Tsai Ing-wen, présidente de Taïwan |
L’année 2020 commence aussi mal que l’année 2019 s’était
terminée pour Xi Jinping.
Car, alors même que la contestation démocratique ne faiblit
pas à Hongkong, voilà une élection qui ne fera pas du tout plaisir au maître du
Parti communiste chinois, ennemi déclaré de la «liberté occidentale»: Tsai
Ing-wen, la présidente de Taïwan, fervente supportrice de la démocratie
républicaine et bête noire de Pékin, a été réélue, ce 11 janvier, avec 57,13%
des voix devant ses concurrents, Han Kuo-yu candidat du Kuomintang (38,61%) et
James Soong (Quinmindnag, 4,26%).
Et son parti, le DPP (Parti démocrate progressiste / Centre
& centre-gauche) garde la majorité des députés, 61 sur les 113 que compte
la chambre avec 45,6% des voix pour les sièges attachés à des circonscriptions et
près de 34% des voix pour les sièges distribués à la proportionnelle.
Pourtant, tout n’était pas gagné d’avance puisque ce dernier
avait perdu les dernières élections locales.
Mais, devant la menace toujours présente, voire de plus en
plus prégnante, de la Chine continentale et la volonté de monsieur Xi d’être le
«réunificateur» chinois, les électeurs taïwanais ont décidé de garder leur
confiance aux centristes du DPP qui sont les principaux opposants à Pékin face
au parti historique de l’île (et de la Chine entière), le Kuomintang,
nationaliste et conservateur, plus enclin à trouver des compromis avec les communistes.
Dès les résultats connus, le pouvoir de Pékin s’est
d’ailleurs empressé de déclarer que quel que soit les dirigeants de Taïwan,
l’île faisait partie intégrante de la Chine en remettant en avant le principe
«un pays, deux systèmes» qu’il bafoue constamment à Hongkong!
Quant à Tsai Ing-wen, elle a déclaré que «le peuple de
Taïwan a, une nouvelle fois, utilisé son droit de vote pour montrer au monde la
valeur de la démocratie».
Elle a poursuivi en estimant que «la démocratie et la liberté sont évidemment les atouts les plus précieux de Taïwan» et en ajoutant qu’elles étaient «le fondement du partenariat à long terme entre Taïwan et les États-Unis», ces derniers
étant les garants de l’indépendance de l’île par leur soutien inébranlable et leur
promesse de la défendre militairement en cas d’agression de Pékin.