mercredi 12 février 2020

Une Semaine en Centrisme. L’écologie fait partie intégrante du projet politique d’Emmanuel Macron

Emmanuel Macron
Depuis longtemps on entend une petite musique venue des opposants au Président de la république, et repris complaisamment par plus d’un média, comme quoi il ne serait pas vraiment concerné par l’écologie.
Une petite musique qui devient un brouhaha en période électorale où les procès d’intentions se mêle allègrement aux fake news.
Ainsi, à l’approche des municipales et alors que les intentions de vote pour les listes écologiques sont élevées, voici que l’on accuse Emmanuel Macron de se saisir de manière opportuniste des questions d’environnement et de n’être qu’un défenseur de la nature de la vingt-cinquième heure.
Or, rien n’est plus faux et est avant tout une volonté manifeste afin de le discréditer, lui, et sa majorité centriste.
Reprenons d’abord depuis le début, c'est-à-dire depuis le programme de Macron à la présidentielle dont on trouve la philosophie dans son livre, «Révolution».
Il y écrit:
«Si nous voulons réussir dans le XXIe siècle sur le plan économique, nous devons aussi apporter notre réponse au défi écologique. Comment faire vivre plus de dix milliards d’êtres humains sur notre planète sans la dégrader et sans sacrifier notre niveau de vie? Ce sujet n’en est pas un parmi d’autres, ni une case qu’on doit cocher dans un programme. Il est devenu central. Il est au cœur de notre quotidien parce qu’il concerne notre alimentation, notre santé, nos logements, nos moyens de transport. Il bouscule notre mode de développement et plus fondamentalement la pérennité de notre civilisation.»
On ne peut être plus clair sur l’importance et l’urgence écologique.
Et d’ajouter:
«Le combat pour l’environnement est avant tout politique.»
Puis d’estimer que la France doit être «exemplaire» dans ce domaine et d’expliquer son ambition en la matière:
«Je veux placer la nouvelle écologie au cœur de la politique qui sera menée en France au cours des prochaines années, et au cœur des politiques que développera l’Union européenne. (…) La nouvelle écologie que nous devons mettre en place n’est nullement contradictoire avec la nouvelle économie que nous souhaitons promouvoir. Elle est même l’une de ses composantes essentielles. Elle représente une opportunité économique pour les entreprises qui sauront apporter des réponses nouvelles, construire des maisons qui consomment moins d’énergie qu’elles n’en produisent, développer l’agriculture biologique, etc. C’est pour ce faire que des investissements publics ou des accompagnements sont nécessaires. Une opportunité aussi pour notre société parce que ces solutions nous permettront de mieux manger, d’être en meilleure santé, de respirer un air moins pollué de mieux vivre tout simplement.»
Voilà des propos non équivoques et certainement pas ceux d’un adversaire de l’écologie!
Ensuite, dès son élection, il a nommé Nicolas Hulot pour s’occuper de l’écologie avec un large ministère que ce dernier sera incapable de gérer, confondant activité ministérielle et activisme militant, ce qui l’amènera à démissionner puis à s’en prendre de manière pathétique au président et au gouvernement, démontrant le peu de maturité d’un simple animateur de télévision que certains ont voulu ériger en conscience de la planète…
Puis, il y a eu l’épisode du mouvement de foule des gilets jaunes dont on rappelle qu’il s’est créé contre une taxe écologique mise en place par le gouvernement (et votée sous François Hollande).
Des gilets jaunes qui recevront le soutien de certains membres d’EELV et d’Hulot!
Au niveau européen, c’est la France et son gouvernement actuel qui a été en pointe pour que soit adoptée le plan Green Deal qui doit faire de l’UE une place forte en matière d’environnement.
Sans oublier, évidemment, la Convention citoyenne sur le climat où 150 personnes tirées au sort vont faire des propositions pour lutter contre le réchauffement de la planète.
Une politique proactive comme l’a justement rappelée Elisabeth Borne, la ministre en charge de la Transition écologique lors de la présentation de ses vœux:
«Le ministère de l’écologie a été pendant longtemps un ministère de la parole. Aujourd’hui, ce doit être un ministère de l’action. Depuis que je suis à la tête de ce ministère, je veux mener concrètement, constamment, systématiquement la transition écologique et solidaire. La stratégie nationale bas carbone (SNBC) et la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) que nous mettons en consultation à partir d’aujourd’hui retiennent cette approche systémique, celle d’une transformation globale de la société à laquelle je crois profondément. Ces documents constituent le plan de bataille qui va nous permettre d’aller d’ici à 2050 vers un pays qui ne produit pas plus de carbone qu’il n’en absorbe. Ce plan concerne tous les secteurs, nos façons de consommer, de produire, de nous déplacer, d’habiter. C’est cette ambition forte que je porte à la tête de ce ministère.»
Et de poursuivre:
«Ce que nous dit le Haut Conseil pour le climat, c’est que les budgets carbone de la période ayant débuté lors du quinquennat précédent n’ont pas été respectés (2015-2018). Il est faux de dire que nous n’avons pas d’ambition alors que nous voulons justement, avec la SNBC, corriger les insuffisances du passé pour rejoindre la bonne trajectoire Je suis convaincue que l’on a besoin de transformations radicales, profondes, mais évidemment, on ne va pas se payer de mots en laissant croire que cela peut se faire du jour au lendemain. Ce qui compte, c’est d’avancer concrètement. Par exemple, le projet de loi sur l’économie circulaire induit des modifications profondes de nos modes de consommation: il s’agit de passer d’une société du tout-jetable à une société où l’on répare et recycle.»
Puis d’évoquer nombre de mesures en faveur de l’écologie qui ont été adoptées depuis le début du quinquennat:
«Ces derniers mois, ont été votées ou sont en cours d’adoption la loi énergie-climat, celle sur la mobilité et la loi sur l’économie circulaire.», cette loi aussi baptisée «Antigaspillage» avec «le développement du vrac, la fin du plastique à usage unique, l’interdiction de la destruction des invendus neufs...Cette loi, ce sont 130 mesures qui nous font sortir concrètement d’une société du tout jetable».
Brune Poirson, la secrétaire d’Etat auprès d’Elizabeth Borne a, elle, très bien analysé ce qui se cache derrière les critiques adressées au gouvernement et le danger que celles ci recèlent pour une vraie politique écologique responsable, c'est-à-dire se fixant de vrais objectifs atteignables et tournant le dos à une logorrhée qui fait autant peur qu’elle démotive d’agir, simplement par intérêt idéologique et électoral:
«Un véritable populisme vert est en train de se développer. Il est porté par des responsables politiques prêts à faire croire n’importe quoi en suggérant que tout est faisable en un claquement de doigts. Ici on pourrait passer à 100 % d’énergies renouvelables en quelques années, là on pourrait supprimer tous les plastiques jetables en autant de temps. Face à eux, tout discours rationnel sur l’écologie est interprété comme un renoncement. Ils utilisent l’angoisse créée par l’urgence climatique pour pousser les Français à y répondre par la précipitation. Or, faire passer le réalisme pour un manque d’ambition est extrêmement dangereux à moyen terme. Cela crée du cynisme et nourrit les extrêmes. Il faut lutter contre ce populisme vert qui ne peut être que mortifère pour la cause écologique. Ce mouvement vise soit à utiliser l’écologie comme excuse pour casser le système actuel, c’est ce qu’on retrouve à l’extrême gauche avec Jean-Luc Mélenchon, Les Insoumis et Yannick Jadot à EELV; soit à vanter une écologie du repli, dont le projet secret est de refermer la France sur elle-même et de l’isoler, comme le souhaite Marine Le Pen. Emmanuel Macron porte une politique réaliste. C’est moins facile sur un plateau télé mais c’est plus efficace pour la planète.»

