samedi 25 janvier 2020

Propos centristes. France – Défense de la démocratie; coronavirus chinois; protection de l’enfance; réformes des retraites; antisémitisme; taxe GAFA…

Voici une sélection, ce 25 janvier 2020, des derniers propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France.

● Emmanuel Macron (Président de la République)
- Aujourd'hui s'est installée dans notre société – et de manière séditieuse, par des discours politiques extraordinairement coupables –, l'idée que nous ne serions plus dans une démocratie, qu'une forme de dictature se serait installée. Mais allez en dictature! Une dictature, c'est un régime ou une personne ou un clan décident des lois. Une dictature, c'est un régime où on ne change pas les dirigeants, jamais. Si la France c'est cela, essayez la dictature et vous verrez! La dictature, elle justifie la haine. La dictature, elle justifie la violence pour en sortir. Mais il y a en démocratie un principe fondamental: le respect de l'autre, l'interdiction de la violence, la haine à combattre.
- Tous ceux qui aujourd'hui dans notre démocratie, se taisent sur ce sujet, sont les complices, aujourd'hui et pour demain, de l'affaiblissement de notre démocratie et de notre République.» Celles et ceux qui portent cette violence, celles et ceux qui, avec cynisme quelquefois, l'encouragent, celles et ceux qui taisent tout reproche qu'il faut avoir oublient une chose très simple: nous sommes une démocratie.
- Une démocratie, c'est un système politique où l'on choisit nos dirigeants. C'est un système politique où l'on choisit des représentants qui auront à voter librement les lois qui régissent la société. Cela a beaucoup d'exigence, cela veut dire que la liberté du peuple et sa souveraineté sont reconnues. Mais cela a une contrepartie, c'est que dans une démocratie, on a un devoir de respect à l'égard de ceux qui représentent et votent cette loi, parce que précisément, on a le pouvoir de les révoquer. On a l'interdiction de la haine, parce qu'on a le pouvoir de les changer!
- Toutes les démocraties occidentales vivent une crise et c’est une crise qui s’exacerbe devant les grandes peurs contemporaines.
- Il y a une chose dans le multiculturalisme, qui est important, et qu’on doit savoir réussir à faire chez nous: c’est ce que, en élève de Ricœur, j’appellerais la “politique de reconnaissance”. [...] C’est la capacité à reconnaître la part d’altérité de l’autre. La France, par son histoire, et dès son Code civil, a un problème avec cette notion de reconnaissance. Parce qu’elle ne parle pas d’intégration mais d’assimilation. Moi, j’aime le beau principe de l’intégration républicaine. Parce que l’intégration c’est une volonté de rejoindre la communauté nationale avec ses règles, ses lois, mais aussi sa civilité. Et, de l’autre côté, une capacité à accueillir. Et il y a, derrière cette notion, l’idée que je ne nie pas la part d’altérité de l’autre. Et elle est très importante parce que, d’ailleurs, dans la République, la “mêmeté” n’existe quasiment plus.
- Il ne faut pas penser que les extrêmes ne se touchent pas. Je crois, là aussi, que la vie politique est sphérique, et notre histoire à nous-mêmes l’a montré. Donc il y a un moment, quand les extrêmes se structurent, ils finissent par se retrouver et vous avez une boule d’énergie négative qui se retrouve. Et l’antisémitisme est d’ailleurs au cœur de ces jonctions possibles.
- L’antisémitisme n’est pas seulement le problème des Juifs. C’est d’abord le problème des autres. Nous ne laisserons pas faire. La promesse de la France est bien une promesse de souvenir et d'action. Zakhor, Al Tichkah. Souviens-toi, n'oublie jamais. L'Europe doit se tenir unie. Ne jamais oublier. Ne jamais se diviser. C'est aussi cela notre enseignement.
- Sur l'assassinat de Sarah Halimi, le Président de la République n'a pas à remettre en cause une décision de justice. J'ai entendu votre colère, votre émoi. La question de la responsabilité pénale est celle des juges, la question de l'antisémitisme, celle de la République.
- Ici vivent les trois grandes religions du Livre, ensemble, à travers des lieux qui ont marqué leur propre Histoire. Le rôle de la France, par la laïcité, c'est de dire que reconnaître la part de chacun avec calme, respect, c'est un pas vers la capacité à vivre ensemble, en paix.
- Dans cette région bousculée par les divisions, la place des chrétiens d'Orient est importante. Là où ils sont menacés, la vocation de la France est de les aider. Nous allons lancer un fond pour accompagner les écoles qui forment 400 000 jeunes à travers toute la région.
- L'ombre noire de l'antisémitisme renaît.
- On ne peut pas parler séparément de la crise que vit l’islam dans le monde entier, du sujet du communautarisme dans nos pays, de la crise de la civilité républicaine, du sujet de l’échec de la République dans certains quartiers, et de ses problèmes mémoriels. Les gens me disent: “Vous n’êtes pas à l’aise avec ces sujets”. Ce n’est pas vrai! Je suis très à l’aise avec eux. Je sais qu’ils sont très sensibles et qu’ils miroitent avec d’autres. Parce qu’on voudrait parler de laïcité sans parler de communautarisme, sans parler de civilité, de République, d’immigration...
-Ce que je fais avec le franc CFA, et avec la restitution des œuvres, c’est une politique mémorielle avec l’Afrique. Je le fais à rebours de ce qu’on a toujours fait. J’abandonne les oripeaux d’un post-colonialisme.
- On m’a, 20 fois demandé un discours sur la laïcité... Mais je l’ai fait 40 fois! Je l’ai fait 40 fois!. La vérité c’est que les gens qui le demandent, parfois, ils (...) ne veulent pas parler de laïcité. Ils veulent autre chose. (...) Derrière, ce qu’on me demande, c’est au fond de parler sur la civilité républicaine. Oui, et de l’islam. Ce qui est très différent. Ça n’a rien à voir avec la laïcité. Le voile, ça n’est pas un sujet de laïcité dans la rue. C’est un sujet de civilité. C’est un sujet d’égalité femmes-hommes. D’ordre public. Et de dire, comment un monothéisme, qui aujourd’hui est en explosion dans le monde, et qui, dans notre pays, s’est fortement développé avec le phénomène migratoire, et arrive après la loi de 1905, peut prendre sa place dans la République. Mais ce n’est pas la laïcité.

