Voici une sélection, ce 29 mars 2020, des derniers propos
tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France à
propos de l’épidémie de coronavirus et de ses conséquences.
● Emmanuel Macron
(Président de la République)
Si l’Europe peut mourir, c’est de ne
pas agir. La France se battra pour une Europe de la solidarité.
● Gouvernement
[Nota: dans ce
gouvernement, certains membres ne sont pas centristes; nous retranscrivons
cependant leurs propos en rapport avec leur fonction parce qu’ils font partie
selon nos critères d’une équipe qui suit une politique globalement centriste]
A vous, qui acceptez de rester chez
vous pour limiter la propagation du virus A vous, qui allez travailler en
respectant les consignes pour permettre que la vie continue A vous, qui chaque
jour, sauvez des vies A vous tous, merci Ensemble faisons bloc contre le
coronavirus.
Edouard Philippe
(Premier ministre)
- Je veux vous dire les choses avec
clarté et franchise : le combat ne fait que commencer. Les 15 premiers jours
d’avril seront encore plus difficiles que les 15 jours qui viennent de
s’écouler.
- Nous sommes installés dans un
combat qui va durer. Nous le gagnerons par la discipline, en respectant les
consignes de confinement et les gestes barrières. Nous le gagnerons grâce à
l’innovation et la recherche. Et nous le gagnerons si nous conservons, avec la
lucidité, l’espoir.
- Notre stratégie : freiner la
progression du virus et accroître notre offre de soins. Nous avons tout
mis en œuvre depuis plusieurs semaines pour augmenter notre capacité d’accueil
dans les services de réanimation.
- Le confinement sera prolongé au
moins jusqu’au 15 avril. Nous ferons un nouveau bilan à la fin de la semaine
prochaine pour partager les chiffres et nous en tirerons les conséquences en
toute transparence. (…) Nous avons décidé le confinement quand il est devenu
nécessaire. Il y avait alors moins de 8000 cas et moins de 200 morts sur le
territoire national. Je ne laisserai personne dire qu’il y a eu du retard sur
la prise de décision s’agissant du confinement.
- Le moment venu, nous tirerons
ensemble les leçons de la crise. Je ne suis pas de ceux qui se défaussent face
à leurs responsabilités. Certains pensent savoir parfaitement ce qu’il faudrait
faire et n’hésitent pas à formuler des critiques a posteriori. Je leur laisse
ce luxe.
- Le plus sombre, dans la personne
humaine, ce sont les trafics de masques et ce sont ces mots scandaleux d’un certain
nombre de gens qui s’inquiètent de la présence, à côté de chez eux, de
soignants, parce qu’ils seraient exposés plus que d’autres au virus.
- Aider les soignants, c’est aussi
essayer de leur faciliter la vie quotidienne dans un moment très difficile,
notamment avec l'accueil des enfants dans les crèches, les écoles, les collèges
qui restent ouverts. En moyenne près de 10 000 enseignants sont mobilisés
chaque semaine.
- Pour répondre à la demande de
masques à usage professionnel non sanitaire, nous avons mobilisé l’ensemble du
tissu productif national : 24 producteurs français seront en capacité de
produire près d’un demi-million de masques par jour dans les prochains jours.
- Beaucoup de territoires d’Outre-mer
sont des îles, avec des capacités sanitaires qui reposent en général, pour les
cas les plus graves, sur l’évacuation sanitaire en métropole. Cette situation
nous a conduit à prendre des décisions particulières pour les territoires
ultramarins.
Christophe Castaner
(ministre de l’Intérieur)
- Mon rôle, en tant que ministre de
l'Intérieur, n’est pas de dire combien de temps le confinement va durer mais de
faire en sorte qu’il soit respecté. Merci à nos forces pour leur admirable
engagement.
- En cette période de confinement, et
donc de risque accru, la lutte contre les violences conjugales reste une
priorité. Nous devons aussi adapter nos réponses. Grâce à l’Ordre des pharmaciens, les
victimes pourront s'adresser à leur pharmacien de quartier qui alertera les
forces de l'ordre.
