Emmanuel Macron |
Depuis longtemps on entend une petite musique venue des
opposants au Président de la république, et repris complaisamment par plus d’un
média, comme quoi il ne serait pas vraiment concerné par l’écologie.
Une petite musique qui devient un brouhaha en période
électorale où les procès d’intentions se mêle allègrement aux fake news.
Ainsi, à l’approche des municipales et alors que les
intentions de vote pour les listes écologiques sont élevées, voici que l’on accuse
Emmanuel Macron de se saisir de manière opportuniste des questions d’environnement
et de n’être qu’un défenseur de la nature de la vingt-cinquième heure.
Or, rien n’est plus faux et est avant tout une volonté
manifeste afin de le discréditer, lui, et sa majorité centriste.
Reprenons d’abord depuis le début, c'est-à-dire depuis le programme
de Macron à la présidentielle dont on trouve la philosophie dans son livre, «Révolution».
Il y écrit:
«Si nous voulons réussir dans le XXIe siècle sur le plan économique,
nous devons aussi apporter notre réponse au défi écologique. Comment faire vivre
plus de dix milliards d’êtres humains sur notre planète sans la dégrader et
sans sacrifier notre niveau de vie? Ce sujet n’en est pas un parmi d’autres, ni
une case qu’on doit cocher dans un programme. Il est devenu central. Il est au cœur
de notre quotidien parce qu’il concerne notre alimentation, notre santé, nos
logements, nos moyens de transport. Il bouscule notre mode de développement et
plus fondamentalement la pérennité de notre civilisation.»
On ne peut être plus clair sur l’importance et l’urgence
écologique.
Et d’ajouter:
«Le combat pour l’environnement est avant tout politique.»
Puis d’estimer que la France doit être «exemplaire» dans ce
domaine et d’expliquer son ambition en la matière:
«Je veux placer la nouvelle écologie au cœur de la politique
qui sera menée en France au cours des prochaines années, et au cœur des
politiques que développera l’Union européenne. (…) La nouvelle écologie que nous
devons mettre en place n’est nullement contradictoire avec la nouvelle économie
que nous souhaitons promouvoir. Elle est même l’une de ses composantes
essentielles. Elle représente une opportunité économique pour les entreprises
qui sauront apporter des réponses nouvelles, construire des maisons qui
consomment moins d’énergie qu’elles n’en produisent, développer l’agriculture
biologique, etc. C’est pour ce faire que des investissements publics ou des
accompagnements sont nécessaires. Une opportunité aussi pour notre société
parce que ces solutions nous permettront de mieux manger, d’être en meilleure
santé, de respirer un air moins pollué de mieux vivre tout simplement.»
Voilà des propos non équivoques et certainement pas ceux d’un
adversaire de l’écologie!
Ensuite, dès son élection, il a nommé Nicolas Hulot pour s’occuper
de l’écologie avec un large ministère que ce dernier sera incapable de gérer,
confondant activité ministérielle et activisme militant, ce qui l’amènera à
démissionner puis à s’en prendre de manière pathétique au président et au
gouvernement, démontrant le peu de maturité d’un simple animateur de télévision
que certains ont voulu ériger en conscience de la planète…
Puis, il y a eu l’épisode du mouvement de foule des gilets jaunes
dont on rappelle qu’il s’est créé contre une taxe écologique mise en place par
le gouvernement (et votée sous François Hollande).
Des gilets jaunes qui recevront le soutien de certains
membres d’EELV et d’Hulot!
Au niveau européen, c’est la France et son gouvernement
actuel qui a été en pointe pour que soit adoptée le plan Green Deal qui doit
faire de l’UE une place forte en matière d’environnement.
Sans oublier, évidemment, la Convention citoyenne sur le
climat où 150 personnes tirées au sort vont faire des propositions pour lutter
contre le réchauffement de la planète.
Une politique proactive comme l’a justement rappelée Elisabeth
Borne, la ministre en charge de la Transition écologique lors de la présentation
de ses vœux:
«Le ministère de l’écologie a été pendant longtemps un
ministère de la parole. Aujourd’hui, ce doit être un ministère de l’action.