● Gouvernement
[Nota: dans ce gouvernement, certains membres ne sont pas centristes; nous retranscrivons cependant leurs propos en rapport avec leur fonction parce qu’ils font partie selon nos critères d’une équipe qui suit une politique globalement centriste]

Edouard Philippe (Premier ministre)
- [Réforme des retraites] Je n’ai jamais envisagé cette réforme sous l’angle d’une bataille. Ce projet a pour but de refonder le système pour qu’il soit beaucoup plus juste, plus solide et plus adapté aux transformations du monde du travail de demain. La refondation d’un pacte social, une transformation de cette ampleur n’est pas une guerre ! On le fait en travaillant, en dialoguant, en essayant de convaincre. En n’étant pas naïf non plus : dès qu’on touche au système des retraites, il y a des oppositions et des réticences, ce que je n’ai jamais jugé illégitime. Mais est-ce que je suis optimiste ? Oui, car nous avons beaucoup travaillé. Les grandes organisations syndicales réformistes et les organisations patronales ont décidé de poursuivre le dialogue social pour améliorer le projet et trouver les moyens de ramener notre système actuel à l’équilibre financier. Et je fais confiance au débat parlementaire pour perfectionner encore le texte de loi. Je crois que l’aspiration de nos concitoyens à un système vraiment universel est puissante. Je crois que la responsabilité à laquelle ils nous appellent, de garantir le financement à terme des retraites, est forte. Enfin je crois que le caractère massivement redistributif de cette réforme de progrès social va être compris et approuvé.
- Les retraites, c’est un sujet complexe et anxiogène. Il est très difficile de susciter d’emblée l’adhésion et l’enthousiasme. Mais la construction d’un système universel correspond à la volonté d’une très grande majorité de Français. Beaucoup de nos concitoyens ne comprennent pas pourquoi subsistent des régimes spéciaux très favorables, qui en appellent massivement à la solidarité nationale, alors qu’eux-mêmes, notamment s’ils sont précaires, artisans, commerçants ou agriculteurs, perçoivent de toutes petites retraites. L’envie d’universalité, de plus d’équité, de solidarité et de justice, est très forte dans le pays.
- Si l’on sort des logiques catégorielles, tout le monde a intérêt à un système plus juste et plus solide. Nous allons mieux protéger les femmes, notamment celles qui ont des carrières hachées, protéger la valeur des pensions en faisant évoluer la valeur du point en fonction des salaires et non pas de l’inflation comme c’est le cas aujourd’hui, garantir aux plus jeunes que le système par répartition ne vit pas à crédit. Franchement, qui peut être perdant dans cette refondation ?
- En prévoyant des périodes de transition longues, nous avons veillé à ce que les situations individuelles ne soient pas brutalement modifiées. Enfin, je rappelle que nous allons continuer à consacrer la même proportion de notre richesse nationale que ce qu’indiquent aujourd’hui les prévisions du COR à moyen et long terme. Et comme le PIB va augmenter, les sommes consacrées aux pensions ne resteront évidemment pas bloquées !
- C’est précisément pour garantir le niveau des pensions et le pouvoir d’achat des actifs qu’il va falloir progressivement travailler un peu plus compte tenu de l’allongement de l’espérance de vie. Tous les pays comparables à la France, tels que l’Allemagne, la Belgique, le Royaume-Uni, ont décidé d’augmenter l’âge de départ minimal à la retraite. Je ne dis pas que cela les enthousiasme, mais les Français le savent très bien! L’âge d’équilibre qui est prévu dans le futur système permettra de créer les incitations à travailler un peu plus longtemps.
- Le chômage est plus fort chez les jeunes que chez les seniors et que le taux d’emploi des seniors augmente. Mais il est vrai que la capacité à retrouver un emploi passé 50 ou 55 ans est souvent limitée. Les entreprises doivent donc se mobiliser et je crois qu’elles en ont conscience. Nous travaillons notamment à mettre au point des fins de carrière plus progressives. Nos discussions avec les partenaires sociaux vont nous permettre d’affiner les dispositifs liés à la pénibilité du travail. Nous allons continuer à la prendre en compte pour que les gens qui la subissent puissent partir plus tôt à la retraite. Mais nous pouvons aussi réfléchir à des moyens de proposer à ces travailleurs une reconversion professionnelle qui leur permettra d’échapper à ces conditions de travail pénibles dans la deuxième partie de leur vie professionnelle. Cette idée est fortement promue par les organisations syndicales et bien comprise par les organisations patronales. Je pense que nous allons trouver un accord sur ce point.
- Les organisations syndicales réformistes ont accepté de se placer dans le cadre proposé. Et le cadre, c’est le retour à l’équilibre sans baisse des pensions et sans augmentation du coût du travail, qui serait préjudiciable à l’emploi. Les partenaires sociaux proposeront des mesures. Il y aura peut-être une mesure d’âge. J’ai toujours dit qu’il me semblait impossible de ramener notre système de retraite à l’équilibre sans une mesure d’âge. J’avais mis sur la table celle que je pensais la meilleure, c’est-à-dire l’âge pivot porté progressivement à 64 ans en 2027. Je rappelle à cet égard qu’un quart des Français, parmi les plus modestes, partent aujourd’hui après 64 ans, et parfois jusqu’à 67 ans. Mais si les partenaires sociaux s’accordent sur un cocktail de mesures, y compris une mesure d’âge différente de l’âge pivot, je la prendrai. C’est un bon compromis : j’ai bougé en retirant l’âge pivot. Les organisations syndicales, dont la CFDT, ont bougé de leur côté – et c’est très respectable – en admettant qu’il fallait documenter le retour à l’équilibre. Nos concitoyens sauront donc que, si la réforme crée des droits nouveaux, le système des retraites reviendra à l’équilibre en 2027 et le restera durablement.
- [C’est une réforme de compromis] et c’est une bonne chose pour la démocratie sociale. C’est une réforme sur laquelle le président de la République et la majorité se sont engagés. Nous la mettrons en œuvre après en avoir longuement discuté avec les organisations syndicales et patronales. Ces discussions ne sont pas toujours simples, tant s’en faut, mais ont toujours été respectueuses avec tous les partenaires sociaux, même les plus opposés. Au final, un bon compromis, c’est un accord où chacun a bougé sans se renier. C’est ce que nous avons fait avec la CFDT, la CFTC, l’Unsa et les organisations patronales. C’était plus difficile de négocier avec la CGT qui refuse la fin des régimes spéciaux ou FO qui s’oppose à un régime universel par points.