Florence Parly
(ministre des Armées)
- Opération Résilience. Les
évacuations médicales se poursuivent. Hier, un hélicoptère Caïman de l’armée de
Terre a transporté deux patients en réanimation de Vesoul vers
Clermont-Ferrand. Merci à toutes celles et tous ceux qui œuvrent pour la santé
des Français.
- Troisième évacuation médicalisée
hier pour les Armées. Un hélicoptère NH90 Caïman a évacué en début de soirée
des patients depuis l’hôpital de Mulhouse vers Genève. Un immense merci à la
Suisse de se mobiliser pour accueillir et soigner nos concitoyens.
Bruno Le Maire
(ministre de l’Economie et des Finances)
- La priorité absolue c’est la
sécurité sanitaire des salariés, ce n’est pas négociable. Et pour l’avoir, le
dialogue social est impératif dans chaque entreprise.
- Toutes les grandes entreprises qui
verseront des dividendes ne pourront pas bénéficier de la garantie d’État de
300 milliards € sur les prêts de trésorerie. La trésorerie doit aller en
priorité aux salariés et à l’investissement.
- Toutes les grandes entreprises qui
auraient bénéficié de reports de charges sociales et fiscales et qui versent en
même temps des dividendes devront rembourser cette avance de trésorerie de
l’État avec des pénalités d’intérêt.
- Oui, le chômage partiel sera versé
jusqu’à la fin de l’état d’urgence sanitaire.
- Les autoentrepreneurs peuvent
bénéficier de plusieurs mesures de soutien comme l’aide du Fonds de solidarité,
le report des échéances sociales et fiscales. Ils peuvent aussi obtenir des
prêts garantis par l’État.
- 7 000 entreprises ont déjà demandé
des prêts garantis par l’État pour avoir de la trésorerie pendant cette période
difficile. Cela représente 1,6 milliard € de prêts.
Elisabeth Borne (ministre de la Transition écologique et solidaire)
-Lorsqu’on parle de «l’après» crise,
il faut faire preuve d’humilité et prendre le temps du diagnostic. Mais il est
évident que la transition écologique et solidaire doit être au cœur de la sortie de crise.
- Chaque geste compte pour lutter
contre le COVID19.
Pour vos masques, mouchoirs, gants: jetez-les dans un sac poubelle dédié; lorsqu’il
est plein, fermez-le et conservez-le 24h; jetez-le dans le sac poubelle pour
ordures ménagères; jamais dans la poubelle jaune!
- Je suis aujourd’hui à 100% dans la
gestion de cette crise. Auprès des acteurs de l’énergie, des transports, de
l’eau et des déchets pour faire fonctionner ces secteurs vitaux pour le pays et
protéger leurs salariés.
- Merci aux femmes et aux hommes qui
permettent au pays de tenir debout en ces temps de crise. Merci aux agents RATP pour leur engagement et leur
professionnalisme.
- Associations, coopératives,
mutuelles : beaucoup de femmes et d’hommes sont sur le terrain pendant cette
période de crise. Nous les soutenons pleinement.
- Les mesures de solidarité destinées aux Français
les plus vulnérables continuent d’être assurées pendant la période de confinement. Cette année encore,
5,5 millions de foyers français vont bénéficier du Chèque énergie pour payer leurs
factures d’énergie.
Jean-Michel Blanquer
(ministre de l’Education)
- La #NationApprenante continue avec de plus en plus de médias qui proposent des
émissions et des contenus en relation avec les programmes scolaires. Avec de
plus en plus de médias, publics et privés, qui proposent des émissions et des
ressources en lien avec l’Éducation nationale et en correspondance avec les
programmes scolaires
- Pendant le week-end, nous
continuons à accueillir les enfants de soignants dans certaines écoles. Les
parents peuvent connaître les permanences sur le site du rectorat de leur
région. Merci du fond du cœur à tous ceux qui rendent ce dispositif possible.
- Nous travaillons à la définition
des conditions du baccalauréat 2020. Mon objectif: garantir à tous les élèves
de Terminale une passation en fin d’année scolaire; assurer la qualité du
diplôme par la nature de l’évaluation et par le travail accompli jusqu’en juin.