Depuis que je suis à la tête de ce ministère, je veux mener concrètement,
constamment, systématiquement la transition écologique et solidaire. La
stratégie nationale bas carbone (SNBC) et la programmation pluriannuelle de
l’énergie (PPE) que nous mettons en consultation à partir d’aujourd’hui
retiennent cette approche systémique, celle d’une transformation globale de la
société à laquelle je crois profondément. Ces documents constituent le plan de
bataille qui va nous permettre d’aller d’ici à 2050 vers un pays qui ne produit
pas plus de carbone qu’il n’en absorbe. Ce plan concerne tous les secteurs, nos
façons de consommer, de produire, de nous déplacer, d’habiter. C’est cette
ambition forte que je porte à la tête de ce ministère.»
Et de poursuivre:
«Ce que nous dit le Haut Conseil pour le climat, c’est que
les budgets carbone de la période ayant débuté lors du quinquennat précédent
n’ont pas été respectés (2015-2018). Il est faux de dire que nous n’avons pas
d’ambition alors que nous voulons justement, avec la SNBC, corriger les
insuffisances du passé pour rejoindre la bonne trajectoire Je suis convaincue
que l’on a besoin de transformations radicales, profondes, mais évidemment, on
ne va pas se payer de mots en laissant croire que cela peut se faire du jour au
lendemain. Ce qui compte, c’est d’avancer concrètement. Par exemple, le projet
de loi sur l’économie circulaire induit des modifications profondes de nos
modes de consommation: il s’agit de passer d’une société du tout-jetable à une
société où l’on répare et recycle.»
Puis d’évoquer nombre de mesures en faveur de l’écologie qui
ont été adoptées depuis le début du quinquennat:
«Ces derniers mois, ont été votées ou sont en cours
d’adoption la loi énergie-climat, celle sur la mobilité et la loi sur
l’économie circulaire.», cette loi aussi baptisée «Antigaspillage» avec «le développement
du vrac, la fin du plastique à usage unique, l’interdiction de la destruction
des invendus neufs...Cette loi, ce sont 130 mesures qui nous font sortir
concrètement d’une société du tout jetable».
Brune Poirson, la secrétaire d’Etat auprès d’Elizabeth Borne
a, elle, très bien analysé ce qui se cache derrière les critiques adressées au
gouvernement et le danger que celles ci recèlent pour une vraie politique
écologique responsable, c'est-à-dire se fixant de vrais objectifs atteignables
et tournant le dos à une logorrhée qui fait autant peur qu’elle démotive d’agir,
simplement par intérêt idéologique et électoral:
«Un véritable populisme vert est en train de se développer.
Il est porté par des responsables politiques prêts à faire croire n’importe
quoi en suggérant que tout est faisable en un claquement de doigts. Ici on
pourrait passer à 100 % d’énergies renouvelables en quelques années, là on
pourrait supprimer tous les plastiques jetables en autant de temps. Face à eux,
tout discours rationnel sur l’écologie est interprété comme un renoncement. Ils
utilisent l’angoisse créée par l’urgence climatique pour pousser les Français à
y répondre par la précipitation. Or, faire passer le réalisme pour un manque
d’ambition est extrêmement dangereux à moyen terme. Cela crée du cynisme et
nourrit les extrêmes. Il faut lutter contre ce populisme vert qui ne peut être
que mortifère pour la cause écologique. Ce mouvement vise soit à utiliser
l’écologie comme excuse pour casser le système actuel, c’est ce qu’on retrouve
à l’extrême gauche avec Jean-Luc Mélenchon, Les Insoumis et Yannick Jadot à
EELV; soit à vanter une écologie du repli, dont le projet secret est de
refermer la France sur elle-même et de l’isoler, comme le souhaite Marine Le
Pen. Emmanuel Macron porte une politique réaliste. C’est moins facile sur un
plateau télé mais c’est plus efficace pour la planète.»
Alexandre Vatimbella
Directeur du CREC
Jean-Louis Pommery
Directeur des études du CREC