- Ce système universel de retraite va vivre très longtemps. Je le dis avec un sourire, mais je souhaite bon courage au premier ministre qui, dans le futur, proposerait de casser le système universel en quarante-deux régimes, dont certains ne seraient pas équilibrés, et pour lesquels il faudrait payer pour que leurs assurés travaillent moins que les autres. Si ce jour-là arrivait, les Français défendraient avec acharnement, et avec raison, le système universel.
- L’objectif n’est pas de faire des économies, mais de veiller à la santé financière du modèle social français. On nous disait en 2016 que notre système de retraite était à l’équilibre. Juste après l’élection, changement de pied, le Conseil d’orientation des retraites (COR) a revu ses prévisions, y compris en intégrant la mise à jour normale des hypothèses, et précisé que le système va accuser un déficit. Je considère que la responsabilité du chef du gouvernement, vivement incité par le président de la République, est de dire la vérité et d’expliquer comment il finance les mesures de justice sociale. Je ne le fais pas par attachement à je ne sais quelle doxa intellectuelle, mais parce que ce n’est pas à nos enfants ou petits-enfants de payer pour nos erreurs. C’est l’expression du bon sens, dont je suis convaincu qu’il est assez largement partagé par les Français.
- On dit beaucoup que notre société s’ensauvage et devient plus violente. Et c’est vrai qu’il y a des postures et des actions d’une grande brutalité. Ceux qui les ­réalisent ou les encouragent expliquent que cette violence serait la seule réaction possible face à la transformation que nous proposons. Mais dans une démocratie il y a des élections – nous en avons d’ailleurs en France à intervalles très réguliers, et c’est très bien ainsi ! – et une démocratie sociale vivante. Je suis en vérité persuadé que ces actions suscitent beaucoup d’agacement chez nos concitoyens. Pas forcément chez ceux qui s’expriment le plus volontiers, qu’on fait passer dans les chaînes de télévision d’information continue, pas forcément chez ceux qui ont le plus de moyens de se faire entendre. Mais, in fine, ceux qui votent, ceux qui participent aussi à la vie de la nation, je pense que cela les choque beaucoup. J’ai été frappé du nombre de messages que j’ai reçus au Havre de personnes outrées par la blessure d’un commissaire de police qui a perdu un doigt suite à des débordements en marge d’une manifestation. Une des réponses à cela, c’est d’abord de rappeler les principes qui fondent notre république, comme le respect de la loi. C’est simple : toutes les actions qui s’exercent en dehors du droit de grève, comme les blocages ou les coupures sauvages d’électricité, sont illégales et doivent faire l’objet de sanctions. Il faut rappeler ce principe calmement, mais fermement, car cela mine très profondément l’appartenance collective à la république, et la solidité du pacte social. Par ailleurs, il ne faut pas tomber dans l’immobilisme. Il est vrai que la situation sociale est tendue dans notre pays. Mais l’absence de transformation me semble encore plus dangereuse à terme que la volonté d’avancer. Le président de la République l’a dit au moment de ses vœux, et je m’inscris totalement dans cette logique.
- Il y a toujours plein de choses à réinventer et le dialogue social est au cœur de l’acte II du quinquennat. Et nous avons travaillé avec les organisations syndicales pour aboutir à un bon compromis, mais certaines ne veulent absolument pas de cette réforme. Ne pas la mener parce que nous savons qu’elles ont des capacités de blocage, ce n’est pas cela la démocratie. Le président de la République, lorsqu’il était en campagne, n’a jamais caché qu’il voulait mettre sur pied un système universel de retraites. C’était aussi dans le programme des candidats aux législatives qui ont obtenu la majorité par le suffrage universel. Ils l’ont tous dit ! Le mandat du peuple a de la valeur. On ne peut pas renoncer aux choses sur lesquelles on s’est engagé devant les électeurs simplement parce qu’on anticipe des blocages. C’est cela qui serait dangereux pour la démocratie.
- Le pays ne s’apaisera jamais par l’immobilisme, il s’apaisera en retrouvant confiance en lui et en renouant avec les valeurs de dialogue, de civilité et de respect. Tout le monde a un rôle à jouer, le gouvernement bien sûr, mais aussi les leaders politiques et syndicaux, et au final chaque Français. Nous vivons dans une démocratie, avec des concitoyens qui votent et qui sont libres. Chacun est responsable. C’est d’ailleurs cela une démocratie.
- [La montée du populisme] est le grand défi de notre génération et que notre travail, sous l’autorité du président de la République, doit apporter des réponses concrètes aux problèmes des Français. Les élections, cela ne m’a jamais inquiété. Je suis profondément démocrate. Je n’ai pas peur de l’expression du peuple. Jamais.
- [loi Biotéhique] Contrairement à ce qui a pu se passer au moment de la loi sur le mariage pour tous, personne ne s’est plaint cette fois-ci d’une attitude méprisante ou agressive vis-à-vis des oppositions lors des débats parlementaires. En examinant ce texte, nous sommes revenus à l’esprit qui a toujours prévalu pour les révisions des lois de bioéthique. À savoir une méthode par laquelle on documente, on met les choses sur la table, et on échange. Le débat a été de très grande qualité. Je tiens aussi à saluer l’attitude des Français qui s’y opposent, qui ont manifesté de façon pacifique. Tout cela a plutôt fait honneur, pour le coup, à la démocratie française. En 2012, j’étais favorable au mariage entre deux personnes de même sexe, j’étais favorable à l’adoption, même si pas totalement convaincu par le système d’adoption plénière. J’avais personnellement un doute sur la PMA. Cinq ans plus tard, j’ai évolué et je l’assume, mais je conserve mon opposition à la GPA et c’est la position du gouvernement. Nous resterons sur la ligne qui a été fixée.