- Unité, bienveillance et progrès
pour la préparation de rentrée. 1. En milieu rural, pas une seule fermeture de
classe sans l’accord du maire. 2. En milieu urbain, étude du solde
ouverture-fermeture pour s’assurer d’une amélioration du taux d’encadrement
dans chaque commune.
Olivier Véran
(ministre de la Solidarité et de la Santé)
- Pour protéger nos soignants : j’ai
commandé 1 milliard de masques. Un pont aérien intensif est en place pour les
acheminer et les mettre à disposition de celles et ceux qui prennent soin de
nous, dans les plus brefs délais.
- Nous ne prenons pas de risque, mais
nous ne perdons pas de temps. La rigueur scientifique n’est pas un excès de
prudence, elle est une exigence. La recherche avance.
- La confiance de nos concitoyens est
précieuse, elle est importante pour nos soignants, pour celles et ceux qui
protègent les Français. Elle passe par la transparence, nous nous y employons.
- J’ai commandé 2 millions de tests
qui nous seront livrés en avril. Ils sont un maillon essentiel de notre
stratégie pour tester massivement les Français et pour rendre accessible le
dépistage aux plus fragiles, dans nos EHPAD.
Didier Guillaume
(ministre de l’Agriculture)
Plus de 100000 inscrits en 48 h pour
venir prêter main forte aux agriculteurs. Merci de répondre au besoin d’un secteur essentiel de la
nation! Nous garantirons la sécurité sanitaire de ces futurs aidants.
Franck Riester
(ministre de Culture)
- Nous avons créé la plateforme #Culturecheznous pour faciliter
l'accès des Français à la culture depuis chez eux. C'est aussi comme ça que
chacun peut continuer à soutenir nos artistes dans cette période difficile.
- La crise sanitaire causée par
l’épidémie de Covid19 touche directement les artistes-auteurs dans leur activité
quotidienne de création. Pour répondre aux graves difficultés économiques
qu'ils rencontrent, tous les moyens et dispositifs seront mobilisés.
- Les entreprises du secteur culturel peuvent bénéficier des
dispositifs mis en place pour soutenir l'économie. En parallèle, nous
travaillons à des aides spécifiques pour les artistes-auteurs, les
intermittents, les entreprises du spectacle vivant. Nous sommes à leurs côtés.
- Merci aux équipes de l'audiovisuel
public et plus généralement à celles et ceux qui continuent d'informer les
Français pendant cette crise sanitaire sans précédent.
Muriel Pénicaud
(ministre du Travail)
- Ma priorité: assurer la santé et
sécurité des salariés. Nous ne transigerons pas. Notre équipe d’experts
accompagne les professionnels en établissant par métier un guide de bonnes
pratiques pour protéger les salariés.
- Je salue l’engagement des partenaires
sociaux en cette période de crise. Nous échangeons en permanence sur la mise en
œuvre des mesures travail et emploi prévues par la loi d’urgence. Le dialogue
social est essentiel à tous les niveaux.
- Aux salariés qui travaillent sur la
deuxième ligne de front afin d’assurer la vie quotidienne des Français et
soutenir les soignants, les entreprises pourront attribuer une prime
exceptionnelle sans charges ni impôts.
Julien Denormandie
(ministre de la Ville et du Logement)
Les 25 ordonnances apportent des solutions concrètes pour les
secteurs du logement, de la construction et de l’hébergement en cette période
de confinement. Les ordonnances permettent notamment: une prolongation de la
trêve hivernale jusqu’au 31 mai, une prolongation des contrats de syndic
jusqu’à la prochaine AG, une prolongation des permis de construire, une facilitation
du financement des associations par les collectivités territoriales.
Marc Fesneau
(ministre des Relations avec le Parlement)
- S'appliquent à l'Assemblée nationale et au Sénat les
règles qui s'appliquent à tous les Français : distanciation physique et
normes sanitaires. On fait fonctionner ce qu'il est nécessaire de faire
fonctionner dans le moment que nous vivons. On s'assure de la continuité de la
vie démocratique, et c'est important. Il y a des commissions et réunions qui se
tiennent en visioconférence ou en audio. Les députés, les sénateurs et les
fonctionnaires du Parlement travaillent sur les textes votés récemment et sur
les éléments qui peuvent être remontés pour améliorer telle ou telle mesure.
