La victoire de Joe Biden à la présidentielle américaine est le principal fait d’arme des centristes en cette difficile année 2020.
Par ailleurs, la pandémie de la covid19 a quelque peu anesthésié la vie politique dans la plupart des pays du monde d’où peu de faits remarquables à part la gestion de la crise sanitaire et de ses pendants économique et sociale.
A noter, malgré tout, la bonne tenue des centristes en Roumanie, en Slovaquie ou encore au Brésil, ce qui compense quelque peu leur défaite en Pologne et leur faillite en Israël et en Bolivie.
► Etats-Unis: A nouveau un centriste à la tête du pays
Cela a été moins et plus difficile que prévu!
La victoire de Joe Biden le 3 novembre dernier sur le populiste démagogue Donald Trump ne souffre aucune discussion quant aux chiffres: 81,3 millions de voix – un record pour une élection présidentielle –, plus de sept millions de bulletins supplémentaires par rapport à son adversaire républicain, 306 grands électeurs contre 232, aucune fraude détectée, le résultat est clair et net.
Et pourtant, Trump a défié la logique en agglomérant sur son nom plus de 74 millions de voix, en étant proche de remporter des grands électeurs dans plusieurs Etats-clés qui n’ont donné la victoire à Biden que par quelques dizaines de milliers de voix.
Une situation incompréhensible lorsque l’on sait tout le mal que le personnage a fait au pays et qu’il continue à faire en se vengeant de son échec pendant la période de transition et en tentant encore, malgré la certification des résultats par tous les Etats (et bientôt par le Congrès, début janvier) d’inverser les résultats du vote du peuple américain dans une démarche anti-démocratique proche des dirigeants autoritaires et des dictateurs de la planète.
Dans cette victoire, il faut également associer Kamala Harris.
La centriste californienne sera la première femme, la première noire et la première personne d’origine asiatique (Inde) à faire partie de la tête de l’exécutif.
En revanche, cette victoire ne s’est pas concrétisée lors des élections des représentants et des sénateurs.
Si le Parti démocrate a réussi à garder la Chambre des représentants, le raz-de-marée prévu s’est soldé par la perte de quelques sièges.
Quant au Sénat, il risque de demeurer dans les mains du Parti républicain et de sa frange la plus extrémiste (un deuxième tour est organisé pour les deux sièges de l’Etat de Géorgie début janvier qui pourrait permettre, au mieux, une égalité pour les démocrates en nombre de sénateurs, la voix de la vice-présidente, présidente du Sénat par la Constitution, leur permettant alors d’être majoritaire…).
Ces résultats décevants s’expliquent avant tout par le fiasco de l’aile gauche du Parti démocrate qui a réussi à faire en sorte que nombre de ses membres soient les candidats officiels face aux républicains grâce à leur hyper-présence lors des primaires (le même phénomène existe au Parti républicain pour l’aile droite de cette formation).
Et dans la plupart des cas, ils ont été battus parce qu’ils se présentaient dans des circonscriptions qui rejetaient leur extrémisme alors que les candidats centristes ont réussi à se maintenir.
Voilà qui contredit de manière tout à fait explicite et concrète l’idée avancée par les socialistes et «liberals» de gauche qui affirmaient que la seule chance de battre Trump était de faire du populisme de gauche, voire d’extrême-gauche.
C’est une bonne nouvelle pour les centristes si décriés ces derniers temps mais cela posera un problème au sein même du Parti démocrate où l’on voit déjà les activistes les plus à gauche, critiquer Joe Biden pour ces premières décisions, notamment les nominations au sein de son équipe à la Maison blanche et de son gouvernement, jugés trop au centre par ceux-ci.
On n’en est pas encore à une fronde mais celle-ci pourrait se développer au cours des quatre années du mandant de Biden.
A
Lire:
- Le
centriste Joe Biden officiellement 46° président des Etats-Unis
- Trump:
avec moi le chaos, après moi le chaos, une stratégie tout sauf chaotique
- Est-ce
qu’un âne aurait pu être élu face à Trump?
- Trump
chassé du pouvoir grâce à un centriste
- Le
nouveau président Joe Biden veut «restaurer l’âme de l’Amérique»
► Pologne: Défaite du Centre à la présidentielle
Le candidat de la Plateforme civique (coalition centriste), Rafał Trzaskowski, actuel maire de Varsovie, n’a pas réussi à battre le président sortant de droite radicale et nationaliste, Andrzej Duda, soutenu par le parti au pouvoir, Droite et justice (droite radicale populiste).
Au deuxième tour, ce dernier a remporté le scrutin avec 51,03% des voix contre 48,97% à Traskowski.
Cette défaite est une défaite du Centre mais bien plus une nouvelle défaite de la démocratie face à un pouvoir de plus en plus autoritaire qui contrôle la justice et les médias et dont les infractions à l’Etat de droit européen sont de plus en plus criantes même si le gouvernement a du faire profil bas récemment pour obtenir les aides du plan de relance européen face aux menaces de sanctions de l’Union européenne.