Jean-Yves Le Drian (ministre des Affaires étrangères)
- [Communiqué de presse sur le coronavirus] Le ministère de l’Europe et des affaires étrangères suit l’émergence du nouveau coronavirus depuis la fin du mois de décembre 2019. Il a mis à jour ses conseils aux voyageurs, actualisés en permanence depuis le 2 janvier. Des messages aux Françaises et Français inscrits sur le dispositif Ariane ont été régulièrement diffusés. Nos ambassades et consulats ont relayé ces informations auprès des communautés françaises. Un dispositif spécifique et permanent de suivi et de réponse aux préoccupations des Français a été mis en place le 23 janvier par le centre de crise et de soutien du ministère de l’Europe et des affaires étrangères, en coordination avec l’ambassade de France à Pékin et l’ensemble de nos consulats généraux en Chine. Il est évolutif et pourra monter en puissance si nécessaire. Il comprend notamment la mise en place d’une réponse téléphonique dédiée. Le consulat général de France à Wuhan a informé les ressortissants français se trouvant à Wuhan qu’il envisage de mettre en place, en lien avec les autorités locales, un service d’autobus permettant aux ressortissants français qui le souhaitent et à leurs conjoints et enfants de quitter la ville de Wuhan.
- Rencontre importante aujourd’hui pour réitérer notre soutien à Juan Guaido pour la mise en œuvre d’un processus électoral ouvert et démocratique au Venezuela. La France, avec l’UE, est déterminée à créer les conditions d’une solution politique et d’une sortie de crise.

Florence Parly (ministre des Armées)
Le Charles de Gaulle, véritable ville flottante, ne dort jamais. Près de 2000 marins oeuvrent nuit et jour pour permettre aux Rafale de décoller à tout moment. La mission Foch emmènera le groupe aéronaval en Méditerranée orientale où il renforcera la participation de la France à la coalition internationale contre Daech. Le groupe aéronaval poursuivra ensuite sa mission en Atlantique et en Mer du Nord, où il participera à plusieurs exercices multinationaux. Véritable outil de puissance et de projection, le porte-avions est stratégique pour défendre nos intérêts et porter la voix de la France.

Bruno Le Maire (ministre de l’Economie et des Finances)
- Non [contrairement à une fake news du magazine Marianne], il n’y aucune suspension, aucun retrait de la taxe nationale sur les services numériques. Nous continuerons à percevoir une taxe en France en 2020, qu’elle soit internationale si un accord est trouvé à l'OCDE ou nationale s’il n’y a pas d’accord.
- Je veux être très clair: nous ne céderons rien à cette refondation de la fiscalité internationale. Nous continuerons à percevoir une taxe sur les géants du numérique, en France en 2020 qu’elle soit internationale si est un accord est trouvé ou nationale s’il n’y a pas d’accord.
- Une guerre commerciale n'est dans l’intérêt de personne, ça fait baisser la croissance, ça détruit des emplois. Ce que nous souhaitons, c’est bâtir la fiscalité internationale du 21eme siècle et taxer les géants du numérique.

Jean-Michel Blanquer (ministre de l’Education)
- Les défis de notre temps, climatiques, sociaux, technologiques, supposent des investissements massifs dans l’éducation. Avec le Professeur au centre de nos sociétés pour la réussite de tous.
- La voie pro, clé de l’avenir de notre pays et de l’épanouissement de nos élèves. La réforme ouvre le champ des possibles à chaque élève: co-intervention, parcours personnalisé, chef d’œuvre, campus d’excellence...
- Nous agissons tous ensemble pour l’environnement. Dans toute la France maintenant, les éco-délégués [dans les établissements scolaires] ont des projets contre le gaspillage, pour la biodiversité et pour contribuer à la lutte contre le changement climatique.
- Avec Emmanuel Macron et des chefs d’Etat du monde entier à Yad Vashem pour commémorer le 75ème anniversaire de la libération d’Auschwitz. Pour dire ensemble «Plus jamais ça » en luttant par l’éducation contre l’antisémitisme et le racisme, pour la paix et la fraternité.
- Les fausses nouvelles et la falsification des propos sont des plaies pour la Démocratie. Je n’ai pas dit que 99%des enseignants soutiennent la réforme du bac. Mais que, quelle que soit leur opinion, ils sont contre les perturbations qui nuisent aux élèves.