Ils continuent d'exercer leurs missions de contrôle et d'évaluation prévues par
la Constitution. Nous avons par ailleurs créé une boucle d'information avec les
groupes majoritaires et d'opposition pour répondre aux questions et
sollicitations de chacun. J'ai le sentiment que cela fonctionne et est utile.
- Il ne faut pas se méprendre : le pays n'est pas à
l'arrêt. Beaucoup de citoyens continuent, tous les jours, de travailler pour
assurer la continuité minimum d'une économie de guerre. Je pense notamment
au personnel soignant, aux militaires, aux pompiers, aux gendarmes et
aux policiers, au personnel de l'administration pénitentiaire, mais
aussi, par exemple, aux salariés des commerces de première nécessité, à nos
agriculteurs, aux professeurs, aux fonctionnaires, aux postiers, aux transporteurs.
Nous avons besoin des Français, de tous les Français. C'est un pays qui est à
la fois sous confinement et, en même temps, où chacun est à la tâche pour
maintenir ce qui est essentiel à la vie d'un pays : se nourrir, avoir de
l'électricité, de l'eau, des réseaux de communication, enseigner. On se rend
compte que beaucoup de fonctions sont essentielles pour qu'il n'y ait pas de
chaos. Et la situation n'est pas chaotique, malgré les difficultés inhérentes
au moment. La France n'est pas à l'arrêt, elle tient face à des difficultés qui
sont immenses. L'ensemble des missions d'intérêt général est assuré. Nous
sommes en gestion de crise et donc dans des temps extraordinaires, au premier
sens du terme. C'est là que l'on voit la force de l'État et de la nation :
on se tourne vers eux pour faire fonctionner tout l'écosystème dans ces
temps-là.
- En démocratie, l'état de confinement est une période
atypique, anormale, et qui n'est pas appelée à durer. Forcément, le moment que
l'on vit heurte l'essence même du régime qui est le nôtre, d'où les précautions
que nous avons voulu prendre pour ne pas remettre en cause nos fondements
démocratiques. Les dispositions prises ne sont pas la norme. Il faudra tirer
enseignement de la façon dont on a vécu ces privations de liberté. Sur la
question des égoïsmes, je suis en désaccord avec ce que l'on peut entendre, de
même que sur la tentation du repli. Moi, je vois surtout beaucoup de solidarité
entre les gens. Le pays s'est mis en ordre de marche solidaire. Cela n'exclut
pas les comportements individuels, mais les exceptions ne constituent pas la
règle. Je sais le dévouement de tant de gens qui ici aident des voisins, là
font des courses, prennent des nouvelles des personnes isolées ou de ceux qui
assurent la continuité des services essentiels… Tout cela forme une chaîne
précieuse, remarquable, humaine.
- De nombreux gestes qui paraissent parfois anodins font la
solidarité quotidienne et comptent, avec ceux qui soignent et ceux qui assurent
les services essentiels. Cette période de confinement réduit notre liberté
d'aller et de venir pour une durée limitée et indispensable pour endiguer
l'épidémie. Cela peut déconcerter. Je trouve que les Français font preuve d'une
extrême solidité et d'une grande solidarité.
Au fond, c'est un combat assez vain. On ne résiste pas ainsi
à une pandémie mondiale inédite depuis la grippe espagnole de 1918. Les
frontières, la remise en cause des institutions, de la parole des scientifiques
sur certains médicaments… On voit que le populisme a envahi le champ même de la
science avec des gens, y compris des responsables politiques, qui nous
disent « il n'y a qu'à utiliser cela ». Tout ce qui a été au
fondement de notre modèle est chahuté. C'est une brèche dans laquelle essaient
de s'engouffrer les populismes. Les réseaux sociaux sont aussi un puissant
accélérateur des vraies et fausses nouvelles. Je reçois moi-même des messages
me conseillant tel ou tel médicament à prendre… Beaucoup se précipitent sur
tout sujet qui donnerait le sentiment de trouver une solution au problème.
