Pour la première fois l’UE rétrécit au lieu de grossir tant
en matière de territoire que de population qu’économiquement et politiquement
parlant.
Pour la première fois un pays la quitte au lieu de la
rejoindre (on ne parle pas du cas différent de la Norvège qui avait refusé son
adhésion après un référendum).
Et des millions de gens vont être impactés négativement dans
leurs vies quotidiennes.
Concrètement, la présence des britanniques dans une Europe
unie se conclut sur un échec qui à un coût matériel et surtout humain pour l’UE
et, avant tout, le Royaume Uni.
Ayant dit cela, il est tout aussi évident que leur sortie
est un bienfait pour l’idée européenne et doit être une opportunité saisie par
les 27 membres restant (ou par certains d’entre eux) de refonder cette union
vers une plus grande intégration, une plus grande coopération et la volonté d’être
enfin cette entité qui, seule, leur permettra de ne pas être une agrégation de
27 petites et moyennes nations qui subiront le monde mais d’être,
collectivement, un des acteurs qui le forge et le modèle pour le bien de ses habitants
mais également de toute la planète tant les valeurs humanistes portées par le
projet européen sont nécessaires dans ce monde chaotique et instable.
Il ne faut surtout pas porter le deuil mais se réjouir de ne
plus avoir au sein de l’UE un pays qui a tenté de la détruire avant d’y entrer,
de la manipuler et de la déstabiliser constamment pendant qu’il en était et qui
projette, une fois dehors, de continuer cette manipulation et cette déstabilisation
éventuellement pour sa destruction.
Il faut se réjouir de pouvoir ouvrir une nouvelle étape de
ce projet européen et saisir l’opportunité d’avancer avec tous les membres
prêts à jouer le jeu d’une vraie Europe intégrée.
Il faut se réjouir de ne plus avoir dans ses rangs le pays
qui mettait systématiquement des obstacles aux décisions et à la gouvernance de
l’UE et en profiter pour élaborer une vraie réforme institutionnelle.
Mais, pour cela, il faut des gouvernants responsables et
compétents qui comprennent réellement les enjeux et les défis qui sont devant l’Union
européenne et, surtout, qui les parviennent à les faire partager par tous les Européens
tout en prenant les mesures adéquates sans trembler, sans renoncement qui sont
nécessaires et en arrêtant d’accuser sans cesse l’union de tous leurs manquements
nationaux.
Parce que, si l’on peut être, comme moi, un Européen convaincu
par idéal d’un monde uni et régi par l’humanisme et la démocratie, l’impératif
est tout autre aujourd’hui.
En réalité, il ne s’agit même plus de rêver l’Europe, elle
est une injonction catégorique pour que ceux qui la composent ne soient pas laissés
sur le bord de la route du XXI° siècle.
Que le Royaume Uni ait refusé ce destin commun, c’est son
problème désormais.
Que l’Union européenne n’approfondisse pas les liens qu’elle
a tissés au cours de son existence serait une erreur monumentale, pire, une
faute historique.
Et le Brexit lui en donne l’occasion.
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