Agnès Buzyn (ministre de la Solidarité et de la Santé)
- Coronavirus: la situation concernant la France est réévaluée en continu au ministère de la Solidarité et de la Santé, en fonction des informations nouvelles.
- Tous les établissements de santé, ordres professionnels et les professionnels de santé ont reçu les conduites à tenir face à une suspicion de cas de coronavirus.
- Santé mentale et psychiatrie: nous poursuivons l'effort et renforçons les moyens budgétaires. 140 millions € supplémentaires seront alloués aux établissements afin de renforcer leurs moyens et accélérer la dynamique de transformation.

Didier Guillaume (ministre de l’Agriculture)
La transition agro écologique ne pourra se faire que dans le cadre d’un dialogue apaisé, la réconciliation entre les agriculteurs et la société est prioritaire. Information, pédagogie, recherche scientifique sont nécessaires pour éclairer le citoyen.

Franck Riester (ministre de Culture)
- Depuis plusieurs mois, de nombreux élus et candidats aux élections municipales sont victimes de menaces, d’intimidations et parfois même de violences. La France entière doit s’élever contre ces comportements antidémocratiques qui minent notre pacte républicain.
- S’agissant de la réforme des retraites, l’objectif est de créer un système plus équitable et plus juste. Un système qui préservera le système par répartition. Là aussi, nous avons besoin du dialogue pour construire des transitions dans le meilleur intérêt de chacun.
- Dès cette année, j’ai décidé d’allouer des crédits nouveaux en direction des théâtres en région. Avec une triple ambition : une ambition pour les territoires : 4 millions d’euros supplémentaires y seront consacrés cette année; une ambition pour l’enfance et la jeunesse : 1 million d’euros supplémentaire ira notamment à la création de scènes conventionnées « art, enfance et jeunesse »; une ambition pour la vitalité artistique des compagnies : 3 millions d’euros supplémentaires seront dédiés notamment à apporter un soutien aux entreprises du spectacle. Au total, ce sont 8 millions d’euros supplémentaires qui seront consacrés aux théâtres dans les territoires.

Gérald Darmanin (ministre des Comptes publics)
- Il faut distinguer ce qui rentre dans le cadre du droit de grève et ce qui outrepasse ce droit. S’introduire dans une enceinte privée, bloquer un port ou procéder à des coupures sauvages de courant, c’est abîmer le débat démocratique et affaiblir notre République.
- On ne parle pas assez de ces Français qui habitent loin de leur lieu de travail, qui se lèvent parfois très tôt, de cette France qui travaille, qui n’a pas fait grève. Je souhaite leur tirer un grand coup de chapeau.

Muriel Pénicaud (ministre du Travail)
Au Forum de Davos, la nécessité de l’investissement dans les compétences est enfin devenue un sujet stratégique partagé par tous.

Marc Fesneau (ministre des Relations avec le Parlement)
- Le verbe précède parfois la violence. Il faut être vigilant. La responsabilité des responsables syndicaux et politiques est de faire attention aux mots qu’ils utilisent dans leurs expressions, de ne pas entraîner les gens dans la radicalisation de leurs actions.
- [Réforme des retraites] Les parlementaires, en dialogue avec le gouvernement, pourront amender, faire évoluer [le texte].
- Il y a une forme de radicalité qui s'exprime dans certains mouvements et actions, parfois dans un cadre légal, parfois dans un cadre qui n'est pas du tout légal.

Frédérique Vidal (ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’innovation)
- Il faut le réaffirmer: l’université est avant tout un lieu de débat, de dialogue, d’ouverture, où l’on s’écoute. Les dirigeants d’établissement doivent pouvoir garantir cela.
- À partir de 2021, un jeune chercheur ne pourra pas être recruté à moins de deux SMIC. C’est un sujet qui a été porté par l’ensemble de la communauté et nous y travaillons avec les organisations syndicales et les établissements.
- Je tiens à saluer le travail qui a été fait : ce sont 400 nouvelles voies d’accès aux études en santé qui vont être ouvertes l’an prochain avec la possibilité de démarrer des études de santé partout sur le territoire. C’est remarquable!