Alors qu'il faudrait prendre le temps d'étudier ces pistes, nos sociétés
démocratiques sont confrontées à une nécessité d'agir dans l'urgence. C'est là
toute la difficulté.
- Le président de la République ne dit pas autre chose que
ce qu'il a déjà pu dire par le passé : il veut une Europe puissante et qui
protège, à la fois pour reconquérir des domaines stratégiques comme ceux des
laboratoires pharmaceutiques et aussi pour ne pas être dépendants d'autres
États. Le « Choose France », sa volonté affirmée de réindustrialiser
le pays et tout ce qu'ont fait les ministres Jacqueline Gourault et Agnès
Pannier-Runacher pour les territoires d'industries n'ont pas été poussés par le
coronavirus, mais par le désir d'une indépendance à restaurer. Une indépendance
d'autant plus nécessaire qu'est apparue une guerre commerciale entre certaines
grandes puissances. Nous avions déjà posé des jalons. Le président n'a pas
évoqué seulement la santé, il a dit qu'on ferait face à la crise, quoi qu'il en
coûte. Jamais la France n'avait pris en charge le chômage partiel de cette
façon. Seule l'Allemagne l'avait fait, ce qui lui avait permis d'amortir les
effets de la grave crise économique de 2008. Il ne faut pas qu'en plus du
malheur sanitaire s'ajoute un malheur social et économique. Je ne fais de
procès à personne, mais le refus de la fin du numerus clausus, par exemple, a
conduit à la situation où nous sommes. Nous avions inversé la tendance dès
avant la crise en relâchant la contrainte financière sur les dépenses de santé,
en investissant davantage. Nous devons aller plus loin.
- [Union nationale, un mythe?] Mythe ou réalité, peu
importe. C'est une nécessité. Quand vous êtes dans la tranchée, la question
n'est plus de savoir si on pense différemment ou pas. La question, c'est
d'avoir les mêmes objectifs. Globalement, je vois plutôt cela à l'œuvre.
L'immense majorité des Français, et c'est d'eux dont il faut s'inspirer, ne se
pose pas la question des divisions politiques qu'ils avaient entre eux. Ils
essaient de faire face, en bloc.
- Les Français jugeront. Parfois, certaines paroles
publiques relèvent plus de l'accusation ou du commentaire que de l'action dont
on a besoin. Même en situation de crise, certains continuent parfois de faire
comme avant, les « yakafokon », les « il-fallait-que » et
autres « si-on-m'avait-écouté » du moment manquent singulièrement
d'humilité. Cette affaire n'est pas qu'une affaire française, mais une affaire
mondiale. C'est une pandémie. Aux fêtes de Noël, si on vous avait dit ce qui
allait arriver, que les rues seraient désertées, que la France serait confinée,
vous nous auriez répondu d'arrêter de regarder les séries de fiction. J'invite
donc volontiers les donneurs de leçons à aider la France et les Français, à
faire preuve de lucidité en regardant ce qu'ils ont fait par le passé. Toutes
ces réactions-là manquent d'humilité et même de décence. La politique ne quitte
jamais ses droits. En revanche, que des responsables politiques soient dans
l'action, l'apaisement, essaient de trouver des solutions, c'est ce que l'on
est en droit d'attendre. Nous devons tous nous y astreindre.
- Être lucide, vigilant, évaluer, contrôler, aucun
problème ! C'est nécessaire. Mais dire « si j'avais été à sa
place, j'aurais fait tellement mieux », je trouve que cela manque de
dignité. Jeter le discrédit en permanence, cela n'aide pas les Français. Je
n'ai aucun problème avec le temps de l'évaluation et de l'amélioration, mais ce
n'est pas au moment où vous faites la guerre que vous dites « on
aurait dû la faire comme ça ». Aujourd'hui, l'action collective doit
primer.