Alexandre Vatimbella
Directeur du CREC
Jean-Louis Pommery
Directeur des études du CREC


Présidentielle USA 2020. Bernie Sanders va-t-il faire perdre les démocrates une deuxième fois?

Bernie Sanders
Après le caucus de l’Iowa, le sénateur socialiste du Vermont a remporté le vote populaire de la primaire du New Hampshire chez les démocrates (en termes du nombre de délégués à la Convention, il demeure néanmoins derrière Pete Buttigieg).
Même s’il devient une sérieux prétendant à l’investiture du parti en vue des présidentielles face à Donald Trump, comme le titre le New York Times, les jeux sont loin d’être encore faits.
D’une part, parce que la population des deux Etats précités n’est absolument pas représentative de la population américaine, plus, de la composition de l’électorat démocrate (il n’y a, par exemple, pratiquement aucun électeur noir dans ces Etats alors même qu’ils représentent une part très importante des électeurs des primaires du parti).
D’autre part parce que ces deux victoires ont été acquises avec moins de 30% des suffrages (autour de 26% dans le New Hampshire et l’Iowa), ce qui ne fait pas de lui un leader incontestable dans la course à l’investiture.
Pour autant, ces victoires sont inquiétantes pour ceux qui espèrent une défaite de Trump et qui ne veulent pas le voir remplacer par un autre populiste, fut-il de gauche.
L’«électabilité» (capacité à être élu) de Sanders n’est absolument pas démontrée pour une élection générale et il cumule de très nombreux handicaps que ce soit intrinsèquement que par rapport à Trump.
En revanche, on connait son pouvoir de nuisance par la capacité qu’il a eu d’être une des composantes de la défaite d’Hillary Clinton en 2016 en faisant en sorte de la soutenir du bout des lèvres et en refusant de mobiliser son électorat en sa faveur.
Cette fois-ci, c’est en candidat officiel du Parti démocrate – dont on rappelle qu’il n’est pas membre – qu’il peut lui faire perdre à nouveau une présidentielle imperdable.
Bien sûr, les sondages sont actuellement en sa faveur face à Trump (comme pour les principaux candidats démocrates aux primaires) mais son programme radical (et irréalisable), sa rigidité psychologique (et idéologique), certaines de ses prises de position (notamment contre le contrôle sur les armes à feu) et ses soutiens souvent encore plus à gauche que lui (comme la représentante de New York, Alexandria Ocasio-Cortez) seront certainement des handicaps vis-à-vis des électeurs démocrates centristes et surtout des «independents» (affiliés à aucun parti) modérés.
Sanders table certainement sur le rejet absolu et profond de cet électorat pour Trump pour éviter cet faiblesse.
Toujours est-il que si Sanders peut se réjouir des résultats des deux premières étapes de la primaire démocrate, tout comme Pete Buttigieg qui est, de nouveau en seconde place, ce n’est évidemment pas le cas de celui qui demeure encore le favori, Joe Biden.
Car, même s’il a connu deux revers cinglants (quatrième dans l’Iowa, cinquième dans le New Hampshire), les prochains Etats qui vont voter sont nettement plus en sa faveur.
Cependant, il n’a plus aucune dynamique, élément très important dans les primaires, et il n’a surtout plus aucun droit à l’erreur.
Mais, s’il devait échouer, il ne ferait que confirmer une autre caractéristique de ces primaires, celle qui fait que les favoris de départ sont loin d’être les heureux vainqueurs sur la ligne d’arrivée.
En revanche, il pourrait être «remplacer» chez les électeurs centristes par l’ancien maire de New York, Michael Bloomberg, qui n’a pas encore participé à une primaire mais qui monte dans les sondages et qui est en train de se forger une image présidentielle.
D’ailleurs, la baisse dans les sondages de Biden est concomitante avec la dynamique de Bloomberg.