Adrien Taquet (secrétaire d’Etat à la Protection de l’enfance)
-Notre système de protection de l’enfance, c’est aussi cela : des dizaines de milliers de vies d’enfant sauvées grâce à l’engagement des professionnels et des familles d’accueil. Et si on racontait aussi les belles histoires ?
- [Tribune « Ce que l’affaire Matzneff dit de nous »]
C’est triste à écrire, mais on doit se réjouir de la publication de l’ouvrage de Vanessa Springora qui relate l’emprise que l’écrivain Gabriel Matzneff exerçait sur elle lorsqu’elle avait 14 ans, se réjouir que cette publication fasse déjà autant de bruit. On s’en réjouit, car c’est l’occasion de mettre à la une des journaux un sujet qui l’est trop peu, celui des agressions sexuelles que subissent les enfants de France, nos propres enfants.
On s’en réjouit, mais on s’en étonne aussi. Pourquoi le « cas Matzneff », connu de longue date, s’est-il caché dans un recoin de notre mémoire collective pendant toutes ces années? Pourquoi le fameux passage d’Apostrophe fait-il autant parler aujourd’hui alors qu’il est en libre accès sur Internet depuis plusieurs années, visionné plus de 150.000 fois? Comment a-t-on pu laisser s’installer un tel sentiment d’impunité pour que les feuilles d’un journal fassent l’apologie de la pédophilie et que son auteur parade sur les plateaux de télévision, sans que cela ne donne lieu à condamnation ni judiciaire ni morale?
Car peut-être le cas Matzneff ne nous renseigne-t-il pas tant sur un homme ou sur une époque, mais plutôt nous interroge-t-il sur nous-mêmes en tant que société. Car l’étonnement que l’on ressent aujourd’hui renvoie à une question similaire qui me taraude depuis longtemps: quand on connaît les chiffres des violences faites aux enfants, comment expliquer que ce sujet ne nous scandalise ni ne nous mobilise pas plus?
Nous tous, collectivement, société qui aime à se penser éclairée, peuple héritier des Lumières, comment acceptons-nous que plus de 100.000 de nos enfants soient victimes d’agressions sexuelles chaque année, qu’un enfant meurt tous les cinq jours sous les coups de ses parents et que 4 millions d’entre nous ont probablement été victimes d’inceste dans leur vie?
Probablement parce que cela renvoie à ce que l’être humain a de plus abject en lui, et que nous ne voulons pas le voir – c’est encore plus vrai pour l’inceste, dernier tabou à faire sauter dans notre société. Probablement parce que cela sape un des fondements de notre société, la famille – 80 % des violences faites aux enfants ont lieu dans un cadre familial. Probablement aussi parce qu’une «spécificité française» semble s’être développée, nourrie par le milieu intellectuel post-68, qui cherchait à imposer une vision acceptable de la pédophilie, et que cela a durablement marqué, plus ou moins consciemment, notre façon d’envisager ce sujet. Ce que Matzneff dit de nous au fond, c’est que les violences faites aux enfants, en particulier les violences sexuelles, restent encore aujourd’hui un impensé de la société française.
Alors oui, on ne peut que se réjouir que de plus en plus de femmes et d’hommes aient le courage de parler. Et nous devons tout faire pour aider à libérer cette parole. Sensibiliser nos enfants à ces questions dès le plus jeune âge, améliorer la formation de tous les professionnels en contact avec les enfants, renforcer les moyens du 119 – le numéro de l’enfance en danger —, mailler notre territoire d’unités spécialisées pour recueillir la parole des enfants. C’est l’un des objectifs du plan de lutte contre les violences faites aux enfants présenté le 20 novembre dernier.
Mais nous devons également mettre fin à tout sentiment d’impunité, raison pour laquelle nous avons durci les peines de prison pour consultation de sites pédopornographiques et renforcé le contrôle des antécédents judiciaires des personnes en contact avec nos enfants. C’est la raison pour laquelle la loi du 3 août 2018 a prolongé à 30 ans après la majorité de la victime le délai de prescription des crimes sexuels – ce qui pourrait permettre à Vanessa Springora de porter plainte –, que nous avons durci les peines pour les relations sexuelles avec mineurs de quinze ans, ou encore rendu plus facile la qualification de viol sur mineur de quinze ans via l’instauration d’un abus de vulnérabilité – qu’une différence significative d’âge peut suffire à constituer.
Cette action des pouvoirs publics, bâtie avec le concours des associations investies depuis des années dans ce combat, va dans le bon sens mais elle n’est pas suffisante. Protéger efficacement nos enfants contre toutes les formes de violence ne repose pas sur le seul Gouvernement : chacun de nous doit devenir une Denise Bombardier, qui exerce sa vigilance, qui refuse de rester passif face à la pensée dominante, qui se révolte, qui appelle le 119 face à un soupçon de violence, même dans le doute. La violence faite aux enfants doit être le combat qui nous réunit pour cette décennie 2020. Il en va de notre responsabilité, de notre dignité aussi, en tant qu’adultes comme de Nation, et cette prise de conscience collective interdira tout retour de l’impunité, du déni ou de l’indifférence. Le mouvement #MonEnfanceVolée est lancé, il ne doit plus s’arrêter.
À nos enfants !

