François Bayrou |
Au-delà de ces chiffres, on constate que le Mouvement démocrate demeure cet outil politique au service de Bayrou qui l’a créé en 2007 au sortir de la présidentielle où il avait obtenu plus de 17% des suffrages et qui devait, au départ, l’emmener jusqu’à l’Elysée.
Treize ans plus tard et autant d’élections à la présidence du mouvement où il a été le seul candidat en lice avec des scores d’un unanimisme constant auprès des militants, le MoDem, confronté au pouvoir pour la première fois de son existence (5 ministres au gouvernement) mais aussi bénéficiant d’un groupe de 52 députés à l’Assemblée nationale, continue à être une formation dédiée à son chef (aucun concurrent pour la présidence, cumul de mandats, des troupes toujours prêtes à le défendre quoi qu’il arrive et quoi qu’il en coûte) mais a du, par la force des choses, avoir une plus grande diversité dans sa communication et ses prises de position.
Menacé de disparition pure et simple avant la présidentielle de 2017, la victoire d’Emmanuel Macron a donc été, non seulement, une véritable bouée de sauvetage mais une réelle résurrection d’un parti menacé par la faillite et qui se vidait de ses militants.
Néanmoins, le MoDem a réussi à être un vrai parti et s’est peu à peu affirmé face à sa grande sœur, LaREM, jusqu’à devenir essentiel au président de la république et au gouvernement lorsque celle-ci a perdu sa majorité absolue à l’Assemblée et en montrant une certaine fragilité inhérente à son origine récente et au recrutement de ses cadres.
La question qui se pose dans un futur proche au Mouvement démocrate est de savoir si sa bonne santé actuelle est seulement due aux largesses d’Emmanuel Macron en 2017 pour s’attacher le soutien de François Bayrou pour la présidentielle ou s’il a réussi à prendre un vrai envol politique et électoral avec une identité forte.
L’instant de vérité viendra en 2022 lors des prochaines élections générales (présidentielle et législatives).
Si Macron et LaREM perdent entraineront- ils dans leur chute un MoDem satellite ou ce dernier parviendra-t-il alors à faire reconnaitre par les électeurs sa petite musique personnelle?
► Voici le discours d’ouverture du Congrès de François Bayrou
C'est un congrès, j'allais dire extraordinaire, ce n'est pas
le cas dans les statuts; dans les statuts, c’est congrès statutaire ordinaire
tous les trois ans.
Il est extraordinaire par la période que nous traversons, par les contraintes
que cette période nous impose. Il est extraordinaire aussi, en tout cas marqué
d’une grande émotion parce que l’actualité a fait que cette semaine nous avons
vécu la disparition de Valéry Giscard d'Estaing qui a évidemment été, pour
cette grande famille du Centre français, une figure, une personnalité, une
aventure extraordinaire que nous avons tous partagée et qui explique donc la
raison pour laquelle ce congrès sera aussi marqué aussi d’une grande émotion,
un sentiment de gravité, de responsabilité en raison de la situation du pays et
d’une grande émotion en raison de cet événement qui a je crois beaucoup ému les
Français.
C'est une un congrès à distance, pas à distance pour tout le monde.
Tout à l'heure, le Premier ministre, par exemple viendra s'exprimer à ma place
sur cette tribune qui est à moitié virtuelle, à moitié réelle dans notre siège.
Mais viendront aussi à distance tous les responsables de notre mouvement.
J'adresse un salut affectueux à Marielle qui s'exprimera pour la première fois
depuis cinq mois tout à l'heure lors de la clôture de cette rencontre, aux
membres du gouvernement de notre famille politique.
Je salue Jacqueline Gourault, je salue Marc Fesneau, je salue Geneviève
Darrieussecq, je salue Sarah El Haïry qui s'exprimeront et je salue évidemment
tous les responsables de notre maison.
Tous les membres du gouvernement s'exprimeront et vont s'exprimer aussi tous
les responsables de terrain, de l'organisation de notre maison Jean-Noël
Barrot, notre Secrétaire général et tous ceux parmi les parlementaires, parmi
les groupes de l'Assemblée Nationale, du Sénat qui vont participer aux débats
qui sont les nôtres.
Ceci est évidemment inédit, mais très important. Vous allez pouvoir y
participer de manière interactive puisque c'est ainsi que ce congrès a été
conçu.