- Mon sujet n'est pas de savoir si notre gouvernement sera
plus populaire ou pas. Ce n'est vraiment pas notre sujet. Là aussi, faisons
preuve d'humilité. Nous sommes concentrés, au milieu de la crise. Est-ce que
les sociétés vont être questionnées dans leur fonctionnement sociétal,
économique, sur la solidarité entre États ? Oui, bien sûr. Il faudra en
tirer les leçons. À la sortie, ce serait une erreur collective de ne pas s'interroger.
- Dans le monde entier, il y a un débat : ne faut-il
pas rassembler ceux qui voudront reconstruire ? Il y aura un besoin de
mobiliser toutes nos forces pour reconstruire ce qui aura été détruit.
L'exigence du moment est de permettre à tous les Français de s'en sortir,
d'abord sanitairement, puis socialement, économiquement, moralement… Il faudra
s'interroger, y compris sur nos fonctionnements politiques et les polémiques
politiciennes. Ceux qui critiquent sont souvent dans les mêmes schémas
qu'avant. Ils réclament le changement de tout, sauf de leurs propres
comportements. Qu'on se mette autour de la table avec le moins
d'arrière-pensées possible – soyons réalistes. Si cette prise de conscience
n'est pas faite au niveau politique, on fera défaut à quelque chose. Et il
y aura une grande nécessité de dépassement, encore plus largement qu'en 2017.
Frédérique Vidal
(ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’innovation)
- Protéger les étudiants et assurer
la continuité pédagogique dans toutes les formations, telles sont les deux
priorités qui nous engagent collectivement face à la crise sanitaire. Tous les
acteurs pédagogiques sont mobilisés avec ce même objectif et je salue leur
mobilisation.
- Un décret autorise des molécules
précises dont l'hydroxychloroquine dans des cas très particuliers, en milieu
hospitalier. Elle est encore une piste de recherche dans le traitement anti covid19. Nous devons rester très
responsables pendant cette période.
- En France, les méthodes de
dépistage utilisées actuellement sont les plus fiables qui existent.
Parallèlement, les tests sérologiques, qui sont en train d'être mis au point,
permettent de voir si on a été en contact avec le virus et révèlent cette
infection.
Nous avons décidé de reporter
l’ensemble des concours post-prépa en juin. Il est très important de déterminer
la date et la forme qu’ils prendront. C’est tout l’objet des réflexions que
nous entamerons la semaine prochaine avec les conférences d'établissements et
les écoles.
Adrien
Taquet (secrétaire d’Etat à la Protection de l’enfance)
Il manque +10 000 ordinateurs pour
permettre à chaque enfant de l'Aide sociale à l'enfance de poursuivre sa
scolarité en ligne. Avec Cédric O nous lançons l'opération #DesOrdisPourNosEnfants: entreprises, les enfants ont besoin de vous.
Agnès
Pannier-Runacher (secrétaire d'Etat auprès du ministre
de l'Economie et des Finances)
- Stop aux Infox: votre commerce peut rester ouvert mais
votre chiffre d'affaires a chuté en raison du Covid19? Vous êtes éligible au dispositif d'aide et d'accompagnement
mis en place par le Gouvernement.
- L’industrie est fortement mobilisée contre le Covid19. Merci à ses opérateurs,
techniciens et ingénieurs qui reconvertissent des lignes et/ou accélèrent la
production de produits et matériels pour nos personnels de santé.
Christelle Dubos
(secrétaire d’Etat auprès de la ministre de la Solidarité et de la Santé)
Je veux remercier ces travailleurs
sociaux, ces milliers de travailleurs sociaux qui œuvrent au quotidien aux
côtés des personnes les plus vulnérables. Votre engagement face au COVID19 ne sera pas oublié.
Jean-Baptiste Djebbari
(secrétaire d’Etat aux Transports)
En temps de crise, il est
particulièrement nécessaire de maintenir la chaîne d’approvisionnement des supermarchés
et des pharmacies.
Marlène Schiappa
(secrétaire d’Etat à l’Egalité hommes-femmes et à la Lutte contre les
discriminations)
- Nous finançons jusqu'à 20 000
nuitées d'hôtel pour que les femmes puissent fuir l'homme violent en période de
confinement, mais
aussi pour écarter les hommes violents immédiatement du domicile.