Amélie de Montchalin (secrétaire d’Etat aux Affaires européennes)
- Hors de question de sacrifier notre ambition climatique européenne et notre agriculture sur l’autel d’intérêts industriels avec les États-Unis ! La France n’a pas changé de position car les Etats-Unis n’ont pas changé la leur sur l’Accord de Paris.
- Derrière les tweets de Boris Johnson, la vérité du Brexit: à partir du 1er février, le Royaume-Uni est désormais seul. Seul face aux Etats-Unis, à la Chine, à la Russie ... sans soutien européen pour négocier des accords commerciaux équilibrés.
- Cette réforme se fera. gouvernement et syndicats réformistes ont une obligation commune de résultats. À côté, impasse de la CGT dépassée, et irresponsabilité de Ségolène Royal qui veut continuer à anesthésier le pays comme sa génération l’a fait pendant 30 ans.
- [Budget pluriannuel de l'Union] Si le point de départ de la négociation entre Etats, c'est untel refuse de verser au pot plus de 1 % de son PIB alors que le parlement européen est prêt à aller à 1,3 %, nous n'avancerons pas. Car ce sera un combat de chiffres sans fin. Le budget européen est alimenté par deux sources : majoritairement par des versements des pays issus des budgets nationaux et très marginalement par des ressources propres provenant de contribuables qui ne sont pas (ou peu) taxés sur le marché intérieur (essentiellement des droits de douane). Il n'y aura effectivement pas d'accord entre les pays dits frugaux comme le Danemark, les Pays-Bas ou la Suède et ceux qui demandent davantage au titre de la cohésion si on ne sort pas de la question des contributions nationales. Lever l'impôt est une question de souveraineté nationale, et l'Europe ne peut rien imposer. Chaque pays est libre de décider ce qu'il veut faire de ses impôts et de ses dépenses. Pour mettre en cohérence le discours politique et les moyens financiers, nous devons obligatoirement avancer sur la question des ressources propres. 
- Un certain nombre d'acteurs, dans le numérique, l'industrie ou la finance, bénéficient du marché intérieur sans contribuer financièrement à son bon fonctionnement. Ils doivent le faire davantage désormais. C'est tout l'enjeu des ressources propres. D'où les réflexions sur une taxe numérique, la création d'une contribution sur les plastiques non recyclés ou la compensation carbone aux frontières. Certaines de ces pistes sont mûres, notamment lorsqu'elles sont en cohérence avec nos objectifs en matière d'environnement et de climat. La contribution sur les plastiques non recyclés est sans doute la plus avancée. Le mécanisme de compensation carbone aux frontières est un dossier que nous voudrions voir bouclé dans les douze à dix-huit mois qui viennent. Il faut bien voir que le Parlement européen a fait de cette question une ligne rouge. Sans accord sur la création de nouvelles ressources propres, il n'y aura pas de deal sur le budget. C'est la clef. D'autant que pour l'instant, la question du recours à l'endettement pour financer tel ou tel projet est taboue. Je ne dis pas qu'il faut s'endetter, mais quand vous voyez les centaines de millions d'euros dépensés par les Etats-Unis et la Chine dans l'innovation dans un contexte de taux d'intérêt bas, on peut aussi se poser la question, non ? 
- [La politique agricole commune (PAC)] A quoi doit-elle d'abord servir ? A soutenir le revenu des agriculteurs, accompagner la transition agroécologique et structurer les filières, aider au développement rural pour permettre aux agriculteurs d'investir et de se diversifier. Evidemment, nous devons adapter la PAC aux nouveaux défis environnementaux et climatiques ainsi qu'à l'instabilité des marchés. Mais nous ne ferons pas demain la même chose que ce que nous avons fait hier, car nous ne pouvons qu'en constater les limites. Pour autant, il est hors de question de raboter le budget. La PAC doit être une PAC qui accompagne la transition, sécurise les revenus et les investissements d'avenir. C'est aussi un outil de souveraineté pour l'alimentation et la production agricole, pour la gestion de l'espace agricole et productif, qui est considérable. Or nous n'y mettons que 0,3 % de notre PIB, c'est vraiment très peu... alors que les consommateurs réclament des produits sains et de bonne qualité ! Ceux qui nous disent que la PAC est "has been" n'ont rien compris !  
- Puisque l'Union européenne s'est fixé comme objectif d'arriver à la neutralité carbone en 2050, nous devons dépenser de l'argent pour le faire. Il faut donc mettre en cohérence les ressources et les dépenses pour que ce budget 2021-2027 puisse concrétiser le Pacte vert promis par Ursula von der Leyen. 40 % du budget doit être lié à la transition environnementale, dont 30 % à la lutte contre le changement climatique et 10 % à la préservation de la biodiversité et la pollution. Si nous sommes en dessous, nous n'aurons pas les moyens de faire ce que nous avons promis. L'Europe se mettrait alors elle-même en échec. 

Cédric O (secrétaire d’Etat chargé du numérique)
- [Questions à propos de la taxe GAFA] C’est symptomatique de plusieurs choses, en premier lieu d’une difficulté des Européens à parler d’une même voix, même si le commissaire au commerce, Phil Hogan, a été extrêmement précis, en disant que l’Europe prendrait des mesures de rétorsion si les Etats-Unis imposaient des sanctions. Par ailleurs, les questions relatives au numérique sont désormais au centre des mouvements géopolitiques.
- Certaines technologies-clés, comme l’intelligence artificielle et le calcul quantique, font désormais partie de la puissance souveraine. Cela se joue entre les Etats-Unis, la Chine et l’Europe. Si vous ne maîtrisez pas la technologie quantique, vous aurez des problèmes économiques dans la chimie, l’industrie du médicament, du matériau, la logistique, jusqu’aux détecteurs quantiques, qui vous disent où sont les sous-marins des autres, ou la cryptographie, qui permettra de lire les communications de tout le monde. Quelles entreprises sont le plus en avance? Facebook et Google, dont la puissance d’investissement leur permet de maîtriser la technologie parfois beaucoup mieux que les Etats.
- [Voie européenne entre l’autoritarisme chinois et le laisser-faire américain] Les modèles chinois et américain sont difficilement soutenables à long terme. Mais nous ne pouvons pas être les continents de la régulation, lorsque les autres sont les continents de l’innovation. Si vous voulez être à la table des négociations, il faut la même puissance technologique que les autres. Aujourd’hui, ce n’est pas le cas. L’Europe est très en retrait par rapport aux Etats-Unis et à la Chine sur la scène numérique. Il faut trouver la ligne de crête entre innovation et régulation. Si nous voulons tracer une voie européenne, cela ne se trace pas indépendamment d’une politique commerciale. L’Europe a connu des difficultés pour penser dans le même mouvement sa politique éthique et sa politique commerciale.
- La plupart des pays mondiaux repensent leur géopolitique et leur politique interne dans le cadre de l’affrontement entre Américains et Chinois. Il est illusoire de penser que l’Europe peut rester neutre, que nous sommes les gentils, que nous faisons du «soft power», sans entrer dans une dynamique de puissance.
- [Loi contre les propos haineux sur Internet] C’est quasiment un problème de santé publique : vous pouvez injurier, menacer de mort, proférer des insultes antisémites ; il ne vous arrivera rien. La justice des pays développés n’a pas réussi à intégrer la viralité et la massification des contenus sur Internet. Ensuite, même en mettant la justice à niveau, le fonctionnement du Web fait qu’il est impossible pour la justice de passer dans la temporalité requise. Lors de la tuerie de Christchurch [en mars 2019, en Nouvelle-Zélande, qui avait fait 51 morts], la vidéo a été retirée de la plate-forme de Facebook 1,5 million de fois en 24 heures. La justice ne peut intervenir 1,5 million de fois. La loi porte sur les contenus manifestement illicites, qui doivent être proactivement retirés par les plates-formes. Sous l’autorité du CSA, elles doivent se doter d’un mécanisme de modération à la hauteur de l’enjeu.