C'est un congrès, vous le voyez bien et les membres du gouvernement le savent,
les parlementaires le savent et chacun d'entre nous, citoyens, élus locaux ou
citoyens de l'animation de la démocratie, citoyens de base comme l'on dit, mais
c'est à la base que la démocratie se dessine.
Chacun d'entre nous y participons car nous vivons tous ensemble une crise d'une
gravité absolument sans précédent, en tout cas sans précédent depuis la guerre
et sans précédent aussi par sa nature puisque c'est une crise absolument
inattendue qui surgit brutalement sur cette planète où l’on a bâti son
équilibre sur un développement, sur les échanges. On avait l'impression que ce
développement était irrésistible et que cette organisation aussi était
irrésistible, que rien ne pouvait la mettre à mal.
Et on s'aperçoit qu'un simple virus, un million de fois plus petit qu’un grain
de sable, vient mettre à bas ce que deux siècles de développement avaient
organisé à la surface de la planète avec tous les avantages et tous les risques
d'un développement de cette ampleur.
Et cette crise, d'abord sanitaire, a naturellement aussi aujourd'hui des
conséquences dont chacun d'entre nous sait qu'elles vont être extrêmement
lourdes, conséquences économiques, conséquences sociales, conséquences
démocratiques.
Tout au long de la journée, nous allons réfléchir à ces conséquences et à cette
crise, notamment le fait que cette crise ait bloqué nos concitoyens dans le
confinement, dans leur lieu de résidence et leur lieu de travail, en ayant
rendu plus difficile le travail en commun et en devant organiser le travail à
distance.
Tout cela aura des conséquences très importantes sur l'organisation du
territoire, du pays. Les grandes unités urbaines vont avoir des difficultés
inédites et un nouvel aménagement du territoire va peut-être s'imposer et en
tout cas.
C'est évidemment de cela que nous allons parler.
Cela signifie aussi que notre démocratie est mise à l'épreuve, qu'il faudra en
inventer les formes nouvelles. Cela signifie que les grands chantiers de
réforme que nous avions initiés, que le Gouvernement avait initiés, que le
Président de la République avait initiés sont aujourd'hui sur le métier.
Comment les porter ? Comment les faire aboutir ? Dans quel
calendrier ? Sachant aussi que, bien entendu, nous allons nous rapprocher
de l'élection présidentielle qui sera organisée en 2023.
Tels sont les soucis d'un parti politique et d'un parti politique qui compte
dans la majorité, qui est un des piliers de la majorité.
Nous aurons également des débats sur l'organisation de cette majorité, qui est
forcément une question qui se pose aux forces politiques. Les oppositions sont
divisées. Il faut que la majorité soit la plus unie possible et, en même temps,
qu'elle sache additionner les forces des mouvements différents qui la forment,
notamment le mouvement qui a été créé par le Président de la République, En
Marche, et notre mouvement, le Mouvement démocrate, qui est son allié.
Tels sont les sujets et ils ne sont pas uniquement des sujets nationaux. Ce
sont des sujets planétaires et européens. Nos Parlementaires européens, en plus
des Députés et des Sénateurs de notre mouvement, vont aussi s'exprimer sur ces
sujets avec la conscience qu'ils portent, en tout cas que les institutions
européennes portent une part très importante des réponses qui sont celles de
notre avenir national.
C'est un congrès sous une forme inédite, mais un congrès de plein exercice.
Le renouvellement des instances départementales et nationales a eu lieu. Nous
en aurons, tout à l'heure, les résultats. Je reconnais qu'il n'y avait pas un
suspens extraordinaire pour l'élection du Président et je vous en demande
pardon, mais c'est ainsi que c'était organisé, avec les règles qui sont les
nôtres.
Je suis très heureux que cette rencontre puisse avoir lieu.
Je veux remercier les équipes ayant rendu possible cette organisation, ayant eu
l'imagination, la capacité, le dévouement, l'engagement de rendre possible
cette organisation.
Tout à l'heure, vous entendrez ceux que vous avez portés aux responsabilités.
Je veux remercier particulièrement les membres du Gouvernement, car leur emploi
du temps n'est pas facile. Marc Fesneau, Jacqueline Gourault, Nathalie Elimas,
Sarah El Haïry et Geneviève Darrieussecq sont spécialement remerciés, de
même que les Parlementaires sont spécialement remerciés. Ils sont tous sur le
terrain.
J'espère qu'ils prendront cependant le temps de participer à cette rencontre.
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