- Il y a +32% de signalement de
violences conjugales en zone gendarmerie en une semaine. +36% dans la zone de
la préfecture de police de Paris.
- Plusieurs condamnations ont déjà
été prononcées pour des violences conjugales depuis le début du confinement.
- Le 3919 est maintenu du lundi au
samedi (9-19h) mais téléphoner n'est pas toujours facile quand vous êtes
confinée avec un homme violent. La plateforme arretonslesviolences.gouv.fr 24/7j permet aux victimes & témoins de dialoguer avec un
policier formé.
- Les enseignants ne laissent pas
tomber les élèves dans cette période. Nous devons saluer le travail de tout le
corps enseignant, qui est extraordinairement mobilisé.
- Les parents doivent déculpabiliser.
On ne devient pas enseignant en un clic. La pédagogie ne s'apprend pas en deux
jours.
- Il était fondamental que le Premier
Ministre rappelle quel est notre objectif impérieux et immédiat.
- L'Europe qui protège doit nous
montrer comment elle se concrétise dans la crise.
Nous sommes dans une période où nous
devrions moins nous juger les uns les autres et plus nous comprendre et
chercher comment nous soutenir les uns les autres.
- Notre priorité à tous, c'est de
survivre, de lutter contre cette pandémie. Nous devons rester chez nous, ce ne
sont pas que des mots.
- Le ministre de l'Education
Nationale ne souhaite pas annuler les vacances d'été. C'est une fausse
information qui circule.
- Nous traversons une épreuve
collective qui vient percuter l'histoire personnelle et familiale de chacun.
C'est normal et sain d'avoir des craintes.
- Entre 75 et 80% des taches
domestiques sont effectuées par des femmes en temps normal. Je lance un appel à
la solidarité à l'intérieur des familles. Les rôles doivent être repartis dans
les couples.
- [Grève de la CGT dans les services
publics] Dans la période que nous traversons, je ne suis pas certaine que ce
soit la meilleure réponse, ni la plus efficace.
La situation est préoccupante.
J'adresse une pensée à tous ceux qui sont malades, aux soignants.
● LaREM
[Nota: dans ce parti,
les propos de ses membres qui ne sont pas centristes et se considèrent de
droite ou de gauche ne sont pas retranscrits]
Richard Ferrand
(président de l’Assemblée nationale)
La survie des entreprises et des
emplois prime sur les dividendes. Face à la crise, l’État doit préserver les
emplois, les compétences et les outils de production. 2020 est une année noire
pour tous, 2019 doit être une année blanche pour les actionnaires.
Stanislas Guerini
(délégué général)
- Des masques ont été réquisitionnés
il y a des semaines. L’engagement de l’État dans l’économie est sans précédent.
Les services publics n’ont jamais été aussi centraux dans notre
fonctionnement... Le seul mantra du gouvernement, c'est de sauver des vies.
- La France a appelé ses entreprises
à modérer les versements de dividendes. Les entreprises européennes devraient
faire de même. Il serait incompréhensible de voir des dividendes record en
pleine crise, alors que nous nous battons pour sauver les emplois.
- [Grève de la CGT dans les services
publics] Alors que nous sommes entrés dans une économie de guerre où la
solidarité nationale joue à plein et que les soignants se démènent pour sauver
nos malades, ce préavis de grève est inconcevable et irresponsable. La CGT doit
revoir sa position.
Gilles
Le Gendre (président du groupe à l’Assemblée nationale)
- Il n’y a pas d’union nationale à mi-temps, il n’y a pas
d’union nationale à géométrie variable. L’union nationale c’est d’être tous
réunis dans la phase de crise actuelle aiguë pour gagner cette bataille.
- [Il faut] une éthique collective à respecter.
- [Confinement prolongé de 15 jours] C'est la bonne décision.
- J’ai participé à absolument toutes les réunions organisées
par le Premier ministre avec l’ensemble des responsables et des représentants
des forces politiques avant le premier tour. Je n’ai pas entendu une seule voix
qui s’élevait pour proposer au Premier ministre d’annuler ces élections [municipales].
