement radical
Bertrand Pancher
(député)
Avec 60 parlementaires, nous lançons
une grande consultation en ligne pour imaginer le
jour d’après [lejourdapres.parlement-ouvert.fr] Après la catastrophe du Covid19 rassemblons nous pour construire ensemble un développement plus
humain, plus solidaire et plus écologiste.
● Autres
(Personnalités ou
organisations centristes)
Jean-Pierre Raffarin
(ancien premier ministre)
[Billet: Le monde est en manque de leadership]
La pandémie est mondiale, son éradication ne sera pas que
nationale. Le déconfinement des uns impactera les autres.
Dans la
crise, les nations ont repris le dessus versus la coopération internationale.
Chacun mène sa guerre pourtant contre le même ennemi. Ce repli collectif
conduit à une situation étrange : aucun pays ne semble vouloir assumer le
leadership mondial face à la crise. La compétition semble l’emporter sur la
coopération.
L’exemple
de 2008
En
2008, dans un contexte différent mais avec de grands risques, également, le
Président de l’Union Européenne, Nicolas Sarkozy avait pris l’initiative, avec
les Présidents américains successifs, d’organiser, avec le G20, une
coordination économique mondiale. Trois niveaux de coopération étaient
intensément et régulièrement sollicités : les leaders, les institutions
financières et les acteurs économiques.
Aujourd’hui
nous ne pouvons envisager une sortie de crise exclusivement nationale, tant
qu’un continent sera malade, le monde sera malade. Les échanges ne reprendront
que partiellement, tant que la pandémie mondiale ne sera pas éradiquée
mondialement. La coopération internationale scientifique montre l’exemple, la
recherche du vaccin est particulièrement collective. C’est l’exception.
Les
États Unis sont dans la logique de «l’America alone». Ils tiennent à leur place
au premier rang, mais ils ne souhaitent plus en assumer les responsabilités.
La
Chine et la Russie multiplient les actions de solidarité, hautement visibles,
mais dans le cadre de leur diplomatie nationale, donc aussi de leurs intérêts.
Les
Chinois mesurent bien que leur système politique pose, mondialement, un
problème de confiance et donc ils se font plus discrets sur les grands projets
internationaux tels que « Les nouvelles routes de la soie ».
L’Europe
a, elle, besoin d’y voir clair sur son propre leadership avant d’envisager
l’étape mondiale de son influence. Le couple franco-allemand hésite face à ses
responsabilités.
L’exemple
de 2008 démontre-t-il que les USA et la Chine ont besoin de l’Europe pour
construire un front commun? En tout cas dans sa logique gaullienne la France se
doit de parler à tout le monde.
Comment
organiser, dans ces conditions, un leadership mondial, partagé, capable de
coordonner les différents combats nationaux et de conduire à la victoire
mondiale? Dans la guerre, on a besoin d’un État major, dans une guerre
mondiale, d’un État major mondial.
L’urgence
africaine.
La
question du leadership mondial est aujourd’hui quelque peu théorique, mais
demain elle va devenir urgente avec la contamination de l’Afrique.
Les
crises peuvent y être multiples est lourdement meurtrières. La crise sanitaire
sera violente, et derrière, la crise alimentaire pourrait se révéler
dévastatrice avant la crise économique. On limite aujourd’hui la production de
riz mais on sait qu’un habitant sur deux, sur la planète, se nourrit de riz!
Fait
rare, trois organisations internationales, la FAO, l’OMS et l’OMC viennent de
nous alerter sur cette tragédie annoncée. Ces difficultés ne seront pas
résolues par l’exportation en Afrique des tensions entre américains et chinois,
ni par les seules annonces européennes d’un prochain «paquet financier» pour le
continent.
Trois
pour un.
Seule
une coopération Europe, Amérique, Chine peut mobiliser les moyens financiers,
humains, militaires, alimentaires et médicaux, nécessaires à l’Afrique. Chacun
intervient déjà sur le continent mais pour agir plus et mieux, il nous faut une
coordination internationale.
Comme
l’a dit récemment le Ministre français de l’Europe et des Affaires étrangères
Jean-Yves Le Drian: «intervenir en Afrique c’est faire acte de solidarité, mais
c’est aussi défendre nos intérêts.» On imagine mal en effet une Europe bien
portante avec une Afrique malade.
Le
Monde attend qu’une conscience se lève. Il est rare de gagner une guerre sans
héros ni leaders.
Le
monde est en manque de Leadership.