Xi Jinping |
Dans cette rubrique, nous publions les points de vue
de personnalités centristes qui ne reflètent pas nécessairement ceux du CREC.
Ces points de vue ont pour but d’ouvrir le débat et de faire progresser la
pensée centriste.
Aris de Hesselin est un avocat international,
centriste et un européen, défenseur d’une mondialisation humaniste.
Alexandre Vatimbella est le directeur du CREC.
Ce n’est pas 3500 morts qui seraient morts du covid19 dans la
province chinoise du Hubei mais peut-être 40000 ou plus!
Depuis plusieurs semaines, les spécialistes nous alertent
sur les bobards des dirigeants Parti communiste chinois à propos du bilan d’une
épidémie qui, ne l’oublions pas, a commencé chez eux suite à leur incurie et aux
déficiences du système sanitaire du pays puis s’est propagé dans le monde à une
vitesse foudroyante à cause, notamment, de l’impéritie de la bureaucratie d’un
pays totalitaire et les mensonges d’Etat.
Mais Pékin – tout comme pour la tromperie éhontée et systématique
depuis des années des chiffres sur la croissance économique chinoise – a, pour
l’instant, réussi son opération désinformation en la matière ou de «fake news»
si vous préférez.
Les autorités ont été ainsi capable de faire croire à une
Humanité désemparée qui n’attend qu’une chose, que l’on puisse éradiquer le
covid19, qu’elles avaient pu contrôler l’épidémie et sa diffusion dès le départ
puis de s’en être débarrassées, démontrant la supériorité du modèle chinois sur
l’occidental et, bien entendu, démocratique.
Pourquoi cette instrumentalisation indigne, dangereuse et
irresponsable?
Pour des raisons à la fois de politique intérieure que de
politique étrangère.
En ce qui concerne la population chinoise, les autocrates du
PCC ont voulu éteindre tout questionnement sur leur responsabilité dès le départ
et empêcher toute critique et tout mécontentement social.
Mais, il faut se rappeler que leur premier réflexe a été de
cacher, comme le fait tout pouvoir totalitaire, l’existence d’un problème, en
l’occurrence d’une épidémie et de s’en prendre à tous ceux qui en parlaient et alertaient
le monde sur sa propagation et sa dangerosité.
Ce n’est que contraints et forcés par son ampleur qu’ils ont
du se résoudre à avouer son réalité et à prendre des mesures spectaculaires
pour l’enrayer mais aussi démontrer leur capacité à la combattre.
Une opération qui relevait tout autant de la santé que de la
propagande.
Mais il fallait également montrer à la planète toute entière
que la Chine était bien la grande puissance que les communistes prétendent
qu’elle est et que son régime est le plus adapté au monde d’aujourd’hui.
D’où une communication indécente sur sa «victoire» sur le
virus et toute sa diplomatie «humanitaire» qu’elle déploie depuis ce prétendu
triomphe en proposant d’aider tous les pays qu’elle a aidés à infecter…
Et si ce stratagème marche, elle pourra revendiquer une place
encore plus centrale dans le monde d’après et installer un peu plus son modèle
comme la seule et véritable alternance à celui de la démocratie libérale
qu’elle affirme être depuis longtemps périmé et à bout de souffle, désormais en
décomposition selon elle.
C’est pourquoi nous ne devons pas entrer dans le jeu des
communistes chinois et réagir, comme le font actuellement nombre de médias,
d’experts (de la Chine et de la médecine), de politiques et d’intellectuels
pour dénoncer ces mensonges et cette instrumentalisation.
Parce que, politiquement parlant, l’enjeu de l’après-crise
risque d’être d’une importance cruciale pour l’avenir de la liberté sur la planète
et sur la montée des régimes totalitaires qui, avec leur propagande, essaie de
nous faire croire qu’il n’y a qu’eux qui sont efficaces, oubliant qu’ils sont
souvent à l’origine des désastres et des tourmentes qu’ils affirment faussement
être les mieux à même de dompter et, ce, dans tous les domaines et pas
seulement en matière de santé.
Il est à noter que toutes les autocraties et dictatures du
monde ont emboité le pas aux communistes chinois en niant la réalité de l’épidémie
sur leur territoire ou, comme l’a fait Vladimir Poutine, offrant l’«aide» de la
Russie, évidemment «désintéressée», à des pays comme l’Italie et… les Etats-Unis.
Oui, le danger n’est pas un fantasme mais est bien réel.
Aris de Hesselin et Alexandre Vatimbella