- L’heure n’est pas aux investigations, l’heure n’est pas à
l’analyse de la crise, de ses origines, de ses conséquences et de la manière
dont elle a été traitée. Ce moment viendra. La controverse politique aura lieu
quand la crise sera derrière nous, sous l’égide du président de l’Assemblée
nationale avec tous les moyens possibles et toute la transparence nécessaire.
- Les politiques adressent [leurs] questionnements et
[leurs] critiques comme si c’était une crise banale et ordinaire. Ce n’en est
pas une et c’est en cela qu’elle est bouleversante, traumatisante et qu’elle
provoque une anxiété parfaitement légitime.
Aurore Bergé
(porte-parole)
- Le Premier Ministre a tout mis sur
la table. En s'appuyant sur ceux qui savent, ceux qui ont le recul nécessaire,
la communauté scientifique. Le confinement permet d'éviter la propagation et de
préparer notre organisation des soins.
- Quand 25% des Français croient que
le covid19 a été
créé en laboratoire, cela nous oblige à une transparence absolue sur la gestion
de la crise et l'organisation des soins.
Pensez à vos commerces de proximité.
Ils innovent pour garantir l'approvisionnement des français, notamment de
produits frais.
- "Je ne suis pas médecin
mais"... Voilà. C'est justement ça le sujet.
●MoDem
Sarah El Hairy
(porte-parole)
L'heure est à l'unité et certains
sèment la division par la rumeur : "Les chômeurs vont toucher 100% de
leurs salaires, les travailleurs 70% et (les) commerçants (et) artisans 0
%" C'est faux!
●Mouvement radical
[Communiqué: Crise du coronavirus : livrés à eux-mêmes, les
médecins et infirmiers de ville sont pourtant les derniers remparts contre
l’isolement]
Pénuries de masques chirurgicaux, de gel hydroalcoolique,
informations et consignes contradictoires, les médecins et infirmiers de ville,
malgré leur colère, font l’impossible pour rassurer, protéger, soigner et
réduire l’engorgement hospitalier.
Privées du contact bienveillant avec leur médecin par le confinement,
les personnes âgées isolées sont les plus impactées. Et si la téléconsultation
peut permettre, pour celles et ceux qui sont connectés, de garder un lien,
beaucoup n’ont pas accès aux nouvelles technologies. Alors médecins de villes,
infirmier(e)s, continuent les visites à domicile, en dépit des consignes
sanitaires, pour calmer les angoisses, soigner les maux médicaux ou
psychologiques.
S’il est une certitude, c’est bien que cette crise nous
oblige à repenser notre rapport à l’autre.
Nous saluons bien sûr le travail incroyable des personnels
médicaux, à l’hôpital ou en ville, qui luttent sans relâche contre ce virus et
sauvent des vies. Nous ne pourrons jamais assez les remercier. Cependant la
crise que traverse l’hôpital n’est pas nouvelle. Les pouvoirs publics doivent
enfin entendre la colère des personnels médicaux – qui alertent depuis
longtemps sur la fragilisation de notre système de santé - et prendre la mesure
des mauvaises décisions accumulées depuis des décennies pour réduire la dépense
hospitalière au détriment de la qualité de notre système de santé.
L’annonce du Président de la République d’un Plan massif
d’investissement et de revalorisation de l’ensemble des carrières du milieu
hospitalier à l’issue de la crise, même si elle arrive bien tard, est une bonne
nouvelle. Le Mouvement Radical ne peut que s’en réjouir mais attend d’autres
mesures, notamment dans l’éducation nationale par la revalorisation des
salaires des enseignants, dans l’agriculture ou encore pour les PME/PMI qui
souffrent de l’arrêt de l’activité économique.
Plus globalement, c’est sur nos valeurs de solidarité et de
fraternité que nous devons nous recentrer, en remettant l’humain au cœur du
système. Le personnel médical nous montre la voie.
Nous vivons la première crise mondiale sanitaire du siècle,
c’est à nous, citoyens et politiques, de décider qu’elle sera la dernière.