Vues du Centre. On connait le portrait-robot du meilleur prochain président des Etats-Unis et elle s’appelle Hillary Clinton!

Par Aris de Hesselin & Alexandre Vatimbella

Dans cette rubrique, nous publions les points de vue de personnalités centristes qui ne reflètent pas nécessairement ceux du CREC. Ces points de vue ont pour but d’ouvrir le débat et de faire progresser la pensée centriste.
Aris de Hesselin est un avocat international, centriste et un européen, défenseur d’une mondialisation humaniste.
Alexandre Vatimbella est le directeur du CREC.


Hillary Clinton
On espère que l’Histoire rendra justice à Hillary Clinton et la présentera comme elle le mérite, c'est-à-dire comme la principale personnalité politique américaine de ces trente  dernières années, depuis qu’elle a émergé dans les années 1990 comme étant Hillary et non seulement la femme de Bill, président des Etats-Unis.
Ce dernier, lorsqu’il mena campagne avait justement dit ce que l’on avait pris alors comme une boutade, qu’en l’élisant à la Maison blanche, on aurait deux Clinton pour le prix d’un…
La centriste demeure aujourd’hui comme à l’époque, comme en 2008 où elle fut battue à la primaire démocrate par Barack Obama, comme en 2016 lorsqu’elle fut battue à la présidentielle par Donald Trump, chaque fois en emportant le vote populaire, la personnalité politique la plus brillante, la plus capable, la plus intelligente.
Et contrairement à ce que beaucoup pensent, elle est celle qui serait à même de reconstruire des liens entre deux Amériques qui se font face et qui s’éloignent l’une de l’autre de plus en plus.
Aujourd’hui où l’on se pose beaucoup de questions sur le profil du démocrate qui pourra battre Trump en novembre prochain et rendre leur dignité aux Américains, elle s’impose comme une évidence tout en sachant que ce ne sera pas elle.
D’autant que si elle se présentait, elle serait à nouveau victime d’une campagne médiatique faite de haine, de hargne et de mensonges à son encontre de la part d’une grande partie des journalistes qui la détestent et qui ont permis par leur imbécillité la victoire d’un populiste démagogue incompétent, menteur et malhonnête qui dirige depuis plus de trois ans la principale puissance mondiale.
Mais il n’en reste pas moins vrai qu’elle est le meilleur choix que pourraient faire les électeurs étasuniens pour leur pays et pour le monde.
Car, quels sont les possibles vainqueurs de la présidentielle de cette année?
Côté républicain, il y a malheureusement Trump, même si tous les sondages sérieux le donnent perdant.
Côté démocrate, il y a une flopée de candidats, de Sanders à Buttigieg en passant par Biden, Warren ou Bloomberg, qui concoure à la victoire.
Cependant, aucun d’eux n’a la stature d’Hillary Clinton même s’ils sont tous préférables à Trump sans aucune hésitation.
Ici, le propos n’est pas de dire que tous ces prétendants ont des casseroles et des insuffisances, voire des problèmes d’«électibilité» comme en a eu Hillary lorsqu’elle s’est présentée.
Non, il s’agit seulement de dire qu’Hillary Clinton est le portrait-robot évident du meilleur prochain président même si nous savons qu’elle ne sera sans doute jamais la première présidente des Etats-Unis.
Quel gâchis, tout de même!

Aris de Hesselin & Alexandre Vatimbella