Dans cette rubrique, nous publions les points de vue
de personnalités centristes qui ne reflètent pas nécessairement ceux du CREC.
Ces points de vue ont pour but d’ouvrir le débat et de faire progresser la
pensée centriste.
Jean-François Borrou est le pseudonyme d’un journaliste proche des idées
centristes.
Jean-Christophe Lagarde
Jean-Christophe Lagarde n’en finit plus de se fourvoyer à
chaque fois qu’il ouvre la bouche ou presque où ses incohérences, voire même
ses bêtises, sont ensuite louées par son groupe rapproché de fans
inconditionnels.
Tout à sa critique sans réserve et sans réflexion du pouvoir en place qui ressemble à un dépit de ne pas avoir été adoubé par celui-ci et nommé à un poste de ministre, celui qui affirmait être dans l’opposition constructive se retrouve constamment dans la destruction inconséquente de la politique responsable.
La dernière en date de ses frasques est son militantisme poujadiste pour l’ouverture des petits commerces pendant le confinement en accusant le gouvernement de les tuer sans aucune raison sanitaire couplé avec ses diatribes contre ce même gouvernement… qui n’aurait pas pris des mesures sanitaires assez strictes, notamment en matière de, oui vous avez gagné, de confinement!
Reprenons.
Suite à l’annonce d’un reconfinement au vu des chiffres alarmants de personnes testées positives à la covid19, à celles qui sont admises aux urgences et à celles qui décèdent et à la demande pressante du corps médical, mesure qui touche toute la population et qui impose la fermeture des commerces non essentiels, Jean-Christophe Lagarde, tel un justicier du bon sens, publie un communiqué rageur dans lequel il «encourage les maires UDI à prendre un arrêté autorisant les commerces de proximité à ouvrir» précisant qu’«il ne s’agit en aucun cas de ne pas respecter la loi dont les maires sont les premiers garants. Mais de créer les conditions pour faire revenir l’Etat à la raison» (sic!), «en poussant les préfets à user de leur pouvoir d’appréciation pour ne pas déférer ces arrêtés» (resic!).
En gros, il appelle des élus de la République à défier le gouvernement à propos d’une décision qui vise uniquement à sauver des vies et à empêcher que les services d’urgence soient capables d’accueillir tous les patients qui nécessitent une telle hospitalisation tout en demandant aux préfets de ne pas obéir aux instructions du gouvernement donc d’être virés!
Quelques jours plus tard, après que ses propos et des décisions de maires de son parti en ce sens aient été qualifiés d’hautement irresponsables, il affirme toujours à la télévision en se prenant pour Thoreau:
«Je ne crois pas qu’appeler à la désobéissance dans un tel cas constitue une faute».
Et de poursuivre:
«La France est confrontée à un gouvernement qui prend des mesures incohérentes, à la fois inefficaces sur le plan sanitaire et destructrices sur le plan économique. Je suis un responsable politique de l’opposition, et je combats donc ces mesures absurdes.»
Suit une argumentation qu’aucun médecin, ni spécialiste de l’hygiène n’oserait défendre et qui, en gros, est de dire que l’on a moins de chance d’attraper un virus dans une petite surface mal ventilée que dans une grande bien aérée…
Mais, ne chipotons pas et passons sur ce diagnostic du docteur Lagarde.
Car, tout à sa volonté de s’opposer quoi qu’il en coûte au gouvernement et faire le buzz médiatique coûte que coûte, voici que, toujours dans le même entretien télévisé, il déclare que dans la gestion de la crise sanitaire, il y a eu un «manque d’anticipation» dudit gouvernement qui «a levé l’état d’urgence trop tôt, puis a tardé à mettre en place le couvre-feu, pour finalement confiner trop tard».
Et, poursuit-il, sans rire, «Il aurait fallu mettre en place un véritable confinement brutal pendant 15 jours pour donner un vrai coup de frein à l’épidémie».
Donc, si l’on comprend bien le président de l’UDI, il n’aurait pas fallu confiner tout en confinant et le gouvernement aurait du prendre des mesures encore plus brutales mais en évitant qu’elles soient brutales!
Un discours que l’on s’attend à entendre dans la bouche de ces populistes extrémistes comme Le Pen, Dupont-Aignan, Mélenchon ou Trump mais pas dans celle d’un président d’un parti qui se dit centriste.
Dans ce règlement de compte constant vis-à-vis d’un pouvoir qui est, lui, vraiment centriste, Lagarde emmène l’UDI vers la Droite comme l’a fait précédemment Hervé Morin avec Les centristes, en espérant que LR aura plus de considérations que LaREM pour une formation qui a plafonné à 2,5% des voix lors des seules élections (les dernières européennes) où elle a osé se présenter seule sous son nom et qui est capable de défendre tout et son contraire (cela s’appelle de l’opportunisme) pour exister.
Il rejoindrait ainsi nombre de ses prédécesseurs centristes qui firent ce virage à droite et qui ont discrédité malheureusement trop souvent le Centre et le Centrisme.
Mais que ne feraient pas certains pour un strapontin gouvernemental?!
Jean François-Borrou
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