Ainsi, on en a entendu plus d’un nous prédire la fin du
monde ou presque et d’autres nous dire que dans trois mois le virus aura disparu!
On n’est pas loin chez ces «spécialistes» médiatiques auto-désignés
de retrouver la même somme de bêtise proférée chez les intellectuels de la même
sphère où les arguments sont parasités par des considérations qui n’ont rien à
voir avec la science…
Plus sérieusement, comme le déclarent les vrais spécialistes,
devant un «nouveau» virus (qui, en réalité, a du toujours existé mais n’avait pas
encore été détecté et touché les humains comme ce fut le cas pour le VIH qui cause
le sida), on ne le connait pas encore assez pour avoir une description précise.
En revanche, le discours politique (au sens large) qui l’accompagne
peut être décrypté et révéler comment une société répond à une menace forte.
Le message principal – au-delà des gestes et des attitudes d’hygiène
à adopter – est qu’il faut s’inquiéter… sans s’inquiéter.
Tout est ainsi fait pour nous mettre en garde tout en nous rassurant.
Bien entendu, tout cela procède de ce que l’on ne connait pas
vraiment ce virus mais que l’on sait que sous sa forme actuelle il n’est létal
que pour environ 2% à 3% de la population, surtout celle de personnes qui ont
plus de 70 ans.
Cependant ces chiffres demeurent encore des estimations et
puis rien n’indique que le virus ne mute pas dans un avenir plus ou moins
proche et devienne plus ou moins virulent.
Mais ce discours vient aussi de ce que l’on sait des
épidémies précédentes comme celle de la grippe espagnole en 1918 ou du sida à partir
des années 1980.
Sans oublier de ce qu’est la société aujourd’hui et comment
elle réagit à ces menaces.
Pourquoi cette communication qui joue sur les deux tableaux?
Parce qu’il faut éviter une catastrophe sanitaire tout en
évitant une catastrophe économique.
Parce qu’il faut éviter un trop grand nombre de décès tout
en évitant de confiner tout un pays.
Parce que les politiques doivent éviter d’être montrés du
doigt pour une gestion laxiste de l’épidémie tout en évitant d’être accusés d’avoir
sur-réagi en ayant cédé à la panique ou pour protéger leur carrière.
Sans oublier ici de faire une distinction dans la responsabilité
de ceux qui doivent prendre des décisions qui peut se décliner en responsabilité
de la personne et responsabilité politique.
La première implique d’agir au mieux de sa conscience quand
la deuxième demande de prendre la bonne décision pour la collectivité, celle
qui ne pourra pas être reprochée politiquement parlant.
Tous ces éléments qui semblent s’entrechoquer de manière chaotique
donne une ligne de conduite parfois difficile à décoder et des messages à
déchiffrer.
Dans notre ère de communication globale et totale où il faut
dire les choses et souvent agir en regard des paroles prononcées et non le
contraire, nous sommes condamnés dans ce genre de crise à ce qui peut
ressembler à une sorte de cacophonie.
Reste que personne ne peut dire en l’état si celle-ci est
justifiée ou non car l’heure des comptes n’est pas encore arrivée.
Mais l’on peut quand même noter qu’une telle crise sanitaire
met en lumière de manière particulièrement crue la fragilité de la condition
humaine.
D’où d’ailleurs des réactions excessives provenant de nos angoisses
existentielles.
Voilà bien une chose qui, hier comme aujourd’hui et comme
demain demeure une constante de notre vie terrestre.
Tout ce que l’on peu espérer pour le moment, c’est que la
décrue annoncée par les autorités chinoises où le nombre de décès quotidiens
est au plus bas, soit bien réelle et qu’elle démontre que cette crise sanitaire
n’aura été que passagère.