Agnès Pannier-Runacher (secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Economie et des Finances)
- La parité dans l'entreprise est une question de gestion des talents.
- On veut des femmes visibles sur tous les territoires, c'est vous, c'est moi. Nous devons être des rôles modèles, c'est notre responsabilité à toutes.

Brune Poirson (secrétaire d’Etat auprès de la ministre de la Transition écologique et solidaire)
- Les populistes, qu'ils soient verts ou pas, mentent et exploitent la peur. Comme Mélenchon affirmant pouvoir sortir du plastique en moins d'un an... Le plastique, il y en a partout, en un an, c'est infaisable. Exploiter la peur, c'est mortifère pour l'écologie.
- Nos entreprises sont la vitrine et le fer de lance de la France à l’étranger pour attirer l’innovation indispensable à la transition écologique.

Marlène Schiappa (secrétaire d’Etat à l’Egalité hommes-femmes et à la Lutte contre les discriminations)
- Toutes les 9 minutes, une femme meurt d’un avortement clandestin dans le monde. Se battre contre le droit à l’IVG c’est précipiter des femmes vers la mort. Appeler cela March for life (marche pour la vie) est d’un cynisme criminel. La France défend les droits sexuels & reproductifs.

● LaREM
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes et se considèrent de droite ou de gauche ne sont pas retranscrits]

Stanislas Guerini (délégué général)
- La division est un poison. Jusqu'au soir du premier tour des élections municipales, je mettrai toutes mes forces pour que la majorité présidentielle puisse se rassembler et gagner Paris.
- Nos objectifs dans ces élections municipales sont simples : faire gagner nos idées et avoir plus d’élus locaux. C'est comme ça que nous pourrons continuer à transformer le pays.
- Réunir les partenaires sociaux pour la conférence de financement, c'est prouver que la démocratie sociale fonctionne. C'est avec eux que nous construirons un système de retraite équilibré et plus juste.

Gilles Le Gendre (président du groupe à l’Assemblée nationale)
- Je souhaite que Benjamin Griveaux soit élu maire de Paris. Je veux être un artisan du rassemblement avec Cédric Villani. Les responsables de la majorité doivent se réunir pour créer les conditions de ce rassemblement.
- [Réforme des retraites] C’est une réforme de justice sociale, une réforme marcroniste dans son essence, soutenue par l’ensemble des députés du groupe LaREM. Elle place la solidarité entre les Français et les générations au cœur de sa logique.
- La conférence de financement des retraites a un objectif: remettre à flot le régime actuel. Les députés LaREM souhaitent qu’elle aboutisse à un consensus qui réunisse tous les partenaires sociaux prêts à travailler pour la réforme.

Olivia Gregoire (députée)
- "La réforme, jugée favorable aux riches, serait en réalité puissamment redistributrice au profit des plus modestes" explique [le journaliste] François Lenglet : hausse de 29% pour les 25% des retraités les moins payés; effet nul pour les 25% les mieux payés

Olivier Véran (député)
- Seules les personnes nées à partir de 1975 sont concernées par la bascule dans le régime universel. Pour les régimes spéciaux, des périodes de transition plus longues sont prévues. Pour tous les autres, rien ne changera.
- Initialement, il était prévu que tous les Français, quels que soient leur régime de retraite et leur date de naissance, ait un âge pivot, mis en place progressivement dès 2022, pour atteindre 64 ans en 2027. Mais cette partie a été retirée du texte par le Premier ministre. Une conférence des financeurs rendra fin avril des propositions pour combler le déficit prévisible sur la période 2027-2037. Car il y a une inconnue : comment va-t-on financer l’équilibre du système sur cette période ? Cela dépendra des conclusions de cette conférence. Si elles sont adaptées, on ne remettra pas cet âge pivot dans le projet de loi. En revanche, le projet de loi prévoit, d’ici à 2037, le recul progressif de l’âge d’équilibre, qui pourrait atteindre 64 ans, pour les Français nés après 1975.
- Aujourd’hui, la pénibilité est traitée différemment selon les régimes de retraites, même quand les métiers sont identiques, entre privé et public par exemple. On veut mettre en place des critères identiques pour tous. (…) Ensuite, on va mieux prendre en compte le travail de nuit, en abaissant les seuils, notamment pour le personnel soignant. Enfin, ceux qui ont travaillé pendant plusieurs années à des postes pénibles pourront diminuer leur temps de travail lorsqu’ils approcheront de la retraite, sans perdre de droits.
- Pour les salariés du privé, on prend aujourd’hui leurs 25 meilleures années pour calculer leur pension, mais on ne prend en compte rien d’autre. Or les carrières sont très souvent percutées par des périodes de chômage, d’invalidité, de maladie, de maternité. Il y a très peu de carrières linéaires sur 43 ans. Jusqu’à présent, les personnes qui avaient des interruptions de carrière étaient obligées de travailler plus longtemps et avaient des pensions plus faibles. Ce ne sera plus le cas avec le système par points.