La Pologne est de plus en plus scindée entre des zones urbaines démocrates et des zones rurales qui adhèrent au discours populiste, démagogique et nationaliste du parti Droit et justice au pouvoir.
A
Lire:
Pologne
– Présidentielle: le candidat centriste au second tour avec des chances de
l’emporter
► Roumanie: Le Centre vainqueur mais de peu
On s’attendait à ce que les élections législatives soient une grande victoire pour les centristes au pouvoir depuis qu’une coalition de centre-droit avait chassé du pouvoir le Parti social-démocrate (anciens communistes de l’ère Ceausescu) corrompu.
Cependant, la crise de la covid19 a fait de nombreux mécontents qui ont critiqué sa gestion par le gouvernement centriste et les sociaux-démocrates sont arrivés en tête des législatives.
Pour autant, une coalition centriste devrait diriger le pays comme l’a indiqué le président de la république, Klaus Iohannis, après la démission du premier ministre sortant, Ludovic Orban, et la nomination d’un chef du gouvernement par intérim.
► Slovaquie: Les centristes dans la coalition au pouvoir
S’ils n’ont pas remporté le scrutin, les centristes participent désormais au gouvernement après le résultat des législatives du début de l’année.
Igor Matovič, fondateur du parti conservateur OĽaNO a été désigné président du gouvernement le 21 mars et a formé une coalition de droite et de centre-droit.
Mais l’important pour ce pays de l’Union européenne était avant tout de renvoyer dans l’opposition les socialistes populistes au pouvoir qui gouvernaient un pays gangréné tant par la corruption que par les activités mafieuses.
A Lire:
Slovaquie
– Législatives: Résultat mitigé des centristes
► Israël: Le Centre en miette après la trahison de Benny Gantz
Les troisièmes élections législatives en moins d’un an (sic!) n’ont pas permis de décanter la situation politique en Israël où l’on se retrouve à peu près dans la même configuration des deux précédents scrutins avec l’absence d’une majorité absolue d’un camp pour gouverner (il faut pour cela 61 sièges à la Knesset et la coalition de droite, en tête, n’en comptabilise que 58).
Malgré tout, ces législatives ont été une victoire pour Netanyahu, une défaite pour les centristes et un camouflet pour la démocratie.
Le premier ministre sortant, corrompu, a ainsi réussi à former une coalition en faisant imploser celle du Centre, Bleu blanc, puisque que son leader, Benny Gantz, contre toute attente, s’est allié avec Netanyahu et a laissé tombé ses alliés du parti centriste de Yaïr Lapid, Yesh atid.
Mais cette coalition complètement artificielle n’a duré que quelques mois puisqu’elle a implosé et que de nouvelles élections législatives sont convoquées pour le début 2021, les quatrièmes en moins de deux ans!
A Lire:
Législatives:
défaite du Centre et camouflet pour la démocratie
► Taïwan: Victoire des centristes aux élections générales
C’est le parti DPP (Democratic progressive party) qui a remporté les élections générales à Taïwan le 16 janvier.
Pour la première fois dans l’histoire contemporaine de l’île d’un peu plus de 23 millions d’habitants, c’est une formation de centre-gauche qui aura, en même temps, son représentant à la tête du pays et qui sera majoritaire au parlement.
A Lire:
Taïwan
- Les centristes remportent la présidentielle et les législatives
► Bolivie: Le crash du Centre
Non seulement la coalition centriste Communauté civique a perdu les élections présidentielles et législatives en Colombie qui se sont déroulées le 18 octobre dernier face au MAS (Mouvement vers le socialisme), le parti de l’ancien président Evo Morales mais a vu une montée du parti d’extrême droite «Nous croyons».
Carlos Mesa, son candidat à la présidentielle qui avait mis en ballotage Evo Morales en 2019 – avant que ce dernier affirme avoir remporté le scrutin ce qui provoqua des manifestations puis sa destitution et son départ du pays – n’a pas été capable de rééditer son score d’alors (il est passé de 36,51% des voix à 28,83%) et n’a même pas pu empêcher le candidat du MAS, Luis Arce, de l’emporter dès le premier tour avec plus de 55% des voix.
A Lire:
Elections
générales: Le Centre battu sèchement
► Venezuela: Le Centre piégé par l’autocrate Maduro
► Brésil: Le Centre inflige un camouflet à Bolsonaro lors des législatives
Les élections municipales brésiliennes de fin novembre ont vu les candidats soutenus par le président populiste d’extrême-droite, Jaïr Bolsonaro, balayés.
De leurs côtés, les partis de droite et de gauche sont en net recul.
Ce sont les partis centristes (comme Démocrates, PSD ou MDB) qui sont les grands vainqueurs du scrutin.
Alexandre Vatimbella avec l’équipe du CREC
Lire aussi:
- Centriste de
l’année – Edition 2020. Joe Biden
- L’année
du Centrisme en France – Edition 2020. Le pouvoir centriste à l’épreuve de la
covid19
Bientôt:
- Le Centrisme en France en 2021
- Le Centrisme en dans le monde en 2021
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